- il y a 2 jours
Le meurtre du Major
Chef mécanicien respecté, Jean-Paul meurt brutalement après une mission. D’abord classée naturelle, sa mort cache un empoisonnement planifié par un médecin… sous l’influence d’une veuve manipulatrice. Une relation extraconjugale, des assurances-vie et un mensonge long de 6 ans.
Mystérieuse exécution
Marie, mère de deux enfants, est enlevée en sortant de sa voiture. 19 jours plus tard, on retrouve son corps nu, rasé, enterré dans le jardin d’un collègue. André, séducteur douteux, meurt avant d’être jugé. Son complice, Irinel, sera condamné. Un crime glaçant, sans vrai mobile.
Le combat d'un père
Après un mariage, Michel disparaît. On le retrouve dans un canal… sans tête. La justice parle d’accident. Son père, Roger, refuse cette version. Il mène une contre-enquête acharnée qui révèle de graves incohérences. 20 ans plus tard, l’affaire reste non résolue.
Chef mécanicien respecté, Jean-Paul meurt brutalement après une mission. D’abord classée naturelle, sa mort cache un empoisonnement planifié par un médecin… sous l’influence d’une veuve manipulatrice. Une relation extraconjugale, des assurances-vie et un mensonge long de 6 ans.
Mystérieuse exécution
Marie, mère de deux enfants, est enlevée en sortant de sa voiture. 19 jours plus tard, on retrouve son corps nu, rasé, enterré dans le jardin d’un collègue. André, séducteur douteux, meurt avant d’être jugé. Son complice, Irinel, sera condamné. Un crime glaçant, sans vrai mobile.
Le combat d'un père
Après un mariage, Michel disparaît. On le retrouve dans un canal… sans tête. La justice parle d’accident. Son père, Roger, refuse cette version. Il mène une contre-enquête acharnée qui révèle de graves incohérences. 20 ans plus tard, l’affaire reste non résolue.
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00:00:00Dans l'affaire qui va suivre, vous allez découvrir comment l'armée et la gendarmerie vont permettre de lever le voile sur une mort a priori naturelle.
00:00:10Un crime presque parfait qui va plonger toute une région dans la stupéfaction.
00:00:15Et un scénario machiavélique derrière lequel se cache une incroyable manipulation.
00:00:21Nous sommes dans le paradoxe le plus absolu. Il faut tuer un homme parce qu'il faut sauver une femme.
00:00:39Nous sommes à Souji, village de 870 âmes, situé à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest d'Orléans.
00:00:48Ici, les journées s'écoulent en toute quiétude, bercées par les paysages reposant de la Beauce.
00:00:58Il y a beaucoup d'inculteurs, de maraîchers, de céréaliers. C'est la première région céréalière d'Europe.
00:01:04La Beauce est un coin qui est plutôt destiné à l'exploitation agricole qu'au crime.
00:01:12Seuls, les grondements d'avions viennent ponctuer ce cadre idyllique.
00:01:16En effet, à quelques kilomètres de là, une base militaire complète le décor de cette campagne française.
00:01:25La base aérienne d'Orléans-Bressy a pour vocation le transport aérien militaire depuis les années 40.
00:01:31Elle est perdue au milieu des champs de blé. Elle est entourée de petits villages fort sympathiques.
00:01:37Ce matin du 4 mai 1998, le soleil est généreux et une douceur estivale s'est installée depuis quelques jours.
00:01:47Les 2000 hommes de la base s'affairent à leurs tâches. C'est un jour comme les autres.
00:01:52Pourtant, à l'état-major, on est soucieux.
00:01:55Le commandant de base était inquiet à cause d'une rumeur qui circulait au sein du personnel de la base aérienne, en particulier au sein de la communauté des mécaniciens.
00:02:07Cela fait presque deux mois que l'un des chefs mécaniciens, le major Jean-Paul, est décédé.
00:02:13Et les circonstances de son décès laissent libre cours aux plus folles rumeurs.
00:02:20On se dit qu'il est mort de fatigue, on dirait de burn-out maintenant.
00:02:25On ne sait pas très bien de quoi il est mort. Il a eu une sorte de malaise.
00:02:32Le commandant de la base ne comprend pas. Et pour cause.
00:02:36Jean-Paul était un grand gaillard d'un mètre 90 avec une santé de fer.
00:02:41Ses nombreux certificats médicaux le prouvent.
00:02:45Toutes les visites qu'il avait passées faisaient état du fait que ce garçon était en excellente santé.
00:02:50Donc ça paraissait complètement incroyable qu'il puisse y avoir une mort aussi subite.
00:02:55Comment est-ce possible qu'un homme de 39 ans, 90 kilos, culturiste, sportif, puisse décéder d'une façon si brutale, si soudaine, sans qu'il y ait une explication qu'il soit donnée ?
00:03:11Rongé par les doutes, le commandant de la base décide alors de contacter la gendarmerie du Loiret.
00:03:17Il veut faire la lumière sur les causes de la mort de son major.
00:03:23Les gendarmes vont prendre au sérieux la déposition du colonel parce que c'est un militaire.
00:03:29On n'en parle aux gendarmes qui eux-mêmes sont militaires.
00:03:32Et le procureur prend cette affaire très très au sérieux.
00:03:34Alors, ces rumeurs sont-elles fondées ?
00:03:38De quoi Jean-Paul, ce solide gaillard aux états de service impeccable, est-il mort ?
00:03:43Les enquêteurs ne le savent pas encore.
00:03:46Mais ils sont face à une affaire qui va s'avérer pleine de rebondissements.
00:03:50Deux mois après le décès du major, les gendarmes viennent donc d'ouvrir en toute discrétion une enquête préliminaire pour rechercher les causes de sa mort.
00:04:05Problème ? Dans cette affaire, il n'y a pas d'indice.
00:04:10Et surtout, pas de scène de crime.
00:04:12Alors, c'est sur la vie de Jean-Paul qu'ils vont se pencher.
00:04:19Professionnellement, Jean-Paul, il a vraiment toutes les qualités.
00:04:23Très compétent, très rigoureux, très pédagogue, travailleur.
00:04:28Décrit comme chaleureux par son entourage professionnel, on ne lui connaît aucun ennemi sur son lieu de travail.
00:04:36Les enquêteurs vont donc s'intéresser aux jours précédant son décès.
00:04:42Il vient de rentrer de mission en Afrique, il est très fatigué, il s'en ouvre à ses collègues en disant
00:04:48« Voilà, moi, je suis fatigué, mais alors on met ça tout de suite sur le côté du décalage horaire, la fatigue, tout ça. »
00:04:55Ayant peur d'être arrêté de vol par la médecine militaire, il choisit de partir en permission.
00:05:01En se disant « Je vais me faire soigner par mon médecin et les choses vont s'arranger. »
00:05:07Seulement, les semaines passent et Jean-Paul ne revient pas sur la base.
00:05:12Inquiet, Étienne, un ami et collègue du major, décide de lui rendre visite à son domicile.
00:05:20« Au début du mois de mars, on est le 8 mars de mémoire, c'est un dimanche, je veux me rendre compte sur place, qu'est-ce qui arrive à mon ami.
00:05:29Et je débarque à Sougy et je constate que les volets sont tirés. »
00:05:34Il est 16 heures, le soleil brille, mais la maison semble endormie.
00:05:39Étienne est accueilli par l'épouse de Jean-Paul, que nous appellerons Monique.
00:05:44Cette dernière lui annonce que son mari est alité.
00:05:48« Et là, Jean-Paul sort au bout d'une trentaine de minutes de sa chambre.
00:05:53Et je vois ce grand gaillard qui approche vers moi, il marche comme un petit vieux.
00:05:59Dans son peignoir, tout courbé, il porte des lunettes noires.
00:06:05J'ai dit « Enlève tes lunettes là, pourquoi t'as besoin de lunettes noires ? »
00:06:08Il a enlevé ses lunettes et là, j'ai constaté qu'il n'avait plus de blanc d'œil.
00:06:13Il avait les yeux complètement explosés. »
00:06:17Inquiet, Étienne demande à Jean-Paul ce qui lui arrive.
00:06:22« J'ai dû faire trop de sport, c'est ce que me dit mon médecin.
00:06:26Donc certainement, j'ai dû attraper quelque chose.
00:06:29En tout cas, je fais de la tension et le médecin me soigne pour ça.
00:06:34Il vient deux à trois fois par jour.
00:06:36Je ne suis pas inquiet.
00:06:38Dès que je descends toute case de tension, je pourrai sortir.
00:06:42Le médecin me l'a assuré. »
00:06:43Étienne repart tranquillisé.
00:06:45Pourtant, trois jours après cette visite, il est convoqué dans le bureau de son responsable.
00:06:52Ce rendez-vous, il ne l'oubliera jamais.
00:06:55« Et là, le lieutenant-colonel, mon chef, m'apprend que Jean-Paul est mort. »
00:07:02Étienne s'effondre, tout comme Monique, l'épouse du major depuis presque 20 ans.
00:07:08Tous se souviennent d'une femme anéantie par le chagrin.
00:07:15« Elle est effondrée par le fait que son mari soit parti aussi jeune et aussi subitement. »
00:07:24« Son mari est inhumé dans le chair.
00:07:26Elle fait des kilomètres pour aller le voir.
00:07:28Elle fait en gros une centaine de kilomètres.
00:07:30Elle y va pratiquement tous les jours.
00:07:32Elle dépose des fleurs. »
00:07:33Deux mois passent.
00:07:35Monique, toujours en deuil, ne se doute pas que la mort de son mari fait l'objet d'une enquête.
00:07:40Trop de sport, un problème de tension, les circonstances du décès restent troubles.
00:07:45Et les gendarmes s'interrogent.
00:07:47Et si finalement cette mort n'était pas due à une erreur du docteur ?
00:07:51« Ce médecin, dans la région de la Beauce, c'est un vrai notable.
00:07:55Mais il n'est pas notable au seul motif qu'il est médecin.
00:07:59Il est notable parce que c'est quelqu'un qui est respecté. »
00:08:02« C'est un homme qui est au service des autres.
00:08:05C'est un médecin de campagne.
00:08:06On sait qu'un médecin de campagne est à tout moment à la disposition de ses patients.
00:08:11C'est un appui, c'est l'homme sur lequel on compte.
00:08:15Et il se dépense d'une manière permanente en faveur de ses patients auxquels il répond. »
00:08:21Les gendarmes referment donc la thèse d'une erreur de diagnostic.
00:08:26Les premières vérifications faites, l'enquête est au point mort.
00:08:31« On n'a rien.
00:08:33On a une femme qui était pleurée.
00:08:35On a un couple qui est uni dans les éléments qu'on peut réunir de première journée.
00:08:41Et puis on a un médecin dont la réputation est parfaitement établie. »
00:08:45Alors, les gendarmes font-ils fausse route ?
00:08:49La mort de Jean-Paul cache-t-elle vraiment un terrible secret ?
00:08:54Ou est-il simplement décédé de mort naturelle ?
00:08:59Alors que l'enquête piétine,
00:09:05les gendarmes de la brigade de recherche d'Orléans
00:09:08décident de s'intéresser à la deuxième personne présente au chevet de Jean-Paul, son épouse.
00:09:14« C'est une femme sympathique, une femme normale, sans trop d'histoire. »
00:09:23« Toujours une belle coiffure, toujours de beaux tailleurs, de belles tenues.
00:09:28C'est une femme qui avait de l'allure. »
00:09:30Monique rencontre Jean-Paul 20 ans plus tôt.
00:09:33Entre eux, c'est le coup de foudre.
00:09:36De cet amour naît une petite fille.
00:09:37C'est une famille décrite comme unie, heureuse et sans histoire.
00:09:43« Vu de l'extérieur, sur les éléments d'enquête, ça paraît un couple unie, un couple heureux. »
00:09:47« Lui est souvent absent. Ses missions justifient ses absences.
00:09:53Rien jusqu'à présent n'a appelé l'attention. »
00:09:56Et alors que les gendarmes pensent avoir affaire à une famille idyllique,
00:10:00l'attitude de Monique va les interpeller.
00:10:03« Cette veuve, elle va avoir un comportement qui, là par contre, va interroger
00:10:06et qui n'est plus en rapport avec le fait d'être effondrée. »
00:10:10« Elle s'achète une belle voiture, elle fait quelques petits travaux. »
00:10:15« En un mot, il y a quelques éléments qui, pris séparément, n'auraient peut-être pas de signification,
00:10:21mais qui viennent conforter cet esprit de soupçon. »
00:10:26Les enquêteurs s'interrogent.
00:10:28Monique ne travaille pas et touche une petite rente suite au décès de son mari.
00:10:33Alors, d'où provient l'argent de ses dépenses ?
00:10:36« Cette mort subite bizarre, ce comportement assez curieux de cette veuve,
00:10:42ça laisse un peu imaginer, lorsqu'on est enquêteur,
00:10:45la possibilité qu'on ait tué pour de l'argent et qu'il y ait d'ailleurs un testament
00:10:48ou des dispositions qui l'amènent éventuellement à avoir un mobile. »
00:10:54Des soupçons qui vont s'avérer justifiés.
00:10:57Monique vient de toucher deux assurances d'essai d'un montant de 150 000 euros.
00:11:03Pour les enquêteurs, la thèse du crime crapuleux se dessine.
00:11:07Mais c'est l'étude de la téléphonie de la jeune veuve qui fait définitivement rebondir l'affaire.
00:11:14« On a des relevés de factures téléphoniques qui sont investiguées par les enquêteurs
00:11:19et qui permettent de constater des relations extrêmement rapprochées de la veuve du major et de ce médecin,
00:11:26et notamment la veille du décès. »
00:11:29Alors, la veuve et le bon médecin de famille seraient-ils impliqués dans la mort du major ?
00:11:34C'est en tout cas ce que vont essayer de déterminer au plus vite les enquêteurs.
00:11:40« Le point essentiel, c'est la mort d'un homme jeune qui apparaît comme une anomalie,
00:11:47le comportement d'une veuve sur lequel on s'interroge
00:11:52et l'assistance permanente d'un médecin dont on se demande ce qu'elle cache. »
00:12:00Trois mois après la mort du major, une information judiciaire pour homicide volontaire est ouverte.
00:12:07Le juge d'instruction en charge du dossier prend une décision qui va alors tout changer.
00:12:12« On va décider de procéder à l'exhumation du corps pour faire des analyses et savoir
00:12:19si une autopsie, des analyses toxicologiques sont susceptibles de démontrer que les soupçons sont fondés
00:12:27ou au contraire de montrer que tout cela ne repose sur rien. »
00:12:32Alors, que va révéler cette autopsie ?
00:12:35Monique, la veuve, a-t-elle vraiment un lien avec la mort de son mari ?
00:12:40Et surtout, quel est le rôle de ce médecin ?
00:12:45Le 2 juin 1998, à 9h du matin, soit trois mois après le décès du major,
00:12:56les gendarmes se rendent au cimetière de Châteauneuf-sur-Cherre
00:12:59pour procéder à l'exhumation du corps.
00:13:03Mais une rencontre inattendue va les prendre au dépourvu.
00:13:07« C'est Hitchcockien, quoi, c'est un cimetière avec ses brumes du matin,
00:13:14les services enquêteurs qui viennent pour énumer un corps.
00:13:18On est évidemment dans un temps d'enquête, donc on ne prévient pas qu'on va se présenter
00:13:24sur le cimetière.
00:13:25Et puis là, coup de théâtre, au moment d'arriver devant la tombe,
00:13:29on a la veuve épleurée qui est prostrée devant la tombe. »
00:13:34Embarrassés, les gendarmes sont dans l'obligation d'avertir Monique de la raison de leur présence.
00:13:40La jeune veuve comprend alors que la mort de son mari fait l'objet d'une enquête.
00:13:45« Tout se précipite parce qu'elle est là et elle peut faire capoter l'enquête.
00:13:51Les gendarmes redoutent aussi qu'elle puisse mettre fin à ses jours,
00:13:55ou partir à l'étranger, ou quoi que ce soit.
00:13:57Donc on l'a sous la main, on en profite. »
00:14:00Le corps du major est transporté à l'Institut médico-légal pour être autopsié.
00:14:06Et face à l'urgence de la situation, le juge d'instruction en charge du dossier
00:14:11décide de placer Monique en garde à vue.
00:14:16« La veuve prétend que le matin de sa mort, le major était apparemment en bonne forme. »
00:14:22« Elle affirme que son mari, ce matin-là, elle est bien, qu'il est prêt à un petit-jeuner copieux. »
00:14:27« Et que quelques temps après, quand elle revient à la maison, il est mort. »
00:14:32Quant à sa relation avec le médecin, Monique explique qu'il est un ami proche,
00:14:37un homme en qui elle a une confiance absolue,
00:14:41et qui, selon elle, a tout fait pour soigner son époux.
00:14:44« À partir du moment où on a une épouse qui ne livre rien,
00:14:48il est relativement logique d'accélérer le processus.
00:14:52Et donc le magistrat instructeur va effectivement décider de placer en garde à vue le médecin. »
00:14:58En audition, le médecin explique que Monique l'a appelé vers 14 heures.
00:15:03En arrivant, il n'a rien pu faire d'autre que constater le décès.
00:15:07Jean-Paul serait mort d'asphyxie suite à un malaise lié à un excès de tension.
00:15:13« Et on a une seule information, finalement.
00:15:16J'ai constaté le décès et il a mangé copieusement le matin. »
00:15:22Et alors que la garde à vue des suspects est sur le point d'être levée,
00:15:25les premiers résultats d'autopsie tombent.
00:15:31« Le médecin légiste va être très clair.
00:15:34Il n'y a pas de petit-déjeuner copieux.
00:15:36C'est complètement impossible de l'intéresser dans le coma depuis plusieurs heures,
00:15:40ce qui est incompatible avec la prise d'un petit-déjeuner copieux.
00:15:43On scelle le premier mensonge de l'épouse du major. »
00:15:48Au vu des constatations, dans les heures précédant son décès,
00:15:52Jean-Paul était déjà dans un état comateux.
00:15:55Jamais donc, il n'a pu prendre de petit-déjeuner copieux.
00:15:59La version de Monique ne tient pas.
00:16:02Elle ment.
00:16:02« Et c'est cette conjonction de « on a les résultats de l'autopsie »,
00:16:08ça ne concorde pas avec ce que dit l'épouse du major,
00:16:11qui va amener à 22 heures ce médecin à passer à des aveux.
00:16:16« Et ils disent aux gendarmes « je vais tout dire, mais depuis le début. » »
00:16:22Alors, que va leur apprendre le docteur ?
00:16:25A-t-il voulu cacher un mauvais diagnostic ?
00:16:28Ou pire encore, a-t-il aidé le major à mourir ?
00:16:32Il est 22 heures, ce mardi 2 juin 1998,
00:16:41lorsque le docteur passe aux aveux.
00:16:43L'ambiance est lourde et la fatigue se lie sur tous les visages.
00:16:48Les gendarmes ne le savent pas encore, mais la nuit sera longue.
00:16:52Le médecin va leur livrer un monologue 6 heures durant.
00:16:56« On est presque dans la confidence auprès d'un prêtre.
00:17:00J'ai tué, mais il faut que je vous explique pourquoi. »
00:17:04C'est-à-dire qu'on est dans « je libère ma conscience ».
00:17:07Il explique alors avoir rencontré Monique 6 ans plus tôt à son cabinet médical.
00:17:12Elle vient le voir régulièrement pour des malaises.
00:17:15Petit à petit, une relation particulière s'installe entre eux.
00:17:19Le docteur devient son confident, puis son amant.
00:17:23Selon Monique, derrière le couple unique qu'elle forme avec son époux,
00:17:27se cache une terrible vérité.
00:17:30Elle lui aurait appris être une femme malheureuse, battue, violentée.
00:17:37Il explique cette femme, non seulement abandonnée, s'il n'y avait eu que ça,
00:17:43mais maltraitée, quasi torturée, violée, livrée comme un objet sexuel aux amis de son mari,
00:17:52qui a déposé plainte, mais la plainte s'est perdue et qui vit en quelque sorte un calvaire permanent.
00:18:00Un calvaire confirmé au docteur par une tante de Monique.
00:18:05Cette dernière aurait supplié le médecin d'aider sa nièce.
00:18:09Il y a cette femme, la tante Julie, qui régulièrement appelle le médecin pour lui dire
00:18:18« Docteur, il faut faire quelque chose, sauver ma nièce.
00:18:22Il n'y a que vous qui pouvez faire quelque chose. »
00:18:26Le docteur parle aussi des dessins de la petite fille du couple.
00:18:30Des dessins inquiétants, au travers desquels on lit clairement une forme de S.O.S.
00:18:35Le médecin n'en pouvait plus de voir Monique souffrir.
00:18:39Il l'aimait, il se devait de la sauver des griffes de son mari.
00:18:43Nous sommes dans le paradoxe le plus absolu.
00:18:47Il faut tuer un homme parce qu'il faut sauver une femme.
00:18:53Et à partir de là, il va être conduit à ces gestes extraordinaires d'un médecin qui tue son patient.
00:19:03Il est médecin, alors l'idée de l'empoisonnement médicamenteux devient évidente.
00:19:09Il va profiter d'un retour de mission de Jean-Paul pour mettre à exécution son plan macabre.
00:19:15Le major se sent un peu fatigué.
00:19:18Alors, il lui propose un traitement revitalisant qui va s'avérer mortel.
00:19:23On va nous expliquer que dans un premier temps, c'était censé être non douloureux.
00:19:31On avait pensé l'endormir et puis ensuite lui faire une injection de potassium.
00:19:36Mais voilà, malgré une dose massive d'anxiolithique ingurgitée à son insu,
00:19:42le major ne s'endort pas.
00:19:44Impossible donc de lui injecter le potassium mortel.
00:19:48Résultat, c'est un échec.
00:19:50Finalement, il avait vraiment raison, le colonel.
00:19:53Il était en super santé, le major.
00:19:56Et c'est pas facile de le tuer.
00:19:57Donc, il faut passer à la vitesse supérieure.
00:19:59Et justement, le médecin, il est médecin, donc il sait un petit peu ce qu'il faut faire.
00:20:04Et il va trouver quand même le remède mortel.
00:20:08Et là, c'est l'escalade.
00:20:09Escalade.
00:20:10À coups d'associations médicamenteuses, le docteur empoisonne lentement le major.
00:20:16De plus en plus affaibli, il pense que les prescriptions du docteur vont le remettre d'aplomb.
00:20:22En réalité, le médecin le tue à petit feu en substituant les pilules.
00:20:27C'est une mort qui est bien programmée, quoi.
00:20:32On le tue pas en une journée.
00:20:34On le tue en 20, 30, 40 jours.
00:20:36Quand on tue par amour, c'est un coup de feu.
00:20:40C'est un coup de couteau.
00:20:42Je peux tout imaginer.
00:20:44Mais sur un aussi long terme,
00:20:47une telle organisation criminelle,
00:20:50pour moi, c'est un criminel haut de gamme.
00:20:55C'est le crime parfait, quoi.
00:20:56Le 11 mars, Jean-Paul finit par sombrer dans le coma
00:21:00et le docteur procède alors à l'injection mortelle.
00:21:08Suite à ses aveux terrifiants, le médecin s'effondre.
00:21:13De son côté, Monique reconnaît dans un premier temps avoir participé à cet empoisonnement.
00:21:18Mais très vite, elle change de version.
00:21:22Elle va nous expliquer, pour faire simple,
00:21:25que le médecin l'a plus ou moins forcée
00:21:29et qu'elle, elle voulait sauver son couple.
00:21:32Et elle devient donc, en tout cas dans cette version qu'elle nous livre là,
00:21:36la seconde victime du médecin.
00:21:38Finalement, les deux amants sont mis en examen pour assassinat par empoisonnement avec préméditation.
00:21:46Ils sont alors incarcérés à la maison d'arrêt d'Orléans.
00:21:49Mais de nombreuses zones d'ombre persistent.
00:21:52Quel a été le véritable rôle de Monique dans la mort de son mari ?
00:21:56Le docteur aurait-il été manipulé ?
00:22:00Le 19 juin 2001, trois ans après le drame, s'ouvre le procès de la veuve et du docteur.
00:22:16Ils encourtent 30 ans de réclusion criminelle.
00:22:20Lui continue à plaider coupable.
00:22:23Elle se dit innocente.
00:22:25La salle est pleine.
00:22:27Tout le monde s'est déplacé pour voir ceux que l'on appelle dorénavant les amants maudits.
00:22:32Il est clair que ce n'est pas un procès comme un autre,
00:22:35dans la mesure où le médecin est quelqu'un de connu,
00:22:38qui est quelqu'un qui est, bon, honorablement connu au sein de son village.
00:22:42Il y a beaucoup de gens du village qui viennent.
00:22:45Je ne dis pas qu'il y a un comité de soutien,
00:22:46mais il y a des gens qui veulent essayer de comprendre
00:22:48comment ce médecin a cédé aux pulsions de sa maîtresse.
00:22:54En effet, au cours de la longue instruction,
00:22:57les gendarmes ont découvert que Monique n'a cessé de mentir au docteur.
00:23:02Elle aurait tout fait pour le pousser à commettre, l'irréparable.
00:23:07Là, on s'aperçoit que le geste homicide a reposé sur une série de mensonges.
00:23:16La femme violentée n'a jamais fait l'objet de violence.
00:23:20La femme violée n'a jamais été violée.
00:23:23On a utilisé, manipulé comme une marionnette
00:23:27un homme qui s'est exécuté en exécutant l'autre.
00:23:31Au bout du fil, tant que Julie, c'est elle.
00:23:35Donc elle change sa voix, elle maquille sa voix,
00:23:37elle raconte des histoires.
00:23:39Enfin, c'est machiavélique comme histoire.
00:23:42Et ce n'est pas tout.
00:23:44Les dessins inquiétants de la petite fille,
00:23:46c'est elle aussi qui les a faits.
00:23:48Le docteur est sous une telle emprise
00:23:50qu'à l'ouverture du procès,
00:23:52il a du mal à admettre la manipulation.
00:23:55Elle arrive dans le box, il la regarde où ?
00:23:58Et il me dit, elle est belle.
00:24:01Un peu comme si quelques années après,
00:24:05avec la détention,
00:24:07avec la conscience de ce qu'elle la conduit a fait,
00:24:12il était encore sous le charme,
00:24:15il était encore sous influence.
00:24:17Les nombreux experts psychiatres appelés à la barre sont formels.
00:24:23Monique a toujours eu conscience de ce qu'elle faisait.
00:24:27Le mensonge, c'est sa façon à elle d'exister.
00:24:31Elle est séductrice, elle est manipulatrice,
00:24:34elle est mythomane,
00:24:36et elle a toujours besoin d'un regard positif des autres.
00:24:44Pourtant, durant les trois jours du procès,
00:24:47Monique ne lâche rien.
00:24:49Elle affirme même que dans cette affaire,
00:24:52la victime, c'est elle.
00:24:54Il est présenté comme l'auteur du crime,
00:24:57mais en fait, ce n'est pas lui.
00:24:59Personne ne s'y trompe, personne ne s'y trompe.
00:25:01On sait que la manipulatrice, l'instigatrice, c'est elle.
00:25:05Après trois heures de délibéré,
00:25:08la conviction des jurés est faite.
00:25:10La veuve est condamnée à la plus lourde peine,
00:25:1325 ans de réclusion.
00:25:15Le docteur, lui, écope de 20 ans.
00:25:19Un an plus tard, ce verdict est revu en appel.
00:25:23La peine du médecin est confirmée.
00:25:25Par contre, la veuve écope de trois ans de plus.
00:25:29Des peines jugées déséquilibrées pour la famille de Jean-Paul,
00:25:33pour qui le véritable assassin
00:25:35et le docteur.
00:25:37Pour la famille, ce médecin,
00:25:39il est le principal artisan de la mort de leur fils.
00:25:42Et ça ne peut pas faire l'objet d'une sanction différenciée
00:25:45au seul motif qu'on a à ce point aimé,
00:25:46qu'on en a perdu la tête.
00:25:4715 ans après le meurtre machiavélique du major,
00:25:56ses proches continuent d'être hantés par cette affaire.
00:26:00Comment ont-ils pu être tous manipulés de la sorte ?
00:26:04On est tous tombés dans le panneau.
00:26:09La femme de notre amie a bien joué la comédie.
00:26:14Elle a floué tout le monde.
00:26:17C'est triste, mais c'est comme ça.
00:26:18C'est un épouvantable gâchis.
00:26:21Crime toujours installé à Orléans,
00:26:30avec cette affaire qui s'est déroulée le 3 décembre 2004,
00:26:33quand les policiers de la ville ont reçu l'appel d'un homme affolé.
00:26:37Il affirme que sa voisine a vu sa propre femme se faire enlever par des inconnus.
00:26:41Alors que s'est-il passé ?
00:26:42Et surtout, qui pouvait en vouloir à cette mère de famille,
00:26:45a priori sans histoire ?
00:26:47C'est ce que vont tenter de découvrir les enquêteurs.
00:26:49Et vous allez le voir, c'est un véritable voyage au bout de l'horreur.
00:27:06Dans l'affaire qui va suivre,
00:27:08vous allez découvrir comment une mère de famille appréciée de tous
00:27:12va être exécutée dans des conditions particulièrement dramatiques.
00:27:16Une sombre histoire sur fond de kidnappings,
00:27:19de jalousie et d'argent qui va émouvoir toute une région.
00:27:25Vous découvrirez également que la détermination des forces de police
00:27:29va jouer un rôle capital.
00:27:32Le corps est découvert en position fétale, nue.
00:27:36Et là, tout le monde...
00:27:39Enfin, puis personne ne dit rien, quoi.
00:27:49Nous sommes à Orléans,
00:27:51chef lieu du département du Loiret.
00:27:54Cette agglomération à taille humaine
00:27:56offre un cadre de vie des plus agréables.
00:27:59D'ailleurs, en ce mois de décembre,
00:28:01les rues sont pleines.
00:28:02La frénésie de Noël s'est emparée de la ville.
00:28:05C'est une très jolie ville,
00:28:10c'est une ville agréable,
00:28:12et puis, voilà, avec la Sologne à côté.
00:28:15C'est une ville bourgeoise,
00:28:16plutôt cossue, calme,
00:28:19où il n'y a pas des gros problèmes de délinquance.
00:28:23Nous sommes le 3 décembre 2004,
00:28:26à la chapelle Saint-Mémin.
00:28:28Loin de l'agitation du centre-ville,
00:28:30les habitants de cette banlieue chic d'Orléans
00:28:33regagnent peu à peu leur maison
00:28:35après leur journée de travail.
00:28:40On n'est pas du tout dans une agglomération
00:28:43qui est compliquée sur le plan délinquant,
00:28:46peut-être des trafics de stupéfiants,
00:28:48de temps en temps, des choses comme ça,
00:28:49mais pas plus ni moins qu'ailleurs.
00:28:54Mais à 17h40,
00:28:55l'ambiance chaleureuse
00:28:57de cette veille de week-end
00:28:58va virer au cauchemar.
00:29:02Les services de police d'Orléans
00:29:04reçoivent l'appel affolé
00:29:05d'un habitant de la chapelle Saint-Mémin
00:29:07déclarant que sa femme,
00:29:09que nous appellerons Marie,
00:29:11est en danger.
00:29:12C'est sa voisine
00:29:13qui a tout vu par la fenêtre.
00:29:17La voisine se trouve à ce moment-là
00:29:20devant sa fenêtre.
00:29:22Sa fenêtre donne sur l'entrée
00:29:24de ce petit immeuble.
00:29:27C'est trois étages,
00:29:28c'est un tout petit immeuble
00:29:29où vivent différentes familles.
00:29:31La voisine dit qu'elle a vu
00:29:32une petite voiture grise,
00:29:34cinq portes,
00:29:34se garer précipitamment
00:29:37à l'endroit où se trouve
00:29:39le parking de Marie
00:29:41et qu'un homme assez grand,
00:29:44assez corpulent serait sorti
00:29:46et aurait saisi Marie,
00:29:48l'aurait forcé à monter
00:29:49dans sa voiture
00:29:50et la voiture serait redémarrée
00:29:52en trombe.
00:29:57L'homme indique qu'immédiatement
00:30:00après avoir été prévenu
00:30:01par sa voisine,
00:30:02il s'est précipité
00:30:03au rez-de-chaussée de l'immeuble
00:30:05dans le garage de son épouse.
00:30:08Et il ne voit qu'une voiture,
00:30:10une porte ouverte
00:30:11avec un sac qui est resté
00:30:12et qu'il y a tout dans le sac
00:30:14et rien qui a disparu.
00:30:19Les policiers
00:30:20prennent au sérieux
00:30:21ce coup de fil
00:30:21et décident
00:30:22de se rendre sur place.
00:30:24Au départ,
00:30:26on est vraiment dans la stupéfaction,
00:30:28dans l'incrédulité,
00:30:29dans le questionnement
00:30:30qu'est-ce qui a pu se passer ?
00:30:32Pourquoi cette mère de famille
00:30:34disparaît comme ça
00:30:36alors qu'elle rentre du travail
00:30:37et que rien ne présage
00:30:39qu'elle quitte son foyer
00:30:41de manière aussi soudaine ?
00:30:43Alors que s'est-il passé ?
00:30:48Marie est-elle partie
00:30:49avec des gens
00:30:50qu'elle connaissait
00:30:50ou a-t-elle été kidnappée ?
00:30:53Les enquêteurs
00:30:54sont loin d'imaginer
00:30:55la traque
00:30:56de plusieurs semaines
00:30:57qui les attend.
00:30:58Près d'Orléans,
00:31:08Marie,
00:31:0933 ans,
00:31:10vient de se volatiliser
00:31:11et les services de police
00:31:13dépêchés sur place
00:31:14procèdent aux premières constatations.
00:31:17Dans le garage
00:31:18de la mère de famille,
00:31:19seule une trace de choc
00:31:21sur la porte
00:31:21montre que quelque chose
00:31:23d'anormal s'est passé.
00:31:28Sans aucun doute,
00:31:28les policiers s'attellent alors
00:31:31à l'enquête de voisinage.
00:31:33S'il y a une voisine
00:31:34qui a vu quelque chose,
00:31:35on peut espérer
00:31:36que d'autres personnes
00:31:36aient vu effectivement quelque chose.
00:31:38Donc on interroge le voisinage
00:31:40pour essayer de trouver
00:31:41d'autres éléments.
00:31:43Malheureusement,
00:31:43il n'y a rien.
00:31:46Les policiers réalisent peu à peu
00:31:49que cette enquête
00:31:50va s'avérer particulièrement complexe.
00:31:53D'autant plus
00:31:54que sur le papier,
00:31:55cette jeune maman
00:31:56semble avoir une vie.
00:31:57on ne peut plus normal.
00:32:04Est-ce que c'est une personne
00:32:06qui pouvait avoir
00:32:07une double vie ?
00:32:09Est-ce que le couple
00:32:11était mal assorti
00:32:13ou en rupture ?
00:32:14Est-ce que...
00:32:14Enfin voilà,
00:32:15toutes ces questions
00:32:17se posent
00:32:18au fur et à mesure.
00:32:19Les enquêteurs
00:32:22effectuent de nombreuses auditions
00:32:24dans l'environnement proche
00:32:25du couple.
00:32:27Interrogée,
00:32:28Marie-Odile,
00:32:29l'une de ses collègues,
00:32:30décrit une femme
00:32:31aimante et chaleureuse.
00:32:33Elle vient d'avoir son deuxième enfant
00:32:37et vraiment,
00:32:39ses petits bouts de chou,
00:32:41elle est complètement tournée
00:32:43vers sa vie de famille.
00:32:45Elle vit pour,
00:32:47par et avec son mari
00:32:48et ses deux enfants.
00:32:49Je ne peux pas dire mieux.
00:32:51Voilà,
00:32:52c'est ça,
00:32:52sa vie.
00:32:52C'est donc
00:32:54la vie d'une femme chaleureuse
00:32:56qui se dessine.
00:32:58Le couple
00:32:58est installé depuis
00:32:59trois ans
00:33:00dans cette résidence.
00:33:02Ici,
00:33:03tout le monde apprécie
00:33:04cette famille,
00:33:05discrète
00:33:05et polie.
00:33:07Qui pourrait
00:33:08vouloir du mal
00:33:09à cette jeune femme ?
00:33:11On n'arrive pas,
00:33:11on ne peut pas le concevoir.
00:33:13Personne ne le conçoit.
00:33:15J'ai des contacts
00:33:16avec la famille,
00:33:18avec d'autres collègues
00:33:19et je m'aperçois
00:33:20que tout le monde
00:33:21est au même stade
00:33:22d'information.
00:33:22c'est-à-dire
00:33:23qu'on n'a rien,
00:33:25aucune info,
00:33:27c'est le néant,
00:33:29c'est un trou noir.
00:33:32Cela fait maintenant
00:33:34trois jours
00:33:34que Marie n'a pas donné
00:33:36signe de vie
00:33:36et l'enquête de personnalité
00:33:38n'a rien donné.
00:33:41La thèse
00:33:41de la disparition volontaire
00:33:43semble donc
00:33:44peu crédible.
00:33:46Il n'y a aucune rançon
00:33:47qui est demandée,
00:33:48aucun signe
00:33:49d'un éventuel ravisseur.
00:33:51Donc on est vraiment
00:33:52les premiers temps
00:33:53dans l'expectative
00:33:54et dans l'incrédulité.
00:33:58Malgré tout,
00:33:59les policiers décident
00:34:00de privilégier
00:34:01la piste du kidnapping
00:34:02et ouvrent une information judiciaire
00:34:05pour enlèvement,
00:34:07détention
00:34:08et séquestration.
00:34:09C'est tellement fou
00:34:13que finalement,
00:34:15les services de police
00:34:15ne conçoivent pas
00:34:18une fugue,
00:34:19quelqu'un qui souhaite disparaître
00:34:20et refaire sa vie ailleurs
00:34:21sans donner signe de vie.
00:34:23Ce n'est absolument pas ça
00:34:24parce que ça ne correspond pas
00:34:25à l'image de cette personne.
00:34:27Donc très, très vite,
00:34:28c'est trois jours à peine
00:34:29où l'information est ouverte.
00:34:31La famille est plongée
00:34:34en plein cauchemar.
00:34:35C'est l'incompréhension.
00:34:37Qui pourrait vouloir du mal ?
00:34:39À Marie,
00:34:39cette jeune mère
00:34:40sans histoire,
00:34:41appréciée de tous.
00:34:43Qui est le mystérieux individu
00:34:45l'ayant forcé
00:34:46à monter dans sa voiture ?
00:34:48Est-elle en danger ?
00:34:50Séquestrée,
00:34:52quelque part ?
00:34:52À Orléans,
00:34:59cela fait trois jours maintenant
00:35:01que Marie a été enlevée
00:35:02et les recherches s'intensifient.
00:35:04Une vingtaine d'officiers
00:35:06de la police judiciaire
00:35:07passent la commune
00:35:08au peigne fin.
00:35:10Un parc
00:35:10qui jouxe le domicile
00:35:12est fouillé.
00:35:14Ainsi que les rives de la Loire
00:35:15et les abords
00:35:16de la Nationale.
00:35:19Les recherches ont été telles
00:35:21qu'on a fouillées,
00:35:22je crois,
00:35:23le moindre mètre carré
00:35:25autour d'Orléans.
00:35:26Malgré ce travail de fourmi,
00:35:28aucun indice n'est retrouvé.
00:35:31Alors,
00:35:31le 14 décembre,
00:35:33onze jours après l'enlèvement,
00:35:35les enquêteurs,
00:35:36aidés des médias,
00:35:38élargissent leurs investigations
00:35:39dans l'espoir
00:35:41de retrouver
00:35:41la trace de Marie.
00:35:44L'appel à témoins
00:35:45lancé au niveau national
00:35:46restera vain,
00:35:48ne permettra pas
00:35:50à la police
00:35:51de s'orienter
00:35:52vers une piste précise.
00:35:54C'est affroid à dire,
00:35:55mais on a fini par chercher
00:35:56un corps en se demandant
00:35:57ou un corps
00:35:57ou quelque chose.
00:35:59Il n'y a aucune trace.
00:36:00On ne trouve rien,
00:36:01rien, rien, rien
00:36:02pendant des jours
00:36:03et des jours.
00:36:07Au bout de 15 jours
00:36:08de recherches acharnées,
00:36:10l'entourage de Marie
00:36:11craint le pire.
00:36:13Secrétaire dans la société
00:36:14de gestion des eaux,
00:36:16ses collègues
00:36:16ne peuvent s'empêcher
00:36:17de penser quotidiennement
00:36:19à son absence,
00:36:21inexpliquée.
00:36:22Tout le monde
00:36:22est sous le choc,
00:36:23tout le monde
00:36:24est sur le pont,
00:36:26incompréhension totale.
00:36:28On se réunit,
00:36:28on discute,
00:36:29on parle,
00:36:30elle est peut-être
00:36:31séquestrée.
00:36:34On peut peut-être
00:36:34faire quelque chose,
00:36:36mais on n'a pas conscience
00:36:37de ce qu'il faut faire.
00:36:39Pour les proches de Marie,
00:36:40mûrées dans l'angoisse,
00:36:43l'espoir de la retrouver
00:36:44vivante ne les quitte pas.
00:36:47Ils sont persuadés
00:36:48qu'elle est vivante,
00:36:50ils sont persuadés
00:36:51qu'ils vont la retrouver
00:36:52et qu'il y a juste
00:36:53en fait quelqu'un
00:36:55qui va leur rendre.
00:36:59Les policiers
00:37:00sont dans l'impasse.
00:37:03Ils décident alors
00:37:03de relire attentivement
00:37:05une à une
00:37:06toutes les auditions réalisées
00:37:08depuis le début
00:37:10de l'enquête.
00:37:11200 personnes,
00:37:12voire davantage,
00:37:13qui ont été entendues,
00:37:14qui ont été auditionnées
00:37:15longuement.
00:37:15Donc ils reprennent ça,
00:37:17ils se disent
00:37:17il y a forcément
00:37:18parmi ces 200 personnes,
00:37:19il y a forcément
00:37:20un indice.
00:37:21Et parmi les centaines
00:37:23de PV d'audition,
00:37:25un détail
00:37:25dans les déclarations
00:37:26de l'époux de Marie
00:37:27va interpeller
00:37:29les enquêteurs.
00:37:31Ils racontent
00:37:32qu'un jour,
00:37:34sur le lieu de travail
00:37:34de son épouse,
00:37:36il y a eu une altercation
00:37:37totalement anodine,
00:37:38pour une broutille.
00:37:40Mais il n'en fait pas,
00:37:41parce qu'on ne sait jamais.
00:37:44En fait,
00:37:45Marie a eu un différent
00:37:46avec un homme.
00:37:48Un homme
00:37:48qu'il a remplacé
00:37:49pendant son congé maternité
00:37:51l'année précédente.
00:37:53Il s'appelle
00:37:53André Joube.
00:37:55Il a été entendu,
00:37:56lui aussi,
00:37:57dès le début
00:37:58de l'enquête.
00:37:59Il avait fait part
00:38:00d'un événement surprenant
00:38:02alors qu'il remplaçait
00:38:03Marie
00:38:04à la Société
00:38:05de gestion des eaux.
00:38:07Il dit à la police
00:38:08que pendant son absence,
00:38:09il a reçu,
00:38:11il recevait
00:38:12parfois deux coups
00:38:13de téléphone
00:38:14par jour
00:38:14d'un certain Patrick
00:38:15qui avait un accent
00:38:16de l'Est
00:38:16et qui manifestement
00:38:19avait une relation
00:38:20extra-conjugale
00:38:20avec Marie.
00:38:21Et ce témoignage
00:38:22est en porte-à-faux
00:38:23total
00:38:24avec
00:38:24les autres témoignages
00:38:27qu'ont pu avoir
00:38:27la police,
00:38:28qu'a pu avoir la police
00:38:29sur l'environnement familial,
00:38:31sur la respectabilité
00:38:32de cette femme
00:38:33qui a une vie
00:38:34tout à fait rangée.
00:38:36Les enquêteurs
00:38:37s'interrogent.
00:38:38Ce collègue de Marie
00:38:39aurait-il cherché
00:38:41à les mettre
00:38:41sur une fausse piste ?
00:38:43Apparemment,
00:38:44André est coutumier
00:38:45du fait.
00:38:46Comme en témoigne
00:38:46son ex-compagne,
00:38:48séparée de lui
00:38:49au moment des faits.
00:38:52Il était très manipulateur,
00:38:54mais voilà,
00:38:55c'était tout
00:38:55dans la parole,
00:38:56en fait.
00:38:58Je pense beaucoup
00:38:59de mensonges
00:39:00et très peu de vérité.
00:39:01André a 36 ans.
00:39:05Né au Maroc,
00:39:06il s'est fait
00:39:07naturaliser français.
00:39:10Ce père
00:39:10d'une jeune fillette
00:39:11dont il a
00:39:12la garde alternée
00:39:13est déjà connu
00:39:14des services
00:39:15de police.
00:39:18Il a un casier judiciaire,
00:39:20certes,
00:39:22pour escroquerie
00:39:23de falsification
00:39:25de chèques
00:39:25et il a surtout
00:39:27une aisance financière
00:39:30qui ne correspond pas
00:39:32au poste
00:39:32qu'il a.
00:39:33Les policiers
00:39:34ont la conviction
00:39:35que cet étrange collègue
00:39:37cache quelque chose.
00:39:39Mais sans preuve,
00:39:41ils ne peuvent se fier
00:39:42qu'à leur flair.
00:39:43Alors, André
00:39:44est-il impliqué
00:39:46dans l'enlèvement
00:39:47de Marie ?
00:39:48Les enquêteurs
00:39:48sont-ils
00:39:49enfin
00:39:49sur une bonne piste ?
00:39:51Le 22 décembre 2004,
00:39:5919 jours
00:39:59après l'enlèvement
00:40:00de Marie,
00:40:01les enquêteurs
00:40:02suivent leur intuition.
00:40:04Ils se rendent
00:40:05à Saint-Jean-de-Bray,
00:40:07dans la banlieue
00:40:07orléanaise,
00:40:08afin de perquisitionner
00:40:10le domicile
00:40:10d'André.
00:40:11La première fouille
00:40:14ne donne rien,
00:40:15jusqu'à ce qu'un enquêteur
00:40:16découvre,
00:40:17dans une bonbonnière,
00:40:19les bijoux
00:40:20d'une femme.
00:40:23Le policier
00:40:24trouve une alliance
00:40:25sur laquelle
00:40:27sont gravés
00:40:28des mots,
00:40:29un amour
00:40:30pour la vie,
00:40:31une date
00:40:31de mariage.
00:40:33Cette alliance
00:40:33immédiatement
00:40:34présentée
00:40:35au mari de Marie
00:40:36va confirmer
00:40:37que c'est celle
00:40:38de sa femme.
00:40:41A partir de ce moment-là,
00:40:43la perquisition
00:40:45prend une autre tournure,
00:40:46bien évidemment,
00:40:47puisque on découvre,
00:40:48c'est la première fois
00:40:49que l'on découvre
00:40:50une trace
00:40:51de Marie,
00:40:52quelque part.
00:40:54Le moindre mètre carré
00:40:56est fouillé.
00:40:57Et rapidement,
00:40:58les policiers
00:40:58trouvent un pistolet
00:41:00automatique
00:41:00et des menottes.
00:41:02Et ce n'est pas tout.
00:41:03Des outils de jardinage
00:41:05avec des traces
00:41:06de terre récentes
00:41:07sont découverts.
00:41:09Des enquêteurs
00:41:09se rendent alors
00:41:10à l'extérieur
00:41:12de la maison
00:41:12où un élément
00:41:13va retenir
00:41:14leur attention.
00:41:17Tout le jardin
00:41:18est parfaitement
00:41:19gazonné,
00:41:20mis à part
00:41:21un petit carré
00:41:22de terre
00:41:22meuble et nue
00:41:23au fond du jardin.
00:41:27Les services de police
00:41:28interrogent
00:41:29M.
00:41:29et jouent sur la terre
00:41:31qui est remuée
00:41:31au fond.
00:41:32Et il a cette parole
00:41:33assez étonnante.
00:41:35Il leur dit
00:41:35« Vous ne trouverez
00:41:36rien là-dedans. »
00:41:38On sait bien
00:41:39que les services de police
00:41:40se précipitent
00:41:41et on commence
00:41:42à remuer cette terre.
00:41:45Les policiers,
00:41:46secondés par les employés
00:41:48municipaux,
00:41:49creusent.
00:41:5050 centimètres,
00:41:51un mètre de profondeur,
00:41:53rien,
00:41:54toujours rien.
00:41:55L'équipe
00:41:56est sur le point
00:41:57d'arrêter.
00:41:59Il y a
00:42:00un des agents
00:42:01municipaux
00:42:02qui indique
00:42:03qu'il n'est pas
00:42:04normal de trouver
00:42:05des feuilles
00:42:06à plus d'un mètre
00:42:07sous terre.
00:42:08Donc ça prouve
00:42:09que la terre
00:42:09a été remuée
00:42:10depuis profondément
00:42:12et par cette réflexion
00:42:14on persiste
00:42:15et on creuse,
00:42:15on creuse.
00:42:16Et à 1,50 mètre
00:42:17de profondeur
00:42:18le corps d'une femme
00:42:20est retrouvé.
00:42:22Nous sommes
00:42:22le 22 décembre.
00:42:24Trois jours
00:42:25avant Noël
00:42:26et sous les yeux
00:42:27des enquêteurs
00:42:28se joue l'horreur.
00:42:32Le corps est découvert
00:42:33en position fétale,
00:42:37c'est-à-dire recroquevillé,
00:42:39nu,
00:42:42le crâne entièrement rasé,
00:42:43les pertes génitales
00:42:44entièrement rasées.
00:42:45Et là,
00:42:48tout le monde,
00:42:48enfin,
00:42:49plus personne ne dit rien
00:42:50parce que c'est tellement
00:42:51saisissant comme scène
00:42:52que c'est effrayant.
00:42:59Le visage de cette femme
00:43:01que l'on devine
00:43:02ne laisse aucun doute.
00:43:04Il s'agit bien de Marie.
00:43:07Pour ses collègues
00:43:08qui apprennent la nouvelle,
00:43:10c'est le choc.
00:43:11je me dis
00:43:15qu'on l'a enfin retrouvée
00:43:19parce qu'en fait,
00:43:22plus le temps passait,
00:43:24plus l'inquiétude n'était plus,
00:43:29elle a disparu
00:43:30et on ne saura jamais.
00:43:31Donc c'était
00:43:34à la fois un soulagement,
00:43:37hélas,
00:43:40et bien sûr,
00:43:42un gros chagrin.
00:43:46La découverte
00:43:47de cette scène
00:43:48de crime macabre
00:43:49pose un grand nombre
00:43:50de questions.
00:43:52Qu'est-il véritablement
00:43:53arrivé à Marie ?
00:43:54Quelles sont les circonstances
00:43:56exactes de sa mort ?
00:43:58Et pourquoi André
00:43:59s'en est-il pris à elle ?
00:44:03Quelques jours
00:44:12après la découverte
00:44:12du corps de Marie,
00:44:14les résultats
00:44:15de l'autopsie tombent.
00:44:16Elle a été tuée
00:44:1724 à 48 heures
00:44:19après son rapte
00:44:20et l'enfouissement
00:44:22a dû intervenir
00:44:23une dizaine d'heures
00:44:24après la mort.
00:44:26Fait marquant,
00:44:27la mère de famille
00:44:28est décédée
00:44:29par une technique
00:44:30d'asphyxie
00:44:31très particulière.
00:44:34L'autopsie révèle
00:44:35qu'elle est morte
00:44:35par étouffement
00:44:37et que cet étouffement
00:44:39serait consécutif
00:44:40à un point de compression
00:44:42au niveau de la gorge.
00:44:43Ça nécessite
00:44:43une maîtrise
00:44:44d'une gestuelle
00:44:46qui n'est pas donnée
00:44:47à tout le monde.
00:44:49Placé en garde à vue
00:44:51et interrogé
00:44:52sur ce crime atroce,
00:44:53André reconnaît
00:44:55être au courant
00:44:55mais affirme
00:44:56ne pas être
00:44:57à l'origine
00:44:58de ce meurtre.
00:45:01Il a comme explication
00:45:02que c'est une collègue
00:45:06de travail
00:45:07qui serait venue
00:45:08vers lui
00:45:09pour lui demander
00:45:09s'il ne connaîtrait
00:45:10pas des gens
00:45:11qui pourraient procéder
00:45:12à l'enlèvement
00:45:13de Marie
00:45:14pour lui faire peur.
00:45:17Après,
00:45:17il faudrait la relâcher.
00:45:18Voilà.
00:45:18Et ce qu'explique
00:45:20ensuite André
00:45:21semble totalement
00:45:22surréaliste.
00:45:24Il aurait recruté
00:45:25deux amis
00:45:25pour procéder
00:45:26au rapte.
00:45:28Les deux hommes
00:45:28auraient utilisé
00:45:29son véhicule
00:45:31pour kidnapper Marie.
00:45:33Mais en voulant
00:45:33empêcher la jeune femme
00:45:34de crier,
00:45:35il l'aurait
00:45:36accidentellement
00:45:37étouffée.
00:45:40Il se retrouve
00:45:41avec un corps
00:45:41chez lui
00:45:42et il ne sait pas
00:45:42quoi faire
00:45:43donc il va creuser
00:45:43quelque chose
00:45:44de pas du tout crédible.
00:45:47Et les policiers
00:45:48en sont persuadés
00:45:48André
00:45:49ment.
00:45:50Et on va très vite
00:45:51s'apercevoir
00:45:53qu'il est en contact
00:45:54régulier
00:45:55via les relevés
00:45:56téléphoniques
00:45:56avec un certain
00:45:58Irinelle.
00:46:00Un nouvel homme
00:46:01vient donc
00:46:02de faire son apparition
00:46:03dans l'enquête
00:46:04des policiers.
00:46:06Il s'appelle
00:46:06Irinelle
00:46:07et serait donc
00:46:08le complice
00:46:09d'André.
00:46:10Interpellé
00:46:10et placé
00:46:11en garde à vue,
00:46:13il livre pourtant
00:46:13une toute autre version
00:46:14que celle donnée
00:46:15par André.
00:46:16Il admet
00:46:18que ce dernier
00:46:19l'a bien contacté
00:46:20pour l'aider
00:46:21à enlever
00:46:21la jeune femme.
00:46:22Mais il affirme
00:46:23ne rien savoir
00:46:25du meurtre.
00:46:26Il se rend
00:46:26donc chez André
00:46:27Bouget
00:46:27aux alentours
00:46:28de 16h.
00:46:29Il met une cagoule
00:46:30et ils prennent
00:46:32la direction
00:46:33du domicile
00:46:34de Marie.
00:46:35Lui dit ensuite
00:46:36qu'il est resté
00:46:38simplement au volant
00:46:40de cette voiture
00:46:41que quand il a ramené
00:46:43Marie après
00:46:44au domicile
00:46:45André.
00:46:45Il joue
00:46:45et elle était
00:46:46encore en vie.
00:46:47J'avoue
00:46:47qu'à la lecture
00:46:48du dossier
00:46:48on est assez
00:46:49perturbé
00:46:51parce qu'on a
00:46:51deux versions
00:46:52totalement différentes.
00:46:54Ça va nécessiter
00:46:56à tout le moins
00:46:56une confrontation
00:46:57ça c'est sûr.
00:46:59Mais coup de théâtre
00:47:00le 7 janvier 2005
00:47:03quelques jours seulement
00:47:04avant cette confrontation
00:47:05les enquêteurs
00:47:06font face
00:47:07à un événement
00:47:08inattendu.
00:47:09je reçois
00:47:12un appel
00:47:12du juge
00:47:13d'instruction
00:47:14pour me prévenir
00:47:16que
00:47:16monsieur
00:47:18a fait une tentative
00:47:19de suicide
00:47:20qu'il est
00:47:22entre la vie
00:47:22et la mort
00:47:23à l'hôpital.
00:47:26André
00:47:27le principal suspect
00:47:28meurt
00:47:29dans la journée
00:47:30il part donc
00:47:32avec sa vérité.
00:47:33Pour les enquêteurs
00:47:35l'espoir
00:47:36d'obtenir
00:47:36un mobile
00:47:37s'écroule.
00:47:39Ils le savent
00:47:39connaître
00:47:40les véritables
00:47:41circonstances
00:47:41du décès
00:47:42de Marie
00:47:42va s'avérer
00:47:43particulièrement
00:47:44difficile.
00:47:45Alors
00:47:46la famille
00:47:47aura-t-elle
00:47:47enfin les réponses
00:47:49aux questions
00:47:50qui la hantent ?
00:47:54Malgré le décès
00:48:00du principal accusé
00:48:01l'enquête
00:48:02se poursuit
00:48:03car il reste
00:48:04une question
00:48:05cruciale
00:48:06celle
00:48:06du mobile.
00:48:08Pourquoi André
00:48:09s'en est-il
00:48:10pris à Marie ?
00:48:11Les policiers
00:48:12mettent alors
00:48:13la main
00:48:13sur une ancienne
00:48:14plainte
00:48:15particulièrement
00:48:16accablante.
00:48:17En 2001
00:48:18ou 2002
00:48:18il y a
00:48:19une enquête
00:48:21pour mauvais
00:48:21traitement
00:48:21et viol
00:48:23en fait
00:48:23il fait venir
00:48:23une de ses nièces
00:48:25du Maroc
00:48:25je crois
00:48:28me souvenir
00:48:28qu'elle a dû
00:48:29avoir 14
00:48:29ou 15 ans
00:48:30qu'elle était
00:48:32plus ou moins
00:48:33scolarisée
00:48:33d'ailleurs
00:48:34et la jeune fille
00:48:35va déposer
00:48:36plainte
00:48:36contre son oncle
00:48:37pour mauvais
00:48:39traitement
00:48:39et viol
00:48:40et la plainte
00:48:41est classée
00:48:41sans suite.
00:48:43Pourtant
00:48:43la thèse du crime
00:48:44sexuel
00:48:45ne convainc pas
00:48:46entièrement
00:48:47les policiers.
00:48:48Ils décident
00:48:49de s'intéresser
00:48:50de s'intéresser
00:48:50à une affaire
00:48:50qui avait suscité
00:48:52leur curiosité
00:48:52au début
00:48:53de l'enquête
00:48:54mais qui n'avait
00:48:55rien donné
00:48:55celle
00:48:56de la tentative
00:48:58d'enlèvement
00:48:58quelques mois
00:48:59plus tôt
00:48:59de Marie Odile
00:49:00une collègue
00:49:02de Marie.
00:49:02Je suis rentrée
00:49:06vers 20h30
00:49:08à mon domicile
00:49:10et là
00:49:11un individu
00:49:12m'a sauté dessus.
00:49:13Cet individu
00:49:14était cagoulé
00:49:15et ganté
00:49:16et j'ai hurlé
00:49:17hurlé
00:49:18énormément
00:49:18énormément
00:49:19pour avertir
00:49:20les voisins
00:49:21et
00:49:23personne n'est sorti
00:49:25et d'un seul coup
00:49:26je n'ai pas compris
00:49:27il m'a lâchée.
00:49:27A l'époque
00:49:30l'ADN retrouvé
00:49:32sur l'écharpe
00:49:33de Marie Odile
00:49:33n'avait pas parlé
00:49:35mais aujourd'hui
00:49:36recoupé
00:49:37avec celui
00:49:38d'André
00:49:38il match.
00:49:41Les enquêteurs
00:49:42pensent alors
00:49:43à un crime
00:49:44crapuleux
00:49:45car comme Marie
00:49:46dans le cadre
00:49:47de ses fonctions
00:49:48Marie Odile
00:49:49a accès
00:49:50à des sommes
00:49:51d'argent
00:49:51importantes.
00:49:54On se pose
00:49:55la question
00:49:55de
00:49:56de son désir
00:49:58de sa volonté
00:49:59peut-être
00:49:59de nuire
00:50:00à d'anciens collègues
00:50:02voire de les supprimer
00:50:03pour pouvoir accéder
00:50:04à leur poste.
00:50:06On pourrait supposer
00:50:07qu'il voulait
00:50:09un des deux postes
00:50:10pour faire
00:50:11des trafics
00:50:12d'argent.
00:50:13C'est vraiment
00:50:13ce que je ressens
00:50:14et mon interprétation.
00:50:19Pourtant
00:50:19après des mois
00:50:21d'instruction
00:50:21les thèses
00:50:22du crime sexuel
00:50:23ainsi que
00:50:24le meurtre
00:50:25crapuleux
00:50:25ont été
00:50:26abandonnés.
00:50:28Seule certitude
00:50:29André
00:50:30est bien
00:50:30le principal
00:50:31instigateur
00:50:32de ce crime odieux.
00:50:40Le 24 mars 2007
00:50:42c'est donc
00:50:43dans l'incompréhension
00:50:45totale
00:50:45que s'ouvre
00:50:46le procès
00:50:47d'Irinel
00:50:47à la cour d'assises
00:50:49du Loiret.
00:50:50Il en court
00:50:51la réclusion criminelle
00:50:52à la perpétuité
00:50:53pour enlèvement,
00:50:55détention
00:50:56et séquestration
00:50:57suivie de mort.
00:51:01C'est un procès
00:51:02un peu atypique
00:51:02c'est-à-dire que
00:51:03la personne
00:51:04qui a tué
00:51:05n'est pas là
00:51:06et on a
00:51:08une autre personne
00:51:10qui sait peut-être
00:51:11des choses
00:51:12mais en tout cas
00:51:12n'a rien dit
00:51:14jusqu'à présent
00:51:14et
00:51:16on ne sait même pas
00:51:19si ce procès
00:51:21va révéler quelque chose.
00:51:24Tous les regards
00:51:25se portent
00:51:26sur Irinel
00:51:26que l'on appelle
00:51:28dorénavant
00:51:28le chauffeur.
00:51:30Mais il persiste
00:51:31à minimiser
00:51:32son rôle
00:51:32et affirme
00:51:33ne rien savoir
00:51:35du décès
00:51:35de Marie.
00:51:38Il est finalement
00:51:39condamné
00:51:39à 20 ans
00:51:41de réclusion.
00:51:42Une peine
00:51:43réduite
00:51:44à 19 ans
00:51:45en appel.
00:51:46C'est évident
00:51:47qu'il a payé
00:51:47pour un autre
00:51:48mais en même temps
00:51:48est-ce que ça
00:51:49pouvait être autrement ?
00:51:51Aujourd'hui
00:51:57presque 10 ans
00:51:59après les faits
00:52:00la famille de Marie
00:52:01essaie de se reconstruire
00:52:03loin d'Orléans.
00:52:07Il y avait deux enfants.
00:52:08Il faut qu'ils sachent
00:52:09qu'on parle
00:52:10de leur maman
00:52:11de façon merveilleuse
00:52:13que c'était
00:52:15une belle personne
00:52:16et que ça a été dit
00:52:17donc tant mieux
00:52:18pour eux
00:52:19et j'espère
00:52:21que voilà
00:52:24on fait du mal
00:52:26et bien on est
00:52:27on est punis.
00:52:28Voilà.
00:52:29Et ça
00:52:29et bien on peut
00:52:30se reconstruire après.
00:52:31c'est important.
00:52:40Crime toujours installé
00:52:41à Orléans
00:52:41avec cette affaire
00:52:42qui s'est déroulée
00:52:43le 23 juillet 1995.
00:52:46Michel, 22 ans
00:52:47assiste au mariage
00:52:48de son ami d'enfance.
00:52:49Soudain
00:52:50il va disparaître
00:52:51mystérieusement
00:52:52seulement
00:52:52deux jours plus tard
00:52:53toujours pas de nouvelles
00:52:54de Michel.
00:52:55C'est finalement
00:52:56son corps
00:52:56qui sera découvert
00:52:57dans un canal
00:52:58à un kilomètre de là.
00:52:59pour les enquêteurs
00:53:00il s'agit d'un suicide
00:53:01ou d'un accident
00:53:02mais son père
00:53:03n'y croit pas
00:53:03il va mener l'enquête
00:53:05lui-même
00:53:05il est convaincu
00:53:06que son fils
00:53:07a été assassiné.
00:53:08voici ce document
00:53:09pour crime.
00:53:24Dans l'affaire qui va suivre
00:53:25vous allez découvrir
00:53:27l'histoire
00:53:28d'un père
00:53:29prêt à tout
00:53:30pour percer le mystère
00:53:31de la mort
00:53:32de son fils.
00:53:33vous verrez
00:53:35comment Roger
00:53:3676 ans
00:53:37va se transformer
00:53:38en véritable enquêteur
00:53:40avec
00:53:41un seul but
00:53:42connaître la vérité.
00:53:46Il a été roué
00:53:46de coups
00:53:46avant de mourir
00:53:47c'est ce que je pense
00:53:48oui oui
00:53:49c'est c'est
00:53:49parce qu'il en avait partout.
00:53:51Nous sommes à Nargy
00:54:04charmante commune
00:54:06de 1500 habitants
00:54:07située au nord-est
00:54:08du Loiret
00:54:09à la frontière
00:54:10de Lyon.
00:54:12Traversé par le canal
00:54:13de loin
00:54:14ce village rural
00:54:16vit au rythme
00:54:17des saisons.
00:54:21C'est un petit village
00:54:23du Loiret
00:54:24c'est une
00:54:25cité résidentielle
00:54:27le village de Nargy
00:54:29prend quelques couleurs
00:54:31il y a des vacanciers
00:54:32il y a des pêcheurs
00:54:33on se presse
00:54:35au bord du canal
00:54:35c'est sympathique.
00:54:38Dans la salle
00:54:39des fêtes du village
00:54:40ce samedi
00:54:4122 juillet
00:54:421995
00:54:43l'humeur
00:54:45est également
00:54:46à la détente.
00:54:49Il y a un mariage
00:54:50qui se déroule
00:54:50dans la salle
00:54:51communale
00:54:52tout le monde
00:54:53est là
00:54:53fait la fête
00:54:54les copains
00:54:55sont réunis
00:54:56On danse
00:54:57on rit
00:54:58tous les ingrédients
00:54:59sont réunis
00:55:00pour rendre
00:55:01ses noces
00:55:01inoubliables.
00:55:0360 invités
00:55:04ont répondu présent
00:55:05parmi eux
00:55:06Michel
00:55:0722 ans.
00:55:09Michel
00:55:09c'est un ami
00:55:10d'enfance
00:55:10du marié
00:55:11il est invité
00:55:12il participe
00:55:15vraiment activement
00:55:16au mariage
00:55:16il connaît
00:55:16tout le monde.
00:55:17Michel
00:55:19et quelques invités
00:55:20proches
00:55:21poursuivent
00:55:22les festivités
00:55:23jusqu'au lendemain.
00:55:32Mais enfin
00:55:33d'après-midi
00:55:33les mariés
00:55:34remarquent avec
00:55:35étonnement
00:55:36que le jeune homme
00:55:37n'est plus là.
00:55:37On ne sait pas
00:55:41trop où il est
00:55:41peut-être
00:55:42qu'il est dans
00:55:42un coin
00:55:42en train
00:55:43de récupérer
00:55:44parce que
00:55:46peut-être
00:55:46qu'il a bu
00:55:46un peu plus
00:55:49peut-être
00:55:49que d'habitude
00:55:49mais on ne sait
00:55:51pas où il est.
00:55:52Soucieux
00:55:53les mariés
00:55:54décident de partir
00:55:55à sa recherche.
00:55:57D'abord
00:55:57dans le proche
00:55:58périmètre
00:55:59de la salle
00:55:59des fêtes
00:55:59sur le parking
00:56:00où en principe
00:56:01il y a sa voiture
00:56:01on pouvait supposer
00:56:02qu'il dort
00:56:03dans la voiture
00:56:04pour récupérer
00:56:05mais il n'y a
00:56:06personne dans la voiture.
00:56:07Les mariés
00:56:10se rendent alors
00:56:11jusqu'au bord
00:56:12du canal
00:56:13situé à un kilomètre
00:56:14de la salle
00:56:15des fêtes
00:56:15en vain.
00:56:18Les recherches
00:56:19poursuivent
00:56:19un petit peu
00:56:20la nuit
00:56:20et le marié
00:56:22décide finalement
00:56:23d'avertir Roger
00:56:24le père de Michel
00:56:25pour lui dire
00:56:25bah écoute
00:56:26ton gars
00:56:27je ne sais pas
00:56:27où il est.
00:56:28Michel
00:56:29habite
00:56:29chez ses parents
00:56:30à Vaudeur
00:56:31dans Lyon
00:56:32un village
00:56:34à 100 kilomètres
00:56:35de Narji
00:56:36alors peut-être
00:56:37est-il rentré
00:56:38chez lui
00:56:38mais Roger
00:56:39son père
00:56:40ne l'a pas vu
00:56:41pourtant
00:56:42il ne s'inquiète pas
00:56:44il a la noce
00:56:45il va pas revenir
00:56:46à pied
00:56:46sa voiture
00:56:48elle est là
00:56:49si sa voiture
00:56:50elle est là
00:56:51il va revenir
00:56:52Roger
00:56:53ne s'aime pas
00:56:54outre mesure
00:56:55parce que Michel
00:56:56est quelqu'un
00:56:57de fêtard
00:56:57quelqu'un
00:56:58qui est un bon vivant
00:56:59qui aime bien
00:57:00la fête
00:57:01les filles
00:57:02qui pense
00:57:03qu'il est peut-être
00:57:04parti
00:57:05avec une personne
00:57:07de rencontre
00:57:07et si Roger
00:57:09ne s'alarme pas
00:57:10sur les lieux
00:57:11de la noce
00:57:12l'angoisse
00:57:13monte
00:57:13on commence un petit peu
00:57:15à s'inquiéter
00:57:16parce que c'est pas
00:57:17dans sa nature
00:57:18de partir
00:57:19et de pas laisser
00:57:19de nouvelles
00:57:20et de pas dire
00:57:20où il va
00:57:21alors
00:57:23où est passé
00:57:24Michel
00:57:24le jeune homme
00:57:26a-t-il volontairement
00:57:28disparu
00:57:28ou est-il en danger
00:57:30nous sommes
00:57:39le mardi
00:57:3925 juillet
00:57:401995
00:57:41cela fait
00:57:43deux jours
00:57:44que Michel
00:57:45n'a pas donné
00:57:45signe de vie
00:57:46Roger
00:57:48son père
00:57:49est à présent
00:57:50très inquiet
00:57:51il décide alors
00:57:54d'aller
00:57:54à Nargy
00:57:55à la recherche
00:57:56de son fils
00:57:57mais sans succès
00:57:58il se rend donc
00:58:00à la gendarmerie
00:58:01pour signaler
00:58:02sa disparition
00:58:03les gendarmes
00:58:05prennent la déposition
00:58:07mais sans y accorder
00:58:08une grande importance
00:58:09on pense que
00:58:10il est grand
00:58:11il a pu
00:58:12voler de ses propres ailes
00:58:13et donc
00:58:14on n'est pas du tout
00:58:15à la gendarmerie
00:58:17sur l'idée
00:58:17d'une enquête
00:58:18d'une recherche particulière
00:58:20pourtant
00:58:21ce même mardi
00:58:23vers 16h
00:58:23les gendarmes
00:58:24reçoivent
00:58:25un coup de fil
00:58:26qui va donner
00:58:27une toute autre
00:58:27tournure à l'affaire
00:58:28un garde-champêtre
00:58:30de Nargy
00:58:31explique
00:58:32avoir vu une forme
00:58:33flotter
00:58:34dans le canal
00:58:35ils vont aller voir
00:58:39en s'approchant
00:58:40ils vont découvrir
00:58:40que c'est le corps
00:58:41d'un homme
00:58:41jusque là
00:58:45ce sont des choses
00:58:47qui malheureusement
00:58:47arrivent
00:58:48de temps en temps
00:58:49mais là
00:58:51il y a quelque chose
00:58:52qui naturellement
00:58:53va troubler tout le monde
00:58:55c'est que ce corps
00:58:56est sans tête
00:58:56au même moment
00:58:58en poursuivant
00:58:59ses recherches
00:59:00Roger remarque
00:59:02des voitures
00:59:02de gendarmerie
00:59:03au bord du canal
00:59:04il se précipite
00:59:06et aperçoit
00:59:07la housse
00:59:08au bord de la rue
00:59:09les gendarmes
00:59:12lui disent
00:59:13qu'on vient
00:59:14de découvrir
00:59:14quelque chose
00:59:15naturellement
00:59:15il se précipite
00:59:16on ne veut pas trop
00:59:17qu'il voit
00:59:18c'est une force
00:59:19de la nature
00:59:19Roger
00:59:20il s'impose
00:59:22et l'horreur
00:59:23l'absolu
00:59:24puisqu'il reconnaît
00:59:25les mains de son fils
00:59:26il reconnaît
00:59:27le torse
00:59:27les mains de son fils
00:59:28et donc
00:59:28il va tout de suite
00:59:30découvrir
00:59:32et comprendre
00:59:32que le pire
00:59:34est arrivé
00:59:34j'étais effondré
00:59:42effondré
00:59:43effondré
00:59:45je sais pas
00:59:46c'est dur
00:59:51c'est dur
00:59:52pour tenter
00:59:59d'éclaircir
01:00:00les circonstances
01:00:01de cette mort
01:00:02les gendarmes
01:00:03ouvrent une enquête
01:00:03préliminaire
01:00:04et décident
01:00:05d'entendre
01:00:06le jeune marié
01:00:07celui-ci
01:00:08explique que
01:00:09Michel
01:00:09sous l'effet
01:00:10de l'alcool
01:00:11aurait tenté
01:00:12de rentrer
01:00:13chez lui
01:00:13avec sa voiture
01:00:14et qu'il l'en aurait
01:00:15empêché
01:00:16en lui prenant
01:00:17les clés
01:00:17il suppose donc
01:00:19que Michel
01:00:20serait parti
01:00:20à pied
01:00:21vers 17h
01:00:23il n'y aurait
01:00:25eu aucun incident
01:00:26et naturellement
01:00:27il ne s'explique pas
01:00:28autrement que par
01:00:29l'idée d'un accident
01:00:30ce qui a pu arriver
01:00:31à Michel
01:00:31Michel
01:00:33serait tombé
01:00:34accidentellement
01:00:35dans le canal
01:00:35mais alors
01:00:36comment expliquer
01:00:38la décapitation
01:00:39et où se trouve
01:00:40la tête
01:00:41de Michel
01:00:42le mercredi
01:00:45on retrouve la tête
01:00:48elle est finalement
01:00:51pas très loin
01:00:52elle est
01:00:52à un kilomètre
01:00:54de l'endroit
01:00:56où on a repêché
01:00:56le corps
01:00:57là aussi
01:00:58tout près
01:00:58d'une écluse
01:00:59et c'est bien
01:01:00la tête de Michel
01:01:00la dépouille
01:01:03de Michel
01:01:04est examinée
01:01:05par un médecin
01:01:06généraliste
01:01:06au funérarium
01:01:07et non pas
01:01:08par un médecin légiste
01:01:09les gendarmes
01:01:11sont en effet
01:01:12convaincus
01:01:12qu'il s'agit
01:01:13d'un accident
01:01:14le généraliste
01:01:17on arrive
01:01:18à la conclusion
01:01:18suivante
01:01:19que Michel
01:01:20est d'abord
01:01:20mort noyé
01:01:21et que la décapitation
01:01:24elle provient
01:01:25du passage
01:01:26d'une péniche
01:01:27il y a des péniches
01:01:28sur le canal
01:01:28et la tête
01:01:30aurait été
01:01:30à ce moment là
01:01:31happée
01:01:32et décapitée
01:01:34par l'hélice
01:01:35de la péniche
01:01:36quant aux nombreux
01:01:37hématomes
01:01:38et blessures
01:01:39retrouvées sur Michel
01:01:40ils auraient aussi
01:01:42été provoquées
01:01:42par le passage
01:01:43du bateau
01:01:44sur son corps
01:01:45donc au vu
01:01:47de ces éléments
01:01:48et de l'audition
01:01:52du marié
01:01:53trois mois après
01:01:54le dossier
01:01:56est classé sans suite
01:01:58pour les enquêteurs
01:02:01les causes du décès
01:02:02ne seraient donc pas
01:02:03criminels
01:02:04Michel
01:02:05serait mort
01:02:06à la suite
01:02:07d'un accident
01:02:07ou d'un suicide
01:02:09par noyade
01:02:10un drame
01:02:11pour Roger
01:02:12qui a du mal
01:02:13à croire
01:02:13que son fils
01:02:14soit mort
01:02:15de cette manière
01:02:15alors
01:02:17ce jeune homme
01:02:18aurait-il vraiment
01:02:19voulu se suicider
01:02:20le jour des noces
01:02:22de l'un de ses meilleurs amis
01:02:24et si son père
01:02:26avait finalement
01:02:27raison
01:02:28de douter
01:02:29cela fait maintenant
01:02:35trois mois
01:02:36que le corps de Michel
01:02:38a été retrouvé
01:02:38et la justice
01:02:40vient de conclure
01:02:41un accident
01:02:42ou un suicide
01:02:43mais Roger
01:02:45n'y croit pas
01:02:46Roger qui connaît
01:02:49bien son fils
01:02:50bien Michel
01:02:51il ne peut pas
01:02:53lui accepter
01:02:53la thèse du suicide
01:02:55ça pour lui
01:02:55ça ne passe pas
01:02:55ça ne passe pas
01:02:56du tout
01:02:57au moment des faits
01:02:59Michel est un jeune forestier
01:03:01qui croque la vie
01:03:02à pleines dents
01:03:03Roger le sait
01:03:05d'autant plus
01:03:06que son fils
01:03:07vit encore
01:03:07dans la ferme familiale
01:03:09c'est ici
01:03:10qu'il est né
01:03:10ici qu'il s'épanouit
01:03:12au sein d'un foyer
01:03:13chaleureux
01:03:15il adore la vie
01:03:16Michel
01:03:16il adore la vie
01:03:18il avait ce qu'il voulait
01:03:18les filles
01:03:20il avait ce qu'il voulait
01:03:20en fille
01:03:21il avait
01:03:21ah non
01:03:23il n'était pas comme ça
01:03:25Michel il est à l'aise
01:03:27dans ses baskets
01:03:27et sur toute la ligne
01:03:28il a un joli succès
01:03:30auprès des filles
01:03:32puis
01:03:33il a vraiment l'âge
01:03:34pour lui
01:03:3522 ans
01:03:35donc franchement
01:03:37c'est l'insouciance
01:03:38on démarre dans la vie
01:03:39à 22 ans
01:03:40une vie simple
01:03:43et sans histoire
01:03:44d'ailleurs
01:03:45le jour des noces
01:03:46Michel était d'humeur joyeuse
01:03:48alors pour ses proches
01:03:50la thèse du suicide
01:03:51ne tient pas
01:03:52mais pour Roger
01:03:57le vrai déclic
01:03:58va avoir lieu
01:03:59quelques semaines plus tard
01:04:00après avoir rencontré
01:04:02un éclusier
01:04:03qui va lui faire
01:04:04une remarque
01:04:04surprenante
01:04:06l'éclusier
01:04:08qu'est-ce qu'il lui dit
01:04:08il lui dit
01:04:09écoute
01:04:10Roger
01:04:11moi je peux te dire
01:04:12que lorsqu'un corps
01:04:14tombe comme ça
01:04:15dans le canal
01:04:16les culpéniches passent
01:04:17et qu'il y a l'hélice
01:04:18qui passe par dessus
01:04:19c'est haché menu
01:04:20à partir de là
01:04:27Roger va se transformer
01:04:28en véritable enquêteur
01:04:30il va rencontrer
01:04:32des mariniers
01:04:33des éclusiers
01:04:34qui à coups d'illustrations
01:04:35et témoignages
01:04:36vont lui permettre
01:04:38d'établir
01:04:38un véritable dossier
01:04:40remettant en cause
01:04:41la thèse
01:04:42de la décapitation
01:04:43par une hélice
01:04:44il leur fait remplir
01:04:48des attestations
01:04:48il va nous amener
01:04:49ces attestations
01:04:50pour lui
01:04:50si 30, 40, 50
01:04:52éclusiers
01:04:53ou bâteliers
01:04:54lui disent
01:04:54que c'est pas possible
01:04:55c'est que ça n'est pas possible
01:04:56une hélice
01:04:57ça tourne à 900 tours minutes
01:04:59maximum
01:04:59et ça a 3 pâles
01:05:01et donc
01:05:03quand il y a une pâle
01:05:03qui coupe
01:05:04l'autre pâle
01:05:05est juste derrière
01:05:05ou un peu plus loin
01:05:06et puis
01:05:07il aurait été tout ciseuillé
01:05:08que là
01:05:09pour dire
01:05:10juste une pâle
01:05:11qui coupe la tête
01:05:11c'était impossible
01:05:12son avocate
01:05:15maître Corine Hermann
01:05:16spécialiste
01:05:17des affaires criminelles
01:05:19non résolues
01:05:20va elle aussi
01:05:20se renseigner
01:05:21de son côté
01:05:22je vais aller voir
01:05:25des pompiers
01:05:26qui interviennent
01:05:28dans les zones
01:05:29fluviales
01:05:29et savoir comment
01:05:30ils retrouvent les corps
01:05:31dans ces cas là
01:05:32effectivement
01:05:32on a aussi
01:05:33des sources
01:05:34des documents
01:05:36médicaux légaux
01:05:37qui nous montrent
01:05:37quand même
01:05:37que les corps
01:05:38sont l'objet
01:05:39de plusieurs coupures
01:05:41dans ces cas là
01:05:41et là
01:05:42on ne voit pas ça
01:05:43sur le corps
01:05:43de Michel
01:05:44des fois
01:05:44et un autre élément
01:05:46pose problème
01:05:47des hématomes
01:05:48ont été découverts
01:05:49sur le corps
01:05:50de Michel
01:05:51selon le médecin généraliste
01:05:54ils auraient été provoqués
01:05:55par le passage
01:05:56d'une péniche
01:05:57sur son corps
01:05:58pour Roger
01:05:59et son avocate
01:06:00ça ne colle pas
01:06:02moi je ne suis pas médecin
01:06:05mais par habitude
01:06:07sur les dossiers
01:06:08sur lesquels
01:06:08j'ai travaillé
01:06:09et toutes les autopsies
01:06:10sur lesquelles
01:06:11j'ai travaillé
01:06:12les experts
01:06:13nous expliquent
01:06:13qu'un hématome
01:06:15ne peut
01:06:15se constituer
01:06:17que du vivant
01:06:18d'une personne
01:06:19c'est à dire
01:06:19tant que le sang
01:06:20circule
01:06:21c'est à dire
01:06:21tant que le coeur
01:06:22ou pas
01:06:23on ne peut donc pas
01:06:24avoir d'hématome
01:06:25de cette importance là
01:06:26un hématome
01:06:27qui faisait plusieurs centimètres
01:06:28sur la cuisse
01:06:29un hématome
01:06:30très important
01:06:31à la tête
01:06:31si ces hématomes
01:06:33ont eu lieu
01:06:34après la mort
01:06:34de Michel Dufoy
01:06:35Roger
01:06:36lui
01:06:37a son explication
01:06:39sur la présence
01:06:40des hématomes
01:06:40il a été roué de coup
01:06:42avant de mourir
01:06:42c'est ce que je pense
01:06:44oui oui
01:06:44parce qu'il en avait partout
01:06:46Roger
01:06:48en est persuadé
01:06:50son fils
01:06:51ne s'est pas noyé
01:06:52accidentellement
01:06:53et encore moins
01:06:54volontairement
01:06:56alors
01:06:56il s'interroge
01:06:58aurait-on
01:06:59assassiné Michel
01:07:00ça devient
01:07:02une obsession
01:07:02les circonstances
01:07:04de la mort
01:07:05de son fils
01:07:05et cette enquête là
01:07:07il vient la porter
01:07:07à la gendarmerie
01:07:08en disant
01:07:08il y a quelque chose
01:07:09qui ne va pas
01:07:10il dépose plainte
01:07:10pour homicide volontaire
01:07:12et
01:07:12il espère
01:07:14qu'on va enfin
01:07:15savoir la vérité
01:07:158 mois
01:07:18après le décès
01:07:19de Michel
01:07:20grâce à la persévérance
01:07:21de son père
01:07:22le parquet de Montargis
01:07:24réouvre l'enquête
01:07:25pour homicide volontaire
01:07:27Roger
01:07:28est plein d'espoir
01:07:29va-t-il enfin
01:07:30avoir des réponses
01:07:32aux nombreuses questions
01:07:33qui entourent
01:07:35la mort de son fils
01:07:36suite à la réouverture
01:07:45de l'enquête
01:07:45les gendarmes
01:07:47cherchent en priorité
01:07:48à retracer
01:07:49l'emploi du temps
01:07:49de Michel
01:07:50le jour de sa disparition
01:07:52plusieurs invités
01:07:53sont entendus
01:07:55parmi eux
01:07:56le marié
01:07:57qui est
01:07:58de nouveau auditionné
01:07:59il explique aux enquêteurs
01:08:01que le repas
01:08:02a commencé
01:08:03vers 14h
01:08:04un déjeuner bien arrosé
01:08:07pour Michel
01:08:08qui une fois
01:08:09les festivités terminées
01:08:11aurait voulu rentrer
01:08:12chez lui
01:08:12en voiture
01:08:13mais il l'en aurait empêché
01:08:15en premier temps
01:08:17il a voulu ouvrir
01:08:18la portière de la voiture
01:08:19mais elle était fermée
01:08:20de l'intérieur
01:08:20Michel avait
01:08:21fermé
01:08:22sa porte
01:08:24alors
01:08:25comme on est en juillet
01:08:26le toit ouvrant
01:08:26était ouvert
01:08:27le marié
01:08:28a expliqué
01:08:30aux gendarmes
01:08:30explique aux gendarmes
01:08:31que finalement
01:08:32il a réussi
01:08:33à prendre les clés
01:08:34en passant sa main
01:08:35il a retiré
01:08:36les clés du contact
01:08:37il a réussi
01:08:38à ouvrir la porte
01:08:39à sortir Michel
01:08:40et puis à la faire
01:08:40asseoir sur une chaise
01:08:42et c'est seulement
01:08:42après
01:08:43que Michel est parti
01:08:45et puis
01:08:47on ne l'a plus jamais retrouvé
01:08:48une version
01:08:51qui satisfait
01:08:52les gendarmes
01:08:54et pourtant
01:08:54le parquet décide
01:08:55de procéder
01:08:56à l'exhumation
01:08:57du corps
01:08:58afin de le faire
01:08:59autopsier
01:09:00par un médecin légiste
01:09:01comme cela aurait dû être
01:09:02le cas
01:09:03la première fois
01:09:04Roger
01:09:05attend beaucoup
01:09:06de cette autopsie
01:09:07il va enfin savoir
01:09:08si son fils
01:09:09est vraiment mort noyé
01:09:11mais les résultats
01:09:12de l'autopsie
01:09:13vont s'avérer
01:09:14surprenants
01:09:15en gros
01:09:17ce que nous dit
01:09:18le médecin légiste
01:09:20lorsqu'il pratique
01:09:21l'autopsie
01:09:21c'est
01:09:22en gros
01:09:22je ne peux plus rien
01:09:23constater
01:09:23parce que
01:09:24j'interviens
01:09:2510 mois
01:09:25après les faits
01:09:26alors des autopsies
01:09:2710 mois
01:09:2810 ans
01:09:285 ans
01:09:29après les faits
01:09:30on en fait
01:09:30on en pratique
01:09:31tous les jours
01:09:31en France
01:09:32et on peut encore
01:09:32voir des choses
01:09:33le médecin légiste
01:09:35conclut donc
01:09:36qu'il ne peut pas
01:09:37préciser avec certitude
01:09:38les causes de la mort
01:09:40mais il se range tout de même
01:09:41sur la version
01:09:42de son confrère généraliste
01:09:43Michel serait mort
01:09:46noyé
01:09:46et ses blessures
01:09:47auraient été provoquées
01:09:48par le passage
01:09:49d'un bateau
01:09:50pour les hématomes
01:09:51il apporte
01:09:52une nouvelle explication
01:09:53il dit que les hématomes
01:09:56ou en tous les cas
01:09:57les échymoses
01:09:59qui ont été constatées
01:10:00par le premier médecin
01:10:01étaient peut-être
01:10:02des traces de putréfaction
01:10:03alors oui
01:10:04peut-être
01:10:05si ce n'est qu'on ne sait pas
01:10:06depuis combien de temps
01:10:07Michel est resté dans l'eau
01:10:09qu'on ne sait pas
01:10:10à quel moment
01:10:10il est mort
01:10:11et que
01:10:12si on ne sait pas
01:10:13si c'est des hématomes
01:10:14alors c'est peut-être
01:10:15des traces de putréfaction
01:10:16mais on n'en sait rien
01:10:17mais on affirme ça
01:10:18En novembre 1998
01:10:20le parquet décide
01:10:22une nouvelle fois
01:10:23de classer l'affaire
01:10:24sans suite
01:10:25mais Roger
01:10:25ne baisse pas les bras
01:10:27pour autant
01:10:27il pense alors
01:10:29à la voiture
01:10:29de son fils
01:10:30que personne jusqu'ici
01:10:32n'a cherché à examiner
01:10:33Le véhicule de son fils
01:10:37est resté sur place
01:10:38là où se tenait la fête
01:10:40on va lui dire
01:10:41qu'il peut le reprendre
01:10:42et d'une part
01:10:44il lui manque la radio
01:10:45le véhicule a été nettoyé
01:10:48mais surtout
01:10:49on y retrouve
01:10:50les vêtements
01:10:51que portait son fils
01:10:52pendant la fête
01:10:53notamment la chemise
01:10:54qu'il portait
01:10:54au moment de la fête
01:10:55et il faut rappeler
01:10:56que le corps de Michel
01:10:58a été retrouvé torse nu
01:10:59Et il trouve la chemise
01:11:00dans le véhicule
01:11:01lavée
01:11:02avec un accro
01:11:03On aurait dû trouver
01:11:04la chemise dans l'eau
01:11:05ou on aurait dû
01:11:06trouver la chemise
01:11:07dans la salle
01:11:08ou au moins
01:11:08on aurait dû la trouver
01:11:09sale
01:11:10passant le propre
01:11:12pratiquement repassé
01:11:13plié
01:11:14il y a quelque chose
01:11:15qui ne colle pas
01:11:16Roger
01:11:18est maintenant
01:11:19persuadé
01:11:19que quelque chose
01:11:20d'anormal
01:11:21s'est passé
01:11:21dans cette voiture
01:11:22il se rappelle alors
01:11:24le témoignage du marié
01:11:26qui avait affirmé
01:11:27avoir pris
01:11:28les clés de Michel
01:11:29par le toit ouvrant
01:11:30Il va dire
01:11:33tiens
01:11:33je vais faire moi-même
01:11:34finalement
01:11:35je vais essayer
01:11:37de récupérer les clés
01:11:39il n'y arrive pas
01:11:40il est très loin
01:11:41d'y arriver
01:11:41Et pour cause
01:11:43il manque
01:11:43plus de 50 cm
01:11:45entre la main
01:11:46et le contact
01:11:47pour pouvoir
01:11:48attraper les clés
01:11:49Pour Roger
01:11:50cela ne fait pas
01:11:51l'ombre d'un doute
01:11:52le marié
01:11:54ment
01:11:54Ici il ment
01:11:56c'est qu'il y a
01:11:56quelque chose
01:11:57à se reprocher
01:11:57parce que
01:11:58quand on n'a rien
01:11:59à se reprocher
01:12:00pourquoi faire mentir
01:12:01alors du moment
01:12:02qu'il ment
01:12:03c'est qu'il a
01:12:03quelque chose
01:12:04à se reprocher
01:12:04donc il est au courant
01:12:05de quelque chose
01:12:06Roger dépose
01:12:09de nouveau plainte
01:12:10mais cette fois-ci
01:12:11pour faux témoignages
01:12:12le parquet
01:12:13réouvre donc l'enquête
01:12:14une deuxième fois
01:12:16et décide d'entendre
01:12:17de nouveau
01:12:18le marié
01:12:19ce dernier
01:12:20réaffirme
01:12:21ses déclarations
01:12:22il a bel et bien
01:12:23pris les clés
01:12:24par le toit ouvrant
01:12:25Nous on avait demandé
01:12:27une reconstitution
01:12:28au moins
01:12:29qu'on démontre
01:12:29qu'on pouvait le faire
01:12:30On convoque juste
01:12:31cet homme
01:12:31on lui demande
01:12:32de repréciser
01:12:33son témoignage
01:12:34c'est deux lignes
01:12:35si je dis
01:12:36que je l'ai fait
01:12:37je l'ai fait
01:12:37c'est en gros ça
01:12:38et ça suffit au juge
01:12:40Début 2000
01:12:45la justice prononce
01:12:47donc un non-lieu
01:12:48pour la deuxième fois
01:12:49Roger est abattu
01:12:51mais il n'en démord pas
01:12:52pour lui
01:12:53son fils a été assassiné
01:12:56alors Roger
01:12:57a-t-il raison
01:12:59de poursuivre son combat
01:13:00son fils
01:13:01a-t-il été
01:13:02comme il l'affirme
01:13:04assassiné
01:13:05cela fait maintenant
01:13:16six ans
01:13:16que Roger mène l'enquête
01:13:18sur le décès
01:13:19de son fils
01:13:19mais toutes les pistes
01:13:21étudiées jusqu'ici
01:13:22ont été refermées
01:13:24par la justice
01:13:24Roger
01:13:26est à court d'idées
01:13:27pourtant
01:13:28à l'été 2000
01:13:29une rencontre
01:13:31va lui redonner espoir
01:13:32on lui présente
01:13:36Jean-François Abgral
01:13:37qui est un ex
01:13:39de la gendarmerie
01:13:39qui devient enquêteur privé
01:13:41et on lui propose
01:13:43de faire examiner
01:13:44le véhicule
01:13:45par cet enquêteur
01:13:46qui est un habitué
01:13:47qui est de la crime
01:13:48gendarmerie
01:13:49Jean-François Abgral
01:13:51il est devenu célèbre
01:13:53grâce à l'arrestation
01:13:55du tueur en série
01:13:56Francis Holm
01:13:57et il confirme
01:13:59la thèse de Roger
01:14:00il est impossible
01:14:02que le marié
01:14:03réussit à récupérer
01:14:05les clés de Michel
01:14:05en passant le bras
01:14:07par le toit ouvrant
01:14:08mais ce n'est pas tout
01:14:10il découvre également
01:14:12un nouvel élément
01:14:14qui va faire
01:14:15rebondir l'enquête
01:14:16il constate
01:14:17qu'il y a des taches
01:14:20brunates
01:14:20sur le siège avant
01:14:22sur le siège arrière
01:14:23pour lui
01:14:24ça peut être des taches de sang
01:14:25des taches de sang
01:14:29que quelqu'un
01:14:30aurait pris la peine
01:14:30de nettoyer
01:14:31Jean-François Abgral
01:14:33préconise alors
01:14:34de les faire analyser
01:14:35et à l'été 2001
01:14:37Roger
01:14:38aidé de son avocate
01:14:39demande donc
01:14:40à deux techniciens
01:14:41d'expertiser
01:14:43la voiture
01:14:43de son fils
01:14:44les techniciens
01:14:49repèrent alors
01:14:50les mêmes taches
01:14:51brunâtres
01:14:52que le détective privé
01:14:53ils appliquent alors
01:14:55un réactif
01:14:56révélateur de traces
01:14:57de sang
01:14:58et le verdict
01:14:59est sans appel
01:15:01on va dire
01:15:03oui
01:15:04ce sont des traces
01:15:05de sang
01:15:05après est-ce que c'est du sang
01:15:07humain animal
01:15:08on ne sait pas
01:15:08mais en tous les cas
01:15:09oui
01:15:09les révélateurs
01:15:10vont être positifs
01:15:12donc pourquoi
01:15:13il y a du sang de son véhicule
01:15:14c'est une question de plus
01:15:15à poser à la justice
01:15:16s'agit-il
01:15:17du sang de Michel
01:15:19cette voiture
01:15:20serait-elle
01:15:21une scène de crime
01:15:22autant de questions
01:15:24qui interrogent Roger
01:15:25et son avocate
01:15:26ils demandent donc
01:15:28pour la troisième fois
01:15:29à la justice
01:15:30de réouvrir l'enquête
01:15:32la justice a dit
01:15:34non
01:15:34la réponse est cinglante
01:15:36le véhicule
01:15:36n'a aucun lien
01:15:37avec la mort de son fils
01:15:38il est mort dans l'eau
01:15:39il n'est pas mort dans le véhicule
01:15:40donc voilà
01:15:41on vous rend votre véhicule
01:15:42faites-en ce que vous voulez
01:15:44nous on n'ira pas voir plus loin
01:15:45et c'est presque la clé
01:15:51on avait presque la clé
01:15:53alors la question
01:15:55qui vient tout de suite
01:15:55à l'esprit
01:15:56est-ce qu'aujourd'hui
01:15:57avec les progrès de la science
01:15:58peut-être que ce serait intéressant
01:16:00de savoir
01:16:01juste
01:16:01savoir si c'est du sang humain
01:16:03ou du sang animal
01:16:05nous sommes en 2001
01:16:07et plus le temps passe
01:16:09plus le mystère s'épaissit
01:16:11autour de la mort de Michel
01:16:13des questions
01:16:14sans réponse
01:16:15qui hantent le quotidien
01:16:17de Roger
01:16:17pourtant
01:16:19ce père de famille
01:16:20n'est pas au bout
01:16:22de ses surprises
01:16:23les années s'écoulent
01:16:32mais Roger
01:16:32ne peut se résoudre
01:16:34à abandonner son combat
01:16:35pourtant
01:16:36depuis 4 ans
01:16:37aucun nouvel élément
01:16:39ne lui a permis
01:16:40de relancer l'enquête
01:16:41mais un jour
01:16:43de mars 2005
01:16:4410 ans
01:16:45après la mort de Michel
01:16:46un coup de théâtre
01:16:48donne un tournant
01:16:49inattendu
01:16:50inattendu
01:16:50à l'affaire
01:16:52Roger se rend très régulièrement
01:16:55sur la tombe de son fils
01:16:57une fois par semaine
01:16:58et ce qui arrive
01:17:00c'est que
01:17:01lorsqu'il s'approche
01:17:02de la tombe
01:17:04il aperçoit
01:17:05une pancarte
01:17:06qui est posée
01:17:07devant le monument
01:17:09et sur laquelle
01:17:10figurent en grosses lettres noires
01:17:12les lettres
01:17:13A
01:17:14D
01:17:14N
01:17:14Roger
01:17:16croit d'abord
01:17:17à une mauvaise blague
01:17:18puis il se dit
01:17:19que la justice
01:17:20a peut-être
01:17:21sans le prévenir
01:17:22réouvert le dossier
01:17:24Roger se dit
01:17:26c'est peut-être
01:17:27un espoir
01:17:28ADN
01:17:29oui
01:17:29il veut faire faire
01:17:30des analyses ADN
01:17:31peut-être qu'enfin
01:17:32la justice a accédé
01:17:33à sa demande
01:17:34mais très vite
01:17:35il déchante
01:17:36parce qu'il se rend compte
01:17:37que sur d'autres sépultures
01:17:39ont été apposés
01:17:40les mêmes panneaux
01:17:41à savoir
01:17:42sur les tombes
01:17:43de Géraldine Giraud
01:17:45et de Katia Lherbier
01:17:46qui ont visiblement
01:17:47auraient été assassinés
01:17:49par Jean-Pierre Treiber
01:17:50Roger
01:17:51ainsi que certains journalistes
01:17:53qui suivent l'affaire
01:17:54s'interrogent
01:17:56quelle connexion
01:17:57pourrait-il y avoir
01:17:58entre la mort
01:17:59de Michel Dufoy
01:18:00en 1995
01:18:02et les meurtres
01:18:03de Géraldine Giraud
01:18:05et Katia Lherbier
01:18:06retrouvés brûlés
01:18:07en 2004
01:18:08on s'est dit
01:18:11il y a peut-être
01:18:12un lien
01:18:12l'assassin présumé
01:18:15des deux jeunes femmes
01:18:16Jean-Pierre Treiber
01:18:17était un forestier
01:18:19comme la plupart
01:18:21des personnages
01:18:22qui gravitaient
01:18:24autour de ce mariage
01:18:25et Treiber
01:18:26avait des liens
01:18:27avec Lyon
01:18:28pour en avoir
01:18:31le coeur net
01:18:32Roger dépose plainte
01:18:33auprès de la gendarmerie
01:18:34et le panneau
01:18:35est saisi
01:18:36ces avocats eux
01:18:37envoient une demande
01:18:38au procureur
01:18:39de Sens et d'Orléans
01:18:40afin qu'ils vérifient
01:18:42l'origine de ces panneaux
01:18:44mais aucune réponse
01:18:45ne leur est apportée
01:18:47Est-ce qu'on a voulu
01:18:51nous guider
01:18:51et donner une piste
01:18:54aux enquêteurs
01:18:55et à Roger
01:18:55en mettant ces panneaux
01:18:56sur ces deux tombes
01:18:59on ne sait toujours pas
01:19:00c'est un des points
01:19:01d'interrogation
01:19:02de plus de ce dossier
01:19:0320 ans après les faits
01:19:07la mort de Michel
01:19:08comporte toujours
01:19:10de nombreuses zones d'ombre
01:19:11mais pour les avocats
01:19:13de Roger
01:19:14il y a également
01:19:15des certitudes
01:19:16Toutes les preuves
01:19:17réunies au dossier
01:19:18démontrent que
01:19:19Michel n'a pas disparu
01:19:21comme cela
01:19:22n'est pas parti
01:19:23le dimanche à 5h
01:19:25et que
01:19:25on ne l'a pas empêché
01:19:28de prendre son véhicule
01:19:29en passant par le toit
01:19:30de la voiture
01:19:30ça c'est certain
01:19:31c'est établi
01:19:32Aujourd'hui
01:19:36Roger
01:19:37continue de se battre
01:19:39malgré son acharnement
01:19:41et les portes
01:19:42qu'il a ouvertes
01:19:43mais qui se sont
01:19:44systématiquement
01:19:45refermées
01:19:45le père de Michel
01:19:47ne baissera
01:19:48jamais les bras
01:19:49il veut la vérité
01:19:51en mémoire
01:19:53de son fils
01:19:54Je voudrais
01:19:56avant de partir
01:19:57je voudrais connaître
01:19:58la vérité
01:19:59je voudrais connaître
01:20:01la vérité
01:20:01avant de partir
01:20:02c'est tout
01:20:04je voudrais
Recommandations
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