Passer au player
Passer au contenu principal
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Favori
Partager
Plus
Ajouter à la playlist
Signaler
LEX INSIDE - Lutte anticorruption : quel cadre ?
B SMART
Suivre
il y a 2 jours
Mercredi 12 novembre 2025, retrouvez Alexandre Job (Chief Compliance Officer, Total), Isabelle Jégouzo (Directrice, Agence française anticorruption - AFA) et Emmanuel Moyne (Associé, Bougartchev Moyne) dans LEX INSIDE, une émission présentée par Arnaud Dumourier.
Catégorie
🗞
News
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Alors, on va rentrer tout de suite dans le cœur du sujet.
00:13
On va poser le cadre juridique, venir un peu sur le contexte de cette lutte anticorruption.
00:19
Et je vais commencer avec vous, Isabelle Gégouzo, pour rappeler un peu le cadre juridique.
00:25
Pouvez-vous nous rappeler le contexte du cadre juridique sur la lutte anticorruption et qui a mené à la création de l'AFA, notamment ?
00:33
Alors, l'AFA va bientôt fêter ses dix ans, l'année prochaine.
00:36
Et elle a été créée par une loi du 9 décembre 2016, qui est la loi Sapin 2, qu'on appelle régulièrement la loi Sapin 2.
00:43
Alors, c'est une loi de protection, en fait. C'est une loi de protection des entreprises françaises.
00:48
Elle a été prise dans un cadre où un certain nombre d'entreprises, on se souvient par exemple de l'affaire Alstom,
00:55
et puis on avait l'affaire Airbus, qui faisait l'objet de poursuites extraterritoriales, de poursuites aux États-Unis.
01:05
Et notamment dans l'affaire Alstom, on avait des risques importants, on a eu des risques importants même,
01:10
qui se sont concrétisés de déstabilisation de l'entreprise.
01:12
Et donc, pour protéger les entreprises françaises, le législateur, en 2016, a créé l'Agence française anticorruption,
01:22
dont la mission est d'aider, et j'insiste sur le terme aider, parce qu'il est extrêmement important,
01:28
les entités publiques et privées, nous avons une compétence dans le secteur public et dans le secteur économique,
01:33
à prévenir et détecter les atteintes à la probité.
01:37
Alors, on reviendra sur ce que sont les atteintes à la probité,
01:39
mais en fait, la loi crée un régime qui est à la fois un régime préventif et un régime curatif.
01:50
Le régime préventif, notamment pour les entreprises,
01:53
c'est aussi vrai pour les administrations dans un cadre un peu différent,
01:55
mais pour les entreprises, les grandes entreprises,
01:58
celles qui ont plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires et plus de 500 salariés,
02:04
ont l'obligation de mettre en place un dispositif anticorruption,
02:08
qui est décrit par la loi,
02:10
et ce dispositif va en fait les aider à prévenir et détecter l'effet de corruption
02:16
s'ils interviennent dans leur sein,
02:19
et aussi à se prémunir contre des poursuites,
02:23
parce que si elles sont poursuivies, les entreprises pourront dire
02:25
« j'ai fait tout ce qu'il faut ».
02:27
Et puis, la loi a aussi un volet curatif,
02:30
elle importe en droit français un système qui est en fait un système américain,
02:35
qui est le système de la possibilité pour les entreprises,
02:42
uniquement pour les personnes morales,
02:43
de transiger avec le parquet pour éviter la poursuite
02:48
et éventuellement le procès et la condamnation.
02:52
Avec la Cégip ?
02:53
Avec la Cégip, c'est ce qu'on appelle les conventions judiciaires d'intérêt public.
02:58
Les entreprises vont de ce fait, éventuellement,
03:00
enfin si elles se mettent d'accord avec le procureur,
03:03
payer une amende qui peut être très très importante,
03:05
dans le cas d'Airbus, elle a été plus de 3 milliards d'euros,
03:10
et se soumettre à un programme de mise en conformité anticorruption,
03:15
pour éviter que les faits ne se répètent,
03:18
qui est surveillé par l'Agence française anticorruption.
03:20
Donc c'est un système qui existait aux Etats-Unis,
03:22
qui n'existait pas en France,
03:24
et du fait que la France l'ait créé dans son ordre juridique,
03:27
les entreprises vont pouvoir bénéficier de ce système,
03:30
c'est-à-dire éviter le procès et la condamnation,
03:33
en France,
03:34
et de ce fait, un certain nombre de poursuites
03:36
qui avaient eu lieu aux Etats-Unis,
03:38
c'était le cas d'Airbus,
03:39
qui avait commencé à être poursuivi aux Etats-Unis,
03:42
a été poursuivi en France,
03:43
et donc tout est resté dans le cadre du droit français,
03:48
ce qui est clairement un enjeu de souveraineté,
03:51
et pour les entreprises aussi,
03:53
un enjeu de sécurité des affaires.
03:57
Bien sûr.
03:57
Donc l'idée, c'était de se mettre au niveau des standards internationaux.
04:00
L'idée, c'était de se protéger,
04:01
et ça a très bien fonctionné.
04:03
Emmanuel, votre regard sur ce cadre juridique
04:06
qui s'est construit depuis la loi Sapin 2 ?
04:09
Je crois que le cadre juridique,
04:10
il a commencé à se construire avant la loi Sapin 2,
04:12
quand on parle de lutte contre la corruption,
04:14
on commence par aller chercher le code pénal.
04:17
La corruption est quand même une infraction pénale,
04:19
et toutes les atteintes à la probabilité
04:20
sont des infractions pénales.
04:22
On a en France une série d'infractions dans le code pénal,
04:25
on a la responsabilité pénale des personnes morales,
04:28
ce qu'on ne connaît pas dans tous les pays du monde,
04:29
ce qui est un sujet.
04:31
Et on a ce nouveau référentiel anticorruption en français
04:34
avec l'adoption de la loi Sapin 2,
04:35
qui est venu ajouter à tout ceci,
04:37
et comme madame la directrice vient le dire,
04:40
a porté effectivement un cadre
04:41
qui, je pense, était nécessaire aux entreprises
04:45
et qui a notamment permis l'arrivée dans le droit français
04:48
de la Convention judiciaire de l'intérêt public.
04:51
Je trouve qu'aujourd'hui,
04:52
le cadre, le référentiel anticorruption français
04:55
est bien reçu,
04:58
bien intégré par les entreprises,
05:01
qui, à mon sens, en tout cas,
05:02
ce qu'on voit, nous,
05:05
chez Bougarchev, Moines Associés,
05:06
c'est que les gens s'approprient ce référentiel anticorruption français.
05:11
Et il est à ce point intégré
05:12
que, je dirais aujourd'hui,
05:14
que la France est vraiment en pointe
05:17
dans la lutte contre la corruption au niveau mondial.
05:20
Trois réflexions à ce sujet.
05:22
La première, c'est que quand on évoque
05:24
la Convention judiciaire d'intérêt public,
05:26
on a conclu plus de conventions judiciaires d'intérêt public
05:29
en France que de deferred prosecution agreements
05:32
au Royaume-Uni,
05:33
alors que le UK Bribery Act
05:35
est antérieur à la loi Sapin 2.
05:37
Je pense qu'il faut le souligner.
05:39
On a...
05:41
Le PNF a conclu 27 CIGIP,
05:43
dont...
05:46
une part importante en matière de corruption.
05:51
Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
05:52
C'est 4,185 milliards
05:54
de conventions judiciaires d'intérêt public,
05:57
dont 2,7 milliards pour des faits de corruption,
06:00
contre, au Royaume-Uni,
06:02
11 deferred prosecution agreements
06:04
sur la période 2018-2025,
06:07
et moins de la moitié
06:08
de sanctions financières prononcées.
06:12
Donc ça veut dire que c'est un système
06:13
qui marche bien chez nous ?
06:14
C'est un système qui marche bien
06:16
et que tout le monde s'est approprié.
06:19
À l'inverse de cela,
06:20
on a vu récemment aux États-Unis
06:21
l'exécutive order du président Trump
06:25
qui a suspendu le FCPI pendant 180 jours,
06:28
puis le mémo de la tournée générale
06:30
adjoint blanche au mois de juin
06:33
qui a repris sous certaines conditions
06:35
la poursuite des infractions de corruption,
06:37
avec quand même un prisme extrêmement intéressant
06:39
par rapport à ce que vous venez de dire.
06:41
C'est qu'on veut protéger
06:42
les entreprises américaines
06:43
d'une compétition internationale
06:45
et notamment dans les secteurs sensibles.
06:46
Ce sont les orientations.
06:48
Alors, ce n'est pas vraiment une réponse à ça,
06:49
mais dernier point sur ce référentiel français,
06:52
le PNF français, le SFO anglais
06:55
et le procureur général suisse
06:58
viennent de constituer au mois de mars dernier
07:00
un groupe de lutte internationale
07:02
de lutte contre la corruption.
07:03
Ils travaillaient déjà ensemble
07:04
les uns et les autres,
07:05
mais je pense que ça montre
07:06
où est aujourd'hui la France,
07:08
le PNF étant clairement le lead sur le sujet.
07:11
Alors, Alexandre, Emmanuel a dit
07:12
que ce cadre juridique
07:14
qu'Isabelle Gégouzo a présenté
07:17
était bien intégré,
07:18
bien accepté par les entreprises.
07:20
Qu'en pensez-vous ?
07:21
Est-ce le cas par le groupe Total, par exemple ?
07:24
Sur la loi Saint-Pin-deux,
07:25
je pense que si on regarde
07:26
un tout petit peu en amont
07:28
de son adoption,
07:29
pour les entreprises,
07:30
ça n'a pas été une surprise, en fait,
07:31
d'arriver là.
07:32
Je pense que c'était,
07:33
dans un premier temps,
07:34
une confirmation d'une évolution.
07:36
Il y avait déjà eu des initiatives
07:37
en matière de transparence
07:39
de la vie publique,
07:40
la création du parquet national financier.
07:43
Et cette loi Saint-Pin-deux
07:44
est venue,
07:45
et ça a été le dit par Mme Gégouzo
07:47
et par Maître Moine,
07:48
placer la France au niveau
07:50
des plus hauts standards,
07:51
je pense, internationaux
07:52
en matière de lutte contre la corruption.
07:55
Le deuxième élément
07:55
pour les entreprises,
07:56
ça a été, en fait,
07:57
un élément pour nous,
07:58
comme Total Énergie,
07:59
de conviction.
08:02
Conviction que le déploiement
08:04
dans l'entreprise
08:06
de ses exigences
08:07
doit être piloté,
08:09
ou à tout le moins copiloté,
08:10
par la direction juridique,
08:11
la direction de la conformité,
08:13
peu importe les organisations
08:14
de chacun dans son entreprise.
08:17
mais pour transcrire
08:19
ce que sont les exigences pénales,
08:22
avant tout,
08:23
de cette loi
08:23
dans des process internes.
08:26
Et c'est toute la difficulté
08:27
que l'on a dans l'entreprise
08:28
d'arriver à créer
08:29
cette synergie
08:31
entre l'exigence juridique,
08:33
la réalité opérationnelle,
08:35
pour que les process
08:36
que l'on va mettre en place
08:38
soient exploitables
08:39
ou facilement mettables
08:42
en œuvre au quotidien
08:43
par les opérationnels
08:44
au sein de l'entreprise
08:46
sur une base quotidienne.
08:47
Donc, ça oblige
08:47
à un travail, je dirais,
08:49
de coopération
08:50
avec différentes directions
08:53
qu'on peut avoir
08:53
dans une compagnie,
08:54
le contrôle interne,
08:55
la direction financière,
08:57
par exemple,
08:58
les équipes en charge
08:59
du business development
08:59
pour trouver les solutions
09:01
à chaque fois
09:01
les plus appropriées
09:03
et les processus
09:04
les mieux adaptés.
09:05
On va détailler tout ça
09:06
dans notre deuxième partie.
09:08
Place tout de suite
09:09
au débat
09:10
pour voir quels sont
09:10
les enjeux
09:11
pour les entreprises.
09:12
les enjeux
09:12
pour voir quels sont
09:13
les enjeux.
09:14
Les enjeux
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire
Recommandations
6:12
|
À suivre
French Tech : La militarisation de la très haute altitude - 13/11
BFM Business
il y a 1 jour
4:02
Les effets pervers de l'encadrement des loyers [Alexandre Mirlicourtois]
Xerfi Canal
il y a 1 semaine
54:56
LEX INSIDE - Emission du mercredi 12 novembre
B SMART
il y a 2 jours
33:24
LEX INSIDE - Lutte anticorruption : quels enjeux ?
B SMART
il y a 2 jours
10:43
LEX INSIDE - Lutte anticorruption : cas pratique
B SMART
il y a 2 jours
8:17
LEX INSIDE - LEX INSIDE, 2e partie du 4 novembre 2025
B SMART
il y a 2 semaines
10:00
LEX INSIDE - Zoom sur la révocation d’un dirigeant en SAS
B SMART
il y a 4 jours
9:00
LEX INSIDE - Politique : quelle méthode ?
B SMART
il y a 4 semaines
28:27
LEX INSIDE - Emission du mardi 4 novembre
B SMART
il y a 2 semaines
8:13
LEX INSIDE - Innovation contractuelle : mode d’emploi
B SMART
il y a 2 semaines
9:14
LEX INSIDE - Avis d’inaptitude en augmentation : quelles dérives et quels contentieux ?
B SMART
il y a 2 mois
8:33
LEX INSIDE - Data Act : contrainte ou opportunité ?
B SMART
il y a 4 semaines
8:39
LEX INSIDE - LEX INSIDE, 4e partie du 13 juin 2025
B SMART
il y a 5 mois
10:26
LEX INSIDE - Juriste d’entreprise : rôle et influence
B SMART
il y a 2 semaines
8:50
LEX INSIDE - IA et filière juridique : quelle vision ?
B SMART
il y a 2 semaines
9:12
LEX INSIDE - DSA, RGPD : lignes directrices de l'EDPB
B SMART
il y a 3 semaines
9:15
LEX INSIDE - PLF 2026 : quels choix patrimoniaux ?
B SMART
il y a 4 semaines
8:49
LEX INSIDE - Saisie des rémunérations : nouvelle procédure
B SMART
il y a 2 mois
9:37
LEX INSIDE - Vers une réforme du pacte Dutreil ?
B SMART
il y a 3 semaines
10:12
LEX INSIDE - Contentieux de masse : cas pratique
B SMART
il y a 2 semaines
9:06
LEX INSIDE - Médiation AMF : recours et limites
B SMART
il y a 2 mois
9:30
LEX INSIDE - Licenciement et liberté d’expression du salarié
B SMART
il y a 3 semaines
9:21
LEX INSIDE - Fraude fiscale et droit pénal
B SMART
il y a 2 mois
9:22
LEX INSIDE - Insuffisance professionnelle
B SMART
il y a 2 mois
9:15
LEX INSIDE - Rapport sur l’open data des décisions de justice
B SMART
il y a 7 semaines
Écris le tout premier commentaire