- il y a 2 jours
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
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00:00BFM Business et la Tribune présente
00:02Le 18-19 d'Edwis Chevrillon
00:07Vous êtes bien dans le 18-19 avec mon habité, le sémateur communiste de Seine-Saint-Denis, Fabien Guay, bonsoir.
00:16Bonsoir.
00:17Merci d'être là, on sait que vous avez un agenda extrêmement chargé, on va rappeler que vous êtes le directeur général d'un journal, de l'humanité, c'est important.
00:25Et puis vous êtes, allez, on peut dire un peu le sein juste des aides aux entreprises, puisque vous étiez le rapporteur de cette fameuse commission d'enquête,
00:33où vous avez donné un chiffre qui a fait bondir les chefs d'entreprise, 211 milliards d'aides aux entreprises,
00:39vous nous direz, est-ce qu'il n'y avait pas quand même un peu, rétrospectivement, un peu des choux et des carottes ?
00:43On va voir ça, on va en parler, on va parler du pacte du treil, avec le rapport ce matin de la Cour des comptes.
00:48Tout d'abord, donc le PLFSS arrive, le projet de loi de financement de la sécurité sociale arrive demain chez vous,
00:54il sera auditionné par la commission des affaires sociales, qui veut alors complètement réécrire tout ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale,
01:05notamment, évidemment, sur la suspension de la réforme des retraites, donc arrêter cette suspension,
01:11rétablir le gel des prestations, tout en préservant les petites retraites, bref, tout détricoté.
01:17Est-ce que vous êtes d'accord avec ce qui va se passer chez vous au Sénat ?
01:21– Ah, si vous me demandez si je suis d'accord avec la droite sénatoriale, non.
01:25– Ah, j'ai dit au Sénat, le Sénat !
01:26– Le Sénat n'est pas monolithique, il y a une majorité, qui est la droite sénatoriale,
01:32avec un groupe largement représenté, Les Républicains,
01:36présidé par M. Mathieu Darnot, M. Bruno Rotaillot, l'ancien président de groupe,
01:43est revenu aujourd'hui dans l'hémicycle, il est toujours le président, évidemment, des Républicains,
01:48et ils ont annoncé qu'ils voulaient carcériser, c'est leur propre expression,
01:53qui rappelle celle de Nicolas Sarkozy à la Courneuve, chez moi, dans mon département,
01:57carcériser le budget, notamment avec 17 milliards d'économies,
02:01c'est-à-dire en allant un peu plus loin que la copie présentée par le Premier ministre Lecornu,
02:07le retour de la gel des dépenses, gel des prestations sociales,
02:11annulation du décalage de la réforme des retraites,
02:15bref, moins 1 milliard ou 1,5 milliard sur l'hôpital public,
02:20le déremboursement des médicaments, donc si vous me demandez…
02:23– Pas total, on est bien d'accord.
02:25– Non, pas total, mais une nouvelle franchise médicale de 50 euros,
02:29qui va s'ajouter à…
02:30– Ça, c'est pas seulement les médicaments, c'est les franchises médicales.
02:32– Oui, mais franchises médicales, arrêt des médicaments,
02:38gel des prestations, gel des dépenses sociales,
02:42moins 1,5 milliard sur l'hôpital public, on met toute la copie,
02:45si vous me demandez si je serais en accord avec ça, évidemment que non,
02:48et donc nous allons défendre un contre-budget bien plus offensif,
02:52notamment pour donner les moyens à l'hôpital public,
02:55aujourd'hui qui souffre quand on visite des hôpitaux publics…
02:59– Mais alors vous, dans votre contre-budget, monsieur le sénateur,
03:01vous arrivez avec un déficit de combien ?
03:03– Non, pas un déficit, parce que la question, c'est que si nous donnons les moyens,
03:08par exemple à l'hôpital public, de donner les moyens à l'hôpital public
03:12de vivre et de vivre dignement, d'abord pour les soignants et les soignantes
03:16et puis pour celles et ceux qui sont confrontés à la maladie,
03:20après c'est la question, c'est les recettes et c'est tout le débat.
03:23Soit on serre la ceinture sur les dépenses et on continue à serrer,
03:28à serrer, à serrer alors qu'on a déjà des services publics à l'asphyxie,
03:31soit on ouvre et donc là il y a une question, c'est évidemment des dépenses nouvelles.
03:37– Oui, alors, soit il y a une possibilité quand même,
03:40parce que sur les hôpitaux publics, il y a un sujet que je connais un peu,
03:43j'ai reçu justement le président de la Fédération,
03:47il y a quand même, il y a eu le Ségur de la santé,
03:51alors qu'il n'était pas financé, c'était 10 milliards je crois,
03:54donc ça a creusé le trou.
03:57La question qu'on peut se poser, c'est peut-être qu'il faut dépenser autrement,
04:01il faut peut-être avoir des dépenses qui soient plus efficaces,
04:05il y a peut-être trop d'administratifs,
04:07il faut peut-être supprimer les agences régionales de santé,
04:09je ne sais pas ce que vous en pensez,
04:11mais vous voyez bien que sur les hôpitaux publics,
04:13on commence à avoir peut-être une musique un peu différente,
04:15quel que soit le bord.
04:17Je ne fais pas de polémique en vous posant la question.
04:19– Non, non, mais je la prends extrêmement au sérieux.
04:22Moi, je suis prêt à regarder la rationalisation
04:24d'un certain nombre de dépenses publiques,
04:26assez au sérieux,
04:28mais si vous voulez, quand on visite des hôpitaux publics,
04:31ce qui m'arrive régulièrement,
04:32hier j'étais à France Travail à Aulnay, c'est autre chose,
04:35je visite régulièrement dans ma circonscription,
04:37comme tous les élus de tous bords politiques,
04:39des services publics.
04:40– Mais c'est vrai que vous êtes très actif.
04:41– Non mais, et je discute autant avec les directions
04:44que les agents, les agentes, les syndicalistes,
04:46et comme ça on arrive à se faire un panneau.
04:47– Et peut-être les médecins aussi.
04:48– Et les médecins, non, mais quand je dis tout le monde,
04:50la direction, les agents, les agentes, les médecins,
04:53les infirmiers, les infirmières, bref.
04:55La question qui revient sans cesse,
04:58c'est d'abord une perte de sens au travail,
05:00on nous dit qu'on est pressurisés, ça partout.
05:02Et dans tous les services publics,
05:04perte de sens au travail,
05:07on n'a plus les moyens de faire bien notre travail.
05:09Par exemple, quand vous discutez avec deux infirmières,
05:12deux nuits, qui disent, on a 40 patients,
05:14on a 40 patients,
05:15et M. Gaye, même quand ça sonne,
05:17on n'arrive pas à répondre dignement.
05:20Donc, il y a besoin de redonner un peu de souffle à cela.
05:23– Mais éventuellement, lorsque vous voyez
05:24que c'est 30 à 40% des agents
05:27qui ne voient jamais un malade,
05:30peut-être qu'il faudrait qu'il y en ait un petit peu moins
05:32et un peu plus d'infirmières.
05:33– Non, mais on peut, je le redis,
05:35puisque j'ai commencé comme ça ma réponse,
05:37je dis qu'on peut regarder un peu de rationalité.
05:39Mais attention,
05:40ne nous laissons pas entraîner dans ce panneau.
05:43Quand vous aurez regardé un peu de rationalité,
05:45même s'il faut quand même de l'administratif
05:48pour accompagner les malades,
05:49vous savez, j'ai eu à traverser dans ma famille
05:52quelque chose qui s'appelle le cancer,
05:54j'ai vu de près ce qu'était l'hôpital public
05:57et je veux les en remercier.
05:58– On l'a tous vu de près.
05:58– Voilà, et je veux les en remercier.
06:00Et les personnels soignants,
06:02comme les non-soignants,
06:03ils sont indispensables
06:04pour accompagner d'abord la personne malade,
06:07mais aussi la famille,
06:08les rassurer, les prendre,
06:10avoir quelqu'un à qui on peut discuter,
06:12donner son dossier.
06:13Non, mais je vous dis ça
06:14parce qu'il y a besoin d'avoir de l'humain
06:16dans l'hôpital public.
06:17– Bien sûr.
06:18– Donc, ne pensons pas que le personnel non-soignant
06:20est inactif et improductif.
06:22Est-ce que la bureaucratie n'a pas trop envahi
06:25les hôpitaux publics ?
06:26– Non, je ne crois pas que c'est ça.
06:28Je crois qu'on ne donne pas assez les moyens
06:30aujourd'hui à l'hôpital public
06:31de fonctionner.
06:33Et donc, oui, on a un problème de recettes
06:35aujourd'hui,
06:36comme on l'est sur le reste du budget.
06:38Mais c'est peut-être une confrontation
06:39politique saine que nous avons entre nous.
06:42C'est un débat démocratique
06:42que nous aurons évidemment dans l'hémicycle.
06:45– Sur la réforme des retraites,
06:47vous demandez l'annulation de la suspension.
06:51Vous, c'est quoi votre objectif ?
06:52C'est la retraite à quel âge ?
06:54Et comment on la finance ?
06:55– Alors, vous le savez,
06:56nous, nous demandons comme le camp social
06:58et comme l'ensemble des forces
07:01qui composent le nouveau front populaire.
07:02– Aujourd'hui, excusez-moi, ce n'est pas très bien.
07:04Peut-être un peu plus au Sénat
07:05qu'à l'Assemblée nationale.
07:07Mais on voit ce qui se passe.
07:08– Attendez.
07:09– Cette réforme, elle a été imposée
07:11contre l'avis majoritaire de la population.
07:1593% des salariés y étaient opposés.
07:18Il y a eu des grandes mobilisations sociales.
07:1980% des gens dans leur ensemble.
07:22Et sans vote à l'Assemblée nationale,
07:24on est d'accord.
07:25Et la seule fois où l'Assemblée nationale
07:27a pu s'exprimer lors des dernières années,
07:29c'est lors d'une niche parlementaire
07:31du groupe communiste sur une résolution
07:33pour dire non.
07:34Donc nous, on porte toujours l'abrogation.
07:36– Avec Fabien Roussel, qu'est-ce que vous proposez ?
07:38– Nous proposons donc l'abrogation d'abord,
07:40dans une première partie,
07:42de la réforme de la retraite.
07:43Donc pas 64, mais revenir à 62 ans.
07:46Et nous, nous portons,
07:47depuis extrêmement longtemps,
07:48et vous le savez,
07:49mais ça peut être un débat à gauche,
07:50et d'autres ne sont pas d'accord avec ça,
07:52la retraite à 60 ans.
07:53Pourquoi ?
07:54Parce que moi, vous voyez,
07:55je viens d'une famille d'ouvriers.
07:57J'ai vu ma mère s'épuiser à la chaîne.
08:00À partir de l'âge de 55 ans,
08:02elle s'endormait avant 20 heures,
08:04avant les informations.
08:05– Vous avez l'écriture de pénibilité ?
08:07– Non, non, mais attendez,
08:07je vais au bout de ma démonstration.
08:09Et si ma mère,
08:10elle est partie à 61 ans et quelques,
08:12pour avoir une petite surcote,
08:14pour avoir une petite retraite un peu améliorée,
08:16mais si elle avait dû aller à 64 ans,
08:19je parie, ça fait 10 ans aujourd'hui,
08:20elle en a 74,
08:22je vous fais le pari, malheureusement,
08:24qu'elle ne serait plus parmi nous,
08:25parce qu'elle aurait été élusée au travail,
08:27et beaucoup de ses camarades ont fini comme ça.
08:29tant que moi, j'ai un choix de société.
08:32C'est que les gens,
08:33après une vie au travail de dur labeur,
08:35ils doivent pouvoir avoir le temps de se travailler.
08:36– Vous avez des critères de pénibilité ?
08:38– Attendez, pour tout le monde.
08:39– Ils doivent avoir le temps
08:42qui reste un temps productif,
08:44pour soi, pour sa famille,
08:46pour les petits-enfants, bref,
08:48pour donner du temps à des associations,
08:50ça reste, vous savez, le temps à la retraite,
08:52un temps productif.
08:52– Même à 64 ans, pardonnez-moi,
08:53vous avez 20 ans, surtout une femme,
08:56vous avez 20 ans devant vous.
08:58– Oui, et alors,
08:59après une dure vie de travail,
09:00quand vous avez fait 37, 40 ou 42 années
09:04derrière une chaîne,
09:05je peux vous dire que le temps.
09:07Et donc, oui, il y a besoin de le financer,
09:09bien sûr.
09:10– Oui, c'est la question,
09:11parce que vous voyez bien
09:12que c'est la moitié à la dépense publique,
09:14c'est grosso modo 1 700 milliards.
09:16Je suis désolée, ici, vous savez,
09:17sur BFM Business, on parle bien des chiffres.
09:19– Vous aimez les chiffres.
09:20– Oui, enfin, on aime les chiffres,
09:21on est forcé d'en parler.
09:22– Bien sûr, mais moi aussi.
09:23– Il y a à peu près 700, quoi, 750.
09:26milliards de dépenses sociales
09:27et la moitié, c'est les retraites.
09:30– Oui, c'est à peu près 13% du PIB.
09:33À peu près, on est d'accord.
09:34– On est d'accord.
09:34– Bon, ben moi, je pense qu'avec 1% supplémentaire,
09:37on est en capacité, 14%, on l'a dit,
09:40par exemple, d'avoir la retraite à 60 ans
09:43pour toutes et tous.
09:44Donc, il manquait quoi ?
09:45Il manquait 10 milliards à l'époque.
09:4710 milliards d'euros,
09:47c'est ce qu'on nous a dit en 2023.
09:50Il manque 10 milliards pour équilibrer les retraites.
09:52Mais très bien.
09:52Par exemple, savez-vous que l'égalité salariale,
09:55femmes-hommes, qui serait,
09:57vous en serez pleinement d'accord avec moi,
09:59si on l'impose partout,
10:018 milliards de cotisations directes.
10:03Donc, vous avez déjà réglé 80% du problème
10:07en réglant une question centrale,
10:10l'égalité salariale entre les femmes et les autres.
10:12Est-ce que vous travaillez plus ?
10:13Est-ce que vous n'êtes pas d'accord ?
10:14Non !
10:14Pour quoi faire ?
10:15Pour quoi faire ?
10:16Il y a déjà plusieurs millions de personnes
10:18qui n'arrivent pas à travailler.
10:20Je vais peut-être vous choquer,
10:21il faut aller vers les 32 heures.
10:23Pourquoi ?
10:24Parce qu'on n'arrive déjà pas, en réalité,
10:26à avoir à 35 heures.
10:28Et d'ailleurs, on est plus proche des 38 heures
10:30travaillées pour l'ensemble des salariés
10:32que 35.
10:33Vous savez que la France,
10:34c'est un petit village gaulois
10:37dans la mondialisation
10:38et qu'il y a des gens...
10:39Non, pas vraiment.
10:39Un petit peu.
10:40Pas vraiment.
10:40De plus en plus, j'ai envie de dire.
10:42On est dans la moyenne européenne
10:43des heures travaillées.
10:43Vous le savez, ça.
10:44Oui, oui.
10:44On le savait.
10:45On travaille un peu plus que les Allemands
10:47quand on nous vend toujours
10:48leur même modèle social.
10:50Et en réalité, on est bien plus...
10:51Ils travaillent plus longtemps.
10:52Et on est bien plus productifs qu'eux.
10:54Ils ne sont pas à 30 ans à 60 ans,
10:54ils sont à 65 ans.
10:57Mais la question, c'est...
10:58Pardon, je sais qu'on est sur BFM Business,
11:00donc je prends le débat extrêmement au sérieux.
11:02Bien sûr qu'il y a une question budgétaire.
11:04Mais d'abord, la question est politique.
11:07Et donc, c'est le débat.
11:08Est-ce qu'après une vie au travail,
11:10on doit avoir un temps à la retraite ?
11:12Moi, je réponds oui.
11:13Donc, si nous répondons oui,
11:15il faut mettre en contribution
11:17l'argent qui est immense dans ce pays.
11:2020 milliards,
11:22c'est le patrimoine économique national des actifs.
11:253 000 milliards, c'est notre PIB.
11:271 700 milliards, les dépenses sociales.
11:28On va aller là-dessus.
11:29Et donc, la question, c'est le partage du gâteau.
11:31J'ai une question,
11:32alors qui est un peu plus politique,
11:35mais sur le fond,
11:36ce qui est sur le budget 2026.
11:38Est-ce que vous pensez...
11:38Le budget, c'est le projet de loi Finan.
11:41On met le Sécurité sociale de côté.
11:42Voilà, on a compris votre position.
11:44Donc, voilà.
11:45Au moins, elle est nette.
11:46Au moins, elle est nette.
11:47Elle est claire, elle est précise.
11:48Contrairement à d'autres, à gauche,
11:49ou dans le camp social,
11:51pour reprendre votre expression.
11:52Le budget 2026.
11:54Oui.
11:54Est-ce qu'il y aura un budget 2026 à Noël ?
11:56Parce que vous avez vu que les macronistes,
11:58ils ont dit qu'ils ne voulaient pas voter.
11:59Après, hier, on a compris,
12:01Sébastien Lecornu a dit,
12:03a fait cette déclaration en disant,
12:05d'abord, je suis l'opération de la dernière chance,
12:07il faut un budget à tout prix,
12:09donc il faut qu'on trouve,
12:11tout le monde doit faire un petit effort
12:12pour qu'on trouve un compromis.
12:14Votre réaction, c'est quoi ?
12:15Alors, quoi qu'il arrive,
12:16je ne sais pas si ça sera Noël,
12:17mais quoi qu'il arrive,
12:18avant le 31 décembre,
12:19puisque la date n'est pas Noël,
12:21mais le 31 décembre,
12:22il y aura un budget.
12:23Soit par un vote,
12:25soit par des ordonnances,
12:26soit par une loi spéciale.
12:28Arrêtons de faire peur.
12:28On a déjà fait peur l'année dernière.
12:30On a expliqué que s'il n'y avait pas de budget,
12:33la carte de sécurité sociale allait s'arrêter,
12:36tout ça.
12:36Bon, on n'en a pas eu,
12:37et la France n'est pas arrêtée.
12:39Et vous, c'est quoi le moins pire des solutions ?
12:41Ah mais non, c'est d'aller au vote, évidemment.
12:43Moi, ce que je souhaite,
12:44c'est que nous ayons un vote,
12:46et justement, je pense qu'à l'Assemblée nationale,
12:48le gouvernement fait traîner les choses,
12:50qu'il va envoyer le texte tel quel au Sénat,
12:52comme il le fait pour le PLFSS,
12:54le Sénat va durcir la copie,
12:56la droite sénatoriale,
12:58puis les choses vont se régler en 5P,
12:59vous le savez.
13:00Commission mixte paritaire,
13:017 sénateurs, 7 députés.
13:037 sénatrices, 7 sénateurs, 7 députés,
13:05et les droits de coalisés ont la majorité.
13:08Et donc, il ne restera plus qu'à l'Assemblée nationale
13:10et au Sénat,
13:10de voter les conclusions de la CMP.
13:14Si l'Assemblée nationale venait à les refuser,
13:17parce que la copie du budget ou du PLFSS sera durcie,
13:21alors on laissera les mains libres au gouvernement
13:23pour prendre une loi spéciale ou les ordonnances.
13:26Donc, quoi qu'il arrive,
13:28il y aura un budget.
13:29Est-ce qu'il sera bon ?
13:30Je ne le crois pas.
13:31Je repose ma question,
13:32quelle est la moins pire des solutions,
13:33c'est l'ordonnance, loi spéciale ?
13:34À vos yeux.
13:35Ah ben non, c'est un vote.
13:37Non mais le vote,
13:38je vais vous dire,
13:40c'est que moi je considère que ce gouvernement,
13:43vous m'appelez à la responsabilité,
13:44vous dites la responsabilité,
13:46Roland Lescure est venu la semaine dernière devant le Sénat,
13:48il a appelé,
13:49je dis écoutez, moi je veux bien la responsabilité,
13:51ou comment, un compromis.
13:54Mais vous refusez par exemple la taxe Zuckmann,
13:56c'est-à-dire taxer 1800 milliardaires,
13:59et vous nous proposez d'adopter un coup de rabot de 200 millions d'euros
14:02pour la prime d'au Noël,
14:04pour les gens au RSA,
14:06à 636 euros.
14:07Donc, vous voyez,
14:08la taxe Zuckmann,
14:09non,
14:10mais le coup de rabot pour l'RSA.
14:11Donc,
14:12il ne peut pas avoir de compromis avec ce gouvernement.
14:15C'était pour les gens qui n'ont pas d'enfants.
14:16Et alors,
14:17parce que les gens qui n'ont pas d'enfants,
14:18ils n'ont pas le droit à un petit plaisir en fin d'année,
14:20ils n'ont pas des neveux,
14:21des nièces,
14:21ils n'ont pas des parents,
14:22ils n'ont pas des grands-parents,
14:23ils n'ont pas le droit à avoir un peu...
14:26Non, mais attendez,
14:27je suis sérieux.
14:28Ils n'ont pas le droit à un petit plaisir de la vie,
14:29les gens sans enfants.
14:30Ils ont aussi une famille.
14:32Ils ont aussi des amis.
14:33On est d'accord.
14:33Bon, voilà.
14:34C'est 150 euros,
14:36pour ceux qui nous écoutent.
14:37Le pacte du treil,
14:38femme bien guillée,
14:39comme j'ai beaucoup de questions avec vous.
14:41Bien sûr.
14:41Le pacte du treil,
14:42vous avez peut-être vu,
14:43ou regardé,
14:44en tous les cas,
14:44les conclusions de la Cour des comptes,
14:47qui dit,
14:47ben voilà,
14:48en fait,
14:48ça ne coûte pas 400 millions,
14:49ça coûte 5 milliards.
14:50Il faut diviser par deux,
14:52il faut exclure beaucoup de choses.
14:53Vous, c'est quoi votre position
14:54sur le pacte du treil ?
14:55Parce qu'ici,
14:56on a les témoignages
14:57du chef d'entreprise,
14:58surtout des entreprises
15:00de taille intermédiaire,
15:01des PME,
15:02qui disent,
15:02parce que sinon,
15:03ce qui s'est passé à un moment,
15:05c'est que la moitié des entreprises,
15:07des ETI,
15:08vont partir,
15:09sachant qu'on a déjà
15:10beaucoup moins d'ETI
15:11que les Allemands,
15:12et qu'en plus,
15:13les ETI,
15:13elles structurent notre territoire.
15:15Tout à fait.
15:16Et alors là,
15:17avec vous,
15:17je partage ça.
15:18Le pacte du treil a été fait
15:19il y a 22 ans.
15:20Oui,
15:20par Renaud Dutreil.
15:22Il porte son nom.
15:23Justement,
15:24sur cette question
15:24de transmission
15:25des chefs d'entreprise,
15:26ou à leurs héritiers,
15:28ou à des salariés.
15:30Je pense par exemple
15:31aux agriculteurs
15:31et aux agricultrices
15:32qui ont beaucoup de mal
15:33à trouver quelqu'un
15:36qui reprend une exploitation.
15:37Je pense à des artisans
15:39qui ont du mal
15:39à passer la main
15:40et qui parfois
15:40veulent le faire
15:41à des salariés.
15:42Ils me disent,
15:42écoutez, monsieur Gué,
15:43on ne trouve personne.
15:44Donc, j'entends.
15:45Et je pense que pour elle et eux,
15:47pour ce schéma-là,
15:48il faut le continuer.
15:49Le problème,
15:50pardon ?
15:51C'est ce qu'on a révélé
15:52ce matin dans l'Humanité
15:53sur le pacte du treil.
15:54La une de l'Humanité.
15:55Allez, mettez la une de l'Humanité,
15:57ça me fera bien plaisir.
15:57On va mettre la une de l'Humanité,
15:58s'il vous plaît.
15:59Vous avez dit
16:00au bonheur des héritiers.
16:01Oui, parce que vous savez
16:02que deux tiers,
16:04deux tiers,
16:05encore une stigmatisation.
16:06Deux tiers,
16:07donc,
16:08de ce pacte du treil
16:09bénéficient
16:091% des héritiers.
16:12Un.
16:12Deux tiers de l'enveloppe,
16:141% des héritiers.
16:15C'est-à-dire que non,
16:17on ne parle pas du boulanger du coin,
16:18de l'agriculteur et de l'agricultrice.
16:20Non, non, c'est plutôt
16:20des ETI et des PME.
16:21On ne parle même pas
16:22des PME, TPE.
16:23Non, on parle de 1%.
16:25C'est-à-dire que,
16:26contrairement à ce qu'on nous fait croire
16:28que ça va bénéficier aux boulangers,
16:30ça bénéficie en réalité
16:31à M. Bolloré
16:32et aux milliardaires.
16:33Aux ETI.
16:34Par exemple,
16:35juste pour que...
16:36Non, non, non, non.
16:371% des héritiers,
16:39c'est deux tiers
16:40de l'enveloppe du pacte du treil.
16:41Et nous avons révélé,
16:43d'ailleurs,
16:43la Cour des comptes,
16:45c'est que 25 milliardaires
16:46vont atteindre
16:48l'âge de 70 ans.
16:49Et donc,
16:50le manque à gagner
16:51pour l'État,
16:52pour l'État,
16:53ça sera
16:54160 milliards d'euros.
16:56C'est ça,
16:57le réel.
16:58Donc,
16:59moi, je pense
17:00qu'il faut restreindre
17:01le pacte du treil
17:01et sortir
17:02les très grandes entreprises
17:04et que ça ne puisse pas,
17:06avec d'autres dispositifs
17:08d'optimisation fiscale,
17:10que les milliardaires
17:11puissent s'exonérer
17:12quasiment complètement
17:14de l'héritage
17:15et qu'on en revienne
17:16et qu'on concentre
17:17le pacte du treil
17:18sur les petites
17:19et moyennes entreprises,
17:21notamment pour
17:21de la transmission
17:22aux enfants
17:23ou de la transmission
17:24aux salariés.
17:24Mais pas qu'on puisse
17:26pour des grands groupes
17:28industriels
17:29ne pas payer
17:31d'héritage.
17:32Pourquoi ?
17:33Il nous reste deux minutes.
17:34Allez-y.
17:35Non, non, mais ça fera le lien,
17:36justement,
17:37puisque vous avez été
17:38le rapporteur
17:38de cette commission d'enquête.
17:40Tout,
17:40on vous est devenu un personnage.
17:41On vous a suivi
17:42avec ces auditions.
17:43Vous m'avez beaucoup commenté.
17:44Oui, qui étaient très intéressantes,
17:45ces auditions.
17:46Très intéressantes.
17:47En même temps,
17:48moi, j'ai une question
17:48un peu naïve,
17:49vraiment sans polémique aucune.
17:52Il va y en avoir une,
17:53je le sens,
17:53mais c'est pas grave.
17:55C'est ces grands chefs d'entreprise
17:56que vous avez eus,
17:57qui dirigent surtout,
17:58enfin,
17:58ils sont grands
17:58parce qu'ils dirigent
17:59des grandes entreprises.
18:01Mais vous cherchez quoi ?
18:03Est-ce qu'il n'y ait plus
18:03de ces grandes entreprises ?
18:05Ou qu'est-ce que vous cherchez,
18:07en fait ?
18:07Vous voyez,
18:08parce qu'on est quand même content.
18:09Monsieur Bernard Arnault,
18:10on est d'accord
18:10qu'il est très, très, très, très,
18:11très riche.
18:12On est d'accord avec vous.
18:13Mais en même temps,
18:14c'est beaucoup de salariés,
18:16190 000 salariés.
18:17Ils payent 3 milliards d'impôts
18:19en France.
18:20C'est 118 sites de production.
18:21C'est ce qu'il a dit
18:22dans votre audition.
18:23118 sites de production
18:25en France.
18:26Vous prenez Michelin,
18:28vous prenez L'Oréal,
18:30vous prenez...
18:31C'est quand même
18:32une des forces de la France
18:33d'avoir ces grandes chances.
18:34À supposer que vous obtenez
18:35leur disparition.
18:37Qu'est-ce qui se passe ?
18:38Vous pensez que je cherche
18:39la disparition de mes entreprises ?
18:40Non, dans vos fantasmes,
18:42aucun fantasme
18:44ni Saint-Just
18:45ni Robespierre
18:46comme on m'a appelé
18:47sur ce plateau.
18:47Qu'est-ce que vous cherchez ?
18:48La vérité.
18:49Il y a de la gabegie,
18:50on sait,
18:50de la transparence surtout.
18:51La vérité.
18:52La vérité de la dire.
18:54C'est l'un des premiers
18:56postes de l'État,
18:57les aides publiques
18:58aux entreprises
18:59et pas que les grandes,
19:01les 4 500 000 entreprises,
19:03211 milliards,
19:052267 dispositifs.
19:06Vous savez bien
19:07qu'il y a des choux
19:07et des carottes dedans.
19:09Oui, comme un bouillon.
19:10La SNCF,
19:12est-ce que c'est vraiment...
19:12Non, non, pardon de vous le dire.
19:14Pardon de vous le dire,
19:15fachant 83 du rapport,
19:17les entreprises
19:18de gestion publique
19:19et de compensation
19:20sont sorties du chiffre.
19:22Donc je sais que c'est
19:22une fake news
19:23qui partage partout.
19:24Donc je préfère vous couper
19:25avant que vous le fassiez
19:26ni le service public
19:28de l'audiovisuel,
19:29ni la retraite
19:30des agents
19:30de la RATP et de l'EDF.
19:32Exonération des charges sociales
19:33par exemple.
19:33Mais bien sûr.
19:34C'est 77 milliards,
19:36c'est des subventions directes,
19:37c'est 450 fiscales
19:39et donc nous,
19:40nous pensons
19:41que l'un des premiers
19:42postes budgétaires de l'État,
19:44deux fois supérieur
19:45à celui des collectivités territoriales,
19:47quatre fois supérieur
19:48à l'éducation nationale.
19:50Qu'est-ce que nous avons dit
19:50à l'unanimité,
19:52LR compris,
19:53puisque le président
19:53était LR ?
19:54De la transparence,
19:56des conditionnements,
19:57parce que des entreprises
19:58comme Michelin
20:00et Auchan
20:01qui versent des dividendes,
20:03pratiquent le rachat d'actions,
20:04touchent des aides publiques
20:05et licentie,
20:08c'est un scandale
20:09et ça devrait aussi
20:10vous scandaliser.
20:11Et enfin,
20:12du suivi de l'évaluation,
20:13parce qu'en France,
20:14on attribue
20:15211 milliards
20:17et on ne sait pas
20:18si ça marche ou pas.
20:19Par exemple,
20:19moi on m'invite
20:20et on me dit
20:21M. Gué,
20:22les 211 milliards,
20:23vous commencez par aboter
20:23par quoi ?
20:24Il y en a certains
20:24qui disent que c'est 45 milliards,
20:26d'autres qui disent 80 milliards.
20:27Le chiffre,
20:29211 milliards,
20:30vous commencez par aboter par quoi ?
20:31Je lui dis
20:31je ne sais pas.
20:32Vous savez pourquoi ?
20:33Parce que
20:34les 2267 dispositifs,
20:3790%
20:38on ne les a jamais évalués,
20:39on ne sait même pas
20:40si ça marche ou pas.
20:41Et ça,
20:41vous comme moi,
20:42vous devriez dire
20:43chaque denier public,
20:45on doit servir,
20:46on doit savoir
20:47où il va
20:47en macro
20:48et en micro
20:49et on doit savoir
20:50s'il est utile ou pas.
20:51Est-ce que vous reconnaissez ?
20:51C'est quand même une question.
20:52C'est complètement une question.
20:54C'est tout ce qu'on a dit.
20:55C'est tout ce qu'on a dit.
20:56Et donc,
20:57vous me faites dire
20:57que je veux la disparition
20:58de Bernard Arnault,
20:59Rodolphe,
21:00je ne sais pas quoi.
21:01C'est un gros sur les riches.
21:02Mais pourquoi ?
21:03Les riches,
21:03à la limite,
21:04ils sont là,
21:04on n'est pas...
21:05Mais pourquoi les riches ?
21:06Ce n'est pas la question.
21:07La question n'était pas
21:09les ultra-riches.
21:10C'est quand même
21:10les entreprises
21:10qui créent la richesse.
21:12Non,
21:12c'est les travailleurs
21:13et les travailleuses
21:13qui créent la richesse.
21:14Parce que lorsqu'ils sont en grève,
21:16il n'y a plus
21:16de production de richesse.
21:18Quand il y a un mauvais patron,
21:19l'entreprise se casse la gueule.
21:20Oui,
21:21d'accord.
21:22Mais lorsqu'ils s'en vont,
21:23d'ailleurs,
21:28qui est en train
21:29d'organiser sa sortie.
21:32Vous le savez,
21:33tout le monde le sait,
21:33y compris le gouvernement.
21:35On a eu Grand Range,
21:36on a eu Florange
21:36et on aura Dunkerque et Foss
21:37en 2030.
21:39293 millions d'argent public
21:41chaque année.
21:41Vous trouvez normal
21:42qu'on laisse faire Mittal
21:44qui est en train d'investir
21:45au Brésil et en Inde,
21:46qui va délocaliser
21:47cette année même
21:49636 emplois,
21:50c'est-à-dire les blouses blanches
21:51en Inde
21:52et en 2030
21:53fermera les Hauts-Fourneaux.
21:54Et on continue
21:55à lui donner l'argent public ?
21:56On le sait,
21:57vous le savez,
21:58le gouvernement
21:58nous on dit non.
22:00Voilà,
22:00c'est une question
22:00et ce n'est pas être
22:01haro sur les riches,
22:03pas haro sur les entreprises,
22:04c'est que nous voulons
22:05de la souveraineté,
22:07nous voulons garder
22:07l'emploi en France
22:08et nous voulons garder
22:09le savoir-faire.
22:09C'est un très beau débat
22:10que vous avez fait
22:10à l'humanité
22:11parce que pendant longtemps
22:12c'était vous
22:12qui vous organisez
22:13cette fête
22:14pendant longtemps
22:14et il y a longtemps.
22:16Je continue à l'organiser
22:17et j'en suis le directeur.
22:18Ah oui,
22:18je pensais que c'était
22:19une directrice de la fête
22:20et je suis le directeur
22:22du journal.
22:22Ah non,
22:23je sais bien
22:23vous êtes le directeur
22:24du journal,
22:24vous ne pourrez pas
22:25l'oublier.
22:25Et donc j'ai débattu
22:26avec Patrick Martin.
22:27Et vous avez débattu
22:28avec Patrick Martin
22:29et ça s'est très bien passé.
22:30Bien sûr.
22:31Merci beaucoup,
22:31vous allez le retenir
22:32parce que la conversation
22:33n'est pas finie.
22:33Ah ben oui,
22:34passionnant,
22:34merci beaucoup.
22:35Merci beaucoup,
22:36merci beaucoup.
22:36Fabien Gued
22:37qui était notre invité.
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