- il y a 2 mois
Regardez L'esprit de l'info avec Alain Duhamel avec Thomas Sotto du 20 octobre 2025.
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00:003.fr
00:00Thomas Soto, RTL Matin
00:03L'esprit de l'info à 9h13 avec notre grand témoin du lundi, c'est Alain Duhamel.
00:08Bonjour et bienvenue Alain.
00:09Je voudrais qu'on se dise quelques mots pour commencer du braquage du Louvre
00:12dont on entend beaucoup parler depuis hier et à juste titre.
00:15Pour vous, c'est un fait divers ou c'est un fait politique ?
00:19Dire c'est les deux.
00:21C'est un fait divers, mais c'est un fait, je dirais surtout, culturel.
00:25Ce qui est extravagant, c'est qu'on dit
00:28c'est le musée le plus fréquenté du monde
00:30mais c'est surtout le plus beau musée du monde.
00:32C'est le plus riche et qu'il y ait des défaillances en matière de sécurité
00:36c'est complètement hallucinant.
00:38Parce que franchement, moi quand j'ai appris ça hier, tout de suite sur le champ
00:42je me suis dit mais ça c'est du mauvais Arsène Lupin
00:45une histoire de ce genre.
00:46C'est incroyable.
00:49Bon, c'est incroyable.
00:50Alors je sais très bien, il ne faut pas raconter n'importe quoi
00:54je sais très bien qu'il y avait des alertes qui avaient été données
00:58et que dans les projets de transformation du Louvre
01:01il y a renforcement de la sécurité, etc.
01:04Il n'empêche que c'est une défaillance gigantesque.
01:08Défaillance sur laquelle certains politiques ont commencé à surfer.
01:11On entendait Yann Brossat, sénateur communiste de Paris
01:13qui disait il faut que Rachida Dati démissionne.
01:15Réponse municipale.
01:17Voilà.
01:17Et puis Sébastien Chenu,
01:19le vice-président de l'Assemblée
01:20et député RN
01:23qui disait ça.
01:25Ça dit beaucoup d'un contexte national de fragilité.
01:28On a l'impression en fait que plus rien ne tient debout.
01:30Dès que vous ouvrez une porte, un tiroir, etc.
01:32Ce qu'il y a derrière est totalement affaissé, écroulé.
01:36Et on se dit que si même le Louvre est cambriolable,
01:40alors il n'y a plus rien qui est en sécurité dans notre pays.
01:43Alors Brossat c'est municipal
01:45et lui, pensant à Marine Le Pen
01:47et à Bardella,
01:50c'est présidentiel.
01:51Voilà.
01:52Donc tout ça est insincère dans les deux cas.
01:53Un mètre dans les tiroirs.
01:54C'est un mètre dans les tiroirs.
01:55On va passer à autre chose.
01:56Et autre chose c'est le budget.
01:57La France cherche un budget.
01:58L'examen démarre là,
01:59a commencé il y a un quart d'heure à l'Assemblée
02:01en commission des finances.
02:02On rappelle que Standards & Poor's,
02:04l'agence de notation,
02:04a baissé la note de la France
02:05plus vite que prévu vendredi dernier.
02:08Quel est votre degré d'inquiétude ?
02:09Précisons que la semaine dernière,
02:11vous étiez quasiment le seul à dire
02:12mais si si, ce gouvernement il va tenir.
02:13Enfin il va passer.
02:14Il va passer l'émotion de censure.
02:16Oui.
02:17Et maintenant ?
02:17Bon alors d'abord,
02:18si Standards & Poor's
02:19qui est la plus réputée
02:20des agences de notation
02:21a avancé de plusieurs semaines
02:23la publication,
02:25elle l'explique tout à fait
02:26puisqu'il y a toujours
02:27des longues notes d'analyse,
02:29c'est à cause de la réforme des retraites.
02:32Oui.
02:32C'est parce qu'on revient...
02:33C'est une suspension.
02:33Oui, c'est parce qu'on revient
02:35sur la réforme des retraites
02:36qu'il y a un abaissement de note aux notes.
02:39Mais ça franchement,
02:40c'était mécaniquement
02:41et inévitable.
02:43Mais ça, on le sait bien.
02:45Mais c'est grave ou pas ?
02:46En fait, on est un peu perdu
02:47à l'intérieur de plusieurs semaines.
02:48Alors, ça n'est pas grave
02:50dans l'immédiat,
02:51en ce sens que les taux
02:52ne flambent pas.
02:53Mais ça prouve
02:54une extrême vulnérabilité
02:56et puis surtout,
02:56ça nous remet à notre place.
02:57C'est ça qui est le plus vexant,
02:59le plus mortifiant
03:00et le plus inquiétant.
03:01C'est un peu d'orgueil, on est...
03:02On est...
03:03On est les mauvais élèves
03:06de la classe européenne maintenant
03:07et on est étiquetés comme tels.
03:09Et alors, ça a forcément
03:11des effets
03:11non pas immédiats
03:13mais progressifs
03:13qui est que
03:14quand les notes sont abaissées,
03:16les investisseurs étrangers
03:17ne sont pas pressés d'arriver.
03:19Oui, ça,
03:19pour l'instabilité,
03:20c'est sûr que ça n'est pas.
03:21Oui, puis pour l'emploi,
03:22c'est mauvais.
03:23Pour tout, c'est mauvais.
03:24Est-ce qu'on n'oublie pas, Alain,
03:25de préciser quand même
03:26que ces agences de notation
03:27qui font la pluie et le beau temps
03:29n'ont rien vu venir
03:30au moment de la crise des subprimes,
03:32n'ont rien vu venir
03:33sur la chute de l'Eman-Brunsard ?
03:34Est-ce qu'on ne leur donne pas
03:34trop d'importance ?
03:35C'est-à-dire que la force
03:37des agences de notation,
03:40ça n'est pas de faire de la prévision,
03:42c'est d'évaluer la position
03:43des différents États.
03:45D'ailleurs, ils évaluent aussi
03:46d'autres choses,
03:47les entreprises, etc.
03:48Enfin, en l'occurrence,
03:49c'est ça.
03:49C'est pour les États.
03:50C'est cruel,
03:53c'est dans l'ensemble
03:55très réaliste.
03:56Et c'est d'ailleurs
03:57dans l'ensemble aussi
03:59très convergent.
04:00Et pour la France,
04:01bon, on est dans une mauvaise situation
04:04et budgétaire et d'endettement.
04:06Ce n'est pas la peine
04:06de tourner autour du pot.
04:08Et la question est de savoir
04:09dans quelle proportion
04:11le budget qui est en préparation
04:13pourra commencer à limiter,
04:15je dis bien commencer
04:16à limiter les dégâts.
04:17on avait 5,4% de déficit
04:21l'année dernière.
04:22Il y avait un objectif
04:23de descendre à 4,6%.
04:25Il est évidemment
04:25trop ambitieux.
04:26Si on s'en tire à 4,9%,
04:28je pense que ça ne serait pas si mal.
04:31Alors, pour tout ça,
04:32encore faut-il
04:32qu'on ait un budget.
04:33On voit que la France insoumise
04:35ne veut rien entendre,
04:36ça sera censure automatique.
04:37Sébastien Chenu,
04:38ici même ce matin,
04:39c'est la même chose.
04:40Ils ne veulent pas participer.
04:41Voilà, c'est clair et net.
04:42Donc, ça va se jouer
04:43dans un jeu d'équilibriste
04:45entre les LR et les socialistes.
04:46Oui, mais alors,
04:47bien sûr que ça,
04:48ça va jouer.
04:49Beaucoup dépendra
04:50des rapports
04:51entre ce qui reste
04:53de la majorité,
04:54les socialistes
04:55qui tiennent censure
04:56ou pas censure
04:57et les républicains
04:58qui tiennent budget
04:59ou pas budget.
05:01Puisque le budget
05:02qui est présenté,
05:03c'est un budget
05:03qui est rédhibitoire
05:04pour les républicains.
05:05Les uns et les autres
05:06veulent des contraires.
05:08Ils veulent des choses
05:08absolument opposées.
05:10Les uns veulent
05:11augmenter les impôts
05:12et les autres
05:12veulent baisser les dépenses.
05:14Alors, évidemment,
05:14c'est absolument incompatible.
05:16Mais derrière ça,
05:17il y a quelque chose
05:17qui est plus nouveau,
05:19plus important
05:20et qui va beaucoup changer
05:21la discussion de ce budget
05:22et son aboutissement.
05:24C'est ça qui nous intéresse
05:25le plus, évidemment.
05:26C'est que
05:27on annonce
05:29ce qu'on appelle
05:30une parlementarisation
05:32du budget.
05:33ça veut dire
05:34que le budget
05:34au lieu d'être présenté
05:36par un gouvernement
05:36et puis ensuite
05:37avec des tentatives
05:38d'amendement
05:39et un vote global
05:40article par article
05:42donc un des articles
05:43il y en a
05:44des dizaines
05:44des centaines
05:45article par article
05:47va faire l'objet
05:48de discussions
05:49et sur certains articles
05:51ça sera
05:51la gauche
05:52et l'extrême gauche
05:53qui n'en voudront pas
05:54y compris les socialistes
05:55à gauche
05:56sur d'autres
05:57ça sera
05:58les républicains
05:58et le rassemblement national
05:59sur d'autres
06:00il y aura même
06:01dans la majorité
06:03des refus de vote
06:04c'est-à-dire des gens
06:05qui en fait
06:05ne viendront pas
06:06parce que ça ne leur fait pas
06:07ce sur quoi ils sont d'accord
06:08ou ce sur quoi ils ne sont pas d'accord
06:09non ça va dépendre
06:10de chaque article
06:11et les articles
06:12ne vont pas tous
06:13dans la même direction
06:14donc ça va dépendre de ça
06:16et c'est un système
06:18qu'on n'a jamais connu
06:19de toute l'histoire de France
06:20la discussion
06:22la co-construction
06:24ça c'est la façon positive
06:25de voir les choses
06:26ça peut être la co-destruction
06:27aussi
06:28c'est surtout
06:29qu'il va falloir
06:30pour chaque article
06:33un compromis
06:34et que les articles
06:35je répète
06:35ne vont pas
06:36dans la même direction
06:37il y a des articles
06:38qui sont des charges nouvelles
06:39il y a des articles
06:39qui sont des dépenses au moins
06:41il y a des articles
06:41qui mettent l'accent
06:42sur impôts
06:43sur les plus favorisés
06:44il y a des articles
06:45qui mettent l'accent
06:46sur essayer
06:47de lever
06:48le moins possible
06:49de taxes
06:50sur au contraire
06:51les plus défavorisés
06:52ça va être
06:55une bataille
06:56qui va durer
06:57jusqu'à la fin de l'année
06:58et s'il n'y arrive pas
07:01ça se terminera
07:02par des ordonnances
07:03ah vous pensez que
07:04le gouvernement
07:04n'aura peut-être pas le choix
07:05contrairement à ce que disait
07:06la porte-parole
07:06Maude Bréjong
07:07ah oui mais
07:08elle est dans son job
07:09en disant ça
07:10évidemment si elle commençait
07:11à dire
07:12on n'est pas sûr
07:12d'y arriver
07:13ça ferait mauvais effet
07:14y compris sur les annonces
07:15de notation d'ailleurs
07:16mais bien entendu
07:18le succès
07:20non seulement
07:21le succès
07:21n'est pas garanti
07:22mais la discussion
07:24elle va être
07:24bien plus riche
07:25que d'habitude
07:26bien plus active
07:27que d'habitude
07:27bien plus intéressante
07:29que d'habitude
07:29et beaucoup plus risquée
07:31que d'habitude
07:32y aura-t-il un budget à Noël
07:33bien difficile
07:34de le dire ce matin
07:34il y a un autre
07:35événement majeur
07:36de la vie politique
07:37ou judiciaire
07:38ou entre les deux
07:39qui va se jouer demain
07:40c'est Nicolas Sarkozy
07:41qui va donc arriver
07:42demain matin
07:43sans doute
07:43à la prison de la santé
07:44pour y être incarcéré
07:46écoutez ce que disait
07:47le ministre de la justice
07:48ce matin
07:48Gérald Darmanin
07:49j'irai le voir d'ailleurs
07:50en prison
07:51comme garde des Sceaux
07:52je m'inquiéterai
07:52de ses conditions
07:53de sécurité
07:54ça vous choque
07:55ça vous surprend
07:56c'est son rôle
07:57ça ne me surprend pas
07:57de sa part
07:58mais ça me choque
08:00ça vous choque
08:01ça n'empêche pas l'autre
08:02pourquoi ?
08:03parce que
08:04je pense que
08:05ça a un petit côté
08:06ça a un
08:08fumé présidentiel
08:10il dit quand même
08:12c'était chez nos confrères
08:13de Radio France
08:13qu'il va y avoir
08:14d'autres détenus
08:15le garde des Sceaux
08:15bien sûr
08:17il a dit
08:18on ne vous la fait pas
08:18ce qu'il a dit
08:19c'est pour qu'on entende ça
08:20bien sûr
08:21ça peut être
08:23un détenu comme un autre
08:24Nicolas Sarkozy ou pas ?
08:25non
08:25ça n'est pas un détenu
08:27comme un autre
08:27il ne sera d'ailleurs pas
08:29incarcéré
08:29comme n'importe qui
08:30mais c'est quand même
08:32demain
08:32c'est une pierre noire
08:34pour nous
08:34quand je dis pour nous
08:35c'est collectif
08:36c'est une pierre noire
08:37évidemment d'abord
08:38pour Nicolas Sarkozy
08:39c'est la pire humiliation
08:41et lui est persuadé
08:43qu'il est innocent
08:44donc
08:44c'est une énorme humiliation
08:46c'est une pierre noire
08:48pour la justice
08:48c'est exactement
08:50ce que j'allais dire
08:51ça l'est pour la justice
08:52parce que dans cette affaire
08:53elle est énormément contestée
08:55alors beaucoup de gens
08:56sont très contents
08:56du verdict
08:57il ne faut pas dire le contraire
08:59on le voit bien
08:59dans les sondages
09:00mais beaucoup aussi
09:01considèrent que
09:02notamment
09:03l'application immédiate
09:06de la peine
09:07alors qu'il y a appel
09:08et qu'il est présumé innocent
09:09c'était vraiment
09:11nuisible
09:12bon
09:13mais c'est aussi mauvais
09:15pour la fonction présidentielle
09:17elle-même
09:17ça fait quand même
09:19ça fait quand même
09:20deux présidents de la république
09:21qui sont
09:22anciens présidents de la république
09:23qui sont traduits
09:24devant des tribunaux
09:25oui
09:26c'est quand même
09:28ça finit quand même
09:29par être
09:30ça fait république
09:31sud-américaine
09:33au 19ème siècle
09:34ça
09:34ah ouais quand même
09:35bon
09:35et puis pour la France
09:37c'est humiliant
09:39en quelques mots
09:40ces enfants appelaient
09:41un rassemblement
09:42demain matin
09:42c'est un rassemblement politique
09:44c'est un rassemblement affectif
09:46c'est
09:46vous allez y aller vous ?
09:48bah non
09:48je pense que
09:49je savais
09:49c'est pour vous taquiner
09:50oui
09:50non c'est pas le rôle
09:51des journalistes
09:52enfin si
09:53c'est le rôle des journalistes
09:54de le couvrir
09:55de le raconter
09:55mais pas d'y participer
09:57bah évidemment
09:57mais bon
09:58c'est une réaction familiale
09:59je veux dire que
10:00c'est bien
10:02qu'il y ait des réactions familiales
10:03est-ce que c'est la meilleure forme
10:04on peut en discuter
10:05mais que la famille soit unie
10:07parce que c'est quand même
10:08une épreuve inimaginable
10:10enfin
10:10bon
10:11il n'a pas que des qualités
10:13Nicolas Sarkozy
10:14il a des défauts
10:15il a des gros défauts
10:16il y a une chose quand même
10:17qu'il faut avoir en tête
10:18et que je pense
10:19tout le monde a un peu
10:20enfin tout le monde
10:20presque tout le monde
10:21a beaucoup trop oublié
10:22c'est qu'au moment
10:23de la crise des sub-times
10:25quand le système bancaire
10:27vacillait
10:28c'est lui
10:29c'est pas quelqu'un d'autre
10:30c'est lui
10:31qui a sauvé
10:32le système bancaire européen
10:34alors que
10:35Angela Merkel
10:35ne faisait rien
10:37et Angela Merkel
10:38ne s'est réveillée
10:39que parce que les banques régionales allemandes
10:41étaient en train de tomber
10:42voilà qui est dit
10:44voilà qui est remis en perspective
10:45merci beaucoup Alain Duhamel
10:46il détoit
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