Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Retrouvez le débrief de l'actu du jeudi 23 octobre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00BFM Business et RMC Live présentent la matinale de l'économie.
00:05Good morning business.
00:08On débriefe l'actualité économique du jour avec Robin Rivaton.
00:11Bonjour, président de l'EICI.
00:13C'est jour de suspension officielle de la réforme des retraites aujourd'hui,
00:16puisque ça va en Conseil des ministres tout à l'heure.
00:18Je ne sais pas si vous faites une petite fête ou pas, ou marquez le coup.
00:22En tout cas, ce qui est quand même fascinant, c'est ce déni démographique autour de la question des retraites.
00:26Il y avait des chiffres publiés dans les Echos hier qui disaient qu'entre 2018 et 2028,
00:31il y aura un million d'élèves de primaire et de maternelle en moins,
00:34ce qui veut dire qu'il n'y a plus d'enfants, donc à priori plus de gens pour financer les réformes des retraites.
00:38On refuse de voir ces chiffres, Robin.
00:40Oui, totalement.
00:40Quand on regarde les scénarios du Conseil d'orientation des retraites,
00:43on s'est écharpé sur ces chiffres il y a maintenant 12 mois en disant
00:47en fait les régimes sont à l'équilibre.
00:49Souvenez-vous, certains économistes ont eu plateau ouvert pour dire que tout allait bien,
00:52notamment M. Zemmour.
00:53En réalité, on voit bien que le déficit est déjà là
00:56et que les projections démographiques sur lesquelles sont basées ces projections du Conseil d'orientation des retraites,
01:01à la fois sur la productivité, sont fausses,
01:03parce qu'on a une productivité qui est beaucoup plus faible par rapport à ce qu'on attend,
01:07et à la fois en démographie, sont fausses aussi,
01:09puisqu'on voit bien que la natalité est en train de chuter à vitesse très très forte,
01:13que la France est en train de rattraper malheureusement les autres pays de l'Europe.
01:17Et cette exception, on était à deux enfants par femme,
01:19on était le seul pays d'Europe avec l'Irlande à deux enfants,
01:22on va être à 1,59 cette année, je pense, on enfonce la barre des 1,60,
01:26et la trajectoire, quand on regarde les désirs d'enfants,
01:29donc comment ils se projettent, on va finir à 1,4 d'ici 10 ans.
01:34Et donc, il peut y avoir des effets rebonds quand même,
01:38mais même si on était à 1,4, le scénario est plutôt construit autour d'1,8,
01:42donc on est très très très loin évidemment.
01:44– Maxime Sbaillé, il dit qu'il y a un refus collectif de voir que le pays a changé,
01:48c'est-à-dire qu'on refuse de voir qu'on va devenir un pays de vieux.
01:52– Oui, je pense qu'effectivement, c'est un peu comme toujours,
01:55on a du mal à abandonner ce qui était une force et une particularité française,
01:59qu'on a beaucoup mis en avant au début des années 2000,
02:03à l'inverse de l'Allemagne qui perdait 200 000 habitants par an,
02:05nous on avait cette croissance démographique,
02:07il y a eu plein de projections pour dire la France va rattraper l'Allemagne,
02:10donc je pense qu'on a un peu un inconscient à se dire,
02:12on abandonne une force ou quelque chose qui était une particularité positive de la France,
02:17et la réalité c'est qu'on rejoindra tout le monde très rapidement.
02:20– Mais ce qu'on voit, c'est qu'aucune politique de la natalité ne marche dans aucun pays.
02:24– Quasiment dans aucun pays dans le monde,
02:26les pays où on a mis en place des dispositifs les plus puissants,
02:28les plus incitatifs financièrement, que ce soit la Hongrie, la Pologne, la Corée du Sud,
02:33où on est monté jusqu'à 30 000 équivalents euros par enfant,
02:36ça a des impacts très légers, souvent conjoncturels,
02:41après la trajectoire reprend,
02:43et ce qui est intéressant c'est que c'est valable dans tous les pays dans le monde,
02:46vous avez l'Inde, aujourd'hui l'Inde est en dessous des 2,1 enfants par femme,
02:50donc ça veut dire que l'Inde de 2025 est au niveau de la France de 2010,
02:53c'est absolument dantesque.
02:56– C'est le grand vide qui nous attend.
02:57– C'est un grand vide qui nous attend,
02:58le seul continent qui aujourd'hui échappe un peu à ça c'est l'Afrique,
03:01l'Afrique subsaharienne, parce que les autres zones ou régions de l'Afrique,
03:06elles continuent de baisser, que ce soit l'Afrique des Grands Lacs ou l'Afrique du Nord,
03:10donc on va vers un grand vide effectivement.
03:12– Emmanuel Macron pousse l'idée que la réforme borne c'était pas la sienne,
03:16et ce qu'il voulait c'était la réforme à points,
03:18ça revient sur le devant de la scène,
03:19c'est reparti, la CFDT est pour,
03:21la CFTC aussi, la CGT non,
03:23est-ce que c'était la bonne réforme ?
03:25– Oui, ça aurait pu être une façon d'embarquer tout le monde
03:27en disant on fait un grand changement,
03:29et je pense qu'Emmanuel Macron dans son premier mandat
03:33aurait eu déjà l'occasion de le faire,
03:35il l'a repoussé au deuxième mandat,
03:36donc en perdant déjà beaucoup de légitimité,
03:38la question encore une fois,
03:40c'est les paramètres c'est sympa,
03:42mais il faut quand même réussir à décaler l'âge de départ à la retraite,
03:44donc on peut se raconter ce qu'on veut, se faire plaisir,
03:46quand les Danois vont vers 70 ans,
03:50les Italiens vers 67,
03:52on peut se raconter tout ce qu'on veut
03:53sur la borne des 62, des 63, des 64,
03:5664 n'est pas suffisant.
03:57– Il nous reste deux minutes,
03:59on a Meta qui a supprimé 600 postes
04:01dans l'intelligence artificielle,
04:03est-ce qu'ils avaient trop recruté ?
04:05Comment vous analysez ce signe ?
04:07– Alors, ce n'est pas du tout une volonté de Meta
04:09de refluer ou de ralentir ses investissements dans l'IA,
04:12Meta a choisi une autre stratégie,
04:13c'est-à-dire aujourd'hui on avait une grosse équipe d'IA
04:15pas assez spécialisée,
04:17qui ne produisait pas assez de résultats,
04:18il y a eu une très très grosse déception
04:19sur le modèle Yama de Meta,
04:23le Yama 4 a été assez mauvais,
04:25et donc Zuckerberg a changé totalement de stratégie,
04:28il n'a recruté que des nouveaux profils,
04:30une équipe beaucoup plus réduite.
04:32– Des stars ?
04:32– Voilà, des stars, en tout cas des gens payés très chers,
04:35après on verra s'ils sont capables de produire,
04:37mais ils ont un beau CV,
04:39donc Alexandre Wang de Scalea,
04:41la société qu'il a racheté,
04:42il a vidé de sa substance pour faire revenir…
04:44– Il a racheté le PDG quoi.
04:45– Il a racheté le PDG,
04:46une partie des équipes pour 49% du capital,
04:49ce qui lui permet de passer sous les fourches de l'antitrust,
04:51et puis après une vingtaine, trentaine, quarantaine de profils payés
04:55avec des pondors,
04:56on a vu ses offres à 200 millions de dollars,
04:58alors c'est beaucoup d'écoutis des actions de Meta,
05:01mais bon quand même,
05:02et donc par contre il comprime le reste des équipes,
05:05il l'avait déjà fait pour sa division Metaverse,
05:08réalité virtuelle, réalité augmentée il y a quelques années,
05:10Reality Labs,
05:13c'est une façon…
05:14On voit aussi que cette boîte est dirigée par son fondateur,
05:16donc c'est intéressant aussi,
05:17il a une majorité de droits de vote,
05:20malgré la majorité du capital,
05:22et il peut prendre des stratégies extrêmement audacieuses,
05:25aujourd'hui, après ça a des coûts,
05:27aujourd'hui Meta avait 30 milliards de cash,
05:30au début de l'année,
05:31ils ont zéro,
05:31ils ont tout cramé dans l'IA,
05:33dans beaucoup de data centers,
05:34mais on verra si cette stratégie est payante.
05:36– Merci beaucoup Romain d'être venu ce matin,
05:37dans la matinale de l'économie.
05:38– Merci.
05:39– Merci.

Recommandations