00:00Bonjour, vous n'étiez pas là tous les deux hier, mais hier on regardait la Chine comme un modèle de vertu sur les questions de transition verte ou de commerce international.
00:06C'était le débat d'hier. C'est pour ça que vous n'étiez pas là, je ne sais pas.
00:10Mais ce matin, il va falloir choisir entre Mélanie ou Sanchez. Sur quel modèle doit prendre exemple la France ?
00:17Eh bien, écoutez, ce qui est très intéressant et les leçons qu'on peut tirer des réussites de Mme Mélanie, très à droite, et de M. Sanchez, très à gauche,
00:27c'est qu'en fait, ce n'est pas une question de philosophie, ce n'est pas une question de théorie, la politique économique qui marche.
00:34La politique économique qui marche, c'est celle dont votre pays a besoin au moment où vous la mettez en place.
00:40Regardez Mme Mélanie. Mme Mélanie, elle a réussi à mettre en place un cercle vertueux assez intéressant.
00:46Elle a baissé les dépenses publiques et notamment les dépenses publiques inefficaces.
00:51Elle a taillé dans les surprimes qui étaient attribuées pour la rénovation énergétique notamment.
00:55Elle a taillé aussi dans les dépenses des ministères.
00:59Elle a durci les conditions de départ à la retraite.
01:02Elle a baissé les impôts.
01:04Et donc, du coup, entre l'âge de la retraite, les baisses d'impôts,
01:08elle a quand même créé un million d'emplois en trois ans.
01:12Du coup, tout ça fabrique des rentrées fiscales.
01:15L'évolution, mesdames et messieurs, du déficit public italien,
01:18c'est 7,2% de déficit public en 2023.
01:22On était déjà passé en 2024 à 3,4, un déficit divisé par 2.
01:28À l'autre bout, vous avez le très à gauche, M. Sanchez.
01:32Alors lui, qu'est-ce qu'il a fait ?
01:34Il a aussi son cercle vertueux.
01:36C'est ça qui est absolument incroyable.
01:38Il a développé, par exemple, les énergies renouvelables massivement.
01:40Il a fait baisser de 50% la facture d'électricité des Espagnols.
01:44Il a fortement augmenté le SMIC, ce qui a dopé la consommation.
01:48Mais avec un coût du travail toujours efficace,
01:52il a attiré les investissements étrangers.
01:54Résultat, création d'emplois massifs.
01:56L'Espagne, le pays le plus dynamique de tous les grands pays occidentaux.
02:00Les déficits publics espagnols, allez, 6,6% du PIB en 2021.
02:05On sera à moins de 3% cette année.
02:07Donc là, le saut...
02:07Cet homme n'a aucune valeur.
02:08Cet homme refuse de trancher.
02:10En fait, ce que je vous dis, c'est que j'en ai ras-le-bol de la gauche
02:14qui propose toujours les mêmes solutions.
02:16Plus de fonctionnaires, plus d'impôts, plus de taxation des riches, etc.
02:20Et j'en ai ras-le-bol des libéraux qui vous disent que,
02:22quel que soit le problème, la solution, c'est de réduire les dépenses publiques,
02:26le nombre de fonctionnaires, les réglementations, etc.
02:28Non, la réalité, c'est que la bonne politique économique,
02:31c'est celle dont vous avez besoin au bon moment.
02:32Et ces deux dirigeants-là, ils ont su aller au-delà de leur philosophie
02:36pour prendre des mesures...
02:36Mais là, vous avez pris que l'économie, vous avez parlé de tout ce qui est à côté.
02:39Alors, ces deux dirigeants, ils ont aussi complètement trahi
02:42ce qu'ils avaient dit pour la conquête du pouvoir.
02:43Mais c'est vrai que la conquête et l'exercice du pouvoir
02:45sont deux exercices bien différents.
02:49Mélonie, qui en Italie était profondément anti-européenne
02:52pour la conquête du pouvoir, s'est jetée dans les bras de la Commission.
02:55Elle a bien fait, elle a reçu 240 milliards d'euros du plan Renew Europe.
02:59C'est quand même ça qui a porté beaucoup la croissance
03:00et lui a permis de rétablir les déficits.
03:03Mais elle a raison de le faire.
03:05Évidemment, l'Europe est la solution.
03:07Mais enfin, on a quand même beaucoup aidé à ce que l'Italie aille beaucoup mieux.
03:11Une grosse différence entre l'Italie et la France,
03:13c'est que ce n'est pas Mélonie non plus qui décide de la politique économique.
03:16Contrairement à nous, où c'est Bercy qui quand même tient la main énormément
03:21sur les décisions de politique publique.
03:23En Italie, c'est les grands industriels du nord de l'Italie
03:26qui expliquent à Rome ce qu'il faut faire.
03:28Et donc, effectivement, elle n'a pas trop fait de bêtises.
03:31Maintenant, sur l'utilisation de l'argent européen,
03:33quand on fait des crédits d'impôt de 130 euros pour faire de la rénovation de sa maison,
03:37c'est-à-dire qu'on gagne du fric en repeignant ses murs,
03:39on peut laisser désirer.
03:40Et nous, Européens, on aurait peut-être des choses à dire.
03:42Quant à Pedro Sanchez, on a un socialiste qui, effectivement,
03:45fait des miracles au niveau de la croissance.
03:48C'est la plus grosse croissance de l'Europe, Pedro Sanchez.
03:51Donc, bravo, effectivement.
03:53Comme quoi, on peut faire de la politique autrement
03:55que simplement en augmentant les impôts et les dépenses indéfiniment.
03:58sauf que l'Espagne part d'un point de départ
04:01qui n'a rien à voir avec celui de la France.
04:03Bien sûr qu'on peut augmenter le SMIC en Espagne
04:05quand il est 30 ou 40% inférieur à celui de la France.
04:08Quand le coût du travail est de 30 ou 40% inférieur à celui de la France,
04:12on n'est pas du tout dans la même situation.
04:15Ce qu'il faut en France, c'est être lucide
04:18et on est quand même le pays le plus collectiviste de l'Union européenne
04:22avec un taux de dépense publique de plus de 50%.
04:24Il n'y en a pas un qui tranchait.
04:25Ou les deux c'est nul, ou les deux c'est bien.
04:27Un tout petit peu plus de libéralisme.
04:29Là-dessus, on est d'accord.
04:30Et moins d'État.
04:31Et très clairement, aujourd'hui,
04:33le remède qu'il faut à la France,
04:35c'est la méthode Mélanie.
04:36Mais parce que ça correspond à la situation de la France d'aujourd'hui.
04:39Et c'est ça qui, encore une fois, doit être bien compris.
04:42C'est que la hausse du SMIC,
04:45ce n'est pas forcément toujours négatif,
04:47ce n'est pas toujours destructeur de compétitivité
04:50comme on l'entend dans les rangs de la droite, etc.
04:52Quand vous avez eu...
04:53Parce que c'est ça aussi qui est intéressant.
04:55Il prend un pays, Pedro Sanchez,
04:58qui a déjà fait les réformes
05:00dont, à l'époque, l'Espagne avait besoin
05:02pour, effectivement, redresser sa compétitivité.
05:04Regardez le solde commercial espagnol
05:06qui s'est quand même considérablement redressé.
05:08Donc, c'est du pragmatisme de dire
05:10oui, je peux me permettre d'augmenter le SMIC.
05:13Ça ne nuira pas à la compétitivité de mon pays.
05:15C'est pas idéologique, c'est pragmatique.
05:18Et ça, moi, c'est ça que je souligne.
05:19Et puis, en plus, quand même, la vertu,
05:21dans les deux cas, d'une certaine forme de stabilité.
05:23C'est-à-dire que Mme Méloni
05:25a ramené de la stabilité en Italie.
05:27Mais vous n'avez donc aucune valeur, je recommence.
05:29C'est pas ça, c'est que quand en France,
05:31vous voyez les premiers ministres
05:33qui valcent les uns après les autres
05:34et qu'on a un enchaînement de mesures,
05:36de propositions plus démagogiques les unes que les autres,
05:39on se dit que finalement, on n'a rien compris.
05:41Vous voyez bien que cet homme-là
05:41n'a aucune colonne vertébrale idéologique.
05:43– Surtout pas !
05:45– L'économie, c'est des boîtes.
05:45– Les politiques économiques, c'est des boîtes.
05:47– De Méloni à Pedro Sanchez, c'est des boîtes.
05:49– Choisis ton camp, camarade, à un moment.
05:50– Non, justement, les politiques économiques,
05:52c'est des boîtes à outils.
05:54Il faut piocher dedans pour voir
05:55quelle est la situation de votre pays.
05:57Et en fonction de ça, vous adaptez les bons remèdes.
05:59– Il faut être lucide.
06:01Et on est d'accord qu'en France,
06:02c'est bien l'étatisme en France
06:04qui nous fait du mal
06:05et qu'on a besoin d'un tout petit peu plus
06:07de libérer l'économie.
06:08Ce qu'on a besoin, c'est plus du Méloni
06:10que du Pedro Sanchez en France.
06:12Je vous le concède.
06:13– Bien !
06:14Jean-Marc Daniel me manque un peu.
06:15Mais bon, je le retrouverai la semaine prochaine.
06:16– Non, mais les débats d'hier…
06:17– C'est très désagréable pour moi.
06:20– Mais c'est parce que lui, il est trange, vous voyez.
06:21Il ne dit pas…
06:22– Non, mais il délire aussi.
06:24Il délire aussi, parfois.
06:25– Ne dites pas de mal de Jean-Marc.
06:27– Mais je le dirai en face.
06:28– D'accord, vous avez donc pas peur.
06:30– Allez.