00:00BFM Business et RMC Live présentent la matinale de l'économie.
00:05Good morning business.
00:088h47 sur BFM Business et sur RMC Live, on débriefe l'actualité du jour avec Robin Rivaton.
00:13Bonjour, président d'Eustonal et essayiste.
00:15On n'aura pas de chiffres sur la croissance économique américaine ni sur l'emploi ce d'octobre.
00:19Ça ne sert à rien de les attendre.
00:21Peut-être que c'est mieux revend parce que ça n'a pas l'air très bon.
00:23Ça n'a pas l'air très bon et puis ça s'inscrit dans un mouvement un peu plus global
00:26qui est de la moindre qualité de la statistique économique aux États-Unis.
00:31On a réduit les budgets avant même le shutdown qui a empêché le mois d'octobre de produire des statistiques.
00:37Mais on a commencé à réduire sous l'administration Trump une partie des budgets de ses équipes.
00:41Et même avant, dès Covid, il y a des grandes enquêtes américaines sur l'emploi, sur les exportations
00:47qui tiraient un peu la langue parce que les gens répondent moins, les terrains d'enquête se sont un peu effrités.
00:52Et donc la qualité de la statistique publique est un énorme sujet aux États-Unis, au Royaume-Uni aussi,
00:57où c'est un gros problème.
00:59Et donc il a fallu voter en urgence une rallonge du Congrès pour réussir à finir une enquête BLS il y a deux ans.
01:05Donc c'est un gros sujet sur comment cette statistique est fiable puisqu'elle détermine beaucoup des anticipations des marchés.
01:11C'est intéressant parce qu'avant la statistique américaine, c'était quand même quelque chose,
01:14avec même une capacité de révision qu'on n'a pas toujours, nous, en Europe.
01:18Ce qui veut dire qu'il vaut mieux regarder les indicateurs privés aujourd'hui, les ADP et tout ça ?
01:22Oui, il y a des indicateurs privés qui sont au moins aussi intéressants et qui comptent de plus en plus fort, effectivement.
01:27Et puis en fait, maintenant, les indicateurs officiels, en souffrant un peu,
01:31ils font du syncrétisme, ils se font de la synthèse d'indicateurs privés qu'ils utilisent aussi.
01:36Ils utilisent Internet aussi, mais ça ne marche pas très bien.
01:39Et donc on voit ces grosses révisions, les révisions sur l'emploi.
01:41On a vu des variations jusqu'à 800 000 emplois, donc c'est quand même des très grosses variations.
01:46Donc c'est un vrai sujet qui n'est que conforté avec ce mois-ci, où on n'aura pas de data publique aux États-Unis.
01:51Alors cette nuit, fin du shutdown, ça a été signé aux États-Unis.
01:54Il y a Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, qui dit qu'il va revenir sur les droits de douane, sur le café ou les bananes.
02:00Il parle de produits qui ne sont pas produits aux États-Unis.
02:03Ça, c'est clairement à cause de l'inflation.
02:05Oui, c'est sûr qu'importer des produits qui ne sont pas, qui sont des produits de base,
02:10qui ne sont pas et qui ne seront jamais produits aux États-Unis,
02:13ou alors dans des conditions extrêmement exceptionnelles,
02:16font que ça a un impact direct sur l'inflation,
02:19et notamment sur le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes,
02:21qui boivent du jus d'orange, qui boivent du café et qui mangent des bananes.
02:25Donc il est certain que ces mesures-là sont très inflationnistes.
02:29Et je pense que pour eux, c'est un choix politique absolument logique de pouvoir les supprimer.
02:34Aux États-Unis, il y en a les plus modestes qui se prennent l'inflation en pleine tête
02:38et puis qui ont des conditions économiques compliquées.
02:40Puis il y a ceux qui ont des actions et qui profitent de l'intelligence artificielle à fond,
02:45avec ces GAFAM qui surperforment.
02:47Ça sera l'un des sujets, notamment à l'AIM,
02:49c'est le sommet à Marseille sur l'intelligence artificielle
02:51qu'on suit évidemment avec BFM Business et la Tribune.
02:54Vous y serez ce soir, Robin.
02:56La question de cette bulle sur l'intelligence artificielle,
02:58beaucoup aujourd'hui répondent oui, mais ce n'est pas pour tout de suite.
03:00Oui, une des questions que je dois aborder ce soir sur le panel,
03:06c'est quels sont les défis de l'intelligence artificielle ?
03:09Il y en a un, c'est qu'il faut qu'elle prouve des gains de productivité dans les entreprises.
03:12Sinon, elle a 18 mois pour le faire.
03:14Si elle ne le fait pas, elle restera une utilisation pour les consommateurs.
03:18Et on sait que les consommateurs ne sont pas prêts à payer très cher pour cette utilisation.
03:22En plus, le marché commence à être bien couvert aujourd'hui.
03:24Et donc, si elle n'est pas capable de montrer que dans les entreprises,
03:27elle permet de faire des gains de productivité réels,
03:29une partie de ce marché va s'évaporer.
03:31Et très rapidement, on va se poser la question de la rentabilité,
03:34de la totalité de ces investissements.
03:35Mais pourquoi vous dites 18 mois ?
03:36Parce que l'horizon n'est pas infini.
03:38Je donne souvent cet exemple.
03:39Google Cloud a accepté 21 milliards de pertes d'entre 2018 et 2023.
03:44C'est ce qu'a accepté Google comme perte pour rattraper son retard dans le cloud.
03:48Aujourd'hui, on a déjà consommé beaucoup plus que 21 milliards de pertes.
03:52On annonce qu'OpenEye sera à 13 milliards de pertes sur le dernier trimestre uniquement.
03:55Et donc, même si les investisseurs sont très bénévolents et ont envie de profiter des choses,
04:00ils n'ont pas les poches infinies non plus.
04:02Et donc, au bout d'un moment, la réalité économique s'imposera quand même à tout le monde.
04:06Sauf que le problème, c'est que vous pouvez être une boîte et essayer de mettre en place n'importe quel agent IA.
04:10Ce qu'on voit quand on interroge les gens, et c'est ce qu'on a fait avec Cantar à BFM Business,
04:14en fait, ils l'utilisent de manière privée, l'intelligence artificielle.
04:17Très peu pour un usage professionnel.
04:18Oui, c'est bien cette dichotomie.
04:20Pour la première fois, on a eu une révolution technologique qui a d'abord débuté par les ménages avant les entreprises.
04:25Chose exceptionnelle, ça n'a pas été le cas sur la micro-informatique,
04:27ça n'a pas été le cas sur Internet, ça n'a pas été le cas sur le téléphonie mobile.
04:30On a quelque chose qui débute par les ménages par rapport aux entreprises.
04:33Les entreprises, ça fait maintenant quasiment 36 mois, on va dire 2 ans, 24 à 36 mois,
04:38qu'elles essayent plein de choses.
04:39Des IA maisons qui n'ont pas marché.
04:42Des IA maisons, avec les noms en IA qui ont échoué.
04:45De l'autre côté, on a eu après la grosse offensive Copilot.
04:49Maintenant, on voit qu'on essaye de prendre plutôt des chatbots conversationnels du marché,
04:52mais il faut former les gens.
04:54Donc, il faut qu'à un moment, cette stratégie-là, qui coûte, délivre des résultats.
04:57Sinon, les entreprises diront qu'en fait, c'était sympa, mais nous, il n'y a pas d'usage perso.
05:01Ça reste un marché consumer.
05:03Et le consommateur, aujourd'hui, il y en a seulement 15% qui sont prêts à payer.
05:07Ils sont prêts à payer max 20 dollars par mois dès qu'on augmente les prix.
05:10Il y a une très, très forte élasticité et les gens décrochent les abonnements.
05:14Et c'est des usages qui sont quand même relativement limités.
05:16Donc, on voit bien que l'IA va devoir démontrer son efficacité dans les 18 prochains mois.