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  • il y a 2 jours
Ce vendredi 26 septembre, Raphaël Legendre et Emmanuel Lechypre comparent les politiques économiques de l'Italie et de l'Espagne, dans leur chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Bonjour, vous n'étiez pas là tous les deux hier, mais hier on regardait la Chine comme un modèle de vertu sur les questions de transition verte ou de commerce international.
00:06C'était le débat d'hier. C'est pour ça que vous n'étiez pas là, je ne sais pas.
00:10Mais ce matin, il va falloir choisir entre Mélanie ou Sanchez. Sur quel modèle doit prendre exemple la France ?
00:17Eh bien, écoutez, ce qui est très intéressant et les leçons qu'on peut tirer des réussites de Mme Mélanie, très à droite, et de M. Sanchez, très à gauche,
00:27c'est qu'en fait, ce n'est pas une question de philosophie, ce n'est pas une question de théorie, la politique économique qui marche.
00:34La politique économique qui marche, c'est celle dont votre pays a besoin au moment où vous la mettez en place.
00:40Regardez Mme Mélanie. Mme Mélanie, elle a réussi à mettre en place un cercle vertueux assez intéressant.
00:46Elle a baissé les dépenses publiques et notamment les dépenses publiques inefficaces.
00:51Elle a taillé dans les surprimes qui étaient attribuées pour la rénovation énergétique notamment.
00:55Elle a taillé aussi dans les dépenses des ministères.
00:59Elle a durci les conditions de départ à la retraite.
01:02Elle a baissé les impôts.
01:04Et donc, du coup, entre l'âge de la retraite, les baisses d'impôts,
01:08elle a quand même créé un million d'emplois en trois ans.
01:12Du coup, tout ça fabrique des rentrées fiscales.
01:15L'évolution, mesdames et messieurs, du déficit public italien,
01:18c'est 7,2% de déficit public en 2023.
01:22On était déjà passé en 2024 à 3,4, un déficit divisé par 2.
01:28À l'autre bout, vous avez le très à gauche, M. Sanchez.
01:32Alors lui, qu'est-ce qu'il a fait ?
01:34Il a aussi son cercle vertueux.
01:36C'est ça qui est absolument incroyable.
01:38Il a développé, par exemple, les énergies renouvelables massivement.
01:40Il a fait baisser de 50% la facture d'électricité des Espagnols.
01:44Il a fortement augmenté le SMIC, ce qui a dopé la consommation.
01:48Mais avec un coût du travail toujours efficace,
01:52il a attiré les investissements étrangers.
01:54Résultat, création d'emplois massifs.
01:56L'Espagne, le pays le plus dynamique de tous les grands pays occidentaux.
02:00Les déficits publics espagnols, allez, 6,6% du PIB en 2021.
02:05On sera à moins de 3% cette année.
02:07Donc là, le saut...
02:07Cet homme n'a aucune valeur.
02:08Cet homme refuse de trancher.
02:10En fait, ce que je vous dis, c'est que j'en ai ras-le-bol de la gauche
02:14qui propose toujours les mêmes solutions.
02:16Plus de fonctionnaires, plus d'impôts, plus de taxation des riches, etc.
02:20Et j'en ai ras-le-bol des libéraux qui vous disent que,
02:22quel que soit le problème, la solution, c'est de réduire les dépenses publiques,
02:26le nombre de fonctionnaires, les réglementations, etc.
02:28Non, la réalité, c'est que la bonne politique économique,
02:31c'est celle dont vous avez besoin au bon moment.
02:32Et ces deux dirigeants-là, ils ont su aller au-delà de leur philosophie
02:36pour prendre des mesures...
02:36Mais là, vous avez pris que l'économie, vous avez parlé de tout ce qui est à côté.
02:39Alors, ces deux dirigeants, ils ont aussi complètement trahi
02:42ce qu'ils avaient dit pour la conquête du pouvoir.
02:43Mais c'est vrai que la conquête et l'exercice du pouvoir
02:45sont deux exercices bien différents.
02:49Mélonie, qui en Italie était profondément anti-européenne
02:52pour la conquête du pouvoir, s'est jetée dans les bras de la Commission.
02:55Elle a bien fait, elle a reçu 240 milliards d'euros du plan Renew Europe.
02:59C'est quand même ça qui a porté beaucoup la croissance
03:00et lui a permis de rétablir les déficits.
03:03Mais elle a raison de le faire.
03:05Évidemment, l'Europe est la solution.
03:07Mais enfin, on a quand même beaucoup aidé à ce que l'Italie aille beaucoup mieux.
03:11Une grosse différence entre l'Italie et la France,
03:13c'est que ce n'est pas Mélonie non plus qui décide de la politique économique.
03:16Contrairement à nous, où c'est Bercy qui quand même tient la main énormément
03:21sur les décisions de politique publique.
03:23En Italie, c'est les grands industriels du nord de l'Italie
03:26qui expliquent à Rome ce qu'il faut faire.
03:28Et donc, effectivement, elle n'a pas trop fait de bêtises.
03:31Maintenant, sur l'utilisation de l'argent européen,
03:33quand on fait des crédits d'impôt de 130 euros pour faire de la rénovation de sa maison,
03:37c'est-à-dire qu'on gagne du fric en repeignant ses murs,
03:39on peut laisser désirer.
03:40Et nous, Européens, on aurait peut-être des choses à dire.
03:42Quant à Pedro Sanchez, on a un socialiste qui, effectivement,
03:45fait des miracles au niveau de la croissance.
03:48C'est la plus grosse croissance de l'Europe, Pedro Sanchez.
03:51Donc, bravo, effectivement.
03:53Comme quoi, on peut faire de la politique autrement
03:55que simplement en augmentant les impôts et les dépenses indéfiniment.
03:58sauf que l'Espagne part d'un point de départ
04:01qui n'a rien à voir avec celui de la France.
04:03Bien sûr qu'on peut augmenter le SMIC en Espagne
04:05quand il est 30 ou 40% inférieur à celui de la France.
04:08Quand le coût du travail est de 30 ou 40% inférieur à celui de la France,
04:12on n'est pas du tout dans la même situation.
04:15Ce qu'il faut en France, c'est être lucide
04:18et on est quand même le pays le plus collectiviste de l'Union européenne
04:22avec un taux de dépense publique de plus de 50%.
04:24Il n'y en a pas un qui tranchait.
04:25Ou les deux c'est nul, ou les deux c'est bien.
04:27Un tout petit peu plus de libéralisme.
04:29Là-dessus, on est d'accord.
04:30Et moins d'État.
04:31Et très clairement, aujourd'hui,
04:33le remède qu'il faut à la France,
04:35c'est la méthode Mélanie.
04:36Mais parce que ça correspond à la situation de la France d'aujourd'hui.
04:39Et c'est ça qui, encore une fois, doit être bien compris.
04:42C'est que la hausse du SMIC,
04:45ce n'est pas forcément toujours négatif,
04:47ce n'est pas toujours destructeur de compétitivité
04:50comme on l'entend dans les rangs de la droite, etc.
04:52Quand vous avez eu...
04:53Parce que c'est ça aussi qui est intéressant.
04:55Il prend un pays, Pedro Sanchez,
04:58qui a déjà fait les réformes
05:00dont, à l'époque, l'Espagne avait besoin
05:02pour, effectivement, redresser sa compétitivité.
05:04Regardez le solde commercial espagnol
05:06qui s'est quand même considérablement redressé.
05:08Donc, c'est du pragmatisme de dire
05:10oui, je peux me permettre d'augmenter le SMIC.
05:13Ça ne nuira pas à la compétitivité de mon pays.
05:15C'est pas idéologique, c'est pragmatique.
05:18Et ça, moi, c'est ça que je souligne.
05:19Et puis, en plus, quand même, la vertu,
05:21dans les deux cas, d'une certaine forme de stabilité.
05:23C'est-à-dire que Mme Méloni
05:25a ramené de la stabilité en Italie.
05:27Mais vous n'avez donc aucune valeur, je recommence.
05:29C'est pas ça, c'est que quand en France,
05:31vous voyez les premiers ministres
05:33qui valcent les uns après les autres
05:34et qu'on a un enchaînement de mesures,
05:36de propositions plus démagogiques les unes que les autres,
05:39on se dit que finalement, on n'a rien compris.
05:41Vous voyez bien que cet homme-là
05:41n'a aucune colonne vertébrale idéologique.
05:43– Surtout pas !
05:45– L'économie, c'est des boîtes.
05:45– Les politiques économiques, c'est des boîtes.
05:47– De Méloni à Pedro Sanchez, c'est des boîtes.
05:49– Choisis ton camp, camarade, à un moment.
05:50– Non, justement, les politiques économiques,
05:52c'est des boîtes à outils.
05:54Il faut piocher dedans pour voir
05:55quelle est la situation de votre pays.
05:57Et en fonction de ça, vous adaptez les bons remèdes.
05:59– Il faut être lucide.
06:01Et on est d'accord qu'en France,
06:02c'est bien l'étatisme en France
06:04qui nous fait du mal
06:05et qu'on a besoin d'un tout petit peu plus
06:07de libérer l'économie.
06:08Ce qu'on a besoin, c'est plus du Méloni
06:10que du Pedro Sanchez en France.
06:12Je vous le concède.
06:13– Bien !
06:14Jean-Marc Daniel me manque un peu.
06:15Mais bon, je le retrouverai la semaine prochaine.
06:16– Non, mais les débats d'hier…
06:17– C'est très désagréable pour moi.
06:20– Mais c'est parce que lui, il est trange, vous voyez.
06:21Il ne dit pas…
06:22– Non, mais il délire aussi.
06:24Il délire aussi, parfois.
06:25– Ne dites pas de mal de Jean-Marc.
06:27– Mais je le dirai en face.
06:28– D'accord, vous avez donc pas peur.
06:30– Allez.

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