00:00Face à Emmanuel Lechypre aujourd'hui, c'est Raphaël Lejean.
00:02Le prix Nobel d'économie sera décerné à 11h45.
00:06À qui le donneriez-vous et sur quel sujet, Emmanuel ?
00:10Alors d'abord, Laure, je ne veux pas vous fâcher,
00:13on ne dit pas le prix Nobel d'économie, vous savez.
00:16Mais les économistes, ils sont très susceptibles.
00:18D'abord parce que ça n'était pas dans la liste d'après Nobel,
00:21ça a été créé par la Banque de Suède ensuite.
00:23Alors la grille de lecture, c'est quoi ?
00:24La grille de lecture, c'est qu'ils aiment bien le comité Nobel,
00:27rappeler quand même, et c'est juste, que l'économie,
00:31c'est avant tout une boîte à outils avec des théories
00:34qui ont souvent été élaborées, des grandes avancées de la pensée économique.
00:38En fait, ça résulte finalement de crises qu'il a fallu traiter
00:41et des réponses apportées par les économistes.
00:43Donc, c'est bien parce que c'est contraire à cette idée
00:46que défend notamment Raphaël.
00:49Vous savez, les gens qui ont un camp idéologique.
00:51– Attends, il n'a rien dit.
00:52– Ça y est, ça commence.
00:53– Non mais parce qu'il faut que tu as pas petit.
00:54– Il n'a pas ouvert la bouche.
00:55– Non mais la réalité, c'est que ça montre quoi ?
00:56– J'attends vos noms.
00:57– Entre les gens qui vous disent que les solutions aux problèmes économiques,
01:00c'est toujours soit plus de réglementation, plus de dépenses publiques
01:04et que ceux qui vous disent que mais non, la solution,
01:07c'est toujours moins de dépenses publiques, moins de fonctionnaires,
01:09moins d'impôts, etc.
01:10La réalité, c'est qu'en fonction des problèmes, voilà.
01:13Donc ça, c'est le premier point.
01:14Donc ça, c'est toujours une grille de lecture qu'a le Nobel.
01:17Essayer de répondre à des problématiques de l'époque.
01:19Après, il y a une deuxième grille de lecture qu'il faut avoir,
01:22c'est que les prix Nobel, en fait, ils n'obtiennent pas leurs prix comme ça.
01:27C'est-à-dire que c'est souvent aussi des gens qui ont obtenu d'autres récompenses.
01:31C'est la consécration d'un parcours, être lauréat du prix Nobel d'économie, entre guillemets.
01:37Et donc, si vous croisez tout ça, moi, la thématique,
01:42il y a trois thématiques qui sont intéressantes, de mon point de vue, aujourd'hui,
01:46et sur lesquelles on a besoin de contributions nouvelles.
01:48C'est bien évidemment l'intelligence artificielle.
01:51Ça, c'est certain.
01:53On a aussi quand même besoin de choses, peut-être, sur le protectionnisme,
01:57le commerce international.
02:00Mais c'est vrai que l'IA, c'est quand même le thème qui remporte tous les suffrages.
02:04Et là, si on croise un petit peu qui sont les personnalités influentes aujourd'hui
02:10et qui sont finalement ceux qui mériteraient d'être élus,
02:14moi, il y en a une qui retire mon attention parce qu'elle a déjà eu quelques prix,
02:18parce que c'est une femme et qu'il n'y a eu que trois femmes qui ont obtenu ce prix,
02:23parce que c'est une des personnalités les plus influentes aujourd'hui du monde de la tech.
02:28C'est Suzanne Haiti, qui est une économiste américaine,
02:30qui est à Stanford, qui travaille avec toutes les grandes boîtes de la Silicon Valley
02:35et qui est une spécialiste, en fait, de tout ce qui est data, IA, etc.
02:40Donc, une femme spécialiste de l'IA.
02:44Il y a deux thèmes qui vont écraser le Nobel d'économie cette année.
02:47C'est effectivement soit l'IA, soit les inégalités.
02:50Alors, on est quand même sur les deux facettes d'une même médaille,
02:54qui est comment on produit de la richesse et de l'autre, comment on le redistribue.
02:57Alors, moi, je vais vous dire qui, je ne veux pas, qui on a trop entendu sur toutes les ans,
03:03notamment en France, mais qui sont, une fois de plus, cités pour le Nobel d'économie.
03:08C'est Thomas Piketty et Gabriel Zuckman.
03:10C'est deux chercheurs qui font énormément de politique, et notamment en France.
03:17Alors, il y a d'un côté des recherches, effectivement, extrêmement intéressantes, fouillées, denses.
03:22Mais ils ne sont pas dans les nommés, dans les pressentifs.
03:26On en parle quand même, si, pour les travaux sur les inégalités.
03:31Pour être tout à fait honnête, s'il fallait récompenser un Français sur ce thème-là,
03:35ce serait plutôt Emmanuel Seize.
03:36Il y a Emmanuel Seize aussi, qui est dans la liste, effectivement, que les autres.
03:42Mais peut-être que ce serait restreint, ça pourrait être lui,
03:44ça pourrait être Seize et Zuckman, ça pourrait être Seize, Zuckman et Piketty,
03:49mais ce serait un message très fort envoyé.
03:51Oui, exactement.
03:52Après, il y a aussi la notoriété de Zuckman, qui fait que ça rebute un peu le Nobel d'économie,
03:55qui aime bien sortir aussi des personnalités un peu moins médiatiques.
03:59Donc ça, pour vous, c'est bon ?
04:00En tout cas, les inégalités, on en a beaucoup parlé,
04:05enfin, ils ont beaucoup été salués par le comité.
04:08Esther Duflo, en 2019, qui avait des travaux remarquables.
04:12L'année dernière, c'était assez mauglu, Johnson et Robinson,
04:15qui avaient également travaillé sur le sujet.
04:16Donc moi, je mise, comme Emmanuel, sur l'intelligence artificielle.
04:22Par contre, moi, il y a un professeur qui m'intéresse énormément.
04:26Il est à Stanford, il a donné des cours au MIT.
04:28Il a un nom parfaitement imprononçable.
04:31C'est Eric Brynjolfsson.
04:34Et c'est un bon argument pour l'avoir.
04:38qui, lui, travaille au centre de recherche de Stanford pour une IA centrée sur l'être humain.
04:45C'est évidemment une des thématiques majeures pour les années à venir.
04:50D'ailleurs, comme les derniers prix ont souvent été attribués à plusieurs personnes,
04:54on pourrait penser qu'effectivement, pourquoi pas avoir à la fois Eric Brynjolfsson et puis Malauréat.
05:02Et là, ce serait le grand triomphe quand même de Stanford.
05:05Voilà, c'est aussi ça qu'il faut dire.
05:06On ne voit pas comment ça pourrait échapper à des facs américaines, encore une fois.
05:10Et bon, franchement, sur l'IA, Stanford, aujourd'hui, c'est quand même ce qui se fait de mieux au monde.
05:15Ce serait une petite revanche sur Harvard et le MIT.
05:18Rendez-vous à 11h45 pour le résultat.
05:20On verra si vous avez été bon ce matin en prospective.
05:23Attends, attends, attends, attends.
05:25Le débat qu'on vient d'avoir, ce n'est pas des pronostics.
05:29Le débat qu'on vient d'avoir, c'est qui ?
05:31On souligne.
05:34Qui serait le Nobel de nos rêves et qui serait le Nobel de nos pires cauchemars ?
05:39Mais ce n'est pas un pronostic.
05:41À demain Emmanuel Lechiff, je vous jure que je ne vous en reparlerai pas.
05:44Mais bien sûr, on en reparlera avec plaisir.
05:47C'est toujours un grand moment de l'année.
05:49Demain, avec Jean-Marc Daniel.
