00:00Fateme et Le Chiffre aujourd'hui, c'est Raphaël Le Gendre à parler du PLFSS après le budget classique, celui de la sécu, arrive demain à l'Assemblée, retoqué en commission des affaires sociales.
00:11Il avait été avant largement vidé de sa substance. Vous dites Emmanuel, tant mieux, c'était le pire budget de la sécu de l'histoire.
00:18Tant mieux, je ne sais pas, parce qu'en fait, il revient du coup dans sa version initiale, qui, elle, est effectivement une des versions les plus bêtes de tous les budgets de la sécu.
00:27Pourquoi vous dites ça ?
00:28Mais parce que c'est un budget dans lequel on ne demande que des sacrifices et pas d'efforts. C'est-à-dire que c'est un budget dans lequel tous les coups de rabot sont vains, inutiles.
00:37En fait, c'est un budget sacrificiel. C'est un budget auquel on demande à beaucoup d'acteurs de la médecine, aux patients, finalement, de sortir, de payer.
00:48Et tout ça sans aucune amélioration structurelle. Il n'y a aucune réforme qui permet durablement d'améliorer les comptes de la sécu.
00:55Et d'ailleurs, la Cour des comptes, on va voir ce qu'elle nous dit, mais là, on était déjà sur une prévision de 20 milliards de dollars de dollars.
01:01– C'est des euros pour la Cour des comptes. – Ça y est, je m'emballe.
01:03– C'est un dollar, tellement c'est fort.
01:04– 20 milliards d'euros de déficit en 2028 et c'est 17,5 cette année.
01:12– Il faut bien faire des économies quelque part.
01:14– Non mais d'accord, mais je veux dire, c'est que des mesures punitives. Prenez celles qui frappent les patients.
01:19Tout ce qui concerne les franchises sur les médicaments et les actes médicaux, les restrictions sur les infections longue durée.
01:26Regardez tout ce qui frappe bêtement les professionnels de santé, la surtaxation des médecins qui pratiquent les dépassements d'honoraires,
01:33la baisse des tarifs de prestations de médicaments alors qu'on est déjà le pays qui paye le plus mal les médicaments à l'industrie pharmaceutique,
01:39la limitation de certains actes, les mutuelles qui vont être mises à contribution, mais c'est le consommateur qui paiera,
01:43ou le patient qui paiera, et le reste, aucune réforme structurelle.
01:47La seule, allez, on va dire que la seule réforme structurelle qui pourrait avoir des effets un peu à long terme,
01:52c'est quand même l'effort pour limiter et durcir un peu les dérives sur les arrêts de travail.
01:58Mais en dehors de ça, il n'y a rien sur l'hôpital, il n'y a rien sur la prévention, il n'y a rien sur les nouvelles pathologies.
02:05– Mais parce que, Raphaël, ce n'est pas un budget de révolution, c'est juste qu'il faut finir l'année.
02:09– Non mais c'est un discours français, trop français, des contements de le moindre effort, effectivement,
02:13on pousse des hauts cris en disant « non mais ce n'est pas possible », c'est sacrificiel,
02:17il n'y a rien de sacrificiel dans ce budget, il y a simplement l'objectif,
02:22comme tout projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
02:25de limiter la hausse naturelle des dépenses, que ce soit en santé ou que ce soit en vieillesse.
02:30On sait que si on ne fait rien, c'est 10 milliards d'augmentation chaque année,
02:34et qu'aujourd'hui, le budget de la Sécu, c'est déjà plus d'un euro sur deux d'argent public dépensé.
02:40On ne peut plus financer ce modèle qui repose uniquement sur les épaules des travailleurs.
02:46Alors, quand Emmanuel dit « c'est uniquement sacrificiel parce qu'on va augmenter les franchises médicales »,
02:52par exemple, moi je vous réponds que ce qui n'a pas de prix n'a pas de valeur,
02:55et que le drame en France, c'est qu'on a le reste à charge le plus faible d'Europe,
03:00et que les gens n'ont plus aucune conscience de la chance du système dans lequel on évolue,
03:06et que ce système, il doit être payé à un moment ou à un autre,
03:09parce que le tout gratuit, c'est l'effondrement en général.
03:13Ce qui n'a pas de prix n'a pas de valeur.
03:15Après, ce budget dans sa copie originale est un budget que moi je qualifierais d'ambitieux.
03:207 milliards d'économies sur l'ondame, c'est pas mal du tout.
03:24La limitation des dépenses de santé, c'est un objectif qui est assez ambitieux.
03:30Ça fait hurler tout le secteur.
03:31Il prévoyait, avant le passage aux commissions des affaires sociales, un gel des retraites.
03:36C'est absolument nécessaire, simplement en gelant les retraites,
03:40avec l'augmentation du nombre de Français qui vont partir en retraite,
03:44c'est déjà 6 milliards de plus, sans augmenter les retraites.
03:48Le gel, pour une pension moyenne de 1600 euros, c'est juste 9 euros par mois,
03:53qui ne seront pas augmentés, en tout cas pas tout de suite, il faudra attendre un peu plus tard.
03:57Il me semble que ce n'est pas le bout du monde.
04:00Ce PLFSS, il favorise le cumul emploi-retraite.
04:02On veut que les seniors travaillent davantage.
04:06C'est l'un des drames de ce pays, le taux d'emploi des 54, des 55-64 ans.
04:10Il y a des avancées pour les mères de famille.
04:12Vous avez du renforcement de l'accès aux soins, de la présence médicale sur le territoire.
04:16Il y a plein de bonnes choses.
04:17On n'a pas le temps de tout détailler maintenant.
04:18Vous n'avez rien trouvé de bien, Emmanuel.
04:20C'est évident qu'il faut faire des économies, Emmanuel.
04:22Pour le coup, moi je m'étais plus concentré sur la santé.
04:25Sur les retraites, je donne le point volontiers à Raphaël.
04:28Mais sur la santé, je suis désolé.
04:30Vous ne choisissez pas d'être malade ou de ne pas être malade.
04:33Mais vous restez les meilleurs couverts d'Europe, Emmanuel.
04:38Ce n'est pas le sujet.
04:39Il y a un reste à charge.
04:40On peut mettre 50 euros de plus pour la santé dans l'année.
04:42Le sujet, c'est qu'on voit bien que ce n'est pas un problème de montant dépensé.
04:45Et que la seule réponse qu'on a à l'affaiblissement, à la détérioration de notre système de santé,
04:51c'est de contrôler les dépenses.
04:53Mais on sait très bien que ces dépenses, leur hausse, elle est inéluctable.
04:57À cause de l'allongement de la durée de vie ?
04:59Mais c'est bien pour ça qu'il faut faire davantage d'efforts encore à côté.
05:01Parce que sur Londam, on prévoyait une hausse de 4% naturellement.
05:05Il faut faire des réformes.
05:05On est loin là.
05:06Mais ce que je veux dire, c'est que si la seule méthode que vous utilisez,
05:11c'est de diminuer les remboursements année après année...
05:14Mais c'est quoi la bonne méthode ?
05:15C'est de faire participer les Français au coût de la santé.
05:18La bonne méthode...
05:19On sort de l'hôpital sans connaître la facture, c'est un scandale.
05:22On devrait montrer la facture à tous les Français.
05:24Mais ça, ce n'est pas payé plus, c'est juste montrer le prix.
05:26Et on voit bien que l'hôpital, de toute façon, coûte de plus en plus cher
05:30et qu'il est mal géré, alors qu'il pourrait coûter beaucoup moins cher.
05:33Que tout ce qui concerne la suradministration de l'hôpital,
05:37les cas en viagent de médicaments...
05:38Mais là, vous croyez dans une présidentielle, Emmanuel.
05:40Vous me faites un programme.
05:42Oui, mais d'accord.
05:42Mais alors ne m'obligez pas à considérer
05:43que ce budget est un bon fait.
05:45Je ne vous oblige pas.
05:46Donc voilà.
05:47Après, encore une fois, c'est un budget punitif
05:49et qui est un budget...
05:51Les gens comprennent qu'il faut faire des efforts.
05:53Rigoureux, pas punitif.
05:54Non, parce qu'il ne résout aucun problème
05:57de notre système de santé.
05:59Rigoureux.
05:59Et que c'est un budget qui nivelle par le bas
06:03notre système de santé.
06:04Écrivez-moi un programme pour 2027
06:07pour un livre blanc, quoi.
06:09Quelque chose qu'on puisse porter.
06:10Les 10 mesures.
06:11On va prendre les 10 mesures simples
06:12qui vont changer la vie des Français.
06:14Faites-moi ça.
06:15Ça vous fait du travail.
06:16Je vous laisse la semaine.
06:17Ça vous va.
06:18Ça vous fait du travail.