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  • il y a 2 jours
Retrouvez le débrief de l'actu du mercredi 15 octobre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:008h47 sur BFM Business et sur AMC Life, notre invité c'est Philippe Mabille.
00:04Bonjour, directeur éditorial de La Tribune.
00:07On va bien sûr débriefer le budget présenté par Sébastien Lecornu hier
00:10avec ce deal sur la réforme des retraites contre la stabilité politique.
00:14Est-ce que vous considérez que c'est un bon deal ?
00:15En tout cas, c'est le prix de la stabilité.
00:18Il fallait bien trouver à un moment donné une façon de stabiliser la vie politique du pays.
00:23Il y a eu une étude de l'OSEE qui montre que la dissolution a coûté 15 milliards d'euros.
00:26Les chefs d'entreprise sont paralysés, sont exaspérés par la situation.
00:31Les Français aussi, je crois que dans la circonscription,
00:34les retours pour les députés étaient assez inquiétants sur le spectacle donné à l'Assemblée.
00:39Donc c'est bien qu'il y ait une stabilité.
00:41Après, est-ce que le prix de la stabilité en valait vraiment la peine ?
00:44C'est clairement ce qui n'est pas suffisamment dit, je pense.
00:47C'est un deal en faveur des boomers, en faveur de ceux qui vont pouvoir partir
00:50trois mois à peu près à la retraite plutôt que ce qu'ils ne le feraient
00:53si on avait laissé la réforme se dérouler.
00:56Et qui va payer ?
00:58Et c'est là la question.
00:59Donc probablement leurs enfants, c'est le système par répartition.
01:02On décale, on pousse la boule de neige de l'endettement
01:05et ça représente quand même à l'échéance des dix prochaines années
01:0815 milliards par an de plus de financement des retraites.
01:12Donc tout ça pour ça.
01:14C'est vrai que c'est un petit peu inquiétant.
01:15La bonne nouvelle, je trouve, en revanche,
01:17c'est que ça redonne un petit peu la main aux partenaires sociaux
01:20et pourquoi pas à la classe politique si elle s'en empare vraiment,
01:23au débat sur la retraite à la carte.
01:25C'est ce qu'a dit la CFDT.
01:26C'était la première réforme voulue par Emmanuel Macron.
01:29Donc si de ce mal sort un bien,
01:31eh bien pourquoi pas ?
01:32La retraite à la carte, ça veut dire donner plus de souplesse
01:35à la possibilité pour ceux qui veulent partir plus tôt de partir
01:39et ceux qui veulent partir plus tard d'ailleurs aussi.
01:42Mais ce n'était pas passé, Philippe, cette réforme.
01:44Alors ce n'est pas une réforme facile.
01:45Ce n'est pas une réforme facile.
01:47Elle fait les gagnants des perdants.
01:48Ça ne plaît pas aux fonctionnaires.
01:49Toute réforme fait les gagnants des perdants.
01:50Mais celle-ci, en tout cas, elle existe partout ailleurs.
01:53Et ce qu'on peut remarquer,
01:54c'est qu'on est quand même le seul pays qui recule aujourd'hui
01:56sur ces réformes et sur cette réforme de leur tête.
01:59Tous les autres pays européens augmentent l'âge.
02:01On sait que de toute façon, d'un point de vue démographique,
02:03compte tenu du vieillissement de la population,
02:06il faudra partir plus tard.
02:07Mais peut-être qu'il y a une méthode de travail à changer.
02:09On trouvera peut-être les voies et les moyens
02:11de cette retraite à la carte par points.
02:13On en discutera au Parlement,
02:15puisque désormais, on discute beaucoup au Parlement.
02:17Et on va en discuter et au Parlement,
02:18et avec les partenaires sociaux.
02:20Peut-être, encore une fois,
02:21ce qu'il faut faire, c'est dépolitiser ce sujet des retraites.
02:24C'était l'objet du conclave qui a échoué de peu.
02:27D'ailleurs, le patronat regrette peut-être aujourd'hui
02:29de ne pas avoir signé,
02:30parce qu'à l'époque, la CFDT, vous vous en souvenez,
02:33avait dit « Ok, on stabilise à 64 ans »
02:36en échange de mesures qu'ils espéraient du patronat
02:38sur la pénibilité sur les femmes.
02:39Ils ne sont pas venus.
02:40Là, ils vont avoir les deux.
02:41Donc, à la fois la retraite à 62 ans et 9 mois,
02:45et sans doute vont-ils se battre encore
02:47pour un certain nombre de mesures
02:48sur les carrières longues,
02:49sur la pénibilité et sur les femmes.
02:51Ça a été promis par le gouvernement, d'ailleurs,
02:53de prendre des mesures pour la partie injuste,
02:55quand même, de la réforme Macron,
02:57qui concernait effectivement ces catégories-là.
02:59Alors, les débats, justement, au Parlement,
03:00qui vont s'ouvrir avec son lot d'amendements.
03:02Olivier Faure qui dit qu'il va faire,
03:04peut-être, passer la taxe Zuckman,
03:06enfin, proposer la taxe Zuckman par amendement.
03:08Là, on rouvre tout.
03:09Je pense que vous pouvez oublier
03:11tout ce que vous avez lu dans le budget
03:12qui a été présenté hier.
03:15Clairement, il va y avoir une bataille à l'Assemblée.
03:18Alors, là encore, on peut voir
03:19le bon et le mauvais côté des choses.
03:21Le bon côté des choses, c'est que
03:22le régime présidentiel,
03:24où il n'y avait qu'un chef, un exécutif,
03:26où le Parlement était un petit peu réduit
03:28à finalement voter avec ses pieds,
03:30comme on disait, les gaudillots,
03:31on les appelait.
03:32On va plutôt avoir un parlementarisme à la britannique.
03:35Ça va être comme la Chambre des communes.
03:36On va discuter pied à pied,
03:39amendement par amendement.
03:40Ça va peut-être être plus clair.
03:41Ça va forcer les hommes politiques
03:42ou les élus à défendre leur position
03:45de façon plus précise.
03:47Ça peut être, là encore,
03:48d'un mal peut sortir un bien.
03:49Mais d'un autre côté...
03:50On va se refaire un débat sur la taxe Zuckman.
03:51D'un autre côté, sur la taxe Zuckman,
03:53pour vous répondre,
03:54de toute façon, le PS, ce n'est pas une surprise.
03:56Ils l'ont fait voter en début d'année.
03:57Donc, je ne vois pas où est la surprise
03:59de ceux qui, aujourd'hui, s'en étonnent.
04:01On aurait pu dire que ce qu'ils avaient obtenu hier
04:03dans le budget, ça pouvait suffire.
04:04Non, mais le gouvernement ne va pas accepter
04:06la taxe Zuckman, bien entendu.
04:07Ils l'ont dit, le cornu l'avait expliqué longuement
04:10à tous ses interlocuteurs
04:11quand il les a reçus,
04:12que c'est absolument impossible aujourd'hui,
04:15je vous avais reçu à l'entrepreneur tout à l'heure,
04:16de taxer l'outil de travail.
04:17Le signal est beaucoup trop violent.
04:19Il partage dans les groupes WhatsApp
04:20des moyens de...
04:21Ce que ne dit pas Olivier Faure,
04:23il faudrait lui poser la question,
04:24c'est est-ce qu'il veut la taxe Zuckman,
04:25toute la taxe Zuckman,
04:26au niveau qui a été proposée par Zuckman,
04:29c'est-à-dire les 2% incluant l'outil de travail,
04:30ou est-ce que ça va être une taxe Zuckman
04:32avec un taux plus faible ?
04:34Et est-ce que ça va être aussi,
04:35peut-être, s'ils n'obtiennent pas ?
04:36Parce que je ne sais pas s'il y a une majorité
04:38pour voter cette mesure
04:40qui est quand même un repoussoir
04:41pour tous les entrepreneurs.
04:43On voit bien, celui que vous receviez tout à l'heure
04:44disait qu'il voulait partir.
04:46Est-ce qu'il y aura d'autres mesures
04:47qui sont prises sur les plus favorisés
04:49dans ce pays,
04:50pour éviter que ce soit une mesure
04:53de punition fiscale,
04:54mais une mesure de justice fiscale ?
04:55Ce qui est fait sur les holdings,
04:57c'est vrai que ça ne plaît pas forcément,
04:58mais à Bercy,
05:00quand on regarde un petit peu le dossier,
05:02il y avait quand même des vraies situations
05:03qu'on appelle de sur-optimisation fiscale.
05:07Ils vont tenter de les corriger.
05:09Bon, ce n'est pas forcément mauvais
05:11dans un moment où on demande un effort à tous
05:12qu'il y ait ça.
05:13Après, il y aura d'autres amendements
05:14que le PS va présenter,
05:15notamment, vous vous attendez,
05:17sur l'impôt sur le revenu,
05:18pour ceux qui vont rentrer dans l'impôt sur le revenu
05:19à cause du gel du barème.
05:21Et ça, c'est déjà dealé, à mon avis,
05:22avec le gouvernement.
05:23Ce n'est pas très populaire, ça.
05:24Merci beaucoup, Philippe Mabille,
05:25d'avoir été avec nous.

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