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  • il y a 7 semaines
Ce lundi 1er septembre, les suggestions budgétaires du Medef et du Parti socialiste ont été abordées par Raphaël Legendre et Emmanuel Lechypre dans leur chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Ces contre-propositions budgétaires, alors d'un côté il y a celle du PS, 27 milliards d'euros de charges,
00:04un ISF XXL, la retraite à 62 ans, de l'autre côté on a plutôt les propositions économiques du MEDEF,
00:09travailler plus, augmenter la production, chacun est dans son couloir,
00:14et Samuel Lechypre, vous ne supportez plus, vous avez besoin d'idées nouvelles, alors je vous écoute.
00:19Non mais vous connaissez cette phrase de Margaret Thatcher qui disait
00:21« Ne me dites pas ce que je dois faire, je le sais déjà, dites-moi plutôt comment ».
00:26Et c'est un peu ce sentiment qu'on a finalement en lisant les 35 recommandations formulées par le Front économique,
00:32il faut rappeler que le Front économique c'est ce collectif d'économistes, de patrons, d'experts,
00:37qui a planché sur les problématiques économiques de la France.
00:40Alors c'est parfait, on veut dire tout y est, on a une analyse complète du décrochage.
00:45C'est bien de le reconnaître.
00:46Non mais là où c'est le prélèvement, de la complexité réglementaire, l'envolée des déficits, la dette publique, tout ça.
00:50Donc ces 35 recommandations, elles sont intéressantes, elles sont hyper cohérentes.
00:56Produire plus et innover plus, réformer les retraites, assainir les finances publiques.
00:59Donc c'est bien.
01:00Virer un million de fonctionnaires.
01:02Alors honnêtement c'est peut-être la plus belle synthèse qu'on a effectivement pour finalement faire un progrès, etc.
01:07Mais la réalité c'est que ce n'est pas ça le sujet, c'est que toutes ces propositions finalement,
01:11plus ou moins élaborées d'une façon ou d'une autre,
01:13elles sont dans tous les rapports sur la modernisation de l'économie française depuis 50 ans.
01:17Prenez le rapport Armand-Ruef, prenez le rapport Pébro, prenez la commission Attali, tout y est déjà.
01:23Voilà, donc en fait c'est bien beau de mobiliser toute cette énergie,
01:27toutes ces cellules grises pour aboutir à des propositions dont le véritable sujet n'est pas la pertinence,
01:33mais comment on fait pour les mettre en œuvre ?
01:35Et là il n'y a que dalle, il n'y a pas la voie d'une solution pour essayer de rendre ces programmes acceptables.
01:41Alors vous me direz de l'autre côté c'est pas mieux,
01:43parce que le Parti Socialiste, eux, ils ont choisi de contourner cet obstacle de la difficulté à faire accepter les réformes
01:49en proposant finalement la même calinothérapie que celle qui nous ruine depuis 50 ans,
01:54c'est-à-dire ne vous inquiétez pas, on va faire de la relance par la consommation,
01:58par le pouvoir d'achat, par la dépense publique, et puis c'est les riches qui vont payer, etc.
02:02Donc on sait ce qui ne marche pas du côté de la gauche et qu'on applique depuis grosso modo 50 ans,
02:09et on sait ce qui marcherait du côté du MEDEF et des patrons, mais ils ne nous expliquent pas comment faire.
02:14Donc moi je vous expliquerai comment faire si on a le temps.
02:17Alors Raphaël d'abord ?
02:18C'est simplement pas du tout leur travail, leur travail c'est de ramener le discours politique dans le réel.
02:23Ce front économique, il faut rappeler qu'il avait été lancé par Patrick Martin à la rentrée dernière, à l'arrêt de 2024,
02:30après une campagne des législatives où on avait parlé zéro d'économie,
02:35mais on n'avait pas parlé une seule seconde d'économie.
02:37Sauf de retraite, nous on parle de retraite.
02:39Et encore, et encore, et donc là l'idée c'était effectivement de mettre des experts et des chefs d'entreprise,
02:45des gens qui ont les mains dans le cambouis, pour rappeler quelle est la réalité du pays et ce dont il a besoin.
02:52Alors certes, c'est pas totalement disruptif, mais en même temps la répétition est le premier pilier de la pédagogie,
02:59donc on le dit depuis Armand Rueff, mais c'est bien de le rappeler.
03:03Réduction drastique de l'état non productif, alléger la fiscalité des entreprises,
03:08les entreprises qui sont, bah oui, mais les chiffres restent toujours les mêmes.
03:12Les impôts de production, c'est 6,3% de la valeur ajoutée en France, c'est 4 fois plus.
03:17En quoi on a avancé, en quoi on a avancé ?
03:19On a le diagnostic, on a la boîte à outils, après c'est aux politiques de rendre...
03:24Regardez, François Bayrou, j'avais fait la même chose depuis 30 ans.
03:26Mais ça aussi, c'est ce qu'on entend depuis 30 ans.
03:29C'est le rôle du politique de rendre nécessaire, de rendre possible ce qui est nécessaire.
03:33C'est pas le boulot, ni des chefs d'entreprise, ni des économistes.
03:36Vous avez des idées nouvelles Emmanuel ?
03:37Tout ça, c'est bien beau, mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a un moment
03:41quand le souci, c'est l'efficacité, et normalement le souci du patronat
03:45et des chefs d'entreprise, au quotidien, c'est l'efficacité.
03:48Donc, regardons où est le nœud gordien qu'il faut dénouer.
03:51Le nœud gordien, c'est pas qu'est-ce qu'il faut faire, c'est comment faire.
03:53Et donc, c'est là, effectivement...
03:54C'est le rôle du politique.
03:55Oui, mais c'est le rôle du politique.
03:57Ça fait 30 ans qu'on entend ça aussi, et qu'on a des politiques qui sont de plus en plus mauvais,
04:00de moins en moins compétentes, de moins en moins courageux, etc.
04:03Donc, moi, je regarde juste comment les pays qui ont réussi à réformer l'ont fait.
04:08Et il y a une soixantaine de pays, alors les cas ont été étudiés par l'OCDE,
04:12par le FMI, par tout un tas d'institutions, et il y a des conditions qui fonctionnent.
04:17Alors, effectivement, elles ne sont pas réunies en France aujourd'hui, mais à qui la faute ?
04:21Donc, je vous livre quand même les conditions qui fonctionnent.
04:24Il faut un vrai mandat électoral, c'est-à-dire qu'il faut avoir dit avant ce qu'on fera après
04:28et lancer les réformes en début de mandat, c'est-à-dire que ce que vous n'avez pas fait en deux ans,
04:31c'est impossible de le faire.
04:33Ensuite, il faut que vous ayez une coopération très forte entre les différents niveaux d'administration
04:37et une cohésion sans faille au niveau politique.
04:40Et être bien élu, si je comprends bien.
04:41Voilà, il faut être bien élu.
04:42Mais ça, on l'avait aussi et ça n'a pas suffi.
04:47Miser ce qu'on n'a jamais fait sur la simplification et le progrès technologique.
04:52Très important aussi, ce qu'on a rarement fait en France,
04:55quand vous faites une grande réforme, vous n'en faites qu'une à la fois,
04:58c'est-à-dire que vous ne vous lancez pas sur plusieurs grandes réformes simultanément.
05:02Faire de la pédagogie sans se perdre dans les débats techniques.
05:05Or, en France, on ne fait pas de pédagogie, on ne se bat que sur les sujets techniques.
05:09Et puis surtout, ne pas avancer trop de chiffres.
05:12Et puis surtout, ce qu'on ne fait jamais non plus, mettre en avant le coût de la non-réforme.
05:15Si on ne réforme pas, qu'est-ce qui se passe ?
05:17Et puis, la réalité, c'est que ça ne marche jamais quand vous voulez remettre en cause les droits acquis.
05:22Les droits acquis, il faut les racheter.
05:25Voilà.
05:25Et ça, ça fonctionne.
05:29Oui, alors ne pas multiplier les couches de décision à l'administration.
05:33Vous pouvez dire, vous avez bien, vous êtes d'accord ?
05:34Mais c'est bien la suppression d'un million et demi de fonctionnaires.
05:37Je pense qu'on peut tout à fait revenir à une trentaine de ministères,
05:39plutôt que plus de 40 ans, 23 même.
05:41Je pense que ça ne changera pas l'avenir, le visage de la France.
05:45En quoi c'est un objectif de réduire le nombre de fonctionnaires ?
05:47Le vrai sujet, c'est quoi un service public moderne ?
05:50Mais c'est un sujet d'efficacité de l'euro dépensé de la dépense publique.
05:54Emmanuel, on est bientôt à 6 millions de fonctionnaires.
05:58On en a plus d'un million de plus que du début des années 2000.
06:01Est-ce que la France est mieux administrée ?
06:02Non, mais ça ne peut pas être un but en soi.
06:03Non, mais la réalité, c'est un creuset d'économie et c'est un creuset d'efficacité.
06:08On a quand même l'IA qui infuse absolument partout dans ce pays.
06:11Sauf dans les services publics.
06:13Donc il y aura peut-être, au moment où on a de grands départs en retraite,
06:16on a peut-être une fenêtre d'opportunité pour améliorer l'efficacité,
06:20encore une fois, de l'euro public dépensé
06:21et des services publics de manière générale.
06:24Après, je suis d'accord avec vous pour dire qu'il faut...
06:25Discours émanuelle.
06:26...politique, évidemment.
06:27Alors, à ce moment-là, puisqu'on est sur les conseils de méthode,
06:30reconnaissez que tous les rapports qui ont été faits par des crânes d'oeuvre
06:33sur la réforme de l'État, ça n'a jamais marché.
06:35Donc, moi, je vous dis, essayons de mettre tout le monde autour de la table.
06:38Parce qu'il faut une volonté politique.
06:39Les usagers, les syndicats...
06:40Le noeud gordien, c'est le politique.
06:41Mais non, ça ne marche jamais.
06:42Bon, je rappelle que crâne d'oeuvre, c'est amical.
06:44Voilà.
06:45Bien sûr.
06:46Oui, oui, non, mais je veux dire, des crânes...
06:49Bien faits, c'est ça que vous vouliez dire.
06:51Bien faits, bien sûr.
06:52Qui nous disent la réforme, ça doit être...
06:53Si on fait des écoles, par exemple, comme le SCP ou Paris-Dauphine,
06:56qu'on recevra à 7h45 pour savoir où on en est justement
07:00dans le boost des mathématiques, notamment auprès des femmes,
07:04où on en est dans les frais de scolarité, ça sera notre entretien.
07:06Oui, quoi ?
07:08Ah non, c'est important.
07:09C'est un bon sujet.
07:10Augmentation de 37% depuis 2017 dans les écoles de commerce.
07:13Parce qu'on peut s'interroger sur l'État.
07:15Est-ce que le contribuable en a pour son argent ?
07:17On peut s'interroger aussi dans les écoles de commerce.
07:19Ah mais ça ne fonctionne pas tout le monde.
07:20Est-ce que l'élève en a pour son argent ?
07:22Eh bien, on lui posera la question.
07:23Ça ne sinkera pas la question.
07:24Quel est ?
07:28Oh !
07:29nic

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