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  • il y a 3 mois
Ce mercredi 1er octobre, la manière de libérer le salaire net a été abordée par Raphaël Legendre et Emmanuel Lechypre dans leur chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Oui, ceci est votre défi ce matin à tous les deux.
00:02Comment on libère le salaire net ?
00:04Je vous ai fait travailler, j'attends désormais vos propositions, Emmanuel.
00:08Alors, moi, le premier point, c'est d'abord ras-le-bol du débat sur les cotisations sociales.
00:15Il faut les baisser, il faut les monter.
00:16Ça fait 30 ans qu'on n'utilise que le même curseur
00:19et on voit bien que finalement, on est quand même au bout d'un processus.
00:23Et puis, il y a quand même un point sur lequel je voudrais attirer votre attention,
00:25c'est que oui, effectivement, si vous regardez aujourd'hui les salaires nets en France,
00:29ils sont plus bas, que les employeurs français payent plus de cotisations sociales.
00:34Mais la réalité, c'est quoi ?
00:35La réalité, c'est que dans les pays où les cotisations sont plus faibles,
00:39où les salaires sont plus élevés, qu'est-ce qui se passe ?
00:42C'est qu'au final, une partie de la protection sociale,
00:44elle est prise en charge par les salariés eux-mêmes.
00:47Et donc, finalement...
00:48Par leur assurance privée, du coup.
00:49Oui, par leur assurance privée.
00:51C'est ça qui fait qu'au final, les écarts ne sont pas si élevés que ça.
00:55Parce qu'en France, ce que les patrons payent en cotisations sociales,
00:58à l'étranger, ils le payent en salaire plus élevé
01:01pour que leurs salariés aillent payer des cotisations sociales.
01:04Donc, aillent payer leur assurance privée.
01:06Et quand vous regardez d'ailleurs le niveau global des dépenses de santé,
01:09on est plus bas en France qu'en Allemagne, etc.
01:12Alors ça, vous n'aimez pas ?
01:13Donc, moi, je n'aime pas, parce que c'est vraiment la solution...
01:15Mais qu'est-ce que vous aimez ?
01:15La solution classique.
01:17Alors après, il faut être lucide.
01:20C'est possible.
01:21Alors, après, il y a les possibilités fantasmagoriques.
01:24Et puis, il y a la réalité.
01:26Les possibilités fantasmagoriques, c'est de se dire, d'un seul coup,
01:29allez, on va, par exemple, jouer sur tout ce qui contribue à baisser,
01:36par exemple, les dépenses contraintes des ménages,
01:38parce que c'est ça qui compte au final,
01:39mais qui ne relève pas de l'entreprise.
01:41Alors là, on pourrait fantasmer sur une grande politique du logement
01:43qui ferait baisser le coût de l'immobilier, etc.
01:45Mais vous touchez à rien sur le salaire.
01:47Mais sur le salaire, vous pouvez...
01:48Alors si, vous faites plus d'intéressement, plus de participation, etc.
01:51La seule façon, il y a une façon radicale d'y arriver,
01:56mais ça passe d'abord par une augmentation de l'emploi pour tous.
02:00C'est-à-dire que ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'aujourd'hui, en France,
02:02si vous voulez à la fois réduire les déficits et donner plus de salaire net aux gens,
02:06il faut d'abord passer par plus d'emplois pour tous.
02:09C'est la seule façon que le salaire net de chacun augmente.
02:12On pourra réfléchir sur les pistes.
02:14Raphaël ?
02:14Eh bien les amis, moi je ne vais pas nommer Emmanuel Lechypre
02:17ministre du pouvoir d'achat dans le prochain gouvernement,
02:19parce que ce n'est pas lui qui va vous rapporter beaucoup.
02:21Laissez-moi vous dire.
02:22Parce que, alors peut-être qu'il en a ras le bol,
02:24mais il n'y a que trois voies pour augmenter le salaire net.
02:26Il faut être très clair.
02:28Et il n'y a que les vieilles méthodes qui fonctionnent.
02:30C'est soit on baisse les cotisations sociales,
02:33soit on baisse la fiscalité sur le travail,
02:35soit on augmente les salaires aussi derrière.
02:36Mais pour ça, il faut de la croissance et de la productivité
02:39qui est elle-même directement liée au niveau en France
02:42des prélèvements obligatoires,
02:44donc sur les charges sociales qui sont bien plus élevées qu'ailleurs
02:46et sur la fiscalité du travail qui lui aussi est bien plus élevée qu'ailleurs.
02:50Le gros problème en France,
02:53sur cet écart gigantesque entre le salaire brut
02:56et encore plus le super brut que verse,
02:58si on rajoute les cotisations patronales, l'employeur,
03:00est-ce qu'on touche à la fin sur le bulletin de salaire,
03:04la dernière petite ligne, le salaire net,
03:06qui est moitié moindre ?
03:08C'est cet écart béant qu'il faut évidemment réduire entre les deux.
03:12Après, il y a différents voies et moyens.
03:14Parce que la CSG, ça marche bien quand même pour financer la sécu.
03:16Oui, le sujet qui est posé par le contre-budget socialiste notamment
03:20et qui est discuté avec Matignon,
03:21c'est une baisse de la CSG sur les bas salaires entre 1 et 1,4 SMIC.
03:26Ils promettent jusqu'à 900 euros autour du SMIC par an en plus en baissant la CSG.
03:31La CSG, c'est le premier impôt pour financer la sécu.
03:37En cotisation sociale, l'impôt, on est un peu entre les deux.
03:39C'est le meilleur, c'est le plus intelligent.
03:40C'est le meilleur, c'est une base large.
03:42Mais oui, mais oui.
03:44Et la sécu, elle est en déficit de 25 milliards d'euros.
03:47Donc, on n'a pas besoin de réduire.
03:49Par contre, par contre, sur la fiscalité,
03:51on peut baisser effectivement un peu,
03:54et voire même un peu, beaucoup,
03:57les prélèvements obligatoires sur le salaire.
03:59Sauf que pour ça, il faut réduire d'abord et avant tout les dépenses publiques.
04:03Il faut s'occuper de notre déficit.
04:05On sait très bien que l'argent public est quand même dépensé n'importe comment.
04:08Et donc, l'efficacité de notre dépense.
04:11Oui, mais dans le champ des solutions raisonnables et réalistes,
04:15qu'est-ce qui est le plus raisonnable ?
04:16Est-ce qu'on peut envisager qu'on va se mettre d'un seul coup
04:19à beaucoup mieux gérer nos finances publiques ?
04:21Je ne suis pas sûr.
04:22Donc, est-ce que le deal raisonnable qui consisterait...
04:26Moi, c'est ma proposition, c'est de dire
04:27on va en passer par une période d'ajustement difficile,
04:30comme l'ont fait tous les autres.
04:31Et moi, à terme, ce que je propose là, tout de suite,
04:34le vrai choc fiscal, c'est
04:35chute des impôts de production,
04:39forte augmentation de la TVA.
04:40Alors, évidemment, vous allez me dire
04:41« Ah ben non, mais là, vous répondez à l'inverse de la question. »
04:43C'est injuste, M. Lechypre,
04:44parce que la TVA est un impôts injuste.
04:46C'est surtout que, si on veut une augmentation du salaire net,
04:49il n'y a pas de solution rapide
04:51et il n'y a pas de solution qui ne passe pas par un effort.
04:53Donc, le salaire net en hausse de demain,
04:56c'est l'effort sur les 3-4 années qui viennent.
04:58Donc, c'est possible.
04:59Mais faire croire encore une fois qu'il y a une solution magique.
05:01Ah là, Antoine Fouché !
05:02Mais ce qui veut dire que les retraités, là,
05:04vont prendre cher dans notre...
05:04Oui, mais les retraités, il faut qu'ils prennent cher.
05:06C'est plus l'avenir.
05:09Non, mais c'est pour bien comprendre.
05:10On est d'accord.
05:11C'est une proposition proactive.
05:12On ne peut pas dire ça.
05:13Il faut bien comprendre que ce que propose Antoine Fouché,
05:15qui a séduit beaucoup de monde,
05:16de dire « On déplace 100 milliards, en fait, pour les redonner. »
05:19C'est la TVA sociale.
05:21C'est-à-dire qu'il ne faut pas oublier qu'en plus du salaire net,
05:23on a la nécessité de réduire les déficits publics.
05:26Mais ça ne vous plaît pas, le transport sur la TVA sociale ?
05:29C'est la TVA sociale.
05:31C'est un sujet dont on parle depuis 20 ans en France,
05:33qu'on n'a jamais fait,
05:34parce qu'il y a un tir de barrage automatique
05:37en expliquant que la TVA, c'est un impôt injuste
05:40et que ça pèserait sur les ménages les plus modestes,
05:44notamment.
05:44Il n'empêche que la TVA, c'est la taxe la plus large.
05:47Et si vous augmentez d'un point la TVA,
05:48c'est le seul impôt en France qui est en dessous de la moyenne européenne.
05:52Donc, on pourrait ajouter un ou deux points.
05:54D'abord, un, les entreprises prendraient une part de cette hausse sur leur marge,
05:58parce que votre pot de yaourt, si vous les achetez 4,99 euros,
06:02ils ne passeront pas à 5,02 euros.
06:04Il y a le prix psychologique.
06:05Et de deux, il y a une TVA réduite.
06:07Et de trois, effectivement, c'est un impôt qui est un impôt de rente,
06:12de rentabilité.
06:13C'est ce qui permet du rendement.
06:14Pour finir, quand même, d'un mot rapidement sur ce qu'on peut faire
06:18sur la fiscalité du travail, vite.
06:20C'est les exonérations des heures sup, ce qu'on fait déjà.
06:23C'est augmenter la participation et l'intéressement, ça, on en a parlé.
06:26Et puis, on peut aussi alléger l'impôt sur le revenu.
06:28C'est une des pistes qui est éventuellement en réflexion en ce moment à Bercy.
06:32C'est une des pistes qui est éventuellement en réflexion.
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