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Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
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00:00Business et la Tribune présente
00:01Le 18-19 d'Edwige Chevrillon
00:06Vous êtes bien dans le 18-19, mon invité c'est quelqu'un qui est rare dans les médias, je vous le disais, c'est Olivier Sadran, il est président de New Rest, l'un des leaders mondiaux de la restauration.
00:19Bonsoir Olivier Sadran.
00:20Bonsoir Edwige.
00:21Merci d'être venu ici, vous avez quitté votre ville préférée, la ville de Toulouse.
00:27Si je dis ça, c'est parce que vous avez été président pendant très longtemps du Football Club de Toulouse.
00:3319 ans.
00:3419 ans, de 2001 à 2020, et puis là vous êtes encore actionnaire, on en dira un mot, vous savez bien, ici on est juste à côté des studios de RMC, on aime bien parler football.
00:44Pour l'instant on va parler évidemment de New Rest, c'est une incroyable aventure que vous avez créée, c'était en 1996, vous en avez fait un des leaders mondiaux de la restauration, je le disais,
00:56notamment dans l'aérien, vous avez un exercice décalé 2024-2025 avec une croissance de 33% ?
01:04Absolument.
01:04Et notamment 75% dans l'international, vous nous direz pourquoi ? Avant je voudrais juste quand même vous poser deux questions d'actualité que vous suivez, bien sûr.
01:13Vous avez vu que le Brent, qui est quand même un nom mythique de l'industrie française, va être liquidé.
01:20Est-ce que ça veut dire que le Made in France est impossible en fait ?
01:25C'est triste, et surtout ça met dans la panade de nombreux salariés.
01:30Non, ça ne veut pas dire que le Made in France est impossible, ça veut juste dire que le monde est ouvert.
01:35Et que dans tous les cas de figure, la France ne peut pas faire son Made in France toute seule, sans tenir compte de ce qui se passe dans le monde.
01:41C'est surtout ça que ça veut dire.
01:43Brand, c'est une marque qui est mythique.
01:45Je n'ai pas le sentiment qu'elle a commis des erreurs technologiques majeures.
01:49Ses produits sont toujours d'actualité, de grande consommation.
01:52Et donc elle est en concurrence directe avec des produits, principalement de Turquie dans ce domaine-là.
01:58Et elle n'a pas pu faire face.
02:00Donc je pense que ça doit interroger nos politiques sur le fait que la France n'est pas seule avec elle-même.
02:05Et elle est dans un monde qui est ouvert, n'en déplaise à beaucoup.
02:08Vous vous produisez un peu partout, notamment vos fameux plateaux repas.
02:13Vous en produisez, alors vous avez un spot près de Paris pour la SNCF ?
02:18Absolument, alors nous on a une chance extraordinaire si on compare à Brandt,
02:21c'est que dans chacun des pays où nous sommes présents, 53, finalement on n'exporte pas.
02:27Donc si le pays n'est pas compétitif par rapport à un certain nombre de règles,
02:31finalement nos concurrents doivent travailler avec les mêmes règles.
02:36Ceci étant, à un instant T, la non-compétitivité peut jouer aussi sur l'attractivité du pays
02:42et influer sur notre croissance à l'intérieur de ces pays.
02:45Olivier, ça donnera encore une autre question.
02:47Je ne sais pas si vous avez vu ce 18e baromètre Palatine-ETI,
02:52qui est avec le Métis,
02:54et qui montre quand même, c'est un peu une des premières fois que cette fin d'année s'annonce difficile,
02:59que le baromètre montre qu'il y a des signes inquiétants,
03:02que la situation se dégrade pour les ETI.
03:05Là, on est toujours en France.
03:06Est-ce que vous, vous observez ça ?
03:08Parce que 61 000 collaborateurs, pas qu'en France bien sûr,
03:123,4 milliards, un tout petit peu moins de chiffre d'affaires,
03:15est-ce que c'est quelque chose qui...
03:17Est-ce que vous, vous ressentez ça ?
03:18Est-ce que vous êtes inquiet pour des entreprises de votre taille,
03:22des entreprises françaises ?
03:23Alors, oui, je le ressens.
03:25Oui, je suis très inquiet pour mon pays au sens économique du terme.
03:29Et oui, on est en train, progressivement, d'avoir le contre-coup du Covid.
03:34Je crois qu'il y a 69 000 entreprises qui ont déposé leur bilan.
03:38On commence à atteindre des chiffres supérieurs à ce qu'ils étaient avant le Covid.
03:42Oui, c'est inquiétant, parce que ça veut dire qu'on perd notre compétitivité,
03:46et qu'à un moment donné, le cercle vertueux d'économie,
03:50perte de compétitivité, pas vertueux, mais malheureusement dramatique de l'économie,
03:54perte de compétitivité, chômage, déclassement, va se mettre en route.
03:58Mais est-ce que là, par exemple, alors c'est vrai que vous avez des chiffres 2024-2025,
04:02donc l'instabilité politique, enfin vous, on la connaît depuis la dissolution en 2024,
04:07mais est-ce que là, avec ce qui se passe, on va voter, pas voter,
04:11est-ce que vous, vous le ressentez, ou en fait pas du tout dans vos secteurs
04:15qui sont de l'aérien, d'autres secteurs, on va en dire un mot.
04:19Enfin, vous restez quand même...
04:20Alors, oui, je le ressens, mais de façon tout à fait mesurée.
04:25D'abord parce que seulement un tiers, un peu moins d'un tiers de notre chiffre d'affaires,
04:28900 millions d'euros, est fait en France.
04:30Ensuite, parce que la compétitivité s'exerce avec les mêmes règles
04:34entre les acteurs sur le territoire français.
04:36Mais oui, oui, on commence à ressentir moins de passagers,
04:39on commence à ressentir moins de pouvoir d'achat dans les trains,
04:42on commence à ressentir de façon assez générale
04:45que le pays ralentit, que les gens sont inquiets.
04:47Bon, j'ai envie de faire un petit peu d'humour noir, pardonnez-moi Olivier Sadran,
04:51mais s'il y a moins de consommation dans les trains,
04:53c'est peut-être que vos plateaux repas ne sont pas complètement
04:56à la hauteur de ce qu'on peut attendre.
04:58Oh non, je ne suis pas...
04:59En termes de dégustation et de prix ?
05:02Allez, notre Coca-Cola, il est très frais et très bon,
05:05pour ne pas citer une marque, donc c'est le même qu'il y a quelques mois,
05:09et on sent une baisse de la consommation, très clairement.
05:11D'accord, mais votre plateaux repas ?
05:13Les plateaux repas dans les trains pour la SNCF
05:16démarrent pour la première fois le 8 janvier de cette année.
05:20D'accord, donc vous n'êtes pas responsable.
05:22Alors je pourrais vous dire...
05:23On a un point pour vous, un but pour vous,
05:25puisque je le disais, vous avez été dans le football pendant longtemps
05:29et vous êtes encore...
05:31En deux mots, New Rest, c'est quoi ?
05:33Parce que là, c'est vraiment une année charnière,
05:35vous avez fait des acquisitions très importantes,
05:38notamment avec Compass, on a au Brésil et puis en Amérique latine.
05:41Dites-nous en deux mots, puisque en fait,
05:43vous parlez très très peu, Olivier Sadran.
05:45Je ne peux pas vous citer New Rest en deux mots.
05:48C'est d'abord une très belle histoire française,
05:49qui prouve que c'est possible de faire de très belles entreprises en France.
05:53Ensuite, c'est une entreprise qui appartient à ses salariés à 97%.
05:58Oui, mais dont 35% à vous, non ?
05:5930%.
06:00Petite trentaine.
06:01D'accord, ok.
06:02Parce que vous êtes quand même dans le classement challenge des fortunes.
06:04Voilà, le premier actionnaire de New Rest,
06:06c'est son management, ce sont ses salariés.
06:08C'est une entreprise qui n'a pas de dette
06:10et qui a démarré avec quelques personnes en 1996 à Toulouse.
06:14Donc c'est d'abord une belle histoire.
06:16C'est aussi une belle histoire à l'international.
06:18On a suivi nos clients dès le départ.
06:20Et moi, je trouve que c'est...
06:22Alors, vos clients, c'était beaucoup les compagnies aériennes,
06:25donc là, vous en profitez.
06:26Aujourd'hui, ça ne représente plus ce secteur-là que 44%, non ?
06:29Oui, on est assez équilibré.
06:30On est assez équilibré.
06:31Donc l'aérien, c'est 44%.
06:33La restauration collective, les bases de vie, pétrolières, minières,
06:37c'est à peu près aussi 43-44%.
06:39Parce que vous allez dans des endroits incroyables.
06:41Oui, c'est fantastique à faire.
06:42Racontez-nous.
06:42Écoutez, on est très présents en Amérique du Sud.
06:45Oui, mais sur quoi ? Sur les plateformes, sur quoi ?
06:47Sur les plateformes, mais surtout sur les mines et en restauration collective.
06:50On est présents dans des pays un peu, pas atypiques, mais exotiques,
06:54tels que la Bolivie.
06:56On a une des plus grosses mines sur le désert d'Iyuni, en Bolivie.
06:59Et donc là-bas, les mineurs, vous leur apportez des plateaux ?
07:02Et là-bas, on participe à la vie collective des mines, au bien-être, à la sécurité.
07:08On apporte non seulement la partie alimentaire, mais aussi toute l'hospitality.
07:13L'hébergement, le cleaning des vêtements, le traitement de l'eau, le traitement des déchets.
07:17Dans certains endroits, on va jusqu'à faire une partie du médical.
07:21Donc c'est des métiers qui sont très intéressants.
07:22On a la chance aussi de vivre autour des communautés,
07:27que ce soit en Afrique ou en Amérique du Sud,
07:29de travailler avec ces communautés pour progresser,
07:32pour avoir des plans de circuits courts.
07:35Non, c'est vraiment très intéressant.
07:37Et surtout, New-Rest, c'est un peu plus de 90 nationalités.
07:41Et ça, moi, j'aime beaucoup.
07:45Où est-ce que vous, que ce soit en Bolivée ou en France d'abord,
07:49peut-être, commençons par la France,
07:50où est-ce que vous produisez vos plateaux repas ?
07:55Alors, on produit, sur les aéroports,
07:57on a chaque fois des unités de production dédiées.
07:59Donc chaque aéroport est un lieu de fabrication.
08:02On produit aussi beaucoup...
08:04Avec des produits locaux ?
08:05Avec des produits locaux.
08:06Parce que justement, vous entendez avec moi
08:07tout ce qui se passe autour des grandes surfaces.
08:09Est-ce que vous, à votre manière, c'est ce que vous faites ?
08:12Alors, c'est ce que l'on fait avec des produits locaux,
08:14avec l'intégration d'un certain nombre de sourcing,
08:19d'agriculteurs qui sont dans les régions,
08:21qui travaillent avec nous pour les écoles et autres.
08:23Et puis aussi, on a participé cette année,
08:25on a eu un plan d'investissement de plus de 106 millions d'euros,
08:29ce qui est quand même conséquent.
08:31Et pour la plus grande partie,
08:33ça a permis de rénover un certain nombre de nos unités,
08:38notamment en Espagne,
08:39notamment en France,
08:41et donc de participer à réduire notre empreinte carbone.
08:45Et pour nous, c'est très important.
08:46Qu'est-ce qui fait un peu les racines de votre succès, vous pensez ?
08:50On dit que, alors c'est votre métier, mais j'ai bien,
08:53quand j'ai lu évidemment pas mal de choses sur vous,
08:54on dit que vous êtes un centimier.
08:56C'est-à-dire que vraiment, vous grattez centime par centime.
09:00Donc vous êtes...
09:02C'est sans doute une image,
09:03c'est sans doute un petit peu dépassé.
09:05Ce que je crois aujourd'hui,
09:06ce qui fait notre force, c'est d'abord nos salariés,
09:09la détention du capital,
09:11le fait qu'on ait investi maintenant,
09:12il y a près d'une dizaine d'années,
09:14dans de la data, dans la digitalisation,
09:17dans la robotisation de nos unités dédiées au train
09:19et à l'aérien,
09:22et que là-dessus, on a une avance conséquente.
09:25C'est sans doute ça qui fait notre particularité.
09:28Le fait aussi que...
09:29Vous avez combien de personnes en France ?
09:318 000, à peu près,
09:33sur 63 000 dans le monde.
09:35Et puis aussi, notre capacité à rester une entreprise,
09:39je dirais, dynamique et entrepreneuriale.
09:42On prend des décisions très rapidement.
09:44Chez nous, se tromper n'est pas une tare.
09:49C'est même nécessaire pour réussir les choses.
09:51Mais est-ce que c'est quand même un métier,
09:52la restauration collective ?
09:53On voit bien, j'ai reçu,
09:55évidemment, Sodexo ou d'autres.
09:58C'est quand même un métier qui est assez dur.
10:01C'est un métier difficile,
10:02parce que, vous disiez,
10:03Vincent Thimier,
10:04les marches ne sont pas gigantesques dans votre métier ?
10:08Alors, nous, on a la chance d'avoir une combinaison de métiers.
10:11Ça, c'est déjà la chose la plus importante.
10:14Et 53 pays.
10:15Donc, on a aussi, dans le monde,
10:17des positions très fortes,
10:19où on a investi,
10:20on a pris le risque d'investir
10:21des dizaines de millions d'euros
10:23dans des pays plus complexes,
10:25où aujourd'hui, on a des positions qui sont assez fortes.
10:28Mais ces métiers-là,
10:29et notamment la restauration collective,
10:31il faut l'aimer, ce métier.
10:33Ça consiste d'abord à amener du plaisir aux gens,
10:37que ça soit dans le milieu hospitalier,
10:38que ça soit à l'école.
10:40Et ce métier-là, on ne peut pas le faire
10:42si on n'a pas ce goût.
10:44Olivier Sador, vous avez, je disais,
10:46c'est la première fois, vous l'avez dit,
10:47c'est la première fois que l'ARIA, en fait,
10:49ne représente plus que 44%,
10:51parce que vous avez procédé à beaucoup d'acquisitions,
10:56notamment à l'étranger,
10:58qu'on passe au Brésil.
11:01C'est la Facility Management, par exemple.
11:04C'est quelque chose,
11:04ce sont les axes de développement futurs.
11:08Comment est-ce que vous voyez les cinq prochaines années ?
11:10Vous voyez, là, il y a un basculement,
11:12c'est pour ça que vous êtes là sur ce plateau.
11:14Comment vous voyez votre stratégie ?
11:17Alors, cette année, on a fait deux acquisitions majeures,
11:19qu'on passe en Amérique du Sud,
11:20principalement Chili, Mexique et Colombie,
11:24pour un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros,
11:26associé à une croissance organique de 12%,
11:28c'est quand même ce qui est le plus important.
11:30Et puis, on a acquis auprès d'ENGIE,
11:33une entreprise française qui s'appelle GEPSA,
11:35et qui fait du Facility Management
11:37dans les prisons françaises.
11:40Et nous, du Facility Management,
11:42on en fait depuis...
11:43Alors, dites-nous ce que c'est du Facility Management.
11:45C'est de la maintenance de bâtiments,
11:47de la maintenance d'outils,
11:49de la maintenance industrielle.
11:51Par exemple, c'est vous qui avez...
11:52Vous faites de la maintenance à la santé,
11:54à la prison de la santé, c'est vous, par exemple ?
11:56Non, mais à la maison d'arrêt de Nanterre,
11:59oui, c'est nous.
12:00D'accord.
12:01Et donc, ça consiste à maintenir des locaux,
12:04à avoir des objectifs énergétiques,
12:07à maintenir tout ce qui est chauffage,
12:10climatisation,
12:11serrurie et autres.
12:13Donc, ces métiers-là,
12:14on les pratique depuis très longtemps
12:15dans le domaine minier,
12:17mais on a senti le besoin
12:18d'acquérir vraiment un spécialiste.
12:20Et GEPSA est un vrai spécialiste
12:22avec un véritable savoir-faire,
12:24une technologie très forte dans ce domaine-là.
12:26Et ça va nous apporter,
12:27non seulement à l'international,
12:29parce qu'on va partager le savoir,
12:30mais aussi sur le territoire français,
12:32parce qu'il me semble que c'est un secteur
12:34qui va se développer,
12:35que le secteur du FFM est essentiel.
12:37Où est la technologie dans ce type de métier ?
12:40Elle est d'abord parce qu'une bonne entreprise de FFM,
12:44c'est une entreprise qui sait faire du préventif.
12:48Parce que quand on sait faire de la maintenance préventive,
12:53on évite les ruptures des maintenances curatives.
12:56Et donc, de ce point de vue-là,
12:58la technicité, la formation, le recrutement,
13:00l'IA, la prévention sont des éléments très forts
13:03qui sont différenciants pour les entreprises.
13:05Et j'aime ça à vraiment beaucoup de qualités dans ce domaine-là.
13:07Donc là, en France, c'est les maisons d'arrêt, les prisons ?
13:10Et les prisons, oui.
13:12Et c'est quelque chose qui va vous servir
13:14pour faire ça dans d'autres endroits ?
13:18C'est quelque chose que vous allez dupliquer ?
13:21Oui, on est déjà gestionnaire de prison au Maroc et au Chili.
13:24Ah d'accord, ben voilà.
13:25Mais plutôt dans le domaine alimentaire au Maroc
13:27et dans le domaine du Facility Management au Chili.
13:30Et oui, on met en commun tout ce savoir-faire
13:32pour être au service de l'État.
13:35On le fait aussi pour l'armée, une partie de l'armée française.
13:38On fait la restauration à travers l'EDA d'une partie...
13:41C'est quoi l'EDA ?
13:42L'EDA, c'est l'économie des armées.
13:43Ah d'accord.
13:45Pardon.
13:45Il faut que tout le monde puisse comprendre.
13:49Et moi, je crois que notre pays
13:51qui traverse une période relativement difficile
13:53va être un pays qui va se repartir vers de l'investissement
13:58et on doit accompagner, nous, cet investissement dans le futur.
14:00Ça veut dire que vous avez franchi une étape quand même.
14:04Je ne sais pas, vous revenez nous voir dans un an,
14:05vous ferez presque 4 milliards, 4,5 milliards de chiffre d'affaires ?
14:10On a un budget à 3,8, mais ce n'est pas mon objectif.
14:12Mon objectif, c'est d'arriver à préserver l'ADN de cette entreprise.
14:17Et ça, c'est très difficile.
14:18Parce que cet ADN-là, il doit être quand même évolutif.
14:21Parce qu'on n'est parti de rien.
14:22Et en même temps, il doit persévérer,
14:25rester ancré dans notre savoir-faire quotidien.
14:28Donc c'est plutôt ça, ma préoccupation majeure.
14:30Et ça veut dire que votre préoccupation majeure,
14:32c'est peut-être d'entrer en bourse ?
14:33Absolument pas. Nous n'avons pas de dette.
14:36Donc vous n'avez pas besoin...
14:37Pourquoi voulez-vous dire ?
14:37Je ne sais pas, sauf si vous voulez...
14:39À la conquête des États-Unis, par exemple.
14:40Alors, on y est déjà.
14:41Oui, mais qu'en quête plus importante,
14:43parce que c'est l'objectif de nombreuses entreprises françaises.
14:48Alors, on a deux clients majeurs aux États-Unis,
14:49Delta Airlan et United.
14:51Et on gère...
14:52C'est dans l'aérien.
14:53Oui, mais on gère le hub de Delta à Atlanta.
14:56C'est 900 vols par jour pour nous.
14:58600 vols à Houston pour United.
15:00Ça fait combien de plateaux repas, ça ?
15:02Oh mon Dieu !
15:04C'est une colle que vous me posez.
15:06Ça fait 400 millions d'euros de chiffre d'affaires.
15:08Je ne pourrais pas vous dire exactement
15:09combien de plateaux repas cela représente.
15:11Il y a aussi beaucoup de services associés aux plateaux.
15:15Il n'y a pas que des plateaux.
15:16Mais c'est vrai que pour nous, les États-Unis
15:17est un objectif pour les prochaines années.
15:20Ça veut dire qu'en fait, votre entreprise,
15:21Nuresse, vous passez...
15:23Là, vous étiez dans la...
15:25Votre cœur de métier, c'est la restauration.
15:27Vous devenez de plus en plus, en fait,
15:28une entreprise de service.
15:31Absolument.
15:31On devient une entreprise de service
15:32et on essaye d'élargir la gamme de nos services
15:34pour accompagner nos clients.
15:36Donc ça, c'est un point important.
15:39On dit quand même...
15:40On a le droit de dire un petit mot de football ?
15:43Ah mais on peut dire plein de mots de football.
15:44Oui.
15:45Parce que c'est quand même une part de votre vie.
15:47Puisque vous avez été, vous le disiez,
15:48il y a presque 20 ans,
15:50le patron du Toulouse Football Club.
15:53Maintenant, vous n'êtes plus qu'actionnaire.
15:56Vous avez vendu, je crois,
15:57mémoire en Américains, c'est ça ?
15:58Absolument, Redbird.
15:59Alors, le sport est ma vie.
16:00Redbird.
16:00Le sport, c'est votre vie.
16:01Le sport régit ma vie au quotidien
16:03et drive le management de New Rest
16:06parce que le sport représente des valeurs
16:08auxquelles je suis excessivement attaché.
16:10Et c'est vrai que ces 20 années
16:12en tant que propriétaire du Toulouse Football Club,
16:14à partir de 30 ans,
16:16m'ont sans doute beaucoup aidé
16:17à appréhender une certaine pression,
16:19à appréhender beaucoup de choses
16:21et ça a sans doute servi
16:22dans la progression de New Rest ensuite.
16:24Et là, vous avez tenu chez nos confrères d'RMC,
16:27c'était il y a quelques temps,
16:27mais j'imagine que le propos reste identique.
16:31Vous avez été très critique
16:32vis-à-vis de la LFP,
16:34de la Ligue française de football.
16:36Ne vous inquiétez pas,
16:37vous n'êtes pas le seul.
16:38Je vais vous rassurer.
16:41Qu'est-ce qu'il faudrait pour que ça change,
16:43pour que ça bouge ?
16:44Déjà, je pense qu'énormément d'erreurs
16:46ont été faites.
16:47Et que, vous savez,
16:48il faut 100 ans pour qu'un arbre se construise.
16:51Il faut 5 minutes pour le couper à la tronçonneuse.
16:53Donc, je pense que le foot français
16:55va avoir beaucoup de mal
16:56à reconquérir une certaine confiance
16:58de la part des diffuseurs.
16:59Ça, c'est le premier point.
17:00Et puis après, je...
17:01C'est ça la tronçonneuse,
17:02c'est le fait d'avoir rompu avec un accord.
17:04En partie,
17:05mais c'est aussi le fait d'avoir changé
17:07le profil,
17:08d'être passé sur un profil
17:10beaucoup plus unique,
17:12beaucoup plus médiatique,
17:13avec un président rémunéré,
17:14là où l'ancien président ne l'était pas.
17:17Il y a beaucoup de choses
17:17qu'on pourrait évoquer.
17:20Ceci dit, je ne veux pas passer
17:21pour quelqu'un
17:22qui pense que c'était mieux avant,
17:24pour un vieux con, comme on le dit,
17:27mais factuellement, on a un problème.
17:29Factuellement, il y a un très gros problème.
17:32Ce qu'on peut dire,
17:33c'est qu'il y avait beaucoup
17:35d'actionnaires comme vous,
17:37d'ailleurs les chefs d'entreprise,
17:38qui détenaient ou qui détiennent encore
17:41des clubs de football.
17:43Maintenant, on voit que ce sont souvent
17:44des investisseurs américains.
17:46Ce n'est pas tout à fait la même logique.
17:48Je pense qu'il y a 5-6 ans,
17:50il a été diffusé aux Etats-Unis
17:51de la part des boîtes de conseil,
17:53le fait qu'investir en France,
17:54pays de formation,
17:56était un bon deal économique.
17:59Ceci dit, le sport européen,
18:01ce n'est pas le sport américain.
18:03Les ligues ne sont pas fermées.
18:04Alors c'est vrai que la France
18:05est un extraordinaire pays de formation.
18:08Pour faire de la vente de joueurs,
18:09c'est fantastique, mais pas que.
18:11Et donc je pense qu'en effet,
18:13beaucoup se sont fourvoyés.
18:15Et que c'est dommage parce que
18:16ça reste quand même un ciment social
18:18très fort, le sport et le football encore plus.
18:21Et il faut arriver à garder un certain niveau.
18:24Et sans droiter les,
18:25je pense que 70%, 75% des clubs
18:28souffrent énormément.
18:29Il y a une initiative qui a été faite
18:30par Nicolas Taverneau,
18:31qu'on connaît bien ici,
18:32parce qu'il a présidé un temps
18:34notre groupe,
18:36mais comme vous dites,
18:38ce n'est pas suffisant.
18:39Non, ce n'est pas suffisant.
18:40Et il faudra beaucoup de temps,
18:41je crois, pour reconquérir
18:43une certaine valeur ajoutée
18:44qui permette à tous les clubs moyens
18:46de vivre correctement.
18:49Votre prochain défi, c'est quoi ?
18:51C'est la mairie de Toulouse ?
18:52C'est comme Jean-Michel Hollasse ?
18:53Ah non, moi j'ai une vraie vision de mon pays,
18:56mais je n'ai aucune envie
18:56de faire de la politique.
18:57Non, le prochain défi,
18:58c'est d'arriver à digérer
18:59les grosses acquisitions.
19:01Une croissance de 32%,
19:03continuer à revoir une croissance organique,
19:05c'est le plus important à deux chiffres,
19:07et modifier notre ADN
19:09sans le perturber.
19:10Voilà, ce sont mes...
19:11Et puis satisfaire nos clients.
19:13J'ai la chance de n'avoir
19:14que peu de préoccupations.
19:16Mes clients,
19:17mes salariés et mes actionnaires,
19:18et les deux derniers
19:19sont à peu près les mêmes.
19:20D'accord, ok.
19:22Merci beaucoup.
19:23Merci à vous.
19:23Il faut revenir nous voir surtout.
19:25Avec vous.
19:25On voit que ça fait...
19:27Voilà, vous avez
19:28beaucoup d'ambition
19:29pour votre entreprise,
19:30et puis que ça a l'air de marcher,
19:32donc c'est important
19:33par les temps qui courent.
19:34Merci Olivier Salon.
19:34C'est un vrai plaisir de le faire.
19:35Merci à vous.
19:36Merci.
19:36Au revoir.
19:37Le patron URES
19:38était donc notre invité.
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