- il y a 7 semaines
"RDA le mystère des enfants volés" / Une enquête sur les enlèvements d’enfants arrachés à leurs parents par la STASI et le régime communiste en RDA. Témoignage exclusif de l’ancienne ministre de l’éducation en charge de ce programme et nous suivons les recherches menées par des familles, des enfants enlevés avec des séquences en caméra cachée.
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PersonnesTranscription
00:00...
00:00Elle essayait de trouver du travail, mais elle n'y arrivait pas.
00:08Puis un jour, on lui a enlevé la place à la crèche.
00:11Elle a alors insulté le personnel.
00:14Elle les a traités de cochons rouges.
00:15Elle leur a dit, comment voulez-vous que je trouve un travail
00:18si vous m'enlevez la place en crèche ?
00:20Ça a été considéré comme une offense à l'État.
00:26...
00:27Emprisonnée, la maman de Catherine,
00:30est soumise à la pression de l'Astasie.
00:36Quand elle était emprisonnée, ils lui ont dit,
00:38signe ici pour que Catherine soit adoptée.
00:41Elle a répondu non, je ne le ferai pas.
00:45Ils l'ont alors enfermée trois semaines dans une cave.
00:53Et après trois semaines, ils ont fait un nouvel interrogatoire.
00:56Ils lui ont redemandé de signer et elle a refusé à nouveau.
01:01L'officier a ouvert un tiroir et il a balancé le papier
01:04en disant, nous n'avons pas besoin de ta signature.
01:07On l'a déjà faite.
01:08Et il a fait un an qui a fait un coup de bois.
01:10Ils étaient là pour la douceur.
01:11Et ils ont fait un coup de bois.
01:12Ils sont là pour le pire.
01:13Ils ont fait un poids.
01:14Et ils ont fait un peu de temps.
01:14Ils ont le coup de caisson.
01:15Ils ont fait un peu de temps.
01:16Ils ont fait un peu de temps.
01:16La RDA était une dictature qui essayait d'exercer une emprise totale sur sa population.
01:40En particulier, après la construction du mur en 1961, on peut clairement affirmer que la RDA a enfermé ses citoyens.
01:54La RDA était ma patrie.
02:01Notre État socialiste a tenté de créer un nouvel ordre social.
02:10En RDA, tout était fait dans l'intérêt du peuple, et pas seulement pour une petite classe supérieure.
02:18Nous étions plus humains.
02:23On pouvait quitter le pays seulement au péril de sa vie.
02:28Les gens fuyaient en tentant de passer le mur.
02:30Pendant cette période, des milliers de personnes ont été abattues aux frontières.
02:36Les gens ont été abattues aux frontières de la mort et aux frontières.
02:41Les gens ont été abattues aux frontières.
02:47Sous-titrage Société Radio-Canada
03:17La République démocratique de l'éducation nationale a été responsable de l'ensemble de l'éducation nationale pour l'école, l'université, pour les jardins d'enfants.
03:38Son but était que les citoyens deviennent des personnalités socialistes.
03:43Elle était une communiste de la première heure.
03:50Elle était très dogmatique, très dure.
03:53Elle était convaincue de pouvoir rééduquer tout un peuple.
03:55Sous-titrage Société Radio-Canada
03:56Les jeunes générations
04:26avaient le droit de participer à la vie politique,
04:29le droit au travail et au repos.
04:31Il n'y avait pas de chômage.
04:33Elles avaient aussi le droit à l'éducation,
04:36au bonheur et à la joie.
04:41Notre devise était de s'occuper de chaque enfant,
04:44de donner à chacun une chance dans la vie.
04:56L'État avait fixé des directives très strictes
05:02pour l'éducation des enfants.
05:04Tant que les parents suivaient ces directives,
05:06il ne se passait rien.
05:08Mais dès qu'ils s'en écartaient,
05:10alors il y avait des mesures répressives.
05:16Après, l'État s'octroyait le droit d'enlever les enfants.
05:19Ils procédaient de différentes manières,
05:22soit ils étaient placés dans des foyers,
05:24soit ils étaient adoptés de force.
05:46Les adoptions forcées ont été effectivement
05:51ordonnées par le ministère de l'Éducation.
05:58C'était un chapitre assez honteux.
06:01Un chapitre particulièrement inhumain.
06:04Les adoptions forcées ont été atroces
06:06pour les enfants, les mères, les parents,
06:09les familles.
06:10Ils ont été rendus.
06:25...
06:55...
07:24Un matin, on a frappé très fort à la porte. On entendait des voix graves d'hommes.
07:44Maman avait peur. On ne savait pas ce qui se passait.
07:48Il y avait quatre ou cinq hommes habillés en civil. C'était la Stasi. Et ils ont arrêté maman.
08:00Elle m'a dit, tu es une grande fille et il faut que tu sois forte. Et elle m'a dit qu'elle serait de retour le soir même.
08:10Je le lui ai fait promettre. Mais bien sûr, elle n'a pas pu tenir sa parole. Et je ne l'ai pas revue pendant 19 ans.
08:19C'était en 1973. Catherine, qui n'a jamais connu son père, avait quatre ans.
08:29Elle est placée dans un foyer pendant plusieurs mois. Puis elle sera adoptée par une famille membre du Parti communiste.
08:38Sa nouvelle mère lui raconte alors que sa vraie maman l'a abandonnée.
08:48C'était une femme froide, distante avec ses sentiments. Plus tard, avec l'âge, elle s'est adoucie. Mais elle était très sévère.
09:00Elle n'a pas vu en moi l'enfant, mais une mission d'éducation à accomplir.
09:07J'ai toujours vécu avec une peur. La peur que des gens en viennent me prendre et que je dois retourner en foyer.
09:21Alors j'ai très vite appris en tant qu'enfant à être très sage, gentille et à étouffer ma colère.
09:37Catherine va se fondre dans le moule communiste. Elle épousera un officier et va devenir elle-même membre du Parti.
09:50Sa maman n'est plus qu'un lointain souvenir, enfoui dans sa mémoire.
09:57Le 9 novembre 1989, le monde bascule. Le mur de Berlin tombe. La RDA va disparaître.
10:05Catherine a alors 20 ans.
10:10Ma première réflexion était de me dire que les nazis allaient revenir.
10:15J'étais convaincue par l'éducation que j'avais reçue que l'Ouest n'était peuplé que de nazis.
10:221991, l'Allemagne est réunifiée.
10:27Margot Honecker, qui incarne la dictature de la RDA, fuit au Chili.
10:35Catherine, qui vient d'avoir son premier enfant, entreprend des démarches pour revoir cette maman qui croit-elle l'a abandonnée.
10:44L'accès au dossier, tel que la loi le prévoit aujourd'hui, permet aux enfants adoptés de savoir qui sont leurs vrais parents.
11:01Ils ont un droit de regard dans le dossier d'adoption, mais uniquement les enfants.
11:06Les parents biologiques, eux, n'ont pas ce droit.
11:10J'ai tout simplement écrit, et c'est comme ça que la vérité a éclaté.
11:22Je n'avais pas de souvenirs d'elle, seulement des sentiments, des émotions, mais je n'avais aucune image d'elle.
11:29Et quand je lui ai dit bonjour, nous nous sommes prêts dans les bras.
11:34Mon nez était dans le creux de son cou, et simplement, en sentant son odeur, je me suis dit, oui, c'est bien elle.
11:44La maman de Catherine lui révèle alors la vérité.
11:46A l'époque, elle était surveillée par l'astasie, la sinistre police politique, car elle refusait de se plier aux normes du régime.
12:03Il y avait un des meilleurs systèmes de surveillance de la population qui ait jamais existé.
12:09L'astasie donnait aux citoyens le sentiment que tout était surveillé et contrôlé.
12:16On n'était pas seulement épiés par l'astasie, mais dans chaque immeuble, il y avait un responsable
12:24qui était engagé pour surveiller les habitants, et qui consignait tout dans un registre.
12:30Il contrôlait qui venait rendre visite, à quelle fréquence les gens faisaient la fête,
12:36s'ils se lèvaient tôt, ce qu'ils faisaient, comment ils s'habillaient.
12:40Donc, en plus de l'astasie, il y avait un appareil de contrôle et de surveillance très développé
12:48pour discipliner la population et pour la maintenir au calme.
12:52Elle essayait de trouver du travail, mais elle n'y arrivait pas.
13:03Puis un jour, on lui a enlevé la place à la crèche.
13:06Elle a alors insulté le personnel.
13:08Elle les a traités de cochons rouges.
13:10Elle leur a dit « Comment voulez-vous que je trouve un travail si vous m'enlevez la place en crèche ? »
13:15Ça a été considéré comme une offense à l'État.
13:21Emprisonnée, la maman de Catherine est soumise à la pression de l'astasie.
13:30Quand elle était emprisonnée, ils lui ont dit « Signe ici pour que Catherine soit adoptée. »
13:35Elle a répondu « Non, je ne le ferai pas. »
13:39Ils l'ont alors enfermée trois semaines dans une cave.
13:45Et après trois semaines, ils ont fait un nouvel interrogatoire.
13:51Ils lui ont redemandé de signer et elle a refusé à nouveau.
13:55L'officier a ouvert un tiroir et il a balancé le papier en disant « Nous n'avons pas besoin de ta signature. »
14:01On l'a déjà faite.
14:02Quand on faisait quelque chose de mal et que l'on était mis en prison, il y avait toujours cette peur que les enfants soient enlevés.
14:22Quand l'astasie faisait une perquisition, les gens étaient emprisonnés.
14:25Les enfants étaient parfois placés et on ne savait pas où.
14:36C'était une épée de Damoclès qui pesait au-dessus des femmes.
14:40Que leur enfant soit enlevé.
14:45La maman de Catherine passera cinq ans en prison.
14:48A sa sortie, elle n'a plus aucun moyen de retrouver sa fille.
14:53Car officiellement, elle l'a abandonnée.
14:58Le poumon du système totalitaire de la RDA, le quartier général de l'astasie,
15:05est aujourd'hui devenu un musée et un centre de recherche.
15:09Ironie de l'histoire.
15:14Catherine, l'enfant enlevé par l'astasie, y a ses bureaux.
15:18Elle a créé une association pour les victimes des enlèvements d'enfants.
15:26Oui, bonjour, ici Catherine Baer, du site internet pour les enfants adoptés de force.
15:32Vous avez écrit qu'il y avait eu une adoption de force.
15:35Pouvez-vous m'en dire un peu plus, me raconter votre histoire ?
15:39Oui, d'accord.
15:45Vous aviez donc fait à l'époque une demande de sortie de territoire pour vous et votre fille,
15:49et c'est là qu'ils vous ont enlevé votre fille.
15:52L'association de Catherine Baer tente de recenser tous les cas d'enlèvements d'enfants.
16:02Nous sommes un service de renseignement pour toutes les personnes concernées par les adoptions forcées en RDA.
16:09Une adoption est protégée par la loi.
16:13Nous demandons que les parents biologiques aient au moins la possibilité de savoir ce qui a été écrit dans leur dossier à l'époque.
16:21Je trouve que ça concerne toute la société allemande et les politiciens, et il faut que quelque chose soit fait.
16:26Mais à l'heure actuelle, c'est à nous de tout prouver.
16:30Mais les preuves qu'un enfant a été arraché de force à ses parents sont difficiles à établir.
16:43Les certificats d'abandon ont été signés sous la contrainte,
16:48ou alors trafiqués par le régime.
16:51Les parents n'ont aucun recours légal.
16:53Mon compagnon de l'époque était d'accord pour que l'on ait un deuxième enfant.
17:14Il disait qu'on allait y arriver, qu'il fallait qu'on trouve un nouvel appartement, car nous n'avions qu'un deux pièces.
17:18Nous avons acheté un lit pour le petit, je me réjouissais.
17:29Zingora a 19 ans.
17:31Elle s'occupe seule de sa fille Mandy.
17:34Son compagnon militaire passe des mois entiers en mission.
17:40J'ai eu des contractions.
17:44J'ai donc emmené Mandy à la crèche.
17:45Mon partenaire à l'époque était dans l'armée.
17:50Je ne sais plus exactement, mais je crois que le petit est né vers midi.
17:54C'était un garçon.
18:02Après 3-4 jours, j'allais bien.
18:05Je pouvais sortir de l'hôpital.
18:07Je n'ai pas pu prendre le bébé, car c'était trop tôt.
18:09Je suis allée à la crèche.
18:15La directrice m'a demandé d'aller la voir dans son bureau.
18:18Elle m'a dit, il faut qu'on parle.
18:21Vous avez deux enfants, vous avez 19 ans.
18:23Vous êtes encore trop jeunes et vous avez encore tant de choses à faire devant vous.
18:28Si vous signez ce papier, vous serez débarrassé de vos enfants.
18:31Vous pourrez passer votre maîtrise et tout ce que vous souhaitez.
18:33D'abord, je suis restée bouche bée.
18:36J'ai commencé à pleurer.
18:38Je ne savais pas du tout ce qui se passait.
18:40Je lui ai répondu que non, que je ne partirais pas sans Mandy,
18:43que je voulais mon enfant.
18:45Elle a dit, très bien, signez cela et vous pourrez prendre Mandy.
18:49Zingora pourra conserver sa fille Mandy,
18:52mais à condition d'abandonner son nouveau-né.
18:54Elle va signer sous la contrainte le certificat d'abandon.
19:04Je lui ai demandé ce que je devais raconter à mon compagnon, à mes parents.
19:08Ils m'ont vue enceinte.
19:10Elle m'a dit de raconter que l'enfant était mort.
19:14Et c'est ce que j'ai dû faire pendant des années.
19:16Je n'en ai jamais parlé, car j'avais peur qu'ils m'enlèvent Mandy
19:27et qu'ils me mettent en prison.
19:29Et alors, j'aurais perdu Mandy définitivement.
19:34J'ai essayé de me ressaisir.
19:36J'ai essayé de faire face toute seule à la situation.
19:40Mais ça a détruit mon âme.
19:46Zingora n'a jamais compris pourquoi on lui a retiré son fils.
20:02Elle a aujourd'hui rejoint l'association de Catherine Baer.
20:10Salut !
20:11Salut !
20:12Je suis ravie.
20:15Comment vas-tu ?
20:16Ça va ?
20:17Zingora n'était pas une opposante politique.
20:25Elle ne représentait aucune menace pour le régime.
20:29Elle avait suivi dans sa jeunesse
20:31le parcours parfait du jeune citoyen communiste.
20:36Elle faisait même partie de la très disciplinée
20:38et très dogmatique organisation des pionniers.
20:46« Regarde, le premier commandement était
20:52les pionniers aiment la République démocratique allemande
20:54puis ensuite leurs parents.
20:59En CM1, on intègre le groupe les Foulards Rouges.
21:03L'amour pour les parents devient alors le troisième commandement.
21:05D'abord, on aime la RDA,
21:08ensuite les amis soviotiques
21:10et enfin les parents.
21:11Les pionniers sont solidaires.
21:27Les pionniers sont studieux.
21:30Les pionniers sont de bons camarades.
21:32Ce n'était pas seulement une organisation politique
21:37mais une organisation pour les enfants
21:40dans laquelle, bien sûr,
21:41on enseignait l'amour de la République démocratique d'Allemagne.
21:45« Je ne sais pas comment c'était pour toi
22:01mais moi, dès la quatrième,
22:03quand il y avait des enfants
22:04qui se faisaient un peu trop remarquer,
22:07soudain, on ne les voyait plus à l'école.
22:10Oui, je me souviens d'un garçon
22:12qui portait sa chemise de pionnier.
22:15Il l'a enlevé et jeté par terre.
22:18Et après, il n'était plus avec nous à l'école.
22:23Oui, il disparaissait du jour au lendemain.
22:25La RDA avait dans son code pénal
22:52un paragraphe qu'aucun autre pays n'avait.
22:55« Mode de vie à social ».
22:57C'était un paragraphe
22:59qui permettait de mettre en prison
23:00des jeunes qui ne travaillaient pas,
23:02qui ne pouvaient pas prouver de quoi ils vivaient.
23:08Avec ce paragraphe,
23:11on pouvait exclure des jeunes
23:12qui critiquaient la société,
23:15qui aspiraient à quelque chose de différent.
23:19Ils étaient placés dans des foyers fermés
23:20pour les rééduquer
23:22et en faire des citoyens
23:23qui soient dans la norme.
23:24Ce n'est pas pour rien qu'il y avait chez nous
23:42le droit au travail.
23:43Chacun avait le droit de travailler
23:45et d'avoir une vie convenable.
23:46Ceux qui ne le voulaient pas,
23:49qui vivaient au crochet de la société,
23:52pouvaient s'attendre à des sanctions.
23:53Oui.
23:53« Manchmal auch mit Sanktionen
23:55der Gesellschaft rechnen.
23:56qui vivaient s'attendre à des sanctions.
23:58C'est un paragraphe
23:59qui vivaient s'attendre à des sanctions.
24:00C'est un paragraphe
24:01qui vivaient s'attendre à des sanctions.
24:02«Wir sont hier !
24:19Wir sind laut !
24:20Weil man uns die Rechte klaut !
24:24Wir sind hier !
24:26Wir sind laut !
24:27Weil man uns die Rechte klaut !
24:31Tous les mois,
24:33Zingora et Catherine manifestent
24:34aux côtés d'autres parents
24:35dont les enfants ont été enlevés.
24:39Ils déploient une banderole
24:40avec des dizaines d'avis de recherche.
24:43Ça, c'est juste une toute petite partie.
24:46Nous avons en tout 360 avis de recherche.
24:52Les mères n'ont aucun droit.
24:54La seule possibilité qu'elles ont,
24:55c'est à travers l'association
24:56de lancer un avis de recherche pour leur enfant
24:59et espérer que l'enfant se manifeste.
25:01S'ils savent bien sûr qu'il a été adopté,
25:03ce n'est pas obligatoire d'informer l'enfant.
25:06S'ils voient l'avis de recherche,
25:07nous pouvons alors établir le contact.
25:09Je ne veux pas partir avec l'idée
25:19que je ne saurais jamais comment il va.
25:21Je voudrais avoir une photo de lui,
25:22voir à quoi il ressemble.
25:24Je n'ai pas envie de le retirer de son milieu.
25:26Je sais que nous n'aurons jamais
25:27une relation mère-fils.
25:29Nous avons été séparés trop longtemps pour ça.
25:31Maman, viens ici.
25:32Zingora est soutenue par sa fille Mandy,
25:37le seul enfant qu'elle a pu garder.
25:42On pourrait se dire que c'est de notre faute
25:44que l'on a fait quelque chose de mal
25:45et c'est pour ça que l'enfant a été enlevé,
25:48surtout à 19 ans, si jeune.
25:49Mais 25 ans après la chute du mur,
25:54on voit qu'on n'est pas seul,
25:56qu'il y a beaucoup de mères et d'enfants
25:57qui ne connaissent pas leurs parents.
26:00On ne sait pas ce qu'ils sont devenus.
26:02S'ils vont bien,
26:04il ne faut pas croire qu'ils étaient placés
26:05dans une famille heureuse,
26:06c'était plutôt dans des foyers,
26:08dans des camps de travail pour jeunes.
26:13On ne peut pas imaginer aujourd'hui
26:15ce que c'était.
26:19J'ai vraiment commencé activement
26:45à le rechercher il y a à peu près un an et demi.
26:49Avant, je ne cherchais pas vraiment
26:52car j'avais peur.
26:57Zingora veut retrouver la directrice de la crèche
27:00qui, 35 ans plus tôt,
27:03l'a poussée à signer le formulaire d'abandon de son fils.
27:10Cette femme a enlevé mon enfant
27:11et maintenant je veux savoir pourquoi elle a fait ça.
27:19Je cherche l'ancienne directrice de la crèche.
27:25Vous savez où elle habite ?
27:26Ah oui, elle habite là-bas.
27:28Ah merci.
27:29Bonsoir, excusez-moi de venir si tard.
27:39Je dois vous poser une question.
27:41Il y a 33 ans, ma fille a été dans votre crèche
27:43et je sais qu'à l'époque, j'ai dû signer un papier
27:46pour que mon enfant puisse être adopté.
27:49Et aujourd'hui, je suis à sa recherche.
27:50Je sais que les conditions de vie chez vous
27:58n'étaient pas très bonnes.
28:00Le traitement de l'enfant non plus.
28:02J'ai fait plusieurs visites chez vous.
28:06Oui, je me souviens, vous êtes venu 2-3 fois chez moi.
28:09Vous vous êtes mis en colère même.
28:11Oui, ce n'était pas optimal.
28:14Je ne pense pas que vous souhaitiez
28:16que je vous rappelle l'état de votre appartement.
28:18Oui, ce n'était pas rangé.
28:19Par rangé ?
28:21Oui, par rangé, mais pour moi, ce n'était pas si grave.
28:24C'était terrible, vraiment terrible.
28:27Et maintenant, je comprends ce qui a pu se passer.
28:31On m'a demandé de faire un rapport sur votre foyer
28:33et il était dans un tel état que ce n'était pas supportable.
28:38Avec le recul, c'est probablement la raison
28:40pour laquelle on vous a forcé à donner l'enfant à l'adoption.
28:43Mais je n'étais pas impliquée là-dedans.
28:45Je ne peux rien dire à ce sujet-là.
28:49Je veux savoir comment il va.
28:53Je ne veux pas l'arracher de son milieu.
28:55Mais c'est malgré tout mon enfant.
28:59Oui, je comprends, mais je ne peux pas vous aider.
29:02Je suis sincèrement désolée.
29:03Je vous remercie de m'avoir reçu si gentiment.
29:06Et je suis désolée si je vous ai prise de court.
29:10Non, c'est votre droit de demander,
29:15mais comme je vous dis, je n'ai rien à voir avec ça.
29:19On ne m'a pas posé de questions pour l'adoption.
29:21Je devais simplement rendre des rapports.
29:23Et ce n'était malheureusement pas à votre avantage.
29:33Zingora vient de comprendre pourquoi son fils lui a été enlevé.
29:37Son appartement était mal entretenu.
29:38Il faut d'abord que je fume une cigarette.
29:46Moi aussi.
29:53Mais comment elle m'a décrite ?
29:55Comme inasociale.
29:57C'est encore une fidèle du régime.
30:01Je me sens bien.
30:13Mais émotionnellement,
30:15j'espère que chez elle, tout remonte à la surface aussi.
30:18Qu'elle va aussi avoir des insomnies les prochaines nuits.
30:20Comme j'en ai eu pendant des années.
30:23Peut-être qu'elle aura un jour une prise de conscience.
30:26Elle n'est plus toute jeune.
30:29J'ai l'espoir qu'elle se dise un jour qu'elle a mal agi.
30:31Mais je n'y crois pas.
30:39Zingora n'a que très peu de chance de revoir son fils
30:42tant que lui-même n'entreprend pas des démarches pour la retrouver.
31:01Qu'est-ce que tu as porté ?
31:06L'album photo d'Axel.
31:08Tu te souviens plus ?
31:16Non.
31:20C'était à l'hôpital.
31:24Elle avait de beaux cheveux.
31:25Ma mère travaillait comme conductrice de tram.
31:32Elle n'était pas souvent à la maison.
31:34Je séchais l'école.
31:36Je fuguais souvent.
31:37C'est pour cela qu'ils m'ont mis dans un foyer spécial.
31:40C'était une adolescente assez problématique.
31:45Un peu rebelle.
31:46Bien sûr que je me suis réjouie de la naissance.
31:58Je me suis préparée à ça.
32:01Sabine ne gagnait pas encore sa vie.
32:04J'ai tout acheté.
32:06La poussette, le lit.
32:08Tout ce dont on a besoin.
32:09L'accouchement a duré 18 heures.
32:19Une représentante du service social à l'enfance est venue le lendemain et m'a dit que j'étais encore jeune.
32:25Que je pourrais avoir encore plein d'enfants et que je devais donner celui-là à l'adoption.
32:31Je n'étais apparemment pas capable d'éduquer l'enfant de manière socialiste.
32:39J'étais dévastée.
32:56J'ai éclaté en sanglots.
32:59Impossible de me calmer.
33:02J'étais à bout de nerfs.
33:04J'avais de la fièvre.
33:06J'aurais pu en mourir.
33:07J'étais à bout.
33:09Mais ce n'était que le début de mon cauchemar.
33:15Pourquoi ?
33:18La raison ?
33:19Je ne sais pas.
33:22Je n'ai jamais su.
33:27Personne du service à l'enfance n'est venu voir si tout était en état.
33:34C'était incompréhensible.
33:35Car avant de prendre une telle décision, il fallait vérifier où l'enfant dort, si toutes les conditions étaient réunies pour que le nouveau-né soit bien traité.
33:49Quand les parents étaient soupçonnés de ne pas être politiquement corrects et qu'on enlevait les enfants, les soupçons portaient sur toute la famille.
34:03On ne confiait pas l'enfant à la grand-mère ou à une tante.
34:11Ce qui était le plus important, c'était d'enlever l'enfant d'un milieu qui était jugé non-socialiste.
34:19J'aurais pu travailler deux jours pour qu'elles puissent garder l'enfant.
34:33Mais tout s'est déroulé différemment.
34:37Ils ont donné l'enfant à l'adoption.
34:39Je n'ai pas compris.
34:45Un collègue m'a suggéré d'écrire à un représentant de l'État.
34:52J'ai écrit au ministre de la Famille,
34:54Madame Honecker.
34:59J'ai écrit une lettre où j'ai décrit ce qui s'était passé.
35:04Je n'ai jamais eu de réponse.
35:05Ma petite maman.
35:22On n'a plus jamais parlé de ça.
35:24On avait honte.
35:35Nous avons donné une possibilité aux enfants dont les parents n'étaient pas à la hauteur
35:45de trouver un sens à leur vie.
35:51Les lois de la RDA étaient faites de manière à ce que les parents n'aient aucun droit.
35:58Ils ne pouvaient pas faire comme aujourd'hui des recours auprès du tribunal administratif.
36:02Ils ne pouvaient pas s'adresser aux médias.
36:05Ils n'avaient aucune possibilité de se défendre.
36:07Je suis né en 1986.
36:12Je suis né en 1986, j'étais dans un foyer d'adoption en RDA.
36:40A 11 mois, j'ai été adopté.
36:44Les conditions de vie étaient relativement bourgeoises.
36:48J'avais beaucoup de cadeaux, on faisait des excursions, on visitait des châteaux.
36:54On a été en vacances un peu partout.
36:56C'était le cliché de la famille modèle.
37:00J'étais un enfant et tout ce qui m'intéressait c'était les jouets et jouer.
37:05Déjà à cette époque, j'écoutais pas ce qu'on me disait.
37:10Derrière cette apparence d'enfance idéale, Axel souffre dès son plus jeune âge de troubles du comportement.
37:21A 11 ans, un jour, en sortant d'un séjour en hôpital psychiatrique,
37:29deux adultes en larmes m'ont annoncé qu'ils n'étaient pas mes vrais parents.
37:33C'était un sentiment d'impuissance.
37:36Déjà avant, j'étais particulièrement rebelle, je n'écoutais jamais rien, mais ils étaient mes points de repère.
37:42Je me suis alors demandé si je devais continuer à les écouter.
37:45De toute manière, c'était pas mes parents.
37:54Chaque femme dans la rue aurait pu être ma mère, et je pouvais pas savoir qui.
37:59Ce sentiment était étrange.
38:04À partir de là, j'ai eu envie de connaître ma mère biologique,
38:07et je me suis adressée au service à l'enfance.
38:21Bonjour.
38:22C'est pas évident pour moi d'écrire cette lettre.
38:26Je suis assez nerveuse,
38:28mais je suis heureux d'avoir la possibilité de correspondre avec toi.
38:31Cela fait déjà longtemps que j'ai émis le souhait auprès du service à l'enfance
38:35de connaître ma mère biologique.
38:39Je n'arrive pas à hire.
38:49C'est trop dur.
38:51C'est trop dur.
38:54J'ai eu ton adresse par le service à l'enfance.
38:58Il y a tellement de choses que j'aimerais savoir.
39:01Mais je ne sais pas par où commencer.
39:04Le mieux, c'est peut-être que je parle de moi.
39:07Mes hobbies sont
39:08écouter de la musique,
39:12jouer à la PlayStation,
39:15et voir des amis.
39:18Je serais très heureux que tu me répondes.
39:20J'ai d'abord pleuré,
39:33beaucoup pleuré.
39:35On s'est écrit deux fois,
39:37puis on s'est téléphoné.
39:39Le premier appel a duré trois ou quatre heures.
39:42Oui, on a téléphoné aussi longtemps que ça la première fois.
39:44Dès le début,
39:53on a parlé très ouvertement,
39:56comme si ces 17 ans de séparation
39:58n'avaient jamais existé.
39:59J'avais aucun reproche à lui faire.
40:03Ensuite, on est partis avec mes parents adoptifs
40:05à Leipzig
40:05pour la rencontrer pour la première fois.
40:10La dernière fois que je l'avais vu,
40:12il avait deux ou trois semaines.
40:15Et là, il avait 17 ans.
40:16Je ne savais pas comment
40:20il allait réagir.
40:28On a les mêmes traits de visage,
40:30le même nez.
40:31C'est un nez un peu bosselé.
40:34C'est ce jour-là
40:35qu'elle m'a dit que je lui avais été enlevé.
40:38Mais mes parents adoptifs
40:39n'étaient pas d'accord avec elle.
40:40Alors, ils sont disputés
40:42et après, ils ont eu une vive discussion.
40:46J'ai toujours pensé
40:50qu'ils étaient très rouges politiquement,
40:52sinon, ils n'auraient pas eu mon enfant.
41:00Ils ont nié.
41:02Ils ont dit qu'ils n'étaient pas membres du parti.
41:04Mais tout le monde savait à l'époque
41:06que seuls les gens qui étaient hauts fonctionnaires
41:08ou ceux qui avaient de l'argent
41:09avaient le droit d'adopter un enfant.
41:11Pas les simples travailleurs.
41:16Les enfants adoptés de force
41:24étaient remis exclusivement
41:26à des fidèles du régime.
41:30C'était très contrôlé.
41:33Il fallait que ces futurs parents adoptifs
41:35justifient la raison
41:37pour laquelle ils voulaient un enfant.
41:40Ils devaient prouver leur engagement,
41:42qu'ils étaient membres du parti,
41:44qu'ils étaient actifs.
41:47Dans la société.
41:47Ils ont fait ça et ça.
41:49Ils sont actifs en sociologie.
41:50J'étais le fils du diable.
42:20J'ai jamais fait ce qu'il fallait faire.
42:23J'ai jamais fonctionné comme il le fallait.
42:47Là, c'est l'aigle du Reich.
42:49Là, les deux têtes de mort SS.
42:52Ça, ce sont les éclairs SS.
42:55NSDAP.
42:58Skin en ancien anglais.
43:02Ici, Skin en ancien allemand.
43:05Skinhead, le crucifix, qui symbolise le chemin de croix du Skinhead.
43:11Ici, Germania.
43:14Ici, Heil Hitler.
43:1788.
43:19Et voilà.
43:21Ça a commencé dans ma jeunesse.
43:25J'avais 15 ans.
43:27Ma chambre ressemblait au QG du Führer.
43:29À partir de là, ma famille adoptive s'est complètement désintégrée.
43:32Mon père a appelé les flics.
43:33Il a fait débarrasser ma chambre.
43:35Il a essayé de me frapper.
43:36J'étais vraiment plus le bienvenu.
43:38Pour mes parents, c'était l'horreur.
43:48Ils étaient communistes.
43:49Et leur fils devenait néo-nazi.
43:51C'était absolument inacceptable.
43:53Notre fils, le nazi.
43:55Quelle horreur.
44:00J'ai réfléchi pendant des années pourquoi j'étais devenu nazi, Skinhead.
44:04Car en vrai, je trouve ça répugnant.
44:07Je ne suis pas un raciste.
44:10Mais cette structure, c'était comme une armée.
44:15Je n'étais plus seul.
44:23Axel ira s'installer chez sa maman à Leipzig.
44:33Mais le Skinhead maîtrise mal sa violence.
44:36Un soir, elle appellera la police.
44:39Axel ne lui pardonnera pas.
44:42Depuis, il ne se voit plus.
44:53Tous les enfants enlevés n'étaient pas adoptés.
45:01La plupart étaient placés dans des foyers.
45:04Il y en avait 700 en RDA
45:07où ont transité un demi-million d'enfants.
45:11Le plus connu, celui de Torghau,
45:13était un véritable goulag pour mineurs.
45:16J'ai passé 18 ans en foyer.
45:37Depuis ma naissance, je n'ai rien connu d'autre.
45:41Pour moi, la violence était normale.
45:44Les abus sexuels, c'était normal.
45:47Les cellules dans des foyers de passage, c'était normal.
45:51Des barreaux aux fenêtres, c'était normal.
45:54La sévérité des éducateurs, c'était normal.
46:01Tout ce qui est considéré comme un normal
46:04était pour moi complètement normal.
46:07Les foyers étaient un bon départ pour la vie.
46:19Je ne peux pas vraiment juger moi-même,
46:24mais je peux dire que d'anciens enfants des foyers de la RDA
46:28affirment qu'ils ont gardé de bons souvenirs.
46:31qui se trouvent dans la maison de la DDR.
46:35René est né dans une prison pour femmes.
46:37Sa mère y est détenue pour raisons politiques.
46:40Il a été enlevé à la naissance.
46:43J'ai toujours souhaité avoir une famille.
46:52On était en contact avec d'autres enfants
46:54quand on sortait des foyers.
46:58On s'en apercevait.
47:02Et on apprenait à l'école qu'on venait d'un homme et d'une femme,
47:05que c'était une famille.
47:11J'ai toujours voulu cela.
47:15J'en ai toujours rêvé.
47:17D'une famille dans laquelle je me sente bien.
47:20Elle m'entende bien.
47:50Je sais que des fonctionnaires du parti venaient tout le temps chez nous
48:05et menaçaient de prendre les enfants.
48:10Et un jour, c'est vraiment arrivé.
48:16C'était un moment horrible.
48:17Je me souviens avoir crié quand on m'a enlevé ma sœur.
48:29On a découvert en épluchant les dossiers que c'est la même personne qui avait le pouvoir sur toute la famille.
48:40C'est elle qui décidait qui pouvait rester et qui devait partir.
48:47Je l'ai connue dans un foyer.
48:55J'étais un jeune ado.
48:57Elle était très tyrannique.
48:59L'attitude de cette personne, c'était terrible.
49:09De prendre conscience qu'une seule et même personne avait tout ce pouvoir entre ses mains, sur notre famille, c'était vraiment horrible.
49:18Elle travaillait entre autres pour l'astasie, au service central de médecine.
49:29Le service à l'enfance en RDA faisait structurellement partie de la dictature.
49:46Une telle structure à l'ouest, à Munich ou Francfort, est indépendante.
49:53Elle travaille avec des ONG, avec les parents, les autorités.
49:58En RDA, cela faisait partie de la pyramide, du fonctionnement de l'éducation nationale.
50:04Après des mois de recherche, René et sa sœur ont retrouvé la femme qui s'occupait de leur famille aux affaires sociales à l'enfance.
50:19Elle a refusé de leur parler par téléphone.
50:24Ils décident alors d'aller frapper ensemble à sa porte.
50:27Allez-vous-en, laissez-moi tranquille.
50:39Je voulais savoir si vous étiez Madame *** et si vous pouviez m'aider.
50:47Je vous ai dit que je ne savais rien, allez-vous-en.
50:53Serait-il possible...
50:54Je vous ai dit non.
50:57Très bien, Madame, nous nous en allons.
51:00S'il vous plaît, allez-vous-en.
51:06Dommage, c'est vraiment dommage.
51:09Nous avions quelques questions à vous poser.
51:14Très bien, Madame, merci beaucoup.
51:16Cette voix ?
51:27Je la reconnais.
51:34C'est la même, elle est vraiment toxique.
51:37Elle a ce truc tyrannique.
51:41C'est horrible, non ?
51:43Elle était déjà comme ça à l'époque.
51:47Cette supériorité...
51:51Je ne comprends pas.
51:58Mais si elle n'a rien à cacher,
52:01elle pourrait ouvrir la porte et répondre à nos questions.
52:04Viens ici, mon petit cœur.
52:12Viens que je te prenne dans mes bras.
52:19Moi, la victime, je suis obligé de prouver tout ce qui s'est passé.
52:23Cette femme ne doit pas le faire.
52:26Elle sait qu'elle a fait des choses mauvaises,
52:28mais elle n'a pas de compte à rendre.
52:29Moi, je dois prouver que ça a existé, pas elle.
52:34Je ne crois pas qu'elle puisse vivre une vie normale et tranquille.
52:42Avec la médiatisation,
52:44les recherches qu'il y a en cours,
52:47ils savent pertinemment que leur nom va apparaître tôt ou tard.
52:50Les disciples du régime
53:08refoulaient beaucoup de choses.
53:14Ils ne voulaient pas voir la vérité en face.
53:16Ces choses-là n'étaient de toute façon pas exposées sur la place publique.
53:25Et jusqu'à aujourd'hui,
53:26certaines personnes ne veulent toujours pas y croire.
53:30Ils ont gardé cette position.
53:32Ils continuent de nier tout ce qui est reproché à la RDA.
53:39Beaucoup de gens ont été trompés,
53:42car ils étaient engagés
53:43et ont cru à une société humaine.
53:46Beaucoup plus humaine que celle de l'Ouest.
53:49Et ils étaient convaincus
53:50par les buts nobles du socialisme.
53:52Si aujourd'hui,
54:02il y a des gens
54:02qui vont voir les médias
54:04avec ce genre d'histoire,
54:06c'est avant tout pour se rendre intéressants.
54:09Je soupçonne que leurs motivations
54:10ne sont pas très honnêtes.
54:12Je pense que ce n'est pas très crédible
54:14quand on ressort ce genre d'histoire
54:15après 25 ans.
54:1625 ans après la réunification,
54:25l'Allemagne ne veut plus entendre parler
54:26des sombres histoires de la RDA.
54:31Nous n'avons jamais pu obtenir
54:32l'autorisation d'interviewer
54:33le responsable fédéral
54:36des archives de la Stasi
54:37sur les enlèvements d'enfants.
54:39Je crois qu'il y a
54:49une espèce de fatigue
54:50de la classe politique.
54:54Quand il y a
54:55un nouveau groupe de victimes,
54:57cela coûte de l'argent
54:58car ils veulent un dédommagement.
55:01Il faut créer de nouvelles lois.
55:03En Allemagne,
55:04on sent surtout dans le milieu politique
55:06qu'ils veulent en finir
55:07avec tous ces problèmes.
55:09Mais comme il y a toujours
55:11des nouveaux problèmes
55:12qui surgissent,
55:14il faut trouver un moyen
55:15de se défendre.
55:16Et la meilleure façon
55:18de le faire,
55:19c'est de les ignorer.
55:26Les enlèvements d'enfants
55:27représentent l'un des plus
55:28importants mystères de la RDA.
55:31Et très probablement,
55:32il le restera.
55:39de la RDA.
55:39Les enlèvements d'enfants
55:44de la RDA.
55:44de la RDA.
55:45Les enlèvements d'enfants
55:46de la RDA.
55:46Les enlèvements d'enfants
55:47de la RDA.
55:48de la RDA.
55:48Les enlèvements d'enfants
55:49de la RDA.
55:49Les enlèvements d'enfants
55:50de la RDA.
55:51de la RDA.
55:54Les enlèvements d'enfants
55:55de la RDA.
55:56de la RDA.
55:56Les enlèvements d'enfants
55:58d'enfants
55:59d'enfants
56:00de la RDA.
56:02Sous-titrage FR ?
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