- il y a 10 heures
Regardez L'esprit de l'info avec Alain Duhamel avec Thomas Sotto du 27 octobre 2025.
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00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:03Nous sommes ensemble jusqu'à 9h30, à 9h15, c'est l'esprit de l'info avec notre grand témoin du jour, donc Louis Osalter.
00:08Bonjour Louis, bienvenue à vous.
00:10Évidemment, on va parler du budget, on a l'impression que la gauche et la droite tirent sur l'élastique.
00:16Est-ce que vous pensez que ça va forcément craquer ou est-ce que ça peut déboucher et finir par nous donner un budget pour le pays ?
00:21Chaque début de semaine, on nous explique que c'est cette semaine qu'on aura la réponse.
00:24Donc Boris Vallaud l'a encore dit chez vous ce matin, le patron des députés socialistes.
00:29En réalité, ça va être l'équilibre de la terreur jusqu'à la fin.
00:32Et donc l'équilibre de la terreur, à la fin, c'est l'explosion atomique, c'est-à-dire ce chantage censure-dissolution qui va être permanent,
00:37qui va peser sur l'ensemble de la discussion budgétaire.
00:40Au passage, pour faire un budget sereinement, ce n'est pas vraiment le contexte idéal,
00:43mais la vie politique française est habituée désormais à une situation dégradée depuis les résultats de la dissolution.
00:48Vous êtes convaincu que ça va mal finir du coup ? Il n'y a pas d'issue positive possible ?
00:51Je crois que l'issue la plus heureuse possible pour le gouvernement à ce stade, ce sont les ordonnances.
00:55C'est-à-dire, rapidement, les délais sont dépassés, il n'y a pas de 49,3.
00:59Sébastien Lecornu a dit pas de 49,3.
01:01Donc l'Assemblée nationale examine le budget jusqu'à des délais qui peuvent être étirés très longuement.
01:05Vous avez vu qu'il reste des milliers d'amendements à examiner et que ce ne sera sûrement pas examiné dans les temps.
01:09Si le délai de 70 jours pour examiner le budget de l'État pète, entre guillemets,
01:13eh bien dans ce cas, le gouvernement, à la fin du processus, peut le faire adopter par ordonnance.
01:18Mais ça, c'est si avant, il n'y a pas de censure, si la censure ne provoque pas une dissolution.
01:23Donc à mon sens, à ce stade, c'est l'hypothèse la mieux pour le gouvernement.
01:25Vous parlez sous votre contrôle, mais s'il y a des ordonnances, ça doit être validé derrière par l'Assemblée ?
01:28Tout à fait, il y a des habilitations, mais après, je pense que de toute façon, après le budget,
01:32on en sera réellement dans une nouvelle phase et qu'il y aura une censure et ou une dissolution au plus tard, à ce moment-là.
01:39Mais pour l'instant, l'objectif du gouvernement, c'est de tenir.
01:41C'est-à-dire que chaque jour, chaque semaine, est une semaine grappillée sur la menace de censure que fait peser le Parti Socialiste,
01:47qui, on le voit bien, essaie d'engranger des victoires.
01:48Une semaine grappillée, dites-vous, mais si au final, au 31 décembre, il n'y a pas de budget, ça ne servirait rien.
01:52Qu'il tombe maintenant, dans une semaine, dans trois semaines, dans un mois et demi, le vrai danger pour le pays, c'est l'absence de budget.
01:57Évidemment, évidemment. Alors, on a connu ça l'an dernier.
02:00Donc, on a un retour d'expérience, quelque part.
02:02On a eu la loi spéciale après la censure du gouvernement Barnier en décembre 2024.
02:07Et François Bayrou avait fait voter un budget, avec la bienveillance des socialistes,
02:11donc on revoit le même sketch qui se joue un petit peu, en début d'année 2025.
02:15Mais évidemment, le problème que fait peser l'absence de budget,
02:20c'est qu'en fait, on reconduit automatiquement les dépenses de l'année précédente, non indexées sur l'inflation.
02:26C'est-à-dire qu'on ne peut pas faire plus de dépenses qu'avant,
02:27que ça paralyse d'une certaine façon un certain nombre de services publics.
02:30Et puis surtout, ça veut dire qu'on ne fait pas les choix politiques.
02:32Pour moi, c'est ça le plus grave, c'est qu'on a une paralysie politique totale.
02:35Le budget, c'est l'acte politique par excellence annuel du Parlement.
02:37Bon, on va quand même écouter ce que disait Boris Vallaud tout à l'heure,
02:39parce qu'on a un peu de mal à comprendre sur quel pied dansent les socialistes,
02:43entre d'un côté Olivier Faure qui dit « vous allez voir ce que vous allez voir »,
02:45il met des ultimatums toutes les 48 heures,
02:48et Boris Vallaud qui était plus embarrassé quand même.
02:50s'il n'y a pas une mise à contribution des très hauts patrimoines, des multinationales,
02:57il manquera de l'argent pour boucler un budget autrement que sur le dos des gens.
03:02Il y aura censure des sept semaines.
03:03Et c'est ça l'enjeu.
03:04Mais je veux dire, je ne sais pas si c'est cette semaine, tout est possible.
03:09Qu'est-ce que ça vous inspire ?
03:10Que se passe ce qui était prévisible.
03:12Les socialistes ont obtenu la suspension de la réforme des retraites.
03:15Ça ramène la coupe à la maison d'une certaine manière.
03:16Mais en fait, ils ne veulent pas ramener une seule coupe à la maison.
03:18Ils veulent ramener plusieurs trophées.
03:19Donc, ce qui était prévisible, c'est qu'une fois la suspension de la réforme des retraites obtenue,
03:23ils aillent chercher les autres trophées.
03:25Et d'abord, cette taxe Zuckman, on en a parlé pendant longtemps en septembre,
03:28il était tout à fait prévisible que ça revienne en deuxième semaine quelque part,
03:32et qu'on va passer maintenant plusieurs jours de débat là-dessus.
03:34Ça va arriver dans l'hémicycle en milieu de semaine normalement.
03:36Bon, on est obligé de compter les petits bâtons et de compter les points.
03:40Parce que d'un côté, les socialistes disent
03:41s'il n'y a pas une taxe Zuckman bis ou allégée ou reformatée,
03:45ça sera le crash, on votera la censure.
03:46Et de l'autre côté, on a Laurent Wauquiez,
03:48qui sera d'ailleurs demain matin l'invité d'RTL matin à 7h40,
03:50qui dit, moi, s'il y a un euro d'augmentation en plus, je censure.
03:54Est-ce que dans les deux cas, si l'un ou l'autre est braqué, le gouvernement tombera ?
03:58Oui, et c'est le jeu de l'élastique que vous me souvenez tout à l'heure.
04:01Alors, on a vu ce week-end à quel point l'élastique commençait à être tendu dans tous les sens.
04:07Effectivement, pendant qu'on parle de suspension de la réforme de retraite et de taxe Zuckman,
04:10Laurent Wauquiez, les députés de la droite, essayent, eux, de cranter leur position.
04:14Alors, ils ont voté la défiscalisation des heures supplémentaires sans plafond.
04:17Ils ont fait adopter l'indexation des franges d'impôts sur le revenu.
04:22C'est-à-dire que concrètement, ça empêche des gens de rentrer dans l'impôt début 2025.
04:27Donc, ils vont tenir la ligne, pas un euro d'impôt de plus.
04:29Ce ne sont pas les quelques personnes qui vont rentrer dans l'impôt parce qu'ils sont tout à fait en bas de l'échelle
04:33qui vont sauver les comptes de la France.
04:35Mais bien sûr, c'est quand même 2 milliards cette mesure.
04:38Mais en tout, 3 milliards si vous comptez toutes les mesures qui ont été adoptées
04:43à la fois sur la défiscalisation des heures supplémentaires et sur le barème de l'impôt sur le revenu.
04:48Donc oui, ce qui est paradoxal, c'est que là, ce week-end, ce sont des dépenses.
04:52En tout cas, c'est une absence d'économie qui a été votée.
04:53Les 3 milliards, c'est de l'argent qui sort du budget de l'État en plus.
04:56Ça n'est pas des économies engrangées.
04:57Il y a une phrase que j'ai attribuée à tort à Olivier Forteller
05:00et qui est une phrase qui a été prononcée par Philippe Brun sur Radio-G
05:02qui a dit, s'il n'y a pas d'accord avec nous cette semaine, tout va s'effondrer.
05:05Le gouvernement va s'effondrer.
05:06Cette assemblée va s'effondrer.
05:07Et le pays va s'effondrer.
05:10Est-ce qu'on n'est pas tous en train de perdre notre temps à faire semblant de croire à une fable ?
05:15Si, je crois.
05:16Et je crois que Sébastien Lecornu a pris un énorme risque
05:19en confiant quelque part au Parti Socialiste l'avenir de son budget.
05:24Vous voyez bien, vous avez invité Boris Vallaud ce matin.
05:27Et vous avez bien fait, parce qu'en fait, c'est lui, effectivement, l'homme clé.
05:30C'est son groupe socialiste.
05:32Chaque début de semaine, le groupe socialiste, les socialistes vont arriver devant les micros
05:35et dire, cette semaine, nous, on voudrait ça.
05:37Et si on ne l'a pas, on va s'assurer.
05:38Oui, mais demain, Laurent Wauquiez, il dira, nous, on ne veut pas ça.
05:40Oui, alors, il est plus compliqué pour la droite qui faisait partie.
05:44Il y a des ministres au gouvernement, je le rappelle.
05:46Alors, ils sont exclus plus ou moins, mais en réalité, ils sont toujours dans leur parti.
05:49C'est-à-dire que la droite, pardon, je vous interromps,
05:51c'est-à-dire que la droite de Laurent Wauquiez et de Bruno Rotaillot,
05:54qui vivent un peu en cohabitation tous les deux,
05:56pourrait ne pas voter un budget présenté par un gouvernement
05:59dans lequel il y a six ministres qui sont de chez eux.
06:01Voilà, exactement.
06:02D'ailleurs, il est probable qu'ils ne voteront pas,
06:04en tout cas qu'ils ne voteront pas un budget de la Sécu
06:05où il y a la suspension de la réforme des retraites.
06:07Ils veulent faire passer un amendement pour enlever cette suspension de la réforme des retraites.
06:11Mais en effet, ils ont des ministres,
06:12et puis surtout, les députés de droite pourront-ils vendre, entre guillemets,
06:16à leurs électeurs, une censure de gouvernement,
06:18une nouvelle censure de gouvernement.
06:19Déjà, pour les socialistes, on sent que c'est un peu compliqué pour eux
06:22et que s'ils ramènent les trophées à la maison
06:23et pourront vendre leurs électeurs à eux,
06:26qu'il faut que ce gouvernement perdure,
06:27puisque ça veut dire que leur budget socialiste
06:29va être voté avec les mesures socialistes dedans.
06:32La droite a un petit peu le même dilemme.
06:34Comment est-ce qu'ils expliquent aux gens
06:35qu'ils vont à nouveau censurer un gouvernement
06:36tout en se présentant comme des agents de la stabilité ?
06:39C'est compliqué comme équation pour la droite comme pour la gauche.
06:41Et pendant ce temps-là, Marine Tondelier, elle, se lance.
06:44Oui, je vous le dis très clairement,
06:46je suis candidate à l'élection présidentielle.
06:49Et cette candidature, c'est un geste d'amour,
06:51un acte fort d'amour pour la France
06:53parce qu'on ne peut pas aimer son pays
06:55et le laisser s'abîmer ainsi.
06:57Voilà, c'était mercredi dernier,
06:58invité du 20h de TF1, Marine Tondelier.
07:01C'est hors sujet de ne pas être 2027
07:02ou au contraire, il faut y aller là ?
07:04En fait, au moins elle est franche,
07:062027, c'est ce qui, quelque part,
07:08paralyse aussi la vie politique.
07:09C'est parce qu'ils ont tous à l'arrière-pensée
07:11qu'on a beaucoup de mal à trouver des compromis.
07:14Parce qu'en fait, le compromis,
07:16c'est prendre le risque d'être accusé de compromission
07:18et donc de servir de béquille au macronisme
07:21au lieu de préparer la suite.
07:23Or, on voit bien que dans un moment
07:24où même Édouard Philippe,
07:25ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron,
07:27appelle à la démission programmée du président
07:29dont il a lui-même été Premier ministre,
07:31on voit bien que 2027 est en effet dans toutes les têtes.
07:34Pour ce qui concerne...
07:35Pardon, moi j'ai une image qui me revient
07:36pour les plus anciens,
07:37les guignols de l'info.
07:38Dans les années 95-94,
07:40quand Chirac était candidat
07:41avec Belladure l'avait trahi,
07:43il avait des couteaux dans le dos,
07:44il disait ça picote, ça picote.
07:45Là, on a l'impression qu'entre Gabriel Attal
07:46et Édouard Philippe,
07:47il en a des couteaux dans le dos.
07:48C'est le jeu de fléchette.
07:50C'est un peu le tir au pigeon, en effet.
07:53C'est indigne ou c'est le jeu ?
07:55C'est le jeu,
07:56mais l'opinion publique pourrait trouver ça indigne.
07:58Évidemment que c'est le jeu.
07:59Emmanuel Macron lui-même a trahi.
08:00Il a trahi François Hollande
08:01pour se présenter à l'élection présidentielle de 2017,
08:04empêchant même François Hollande
08:06d'être candidat à sa propre succession.
08:08Donc évidemment que c'est le jeu.
08:10Mais est-ce que c'est vraiment le rôle d'Édouard Philippe
08:12à un moment où, effectivement,
08:13dans les sondages,
08:14il est assez étonnant de voir la proportion de personnes
08:16qui réclament la démission d'Emmanuel Macron.
08:17Mais est-ce que c'est vraiment Édouard Philippe,
08:19ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron,
08:20que personne ne connaissait avant d'Emmanuel Macron,
08:24à aller le chercher ?
08:25Et voilà, contrairement à ce qu'il dit,
08:26il lui doit beaucoup.
08:27Alors qu'il lui a dit « je ne lui dois rien ».
08:28Il lui a dit « je ne lui dois rien ».
08:29C'était peut-être la phrase de trop
08:30qui peut pousser les gens à se dire
08:33quand même qu'il y a une forme d'ingratitude.
08:35Même s'ils peuvent être d'accord sur le fond,
08:37est-ce que l'émetteur est le bon ?
08:38Est-ce qu'Édouard Philippe a vraiment adopté
08:40une bonne stratégie en lançant les chiens
08:42quelque part contre le président qui l'a servi ?
08:43Et justement, Emmanuel Macron dans tout ça,
08:45est-ce que Sébastien Lecornu,
08:46lui, en a voulu de remettre de l'huile sur le feu
08:48la semaine dernière en faisant de la sémantique,
08:49en disant « ça ne sera pas une suspension
08:51de la réforme des retraites,
08:52mais ce sera un décalage ».
08:53Alors ça, vous retrouvez les relations
08:56toujours compliquées entre un président,
08:58surtout quand c'était Emmanuel Macron,
08:59et son Premier ministre.
08:59Voilà, c'est son chouchou, là.
09:01Je rappelle beaucoup dans le livre,
09:01alors que pourtant c'est son chouchou.
09:02Mais justement,
09:03les relations entre Emmanuel Macron
09:05et ses Premiers ministres,
09:06elles ont parfois bien démarré.
09:08Et puis elles se sont toujours mal finies,
09:09Jean Castex mis à part,
09:10sachant que Jean Castex n'a pas d'ambition politique ultérieure.
09:13Est-ce que c'est aussi sûr que ça ?
09:14Non, c'est pas sûr.
09:15En fait, la pétillante en mangeant,
09:16donc quand vous passez par Madignon,
09:17vous avez toujours un petit quelque chose
09:19au coin de votre tête.
09:20Mais il est clair qu'actuellement,
09:22l'ambition de Jean Castex,
09:23c'est plus de faire rouler les trains à la SNCF,
09:24ce qui est une ambition très digne et nécessaire
09:26pour tout le monde.
09:26Ce qui n'est pas ça, dans son indice, par ailleurs.
09:27Et ce qui est peut-être pas aussi compliqué
09:29qu'être président de la République.
09:31Donc il n'a pas, pour l'instant,
09:37Emmanuel Macron, il cherchait déjà à tenir sa ligne
09:39vis-à-vis de l'étranger.
09:40Vous avez vu qu'on a eu un nouvel avertissement
09:42d'une agence de notation.
09:44Mais ça nous dit aussi quelque chose
09:45d'une relation entre un président et son Premier ministre.
09:47Même très proche, même Sébastien Lecornu,
09:48le plus proche, le plus loyal qui a été nommé,
09:50il y a quelque chose qui pourrait dérailler à terme
09:52parce que depuis le début de la présidence
09:54Emmanuel Macron, ça a toujours déraillé,
09:55quasiment toujours, entre l'Elysée et Matignon.
09:57Et si vous en voulez davantage,
09:58lisez la foudre et les cendres,
09:59Macron, les secrets d'une succession interdite.
10:01Il est donc signé Louis aux haltères, c'est vous
10:03et c'est aux éditions de l'Observatoire.
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