00:00Raphaël, la partie recette du projet de budget de la sécurité sociale a été adoptée par une majorité députée samedi.
00:06Sébastien Lecornu est-il en train de réussir là où Michel Barnier et François Bayrou ont échoué ?
00:10Alors la messe n'est pas dite mais le premier saut de haie est réussi pour le nouveau Premier ministre.
00:16Pour la première fois depuis la dissolution, un texte budgétaire a été voté à l'Assemblée 149.3.
00:24Et si beaucoup estiment qu'il ne s'agit là que d'un répit, le normand est peut-être bien en place de gagner.
00:31Son pari c'est peut-être bien à gauche en réalité que se joue la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:36Alors quand on regarde qui a voté quoi, qu'est-ce que ça nous dit ?
00:39Alors l'EPS a voté pour, largement, sans frondeur, il y avait une crainte.
00:44Les communistes et les écologistes se sont abtenus, à droite idem, seuls les deux extrêmes ont voté contre.
00:51Résultat, un arc s'est dessiné, discret mais réel, qui va de renaissance au PS en passant par le modem.
01:01Elliot, un embryon de majorité alternative que Jean-René Cazeneuve, l'ancien rapporteur général du budget,
01:07a joliment baptisé le bloc de la raison.
01:10Alors vu le déluge fiscal quand même qu'on a eu à l'Assemblée, on n'ira pas jusque là.
01:16Mais cet axe sera quand même intéressant à suivre pour la suite du débat.
01:22Il est bien issu du travail de Sébastien Lecornu, qui traite beaucoup plus que ses prédécesseurs, les leaders de l'opposition.
01:30Il les reçoit beaucoup, il les écoute.
01:32Et avec une petite dose de stratégie, comme il l'a fait en liant la suspension de la réforme des retraites
01:38au vote de la première partie sur le budget de la Sécu, on voit que pour l'instant, ça tient, ça tient.
01:46Mais la grande question derrière, c'est ça tient à quel prix ?
01:49Alors on aura le gros morceau, c'est mercredi, ça sera là que sera discutée la suspension de la réforme borne.
01:55Je dis gros morceau parce que 3 milliards quand même.
01:56Oui, et c'est loin d'être le seul prix à payer.
02:01Toutes les économies, c'est bien simple, toutes les économies qui étaient prévues dans la partie de la Sécu,
02:08la première partie, ont été retoquées.
02:11Comme le versement des petites sommes pour les passages, c'est le dentiste par exemple.
02:15Ou pour des soins, zéro effort, mais toujours plus de taxes.
02:20Par contre, avec des hausses importantes comme l'augmentation de la CSG sur les revenus du patrimoine,
02:26les revenus fonciers, les produits de placement, c'est 2,7 milliards d'euros supplémentaires
02:33pour financer la suspension de la réforme des retraites.
02:39Et comme il y a même, avec ces 3 milliards de recettes supplémentaires,
02:41on a un déficit de la Sécu qui lui déjà dérape de 3 milliards de plus.
02:46Le déficit devait être de 17,5 milliards, il est passé à 20,6 milliards d'euros
02:52à la fin de l'examen de la première partie, selon le rapporteur général Thibaut Bazin.
02:58Alors, on pourrait croire que 3 milliards de décalage pour le prix de la stabilité politique,
03:04c'est un coût raisonnable.
03:06Sauf que reste à voir comment va se passer l'examen de la deuxième partie,
03:09effectivement à partir de mercredi, la partie sur les dépenses.
03:13C'est 730 milliards d'euros, les dépenses de sécurité sociale.
03:18C'est le gros morceau, et je peux vous dire que d'autres sacrifices coûteux sont à venir,
03:23comme l'abandon du gel des pensions et des minima sociaux, par exemple.
03:27Donc, voilà, en conclusion, je dirais qu'en politique, c'est comme en athlétisme.
03:32Le plus dur, ce n'est pas de sauter la première huée, c'est d'arriver entier à la dernière.
03:36Sachant que personne ne veut faire des économies, on sera avec les radiologues,
03:39et ce sera dans le journal de 8h. Ils ne veulent pas, évidemment, qu'on touche au prix des consultations.
03:44Ils sont en grève aujourd'hui. Nous expliquerons pourquoi dans le journal de 8h.