- il y a 1 jour
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00FM Business et la Tribune présente
00:02Le 18-19 d'Edwis Chevrillon
00:07Retour dans le 18-19 avec un invité Stéphane Bougna, le directeur général d'Euronex.
00:13Bonsoir Stéphane Bougna.
00:14Bonsoir.
00:15Merci d'être avec nous parce que vous avez beaucoup d'actualité du côté d'Euronex.
00:19Vous avez publié vos résultats, de solides résultats comme on dit, sur le troisième trimestre 2025.
00:25Vous annoncez un programme de rachat d'obligations, un programme de rachat d'actions.
00:30Et puis, sans doute, ça sera mercredi, le rachat de la Bourse d'Athènes.
00:35Donc c'est-à-dire que vous avez énormément d'actualité.
00:37Vous nous direz pourquoi, derrière quoi vous courez.
00:41Mais je voudrais quand même vous poser une question évidemment importante
00:44parce que vous suivez ça quasiment au jour le jour,
00:47pour ne pas dire heure par heure sur l'évolution des taux d'intérêt,
00:50les spreads vis-à-vis de l'Allemagne, de l'Italie et tout.
00:54Vous avez peut-être entendu cette déclaration tout à l'heure du Premier ministre Sébastien Lecornu à Tchouz France.
01:00Il disait que l'absence d'un budget serait un péril pour la France.
01:04Est-ce qu'il a raison ou est-ce qu'on en est ?
01:07Quels sont les degrés de tension vis-à-vis des taux français ?
01:10Alors il y a deux choses.
01:11Il y a l'opinion qu'on peut se faire sur l'état de la discussion budgétaire.
01:14Et comme disent certains, la question c'est de savoir si le prix qu'il faut payer pour sauver les meubles est supérieur au prix des meubles.
01:25Et donc la question fondamentale, c'est les retours en arrière sur ce que fut la politique de l'offre engagée depuis l'été 2014
01:35par Manuel Valls poursuivi par Emmanuel Macron et qui a été interrompu en juillet 2024.
01:43Quelle est l'ampleur de ces reniements et de ces renoncements qui sont nécessaires pour qu'un budget soit adopté ?
01:49Très honnêtement, avec les informations publiques que j'ai, je ne sais pas, parce qu'aucun d'entre nous ne sait ce que sera la décision budgétaire
01:57ou l'état des engagements budgétaires ultimes et in fine, après le passage par toute la discussion parlementaire,
02:05en ce compris le passage au Sénat et puis ce que pourrait être une CMP ou pas.
02:09Donc c'est très difficile de se former une opinion là-dessus.
02:12Maintenant, la deuxième question que vous posez...
02:14Juste un point là-dessus, pardon, on va avoir la deuxième question après.
02:16Je sais bien, vous dites, on ne connaît pas l'état du renoncement ou de...
02:22Qu'est-ce qu'il faudra ? On connaît déjà la suspension de la réforme des retraites.
02:25Mais est-ce qu'il est vrai qu'il est...
02:27Ce que disait Jean-Claude Trichet ici même, l'ancien président de la Banque Centrale Européenne,
02:30il disait qu'il faut un budget à tout prix, quel qu'en soit le coût justement,
02:38parce que c'est ce qui est le plus important, ça serait encore plus grave de ne pas avoir de budget.
02:44Vous êtes d'accord ?
02:46Oui, je suis d'accord, mais enfin, il y a plusieurs manières d'avoir un budget.
02:50On peut avoir des ordonnances si on est dans une impasse,
02:54on peut avoir une loi spéciale si on est dans une autre impasse,
02:58on peut avoir un budget voté par résignation par 49-3, c'est une troisième impasse.
03:03Plusieurs scénarios existent.
03:04Je crois que c'est difficile de savoir, de se former une opinion sur
03:08est-ce qu'il ne vaut mieux pas de budget du tout ou un budget Frankenstein.
03:11C'est assez difficile tant qu'on ne sait pas comment va évoluer la dernière ligne droite
03:15de la discussion budgétaire qui commence dans la mécanique parlementaire
03:20avec toute sa complexité.
03:22Non, je crois que la question que vous posez sur les taux d'intérêt
03:25est beaucoup plus importante dans une certaine mesure,
03:27puisque quand on compare le prix auquel la France empruntait à 10 ans
03:31il y a à la veille de la dissolution, il y a à peu près un an et demi,
03:35la France empruntait plus cher à 10 ans que l'Allemagne,
03:39mais moins cher que le Portugal, moins cher que l'Espagne,
03:42moins cher que la Grèce, moins cher que l'Italie.
03:45Depuis 18 mois, il s'est passé quelque chose d'assez nouveau,
03:48c'est que la France désormais emprunte plus cher que l'Allemagne, toujours,
03:52mais aussi plus cher que l'Espagne et le Portugal.
03:54Depuis le 12 août, plus cher que la Grèce,
03:57et désormais aussi cher et parfois certains jours plus cher que l'Italie.
04:01Donc, du point de vue des gens qui nous prêtent l'argent que nous redistribuons,
04:05il s'est passé quelque chose, et c'est pour ça que d'ailleurs,
04:08le coût de nos emprunts augmente, ce qui a deux conséquences très fortes.
04:14L'une qui est l'augmentation de la charge de notre dette,
04:18c'est-à-dire qu'on délibère au Parlement sur des questions à 1 milliard,
04:2110 milliards, 30 milliards, 40 milliards,
04:23mais la décision que nous avons prise collectivement en creusant les déficits depuis des années,
04:27c'est de toute façon de déjà verser 70 milliards d'impôts
04:31à nos créanciers l'année prochaine.
04:34Et puis par ailleurs, le deuxième effet, l'effet qui se coule,
04:37c'est que tout ça, cette augmentation des taux d'intérêt,
04:39va se répercuter sur le prix auquel les ménages empruntent
04:44pour acheter leur logement,
04:46et le prix auquel les entreprises empruntent pour se financer.
04:49Et en dépit, c'est ça qui est important,
04:52en dépit d'un effort dans l'autre sens qui est fait à Francfort
04:55pour baisser les taux directeurs.
04:57C'est-à-dire que la prime de risque que le reste du monde exige
05:01du taux français souverain
05:03compense l'effort qui est fait au niveau des taux directeurs à Francfort.
05:07Et donc là, s'il fallait qualifier...
05:10Alors on attend la note de Sondaren Pours,
05:14si dans quelques semaines, vous avez une précision ?
05:20Non, non, je pense qu'on a déjà un certain nombre de points
05:23qui semblent indiquer que la note de la France
05:26ne s'améliore pas depuis plusieurs trimestres.
05:30Soit la perspective passe de neutre à négatif,
05:34soit la note baisse d'un cran.
05:36Il serait quoi comme conséquence ?
05:38La surprise positive,
05:42c'est que les marchés semblent valoriser pour le moment
05:46plus la stabilité que l'absence de budget.
05:51Là, Jean-Claude Trichet a raison,
05:54le Premier ministre Sébastien Lecornu a raison.
05:56Quand vous regardez la preuve expérimentale des dernières semaines,
06:00c'est qu'en dépit d'un recul sur un certain nombre de sujets,
06:04les marchés semblent dire
06:05écoutez, on augmente un peu le prix auquel on vous prête,
06:09mais pas de manière spectaculairement élevée.
06:11Si on se retrouvait dans une situation
06:15où le point d'arrivée était radicalement différent
06:18de ce que fut l'orientation fiscale et budgétaire des dernières années,
06:25alors je pense que les marchés se poseraient la question
06:28de savoir comment la France pourra rembourser en 10 ans.
06:33Vous savez, pour avoir parlé à un certain nombre de ces prêteurs
06:36ou leur parler régulièrement,
06:37ils font un raisonnement assez simple.
06:39ils disent que la France, c'est 1 700 milliards de dépenses publiques par an.
06:43La moitié, 850 milliards, c'est la dépense sociale.
06:46Et la moitié de la moitié, c'est les retraites,
06:49le coût public des retraites, 470 milliards.
06:52Donc, ils regardent beaucoup cela.
06:54Pour le moment, qu'on appelle ça un décalage, un abandon, une suspension,
07:00ça ne crée pas, pour le moment, de réactions dramatiques ou tragiques.
07:06Mais à condition que ça soit un développement isolé.
07:10C'est sûr que, pour le moment, les marchés considèrent que l'état actuel de l'inscription budgétaire
07:16dans lequel il y a beaucoup de sucré gratuit et pas beaucoup de salé payant
07:20est quelque chose qui est probablement temporaire.
07:24Donc, je pense que le vrai test de la réaction des marchés,
07:28ça sera quand on sera sur le texte budgétaire définitif.
07:33Et notamment la taxation sur les entreprises ?
07:35Bien sûr.
07:35Bien sûr.
07:36Là, il y a un certain nombre de choses qui ont émergé dans la créativité fiscale,
07:44le foisonnement, le concours léprime.
07:45Cela, pour le moment, est considéré avec une certaine distance par les marchés.
07:54De bon point de vue, c'est une nouveauté.
07:56De bon point de vue, c'est une nouveauté.
07:58On s'attendait à une prise en compte plus immédiate de certaines formes de créativité fiscale.
08:05Par exemple, le débat sur la taxe Zuckmann et les conséquences qu'elle pourrait avoir,
08:11le fait que ça fait quelques semaines qu'on parle du volet recettes,
08:16mais personne ne parle du volet dépenses, de la loi de finances.
08:21Dans tous les pays qui rencontrent des difficultés d'ajustement des comptes publics,
08:25on évoque toujours la possibilité d'augmentation de la TVA.
08:27Ce mot n'a pas été prononcé dans la discussion budgétaire,
08:30alors qu'il fait partie du paquet traditionnel des pays qui ont dû choisir de redresser leurs comptes publics.
08:38On l'a dit souvent, soit on choisit dans les trimestres qui viennent un redressement choisi,
08:45soit nous aurons eu une austérité subie avec des choses qu'on n'aura pas voulu tout de suite,
08:50qu'on aura retardées et qui nous seront imposées par nos créanciers.
08:53Alors dans ces conditions, dans ce qu'on vient de décrire, de ce que vous venez de décrire,
08:57évidemment Stéphane Boujna, les entreprises deviennent assez frileuses,
09:01et notamment ça se traduit par le fait qu'il y en a beaucoup qui ne veulent plus,
09:05il n'y a quasiment plus d'introduction en bourse.
09:08Alors ça, c'est quasiment à l'arrêt.
09:10Oui, alors il y a plusieurs raisons, c'est une des meilleures raisons.
09:14C'est sûr que c'est plus difficile de s'introduire en bourse
09:17quand les marchés sont trop valetibles ou quand ils ne le sont pas assez.
09:20Exactement.
09:20Et donc là, vous avez raison, il y a un certain nombre de raisons un peu structurelles
09:25qui ont réduit le nombre des introductions en bourse.
09:27Il y en a tout de même plus, il y en a eu plus dans les derniers mois
09:31qu'au début de l'année, indiscutablement.
09:33Au total, on est quasiment à la fin de l'année, ça sera il y en a combien ?
09:36Oh, je ne sais pas, une soixantaine à peu près.
09:38Donc on est quand même sur l'ensemble du groupe Euronex.
09:42On n'est pas du tout dans les niveaux d'il y a cinq ans.
09:45Et à Paris, je n'ai pas le chiffre en tête, mais à mon avis une vingtaine.
09:48Donc on est clairement dans une situation qui n'est pas aussi favorable qu'elle l'était dans le passé,
09:55mais qui s'est singulièrement améliorée.
09:58Et surtout, on a un pipeline, un tuyau, une liste d'attente pour parler français
10:02pour l'année 2026 qui est très significative.
10:06D'accord. Alors lorsqu'on voit ça, on va rapidement, parce qu'il y a tellement de questions à vous poser sur vos ambitions.
10:12Là, vous avez publié vos résultats sur le troisième trimestre 2025.
10:17C'est le sixième trimestre consécutif de croissance à deux chiffres.
10:20Votre chiffre d'affaires progresse de 10,6%.
10:22Mais en fait, ce n'est pas tous les intros qui font votre chiffre d'affaires aujourd'hui.
10:26Non, ce n'est pas surtout les IPOs, les introductions en bourse.
10:30C'est bien sûr la volatilité des marchés actions,
10:33mais les marchés actions ne représentent que 17% de notre top line et de notre chiffre d'affaires.
10:39Mais il y a à la fois derrière cette croissance à deux chiffres pour le sixième trimestre de suite,
10:44une très grande diversité des revenus liés au volume.
10:47Parce que nous négocions, nous proposons des solutions de négociation électronique sur les actions,
10:52mais aussi sur l'électricité, mais aussi sur le blé, mais aussi sur les taux d'intérêt, mais aussi sur les...
10:58Qu'est-ce qui est plus rentable aujourd'hui pour les néophytes comme moi ?
11:00Non, toutes les actives sont extrêmement dynamiques et extrêmement en croissance.
11:05C'est la volatilité des marchés en fait ?
11:06C'est la volatilité des marchés qui...
11:07C'est ça qui est plutôt bénéfique pour vous ?
11:09Oui, mais ça, ça se concerne 40% seulement de notre chiffre d'affaires.
11:1360% de notre chiffre d'affaires n'a rien à voir avec la volatilité des marchés.
11:16Ce sont des activités liées à tout ce qui se passe après la négociation,
11:19des activités liées à la compensation, au règlement livraison, à la conservation des titres,
11:24et surtout au service aux entreprises, la vente de technologies.
11:27Alors, lorsqu'on regarde, si on compare à peu près la voie de capitulation boursière,
11:35par rapport à, évidemment, à Londres, c'est 58 milliards, Londres,
11:41Deutche Bursos c'est 43 milliards, Euronex c'est 13 milliards.
11:44Est-ce que les opérations financières que vous avez annoncées,
11:47c'est aussi une manière, justement, de booster votre cours de bourse ?
11:52Oui, parce que vous êtes quand même beaucoup plus petit que vos deux grands rivaux.
11:57Et puis là, vous annoncez pour 600 millions de rachats d'obligations,
12:00ces obligations sur 2026, de mémoire,
12:03et 250 millions de rachats d'actions cette fois-ci. Pourquoi ?
12:07Alors, deux choses.
12:09D'abord, effectivement, nous valons 13 milliards,
12:11mais entre 13 et 14 milliards, on avait lu même 15 milliards l'été dernier.
12:15Mais rappelez-vous que quand Euronext est entré en bourse en juin 2014,
12:19ça valait 1,4 milliard.
12:20Ah oui, oui, non, bien sûr.
12:20Donc le chemin parcouru...
12:22J'insiste parce que...
12:23Vous avez raison.
12:24Quand vous avez quelqu'un qui a investi 1 000 euros dans Euronext en juin 2014,
12:29et qui a investi aussi 1 000 euros dans London Stock Exchange et dans Deutche Bourseux,
12:33a gagné plus d'argent avec ce qu'il a investi dans Euronext
12:36que dans les autres sociétés dont vous avez parlé.
12:38Mais c'est vrai qu'en absolu, nous sommes plus petits qu'eux.
12:42Alors pourquoi ?
12:43Parce qu'eux se sont diversifiés beaucoup, beaucoup plus et beaucoup plus tôt.
12:47Et notamment pendant les 7 années où nous étions sous occupation américaine
12:50du New York Stock Exchange,
12:52ils se sont eux-mêmes diversifiés,
12:53et nous plus tard, après la réintroduction en bourse de Euronext.
12:57Donc c'est ça qui explique beaucoup l'option.
12:59C'est vrai qu'aujourd'hui, Euronext, c'est la bourse de Paris, la bourse de Milan,
13:06parce que c'est important, c'est la bourse d'Oslo, la bourse de Dublin, du Portugal,
13:11et bientôt la bourse d'Athènes.
13:14Sans doute.
13:15Mais ça, on va y revenir dans un instant.
13:17Donc aujourd'hui, vous voulez un peu être le consolidateur des bourses européennes.
13:23Votre objectif, c'est quoi ?
13:24À travers ces deux opérations, en deux mots, sans être trop technique.
13:26Alors, les deux premiers sujets, le rachat d'actions de 250 millions,
13:31c'est juste de la bonne gestion du capital.
13:34On a une profitabilité qui est en développement,
13:37une croissance de nos revenus qui est en développement.
13:39Nous n'avons pas systématiquement l'usage du capital que l'on crée
13:43pour des opérations de croissance externes.
13:46Et nous considérons que nous déployons le capital de nos actionnaires
13:51uniquement si le retour sur capital investi est supérieur au coût de financement de l'entreprise.
13:54Si ça n'est pas le cas, nous faisons des opérations de rachat d'actions
13:58depuis maintenant deux ans et demi,
14:00parce que c'est une bonne manière de rendre aux actionnaires le capital
14:03qu'on a créé pour eux.
14:05S'agissant du rachat d'obligations...
14:07Là, vous avez taxé, vous avez vu que le gouvernement...
14:08Non, parce que nous sommes une entreprise de droit néerlandais.
14:12Et aux Pays-Bas, cette taxe n'existe pas,
14:13ce qui pose d'intéressantes questions de compétitivité,
14:17et notamment sur les cotations en bourse.
14:19Si cette mesure devait être maintenue,
14:22c'est sûr que du point de vue d'une entreprise qui fait des rachats d'actions,
14:25il vaut mieux être coté aux Pays-Bas qu'à Paris sur ce seul sujet.
14:29Alors, l'autre aspect, c'est le rachat d'obligations.
14:32Ça, c'est vraiment de la gestion bilancielle dans le cadre normal,
14:35d'un moment où on saisit une bonne fenêtre de tir
14:40pour restructurer nos engagements
14:42en anticipant un peu le refinancement du bilan,
14:47de la partie dette de notre bilan.
14:49Maintenant, ce qui est très important,
14:51c'est qu'on a une ambition de croissance très forte,
14:57et c'est pour ça qu'on fait de la croissance dans deux directions.
15:00Soit pour acheter d'autres bourses,
15:02quand elles veulent bien se vendre et quand elles sont disponibles,
15:05pour ajouter à notre plateforme de liquidité unique européenne,
15:08notre plateforme technologique unique,
15:10d'autres aspects,
15:11et construire l'union des marchés de capitaux pour de vrai.
15:14Et ça, c'est le sens de l'acquisition de la Bourse d'Athènes.
15:17Par ailleurs, c'est vrai que...
15:18Alors, vous en êtes tout de la Bourse d'Athènes,
15:19parce que c'est annoncé le 19 novembre,
15:21on dit que déjà, vous avez déjà la majorité requise pour l'acquérir.
15:24Donc, en fait, il n'y a pas de suspense.
15:26Nous verrons, nous verrons.
15:27Moi, nous publierons les informations quand elles seront en état des publics.
15:31Mais comme vous êtes sur ce plateau,
15:32vous n'allez pas revenir après-demain,
15:34même si on vous apprécie beaucoup ici à BFM Business.
15:38BFM Business est un endroit,
15:41absolument délicieux,
15:43mais ce n'est pas encore le lieu
15:44où on publie l'information réglementée.
15:47Non, mais vous pouvez savoir
15:47si vous avez déjà acquis le minimum.
15:49Non, mais nous communiquerons sur ce sujet-là
15:51mercredi soir après la clôture des marchés.
15:54Qu'est-ce que vous apporte la Bourse d'Athènes ?
15:55Alors, ça, c'est le sujet le plus important.
15:57La Bourse d'Athènes, c'est d'abord la marque de la continuité de notre projet de consolidation européenne.
16:06C'est aussi un investissement dans un pays qui connaît un redressement spectaculaire.
16:11Vous savez, on parle aujourd'hui des difficultés de boucler le budget ou de faire un budget.
16:15La Grèce va célébrer cette année sa troisième année d'excédent budgétaire.
16:19La Grèce a remboursé à la France, il y a quelques jours, presque un milliard d'euros
16:24au titre de remboursement des avances de la part française,
16:28des avances qui lui avaient été attribuées pendant le sauvetage de la grande crise financière.
16:32Donc, c'est un pays qui est en excédent budgétaire primaire
16:35et même en excédent budgétaire après frais financiers.
16:38Donc, c'est un pays qui est avec de la croissance et qui connaît un redressement spectaculaire
16:44avec des marchés de capitaux dans lesquels il y avait une certaine forme d'anomalie.
16:49C'est un pays très globalisé, très ouvert sur le reste du monde
16:52mais qui avait des marchés de capitaux très insulaires.
16:56Et nous avons décidé, avec d'ailleurs les encouragements des pouvoirs publics et du Premier ministre,
17:01d'intégrer toute cette communauté d'affaires, tous ces marchés de capitaux
17:06dans le projet européen d'Euronex.
17:08Et on est extrêmement enthousiastes parce que c'est un pays qui se retourne extrêmement vite.
17:12Et la capillée de combien ? Là, vous êtes à 13-14, comme vous l'avez dit,
17:15ça va vous faire franchir la barre.
17:16Non, non, non, c'est une toute petite société.
17:18C'est tout petit, c'est pour ça que je...
17:20On paye en action et ça vaut 360 millions d'euros.
17:23Donc, ce n'est pas très important.
17:25Alors, il y a quand même un point, si on se compare,
17:29nous on reçoit beaucoup de chefs d'entreprise ici,
17:31là je recevais encore le patron de Ledger,
17:34ils vous disent quoi ?
17:34Ils vous disent, si on va se faire coter...
17:37Donc, c'est une grosse licorne française.
17:39Eh bien, c'est sûr que même si on aime beaucoup en France,
17:42ils viennent d'investir énormément sur un siège en France, etc.
17:45On ira peut-être se faire coter à Wall Street
17:47parce qu'il y a plus, la valorisation est meilleure.
17:51Je parle pour la tech, la valorisation est meilleure.
17:53Et puis, il y a beaucoup plus d'argent.
17:57Qu'est-ce que vous pouvez dire ?
17:57Moi, ce que j'observe, c'est que les entreprises,
18:00c'est que la performance post-cotation est supérieure sur Euronext
18:04de la performance post-cotation au Nasdaq
18:07pendant les 18 mois qui suivent la cotation.
18:09Ça, c'est des faits.
18:10Et la valorisation, c'est plus combien à Wall Street
18:12par rapport à...
18:14Parce que le marché européen, c'est sûr qu'on voit bien,
18:17ils se traînent.
18:18Ça dépend des secteurs.
18:19Vous savez, la difficulté,
18:20quand on compare l'Europe aux États-Unis,
18:22c'est la difficulté de comparer
18:24Rollet-Château et McDonald's.
18:25C'est-à-dire, il faut savoir de quoi on parle
18:26et de quel secteur on parle.
18:28Vous avez les indices,
18:29les indices américains sont,
18:31je ne sais pas s'il faut dire plombés,
18:34affectés, pollués,
18:35sont en tout cas très pondérés
18:37par la performance de cette entreprise
18:39qui sont les fameuses Seven Magnificent.
18:42Et ça, ça change tout.
18:44Un peu comme si on résumait le CAC 40
18:48à la performance de 3 ou 4 sociétés du luxe.
18:51Donc, dès qu'on neutralise l'effet...
18:53C'est un peu tout le problème, adressement.
18:54Oui, non mais dès qu'on neutralise
18:57la performance de la pondération
19:00de quelques entreprises particulièrement liquides
19:03et particulièrement performantes,
19:05vous observez que l'écart
19:06est beaucoup moins important qu'on l'imagine.
19:09Donc, bien sûr, il y a des valorisations
19:10plus élevées aujourd'hui en termes de multiples,
19:13en moyenne.
19:14Mais il y a deux choses
19:15qu'il faut regarder avec perplexité
19:16ou avec attention en tout cas.
19:18La première, c'est le coût total de gestion.
19:21Les États-Unis sont un pays extrêmement bureaucratique,
19:23surtout sur les marchés financiers,
19:25extrêmement coûteux.
19:25Nous aussi.
19:26Non, beaucoup moins, beaucoup moins.
19:28Le coût total d'être une société cotée
19:30en Europe,
19:31de faire des opérations cotées en Europe
19:33est significativement une fraction du coût de l'État-Unis.
19:36Mais par contre, vous avez raison,
19:37les multiples de valorisation sont supérieurs.
19:40Oui, puis en plus, on est mal suivi.
19:41Enfin, c'est ce qu'ils vous disent.
19:42On est mal suivi quand on est en France.
19:44Absolument.
19:44Il y a un deuxième sujet
19:45qui est la visibilité.
19:47Mais là, la question est ambivalente.
19:50Parce que vous avez aussi un risque,
19:53quand vous êtes une société petite ou modeste,
19:55de devenir minuscule et invisible au Nasdaq.
19:58Donc, les choses sont plus nuancées que ça.
20:00C'est pour ça que ce que j'observe,
20:02c'est que pour de vrai,
20:03comme disent les enfants,
20:05on a assez peu de cotations
20:07de sociétés européennes,
20:08en tout cas dans les pays Euronex.
20:10C'est vrai qu'en Allemagne
20:10et au Royaume-Uni,
20:12c'est différent
20:13parce que leurs marchés locaux
20:15sont tellement petits.
20:16Je vais donner un chiffre
20:18qui est très important.
20:19La capitalisation boursière totale
20:21des sociétés cotées sur Euronex,
20:23c'est environ 6 500 milliards.
20:25La capitalisation boursière totale
20:27des entreprises cotées à Londres,
20:29c'est 3 000 milliards.
20:31La capitalisation boursière totale
20:32des sociétés cotées à Francfort,
20:34c'est à peu près 1 800 milliards.
20:36Mais comment vous expliquez ça ?
20:38Parce que Euronex est le marché
20:40le plus liquide d'Europe
20:41et Londres, c'est un marché
20:42qui est la moitié de la taille
20:44du marché d'Euronex
20:45et Francfort, c'est un marché
20:46qui est un peu moins du tiers
20:48du marché d'Euronex.
20:50Et donc, pour les sociétés
20:52qui sont en Allemagne
20:53ou au Royaume-Uni,
20:55leur marché local
20:56est devenu de moins en moins liquide.
20:58Sur le marché Euronex,
20:59nous avons une liquidité
21:00qui est deux fois supérieure
21:01à celle de Londres.
21:02Et donc, nous avons moins
21:03ce problème d'exode
21:04que les Britanniques
21:05et les Allemands.
21:07Mais, là, vous avez un point,
21:09c'est que pour les sociétés
21:10qui ne sont pas encore
21:11entrées en bourse
21:11et toutes ces fameuses licornes,
21:13la question se pose
21:14et c'est pour ça
21:14qu'on a un dialogue
21:15assez intense
21:16et exigeant
21:17avec eux
21:18et avec elles
21:19pour essayer
21:20de les convaincre
21:21que c'est ici
21:22que ça se passe.
21:22– Faudrait-il
21:23revenir un peu
21:25sur les publications
21:26trimestrielles ?
21:28– Elles le sont
21:29pour la plupart d'entre nous.
21:31Nous, nous publions
21:32tous les trimestres.
21:33– Oui, mais justement
21:34faire que ce ne soit plus le cas.
21:35– Oui, je ne sais pas.
21:37– Parce que du coup,
21:38c'est une gestion
21:39à court terme.
21:39– Non, mais
21:40chacun gère sa communication
21:44avec les investisseurs.
21:45C'est un trade-off.
21:46Vous avez des investisseurs
21:46qui ont besoin
21:47d'avoir une visibilité
21:49non seulement sur le chiffre
21:50d'affaires mais aussi
21:51sur le résultat
21:53chaque trimestre
21:54et que ça draine
21:55une certaine catégorie
21:56d'investisseurs mondiaux
21:57et puis d'autres sociétés
21:58qui peuvent satisfaire
22:00la curiosité
22:02ou l'intérêt
22:02de leurs investisseurs
22:03en publiant uniquement
22:04le chiffre d'affaires
22:05tous les trimestres
22:06et le résultat complet
22:07deux fois par an.
22:08Je crois que c'est…
22:09Moi, je suis assez favorable
22:10à ce que chaque entreprise
22:12détermine sa stratégie
22:15de communication
22:16avec les investisseurs
22:16en fonction de la liquidité
22:17qu'elles recherchent.
22:19– Le fait d'avoir
22:19parce que maintenant
22:20c'est fait
22:21enfin c'est fait
22:22sans cette fête
22:22ou tant l'ayant fait
22:24la cotation à Wall Street
22:25de Total
22:27puisque Total Energy…
22:28– Je ne sais pas
22:29ce qui est fait
22:29pour le moment.
22:29– On est dans le registre
22:32des intentions
22:32et je crois que
22:35je ne suis pas en…
22:36il faut demander
22:36à M. Pouyanné.
22:37– Oui, M. Pouyanné
22:38il dit mais non
22:38ce n'est pas une cotation
22:39c'est juste quelque chose
22:40de technique
22:40c'est qu'on avait
22:41des obligations…
22:43– Je crois que c'est à Total
22:44qu'il faut poser la question.
22:46– C'est un peu l'hypocrisie
22:47non ?
22:47C'est-à-dire qu'en fait
22:47c'est quand même
22:48une forme de cotation
22:49non ?
22:49– Ce n'est pas des mots
22:50que j'utilise
22:51à propos des clients
22:51d'Euronex
22:52et donc…
22:53non non non
22:53franchement
22:54les intentions de Total
22:56ceux qui veulent faire
22:58avec leurs ADR
22:59à New York
23:00ceux qui veulent faire
23:01de leur cotation
23:02en France
23:02etc.
23:03c'est quelque chose
23:05qui est tellement
23:06important
23:07que c'est à Total
23:09de répondre à cette question.
23:10– Est-ce que le grand problème…
23:11pas le problème
23:11mais en fait
23:12ce qui nous manque
23:13on a parlé aussi tout à l'heure
23:14on le sait bien
23:14c'est d'avoir
23:15vous regardez
23:16les 10 plus grosses
23:17capitalisations
23:17de Wall Street
23:19c'est que des entreprises
23:21de la tech
23:21vous regardez
23:22les plus grandes entreprises
23:23notamment françaises
23:24c'est du luxe
23:25comme vous l'avez dit
23:26c'est un peu
23:27l'économie d'hier
23:29– Oui
23:30je serais…
23:32la différence
23:32entre les Etats-Unis
23:33– On est très contents
23:33de les avoir
23:34– La différence
23:35entre les Etats-Unis
23:35et l'Europe
23:36c'est pas la différence
23:37entre la technologie
23:38et l'économie d'hier
23:39c'est quelque chose
23:40dont on parle pas assez
23:41c'est la taille
23:42de leur épargne retraite
23:44et de leur investissement
23:45en actions
23:46c'est ça le vrai moteur
23:47vous savez
23:48aux Etats-Unis
23:49si vous voulez avoir
23:49un peu de revenu
23:50quand vous êtes vieux
23:51il faut acheter
23:51les actions
23:51quand vous êtes jeune
23:52en Europe
23:53si vous voulez avoir
23:53un peu de revenu
23:54quand vous êtes vieux
23:55il suffit d'espérer
23:56qu'autour de vous
23:56les gens continueront
23:57à payer des impôts
23:58et des charges sociales
23:59et donc c'est très important
23:59c'est le débat
24:00c'est absolument fondamental
24:03le vrai vecteur
24:05des fonds propres
24:07américains
24:08qui ont donné
24:09naissance à BlackRock
24:10Vanguard
24:10Fidelity
24:10et au marché
24:12et aux multiples
24:13dont vous parlez
24:14c'est d'abord
24:14le fait que
24:15l'intégralité
24:16des américains
24:17doivent épargner
24:18pour leur retraite
24:19et la seule classe d'actifs
24:20qui permet
24:21de gérer
24:21l'épargne longue
24:22diversifiée
24:24et politique
24:24c'est la classe action
24:26on verra
24:27si ça convainc
24:28quand même
24:28les français
24:28d'avoir une retraite
24:30par capitalisation
24:31en partie
24:31merci beaucoup
24:32Stéphane Bouchard
24:32vous êtes venu
24:33nous expliquer
24:34un peu tous vos projets
24:35Stéphane Bouchard
24:36donc le débat général
24:37de Renac
24:37c'était notre invité
Recommandations
50:19
|
À suivre
48:24
49:53
43:15
50:23
48:33
49:24
45:32
49:22
49:22
23:38
49:30