- il y a 2 jours
Le dimanche 29 avril 2007 au matin, un cueilleur de champignons découvre le corps de Jennifer Charron, jeune serveuse de 21 ans, sur une dalle de béton, dans une clairière de Saint-Sulpice-de-Royan, en Charente-Maritime.
Catégorie
✨
PersonnesTranscription
00:00:30Jennifer Charon, elle avait 21 ans, elle était très belle et énergique.
00:00:43En rupture avec sa famille, elle s'était louée une petite chambre et avait trouvé un boulot.
00:00:48Elle était serveuse dans un restaurant de Royan.
00:00:51Souriante, elle parlait à tout le monde, elle n'avait peur de personne.
00:00:56C'est ce qui l'a perdu.
00:00:57Son corps a été découvert calciné dans un bois de la région.
00:01:03Sur la scène de crime, les gendarmes ont relevé deux ADN masculins.
00:01:07Ils ont arrêté deux hommes.
00:01:10Mais dans le box de la cour d'assises, il n'y avait plus qu'un seul accusé.
00:01:13Le bois de la chèvre, près de Royan.
00:01:40C'est un coin à Morille, bien connu dans la région.
00:01:45Le dimanche 29 avril 2007, un ramasseur de champignons remarque des vêtements brûlés sur les fondations d'une ancienne cabane.
00:01:52En s'approchant, il réalise qu'il s'agit d'un corps humain.
00:02:00L'homme appelle tout de suite les gendarmes.
00:02:03Le cadavre se trouve au bout d'un chemin en cul-de-sac.
00:02:09Nous arriverons ici, nous découvrons un corps à demi-calciné qui est couché sur le ventre.
00:02:23Il s'agit d'une jeune fille, âgée vraisemblablement d'une vingtaine d'années.
00:02:30La partie haute du corps est entièrement carbonisée, ainsi que la tête.
00:02:35Elle porte une veste en jean sur un soutien-gorge.
00:02:39Par contre, elle a les mains liées par une étude de tissu.
00:02:42Et nous remarquons que le linge qui lie ses poignets est en fait son chemisier.
00:02:47Les gendarmes examinent un par un les nombreux objets qui jonchent la scène de crime.
00:02:57Nous constatons immédiatement qu'il y a différentes choses assez inhabituelles.
00:03:00Il y a notamment de la bougie qui est fondue, proche du corps.
00:03:04Une petite étiquette proche d'un sac à demi-consumé.
00:03:09Ce qui attire vraiment notre attention dans le chemin qui mène à cette dalle,
00:03:13c'est une trace de pas qui a été bien imprimée dans la boue encore humide.
00:03:18Cette trace de pas est prélevée.
00:03:20Il s'avérera qu'il s'agit d'une tennis de marque Nike de taille 43.
00:03:27L'empreinte est fraîche. Elle appartient peut-être aux criminels.
00:03:32Les papiers d'identité de la victime ont été brûlés.
00:03:35Son visage est méconnaissable. Impossible de l'identifier.
00:03:39Les gendarmes espèrent avoir plus de renseignements grâce à l'autopsie.
00:03:47Elle a les mains attachées dans le dos.
00:03:50Les doigts sont crispés, boudinés, eudémaciés, c'est-à-dire gonflés.
00:03:55Et ceci est important pour le Saint-Égis.
00:03:57Ça veut dire que cette personne a été liée, ligaturée, ligotée de son vivant.
00:04:04Au niveau de la face, il y a des dégâts considérables.
00:04:10D'abord, des coups portés avec des poings, des coups de poing nets,
00:04:14à plusieurs endroits, au niveau des joues, au niveau de la tempe, au niveau de la bouche.
00:04:19Et avec une fracture du crâne majeure, avec hémorragie cérébrale,
00:04:24qui traduit la force violente qui a entraîné la mort.
00:04:28Les gendarmes ont trouvé des pierres tachées de sang sur la scène de crime.
00:04:34Le meurtrier s'en est probablement servi pour frapper la tête de la jeune fille,
00:04:39avant de l'incendier.
00:04:41Reste à savoir si elle était toujours vivante, quand le feu a été allumé.
00:04:48En réalité, on ne retrouve aucune suie dans les poumons, dans la trachée.
00:04:52Ce qui veut dire que cette jeune femme était morte au moment de l'incendie.
00:04:57Ce qui confirme notre idée première, qu'on l'a incendiée pour retarder l'identification
00:05:04et la faire disparaître complètement.
00:05:09Le légiste établit que la jeune fille est morte dans la nuit du vendredi au samedi,
00:05:14soit 36 heures avant la découverte de son corps.
00:05:18En examinant ses vêtements, les médecins font une découverte.
00:05:23Au niveau du jean, on va retrouver une tâche qui se révélerait être une tâche de sperme.
00:05:33Donc il jette un profond doute dans le mobile.
00:05:39Est-ce que c'est vraiment un mobile sexuel ?
00:05:42Il s'avère qu'au niveau de la bouche, au niveau des orifices sexuels, vagin ou anus,
00:05:49nous n'avons aucun élément positif.
00:05:54Pas de lésion, la jeune fille n'aurait pas été violée.
00:05:59Les résultats du laboratoire apportent des éléments décisifs pour l'enquête.
00:06:03Sur la scène de crème, on a été découvert deux ADN masculins à trois endroits bien spécifiques.
00:06:10Une trace ADN sur l'étiquette qui se trouve à l'intérieur du sac de la victime.
00:06:17Une trace ADN qui se trouvait au milieu du chemisier de la victime qui a servi de lien.
00:06:23Et la troisième trace, c'est une trace de sperme qui est découverte sur le jean de la victime.
00:06:27À ce moment-là, nous partons sur la piste où il y aurait vraisemblablement deux auteurs.
00:06:35Deux ADN masculins qui ne figurent pas dans le fichier national des empreintes génétiques.
00:06:41La scène de crime du bois de la chèvre reste indéchiffrable.
00:06:45Serge Rey, vous êtes le juge d'instruction chargé de ce dossier.
00:06:55Le lieu du crime du bois de la chèvre, est-ce qu'il est connu dans la région ?
00:06:58Oui, c'est un bois isolé dans la campagne, à un kilomètre du petit village de Saint-Sulpice-de-Royant
00:07:04et à environ 5-6 kilomètres de Royant.
00:07:07Ce bois qui est isolé en plein milieu des champs est surtout réputé pour être un lieu de rencontre homosexuelle.
00:07:14Parce qu'il y avait une aire de stationnement qui le bordait sur un côté,
00:07:18qui s'appelait l'aire de la Brande des Outards.
00:07:22Et cette aire était un lieu de rencontre et de libation homosexuelle.
00:07:26Il est facile d'accès ?
00:07:28Le bois lui-même est relativement facile d'accès, puisque bordé par deux routes départementales.
00:07:33En revanche, la clairière où a été découvert le corps de la jeune fille est isolée au centre du bois.
00:07:38Pour y accéder, il faut d'abord prendre un premier chemin de terre sur environ 300 mètres,
00:07:42puis un sous-bois sur environ une centaine de mètres avant de pousser le portillon
00:07:47qui permet d'accéder à cette clairière abandonnée.
00:07:50Il faut donc particulièrement connaître l'endroit pour s'y rendre.
00:07:53Votre priorité, j'imagine, c'est d'identifier la jeune fille.
00:07:58Comment vous y prenez-vous ?
00:08:00C'est plutôt la priorité du parquet qui, à ce moment-là, gère l'enquête dite de flagrance.
00:08:06Et les enquêteurs s'y prennent de manière traditionnelle.
00:08:09On dispose de très peu d'éléments.
00:08:11Une jeune fille d'une vingtaine d'années, brune, sa taille.
00:08:14On cherche surtout à recenser, dans les premiers temps de l'enquête,
00:08:18les disparitions récentes et inexpliquées de jeunes filles dans leur roya-né.
00:08:22Et les fugueuses, j'imagine, aussi ?
00:08:24Les fugueuses sont envisagées, mais compte tenu de l'âge de la jeune femme
00:08:28qui était d'une vingtaine d'années, on pense plutôt à un adulte autonome.
00:08:32A Poitiers, un appel à témoins a été lancé après la découverte du corps carbonisé
00:08:41d'une jeune femme difficilement identifiable.
00:08:44Elle serait âgée de moins de vingt ans.
00:08:46Elle a été retrouvée, les mains attachées dans le dos, par un promeneur,
00:08:49dimanche, dans une forêt près de Royan.
00:08:51L'information fait le tour de la ville.
00:08:56Dans les cafés et les restaurants de cette station belnéaire, on ne parle que de ça.
00:09:02Nous apprenons par le patron d'un restaurant, Le Marailleur, à Royan,
00:09:06qu'une de ses serveuses n'est pas venue prendre son service le samedi 28.
00:09:09Elle n'a pas de nouvelles.
00:09:12Bien sûr, on ne veut jamais croire à ce genre de choses,
00:09:14mais je me dis, j'appelle quand même la gendarmerie pour leur signaler
00:09:17que je n'ai pas de nouvelles d'une de mes serveuses depuis le vendredi soir.
00:09:24Parallèlement à ça, M. et Mme Châtelier, qui vit à Royan,
00:09:29signale au commissariat de police de Royan l'absence d'une jeune fille
00:09:32qui était hébergée par eux.
00:09:35Jean-Dix Châtelier travaille au marché de Royan.
00:09:38C'est là que son attention est alertée.
00:09:41J'entends une affaire qui s'ébruite,
00:09:44comme quoi il y a une jeune fille qui aurait été retrouvée,
00:09:48morte,
00:09:50soi-disant que ce serait une prostituée,
00:09:52la prostituée de Saint-Sud-Pichon.
00:09:55J'en fais pas trop de tracas,
00:09:56j'entends juste une prostituée,
00:09:58donc, sans plus.
00:10:00Et là, après, on se pose la question,
00:10:02on dit, pourvu que ce n'est pas Jennifer,
00:10:04parce que vu qu'elle n'est pas rentrée...
00:10:05Quand Jennifer n'est pas rentrée,
00:10:08j'ai dit à mon mari,
00:10:09il est arrivé quelque chose.
00:10:12Il m'a dit, mais non, mais non,
00:10:13pas, il n'y a rien à...
00:10:16Attends, j'ai été dans la chambre,
00:10:18le linge est toujours pareil.
00:10:19J'ai plié son linge.
00:10:21Son lit n'est pas défait,
00:10:22son linge n'est pas défait.
00:10:23Alors, où aller ?
00:10:25Et pour moi, on aurait dit
00:10:27que j'entendais au secours.
00:10:30Le couple Châtelier
00:10:32et le patron du restaurant
00:10:33ont signalé la disparition
00:10:35de la même personne,
00:10:37Jennifer Charon,
00:10:38une jeune fille de 21 ans.
00:10:40Les gendarmes entendent Liliane,
00:10:42sa logeuse.
00:10:44Ils veulent savoir comment Jennifer
00:10:45était habillée
00:10:46quand elle a quitté leur appartement.
00:10:49Le vendredi, moi,
00:10:50je l'avais vue partir avec un jean.
00:10:52Un jean et...
00:10:53en chemisie.
00:10:56Les éléments de la tenue
00:10:58dont elle était portée
00:10:58le soir de sa disparition
00:10:59semblent correspondre
00:11:01à la tenue vestimentaire
00:11:02de la victime découverte
00:11:03dans le bois de la chèvre.
00:11:04Donc, il est décidé
00:11:05de procéder à une perquisition
00:11:06au domicile de M. M. Châtelier
00:11:07afin de récupérer des éléments
00:11:09pouvant contenir de l'ADN
00:11:11de cette jeune fille,
00:11:12Jennifer Charon,
00:11:13et de les confronter
00:11:14aux éléments ADN
00:11:15du corps qui est découvert.
00:11:16La famille Châtelier
00:11:19habite la cité Touvent
00:11:21en bordure de Royan.
00:11:24Ils rentrent,
00:11:25ils prennent les prélèvements
00:11:27de la brosse à dents,
00:11:28l'ADN,
00:11:29ils prennent aussi
00:11:31les vêtements,
00:11:32ils regardent tout
00:11:33ce qu'il leur faut
00:11:34quand même
00:11:35comme indice.
00:11:37On voit quand même
00:11:41les enquêteurs
00:11:42faire des signes de tête
00:11:43en disant
00:11:44c'est bien ça,
00:11:45c'est bien ça.
00:11:47Et on dit
00:11:47c'est elle.
00:11:49Là, toujours pas de réponse.
00:11:52À ce moment-là,
00:11:53on entend quelqu'un qui frappe,
00:11:55ça frappe à la porte.
00:12:00Le grand Samir.
00:12:03Un individu grand,
00:12:041m90 environ,
00:12:05qui se présente
00:12:06comme étant
00:12:07M. Séridi.
00:12:09Il nous explique
00:12:10qu'il a
00:12:11une relation
00:12:12sentimentale
00:12:13épisodique,
00:12:14assez courte,
00:12:16avec Jennifer Charon
00:12:17au début de l'année 2007
00:12:18et qu'ils se sont séparés
00:12:19il y a quelques semaines.
00:12:21Et il dit
00:12:22on m'a dit
00:12:25que c'était Jennifer.
00:12:26Je le regarde,
00:12:27qui c'est qui t'a dit ça, toi ?
00:12:30Les gendarmes
00:12:31convoquent
00:12:32Samir Séridi.
00:12:33Mais ils doivent d'abord
00:12:34vérifier que le corps
00:12:35est bien celui
00:12:36de Jennifer.
00:12:38Les analyses
00:12:39à ADN
00:12:40viennent confirmer
00:12:42que l'ADN
00:12:44de Jennifer Charon
00:12:46est celui
00:12:47de l'ADN
00:12:48de la victime,
00:12:49donc notre victime
00:12:50est bien
00:12:50Jennifer Charon.
00:12:51Elle s'appelait
00:12:52Jennifer,
00:12:52elle avait 21 ans,
00:12:54le corps
00:12:54partiellement carbonisé
00:12:55découvert dimanche
00:12:56par un promeneur
00:12:57dans un bois
00:12:57de la commune
00:12:58de Saint-Sulpice
00:12:59de Royan
00:12:59a été officiellement
00:13:00identifié ce matin.
00:13:01C'était une petite
00:13:02jeune fille
00:13:03qui était mignonne,
00:13:04adorable,
00:13:05gentille.
00:13:06Pour moi,
00:13:07ce n'était pas encore
00:13:08réalisable.
00:13:09Ce n'était pas possible.
00:13:10C'est quand j'ai pris
00:13:10vraiment le sous-d'oeufs
00:13:12en gros plan.
00:13:15Et j'ai vu sa photo.
00:13:18Voilà.
00:13:19Et là,
00:13:20c'est vrai
00:13:20que ça fait
00:13:21un choc.
00:13:22Parce que quand on voit
00:13:23après que c'est elle,
00:13:25ça fait mal.
00:13:34Maître Andrault,
00:13:35vous êtes l'avocat
00:13:36du père de Jennifer Charon.
00:13:38Savait-il que sa fille
00:13:40avait disparu
00:13:40pendant le week-end ?
00:13:42Absolument pas.
00:13:43Il ne se côtoyait pas
00:13:45de façon quotidienne.
00:13:47Et le fait
00:13:47de ne pas avoir
00:13:48de nouvelles
00:13:48pendant plusieurs jours
00:13:49ne l'a jamais inquiété.
00:13:51Et il a appris
00:13:52le décès de sa fille
00:13:53par la mère
00:13:56de Jennifer
00:13:56qui lui a passé
00:13:57un coup de fil
00:13:58le 3 mai.
00:13:59Au moment de l'annonce
00:14:00du décès,
00:14:02je l'ai vu
00:14:02à mon cabinet,
00:14:04bien sûr.
00:14:05Et j'ai été stupéfait.
00:14:08Quand je lui demandais
00:14:08de me parler de sa fille,
00:14:10aucun son
00:14:11ne sortait de sa bouche.
00:14:13Il est resté muet.
00:14:14Et ce n'est pas
00:14:15un mutisme
00:14:15de stratégie.
00:14:17c'est un mutisme
00:14:18de douleur.
00:14:19Dans quel milieu familial
00:14:21a-t-elle évolué
00:14:22Jennifer ?
00:14:23Jennifer a évolué
00:14:24dans un milieu simple
00:14:25mais construit
00:14:26puisque c'est une famille
00:14:27de brocanteurs
00:14:29des environs de Rochefort.
00:14:32Et donc,
00:14:32Jennifer a vécu
00:14:33dans une ambiance
00:14:34familiale heureuse.
00:14:36Et même si
00:14:36les parents
00:14:38étaient divorcés,
00:14:39le divorce a eu lieu
00:14:41lorsqu'elle était
00:14:42âgée de 13 ans environ.
00:14:43et elle a vécu
00:14:45chez son père
00:14:46toute la partie
00:14:48de l'adolescence.
00:14:50Et donc,
00:14:50la belle-mère
00:14:50a accueilli
00:14:52Jennifer
00:14:53à bras ouverts.
00:14:54Et je crois
00:14:54qu'elle a eu
00:14:55un milieu familial
00:14:56structurant
00:14:57et aimant,
00:14:58en tout cas.
00:14:59Ça, c'est certain.
00:14:59Et depuis combien de temps
00:15:00avait-elle quitté
00:15:01ses parents,
00:15:02Jennifer ?
00:15:03Jennifer avait quitté
00:15:04ses parents
00:15:05à peu près vers l'âge
00:15:06de 18-19 ans
00:15:08au moment où
00:15:08elle avait passé son bac.
00:15:09et elle a voulu
00:15:11donc voler
00:15:12un peu de ses propres ailes
00:15:13et aller sur Royan
00:15:14où elle avait
00:15:15effectivement
00:15:15quelques attaches familiales.
00:15:17Je crois que c'était
00:15:17un besoin d'indépendance
00:15:19qui a justifié
00:15:19son départ
00:15:20du domicile paternel.
00:15:22Elle donnait
00:15:23des nouvelles,
00:15:23justement,
00:15:24à ses parents ?
00:15:25Elle avait encore
00:15:25des contacts avec eux ?
00:15:26Ils étaient très irréguliers
00:15:27mais elle avait des contacts.
00:15:29La séparation
00:15:29s'est faite
00:15:31de façon
00:15:31un peu brutale.
00:15:33Je pense que
00:15:33chacun aurait aimé
00:15:34qu'il y ait eu
00:15:35une meilleure dialogue
00:15:37au moment de leur séparation.
00:15:38Mais en tout cas,
00:15:38les ponts n'étaient nullement rompus.
00:15:40Ses parents connaissaient-ils
00:15:41un peu sa vie à Royan ?
00:15:42Est-ce qu'elle leur racontait
00:15:43quelque chose ?
00:15:43Elle leur avait confié
00:15:45qu'elle avait des ennuis,
00:15:47des ennemis ?
00:15:48On ne sait pas trop.
00:15:49On ne sait pas trop
00:15:49et je pense, moi,
00:15:51que chez Jennifer,
00:15:52il y avait aussi
00:15:52une volonté
00:15:53de garder
00:15:55un petit peu
00:15:55son jardin secret.
00:15:57Une part d'intimité,
00:15:59une part de
00:15:59moi aussi,
00:16:00je vais y arriver toute seule.
00:16:01Un peu de défi
00:16:02pour dire
00:16:04qu'on n'a pas besoin
00:16:04des autres.
00:16:05Jennifer s'installe
00:16:10à Royan
00:16:11au début
00:16:12de l'année 2007,
00:16:13cité
00:16:14tout vend.
00:16:16Une cité
00:16:17où certains habitants
00:16:18n'ont ni l'eau
00:16:19ni l'électricité
00:16:21parce qu'ils ne peuvent
00:16:22plus payer.
00:16:22ici,
00:16:26tout le monde
00:16:26se connaît,
00:16:28se dispute
00:16:28et se réconcilie.
00:16:31Par moment,
00:16:32il y avait des bagarres,
00:16:33d'autres moments,
00:16:34c'était calme.
00:16:36D'autres moments,
00:16:37bon,
00:16:37c'était les petits
00:16:38qui s'amusaient,
00:16:39mais ça,
00:16:40les petits,
00:16:40on ne peut pas
00:16:40s'en appeler
00:16:41de s'amuser.
00:16:43Jennifer est hébergée
00:16:44dans une chambre
00:16:45du F3
00:16:46de la famille Châtelier
00:16:47au rez-de-chaussée.
00:16:49Moi, c'était
00:16:49M. Jean-Guy.
00:16:51Je m'appelais
00:16:52M. Jean-Guy.
00:16:52Alors, j'ai dit
00:16:53tu peux m'appeler
00:16:54Jean-Guy, hein ?
00:16:55Elle me dit
00:16:55non, non,
00:16:55moi, je t'appellerai
00:16:56M. Jean-Guy.
00:16:57Après,
00:16:57tout le monde
00:16:57dans le bâtiment,
00:16:58c'était quand il me voyait
00:16:59Ah, voilà M. Jean-Guy.
00:17:01Je lui dis
00:17:01non, mais attendez,
00:17:02il n'y avait que Jennifer
00:17:03qui pouvait m'appeler
00:17:03M. Jean-Guy.
00:17:04Elle était trop mignonne.
00:17:07Franchement,
00:17:08elle était belle.
00:17:10Trop belle même.
00:17:14Sans revenu,
00:17:16Jennifer survit
00:17:17entre débrouille
00:17:18et galère.
00:17:19Je l'avais fait inscrire
00:17:20au reste du cœur
00:17:21parce qu'elle n'avait pas
00:17:22de soie,
00:17:22elle n'avait rien à manger.
00:17:25Elle était contente,
00:17:26elle était heureuse
00:17:27parce qu'elle avait eu
00:17:27des petits gâteaux,
00:17:28elle avait eu du lait,
00:17:29elle avait eu des œufs,
00:17:31parce qu'elle n'avait pas
00:17:32d'argent,
00:17:32cette gamine.
00:17:35Jennifer cherche un travail,
00:17:37mais sans diplôme
00:17:38et sans expérience,
00:17:39c'est difficile.
00:17:40On discutait comme ça
00:17:43toutes les deux
00:17:44avec mon mari
00:17:45et puis elle me dit
00:17:45« Ah, j'aimerais bien
00:17:47travailler. »
00:17:48Je dis « Ah bon ? »
00:17:49Eh bien, j'ai dit
00:17:50« C'est ça. »
00:17:51« C'est pas ma petite. »
00:17:53« Moi, je passe devant
00:17:54les restaurants
00:17:54dessous les arcades. »
00:17:56« Je vais m'arrêter,
00:17:56je connais quelqu'un. »
00:17:58Mme Châtelier
00:17:59me dit « J'ai quelqu'un
00:18:01à la maison
00:18:01que j'héberge
00:18:03et qui cherche un boulot. »
00:18:04« Donc, elle a déjà fait
00:18:05du service.
00:18:06Si tu cherches une serveuse,
00:18:07tu peux l'embaucher. »
00:18:11Très à l'aise
00:18:12dans son travail,
00:18:13Jennifer s'installe
00:18:14dans une nouvelle vie.
00:18:16« Sur le front de mer,
00:18:17quand des gens passaient,
00:18:18tout de suite,
00:18:18elle leur parlait.
00:18:20Elle avait peur
00:18:21de...
00:18:21Elle n'avait pas peur.
00:18:22Vraiment, personne,
00:18:24même des gens
00:18:24qu'elle ne connaissait pas,
00:18:25elle sympathisait assez rapidement. »
00:18:27« Bon, Jennifer faisait
00:18:28la connaissance
00:18:29de garçons diverses.
00:18:32Elle aimait
00:18:32ou elle n'aimait pas.
00:18:33Voilà.
00:18:34Et c'était pas
00:18:36une fille facile
00:18:37comme beaucoup de gens
00:18:38pouvaient le dire
00:18:39sur Jennifer.
00:18:40Elle avait du caractère.
00:18:41C'était pas une fille
00:18:42qui se laissait marcher
00:18:43sur les pieds. »
00:18:44Début mars 2007,
00:18:46Jennifer sort
00:18:46avec Abdelaziz Séridi
00:18:48que tout le monde
00:18:49appelle Samir.
00:18:51Un homme
00:18:51qui a 16 ans
00:18:52de plus qu'elle.
00:18:53« Jennifer m'avait dit
00:18:54« J'ai un nouveau copain. »
00:18:56« C'est bien. »
00:18:57J'ai dit
00:18:58« Si tu peux te sentir
00:18:58bien avec lui. »
00:19:00Elle me dit
00:19:00« Il est plus âgé que moi.
00:19:01Mais bon, ça va. »
00:19:03Moi, je ne le connaissais pas plus.
00:19:05Je lui demande juste
00:19:06comment il s'appelle,
00:19:07ce qu'il fait.
00:19:08Mais il ne répond pas beaucoup.
00:19:11Ce n'est pas un monsieur
00:19:12qui est parleur-parleur.
00:19:14Donc, il reste un petit peu
00:19:16sur moi,
00:19:17sur ses arrières,
00:19:18mais bon,
00:19:19sans plus.
00:19:20La relation dure six semaines.
00:19:23Le couple se sépare
00:19:24mi-avril.
00:19:25Elle me dit comme ça
00:19:27« Ça y est,
00:19:27je me suis séparé
00:19:28d'avec Samir. »
00:19:30Je dis « Ah bon ? »
00:19:31Et puis elle me dit
00:19:31« Ben oui,
00:19:32et puis on est resté
00:19:33en bon terme. »
00:19:35Et moi,
00:19:36je lui dis
00:19:36« En bon terme,
00:19:37mais bon,
00:19:38tu viens juste
00:19:39de te quitter avec lui.
00:19:40Moi, je ferai de toi,
00:19:40je ferai attention. »
00:19:42Juste par mesure
00:19:43de précaution.
00:19:44Fais bien attention à toi,
00:19:45on ne sait jamais
00:19:46ce qui peut t'arriver. »
00:19:48Jennifer est tuée
00:19:50deux semaines plus tard.
00:19:52Ses amis de la cité
00:19:53organisent une marche silencieuse.
00:19:57Ils étaient une soixantaine,
00:19:58tous proches,
00:19:59des amis,
00:20:01des voisins,
00:20:02le couple qui l'hébergeait
00:20:03et même l'avocat
00:20:05de la famille de Jennifer.
00:20:07Ils ont parcouru
00:20:08deux kilomètres en silence.
00:20:10C'est le trajet
00:20:10que la jeune fille
00:20:11de 21 ans
00:20:12effectuait quotidiennement
00:20:13entre son domicile
00:20:14et le restaurant
00:20:15où elle était serveuse
00:20:16depuis peu.
00:20:19Les gendarmes
00:20:20s'intéressent aussi
00:20:21à ce dernier trajet.
00:20:24Les hypothèses de travail
00:20:25à partir de ce moment-là,
00:20:26c'est de connaître
00:20:27en premier lieu
00:20:27son emploi du temps
00:20:28au moment de sa disparition
00:20:29et de pouvoir
00:20:29fixer dans le temps
00:20:31à quel moment
00:20:31Jennifer Charon a disparu.
00:20:34La dernière fois
00:20:35qu'elle a été vue,
00:20:36c'est le soir
00:20:37du vendredi 27 avril
00:20:38dans le restaurant
00:20:40où elle était serveuse.
00:20:42Elle a travaillé
00:20:42jusque vers 23 heures
00:20:44le soir.
00:20:46Voilà, aucun souci.
00:20:47elle part de là,
00:20:48dit au revoir
00:20:49comme d'habitude
00:20:49et à demain.
00:20:52La suite,
00:20:53les gendarmes
00:20:54la reconstituent
00:20:55grâce au relais téléphonique
00:20:57que Jennifer
00:20:58a activé
00:20:58en se déplaçant
00:20:59avec son téléphone portable.
00:21:01en partant à pied
00:21:02à l'ange de front de mer
00:21:03en direction
00:21:04de son itinéraire habituel,
00:21:05c'est-à-dire
00:21:06le domicile
00:21:07chez M. M. Châtelier.
00:21:1023h37,
00:21:11elle reçoit
00:21:11un appel téléphonique
00:21:13d'une cabine de Royan.
00:21:15Cet appel téléphonique
00:21:16déclenchera
00:21:16un relais
00:21:17de Royan,
00:21:19couverture normale
00:21:20de son habitation
00:21:20ou de son itinéraire.
00:21:22Et au cours
00:21:23de la nuit,
00:21:24après minuit,
00:21:25elle déclenchera
00:21:26un relais téléphonique
00:21:28de Saint-Palais-sur-Mer
00:21:29et un autre
00:21:30de l'hippodrome
00:21:31des Nattes.
00:21:32Ces deux relais
00:21:33ne sont pas
00:21:33sur son itinéraire habituel
00:21:34ni sur son lieu de vie.
00:21:37Le premier relais
00:21:38se trouve
00:21:38dans une station balnéaire
00:21:40à 7 km de Royan.
00:21:43Le second,
00:21:44en pleine forêt
00:21:45dans un endroit désert
00:21:46à plus de 20 km
00:21:48de la ville.
00:21:52Donc on peut supposer,
00:21:53sachant qu'elle n'a pas
00:21:54de véhicule,
00:21:55qu'elle se trouve
00:21:55avec quelqu'un,
00:21:57voire emmenée
00:21:58en véhicule.
00:21:59À partir de ce moment-là,
00:22:01le mystère reste entier.
00:22:02Jennifer ne donne
00:22:03plus aucun signe de vie.
00:22:05Son téléphone
00:22:06ne déclenche
00:22:07plus aucune borne.
00:22:15Monsieur le juge,
00:22:17à côté des expertises
00:22:18téléphoniques
00:22:19et des recherches ADN,
00:22:21l'enquête traditionnelle
00:22:22de terrain commence
00:22:23et vous privilégiez
00:22:24quelle piste
00:22:25à ce moment-là ?
00:22:25La cellule d'enquête
00:22:26qui est mise à ma disposition
00:22:27par la Gendarmerie nationale
00:22:29me permet de traiter
00:22:30simultanément
00:22:31trois pistes principales.
00:22:33La première
00:22:33est celle
00:22:34de l'environnement
00:22:35relationnel
00:22:35et professionnel
00:22:37immédiat
00:22:37de la défunte.
00:22:39Le deuxième axe
00:22:39qui n'a jamais été négligé
00:22:41depuis le départ
00:22:41est celui
00:22:42de l'éventualité
00:22:42d'un prédateur
00:22:43récidiviste,
00:22:45déjà connu
00:22:46de la justice
00:22:47ou des services d'enquête.
00:22:48Et dans ce cadre-là,
00:22:49on n'a pas exclu
00:22:50qu'il puisse s'agir
00:22:51d'un itinérant
00:22:52de passage
00:22:52dans le Royennais.
00:22:53On a évidemment
00:22:54cherché à recenser
00:22:55immédiatement
00:22:56ce que j'appellerais
00:22:57entre guillemets
00:22:58les régionaux
00:22:59de l'étape,
00:22:59c'est-à-dire
00:23:00les gens
00:23:01qui sont sortis
00:23:02de détention
00:23:03après avoir agressé
00:23:04des jeunes femmes
00:23:04physiquement
00:23:05ou sexuellement
00:23:06et qui se sont
00:23:07sédentarisés
00:23:08dans la région
00:23:08de la Charente-Maritime
00:23:09ou les gens
00:23:11ayant commis
00:23:11ce type de fait
00:23:12étant récemment sortis
00:23:13d'un établissement
00:23:14pénitentiaire
00:23:15du ressort.
00:23:16Le troisième axe,
00:23:17c'est celui
00:23:18des petits amis
00:23:19amants et conduits
00:23:21ou rencontres
00:23:24partenaires sexuels
00:23:25d'un soir
00:23:25de la victime
00:23:27puisque c'est
00:23:28dans ce cadre-là
00:23:29qu'on s'attachera
00:23:30assez rapidement
00:23:31à la personnalité
00:23:32d'Abdelaziz Séridi.
00:23:33Les trois pistes
00:23:34sont donc suivies
00:23:35simultanément.
00:23:37Concernant celles
00:23:38des petits amis,
00:23:38les gendarmes
00:23:40entendent rapidement
00:23:41Samir Séridi,
00:23:42le dernier amoureux
00:23:43de Jennifer.
00:23:44Séridi est connu
00:23:46et le reconnaîtra.
00:23:48On vit de petits vols,
00:23:50de trafic peut-être
00:23:51de stupéfiants.
00:23:53Voilà,
00:23:54il essaye de vivre
00:23:55comme il peut,
00:23:56il ne travaille pas
00:23:56et ce n'est pas
00:23:59un criminel notoire,
00:23:59absolument pas.
00:24:00C'est un petit délinquant
00:24:02mais qui vit
00:24:04très modestement
00:24:06puisque son logement
00:24:07est dépourvu
00:24:07d'électricité
00:24:08et d'eau.
00:24:10Les gendarmes
00:24:11veulent savoir
00:24:12pourquoi il s'est précipité
00:24:13chez les châteliers
00:24:14le soir de la perquisition.
00:24:16Séridi explique
00:24:17qu'il venait de voir
00:24:18le reportage
00:24:19sur France 3
00:24:20annonçant
00:24:21la disparition
00:24:22d'une serveuse.
00:24:23Il ne l'avait pas vue
00:24:24depuis trois semaines,
00:24:26depuis leur séparation.
00:24:27ce serait plus Jennifer Charron
00:24:31qui aurait souhaité
00:24:31mettre un terme
00:24:32à cette relation
00:24:33et selon les témoignages
00:24:34et selon ce qu'il nous dit
00:24:35lui également,
00:24:37ils se sont séparés
00:24:37en bon terme.
00:24:40Pendant l'audition,
00:24:41Séridi accepte que son ADN soit prélevé
00:24:44et il repart libre.
00:24:47Les gendarmes demandent une comparaison
00:24:48de son empreinte génétique
00:24:50avec les deux ADN masculins
00:24:52retrouvés sur la scène de crime.
00:24:54Et ça matche à deux endroits.
00:24:56L'ADN de Séridi Abdelaziz
00:24:59sera présent
00:25:00sur le chemisier
00:25:01qui servait de lien
00:25:02et la trace de sperme
00:25:05sur la jambe
00:25:06du pantalon
00:25:07sera le sperme
00:25:08de monsieur Séridi.
00:25:11L'enquête
00:25:11à partir de ce moment-là
00:25:13prend une autre envergure
00:25:15à savoir
00:25:16dans quelles circonstances
00:25:17cette goutte de sperme
00:25:19ait pu arriver
00:25:20sur la jambe de pantalon
00:25:21du jean
00:25:22de Jennifer Charron.
00:25:24Deux mois après le crime,
00:25:25Samir Séridi
00:25:26est placé en garde à vue.
00:25:28Les gendarmes
00:25:29lui reposent la question
00:25:30quand a-t-il vu Jennifer
00:25:31pour la dernière fois ?
00:25:34Il maintiendra
00:25:35à ne pas avoir vu Jennifer Charron
00:25:37le vendredi 27 au soir.
00:25:39Il maintiendra
00:25:39à n'avoir eu aucun contact
00:25:40avec elle.
00:25:42Concernant la trace
00:25:43de sperme,
00:25:45il viendra nous évoquer
00:25:46une situation
00:25:47d'une rencontre
00:25:48dans un appartement
00:25:49chez une amie commune
00:25:51où Jennifer Charron
00:25:52est venu s'asseoir
00:25:52sur ses genoux
00:25:53et qu'à un moment donné
00:25:55il aurait sorti
00:25:56son sexe
00:25:57et qu'une pollution
00:25:58incidente
00:25:59aurait fait
00:26:00qu'une goutte de sperme
00:26:01soit tombée
00:26:02sur la jambe du jean.
00:26:03Le scénario
00:26:04était un peu cocasse
00:26:05mais plausible
00:26:08mais peu crédible.
00:26:10série 10 situe cette rencontre
00:26:1410 jours avant la mort
00:26:16de Jennifer
00:26:17mais Liliane Châtelier
00:26:19démonte ce nouveau souvenir.
00:26:21Elle a lavé le jean
00:26:22et le chemisier
00:26:23de sa pensionnaire
00:26:24le lundi précédant
00:26:26la disparition
00:26:27soit seulement 5 jours
00:26:29avant sa mort.
00:26:31Moi je sais
00:26:34que j'ai lavé
00:26:35ce jean
00:26:36et j'ai lavé
00:26:37le chemisier
00:26:38je l'ai reconnu
00:26:39le chemisier aussi
00:26:41comme dément pas
00:26:42parce que ça
00:26:43non
00:26:44c'est le même.
00:26:47Seridi a menti
00:26:49pour laisser son ADN
00:26:51sur le chemisier
00:26:52et le jean
00:26:52il a dû rencontrer
00:26:54Jennifer
00:26:54après cette lessive.
00:26:58Dominique
00:26:58ce qu'il faut maintenant
00:26:59absolument savoir
00:27:00c'est si des tâches
00:27:01de sperme
00:27:02disparaissent au lavage.
00:27:03Oui Frédéric
00:27:04ce qu'on sait
00:27:04c'est que
00:27:05le jean
00:27:06que portait Jennifer
00:27:07au moment où
00:27:08on retrouve son corps
00:27:09a été lavé
00:27:10en machine
00:27:10le lundi.
00:27:12On retrouve son corps
00:27:13le dimanche suivant
00:27:14avec une tâche
00:27:16de sperme
00:27:16qui appartient
00:27:17à Seridi.
00:27:19Or
00:27:19Seridi déclare
00:27:20aux enquêteurs
00:27:21qu'il n'a pas vu
00:27:22Jennifer
00:27:23pendant
00:27:24toute la semaine.
00:27:26Et là
00:27:26le juge
00:27:27va avoir
00:27:28une démarche
00:27:29assez intéressante
00:27:30originale
00:27:30il va demander
00:27:32au professeur
00:27:32d'Outre-Meu-Puiche
00:27:33de faire une analyse
00:27:35sur des jeans
00:27:36avec du sperme
00:27:38et de les laver.
00:27:38Alors on va donner
00:27:39à l'expert
00:27:40deux jeans
00:27:41neufs
00:27:43même marque
00:27:44même modèle
00:27:45même texture
00:27:46que celui
00:27:46que portait Jennifer.
00:27:48Sur ces jeans
00:27:49le professeur
00:27:50d'Outre-Meu-Puiche
00:27:51va déposer
00:27:52dans 24 endroits
00:27:54différents
00:27:54et en quantité
00:27:55différente
00:27:56du sperme
00:27:57le sperme
00:27:57de Seridi
00:27:58qu'il va
00:27:59accepter
00:28:00de donner
00:28:01alors qu'il est
00:28:01en détention.
00:28:03Le 28 mars
00:28:042008
00:28:05l'expert
00:28:06se présente
00:28:07chez la logeuse
00:28:08Madame Châtelier
00:28:09de Jennifer
00:28:10et dans la machine
00:28:12de Madame Châtelier
00:28:13va poser
00:28:15les deux jeans
00:28:15et les laver
00:28:16dans les mêmes conditions
00:28:17donc
00:28:18même cycle
00:28:19de lavage
00:28:19même température
00:28:2030 degrés
00:28:21même lessive.
00:28:23à l'issue
00:28:24l'expert
00:28:25reprend les deux jeans
00:28:26les laisse sécher
00:28:2748 heures
00:28:28analyse
00:28:30et on ne retrouve
00:28:31aucune trace
00:28:32de liquide
00:28:33séminal
00:28:34sur les jeans
00:28:36en revanche
00:28:36on retrouve
00:28:37des spermatozoïdes
00:28:39qui sont restés
00:28:40accrochés
00:28:41dans la texture
00:28:42des pantalons
00:28:43c'est à dire
00:28:43qu'on retrouve
00:28:44des traces
00:28:45de sperme.
00:28:46Donc Seridi
00:28:47peut dire vrai ?
00:28:49Alors
00:28:49peut-être que Seridi
00:28:51n'a pas menti
00:28:51en tout cas
00:28:52les avocats de Seridi
00:28:53vont s'engouffrer
00:28:54dans la brèche
00:28:54et dire que
00:28:55Seridi a effectivement
00:28:56dit la vérité
00:28:57il avait vu Jennifer
00:28:58avant que son jean
00:28:59soit lavé
00:29:00et les traces
00:29:01de son sperme
00:29:01sont restées
00:29:02sur le jean
00:29:02malgré le lavage.
00:29:05Les gendarmes
00:29:06s'intéressent maintenant
00:29:07à l'emploi du temps
00:29:09de Seridi
00:29:09qu'a-t-il fait
00:29:10la nuit du crime ?
00:29:13Le petit ami
00:29:14des victimes
00:29:14nous indique
00:29:15qu'il aurait passé
00:29:16la soirée
00:29:17à la cité
00:29:18de la Robinière
00:29:19autour de Royan
00:29:21chez un ami à lui.
00:29:22Je fais une soirée
00:29:24c'était sympa
00:29:25j'avais des montres
00:29:26chez moi
00:29:26j'avais 11 personnes
00:29:29que j'avais
00:29:29voilà
00:29:30tout le monde
00:29:31est rigolé
00:29:32tout le monde
00:29:32est dansé
00:29:33tout le monde
00:29:33voilà
00:29:34on a vu
00:29:35c'est vrai
00:29:35qu'on a vu
00:29:36voilà
00:29:36et puis
00:29:38à un moment
00:29:39à un autre
00:29:40Samir
00:29:40il vient.
00:29:44Seridi raconte
00:29:45qu'il est arrivé
00:29:46à la fête
00:29:46un peu avant
00:29:47minuit
00:29:48et qu'il a passé
00:29:49la soirée
00:29:50sur place
00:29:50mais son voisin
00:29:52n'a pas la même version
00:29:54moi je suis sûr
00:29:56certain que c'était
00:29:56à peu près
00:29:57je ne sais plus
00:29:5823h
00:30:01ou minuit
00:30:02ou un truc
00:30:02comme ça
00:30:03qu'il a eu le coup de fil
00:30:04et après il a disparu
00:30:06après je ne l'ai plus revu
00:30:08de la soirée
00:30:09je ne l'ai plus revu
00:30:10voilà
00:30:11la soirée est arrosée
00:30:15alcool
00:30:16cannabis
00:30:17Seridi ne se souvient
00:30:19plus vraiment
00:30:20de ce qu'il a fait
00:30:21il aurait pris un bain
00:30:22chez son ami à lui
00:30:23sachant que
00:30:24l'eau a été coupée
00:30:25à son propre appartement
00:30:26il insistera
00:30:28sur le fait
00:30:28qu'à aucun moment
00:30:29il ne s'est absenté
00:30:31de la cité
00:30:32de la Robignard
00:30:33ça fluctue
00:30:34d'une présence
00:30:35dans l'appartement
00:30:36de minuit
00:30:37à 4h
00:30:38d'une venue
00:30:39d'un départ
00:30:40il est revenu
00:30:41il est reparti
00:30:42c'est très embrouillé
00:30:43c'est pas fixé
00:30:44dans le temps
00:30:45et
00:30:46on a sans doute
00:30:48l'impression
00:30:48que c'est un menteur
00:30:49et
00:30:51bien évidemment
00:30:51s'il ment
00:30:52c'est qu'il a des choses
00:30:53à cacher
00:30:53et quand on a des choses
00:30:55à cacher
00:30:55c'est qu'on peut
00:30:57bien évidemment
00:30:58être coupable
00:30:59le voisin ajoute
00:31:01que Samir
00:31:02lui a même demandé
00:31:03de le couvrir
00:31:04au cas où
00:31:05deux jours après
00:31:08il m'a dit
00:31:10c'est jamais
00:31:11qu'il m'arrive
00:31:12un truc
00:31:12tu dis comme quoi
00:31:13j'ai passé
00:31:14la soirée
00:31:15chez toi
00:31:15quand il apprend ça
00:31:18Ceridi est furieux
00:31:19il n'a jamais demandé
00:31:20ce service
00:31:21à son voisin
00:31:22c'est parole
00:31:23contre parole
00:31:23mais son emploi
00:31:25du temps
00:31:25reste flou
00:31:26Ceridi fait donc
00:31:28un suspect
00:31:29sérieux
00:31:30mais ce n'est pas
00:31:32le seul
00:31:32car au cours
00:31:33de ces deux mois
00:31:34d'enquête
00:31:34les gendarmes
00:31:35ont travaillé
00:31:36sur d'autres pistes
00:31:37et celle
00:31:37du prédateur sexuel
00:31:39a bien avancé
00:31:40le mode opératoire
00:31:42pourrait constituer
00:31:43une signature
00:31:44des coups violents
00:31:45un corps incendié
00:31:47les gendarmes
00:31:48ont donc recherché
00:31:50les criminels
00:31:51qui avaient été
00:31:51condamnés
00:31:52pour des faits similaires
00:31:53nous avons recensé
00:31:55une quinzaine
00:31:55d'individus
00:31:56sur le département
00:31:57d'Acharente-Maritime
00:31:57délinquants sexuels
00:31:59ou violences extrêmes
00:32:00en recoupant
00:32:04les téléphonies
00:32:05des différentes
00:32:06personnes
00:32:07ainsi que les profils
00:32:08nous avons réduit
00:32:09d'une quinzaine
00:32:10de personnes
00:32:10à 5 suspects
00:32:11potentiels
00:32:12sur les 5
00:32:145 individus
00:32:16un a retenu
00:32:18notre attention
00:32:19il s'agissait
00:32:20de Mendes
00:32:21Abrandes
00:32:22Luno José
00:32:22sur la vie
00:32:26de José Mendes
00:32:27nous découvrons
00:32:27qu'il est marié
00:32:28qu'il a un enfant
00:32:29qu'il est maçon
00:32:30qu'il vit
00:32:31à côté de Royan
00:32:33mais surtout
00:32:35nous apprenons
00:32:36qu'il a déjà
00:32:36été condamné
00:32:37à une peine
00:32:38de l'inclusion
00:32:39de 20 ans
00:32:39pour des faits
00:32:41à peu près similaires
00:32:42qui ont été commis
00:32:43dans la région parisienne
00:32:44Dominique
00:32:50pour quelles raisons
00:32:51José Mendes
00:32:52a-t-il pris
00:32:5220 ans de prison
00:32:53pour un viol
00:32:54suivi d'une tentative
00:32:56de meurtre
00:32:57accompagné de vol
00:32:58et d'une tentative
00:32:59d'incendie
00:33:00parce que Mendes
00:33:01a voulu effacer
00:33:02toute trace
00:33:03de son passage
00:33:03ça se passe
00:33:04en novembre 90
00:33:05à Paris
00:33:06Mendes a une petite
00:33:07amie mineure
00:33:08et ils vont
00:33:09agresser une jeune fille
00:33:10qui s'appelle Isabelle
00:33:10qui a 22 ans
00:33:11chez elle
00:33:12à son domicile
00:33:13il est armé
00:33:14d'un couteau
00:33:15il va lui voler
00:33:17450 francs de l'époque
00:33:19donc 70 euros
00:33:20donner cet argent
00:33:21à sa petite amie
00:33:21en lui demandant
00:33:22d'aller acheter des cigarettes
00:33:23et de faire quelques courses
00:33:24et pendant
00:33:24que sa petite amie
00:33:25est absente
00:33:26Mendes impose
00:33:28sous la menace
00:33:29de son couteau
00:33:29une fellation
00:33:31à Isabelle
00:33:31ensuite
00:33:32il lui demande
00:33:33d'absorber
00:33:33des tranquillisants
00:33:34elle s'endort
00:33:35sur son lit
00:33:35la petite amie
00:33:36de Mendes
00:33:37revient dans l'appartement
00:33:38ils vont se faire à manger
00:33:39ils vont dormir
00:33:39sur place
00:33:40sur le canapé
00:33:41et au petit matin
00:33:42Mendes demande
00:33:43à sa petite amie
00:33:44d'aller l'attendre
00:33:44au coin de la rue
00:33:45et pendant ce temps
00:33:46lui coupe
00:33:47le tuyau d'arrivée
00:33:48de gaz
00:33:49de l'appartement
00:33:49répand du produit
00:33:51inflammable
00:33:51dans le salon
00:33:52et pendant qu'Isabelle
00:33:54dort encore
00:33:55sonnée par les tranquillisants
00:33:56et bien
00:33:57il allume
00:33:58le feu
00:33:58dans l'appartement
00:33:59on va retrouver
00:34:00son briquet
00:34:01sur place
00:34:01et avant de partir
00:34:03il démonte
00:34:03la poignée de la porte
00:34:04pour qu'Isabelle
00:34:05ne puisse pas s'enfuir
00:34:06elle va être réveillée
00:34:07par les brûlures
00:34:09du feu
00:34:09sur son visage
00:34:10et elle se jette
00:34:12du deuxième étage
00:34:12elle sera sauvée
00:34:13par les pompiers
00:34:14alors Mendes
00:34:15est arrêtée
00:34:16peu de temps après
00:34:17et il avoue tout
00:34:18alors non
00:34:19il n'avoue pas tout
00:34:19il reconnaît tout
00:34:20sauf le viol
00:34:21et il va être condamné
00:34:23à 20 ans de prison
00:34:24par la cour d'assises
00:34:25de Paris
00:34:26et il va sortir
00:34:27en 2003
00:34:28c'est-à-dire qu'il a fait
00:34:2813 ans
00:34:29sur les 20 ans
00:34:30auxquels il avait été condamné
00:34:31il a été vu
00:34:32par les psychiatres
00:34:33et qu'ont-ils dit de lui
00:34:35ils disent
00:34:36Frédéric
00:34:36dangereux
00:34:37facilité
00:34:38dans le passage à l'acte
00:34:40et risque de récidive
00:34:41et voilà
00:34:42pourquoi
00:34:43Mendes
00:34:44il intéresse tellement
00:34:45le juge
00:34:46et les gendarmes
00:34:47il les intéresse
00:34:48parce qu'il a
00:34:49exactement le profil
00:34:50de la personne
00:34:51qu'il recherche
00:34:51pendant plus d'un mois
00:34:55les gendarmes
00:34:56enquêtent discrètement
00:34:57sur ce
00:34:57José Mendes
00:34:58ses anciens démons
00:35:00l'auraient-ils rattrapé
00:35:01quand il était en prison
00:35:03il affirmait
00:35:04à sa visiteuse
00:35:05qu'il était guéri
00:35:06il m'avait tout de suite dit
00:35:08pourquoi il avait été condamné
00:35:10et il me disait aussi
00:35:11que jamais plus
00:35:12il ne recommencerait
00:35:14qu'il se rendait compte
00:35:14que c'était des bêtises
00:35:16des bêtises de jeunesse
00:35:17et qu'il les payait
00:35:18derrière les barreaux
00:35:20une histoire d'amour aîné
00:35:21entre Martine et José
00:35:23même si 30 ans
00:35:24les séparent
00:35:25ça ne m'a jamais gêné
00:35:27ça ne l'a jamais gêné
00:35:28de toute façon
00:35:29on me disait
00:35:30ça ne se voit pas
00:35:31parce que
00:35:32toutes ces années terribles
00:35:34avaient beaucoup mûri
00:35:35et il faisait plus
00:35:36que son âge
00:35:37et paraît-il que
00:35:38moi je faisais moins
00:35:39que le mien
00:35:39à sa sortie de prison
00:35:42en 2003
00:35:43José Mendès
00:35:44s'est installé
00:35:45à Royan
00:35:46aux côtés de Martine
00:35:47il a trouvé un travail
00:35:49voyagé
00:35:50reconstruit sa vie
00:35:52mais après
00:35:54trois années
00:35:56de vie commune
00:35:57Martine
00:35:58a décidé
00:35:59de lui rendre
00:36:00sa liberté
00:36:00je pensais
00:36:04que maintenant
00:36:04qu'il était bien
00:36:05inséré dans la société
00:36:06qu'il avait un travail
00:36:08qu'il était jeune
00:36:10et qu'il devait
00:36:11fonder une famille
00:36:12avoir des enfants
00:36:14et qu'on resterait amis
00:36:15Mendès rencontre
00:36:18une autre femme
00:36:19Sylvie
00:36:19il s'installe
00:36:21dans un pavillon
00:36:22à Lucha
00:36:22et leur fille née
00:36:23un an plus tard
00:36:24mais José s'ennuie
00:36:26et il cherche
00:36:28de nouveaux amis
00:36:29il a commencé
00:36:30à beaucoup sortir
00:36:31le soir
00:36:32beaucoup sortir
00:36:34le soir
00:36:34il a commencé
00:36:36à aller
00:36:36à cette académie
00:36:37de billard
00:36:38que je ne connaissais pas
00:36:39l'académie
00:36:41de billard
00:36:42l'un des bars
00:36:43de Royan
00:36:43qui ferme
00:36:44le plus tard
00:36:44tous les fêtards
00:36:46finissent
00:36:47par s'y retrouver
00:36:48ici
00:36:49Mendès
00:36:50s'invente
00:36:50un passé glorieux
00:36:52un verre à la main
00:36:53il venait
00:36:55on buvait un verre
00:36:56ensemble
00:36:56voilà quoi
00:36:57puis il me disait
00:36:58que c'était
00:36:58un braqueur
00:36:59un braqueur
00:37:00qui avait fait partie
00:37:01du gang des postiches
00:37:02et moi je connais pas
00:37:03ça
00:37:04je connais de nom
00:37:04j'ai dit
00:37:05ah ouais
00:37:05il était à Clairbourg
00:37:06en centrale
00:37:06il a fait je sais pas
00:37:07combien d'évasion
00:37:08machin
00:37:08j'étais à tuer personne
00:37:10il me dit
00:37:10non non non
00:37:11on braquait
00:37:12on braquait
00:37:12à Paris
00:37:13on a fait 4 bracos
00:37:14en une journée
00:37:14j'ai dit
00:37:14ah bon c'est possible ça
00:37:154 bracos
00:37:16il est balèze le mec
00:37:17mais il envoyait quoi
00:37:18un petit bonhomme
00:37:19une tête de boxeur
00:37:21et quand il paraît
00:37:23on voyait que c'était
00:37:24un voyou quoi
00:37:25bon
00:37:26les gendarmes
00:37:28qui enquêtent toujours
00:37:29en secret
00:37:29retrace aussi
00:37:30les déplacements
00:37:31de Mendès
00:37:32la nuit
00:37:33où Jennifer
00:37:34a été tuée
00:37:34l'examen
00:37:37de sa téléphonie
00:37:38nous a permis
00:37:39d'apprendre
00:37:39que toute la nuit
00:37:40des faits
00:37:41monsieur Mendès
00:37:42déclenche des relais
00:37:43surroyants
00:37:45et sa périphérie
00:37:46des relais
00:37:47qui ne couvrent pas
00:37:47son domicile habituel
00:37:48mais qui recoupe
00:37:50une partie
00:37:51du trajet
00:37:52de Jennifer
00:37:52deux mois et demi
00:38:01après le crime
00:38:02les gendarmes
00:38:03n'ont donc pas un
00:38:04mais deux
00:38:05suspects sérieux
00:38:06Samir Seridi
00:38:07l'ex-petit ami
00:38:08de Jennifer
00:38:09et José Mendès
00:38:11deux suspects
00:38:12qui veulent entendre
00:38:13en même temps
00:38:14pour éviter les fuites
00:38:15ils les arrêtent
00:38:16le 10 juillet 2007
00:38:17et interpellent
00:38:18également leur entourage
00:38:19c'est dans la plus grande
00:38:21discrétion
00:38:22que les gendarmes
00:38:22ont interpellé
00:38:23un couple
00:38:23qui vit avec ses enfants
00:38:24dans ce pavillon
00:38:25hier matin
00:38:26plusieurs dizaines
00:38:27d'enquêteurs
00:38:28ont investi le domicile
00:38:29d'un ouvrier
00:38:29en bâtiment au chômage
00:38:30les militaires
00:38:31venaient en fait
00:38:32arrêter un maçon
00:38:33d'origine portugaise
00:38:34au passé judiciaire chargé
00:38:35c'est ce jour là
00:38:38que les gendarmes
00:38:38ont aussi arrêté
00:38:39Samir Seridi
00:38:40cité de la robinière
00:38:42à Royan
00:38:43la seule chose
00:38:45qui a été convenue
00:38:46avec le magistrat
00:38:47instructeur
00:38:47et tous les enquêteurs
00:38:48c'est que les deux
00:38:50personnes placées
00:38:51en garde à vue
00:38:52ne sachent pas mutuellement
00:38:53qu'il y a d'autres
00:38:54gardes à vue encore
00:38:55donc Seridi
00:38:56a pu penser
00:38:57qu'il était le seul
00:38:57en garde à vue
00:38:58dans cette affaire
00:38:59et Mendes a pu penser
00:39:00qu'il a été le seul
00:39:01en garde à vue
00:39:02dans ce dossier
00:39:02les gendarmes
00:39:04veulent savoir
00:39:05s'il y a un lien
00:39:06entre les deux hommes
00:39:07ils commencent
00:39:08par José Mendes
00:39:09nous décisons
00:39:10cependant
00:39:11de lui montrer
00:39:12une planche photo
00:39:13sur laquelle figure
00:39:14la photographie
00:39:15de Seridi
00:39:16Abdelaziz
00:39:17il ne reconnaît pas
00:39:19Seridi
00:39:20il l'interroge
00:39:22alors
00:39:22sur Jennifer Charon
00:39:24et il lui montre
00:39:25la photo qui est parue
00:39:26dans la presse
00:39:28Mendes nous dira
00:39:29qu'il ne connaît pas
00:39:30Jennifer Charon
00:39:30qu'il n'a jamais vu
00:39:31cette jeune fille
00:39:32qu'il ne l'a jamais croisé
00:39:34il maintiendra
00:39:35cette version
00:39:37tout le temps
00:39:38de la garde à vue
00:39:38le problème
00:39:40pour Mendes
00:39:40c'est que les gendarmes
00:39:42entendent
00:39:42son meilleur copain
00:39:43dans le bureau
00:39:44d'à côté
00:39:44et il ne raconte
00:39:46pas du tout
00:39:47la même chose
00:39:47ce proche ami
00:39:49dira que le 27
00:39:51en fin de journée
00:39:52il se trouve avec Mendes
00:39:53alors qu'ils mettent
00:39:54de l'essence
00:39:55dans la voiture
00:39:55de Mendes
00:39:55à une station service
00:39:56dans Royan
00:39:57alors qu'ils font le plein
00:40:00il voit passer
00:40:01une jeune fille
00:40:02sur le trottoir
00:40:03ce meilleur ami
00:40:05confirme
00:40:05qu'il s'agit bien
00:40:07de Jennifer Charon
00:40:08puisqu'il avait vu
00:40:08la photo par la presse
00:40:09quelques jours suivants
00:40:10Mendes
00:40:13en reprenant la voiture
00:40:15va à son encontre
00:40:15et accosse Jennifer Charon
00:40:17en lui demandant
00:40:18son numéro de téléphone
00:40:19Jennifer Charon
00:40:21s'exécutera
00:40:22donnera sur un bout de papier
00:40:23son numéro de téléphone
00:40:24pour un éventuel
00:40:25rendez-vous pour le soir
00:40:26Mendes reprend la route
00:40:29et s'arrête
00:40:30dans une cabine téléphonique
00:40:32il veut vérifier
00:40:34si Jennifer
00:40:35lui a bien donné
00:40:36son bon numéro
00:40:37le coup de fil passé
00:40:43à 18h12
00:40:43de la cabine
00:40:44du centre-ville de Royan
00:40:45correspond
00:40:46à l'appel
00:40:47que nous avons trouvé
00:40:47sur facturation détaillée
00:40:49du portable
00:40:50de Jennifer Charon
00:40:51et en plus
00:40:53Mendes
00:40:54a fait une erreur
00:40:55il a utilisé
00:40:56sa carte bleue
00:40:57pour passer ce coup de fil
00:40:58devant cette preuve
00:41:01il change de version
00:41:03et va nous indiquer
00:41:05que oui
00:41:06il a téléphoné
00:41:08au numéro de Jennifer Charon
00:41:09qu'il est tombé
00:41:10sur une jeune fille
00:41:11mais qu'en fait
00:41:11il ne voulait pas parler
00:41:12à cette jeune fille
00:41:13il voulait avoir
00:41:13un dénommé Karim
00:41:14qui serait son dealer
00:41:17et que celui-ci
00:41:18serait bien venu au Orient
00:41:18pour lui livrer
00:41:19du shit
00:41:20Mendes brode facilement
00:41:22il a de l'imagination
00:41:24et ce n'est pas
00:41:25sa première garde à vue
00:41:25mais un nouveau témoignage
00:41:27vient le mettre
00:41:28un peu plus en difficulté
00:41:30la compagne
00:41:31de monsieur Mendes
00:41:32viendra confirmer
00:41:33aux enquêteurs
00:41:33qu'effectivement
00:41:35toute la nuit
00:41:35son compagnon
00:41:36a quitté le domicile
00:41:37qu'elle l'a cherché
00:41:38au petit matin
00:41:39et qu'il est rentré
00:41:41il était agar
00:41:44vide
00:41:45fatigué
00:41:46qu'il avait des traces
00:41:48de sang séché
00:41:48entre les doigts
00:41:49elle remarque
00:41:51des présences
00:41:51de sang
00:41:52sur ses vêtements
00:41:53et sur ses chaussures
00:41:54les gendarmes
00:41:58saisissent
00:41:58ses chaussures
00:41:59une paire
00:42:00de baskets
00:42:01taille 43
00:42:02ils comparent
00:42:06la semelle
00:42:06avec l'empreinte
00:42:07relevée sur la scène
00:42:08de crime
00:42:09bingo
00:42:10et la compagne
00:42:13de Mendes
00:42:14livre encore
00:42:15d'autres éléments
00:42:16intéressants
00:42:17la voiture était couverte
00:42:19debout
00:42:19donc il lui demandera
00:42:20de prendre ce véhicule
00:42:21et d'aller le laver
00:42:22et durant le lavage
00:42:24Mendes appelle sa compagne
00:42:25pour bien lui préciser
00:42:27de nettoyer l'intérieur
00:42:29dont le coffre
00:42:31intrigué
00:42:33la jeune femme
00:42:34l'a questionné
00:42:35en rentrant à la maison
00:42:36Mendes comme explication
00:42:39aux interrogations
00:42:39de sa compagne
00:42:40dira qu'il est parti
00:42:41commettre un cambriolage
00:42:42il serait parti
00:42:43avec un ami
00:42:44un dénommé Momo
00:42:45un copain
00:42:47un ami de bar
00:42:48et au cours de ce cambriolage
00:42:49un de ses amis
00:42:50aurait été blessé
00:42:50c'est pour cela
00:42:53qu'il aurait des traces
00:42:54de sang
00:42:54notamment entre les doigts
00:42:55il refuse de nous donner
00:42:57l'identité de son camarade
00:42:58qu'il surnomme Momo
00:42:59puis il accepte
00:43:02de faire un portrait robot
00:43:03de ce Momo
00:43:04pour que nous puissions
00:43:04l'identifier
00:43:05le portrait robot en poche
00:43:09les gendarmes font le tour
00:43:10des barres de Royan
00:43:11et ils s'arrêtent
00:43:12à l'académie de Billard
00:43:14nous nous identifions
00:43:15par le portrait robot
00:43:17une personne pouvant
00:43:18y correspondre
00:43:18il s'agit du nommé
00:43:20Abdel
00:43:20dit le magnifique
00:43:22Momo
00:43:23je dis non
00:43:24moi c'est le magnifique
00:43:25je me suis disé
00:43:26de dire ça
00:43:27c'est moi qui m'envoie
00:43:27des fleurs
00:43:27c'est pas Abdel l'arabe
00:43:29c'est Abdel le magnifique
00:43:29voilà
00:43:30certes
00:43:31mais ce qui intéresse
00:43:32les gendarmes
00:43:33c'est ce qu'ils faisaient
00:43:34la nuit du 27 avril
00:43:36leur il dit
00:43:36écoutez moi c'est simple
00:43:37soit j'étais chez une copine
00:43:39Nathalie
00:43:39soit chez Annick
00:43:40ou soit chez mon ex-copine
00:43:42Nadia
00:43:42ou soit j'étais
00:43:44à l'académie de Billard
00:43:46les gendarmes lui expliquent
00:43:48que Mendes l'a balancé
00:43:49ils auraient commis
00:43:51un cambriolage ensemble
00:43:52j'ai dit moi faire un cambriolage
00:43:56j'ai jamais volé un bonbon
00:43:57de ma vie
00:43:58non mais ça va pas non
00:43:59et ils me disent
00:44:00que j'ai été blessé
00:44:01j'ai été blessé
00:44:02je suis pas blessé
00:44:03j'ai rien moi
00:44:05des expertises seront engagées
00:44:07afin de vérifier
00:44:08s'il a été blessé
00:44:09par balle
00:44:10comme le déclare
00:44:10Mendes
00:44:11et à aucun moment
00:44:12de blessure
00:44:12n'a été relevé sur lui
00:44:13pas de blessure
00:44:15l'alibi de Mendes
00:44:17ne tient pas
00:44:17il s'est dit
00:44:18moi je pense dans sa tête
00:44:19Abdel va me couvrir
00:44:20j'ai attention
00:44:21moi
00:44:22un crime crapuleux
00:44:23comme ça
00:44:23je cautionne pas
00:44:24petit à crever
00:44:25pourtant j'aime l'argent
00:44:26personne m'achète
00:44:27même dans la misère
00:44:28personne m'achète
00:44:29voilà
00:44:30d'où le magnifique
00:44:32vous comprenez mieux maintenant
00:44:33pourquoi le magnifique
00:44:34pas de visage
00:44:35pas plus beau qu'un autre
00:44:36mais mon intérieur
00:44:37parce que j'ai des valeurs
00:44:38voilà
00:44:39pendant la garde à vue
00:44:45les gendarmes ont prélevé
00:44:46l'empreinte génétique
00:44:47de Mendes
00:44:48il la compare
00:44:49aux deux ADN masculins
00:44:51de la scène de crime
00:44:52et ça match
00:44:53une fois de plus
00:44:54son ADN est retrouvé
00:44:56sur les manches
00:44:56de la chemise
00:44:57et sur l'étiquette
00:44:58découverte par terre
00:44:59près du corps
00:45:00toute sirène hurlante
00:45:02ces voitures de gendarmerie
00:45:03s'engouffrent directement
00:45:04à l'arrière du palais de justice
00:45:06dans quelques minutes
00:45:07un ancien détenu
00:45:08de 42 ans
00:45:09et l'ex-petit ami
00:45:10de Jennifer Charon
00:45:11seront présentés
00:45:12à un juge d'instruction
00:45:13dans les couloirs
00:45:15du palais de justice
00:45:16Mendes se rend compte
00:45:18qu'il y a un co-accusé
00:45:19dans cette affaire
00:45:20alors devant le juge
00:45:21il change encore de version
00:45:23cette fois
00:45:24il fait entrer
00:45:25Ceridi
00:45:26dans son scénario
00:45:27il expliquera
00:45:28qu'en fait
00:45:29Ceridi
00:45:30et bien c'est Karim
00:45:31que lui il l'appelle Karim
00:45:32et que
00:45:33suite à cet appel
00:45:34pour avoir de la résine de cannabis
00:45:36c'est Ceridi
00:45:37qui vient accompagner
00:45:38de Jennifer
00:45:39et deux autres individus
00:45:40puis ils sont tous
00:45:42allés ensemble
00:45:42sur une plage
00:45:43du bord de mer de Royan
00:45:45où ils ont
00:45:46consommé
00:45:47de la résine de cannabis
00:45:48Pour vérifier son alibi
00:45:50le juge organise
00:45:52une reconstitution
00:45:53avec Mendes
00:45:54Mendes aurait
00:45:58pour rigoler
00:45:59pris les poignets
00:46:00de Jennifer
00:46:00c'est pour cela
00:46:01que nous avons retrouvé
00:46:02de l'ADN
00:46:03sur le chemisier
00:46:05et pour l'étiquette
00:46:07qu'il aurait plongé
00:46:08sa main
00:46:08dans le sac
00:46:09de la victime
00:46:10afin de récupérer
00:46:11des Kleenex
00:46:12pour pouvoir
00:46:13essuyer le sable
00:46:14qui se trouvait
00:46:14sur sa jambe
00:46:16Ensuite
00:46:17raconte Mendes
00:46:19il est parti
00:46:20il a laissé
00:46:21Jennifer et Ceridi
00:46:22seuls
00:46:23sur la plage de Royan
00:46:24Plus tard
00:46:26il est allé
00:46:26dans un bar
00:46:27à Saint-Palais
00:46:28Arrivant là-bas
00:46:29il a trouvé
00:46:30Jennifer Charon
00:46:30seul
00:46:31attablé
00:46:31en train de boire
00:46:32un café noisette
00:46:33et il est venu
00:46:34s'asseoir à côté d'elle
00:46:35Lui ensuite
00:46:36commande un café
00:46:37à son tour
00:46:37Karim
00:46:38qui est en fait
00:46:39Ceridi
00:46:40arrive au bar
00:46:40ils s'embrouillent
00:46:41tous les deux
00:46:42au sujet de Jennifer
00:46:43Mendes raconte
00:46:45qu'après la dispute
00:46:46c'est Ceridi
00:46:47qui est parti
00:46:48avec Jennifer
00:46:49mais aucun témoin
00:46:51ne se souvient
00:46:52d'une altercation
00:46:53devant le bar
00:46:54ce soir-là
00:46:54les gendarmes
00:46:56examinent alors
00:46:57toutes les commandes
00:46:58passées aux alentours
00:46:59de minuit
00:47:00nous constatons
00:47:03qu'une seule commande
00:47:04a été passée
00:47:05concernant un café
00:47:07et un café noisette
00:47:08la commande a été passée
00:47:09en même temps
00:47:10il n'a qu'un ticket
00:47:10donc cela
00:47:11indique bien
00:47:12que les deux personnes
00:47:13sont arrivées
00:47:14en même temps
00:47:15et qu'elles sont commandées
00:47:16en même temps
00:47:16un détail
00:47:18qui prouve
00:47:19que c'est Mendes
00:47:20qui a amené
00:47:21Jennifer
00:47:21à Saint-Palais
00:47:22deux heures
00:47:23avant sa mort
00:47:24Monsieur le juge
00:47:26Mendes a changé
00:47:27plusieurs fois
00:47:28de version
00:47:28Ceridi lui
00:47:29continue de dire
00:47:31la même chose
00:47:31qu'il n'a pas vu
00:47:32Jennifer ce soir-là
00:47:33selon vous
00:47:34quel est le plus crédible ?
00:47:37Alors d'une certaine manière
00:47:37on peut dire
00:47:38que Ceridi
00:47:39reste relativement crédible
00:47:42on ne peut pas
00:47:43lui opposer
00:47:43des éléments
00:47:44prouvant
00:47:44qu'il s'est rendu
00:47:45par exemple
00:47:45dans la clairière
00:47:46du bois de la chèvre
00:47:47rien ne permet
00:47:49d'attester sa présence
00:47:49dans cette clairière
00:47:50hormis les traces biologiques
00:47:53trouvées
00:47:53sur les vêtements
00:47:54de Jennifer
00:47:55à l'inverse
00:47:56en ce qui concerne
00:47:57José Mendes
00:47:59au fur et à mesure
00:48:00qu'il découvrait
00:48:01le contenu
00:48:02des éléments à charge
00:48:02le contenu
00:48:03des dossiers
00:48:04qu'il a longuement
00:48:05étudié en détention
00:48:07il me livrait
00:48:08à chaque fois
00:48:08en début d'audition
00:48:10des éléments
00:48:11de réponse
00:48:12à ce
00:48:12à quoi il n'avait pas
00:48:14su répondre
00:48:14la fois d'avant
00:48:16c'est-à-dire que
00:48:17José Mendes
00:48:17était un joueur d'échecs
00:48:19c'est avéré
00:48:19il jouait aux échecs
00:48:21sur internet
00:48:21il avait horreur
00:48:23d'avoir un coup de retard
00:48:24sur son interlocuteur
00:48:25il fallait toujours
00:48:26qu'il ait la maîtrise
00:48:27ou qu'il reprenne
00:48:27la maîtrise
00:48:28du dossier
00:48:29dans la mesure
00:48:30où vous avez
00:48:30deux versions
00:48:31vous devez organiser
00:48:32une confrontation
00:48:33entre les deux hommes
00:48:34et comment ça se passe ?
00:48:35écoutez
00:48:36d'un point de vue judiciaire
00:48:37cette confrontation
00:48:37s'est révélée
00:48:38relativement stérile
00:48:39il y avait deux positions
00:48:41radicalement opposées
00:48:42la position de Sérédier
00:48:43est simple
00:48:43il n'a jamais rencontré
00:48:45José Mendes
00:48:46ne se souvient même pas
00:48:47de l'avoir croisé
00:48:48y compris à l'académie
00:48:50de billard
00:48:51qu'il fréquentait
00:48:51pourtant comme lui
00:48:52vous avez vérifié
00:48:53s'il se connaissait
00:48:54les deux hommes
00:48:54vous avez des témoignages
00:48:55en ce sens ?
00:48:57non
00:48:57il n'a été retrouvé
00:48:58au cours de l'enquête
00:48:59aucune connexion
00:49:00aucune communication
00:49:02aucun contact
00:49:03entre José Mendes
00:49:05et Abdelaziz Séridi
00:49:06à la fin de l'enquête
00:49:15l'emploi du temps
00:49:16de Jennifer
00:49:17croisé
00:49:18avec celui de Mendes
00:49:19permet de construire
00:49:20un scénario
00:49:21le soir du 27 avril
00:49:28Jennifer
00:49:29a quitté son travail
00:49:31vers 23h
00:49:32à 23h37
00:49:36Jennifer Charon
00:49:38est appelé
00:49:39sur son téléphone portable
00:49:40depuis une cabine téléphonique
00:49:41de Royan
00:49:42et cette cabine téléphonique
00:49:43est utilisée par Mendes
00:49:44puisqu'il a utilisé
00:49:45sa carte bancaire
00:49:47pour passer cet appel
00:49:48à partir de ce moment là
00:49:50on sait que
00:49:51Jennifer Charon
00:49:53sera détournée
00:49:54de son chemin
00:49:54forcément à un moment donné
00:49:55puisque
00:49:57après minuit
00:49:58son téléphone
00:50:00déclenche un relais
00:50:00de Saint-Palais
00:50:01minuit 20
00:50:03Jennifer a pris un café
00:50:05avec Mendes
00:50:05à la terrasse du bar
00:50:07à partir de ce moment là
00:50:09nous sommes que
00:50:10sur des hypothèses
00:50:11de travail
00:50:11le relais téléphonique
00:50:14déclenché
00:50:15par Jennifer Charon
00:50:16ensuite sera celui
00:50:17de l'hippodrome des Mat
00:50:18ce relais couvre
00:50:21la plage
00:50:22au nord de Royan
00:50:23l'enquête démontrera
00:50:26que cette plage
00:50:27était connue
00:50:28de monsieur Mendes
00:50:30puisqu'il avait emmené
00:50:31certaines conquêtes
00:50:32pour des relations sexuelles
00:50:33sur cette plage
00:50:34à un moment donné
00:50:38il y a dû avoir
00:50:39à se dévétir volontairement
00:50:41ou pas
00:50:41peut-être reçu des coups
00:50:44c'est probablement ici
00:50:45que Jennifer a été ligotée
00:50:47avec sa chemise
00:50:48elle a été emmenée
00:50:50au bois de la chèvre
00:50:52probablement de force
00:50:53il était presque
00:50:58deux heures du matin
00:50:59quand la voiture
00:51:01est entrée
00:51:02dans la forêt
00:51:03arrivé sur les lieux
00:51:06malheureusement
00:51:07l'auteur
00:51:08ou les auteurs
00:51:09ont mis fin à ces jours
00:51:10monsieur le juge
00:51:26on comprend assez bien
00:51:27ce qui a pu se passer
00:51:28pour Jennifer
00:51:29mais le rôle
00:51:31des deux suspects
00:51:31reste assez flou
00:51:33qui a fait quoi
00:51:34dans ce scénario
00:51:36soyons clairs
00:51:38rien à l'issue de l'enquête
00:51:40ne permet d'affirmer
00:51:41que Séridi
00:51:42s'est rendu
00:51:43dans le bois de la chèvre
00:51:44pourtant on retrouve
00:51:46son sperme
00:51:47sur le pantalon
00:51:48de Jennifer
00:51:49il y a des trous
00:51:51dans son emploi du temps
00:51:51il y a quand même
00:51:52pas mal d'éléments
00:51:53qui pourraient l'incriminer
00:51:54le trou
00:51:55dans l'emploi du temps
00:51:56de Séridi
00:51:57varie selon les témoins
00:51:59de une heure et demie
00:52:00à trois heures
00:52:01de durée
00:52:02certes
00:52:04Séridi
00:52:05a toujours affirmé
00:52:06n'avoir jamais quitté
00:52:07la cité de la Robinière
00:52:08et l'enquête
00:52:09ne permet pas
00:52:10de lui opposer
00:52:11quelque chose
00:52:12sur ce point
00:52:12on peut également
00:52:13affirmer
00:52:15que
00:52:17la trace
00:52:19de sperme
00:52:20retrouvée
00:52:21sur le jean
00:52:22de Jennifer
00:52:22n'est jamais
00:52:23que la trace
00:52:24d'un rapport sexuel
00:52:25ou d'un acte sexuel
00:52:27mais ne suffit pas
00:52:28à le rendre
00:52:29soupçonnable
00:52:30d'un meurtre
00:52:31oui mais l'ADN
00:52:32sur la chemise
00:52:32alors l'ADN
00:52:34sur la chemise
00:52:35l'enquête
00:52:36a démontré
00:52:37que Mme Châtelier
00:52:38lavait le chemisier
00:52:40de manière
00:52:40particulièrement
00:52:41précautionneuse
00:52:42sans jamais le tordre
00:52:44ni l'essorer
00:52:44à l'eau froide
00:52:45en le faisant sécher
00:52:46à plat
00:52:47et la même enquête
00:52:49et les expertises
00:52:50ont démontré
00:52:50que des cellules épithéliales
00:52:52ou des cellules
00:52:52d'ADN
00:52:53pouvaient rester
00:52:54dans les fibres
00:52:54d'un tissu
00:52:55malgré un lavage
00:52:56en machine
00:52:56que décidez-vous
00:52:57pour Séridi ?
00:52:59Séridi
00:52:59je rends une ordonnance
00:53:01motivée
00:53:02de non-lieu
00:53:03le concernant
00:53:03en expliquant
00:53:04pourquoi
00:53:05les interrogations
00:53:07qui subsistent
00:53:07à l'issue de l'enquête
00:53:08le concernant
00:53:09et les réponses
00:53:10qu'il n'a pas apportées
00:53:11ne constituent pas
00:53:12à mon sens
00:53:12des charges suffisantes
00:53:13d'avoir commis
00:53:14le meurtre
00:53:15de Jennifer Charon
00:53:16donc il a un non-lieu
00:53:17et il est libéré ?
00:53:18je l'avais déjà
00:53:19mis en liberté
00:53:19depuis février 2008
00:53:21et que décidez-vous
00:53:22pour José Mendès ?
00:53:23en ce qui concerne Mendès
00:53:24je décide
00:53:25de le mettre en accusation
00:53:26devant la cour d'assises
00:53:28de la Charente-Maritime
00:53:29pour le meurtre
00:53:30de Jennifer Charon
00:53:32sans préméditation
00:53:33puisque rien ne permettait
00:53:35de retenir
00:53:35des éléments
00:53:36de préméditation
00:53:37dans cette affaire
00:53:37qui paraît
00:53:38avoir été
00:53:38largement improvisée
00:53:40et votre non-lieu
00:53:41ça passe ?
00:53:42alors il est également
00:53:44interjeté appel
00:53:45de mon non-lieu
00:53:45par le parquet
00:53:46incité à cela
00:53:48par les victimes
00:53:49et parties civiles
00:53:50qui le souhaitaient
00:53:51également
00:53:52et à la suite de cela
00:53:54les deux personnes
00:53:56Séridi comme Mendès
00:53:58ont été mises en accusation
00:53:59devant la cour d'assises
00:54:00de Charon
00:54:00de la Charente-Maritime
00:54:00Maître Andrault
00:54:08pourquoi pensiez-vous
00:54:09qu'il fallait faire appel
00:54:10de ce non-lieu ?
00:54:12l'intime conviction
00:54:13on a l'intime conviction
00:54:15que M. Séridi
00:54:16est coupable
00:54:16un juge d'instruction
00:54:18seul
00:54:18dans son cabinet
00:54:20a dit que non
00:54:21mais c'est inadmissible
00:54:22pour des parties civiles
00:54:23qu'une cour d'assises
00:54:24effectivement
00:54:25prononce l'acquittement
00:54:26ou une culpabilité
00:54:27c'est son rôle
00:54:28qu'un juge d'instruction
00:54:30au moment de l'enquête
00:54:31n'aille pas jusqu'au bout
00:54:32de ses investigations
00:54:32c'est ça qui a choqué
00:54:34c'est un cri du cœur
00:54:35que l'on a fait
00:54:36par cet appel
00:54:36on ne pouvait pas faire autrement
00:54:37et quels sont les éléments
00:54:39selon vous
00:54:39qui signaient
00:54:40son éventuelle culpabilité ?
00:54:43d'abord
00:54:43sur les éléments
00:54:45de l'enquête
00:54:45il est impossible
00:54:48compte tenu
00:54:49des faits
00:54:51qu'il n'y ait eu
00:54:51qu'une seule personne
00:54:52qui ait pu commettre
00:54:54les tels actes
00:54:55de barbarie
00:54:55sur Jennifer
00:54:56c'est un tout petit modèle
00:54:57si je puis dire
00:54:58Jennifer
00:54:59elle mesure 1m50
00:55:00vous avez raison
00:55:01mais malgré tout
00:55:02je pense qu'il est
00:55:03particulièrement difficile
00:55:04seul
00:55:05de ligoter quelqu'un
00:55:06qui n'a pas envie
00:55:07de l'être
00:55:08et au cœur de ces liens
00:55:09nous avons trouvé
00:55:09l'ADN
00:55:10de M. Ceridi
00:55:12comment peut-on trouver
00:55:13de l'ADN au cœur des liens
00:55:14d'une personne
00:55:15qui ne serait pas coupable ?
00:55:17pour les parties civiles
00:55:18quel est l'enjeu
00:55:19du procès qui s'annonce ?
00:55:21la première des choses
00:55:22qu'attendent les parties civiles
00:55:23c'est de savoir
00:55:23ce qui s'est passé
00:55:24et puis on voudrait aussi
00:55:26que Ceridi
00:55:27dise la vérité
00:55:28parce qu'il se cache
00:55:30derrière des difficultés
00:55:32d'emploi du temps
00:55:33des amnésies
00:55:34bien circonstanciées
00:55:36la ficelle est un peu grosse
00:55:38et Mendes ?
00:55:40Mendes est pire
00:55:41mais Mendes
00:55:42j'ai presque envie de dire
00:55:46que la culpabilité est acquise
00:55:47alors que pour Ceridi
00:55:49beaucoup moins
00:55:49Mendes c'est quelqu'un
00:55:51qui n'a jamais cherché
00:55:54à dire la vérité
00:55:57qui a toujours
00:55:58donné des versions
00:55:59un pas catabrantesques
00:56:01comme on pourrait le dire
00:56:02et qui
00:56:03je crois quand même
00:56:05ne trompe personne
00:56:05les deux hommes doivent donc
00:56:12comparaitre ensemble
00:56:13devant la cour d'assises
00:56:14de Sainte
00:56:15mais trois mois
00:56:16avant le procès
00:56:16un événement
00:56:17vient totalement
00:56:19changer le cours des choses
00:56:20le 5 décembre 2010
00:56:25José Mendes meurt
00:56:26à la prison de Sainte
00:56:27il avait 45 ans
00:56:30tout de suite
00:56:36évidemment j'ai pensé
00:56:37que peut-être
00:56:38il s'était suicidé
00:56:39parce qu'il ne supportait pas
00:56:41d'être incarcéré
00:56:42pour quelque chose
00:56:43qu'il n'avait pas fait
00:56:44l'autopsie établit
00:56:47que Mendes est mort
00:56:48d'une crise cardiaque
00:56:49pour lui
00:56:50l'action judiciaire
00:56:51s'éteint
00:56:52il demeure
00:56:53innocent
00:56:53à jamais
00:56:54Ceridi
00:56:56devra répondre
00:56:57seul
00:56:57du meurtre
00:56:58de Jennifer
00:56:59j'aurais bien aimé
00:57:02que Mendes
00:57:05soit là
00:57:05et on soit
00:57:06à la barre
00:57:07qu'il soit devant moi
00:57:09qu'il le mette
00:57:11devant ses mensonges
00:57:12l'avocat de Ceridi
00:57:14lui
00:57:15est soulagé
00:57:16je savais que ça aurait été
00:57:18un adversaire redoutable
00:57:20devant la cour d'assises
00:57:21redoutable
00:57:22je sais qu'il n'aurait reculé
00:57:24devant rien
00:57:24je sais que c'était
00:57:27un homme manipulateur
00:57:29intelligent
00:57:29et habile
00:57:30et que
00:57:32je craignais
00:57:34que Samir Ceridi
00:57:35ne fisse pas le poids
00:57:37le procès commence
00:57:41le 12 décembre 2011
00:57:43à Sainte
00:57:44qui est le meurtrier
00:57:46de Jennifer Charon
00:57:47les jurés de la cour d'assises
00:57:48de la Charente Maritime
00:57:49à Sainte
00:57:50ont 5 jours
00:57:51pour tenter de répondre
00:57:52à cette question
00:57:52dans le box des accusés
00:57:54un homme
00:57:55Abdelaziz Ceridi
00:57:56l'ex-petit ami de la victime
00:57:57un accusé
00:57:58qui a toujours
00:57:59clamé son innocence
00:58:00et qui comparaît
00:58:01libre aujourd'hui
00:58:02là je me retrouve
00:58:05à la barre
00:58:05tout seul
00:58:06prouvé
00:58:10qu'est-ce que je vais prouver
00:58:11je pars avec
00:58:1299%
00:58:14d'être acquitté
00:58:18mais il y avait toujours
00:58:20le 1%
00:58:21on prend toujours un risque
00:58:23quand on comparaît
00:58:23devant une cour d'assises
00:58:24même quand on est innocent
00:58:25l'histoire judiciaire
00:58:27nous l'a démontré souvent
00:58:28on prend toujours un risque
00:58:29le principal élément
00:58:32à charge
00:58:33contre Ceridi
00:58:34c'est son emploi du temps
00:58:354 ans après les faits
00:58:37il est à nouveau interrogé
00:58:39sur sa soirée
00:58:40du 27 avril
00:58:41et il a toujours
00:58:42autant de mal
00:58:43à se souvenir
00:58:44de ce qu'il a fait
00:58:44qu'est-ce qu'il a bien pu faire
00:58:49pendant cette période
00:58:50pendant ce temps
00:58:51où
00:58:52Jennifer Charent
00:58:53a été tuée
00:58:54pour
00:58:55qu'il
00:58:55qu'il cherche
00:58:57des alibis
00:58:57qui ne sont pas authentiques
00:58:59j'ai l'impression
00:58:59qu'il ne dit pas la vérité
00:59:00mais j'ai l'impression
00:59:01qu'il est en train
00:59:02de masquer
00:59:03quelque chose d'autre
00:59:04style
00:59:04l'idée qui me vient
00:59:05je me dis
00:59:06est-ce qu'il n'était pas
00:59:06en train de trafiquer
00:59:08par exemple
00:59:08des stupéfiants
00:59:10Samir Ceridi
00:59:12c'est pas quelqu'un
00:59:13qui est naturellement clair
00:59:14donc il ne pouvait pas
00:59:15apparaître comme étant
00:59:16naturellement clair
00:59:17devant la cour d'assises
00:59:18par contre
00:59:19je crois qu'il est apparu
00:59:21sincère
00:59:22pour y voir plus clair
00:59:25la présidente
00:59:26convoque à la barre
00:59:27tous les participants
00:59:28à la fête
00:59:29chez le voisin
00:59:30là c'est un défilé
00:59:32improbable
00:59:33de profils
00:59:35évidemment différents
00:59:37mais de
00:59:38on qualifiera
00:59:39de cours des miracles
00:59:40le rassemblement
00:59:41de tous ces témoins
00:59:42c'est
00:59:43on plonge parfois
00:59:45au plus profond
00:59:45de la misère humaine
00:59:46le voisin qui a organisé
00:59:50la fête
00:59:50doit aussi témoigner
00:59:52alors le témoignage du voisin
00:59:56qui se fait dans des conditions
00:59:57particulières
00:59:58parce que le voisin
00:59:59il comparait
01:00:00en état d'arrestation
01:00:02avant de venir
01:00:04le voisin a appelé
01:00:06les gendarmes
01:00:06pour menacer
01:00:07Ceridi
01:00:08l'appétit
01:00:10ce que j'ai fait
01:00:11j'ai appelé
01:00:12la jadamerie
01:00:13j'ai dit
01:00:13ce mec là
01:00:14je l'ouvre
01:00:16c'est vrai
01:00:16je l'ai dit
01:00:17ce mec là
01:00:19je l'ouvre
01:00:20des menaces de mort
01:00:21que les gendarmes
01:00:23ont prises au sérieux
01:00:24ils guettent donc
01:00:25le témoin
01:00:26devant le tribunal
01:00:27j'arrive
01:00:31je bois mon petit café
01:00:32tranquille et tout
01:00:33c'est qui
01:00:34au même moment
01:00:35qui passe
01:00:365 milliards
01:00:37j'étais avec
01:00:38ma copine
01:00:39et là
01:00:40je vois
01:00:41le voisin
01:00:42qui me fait
01:00:43des signes
01:00:44me fait comme ça
01:00:45et là
01:00:46c'est vrai
01:00:47que les flics
01:00:47sont venus
01:00:48ils m'ont dit
01:00:49ils peuvent venir
01:00:49suivre au commissariat
01:00:51j'ai dit
01:00:51oui monsieur
01:00:51il n'y a pas de problème
01:00:52résultat
01:00:54Rachid s'avance à la barre
01:00:55en état d'arrestation
01:00:57et une fois de plus
01:00:58il raconte
01:00:59que Ceridi
01:01:00a quitté la fête
01:01:01le soir du crime
01:01:02le voisin
01:01:04il en a gros
01:01:04sur le coeur
01:01:05pour la simple
01:01:05et bonne raison
01:01:06qu'il apprend
01:01:07au moment
01:01:09de l'arrestation
01:01:10de Samir Ceridi
01:01:11que
01:01:11Samir Ceridi
01:01:12c'est l'amant
01:01:13de sa femme
01:01:13voilà
01:01:14donc le voisin
01:01:15il va s'évertuer
01:01:17à mettre dans le bain
01:01:19Samir Ceridi
01:01:20pour que Samir Ceridi
01:01:21reste en prison
01:01:22et ne puisse plus
01:01:23avoir
01:01:24de relation
01:01:25intime
01:01:26avec sa propre femme
01:01:27voilà
01:01:28à l'arrivée
01:01:31les souvenirs
01:01:32finalement
01:01:32des témoins
01:01:33qui sont censés
01:01:33matraquer
01:01:34que Samir
01:01:35s'est absenté
01:01:35à un moment
01:01:36à un autre de la nuit
01:01:36lui laissant le temps
01:01:37d'aller tuer Jennifer
01:01:38mais tout ça
01:01:39s'effrite
01:01:40au fur et à mesure
01:01:41des témoignages
01:01:41d'autres témoins
01:01:43se succèdent
01:01:44à la barre
01:01:45les gendarmes
01:01:46le juge d'instruction
01:01:47et à travers
01:01:48leur témoignage
01:01:49Mendès
01:01:50s'invite au procès
01:01:51mais le dernier jour
01:01:55quand l'avocat général
01:01:56fait ses réquisitions
01:01:57il demande
01:01:5820 ans
01:01:59contre Samir Ceridi
01:02:0120 ans
01:02:04je ne m'attendais pas
01:02:07c'était un vendredi
01:02:10je me souviens
01:02:10je crois que j'ai perdu
01:02:11au moins
01:02:115-10 kilos
01:02:13à la fois
01:02:13c'est pas possible
01:02:15quand même
01:02:15après tout
01:02:16ce qu'ils ont dit
01:02:17après tout
01:02:18les enquêteurs
01:02:19ce qu'ils ont dit
01:02:21devant lui
01:02:21le juge d'instruction
01:02:23les témoins
01:02:24tout le monde
01:02:25il ose à demander ça
01:02:28je m'approche de lui
01:02:31et je lui dis
01:02:32fais-moi confiance
01:02:33fais-moi confiance
01:02:35parce qu'il faut
01:02:36qu'on aille au bout
01:02:37de l'histoire
01:02:37et de la démonstration
01:02:40de son innocence
01:02:41l'avocat de Ceridi
01:02:43plaide l'acquittement
01:02:44les jurés partent délibérés
01:02:47c'était des moments
01:02:48très très durs
01:02:49on ne savait pas
01:02:50qu'est-ce qu'il y a
01:02:50qu'un
01:02:51au terme de 2h30
01:02:55de délibération
01:02:55la cour a tranché
01:02:57Ceridi est reconnu
01:02:58non coupable
01:02:59de l'assassinat
01:02:59de Jennifer
01:03:00il est acquitté
01:03:01l'arme de l'intéressé
01:03:03bien sûr
01:03:03mais aussi
01:03:04de ses avocats
01:03:04c'est la justice
01:03:05la justice a été rendue
01:03:07on est heureux
01:03:09de cette décision
01:03:10voilà c'est un grand
01:03:11soulagement
01:03:11ça fait bientôt
01:03:135 ans
01:03:14que je suis brisé
01:03:14qu'ils m'ont brisé
01:03:16j'ai toujours
01:03:27au jour d'aujourd'hui
01:03:27pensé quand même
01:03:29pour Jennifer
01:03:29cette fille
01:03:31pourquoi elle est morte
01:03:36parce qu'elle était naïf
01:03:40et elle a croisé un diable
01:03:41c'était ça
01:03:44maître Andro
01:03:50comment le père
01:03:51de Jennifer
01:03:51a-t-il réagi
01:03:53à cet acquittement
01:03:53pourrait-on dire
01:03:54annoncé
01:03:55c'est un monde
01:03:56qui s'écroule
01:03:57une conviction
01:03:58qui s'écroule
01:03:59c'est trop dur
01:04:01pour un père
01:04:02de savoir
01:04:04que sa fille
01:04:05a été assassinée
01:04:05alors que l'assassinat
01:04:06est reconnu
01:04:07et qu'on n'a pas
01:04:09le nom des assassins
01:04:10c'est aussi
01:04:11l'aléa judiciaire
01:04:12c'est aussi
01:04:14qu'il ne faut pas
01:04:17trop compter
01:04:18sur la justice
01:04:18pour apporter
01:04:19des réponses
01:04:19que l'on souhaite
01:04:20et malheureusement
01:04:21aujourd'hui
01:04:22c'est monsieur Charon
01:04:23qui
01:04:23a fait les frais
01:04:26de cette divergence
01:04:26le parquet
01:04:33n'a pas fait appel
01:04:34l'état français
01:04:35doit donc
01:04:36des indemnités
01:04:37à Samir Séridi
01:04:38qui a passé
01:04:39un an
01:04:40deux mois
01:04:41et 22 jours
01:04:43en prison
01:04:43pour rien
01:04:44à Samir
Recommandations
0:59
|
À suivre
26:38
1:17
2:23
1:21:28
0:40
4:05
18:03
1:12:57
44:33
32:47
44:02
1:45:43
0:56
36:02
0:12
43:51
56:07
Écris le tout premier commentaire