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  • il y a 2 jours
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.

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Transcription
00:00Le 18-19 d'Edwish Chevrillon
00:03Bienvenue dans ce 18-19 avec ma première invitée Clara Chapaz,
00:10ex-ministre en charge de l'intelligence artificielle et du numérique.
00:13Bonsoir Clara Chapaz.
00:14Bonsoir Edwish.
00:15Merci d'être là, beaucoup de questions à vous poser,
00:17notamment sur la plateforme Chine.
00:20On a vu que le gouvernement a engagé une procédure de suspension.
00:23Est-ce que c'est possible, avec la réaction derrière de la plateforme
00:26qui prend des engagements ?
00:29Est-ce que ça se fait au niveau français, au niveau européen ?
00:31Vous connaissez très bien le sujet, vous allez tout nous expliquer.
00:34Et puis après, on parlera quand même de ces bulles
00:37autour de l'intelligence artificielle
00:39avec des centaines de milliards qui ont été déversés,
00:42si on peut dire ça comme ça,
00:44ou investis dans des sociétés genre Nvidia, OpenAI,
00:47mais aussi en Europe.
00:49Est-ce qu'on voit un peu ce qui s'est passé ce matin en Asie ?
00:52Est-ce qu'il n'y a pas une crainte ?
00:54Est-ce que ces milliards ne donnent pas des surfroides
00:57aux bourses, aux marchés financiers ?
00:59Et notamment à Wall Street.
01:00Clara Chapaz.
01:01Donc communiqué, c'était dans l'après-midi,
01:03après communiqué de Bercy,
01:05sur le gouvernement qui engage cette procédure de suspension
01:08de la plateforme Chine.
01:10Comment est-ce que c'est possible ?
01:12Que peut faire le gouvernement,
01:13sachant qu'il y a un précédent quand même,
01:15which, que vous avez géré ?
01:17C'est une excellente nouvelle que l'annonce du Premier ministre
01:21de lancer cette procédure de suspension de cette plateforme Chine,
01:25parce que les plateformes qui ne respectent pas nos règles,
01:28je crois qu'il faut leur donner un message très clair,
01:30Chine comme les autres,
01:31elles n'ont rien à faire chez nous.
01:33Rien à faire chez nous.
01:34Et donc, la plateforme dont on parle,
01:37elle a été la très médiatisée,
01:38parce que...
01:39Oui, parce qu'en plus, c'est l'ouverture au BHV,
01:40un des plus grands flagships parisiens.
01:43L'ouverture au BHV avec des manifestations devant,
01:46et c'est une très bonne chose.
01:46Oui, mais une chose très dense,
01:47aussi, de gens qui venaient voir et acheter.
01:49On en reparlera, je pense.
01:51Les poupées pornographiques,
01:54la pédopornographie,
01:55c'est quand même dramatique,
01:57c'est scandaleux, c'est inadmissible.
01:58Des armes...
01:59Enfin, la coupe est pleine,
02:00parce que tous ces produits qui sont en ligne sur cette plateforme,
02:04là, je vous parle de la partie émergée de l'iceberg,
02:06mais 9 produits sur 10,
02:0810 000 nouveaux produits par jour,
02:109 sur 10 qui sont non conformes.
02:12C'est-à-dire que toutes les personnes qui nous écoutent,
02:14plus de 20 millions de Français,
02:15qui achètent sur Chine,
02:17ils prennent des risques majeurs pour leur santé.
02:20C'est un sèche-cheveux qui peut nous électrocuter,
02:23c'est de la crème qui va créer des brûlures,
02:26c'est un jouet pour nos enfants
02:27qui peut créer des risques d'étouffement.
02:30Et ça, ce n'est pas possible, c'est interdit,
02:32ce n'est pas nos règles,
02:33et donc il faut respecter nos règles,
02:35se mettre en conformité,
02:36ou au revoir,
02:38vous n'avez rien à faire dans le marché.
02:40Plusieurs choses.
02:40D'abord, vous nous expliquez la procédure,
02:42comment c'est possible,
02:44au niveau français,
02:45puisqu'évidemment, il y a le niveau européen,
02:47et puis peut-être quand même une réaction
02:49à ce que vous venez de dire,
02:50on le découvre là,
02:52à l'occasion de ces poupées,
02:55mais vous le saviez avant,
02:57pourquoi aucune procédure n'avait été lancée avant ?
02:59Alors, il y a eu un certain nombre de procédures,
03:00il y a eu des amendes
03:01de plusieurs dizaines de millions d'euros
03:03infligées à Chine
03:04par la répression des fraudes,
03:06donc il y a déjà sévi sur cette plateforme,
03:08et là, ce qui s'est passé cette semaine,
03:12la découverte de ces poupées pornographiques,
03:14ça permet d'intenter,
03:16et des armes aussi,
03:17des armes,
03:18ça permet d'intenter une nouvelle procédure,
03:20qui est celle qu'a engagée le Premier ministre,
03:22qui permet de dire quelque chose de très simple,
03:24en droit français,
03:25vous avez 48 heures
03:26pour vous mettre en conformité,
03:29ou pour entamer une procédure de suspension.
03:32Et qu'est-ce qui se passe ?
03:33Il se passe que Chine a réagi tout de suite,
03:35et a dit,
03:36vous savez quoi ?
03:37Eh bien, si c'est comme ça,
03:38on retire tous les produits de marketplace,
03:40c'est-à-dire de vendeurs tiers,
03:41les produits qui ne sont pas des produits de même,
03:43de la marque Chine,
03:44mais de vendeurs qu'ils mettent sur cette plateforme,
03:47parce qu'en fait, quoi ?
03:48Ils ont peur.
03:48Ils ont peur parce qu'ils se rendent bien compte
03:50que s'il y a eu des armes,
03:52s'il y a eu des poupées pornographiques,
03:53il n'y a en fait aucune surveillance.
03:55Aucune surveillance.
03:56Et donc, ils préfèrent eux-mêmes,
03:57en prenant peur,
03:58en voyant cette action lancée par le gouvernement,
04:00se dire,
04:01« Ouh là là, on rétropédale,
04:03on retire nos produits
04:04pour vérifier en fait un peu le monde
04:06dans lequel on a mis les consommateurs,
04:08parce que, quelque chose qu'il faut dire,
04:10qu'est-ce qu'ils ont en commun
04:11tous les produits Chine ?
04:13Ils ne sont pas chers.
04:14Oui ?
04:15Ils ne sont pas chers.
04:15Mais c'est pour ça qu'ils plaisent ?
04:16C'est pour ça que des millions de Français
04:17achètent des produits Chine.
04:17Bien sûr.
04:18Et moi, je ne suis pas là pour juger
04:19les comportements des consommateurs,
04:20parce que quand on a un petit budget,
04:22un petit porte-monnaie,
04:23bien sûr qu'on va acheter des produits pas chers.
04:25Mais comment est-ce que c'est possible
04:26que ces produits ne soient pas chers ?
04:31amènent sur le marché
04:32des centaines de milliers de produits
04:34130 colis par seconde.
04:36C'est-à-dire que chaque seconde
04:37dont on se parle,
04:37130 colis arrivent dans l'Union européenne
04:39qui, comme elles ne respectent aucune règle,
04:42forcément, ne sont pas chers.
04:43Alors, concrètement, Claire,
04:45comment ça peut se passer, la suspension ?
04:49On fait quoi ?
04:50On ferme quoi, en fait ?
04:52En fait, on bloque l'accès au site.
04:56On les déréférence.
04:57C'est ce qu'on a fait,
04:58ce que Bruno Le Maire avait fait
04:59avec la plateforme Wish.
05:01Peut-être que certains se souviennent
05:02de nos auditeurs
05:03qui, pour des histoires un petit peu similaires,
05:06ne respectaient pas les règles.
05:08On entend une procédure.
05:09Et si, en 48 heures,
05:11l'entreprise ne s'est pas mise en conformité,
05:13et surtout si ces mises en demeure
05:16sont répétées,
05:17mais qu'il n'y a pas de changement,
05:19alors nous avons, en droit français,
05:21la possibilité de suspendre la plateforme,
05:23de la déréférencer.
05:24C'est-à-dire qu'on ne pourra plus
05:25accéder sur ce site.
05:27Et c'est très important,
05:29parce que le message, au fond,
05:31c'est de dire,
05:32soit on respecte le droit,
05:33soit on protège les consommateurs.
05:34Et protéger les consommateurs,
05:36ça veut dire que tous ces produits-là
05:37n'ont rien à faire sur la plateforme
05:38parce qu'ils n'ont rien à faire chez vous
05:40qui achetez ces produits.
05:41Et encore une fois,
05:42vous êtes bien dans votre bon droit
05:43de les acheter.
05:44Ils n'ont rien à faire là.
05:45Et donc, soit on les respecte,
05:47on protège, on contrôle,
05:48soit, s'il y a manquement répété,
05:51eh bien, on déréférence.
05:52Et ça veut dire que la plateforme
05:53ne sera plus accessible.
05:54Wish, pendant deux ans,
05:56n'a pas été accessible
05:57jusqu'à ce qu'il se mette en conformité.
05:59Donc, ça marche.
06:00Ça demande de la vigilance.
06:02Ça demande du courage politique.
06:04Ça demande aussi des signalements.
06:06Et d'ailleurs,
06:06toutes les personnes qui nous écoutent
06:07peuvent signaler.
06:08Il faut signaler toujours plus
06:10pour que ces comportements-là
06:11soient pris par la répression des fraudes.
06:13Mais ça demande ensuite
06:14de se dire qu'il faut de la fermeté
06:17parce que quand on a
06:18des très grosses plateformes
06:20comme celles de Chine,
06:21qui aussi sont face
06:22à un nouveau monde globalisé
06:23dans lequel les États-Unis
06:25se referment,
06:26la Chine surproduisant.
06:29Trop de produits
06:29pour le marché chinois.
06:30Il y a beaucoup trop de produits
06:32et pas assez de consommateurs
06:33en Chine.
06:34Qu'est-ce qui se passe ?
06:35Eh bien, ces produits,
06:36ils arrivent où,
06:36dans nos familles ?
06:38Et ça, il faut être très ferme
06:39et il faut dire non,
06:40pas chez nous,
06:41pas si on ne respecte pas Norède.
06:42Justement, c'est parce qu'on n'est pas ferme.
06:43Je crois que l'action du Premier ministre
06:44est très ferme
06:45et que l'action du gouvernement
06:46est très ferme
06:46et qu'ils pourront aller jusqu'au bout.
06:48Pour qu'il y ait cette procédure,
06:51il faut qu'il y ait...
06:51Je crois qu'il y a 5 critères,
06:53non, en fait,
06:53pour interdire cette procédure.
06:54C'est-à-dire qu'on ne fait pas ça
06:55d'un claquement de doigts.
06:56Bien sûr.
06:56Il faut que ça réponde
06:57à des critères de pédophilie.
07:00Quels sont les critères ?
07:01Pédophilie, barbarie,
07:04trafic de stupéfiants.
07:06En fait, ces cas sont très spécifiques
07:08dans la loi
07:08et donnent la possibilité de dire
07:10sous 48 heures,
07:11s'il n'y a pas d'action prise,
07:13alors on peut suspendre le site.
07:15Et puis ensuite,
07:16il y a les comportements,
07:17disons, systématiques,
07:19c'est-à-dire les plaintes générées
07:20à plusieurs reprises.
07:22Et c'est pour ça qu'il faut signaler.
07:24Et signalement,
07:24après signalement,
07:25après signalement,
07:26s'il n'y a pas de mise en conformité,
07:27alors aussi,
07:28on peut commencer cette action
07:29pour déréférencer le site.
07:31Et puis,
07:33je pense qu'il faut rappeler aussi
07:34l'échelon européen,
07:35vous en parliez tout à l'heure.
07:36Qu'est-ce que dit l'Europe ?
07:38Elle dit quelque chose de très clair.
07:39Oui, parce que,
07:40est-ce que Chine ne peut pas
07:41se retourner contre la France
07:42au niveau européen ?
07:43Pas pour les faits
07:44dont on parle aujourd'hui,
07:45qui sont des faits caractérisés,
07:47extrêmement graves,
07:47sur lesquels le pouvoir
07:49des autorités nationales
07:50est entier,
07:50plein et entier.
07:51Mais de façon générale,
07:54même s'il n'y avait pas eu
07:55ces cas indécents,
07:57ces cas complètement scandaleux
07:58de poupées pornographiques,
08:00d'armes,
08:01mises en ligne sur la plateforme,
08:02même pour tous les produits
08:03qui mettent simplement,
08:04simplement en danger
08:05les consommateurs.
08:06Ce qui est quand même déjà
08:07extrêmement grave.
08:08On n'a pas envie
08:09que si vous nous écoutiez ce soir,
08:10vous achetiez un sèche-cheveux
08:12qui vous explose dans les mains.
08:13Ça, ce n'est pas de la pédopornographie,
08:16ce n'est pas du terrorisme.
08:17Et pourtant,
08:18il y a une responsabilité de Chine.
08:20Parce que ce n'est pas
08:20parce qu'on est simplement
08:21une plateforme technique
08:23dans laquelle chaque vendeur
08:24peut faire du commerce
08:25qu'on n'a pas de responsabilité.
08:26Parce qu'en Europe,
08:27on a dit,
08:28grande plateforme,
08:2920 millions de consommateurs
08:30en France,
08:31rien qu'en France,
08:32grande plateforme,
08:33grande responsabilité,
08:34dont celle de protéger
08:35les consommateurs.
08:35Et donc,
08:36quand il y a des signalements,
08:37il y a enquête.
08:38Ok.
08:39Donc là,
08:39qu'est-ce qui va se passer
08:40au niveau européen ?
08:41Est-ce que la France
08:41doit faire une action
08:43au niveau européen ?
08:44La ministre Anne Le Hénan
08:45fait entamer une enquête
08:47au niveau européen.
08:47La ministre qui vous succède.
08:50Et c'est aussi extrêmement important,
08:52mais il faut aussi se le dire,
08:54le temps des enquêtes,
08:55c'est un temps long.
08:56C'est un temps long.
08:57Je crois qu'il faut aussi
08:58être lucide sur la question.
09:00Et quand on voit la vitesse
09:01de ces entreprises chinoises,
09:02de ces entreprises américaines
09:04en position de domination
09:05du marché,
09:06la vitesse à laquelle
09:07ils déversent des produits
09:08130 par seconde
09:09dans toute l'Europe,
09:10on est parfois en mesure
09:11de se demander
09:11si c'est suffisant.
09:13Et donc,
09:13c'est pour ça qu'il faut regarder
09:14tous les leviers
09:14et que, encore une fois,
09:16l'action qui est mise en œuvre
09:17aujourd'hui par le gouvernement,
09:19la procédure de suspension,
09:20est une très bonne chose.
09:21Et ça marche,
09:21puisque,
09:22Chine,
09:23la première réaction qu'ils ont,
09:24c'est de dire
09:24« Ouh là là, stop,
09:26on arrête tout nous-mêmes ».
09:27Un peu d'ailleurs,
09:28comme à l'époque,
09:28quand j'étais ministre du numérique
09:29et de l'intelligence artificielle,
09:31YouPorn et Pornhub,
09:33ces plateformes pornographiques,
09:35n'avaient pas finalement voulu
09:37se mettre en conformité
09:38avec notre loi,
09:39qui était de dire
09:39« Vous devez vérifier l'âge
09:41des utilisateurs »
09:42et avaient dit eux-mêmes
09:43« Dans ce cas-là,
09:43on préfère quitter la France ».
09:45Vous savez quoi ?
09:45Tant mieux.
09:46Parce que si ces plateformes
09:47ne veulent pas se conformer
09:48à notre loi,
09:49elles n'ont rien à faire chez nous.
09:49Alors,
09:50la question justement,
09:51c'est deux questions,
09:53Claire,
09:53la première,
09:54c'est ceux qui ont acheté
09:56ces fameuses poupées
09:57pédo-pornographiques,
10:00est-ce qu'on a un moyen
10:00de les tracer ?
10:02Oui,
10:02il y a aussi des actions en cours,
10:04les services de la justice
10:05et tout,
10:06le gouvernement est à la tâche
10:07sur cette question,
10:08bien sûr.
10:09La question des consommateurs
10:10sur ce type de produits particuliers
10:12est évidente,
10:13la haute commissaire à l'enfance
10:14est-ce qu'il y a des comportements ?
10:14Mais devant la polémique,
10:16peut-être qu'ils ont effacé
10:18leurs traces,
10:18non ?
10:19Mais vous savez,
10:20moi j'ai toute confiance
10:20dans la police et la justice,
10:22toute confiance.
10:23On est,
10:24encore une fois,
10:25face à des phénomènes
10:26très graves,
10:27vraiment,
10:27je pense qu'il faut prendre
10:27la mesure de la gravité
10:28de la situation.
10:29Ce qu'on fait sur Internet,
10:31c'est la vraie vie.
10:33Le Far West numérique
10:34cesse,
10:35doit cesser,
10:36va cesser,
10:36cesse.
10:36Vous étiez en charge aussi
10:38pendant longtemps,
10:38vous voyez ce que je veux dire ?
10:39On a l'impression qu'on découvre ça
10:40à propos de cette affaire Chine.
10:42Bien sûr,
10:43mais on ne le découvre pas
10:44parce qu'on a eu
10:45les mêmes enjeux avec Wish,
10:46on a fait faire mes Wish.
10:47On a eu les mêmes enjeux
10:49sur un autre sujet
10:50dont je me suis occupée
10:51avec Kik.
10:52Kik,
10:52une plateforme de divertissement
10:54qui a subi,
10:56qui a mis en scène
10:58quelque chose de terrible,
10:59la mort d'un créateur
11:00de contenu en direct,
11:02Jean Portmanov.
11:02Vous vous en rappelez certainement
11:03pour ceux qui nous écoutent
11:04cet été.
11:05Et dans chaque cas,
11:06qu'est-ce qu'on a dit ?
11:06On a regardé
11:07où était le droit
11:07et on a entamé
11:08les procédures.
11:09Et pour Kik,
11:10ce n'était pas acte de barbarie,
11:12ce n'était pas
11:13pédopornographie,
11:14mais pourtant,
11:15on a aussi intenté une action
11:17et d'ailleurs,
11:17le procès de cette plateforme
11:18aura lieu le 18 novembre,
11:20dans quelques jours seulement,
11:21pour dire
11:22nous ne voulons pas
11:23de ce type d'acteur
11:24irresponsable chez nous
11:25et nous ferons
11:26tout ce qu'il est
11:27en notre possible
11:27pour faire cesser
11:28ces comportements.
11:29Parce que
11:30tout ce qu'il se passe
11:31sur Internet,
11:32si ça se passait
11:33dans la rue,
11:34dans la boutique
11:34en bas de chez vous,
11:35si vous achetiez
11:35un ferrard passé
11:37qui vous explose
11:38au visage,
11:39si on vendait
11:40des poupées
11:41pornographiques
11:42à tête d'enfant,
11:44là,
11:45dans une boutique
11:45au coin de la rue,
11:46au BHV,
11:47tiens,
11:47je vois le BHV,
11:47au BHV,
11:48on serait les premiers
11:49à réagir
11:50et à dire
11:50que c'est inadmissible.
11:51Si on voyait
11:52quelqu'un se faire
11:53lyncher en ligne,
11:54comme ce qui se passait
11:54sur Kik,
11:55se faire cracher au visage,
11:56se faire rouer de coup,
11:57on serait les premiers
11:58à réagir.
12:00L'impunité en ligne,
12:01c'est fini.
12:02Si on veut opérer
12:03en France,
12:04c'est un combat
12:05qui faut mener,
12:06il y a une prise de conscience
12:06et je sais
12:07que le gouvernement
12:08ira jusqu'au bout.
12:09Maintenant,
12:09c'est supposé
12:10ces fameuses poupées
12:11ou d'autres produits chines,
12:14on peut très bien
12:15pour l'instant
12:15les trouver en Allemagne,
12:17enfin ailleurs,
12:17et puis on peut très bien
12:19se les procurer aujourd'hui.
12:20Mais vous savez,
12:21le sujet qui nous occupe
12:22aujourd'hui,
12:22je le disais d'ailleurs
12:23tout à l'heure,
12:24c'est aussi
12:25le fait qu'on se retrouve
12:26dans une situation
12:27où l'ordre géopolitique
12:30mondial du commerce
12:31se réorganise
12:32avec la fermeture
12:33des Etats-Unis
12:33et où ces vendeurs chinois,
12:35à travers des plateformes
12:36comme Chine,
12:37déversent leurs produits
12:38de très mauvaise qualité,
12:39non conforme,
12:40dangereux pour la santé
12:41sur le marché européen.
12:42On n'est pas les seuls
12:43à se poser cette question-là,
12:44même au-delà
12:45du cas dramatique
12:47de la partie émergée
12:47de l'iceberg
12:48des poupées pédopornographiques.
12:50Dans tous les conseils
12:51des ministres du numérique
12:52européen
12:53auxquels j'ai été
12:54lorsque j'étais ministre du numérique,
12:56nous avons cet enjeu
12:57de régulation du numérique.
12:59Alors, bien sûr...
13:00Au point qu'aujourd'hui,
13:01c'est à nouveau
13:02la rétention
13:03de la part de Donald Trump
13:04qui justement
13:05fait un bras de fer
13:06avec l'Union européenne
13:07en disant, attention,
13:09vos règles,
13:10si vous continuez vos règles,
13:11un,
13:12il demande à tous les GAFAM
13:13de revenir
13:14beaucoup plus
13:15aux Etats-Unis
13:16et puis surtout,
13:17il nous menace de sanctions.
13:18Bien sûr, bien sûr.
13:20Et qu'est-ce que fait
13:21le président Trump ?
13:22Il joue sa partition.
13:23Il montre les muscles
13:25parce que la régulation,
13:26ça ne plaît pas beaucoup
13:26à ces plateformes
13:27qui veulent avoir
13:28leurs propres règles.
13:29Mais avec l'effort,
13:31il faut être fort.
13:32Vous savez,
13:33le président avait dit
13:33qu'il faut être craint
13:35pour être puissant.
13:36C'est le monde
13:37dans lequel on est aujourd'hui.
13:38L'Europe est une puissance.
13:39Oui, mais il y a une puissance
13:40qui s'ignore
13:41ou qui veut s'ignorer.
13:42Et puis,
13:42ce que je voudrais dire
13:44à toutes ces entreprises
13:45qui ont ouvert
13:45beaucoup d'activités
13:46ici en Europe,
13:48c'est que je les mets au défi
13:48de trouver les talents
13:49dont ils ont besoin.
13:51On va parler
13:51d'intelligence artificielle,
13:52je crois.
13:52Les talents
13:53d'intelligence artificielle
13:54dont ils ont besoin chez eux.
13:55Pourquoi ils viennent chez nous ?
13:57Parce que qui a
13:57les meilleurs ingénieurs
13:58en intelligence artificielle ?
13:59Mais ça ne serait bien
14:01qui a accès
14:03à une énergie
14:04bas carbone
14:05nécessaire
14:06pour entraîner ces modèles.
14:07C'est nous.
14:08Et donc,
14:08voyons-nous comme cette puissance
14:09et faisons respecter nos règles.
14:10Mais ça,
14:11il faut le dire haut et fort.
14:12Il faut le dire haut et fort.
14:13Tiens,
14:13à propos,
14:14vous avez vu à l'Assemblée nationale,
14:15les députés ont voté
14:16le doublement
14:17la taxe GAFAM
14:18qui cible justement
14:19les gens du numérique
14:20en la faisant passer
14:21de 3% à 6%
14:23le gouvernement
14:23et il était contre.
14:26Ça peut avoir quoi
14:27comme conséquence ?
14:28La première des conséquences,
14:29c'est celle que je disais
14:30à l'instant,
14:30c'est de dire
14:31avec l'effort,
14:32nous sommes forts.
14:33Et ça,
14:33je crois que c'est une bonne chose.
14:34Vous,
14:34vous êtes pour
14:35parce que le gouvernement
14:36s'y est opposé
14:37mais vous vous dites
14:38c'est bien.
14:39Il faut dire
14:39que quand on a
14:41des très grandes entreprises
14:42qui font
14:43un tiers de leur revenu,
14:44un euro de revenu sur trois
14:46en Europe
14:47et qui ne payent pas du tout
14:48un euro d'impôt sur trois
14:49en Europe,
14:50il est bien normal
14:53de se questionner
14:54sur comment est-ce
14:55qu'on rééquilibre tout ça.
14:56Ça ne se fait pas
14:57au niveau national,
14:58ça se fait au niveau européen
14:59mais c'est des conversations
15:00qu'il nous faut absolument avoir
15:01pour pouvoir se mettre
15:02en position de puissance.
15:03Pour autant,
15:04ce que je voudrais dire
15:05aux députés,
15:06à ceux qui ont porté
15:06cette proposition
15:07mais à tous les députés,
15:09c'est qu'il y a deux sujets.
15:10Il y a le sujet
15:10de notre position
15:11vis-à-vis des gros acteurs,
15:12vis-à-vis des États-Unis,
15:13il faut être très ferme,
15:14il faut être très fort.
15:14Mais il y a le sujet
15:16de la folie fiscale
15:18dans laquelle on est
15:18et je suis désolée
15:20mais nous n'allons pas
15:21régler le problème
15:21de notre pays,
15:23le problème budgétaire
15:23de notre pays
15:24en se réjouissant
15:25d'une nouvelle taxe GAFAM
15:26ou d'une taxe comme X et Y,
15:28la sorcellerie fiscale
15:29qui est celle
15:29que l'on vit aujourd'hui.
15:31Ce n'est pas ça
15:31la vraie baguette magique
15:34qui va nous aider
15:35parce qu'on ne peut pas
15:37se satisfaire
15:38de simplement mettre
15:39plus de taxes
15:40sur de l'activité
15:40de la valeur
15:41créée notamment
15:42par d'autres entreprises,
15:43ce qui doit nous occuper.
15:44Et ce que j'aimerais entendre
15:45beaucoup plus
15:45dans le débat budgétaire
15:46aujourd'hui,
15:48en tant que professionnelle
15:49du numérique,
15:50en tant qu'ancienne ministre
15:50du numérique,
15:51en tant que responsable politique
15:52qui veut continuer
15:53à jouer un rôle
15:53sur ces enjeux-là,
15:54c'est que plutôt
15:55que de taxer la valeur,
15:57posons-nous la question
15:58toute bête,
15:58comment on la crée
15:59cette valeur ?
16:00Justement,
16:00je dis toujours
16:01en train d'aller là-dessus
16:02parce que le temps passe vite
16:03et j'ai encore
16:05deux ou trois questions
16:05notamment sur la baisse
16:06qui a une bulle
16:07et ce qui va éclater
16:07sur l'intelligence artificielle.
16:10Vous incarnez,
16:10vous symbolisez,
16:11vous faites partie
16:14un peu la fin
16:15de la French Tech
16:15à la française
16:16ou à la Macron,
16:18j'allais dire ?
16:19Et deux,
16:19est-ce que vous observez
16:21un exil fiscal
16:22de la French Tech
16:24ou des entrepreneurs
16:24qui disent
16:25c'est barthoilé
16:26pour reprendre
16:27une expression ?
16:29Mais pas du tout
16:29parce que justement
16:31pour revenir à la taxe GAFA,
16:33moi,
16:33qu'est-ce qui m'intéresse ?
16:34C'est que plutôt
16:35que de taxer la valeur
16:36que produisent
16:36d'autres grosses entreprises
16:37du numérique,
16:38aujourd'hui,
16:39on va parler
16:39d'intelligence artificielle.
16:40On a des pépites
16:41parmi les meilleures du monde
16:43et vous savez,
16:43si Mistral Demain
16:44devient aussi gros
16:46qu'un Google,
16:47qu'un Amazon,
16:48qu'un de ces fameux GAFAM,
16:49chaque année,
16:50chaque année,
16:51nous aurons bien plus
16:52de rendement
16:52que la fameuse
16:53Tech Zuckman,
16:54les 30-40 milliards d'euros
16:55que voulait le Parti Socialiste,
16:57nous aurons bien plus
16:57de rendement
16:58en impôts sur les sociétés.
16:59Et c'est ça qui,
17:00je crois,
17:00doit être notre projet
17:01parce que nous seulement,
17:02il y aura des revenus fiscaux,
17:03ceux d'une entreprise
17:04qui réussit,
17:05mais en plus,
17:06nous aurons des milliers
17:06d'emplois,
17:07des technologies européennes,
17:09ce qui fait que
17:09quand on aura un bras de fer,
17:10on sera un peu plus puissants
17:11qu'aujourd'hui.
17:11C'est pas nous
17:13qu'il faut convaincre,
17:13évidemment.
17:14Est-ce que vous observez
17:15ce...
17:16Ben voilà,
17:17des gens qui disent
17:17je vais plutôt aller
17:18transporter,
17:19je vais partir aux Etats-Unis,
17:20je vais partir,
17:21je ne sais pas,
17:21en Belgique.
17:22Tous les entrepreneurs
17:22avec qui je discute
17:23quotidiennement aujourd'hui
17:24se demandent un peu
17:25finalement à quelle sauce
17:27ils vont être mangés.
17:28Parce qu'ils n'y comprennent rien.
17:29Est-ce qu'ils se posent la question
17:30de partir ?
17:31Non, parce que je crois
17:31que quand on est entrepreneur
17:32français, européen,
17:34il y en a qui se posent là.
17:34On peut faire ce qu'on fait
17:36partout dans le monde.
17:37Et on le fait ici en France
17:38et ça je peux vous le garantir,
17:39chaque entrepreneur
17:40avec qui je parle,
17:41parce qu'ils aiment ce pays,
17:42parce qu'ils ont envie
17:43que ce pays rayonne,
17:45parce qu'ils ont envie
17:45que ce pays...
17:46Par contre,
17:47si on veut qu'ils réussissent,
17:49arrêtons d'inventer
17:51toutes les dispositions
17:52fiscales du monde
17:53pour taxer leur réussite
17:55et leur valeur
17:55et demandons-nous plutôt
17:56comment est-ce qu'on peut
17:57les aider.
17:58Parce que ce qui est sûr,
17:59c'est que ça ne donne pas
17:59très envie de faire du business.
18:01Non, ça c'est sûr.
18:01Parler de fiscalité à l'heure.
18:02Je ne sais pas si vous avez
18:03cette étude d'UBS
18:04qui a un peu compilé
18:05toutes les dépenses
18:06qui ont été liées
18:07à l'intelligence artificielle.
18:09En fait,
18:11ça pourrait atteindre
18:12375 milliards de dollars.
18:15Ce matin,
18:16il y a les bourses asiatiques,
18:17notamment à cause
18:17des valeurs de la tech
18:18qui ont plongé.
18:21Il y a beaucoup
18:21autour d'NVIDIA,
18:24d'OpenEye,
18:25il y a quand même
18:26beaucoup d'interrogations
18:27et Wall Street
18:28a quelques sueurs froides.
18:30Est-ce que vous redoutez
18:31un éclatement
18:31de la bulle
18:32de l'intelligence artificielle ?
18:34Aujourd'hui.
18:34Je ne redoute pas
18:36un éclatement
18:37de la bulle
18:37de l'intelligence artificielle.
18:38Est-ce qu'il y en a une déjà ?
18:39Je redoute une seule chose.
18:40En fait,
18:42peu importe.
18:42Je vais peut-être dire
18:43quelque chose
18:43qui vous choque,
18:44mais peu importe.
18:44La question,
18:45je crois,
18:45qui doit nous occuper,
18:46c'est est-ce qu'il y a
18:47ou il n'y a pas de bulle ?
18:49Parce qu'on aime bien
18:50quand même,
18:52nous,
18:52Français,
18:53Européens,
18:53gratter beaucoup la tête
18:54et puis se demander
18:55un peu
18:56qu'est-ce qui se passe
18:57et puis en attendant,
18:57on lève le stylo
18:58et puis on attend
18:59un peu de savoir
18:59où ça va.
19:00Mais ça ne marche pas
19:01comme ça l'entrepreneuriat.
19:02Ça ne marche pas
19:02comme ça la technologie.
19:03Ok, mais vous prenez
19:04à ma question
19:04sur les bulles
19:05de l'intelligence artificielle.
19:06Je vous réponds
19:07parce que bulle ou pas,
19:08il y aura des gagnants.
19:09C'est certain.
19:10C'est certain.
19:11Et nous,
19:11on sait ce que c'est
19:12de se poser un peu
19:13trop de questions
19:14et puis d'attendre
19:15de voir si bulle ou pas
19:16et quoi,
19:16il n'y a pas...
19:17Bon,
19:17on est passé à côté,
19:18on a laissé passer le train
19:19et il y a...
19:20On l'a laissé passer aussi
19:27d'investir dans nos talents,
19:28dans nos entreprises,
19:29d'accélérer la notion de vie.
19:30Ok, mais on voit
19:30le bilan aujourd'hui.
19:31Pardonnez-moi,
19:32vous voyez bien le bilan
19:32aujourd'hui quand même.
19:33Le bilan que je vois,
19:35c'est que la dernière fois
19:35qu'on n'a pas fait ça,
19:36on en paye les frais aujourd'hui
19:37parce que la dernière
19:39révolution technologique
19:40sur laquelle on n'est pas
19:41allé à fond,
19:42elle donne quoi ?
19:42Elle donne que vous prenez
19:43votre téléphone portable,
19:44que vous avez à côté de vous.
19:45C'est un téléphone américain.
19:47Vous êtes certainement
19:48allé sur un moteur
19:48de recherche américain.
19:49Il faut continuer à investir
19:50et puis tant pis
19:51s'il y a des explosions.
19:53Mais alors moi,
19:53je préfère un gagnant
19:54que pas être sur la ligne
19:56de départ,
19:56si je peux vous le dire.
19:57Bon argument.
19:58Merci Claire,
19:58j'ai pas d'être venue
19:59ici dans le studio de BFM 19,
20:01c'est dans le 18-19.

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