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  • il y a 9 heures
Regardez L'esprit de l'info avec Alain Duhamel avec Thomas Sotto du 17 novembre 2025.

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Transcription
00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:02Il est 9h14, nous sommes ensemble jusqu'à 9h30 et c'est l'esprit de l'info avec notre grand témoin du lundi, Alain Duhamel.
00:07Bonjour et bienvenue Alain.
00:08Bonjour.
00:09Écoutez, cette ambiance, c'était à Verdun devant une église.
00:12Pas de messe pour Pétain, pas de fachos à Verdun.
00:19Messe en hommage au maréchal Pétain qui a bien eu lieu en l'église Saint-Jean-Baptiste de Verdun.
00:23Il y avait là une dizaine de participants.
00:26Écoutez à présent ce qu'en disait la porte-parole du gouvernement, Maude Bréjean.
00:29C'était hier midi chez nos confrères de BFM TV.
00:31C'est un événement qui est révoltant et qui a révolté, je pense, beaucoup de Français.
00:36Est-ce que vous, ça vous a révolté cette messe pour Pétain, Alain Duhamel ?
00:39Oh oui, mais ce qui m'a encore plu, elle, j'ai trouvé que la messe c'était une provocation.
00:45Mais ce qui m'a encore plus choqué, c'est celui des militants qui, en dehors de l'église, devant l'église,
00:52a parlé de Pétain comme d'un protecteur des juifs en France.
00:58Ce qui est non seulement un mensonge historique et honté, mais qui est surtout le signe qu'on est dans un climat anormal.
01:08Une messe pour Pétain, il y a quelques années, ça aurait été inimaginable quand même, non ?
01:13Oui, à part quelques groupuscules, voilà, qui aurait été dans une salle fermée.
01:17Il faut reconnaître, Dieu merci si j'ose dire, qu'en l'occurrence, ce sont toujours des tout petits groupes.
01:24Ce sont des nostalgiques ou des descendants de nostalgiques.
01:29Et contre lesquels le préfet a porté plainte.
01:31Oui, oui, bien sûr, bien sûr. Je ne pense pas que les évêques de France étaient ravis de ce qui s'est passé non plus.
01:36Mais moi, ce qui me frappe, c'est que dans le climat dans lequel on se trouve,
01:41on entend des propos qui sont uniquement faits pour provoquer.
01:45Ils ne sont pas faits pour susciter de l'adhésion.
01:48Ils sont faits pour provoquer de l'indignation.
01:50Autrement dit, ce sont des bouts de feu.
01:52Mais est-ce que la justice administrative se trompe en disant oui ?
01:55Parce qu'elle a été saisie par le maire qui ne voulait pas de cette messe.
01:59Et la justice administrative a dit non, il n'y a pas de risque de trouble à l'ordre public.
02:02Vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
02:03Il n'y avait peut-être pas de trouble à l'ordre public avant la messe.
02:08Mais en tout cas, il y en a eu après la messe.
02:10Ça, on ne peut pas dire le contraire.
02:12Bon, mais la loi est la loi.
02:14Et puis, il ne faut pas non plus être hypocrite.
02:16Il faut se rappeler que le général de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand
02:19faisaient déposer des gerbes sur la tombe, une fois par an, sur la tombe de Pétain.
02:24Qu'on ne doit pas appeler le maréchal Pétain.
02:26Qui n'est plus maréchal.
02:27Parce qu'il n'est plus maréchal.
02:28Il n'est plus maréchal.
02:28Il a été dégradé, frappé d'indignité nationale, déchu de toutes ses distinctions militaires en 40.
02:33Absolument.
02:35Cela dit, et c'est ce que faisait Mitterrand à l'époque,
02:37il faisait le distinguo entre le Pétain de Verdun et le Pétain de Vichy.
02:41C'est ce que disent aussi ceux qui ont organisé cette messe.
02:44C'est audible ça ?
02:46Écoutez, c'est difficile de dissocier l'un de l'autre.
02:48Bon, c'est vrai que Pétain, il ne faut pas raconter l'histoire.
02:51Pétain a été un chef militaire qui était loin d'être le plus brillant.
02:56Il faut bien avoir ça en tête.
02:57Ce n'était pas le plus brillant, mais enfin c'était un chef militaire de bon niveau,
03:02avec ses qualités, ses défauts.
03:03Mais enfin c'était un chef militaire incontesté et populaire auprès des troupes.
03:08Bon, et ça a été le pire chef d'État.
03:13J'ai même du mal à prononcer la formule que la France ait connu.
03:17Le plus honteux ?
03:20Celui qui nous a jetés dans les bras des nazis.
03:21Celui qui s'est agenouillé.
03:24Un chef d'État français qui s'agenouille devant son vainqueur.
03:28Bon, c'est un cas unique.
03:30Bon, en tout cas ça valait la peine d'être souligné ce matin.
03:33On précise aussi qu'il y avait devant l'Église des contre-manifestants.
03:37Il y avait des pancartes qui sont importantes aussi.
03:40Catho mais pas fachos.
03:41Ça ne représente pas tous les catholiques.
03:43C'est important de le préserver également.
03:44Bien sûr, c'est pour ça que je vous disais que les évêques ne sont certainement pas très satisfaits.
03:48Mais les pratiquants non plus dans leur immense majorité.
03:51Est-ce qu'il n'aurait pas fallu laisser les portes de l'Église fermer quitte à désobéir à la justice administrative ?
03:57Ah oui, mais enfin c'est la République qui sait aussi de respecter les lois, y compris quand elles nous dérangent.
04:03Vaste sujet.
04:04On va parler budget à présent.
04:05Sébastien Chenul, vice-président de l'Assemblée, était hier l'invité du grand jury sur RTL.
04:09Et il s'en est pris, sans surprise, au gouvernement.
04:12Le gouvernement a amené ce texte avec trois semaines de retard.
04:15Donc le premier qui a joué la montre, c'est le gouvernement avec la gestion.
04:19Ensuite, ils ont saboté ce texte avec une pluie d'amendements.
04:23Il y a une inflation du nombre d'amendements sur ce texte.
04:26Qui vient de qui ?
04:27Du bloc central, du bloc qui soutient le gouvernement.
04:29Normalement, c'est leur texte et ils l'amendent.
04:31Donc la réalité, c'est qu'ils sabotent le budget.
04:33Ils savent très bien que le temps pour eux joue contre eux et qu'ils cherchent des issues.
04:38Alain Duhamel, est-ce que le gouvernement sabote le budget ?
04:41Est-ce que le gouvernement joue la montre ?
04:42Est-ce que le gouvernement fait tout, contrairement aux apparences, pour que ça aille dans le mur ?
04:47Non, le gouvernement a un budget présent, un budget imparfait.
04:51Si j'ose dire, un budget plastique, en pâte à modeler, qui est modifié tous les jours.
04:57Il fait ce qu'il peut dans une période épouvantable, sans avoir de majorité.
05:01Il avance, malheureusement, je le dis parce que je pense que c'est un problème grave.
05:08Mais malheureusement, je pense que les objectifs de déficit que ce budget était censé combattre ne seront pas atteints.
05:15Ni pour le budget général, ni pour la sécurité sociale.
05:18Non.
05:19Et donc, ça sera un budget médiocre qui est le résultat des circonstances.
05:23Mais enfin, il faut avoir une hiérarchie des priorités.
05:28La priorité des priorités, c'est d'avoir un budget.
05:31Même si ce budget qui aggravera encore la situation ?
05:34Non, il n'aggrave pas la situation, il ne la combat pas assez.
05:37C'est ça.
05:38Il n'est pas assez énergique, mais il n'est pas assez énergique parce qu'il n'y a pas une majorité pour aller plus loin.
05:43Il a concédé beaucoup au Parti Socialiste.
05:46Il ne faudrait pas qu'il concède encore davantage.
05:49Le résultat de tout ça, c'est qu'on aura un mauvais budget, mais qu'il faut qu'on ait un budget.
05:54C'est indispensable.
05:55C'est le moindre mal, en fait.
05:56Oui, c'est le moindre mal.
05:58Alors, on est dans une période qui n'est pas très emballante.
06:00Il faut reconnaître ce qui est.
06:01Vous avez entendu à gauche, notamment, certains qui ont grogné parce que les députés se sont reposés,
06:06parce qu'ils n'ont pas siégé ce week-end.
06:08C'est un faux débat, ça ou pas ?
06:09Non, mais vous savez, oui, oui.
06:10Il y a un temps limité, machin, et hop.
06:12Oui, oui, mais vous savez, ça, c'est une petite histoire entre groupe parlementaire et gouvernement.
06:18Dans cette affaire, par exemple, ceux qui déposent des centaines ou voire des milliers d'amendements
06:23savent très bien que la conséquence, c'est qu'on va perdre du temps.
06:26Ce sont les mêmes que ceux qui grognent.
06:27Voilà, absolument.
06:28Et quand le gouvernement, lui, réplique par une salve, lui aussi, d'amendements,
06:34on sait que c'est compliqué.
06:35Mais enfin, il ne faut pas regarder cette période comme si on était dans une période normale.
06:39On n'est pas dans une période normale.
06:41On est dans une période dans laquelle on n'a pas d'espérance.
06:44On est simplement dans la période du moindre mal possible.
06:47Alors, ce n'est pas très gai, ça ne fait pas du tout Noël, mais c'est la réalité.
06:54Donc, il faut la regarder en face et espérer qu'on aura le moins pire du moins pire.
07:00Et on est aussi dans une période qui est quand même déjà une pré-campagne électorale
07:03avec tous ceux qui ont la présidentielle de 2027 en tête.
07:06J'ai lu un papier ce week-end, je ne sais plus dans quel journal d'ailleurs,
07:10sur l'hypothèse d'un second tour Bardella-Mélenchon.
07:12Est-ce que vous y croyez à cette hypothèse-là ou pas ?
07:15Je crois que c'est une hypothèse possible.
07:18Je ne dis pas du tout que c'est une hypothèse souhaitable.
07:20Mais je crois que c'est une hypothèse possible.
07:22La seule possibilité pour que cette hypothèse ne se réalise pas,
07:28c'est qu'il y ait un troisième homme ou une troisième femme qui surgissent.
07:32Vous y croyez ?
07:33J'y crois.
07:34Je ne le vois pas pour l'instant.
07:37Mais je n'imagine pas que personne ne surgisse entre Jean-Luc Mélenchon et Jordan Bardella.
07:47Mais regardez, la gauche s'est réunie.
07:49Une partie de la gauche.
07:50Il y a eu deux réunions différentes avec deux parties différentes de la gauche.
07:52Mais avec notamment Raphaël Glussmann, Bernard Cazeneuve, François Hollandière.
07:58On a l'impression que tout le monde veut y aller, mais personne ne veut vraiment pas.
08:00Non, je ne suis pas sûr que les trois que vous avez cités veuillent y aller tous les trois.
08:05Mais Raphaël Glussmann, qui est quelqu'un qui a de la séduction politique.
08:11Je suis étonné de sa passivité et de son silence dans les circonstances actuelles.
08:17C'est-à-dire ?
08:18C'est-à-dire que moi, s'il a envie de se lancer, encore faudrait-il qu'il dise ce qu'il pense de ce budget,
08:24ce qu'il propose pour l'améliorer, ce que sont ses lignes de force, vers quoi il veut aller précisément.
08:31Alors, c'est l'homme du silence.
08:33L'homme du silence, pour moi, c'était le commandant Cousteau.
08:35Ce n'était pas un candidat à la présidence de la République.
08:37Donc, il faut qu'il dise ce qu'il pense, ce qu'il veut faire.
08:40Oui, et pas seulement lui. Ce qui est vrai chez les sociodémocrates, c'est aussi vrai à droite, c'est vrai chez les centristes, c'est vrai dans la droite modérée, c'est vrai chez les républicains.
08:52C'est bien gentil d'avoir des envies d'être candidat.
08:57Mais vous savez, là, on est moins d'un an et demi avant l'élection et il y a déjà deux super favoris.
09:05Eh bien, ceux qui jouent l'attentisme, franchement, moi, avec mon expérience des campagnes électorales, je trouve que malheureusement, ils prennent des grands risques.
09:13L'attentisme est tout sauf efficace dans une période comme ça.
09:17Voilà qui est très clair. Merci beaucoup à vous, Alain Duham.
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