00:00Ces contre-propositions budgétaires, alors d'un côté il y a celle du PS, 27 milliards d'euros de charges,
00:04un ISF XXL, la retraite à 62 ans, de l'autre côté on a plutôt les propositions économiques du MEDEF,
00:09travailler plus, augmenter la production, chacun est dans son couloir,
00:14et Samuel Lechypre, vous ne supportez plus, vous avez besoin d'idées nouvelles, alors je vous écoute.
00:19Non mais vous connaissez cette phrase de Margaret Thatcher qui disait
00:21« Ne me dites pas ce que je dois faire, je le sais déjà, dites-moi plutôt comment ».
00:26Et c'est un peu ce sentiment qu'on a finalement en lisant les 35 recommandations formulées par le Front économique,
00:32il faut rappeler que le Front économique c'est ce collectif d'économistes, de patrons, d'experts,
00:37qui a planché sur les problématiques économiques de la France.
00:40Alors c'est parfait, on veut dire tout y est, on a une analyse complète du décrochage.
00:45C'est bien de le reconnaître.
00:46Non mais là où c'est le prélèvement, de la complexité réglementaire, l'envolée des déficits, la dette publique, tout ça.
00:50Donc ces 35 recommandations, elles sont intéressantes, elles sont hyper cohérentes.
00:56Produire plus et innover plus, réformer les retraites, assainir les finances publiques.
00:59Donc c'est bien.
01:00Virer un million de fonctionnaires.
01:02Alors honnêtement c'est peut-être la plus belle synthèse qu'on a effectivement pour finalement faire un progrès, etc.
01:07Mais la réalité c'est que ce n'est pas ça le sujet, c'est que toutes ces propositions finalement,
01:11plus ou moins élaborées d'une façon ou d'une autre,
01:13elles sont dans tous les rapports sur la modernisation de l'économie française depuis 50 ans.
01:17Prenez le rapport Armand-Ruef, prenez le rapport Pébro, prenez la commission Attali, tout y est déjà.
01:23Voilà, donc en fait c'est bien beau de mobiliser toute cette énergie,
01:27toutes ces cellules grises pour aboutir à des propositions dont le véritable sujet n'est pas la pertinence,
01:33mais comment on fait pour les mettre en œuvre ?
01:35Et là il n'y a que dalle, il n'y a pas la voie d'une solution pour essayer de rendre ces programmes acceptables.
01:41Alors vous me direz de l'autre côté c'est pas mieux,
01:43parce que le Parti Socialiste, eux, ils ont choisi de contourner cet obstacle de la difficulté à faire accepter les réformes
01:49en proposant finalement la même calinothérapie que celle qui nous ruine depuis 50 ans,
01:54c'est-à-dire ne vous inquiétez pas, on va faire de la relance par la consommation,
01:58par le pouvoir d'achat, par la dépense publique, et puis c'est les riches qui vont payer, etc.
02:02Donc on sait ce qui ne marche pas du côté de la gauche et qu'on applique depuis grosso modo 50 ans,
02:09et on sait ce qui marcherait du côté du MEDEF et des patrons, mais ils ne nous expliquent pas comment faire.
02:14Donc moi je vous expliquerai comment faire si on a le temps.
02:17Alors Raphaël d'abord ?
02:18C'est simplement pas du tout leur travail, leur travail c'est de ramener le discours politique dans le réel.
02:23Ce front économique, il faut rappeler qu'il avait été lancé par Patrick Martin à la rentrée dernière, à l'arrêt de 2024,
02:30après une campagne des législatives où on avait parlé zéro d'économie,
02:35mais on n'avait pas parlé une seule seconde d'économie.
02:37Sauf de retraite, nous on parle de retraite.
02:39Et encore, et encore, et donc là l'idée c'était effectivement de mettre des experts et des chefs d'entreprise,
02:45des gens qui ont les mains dans le cambouis, pour rappeler quelle est la réalité du pays et ce dont il a besoin.
02:52Alors certes, c'est pas totalement disruptif, mais en même temps la répétition est le premier pilier de la pédagogie,
02:59donc on le dit depuis Armand Rueff, mais c'est bien de le rappeler.
03:03Réduction drastique de l'état non productif, alléger la fiscalité des entreprises,
03:08les entreprises qui sont, bah oui, mais les chiffres restent toujours les mêmes.
03:12Les impôts de production, c'est 6,3% de la valeur ajoutée en France, c'est 4 fois plus.
03:17En quoi on a avancé, en quoi on a avancé ?
03:19On a le diagnostic, on a la boîte à outils, après c'est aux politiques de rendre...
03:24Regardez, François Bayrou, j'avais fait la même chose depuis 30 ans.
03:26Mais ça aussi, c'est ce qu'on entend depuis 30 ans.
03:29C'est le rôle du politique de rendre nécessaire, de rendre possible ce qui est nécessaire.
03:33C'est pas le boulot, ni des chefs d'entreprise, ni des économistes.
03:36Vous avez des idées nouvelles Emmanuel ?
03:37Tout ça, c'est bien beau, mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a un moment
03:41quand le souci, c'est l'efficacité, et normalement le souci du patronat
03:45et des chefs d'entreprise, au quotidien, c'est l'efficacité.
03:48Donc, regardons où est le nœud gordien qu'il faut dénouer.
03:51Le nœud gordien, c'est pas qu'est-ce qu'il faut faire, c'est comment faire.
03:53Et donc, c'est là, effectivement...
03:54C'est le rôle du politique.
03:55Oui, mais c'est le rôle du politique.
03:57Ça fait 30 ans qu'on entend ça aussi, et qu'on a des politiques qui sont de plus en plus mauvais,
04:00de moins en moins compétentes, de moins en moins courageux, etc.
04:03Donc, moi, je regarde juste comment les pays qui ont réussi à réformer l'ont fait.
04:08Et il y a une soixantaine de pays, alors les cas ont été étudiés par l'OCDE,
04:12par le FMI, par tout un tas d'institutions, et il y a des conditions qui fonctionnent.
04:17Alors, effectivement, elles ne sont pas réunies en France aujourd'hui, mais à qui la faute ?
04:21Donc, je vous livre quand même les conditions qui fonctionnent.
04:24Il faut un vrai mandat électoral, c'est-à-dire qu'il faut avoir dit avant ce qu'on fera après
04:28et lancer les réformes en début de mandat, c'est-à-dire que ce que vous n'avez pas fait en deux ans,
04:31c'est impossible de le faire.
04:33Ensuite, il faut que vous ayez une coopération très forte entre les différents niveaux d'administration
04:37et une cohésion sans faille au niveau politique.
04:40Et être bien élu, si je comprends bien.
04:41Voilà, il faut être bien élu.
04:42Mais ça, on l'avait aussi et ça n'a pas suffi.
04:47Miser ce qu'on n'a jamais fait sur la simplification et le progrès technologique.
04:52Très important aussi, ce qu'on a rarement fait en France,
04:55quand vous faites une grande réforme, vous n'en faites qu'une à la fois,
04:58c'est-à-dire que vous ne vous lancez pas sur plusieurs grandes réformes simultanément.
05:02Faire de la pédagogie sans se perdre dans les débats techniques.
05:05Or, en France, on ne fait pas de pédagogie, on ne se bat que sur les sujets techniques.
05:09Et puis surtout, ne pas avancer trop de chiffres.
05:12Et puis surtout, ce qu'on ne fait jamais non plus, mettre en avant le coût de la non-réforme.
05:15Si on ne réforme pas, qu'est-ce qui se passe ?
05:17Et puis, la réalité, c'est que ça ne marche jamais quand vous voulez remettre en cause les droits acquis.
05:22Les droits acquis, il faut les racheter.
05:25Voilà.
05:25Et ça, ça fonctionne.
05:29Oui, alors ne pas multiplier les couches de décision à l'administration.
05:33Vous pouvez dire, vous avez bien, vous êtes d'accord ?
05:34Mais c'est bien la suppression d'un million et demi de fonctionnaires.
05:37Je pense qu'on peut tout à fait revenir à une trentaine de ministères,
05:39plutôt que plus de 40 ans, 23 même.
05:41Je pense que ça ne changera pas l'avenir, le visage de la France.
05:45En quoi c'est un objectif de réduire le nombre de fonctionnaires ?
05:47Le vrai sujet, c'est quoi un service public moderne ?
05:50Mais c'est un sujet d'efficacité de l'euro dépensé de la dépense publique.
05:54Emmanuel, on est bientôt à 6 millions de fonctionnaires.
05:58On en a plus d'un million de plus que du début des années 2000.
06:01Est-ce que la France est mieux administrée ?
06:02Non, mais ça ne peut pas être un but en soi.
06:03Non, mais la réalité, c'est un creuset d'économie et c'est un creuset d'efficacité.
06:08On a quand même l'IA qui infuse absolument partout dans ce pays.
06:11Sauf dans les services publics.
06:13Donc il y aura peut-être, au moment où on a de grands départs en retraite,
06:16on a peut-être une fenêtre d'opportunité pour améliorer l'efficacité,
06:20encore une fois, de l'euro public dépensé
06:21et des services publics de manière générale.
06:24Après, je suis d'accord avec vous pour dire qu'il faut...
06:25Discours émanuelle.
06:26...politique, évidemment.
06:27Alors, à ce moment-là, puisqu'on est sur les conseils de méthode,
06:30reconnaissez que tous les rapports qui ont été faits par des crânes d'oeuvre
06:33sur la réforme de l'État, ça n'a jamais marché.
06:35Donc, moi, je vous dis, essayons de mettre tout le monde autour de la table.
06:38Parce qu'il faut une volonté politique.
06:39Les usagers, les syndicats...
06:40Le noeud gordien, c'est le politique.
06:41Mais non, ça ne marche jamais.
06:42Bon, je rappelle que crâne d'oeuvre, c'est amical.
06:44Voilà.
06:45Bien sûr.
06:46Oui, oui, non, mais je veux dire, des crânes...
06:49Bien faits, c'est ça que vous vouliez dire.
06:51Bien faits, bien sûr.
06:52Qui nous disent la réforme, ça doit être...
06:53Si on fait des écoles, par exemple, comme le SCP ou Paris-Dauphine,
06:56qu'on recevra à 7h45 pour savoir où on en est justement
07:00dans le boost des mathématiques, notamment auprès des femmes,
07:04où on en est dans les frais de scolarité, ça sera notre entretien.
07:06Oui, quoi ?
07:08Ah non, c'est important.
07:09C'est un bon sujet.
07:10Augmentation de 37% depuis 2017 dans les écoles de commerce.
07:13Parce qu'on peut s'interroger sur l'État.
07:15Est-ce que le contribuable en a pour son argent ?
07:17On peut s'interroger aussi dans les écoles de commerce.
07:19Ah mais ça ne fonctionne pas tout le monde.
07:20Est-ce que l'élève en a pour son argent ?
07:22Eh bien, on lui posera la question.
07:23Ça ne sinkera pas la question.
07:24Quel est ?
07:28Oh !
07:29nic