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  • il y a 23 heures
Ce lundi 17 novembre, la pertinence de l'opération Choose France pour les dirigeants d'entreprise, a été abordée par Raphaël Legendre et Emmanuel Lechypre dans leur chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Face à Le Chypre aujourd'hui, c'est Raphaël Le Gendre, c'est l'opération Tous France.
00:03Aujourd'hui, avec ses patrons qui vont aller à la maison de la chimie, à la rencontre des politiques,
00:08une opération qui est censée un peu leur remonter le moral. Est-ce que ça va suffire, Emmanuel Le Chypre ?
00:13Il ne faut pas se tromper d'horizon. Ce que veulent savoir les patrons français aujourd'hui,
00:19ce n'est pas quel est l'état de l'économie française aujourd'hui, c'est quand vous vous engagez sur des grands investissements,
00:23c'est quoi l'état de l'économie française dans 10 ans, dans 15 ans ?
00:27Qu'est-ce que sera l'économie de ce pays ?
00:29Et en fait, c'est là où c'est compliqué, parce que faire le pari de la France aujourd'hui,
00:33c'est faire le pari d'un pays émergent.
00:35C'est-à-dire énormément de potentiel, et pourtant énormément d'incertitudes sur les capacités,
00:42et notamment les capacités politiques, à créer les conditions de la réalisation de ce potentiel.
00:46Pourquoi la France est le pays qui a le plus gros potentiel de croissance aujourd'hui en Europe ?
00:50Et bien tout simplement parce que c'est celui qui gâche le plus ses chances.
00:53Si vous regardez nos atouts quand même, on a des atouts structurels très supérieurs à ceux de nos voisins.
00:58La démographie, on est quand même un pays qui, même si ça ralentit, fait plus d'enfants que les autres.
01:02On nous dit les retraites, il va falloir travailler plus.
01:05Quel est le pays qui a le plus gros potentiel pour travailler plus ?
01:08C'est quand même la France.
01:09Eh oui, mais n'empêche que ça compte.
01:11Pour retourner le truc.
01:12Bah oui, oui, non.
01:13Mais non, mais c'est vrai.
01:14On dit par exemple un pays en Europe où les ménages sont très endettés par exemple.
01:18Les Français disent qu'il n'est pas absolument considérable.
01:22La modernisation de l'État, de l'administration, je rappelle que quand même tous les autres pays l'ont fait.
01:28Donc ils ont tiré cette cartouche-là.
01:30Nous, on ne l'a pas tiré encore.
01:3256% de la dépense, 56% du PIB, inefficace.
01:37Vous imaginez le potentiel de croissance qu'on a ?
01:39Et puis on a des atouts sectoriels absolument incroyables.
01:42On n'a rien fait, donc en fait on a plein de choses à faire.
01:44C'est génial, on est un pays pauvre, c'est pas une belle promesse.
01:47L'art de vivre à la française, le monde entier nous l'envie.
01:49Le tourisme, quand est-ce qu'on va en faire une vraie filière en France ?
01:52Quel est le pays qui gâche le plus son potentiel en matière de tourisme ?
01:55La mer, prochaine Eldorado, on n'arrête pas de nous dire.
01:58Deuxième zone économique spéciale du monde.
02:01L'agriculture, on a une des agricultures les plus vertes et les plus performantes du monde.
02:04Et donc la question, c'est quand est-ce que les forces politiques vont libérer les énergies ?
02:10C'était ce que Denis Kessler, vous savez, appelait l'effet tarzan.
02:13C'est-à-dire qu'en gros, si...
02:14Denis Kessler, c'est un ancien patron du MEDEF, l'ancien patron de l'Asselor,
02:17il dit, un libéral convaincu, il disait
02:19« Mais attendez, nos entreprises, elles sont tellement entravées face à la concurrence internationale
02:24que c'est des véritables tarzans. »
02:27C'est-à-dire qu'en gros, si vous libérez l'énergie des entreprises françaises aujourd'hui,
02:30mais vous lâchez tarzan dans la...
02:32Bon, allez à la maison de la chimie tout à l'heure, parce que vous avez peut-être l'argent du Béron.
02:35Est-ce qu'on sera capable de mettre en place les conditions de cette croissance ?
02:39C'est pour ça que c'est un pari, beaucoup de rentabilité, mais beaucoup de risque.
02:44Donc c'est pour ça que la France, c'est le pays émergent.
02:46Alors je ne suis pas sûr que Choose France remonte le moral des patrons ce matin,
02:49mais Emmanuel Lechypre sur BFM Business, je peux vous dire que c'est la meilleure dose de café
02:55pour vous remarquer le moral un lundi matin.
02:57Donc c'est formidable.
02:58Simplement, rappelez qu'on doit être optimiste parce que la France est un pays pauvre
03:03qui a plein de belles promesses.
03:04C'est un peu compliqué.
03:06On est dans un véritable décrochage, selon moi.
03:09En réalité, alors d'abord, pour répondre à la question,
03:11Choose France ne va certainement pas remonter le moral des patrons.
03:14Ils y vont un peu avec des semelles de plomb.
03:16Et quand on voit le hiatus entre ce qui se passe à l'Assemblée nationale actuellement
03:21et le discours pro-business qu'ils vont essayer de développer à Choose France,
03:27on voit que c'est deux salles, deux ambiances.
03:29Il y a un exercice de communication très politique, comme d'habitude,
03:32qui essaie de redresser un peu le cap vert du pro-business.
03:36Mais la vérité, c'est qu'on est en train de sombrer dans une folie fiscale
03:40qui va plomber l'économie française pour les dix prochaines années.
03:44On a eu 1981 et puis on va avoir le budget 2026.
03:47Il faut quand même se rendre compte de là où on est aujourd'hui.
03:50C'est un marasme absolu.
03:52Par ailleurs, la France a un pays pauvre.
03:55Oui, je suis d'accord avec Emmanuel Lechypre.
03:57On est un pays pauvre qui veut se payer un modèle social de riche.
04:00On est complètement hors sol à ce niveau-là.
04:02Et ça finit par être payé sur le dos des entreprises, tout ça.
04:05Donc, ce n'est pas ça qui va remonter le moral de nos entrepreneurs.
04:08On est dans un décrochage, en réalité, européen sur la scène mondiale.
04:14Entre la Chine et les États-Unis, l'Europe décroche et décroche très rapidement.
04:18Et au sein même de l'Europe, la France est en décrochage sur différents niveaux.
04:23Vous pouvez prendre les études PISA sur l'éducation, c'est catastrophique.
04:27Sur le taux d'utilisation, l'IA qui est quand même l'indicateur à suivre pour l'avenir.
04:33On est en dessous du niveau européen.
04:35La démographie va très mal aussi.
04:37Il y a des errements qu'on se permet encore aujourd'hui,
04:39qu'on ne pourra plus se permettre dans un an ou deux.
04:41Et déjà, on y verra plus clair après la prochaine présidentielle.
04:44Il y a un moment où...
04:44C'est encore une vision très optimiste.
04:46Oui, il y a un moment où tout ce qui se passe sur les comptes de la Sécu,
04:51sur l'État, l'inefficacité de l'État, etc.
04:55Il y a un moment où ce sont des questions qu'on ne pourra plus éluder.
04:58La réalité nous rattrapera.
04:59Et à ce moment-là...
05:00Sauf qu'on y est déjà.
05:01Et ça, ça vous rend optimiste ?
05:02On a le pire déficit de la zone euro.
05:04On a des taux qui sont maintenant sous les taux italiens.
05:07Les pays se sont dressés assez vite, contrairement à ce qu'on pourrait croire.
05:12Ils se sont dressés sous la contrainte.
05:14Donc, partons du principe que 2027 va ouvrir un nouvel horizon.
05:19Allez-y, s'il vous plaît, à la maison de Chimis-Saprême.
05:22Emmanuel Lechy pour président.
05:23Vous ne pouvez pas laisser les gens comme ça, Emmanuel.
05:25Vous allez leur faire du bien.
05:26Non, je peux faire une promesse de aller y aller ?
05:28Non, pas du tout.
05:28Si on me demande mon avis, j'y vais.
05:30Bien sûr.
05:31Allez, à demain, à tous les deux.

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