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  • il y a 2 jours
"THE NEW DETECTIVES - BODIES OF EVIDENCE" / Il n’est pas facile d’inculper un criminel lorsque le corps de la victime a disparu mais les médecins-légistes y parviennent de plus en plus fréquemment.

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Transcription
00:00...
00:00Des policiers du Connecticut croient qu'une femme disparue a en fait été assassinée.
00:15Mais comment pourront-ils le prouver s'ils ne retrouvent pas son corps ?
00:20...
00:21Après 14 ans de recherche, on retrouve un squelette dans un puits.
00:30Les experts auront-ils assez d'indices pour reconstituer les événements ?
00:42L'enquête entourant l'homicide d'un homme est bloquée, mais le mystère est résolu lors du décès de son père.
00:50Depuis toujours, les meurtriers ont voulu cacher les corps de leurs victimes pour éviter d'être inculpés.
00:55Désormais, les sciences de la criminalistique peuvent défaire les tissus de mensonges de ces criminels
01:01et rendre justice même en l'absence du corps du délit.
01:04...
01:05...
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01:10...
01:12...
01:14...
01:16Le cadavre d'une victime est généralement le premier indice important lors de l'enquête d'un homicide.
01:38Mais sans le corps, comment capturer le meurtrier ?
01:44Comment même prouver qu'un meurtre a été commis ?
01:48...
01:50En novembre 1986, la police d'état du Connecticut était aux prises avec ce problème.
01:57Dans la ville paisible de Newton, Helle Craft, une hôtesse de l'air de 38 ans, avait disparu.
02:07Elle avait laissé derrière elle son mari, Richard, et leurs trois enfants.
02:12La disparition de Helle ne surprit pas Richard d'autre mesure puisqu'elle avait demandé le divorce quand elle avait découvert qu'il avait une maîtresse.
02:21Mary Thomas, la gouvernante de la famille, était quant à elle très inquiète.
02:30Elle avait commencé à avoir des soupçons en découvrant des taches sur la moquette près du lit, du côté où dormait Helle.
02:38Elle téléphona à la meilleure amie de Helle, qui à son tour appela son avocat.
02:45Selon le détective de la police d'état Joseph Destefano, Helle se croyait en danger de mort.
02:52Helle avait dit à son avocat que si jamais elle disparaissait ou qu'il lui arrivait quoi que ce soit de bizarre,
02:59de ne pas présumer qu'il s'agissait d'un simple concours de circonstances.
03:03Selon elle, cela signifiait que quelque chose d'anormal s'était produit et qu'il fallait faire enquête.
03:08Comme elle l'a prédit, elle a disparu.
03:11Les policiers interrogèrent Richard Kraft.
03:15Même si sa relation avec Helle était tumultueuse, il n'avait rien d'un criminel.
03:20Il était pilote de ligne.
03:22De plus, il était agent de la paix, il avait donc fait serment de faire respecter la loi.
03:27Mais en interrogeant les amis de Helle, les enquêteurs commencèrent à avoir des soupçons à son égard.
03:34Lorsqu'on a demandé à Richard où a son avis se trouvé allé, il a donné de nombreuses réponses.
03:43Il a d'abord dit qu'elle était chez sa mère.
03:45Et puis, il a dit qu'elle était allée voir sa soeur avant de nous dire qu'il l'ignorait.
03:49Cela ne correspondait pas aux réponses qu'on obtient en général d'un mari dont la femme vient de disparaître.
03:55Cela a commencé à semer des doutes dans notre esprit.
03:59Les policiers disposaient maintenant d'assez d'informations pour obtenir un mandat de perquisition.
04:05Ils ignoraient ce pendant encore s'ils avaient affaire à un homicide.
04:10Nous n'avions pas de réponses, que des questions.
04:15Les enquêteurs espéraient que la chambre à coucher des Kraft fournirait des pistes.
04:24Quand ils disposèrent enfin du mandat de perquisition, ils constatèrent que la chambre était vide.
04:31Kraft se justifia en déclarant qu'il avait décidé de changer la moquette.
04:35Tentait-il de dissimuler des indices ?
04:39Richard Kraft partit alors en Floride pour la période des fêtes.
04:43Il avait plus d'une longueur d'avance sur les policiers.
04:47Quelque chose s'était produit dans cette chambre, mais il fallait espérer que le suspect n'avait pas éliminé tous les indices.
04:56Certains des meubles avaient été temporairement placés au sous-sol.
04:59Avant de commencer leur examen, les enquêteurs appelèrent une amie de Hellé afin qu'elle leur décrive la disposition des meubles dans la chambre.
05:10Une fois les meubles remis en place, l'équipe d'experts remarqua des taches de sang sur le côté du matelas.
05:17On fit appel à l'expert Henry Lee pour interpréter les éclaboussures de sang.
05:23En général, lorsqu'on frappe quelqu'un une seule fois, il n'y a pas d'éclaboussures.
05:32Le sang a fui autour de la blessure.
05:38C'est la deuxième fois qu'on assène le cou qu'il se produit des éclaboussures de sang.
05:45En examinant la grosseur des taches et l'endroit où elles avaient abouti, Lee put déterminer que le sang avait été projeté à une vitesse moyenne.
05:53Cela donnait certaines indications sur l'arme du crime.
05:56Il devait s'agir d'un objet contondant, mais il était impossible de savoir s'il s'agissait d'un marteau, d'une hache ou d'une lampe de poche.
06:03Cela pouvait être n'importe lequel de ces objets.
06:06Une chose était certaine, un meurtre avait bien été commis dans cette chambre.
06:12La pâle tache de sang découverte sur le matelas avait été suffisante pour ouvrir une enquête pour homicide.
06:27Les policiers avaient maintenant le sentiment que Helle était morte et que Richard Craft, son mari, l'avait tué.
06:35Cependant, la preuve était bien mince. Il faudrait en trouver des plus convaincantes.
06:40Si Helle avait été tué, où se trouvait son corps ?
06:45Il fallait pousser l'enquête un peu plus loin.
06:48La prochaine étape de l'enquête consistait à examiner la série de documents que nous avions trouvés relatifs aux activités récentes de Crafts,
06:56notamment les reçus de ses cartes de crédit.
06:59Parmi la longue liste des achats habituels, une transaction attira l'attention des enquêteurs.
07:04Nous avons découvert que Richard Crafts avait loué une déchiqueteuse d'une entreprise de location d'outils à Darien en Connecticut.
07:10Même si cette hypothèse semblait presque inconcevable, il était possible que Crafts se soit servi de cette déchiqueteuse pour se débarrasser du corps de sa femme.
07:19De Stefano, lui, était sceptique.
07:21Mon premier réflexe a été de me dire que de telles choses ne pouvaient pas se produire, qu'on ne les voit qu'à la télévision mais pas dans la vraie vie.
07:28Il se rendit à l'entreprise de Darien pour vérifier s'il était possible de se débarrasser d'un corps avec une telle machine.
07:34L'employé de l'entreprise lui montra la déchiqueteuse louée par Richard Crafts le 18 novembre, environ au moment où Haley Crafts avait disparu.
07:42OK, essentiellement ce que nous avons, nous avons tout ce matériel qui est plié sur cette lente et que ça vient en contact avec les couloirs sur le rouleau ici.
07:51Oui, il est tourné.
07:52Et si, combien est-ce que c'est ce rouleau ?
07:542 inches ?
07:552 inches, oui.
07:56Et ce c'est solide.
07:57Ça, c'est 900 lbs.
07:59Ces brades, une à l'autre côté, c'est-ce que quand ce roule tourne, rien ne le arrête.
08:04Non, rien à tout.
08:05La seule chose qui se passe est que ce qui se trouve, c'est que ce qui se déchique, il se décide.
08:08Oui, vous pouvez mettre un couloir en l'intérieur, ça ne ferait pas de différence.
08:11Les imposantes lames peuvent déchiqueter tout ce qui se trouve sur leur passage,
08:37mais l'ouverture ne fait que 30 cm de large.
08:41Disposer d'un corps à l'aide de cette machine est complexe, mais pas impossible.
08:48Cette hypothèse semblait toutefois assez extrême.
08:52Pendant que Destefano enquêtait à propos de la déchiqueteuse,
08:55certains de ses collègues demandèrent aux employés de la voirie s'ils avaient vu quelque chose d'étrange.
09:03Un travailleur déclara qu'il était à l'extérieur aux premières heures du 19 novembre,
09:08quand il avait aperçu quelqu'un en train de faire fonctionner une déchiqueteuse sur River Road, près de la rivière aux Atoniques.
09:17Ce témoignage inespéré allait donner une chance aux enquêteurs.
09:21Ils portèrent leur attention sur River Road.
09:24Lorsque les détectives se sont rendus à l'endroit en question,
09:30ils ont trouvé des fragments de bois au sol.
09:33En explorant le secteur un peu plus,
09:34ils ont découvert des enveloppes dont l'adresse de retour était celle de L.A. Craft.
09:39À ce moment-là, nous avons compris que nous avions affaire à une enquête très inusitée.
09:43Les experts recueillirent 33 sacs de débris près de River Road.
09:52On envoya les sacs au poste de police,
09:55où l'on examina leur contenu morceau par morceau.
10:00Tout ce qui ne semblait pas être du bois ou des feuilles, fut mis de côté.
10:04Au début, nous avons trouvé un cheveu.
10:10Nous ne savions pas trop quoi en faire et nous l'avons mis dans une bouteille.
10:15Nous avons poursuivi nos recherches
10:16et avons ensuite trouvé un objet plus dur que le bois,
10:19mais moins que la pierre.
10:21Et nous nous sommes dit que nous devrions peut-être utiliser
10:23une autre bouteille pour les objets de ce type aussi.
10:30Un triste scénario se dessinait à mesure que les experts examinaient
10:34le contenu des sacs.
10:35On érigea une tente sur le site pour examiner les indices.
10:42Konstantin Karazoulas, le dentiste judiciaire en chef de l'État,
10:46fut dépêché sur les lieux.
10:49Nous devions recueillir les indices et les apporter sous la tente.
10:54Puis, nous les mettions dans l'eau et ensuite dans un filtre.
10:58Nous cherchions tout ce qui semblait être d'origine humaine.
11:01Peu à peu, les preuves indirectes s'accumulaient.
11:04Le sang dans la chambre à coucher, la location de la déchiqueteuse
11:07et les fragments non identifiés parmi les copeaux de bois.
11:11Mais aucun corps n'avait encore été retrouvé
11:13et sans lui, il serait difficile de prouver qu'il y avait eu homicide.
11:18Les experts devaient tenter de trouver des éléments de preuve plus importants,
11:22sans quoi le meurtrier s'en tirerait.
11:25Pendant que l'on recueillait des indices près de River Road,
11:35les policiers interrogeaient des témoins potentiels.
11:39L'un d'eux avait aperçu un homme avec une déchiqueteuse
11:41le 19 novembre sur un pont à environ 2 km du site de River Road.
11:47On y envoya des plongeurs fouiller le fond de la rivière.
11:57Sous un pont, il n'est pas rare de trouver toutes sortes de vieux objets abandonnés dans les eaux.
12:02C'est le dépotoir de prédilection des Vandales,
12:04un lieu où il est facile de se débarrasser de choses ni vues ni connues.
12:08La plupart du temps, on n'y trouve que des objets sans valeur.
12:14Quelquefois, par contre,
12:15Dan Lewis était l'un des plongeurs affectés à cette enquête.
12:22Nous cherchions tout ce qui aurait pu servir d'arme ou de contenant,
12:25et bien sûr des restes humains.
12:34Sous le pont, il y avait beaucoup de parcomètres,
12:36de panneaux routiers, de chariots de supermarché.
12:39Le genre d'objet qu'on retrouve là, fréquemment.
12:42Quelque chose comme une scie mécanique ou une arme quelconque
12:44était par contre complètement inhabituel.
12:47Quand ils sont sortis de l'eau avec la scie,
12:49nous nous doutions bien que cela était relié à l'affaire.
12:58Tout comme les autres indices,
13:00le lien entre la scie et le suspect était ténu.
13:02L'outil fut envoyé au laboratoire de l'expert Henry Lee.
13:10Pendant ce temps, sur le site de la tente,
13:13le détective De Stefano fit lui aussi une découverte révélatrice.
13:17J'ai passé les débris au tamis.
13:21Comme d'habitude, je les ai rincés,
13:22et je les ai tâtés un peu de la main pour voir si je les avais assez rincés.
13:27On s'habitue à toucher des fragments de bois.
13:29On reconnaît leur consistance au toucher.
13:32J'ai senti que quelque chose n'était pas de la même matière,
13:35c'était un peu visqueux.
13:36J'ai pris le fragment et je l'ai mis sous une lumière pour mieux le voir.
13:43C'était le bout d'un doigt.
13:47On ne pouvait pas encore prouver qu'il s'agissait du doigt de Helle
13:50ni déterminer qui était le meurtrier.
13:53Mais de toute évidence, on était confronté à un cas d'homicide.
13:57Tous ces fragments deviendraient significatifs au laboratoire
14:00lors de l'examen de la scie.
14:02On ne jette pas une scie dans une rivière sans avoir une bonne raison.
14:09Au début, nous ignorions pourquoi la scie se trouvait là
14:11et nous ne savions pas si elle était reliée à notre affaire.
14:14Mais en l'examinant, nous avons trouvé les minuscules fragments d'un cheveu.
14:19Lors de l'examen au microscope, nous avons constaté qu'il était humain.
14:27De plus, il avait été décoloré et retint.
14:32Pour Hélène Pagliaro, l'assistante d'Anne Lee Lee,
14:38ses cheveux étaient devenus choses courantes.
14:42Elle en avait déjà trouvé plus de 2000 parmi les fragments de bois examinés.
14:47Les racines de ses cheveux étaient en forme de pinceau.
15:01Lorsque la racine de cheveux contient des tissus humains
15:04et que ces tissus commencent à se décomposer,
15:07on obtient ce genre de racines qui ressemblent au bout d'un pinceau.
15:11C'était important dans une enquête telle que celle de Kraft
15:16parce que cela indiquait que les cheveux avaient été en contact avec des tissus humains.
15:22Ce n'étaient pas des cheveux coupés qui provenaient d'un salon de coiffure
15:24et que l'on avait jetés là par hasard.
15:31On les compara à des cheveux recueillis à même la brosse de la victime
15:35trouvée dans la maison des Kraft.
15:37Ils étaient identiques.
15:39La scie mécanique fut démontée.
15:51À l'intérieur, on retrouva des fibres de vêtements bleu-vert,
15:55des restes de chair et du sang.
15:59Les fibres étaient de la même couleur que la chemise de nuit de Halley.
16:05La chair fut analysée.
16:07Il s'agissait de tissus humains.
16:09De plus, le groupe sanguin était le même que celui de Halley Craft.
16:14Il fallait maintenant découvrir à qui la scie appartenait.
16:19Il y avait de la rouille sur le numéro de série de l'outil
16:22à cause de son séjour prolongé dans l'eau.
16:25Mais Hélène Pagliaro savait comment le déchiffrer.
16:28Elle appliqua un produit chimique sur la plaque
16:30pour dissoudre les couches de métal corrodées.
16:33Elle obtint alors le numéro de série.
16:40Le numéro était le E5921616.
16:47Je me souviendrai sans doute de ce numéro toute ma carrière.
16:52On parvint à retracer le détaillant de l'outil.
16:56La scie avait été achetée par un certain Richard Kraft.
16:59L'analyse de la scie permettrait de mettre en évidence
17:06un autre lien entre la victime et son meurtrier.
17:09Il restait maintenant aux détectives à prouver
17:11que Halley Craft était bien morte.
17:13Après avoir ratissé les berges de River Road
17:22pendant plus d'une semaine,
17:24l'expert Karazoulas trouva enfin la dernière pièce du puzzle.
17:28Je me suis penché et j'ai aperçu un objet étrange.
17:34Il s'agissait en fait d'une dent humaine.
17:37Pour cet expert, cette découverte était d'une importance capitale.
17:41Je savais que je pouvais maintenant identifier la victime.
17:47Il compara la dent au dossier dentaire de Halley Craft.
17:51C'était bien la sienne.
17:54La dent était toujours fichée dans l'os de la mâchoire
17:56et un bout de sa racine en avait été coupée.
17:59Si la dent avait seulement été arrachée,
18:13nous n'aurions pas retrouvé ce type de fracture
18:15et elle n'aurait pas été attachée de cette façon à l'os.
18:19On a appliqué une force pour casser cette dent
18:21et écraser ainsi la mâchoire.
18:23Cette force pouvait avoir été appliquée par la scie mécanique
18:29ou encore la déchiqueteuse.
18:31Il y avait un lien direct entre Richard Craft et ses deux outils
18:35ainsi qu'avec la victime, sa femme, Halley Craft.
18:39Le filet se resserrait autour de ce pilote de ligne.
18:43L'état dans lequel la dent avait été retrouvée,
18:46les cheveux et les tissus humains,
18:47permirent au coroner de déclarer,
18:49deux mois après sa disparition,
18:51que Halley Craft était bien morte.
19:00Les policiers reconstituèrent les événements
19:02à partir des indices recueillis.
19:06Au cours de la soirée du 18 novembre,
19:09au moment où Halley se préparait à aller se coucher,
19:11Richard la frappa à l'aide d'un objet contendant.
19:17Il se débarrassa des draps tachés de sang
19:21mais laissa des traces révélatrices
19:22sur le tapis et le matelas.
19:27Il avait déjà loué la déchiqueteuse,
19:29sans doute pour une raison valable.
19:33Puis il se rendit compte
19:35qu'il avait l'occasion de tuer sa femme
19:36et de se débarrasser de son corps
19:38grâce à la machine.
19:40L'embouchure n'était cependant pas assez grande,
19:43d'où l'idée d'utiliser une scie mécanique.
19:47170 grammes de tissus humains seulement ont été retrouvés,
19:54soit moins d'un millième du corps de Halley Craft.
20:00Heureusement, cela a suffi pour clore l'enquête.
20:05Pour son crime,
20:06Richard Craft fut condamné à 50 ans d'emprisonnement.
20:10Même si on a dû faire appel
20:13à toute une équipe d'experts,
20:15on a prouvé que c'était lui
20:16qui s'était débarrassé du corps.
20:22Mais la majorité des gens
20:23ne disposent pas toujours d'autant de ressources.
20:27Une femme mettrait 14 ans de sa vie
20:29à tenter de retrouver sa sœur.
20:31Eva D. Hart désirait plus que tout
20:37avoir du bon temps dans la vie,
20:39mais elle se retrouva avec des personnes
20:40peu recommandables.
20:43Son cercle d'amis était formé
20:44d'un groupe hétéroclite de sympathisants motards.
20:47En 1982,
20:49ils représentaient une certaine menace
20:51pour la petite ville de Fredericksburg,
20:53en Virginie.
20:55Ils passaient le plus clair de leur temps
20:57au bar le Jockers Wild.
20:59Le petit ami d'Eva,
21:05George Patsalis,
21:07était le chef du groupe.
21:10Il était davantage craint que respecté.
21:14Eva le fréquentait depuis 8 ans.
21:18Avec le temps,
21:18il abusait de plus en plus d'elle.
21:21Elle le quittait parfois,
21:22mais jamais pour longtemps.
21:24Le 20 juillet 1982,
21:29Eva se rendit travailler
21:30au Jockers Wild.
21:33On n'allait jamais
21:34la revoir en vie.
21:42Le lendemain,
21:43la famille d'Eva constata
21:44qu'elle n'était pas rentrée
21:45et appela le service de police
21:47de Stafford County.
21:49Le détective Billy Bowler
21:51nous raconte comment
21:52l'enquête a commencé.
21:54Au début,
21:55nous avons ouvert une enquête
21:56pour personnes disparues.
21:58Notre shérif était alors
22:00le détective en chef.
22:02C'est lui qui a commencé
22:02cette enquête.
22:04Il a interrogé
22:05les membres de sa famille
22:06et Patsalis.
22:08Ce dernier lui a remis
22:08une lettre d'Eva.
22:11Les membres de sa famille
22:12ont confirmé
22:12qu'il s'agissait bien
22:13de son écriture.
22:16C'était une lettre
22:17dans laquelle elle lui annonçait
22:18qu'elle le quittait
22:19et qu'elle ne reviendrait pas.
22:22Si George savait
22:24où Eva était allée,
22:25il ne le dit pas.
22:26Pas plus d'ailleurs
22:27que les autres personnes
22:28interrogées.
22:30Sans aucune piste
22:31ni indice
22:31qu'un crime avait été commis,
22:33l'enquête piétinait.
22:36Je crois que Patsalis
22:37a été un suspect
22:38dès le départ,
22:39mais personne ne disposait
22:40de la moindre information.
22:41Il n'y avait pas de corps
22:46ni d'indice.
22:48Eva Dehart
22:48avait disparu.
22:52Les membres
22:53de la famille d'Eva
22:54étaient inconsolables.
22:56Debbie,
22:56la sœur d'Eva,
22:57soupçonnait
22:58qu'il y avait
22:58un pacte de silence
22:59au sein du groupe
23:00du Joker's Wild.
23:02Elle trouvait également
23:03que les policiers
23:04prenaient l'enquête
23:04à la légère.
23:06Pour retrouver Eva,
23:07elle savait
23:07qu'elle devrait
23:08poursuivre l'enquête
23:09seule.
23:11Debbie Dehart
23:13était résolue
23:14à découvrir la vérité
23:15à propos de la disparition
23:16de sa sœur.
23:18Elle n'hésita pas
23:18à harceler les membres
23:19du groupe
23:20du Joker's Wild
23:21l'un après l'autre.
23:23Elle les interrogea
23:23et nota tout.
23:25Elle savait
23:25que son seul espoir
23:26de retrouver sa sœur
23:27était de tirer
23:28le maximum d'informations
23:29des membres du gang.
23:31D'ailleurs,
23:31ces individus
23:32avaient toujours prétendu
23:33être les amis d'Eva.
23:35Malheureusement,
23:36aucun d'entre eux
23:37ne voulait parler.
23:38Ils craignaient trop
23:39George Patsalis.
23:40Les semaines
23:41se transformèrent
23:42en années,
23:43mais Debbie
23:43n'abandonna pas,
23:45même si elle était
23:45forcée d'admettre
23:46que sa sœur
23:47était sans doute morte.
23:48« Mes amis me disent
23:52que lorsque j'ai une idée
23:54en tête,
23:55je ne l'abandonne pas.
24:01Je crois que j'ai toujours
24:02su qu'elle était morte,
24:04mais dans mon cœur,
24:06je désirais découvrir
24:07ce qui lui était arrivé. »
24:13En 1996,
24:14un reportage
24:15retint l'attention
24:16de Debbie.
24:17On avait retrouvé
24:18le corps d'une femme
24:19dans un casier
24:19à Frederick,
24:20au Maryland,
24:21en 1982,
24:23soit la même année
24:24que la disparition
24:25d'Eva.
24:26Les techniques
24:27d'identification
24:28n'étaient pas aussi
24:28raffinées à cette époque.
24:31En avril 1996,
24:34le réputé expert
24:35Doug Osley
24:36de la Smithsonian
24:36Institution
24:37à Washington
24:38se servit de son talent
24:40pour redonner un visage
24:41à cette victime.
24:45Les journaux
24:46avaient fait état
24:47de cette découverte
24:47d'un corps.
24:49Debbie DeHart,
24:50la sœur d'Eva,
24:51a lu l'article
24:51et elle s'est demandé
24:52s'il ne pouvait pas
24:53s'agir de sa sœur.
24:59Encouragée
25:00par la description sommaire
25:01du corps de la victime,
25:03Debbie obtint
25:03le dossier dentaire d'Eva
25:04pour qu'Osley
25:05puisse effectuer
25:06les comparaisons d'usage.
25:07Malheureusement,
25:11les dents
25:11n'étaient pas les mêmes.
25:13La jeune fille
25:13trouvée dans le casier
25:14n'était pas
25:15Eva DeHart.
25:18La quête de Debbie
25:19ne semblait jamais
25:20vouloir se terminer.
25:22Heureusement,
25:23la jeune fille
25:23du casier
25:24allait l'aider
25:25malgré tout.
25:27On a fait beaucoup
25:28de publicité
25:29autour de l'affaire.
25:31Les gens de la télé
25:31et des médias
25:32me talonnaient.
25:33Ils m'ont interviewée
25:34à quelques reprises.
25:35Cela eut pour effet
25:36d'attiser l'intérêt
25:37du public.
25:40Après 14 ans
25:41sans relâche,
25:42l'enquête de Debbie
25:43faisait enfin
25:44des progrès.
25:46C'était sa dernière chance.
25:48Elle engagea
25:49le détective privé
25:50Al Baker
25:51pour l'aider
25:52à retrouver
25:52les anciens membres
25:53du gang
25:54du Jokers Wild.
25:58Nous sommes entrés
25:59en contact
25:59avec les différentes
26:00personnes dont Debbie
26:01nous avait donné
26:02les noms.
26:04Elle avait travaillé
26:05très fort pour savoir
26:06qui faisait partie
26:06du groupe
26:07et comment les rejoindre.
26:14Aucun d'entre eux
26:15ne put fournir
26:15d'informations précises.
26:17La plupart craignaient
26:18encore George Patsalis.
26:20Mais un nom revenait
26:21sans cesse,
26:22celui de Barbara
26:23Campfield,
26:24celle qui était devenue
26:25la nouvelle amie
26:26de George,
26:27puis sa femme
26:27après la disparition
26:29d'Eva.
26:30Une femme en particulier
26:32déclara qu'elle avait
26:33aidé Campfield
26:34à nettoyer des tâches
26:35de sang au Jokers Wild
26:37après la disparition
26:38de la jeune femme.
26:40Lorsque cela
26:41s'était produit,
26:42Campfield lui avait dit
26:43qu'une bagarre
26:43avait éclaté.
26:44« Peut-être
26:47Barbara Campfield
26:48savait-elle quelque chose ?
26:50Et si oui,
26:51quoi ? »
26:52Debbie avait déjà tenté
26:53de lui soutirer
26:54des informations
26:55mais n'avait rien obtenu.
26:57Baker
26:57prit la relève.
26:58« J'ai commencé
27:01par me présenter.
27:03Je lui ai remis
27:04ma carte de visite
27:05et mes numéros
27:05de téléphone.
27:08Je lui ai calmement
27:09expliqué que la famille
27:10Edi Hart et moi-même
27:11enquêtions
27:12et que nous n'avions
27:13nullement l'intention
27:13d'abandonner.
27:16Nous étions résolus
27:17à parler avec tous
27:17ceux que nous pourrions
27:18retrouver et comptions
27:20bien découvrir
27:20ce qui était arrivé
27:21à Eva. »
27:25Barbara Campfield
27:26coopéra avec
27:27le détective Bowler
27:28et le service de police
27:30de Stafford County.
27:33Elle conduisit
27:34les policiers
27:34à une maison abandonnée
27:35à l'extérieur
27:36de la ville.
27:40Campfield déclara
27:41que la nuit
27:42où Eva avait disparu,
27:43George Patsalis
27:44lui avait demandé
27:45de l'aider
27:45à jeter quelque chose
27:46de lourd
27:47dans un puits.
27:49Il lui demanda
27:49de ne poser
27:50aucune question.
27:52Elle n'avait jamais
27:53osé le faire.
27:55« On nous a indiqué
27:56où se trouvait le puits.
27:57Nous avons dès lors
27:58obtenu un mandat
27:59pour fouiller la propriété.
28:01Nous nous sommes rendus
28:01accompagnés
28:02de la police d'État,
28:03de membres du bureau
28:04du shérif d'Orange County
28:05et du service d'incendie
28:06de Fairfax County.
28:08Nous avons demandé
28:09au service d'incendie
28:10de nous aider
28:10à descendre
28:11dans le puits. »
28:13Après s'être assurés
28:14qu'ils ne couraient
28:15aucun danger,
28:16les membres
28:16de l'équipe de sauvetage
28:17descendirent lentement
28:19dans les profondeurs
28:19du puits.
28:22Le trou était
28:22d'une largeur
28:23de 60 cm
28:24et d'une profondeur
28:26de 6 m.
28:28Bientôt,
28:29les hommes
28:30firent monter
28:30des seaux
28:30pleins de terre
28:31et de débris.
28:33Les feuilles
28:33et la terre
28:34s'étaient accumulées
28:35avec les années.
28:35Puis,
28:39ils commencèrent
28:39à trouver
28:40des ossements.
28:41On les déposa
28:42par terre
28:42près du puits
28:43pour que l'anthropologue
28:44puisse les examiner
28:45et évaluer
28:46ce qui pouvait
28:47encore manquer
28:48aux squelettes.
28:49Il n'y avait
28:49aucun doute
28:50sur le fait
28:50que les ossements
28:51étaient humains
28:52et que c'était
28:53ceux d'une femme.
28:54On compara
28:55la mâchoire retrouvée
28:56à celle des radios
28:57du dossier dentaire
28:58d'Eva
28:58avant de confirmer
28:59les résultats.
29:02La sœur
29:02de Debbie DeHart
29:03avait finalement
29:04été retrouvée.
29:08Il était préférable
29:09pour nous
29:09de la retrouver
29:10que de ne jamais
29:11savoir ce qui lui
29:12était arrivé.
29:14Sinon,
29:15nous n'aurions jamais
29:16su à quel point
29:16notre blessure
29:17était profonde
29:18et celle-ci
29:19n'aurait pas cessé
29:20de nous faire souffrir.
29:23Pour découvrir
29:23la cause de sa mort,
29:25Hasley étudia
29:26les ossements
29:27centimètres par centimètre,
29:29notamment toute
29:29les fractures.
29:30Avait-elle été assassinée
29:32à un autre endroit
29:33que celui
29:33où on l'avait retrouvée ?
29:35Est-ce que c'était
29:35plutôt la chute
29:36de six mètres
29:37qui lui avait coûté
29:38la vie ?
29:38Ou avait-elle été
29:39abandonnée en vie
29:40au fond du puits ?
29:42Les blessures
29:43causées par la chute
29:43se limitaient
29:44aux membres inférieurs
29:45de son corps.
29:46Les fractures
29:47aux pieds,
29:48aux tibias,
29:49aux os des cuisses
29:50et aux bassins
29:51étaient le résultat
29:52de la chute
29:52dans le puits.
29:56Lorsqu'on l'a
29:57laissée tomber,
29:58ses pieds
29:59ont heurté le fond
30:00et c'est ce qui
30:01les a causés.
30:02Quand le tibia
30:03est soumis
30:04à une force
30:04de cette importance,
30:06la jointure
30:06du genou
30:07se coince.
30:08En examinant
30:09le bout du fémur,
30:11on voit que
30:11ces parties
30:11s'emboîtent ainsi.
30:15La pression comprime
30:16la portion distale
30:17du fémur
30:17et cause la fracture
30:18ici.
30:22Suite à l'examen
30:23des ossements
30:23d'Eva,
30:24Osley en conclut
30:25qu'elle était
30:25sans doute morte
30:26au moment
30:27où l'on avait
30:27jeté son corps
30:28dans le puits.
30:30Quatre os
30:33de son visage
30:33ont été cassés
30:34lors du cou,
30:36c'est-à-dire
30:36une partie
30:37du maxillaire droit,
30:38du maxillaire gauche
30:40et les deux os du nez.
30:42Ces derniers
30:43ont littéralement
30:44été arrachés
30:45et l'on peut voir
30:46que le cou
30:46est parti
30:47de la droite
30:47vers la gauche
30:48et de bas en haut
30:49parce qu'il y a
30:50un angle un peu oblique
30:51à l'os nasal.
30:52On ne voit pas
30:54la trace
30:54d'un outil
30:55ou d'une arme
30:55spécifique.
30:56Apparemment,
30:57la blessure
30:57a été infligée
30:58d'un coup de poing.
31:01Aucune partie
31:02du squelette
31:02n'était exempte
31:03de blessure.
31:05C'était un meurtre
31:06sauvage.
31:07C'est la seule façon
31:08de le décrire.
31:10Je crois que le cou
31:10au visage
31:11aurait suffi
31:11à lui seul
31:12à la tuer.
31:13Il était tout simplement
31:14résolu à éliminer
31:15cette femme.
31:18George Patsalis
31:19vivait maintenant
31:20en Floride.
31:21Il fut accusé
31:22du meurtre
31:22d'Eva Dehart.
31:25Lors du procès,
31:26Horsley présenta
31:27les ossements
31:28d'Eva au jury.
31:30C'était comme si
31:31Eva elle-même
31:32témoignait
31:33contre son meurtrier.
31:40Doug pensait
31:41que l'aspect dramatique
31:42de sa mort
31:42aurait un impact
31:44sur le jury.
31:46Que cela serait
31:46comme si Eva
31:47disait elle-même
31:48au jury
31:48« Regardez ce qu'on m'a fait ».
31:51Et je crois même
31:52que ce sont les mots
31:53que l'avocat de l'État
31:54a utilisés.
31:56Regardez ce qu'on m'a fait.
32:01Le 8 octobre 1997,
32:04George Patsalis
32:04fut condamné
32:05à la prison à vie
32:06pour son crime.
32:09L'affaire Eva Dehart
32:10a été résolue
32:11grâce à la criminalistique,
32:13au travail des détectives
32:14et au témoignage.
32:16Mais qu'en est-il
32:17lorsqu'il n'y a
32:17aucun témoin
32:18ni scène du crime
32:19ou trace du corps ?
32:23Tous les habitants
32:26de New Albany
32:27dans l'Indiana
32:28savaient qu'Eric Humbert
32:29et Jonathan Whitesides
32:31étaient les meilleurs amis
32:32du monde.
32:34Ils travaillaient ensemble
32:36pour le service
32:37de géologie américain
32:38et partageaient
32:39des activités
32:40après le travail
32:41et pendant les week-ends.
32:42Au cours de la soirée
32:45du 15 janvier 1991,
32:48après une partie
32:48de basketball
32:49avec des collègues,
32:50les deux hommes
32:51se rendirent en voiture
32:52à un atelier de mécanique.
32:54La voiture de Whitesides
32:55devait être réparée.
32:57Ils la laissaient
32:58avant de partir.
32:59Mais à 21h30,
33:01Humbert n'était toujours
33:02pas rentré chez lui.
33:05Mais si, sa femme,
33:06déclara qu'elle l'avait
33:07alors appelée
33:08chez les Whitesides
33:09pour savoir
33:09s'il l'avait vue.
33:10Jonathan lui dit
33:12qu'Eric venait
33:13tout juste de partir
33:14et qu'il arriverait
33:15sans doute
33:15dans quelques minutes.
33:18Mais les minutes
33:19se transformèrent
33:20en heures.
33:21À 2h du matin,
33:23Missy téléphona
33:23de nouveau
33:24chez les Whitesides.
33:25Eric n'était pas
33:26encore rentré
33:27et elle était
33:28très inquiète.
33:29Jonathan lui dit
33:30qu'il partait
33:31immédiatement
33:31chez elle.
33:32Eric ne devait
33:33jamais rentrer.
33:36Missy parla
33:36à la police
33:37le lendemain
33:38mais elle ne
33:38signala officiellement
33:39la disparition
33:40d'Eric
33:40que deux semaines
33:41plus tard.
33:43La relation entre
33:44elle et lui
33:44était tendue
33:45et elle avait
33:46présumé
33:46qu'il avait décidé
33:47de prendre
33:48un peu de temps
33:48à lui seul.
33:50Elle était maintenant
33:51convaincue
33:51que quelque chose
33:52d'horrible
33:52lui était arrivé.
33:54Eric était parti
33:55trop longtemps,
33:56il n'aurait jamais
33:56laissé ainsi
33:57son fils de 18 mois.
33:59Ce n'était pas
33:59dans ses habitudes.
34:01Le détective
34:01Keith Whitlow
34:02de la police
34:03de New Albany
34:04menait cette enquête.
34:05« Nous avons commencé
34:07par interroger
34:08ses collègues.
34:09Une rumeur
34:10circulait à l'effet
34:11qu'Eric avait
34:11une maîtresse
34:12dans un autre état.
34:13Nous avons interrogé
34:14cette femme
34:15et elle nous a dit
34:15qu'elle ne l'avait pas vue.
34:17Sa disparition
34:18était un mystère
34:19pour tout le monde.
34:21De plus,
34:22son automobile
34:22avait également disparu.
34:26Le détective
34:27obtint une information
34:28intrigante
34:29en interrogeant
34:30les collègues
34:31de Missy,
34:32la femme d'Eric.
34:32Jonathan allait souvent
34:34la chercher
34:34à son bureau.
34:36Certains croyaient
34:36même qu'ils avaient
34:37une liaison.
34:41Jonathan Whitesides
34:42était au centre
34:43des soupçons,
34:44même s'il n'y avait
34:45pas encore
34:46le moindre indice
34:47qu'un crime
34:48ait été commis.
34:58Les mois passèrent.
35:00Il semblait
35:01qu'Eric Humbert
35:01et sa voiture
35:02avaient été littéralement
35:04rayées de la carte.
35:05Au cours de cette période,
35:07Whitesides
35:07emménagea
35:08avec Missy
35:09et son fils.
35:13Puis,
35:13en avril,
35:14quatre mois
35:14après la disparition
35:15d'Eric,
35:16on retrouva
35:17une chevette blanche
35:18dans une fourrière
35:19à Louisville,
35:19au Kentucky.
35:21La voiture
35:22n'avait jamais été réclamée.
35:24Elle serait bientôt
35:25vendue ou détruite.
35:27Ils ont décidé
35:28de suivre la procédure
35:29et d'effectuer
35:30une dernière vérification
35:31auprès du Centre
35:32National
35:33d'Information
35:33du Crime
35:34pour voir
35:35si l'auto
35:35avait été volée
35:36ou si on pouvait
35:37trouver son propriétaire.
35:39Ils ont alors appris
35:40que cette voiture
35:40était reliée
35:41à une affaire
35:41de personnes disparues
35:42juste de l'autre côté
35:44de la rivière Ohio,
35:45à New Albany,
35:45dans l'Indiana.
35:47Nous avons bien failli
35:48perdre un élément
35:49très important.
35:50La voiture appartenait
35:55à Eric Humbert.
35:57On avait enlevé
35:58ses plaques
35:58d'immatriculation.
36:01En ouvrant le haillon,
36:02les policiers
36:03aperçurent des traces
36:04de sang à l'intérieur.
36:07Les détectives
36:07de Louisville
36:08interrogèrent Whitesides,
36:10la dernière personne
36:11à avoir vu
36:11Humbert en vie.
36:14Il consentit
36:15à subir
36:16un test polygraphique.
36:20et l'échoit.
36:25Lorsqu'on le mit
36:26devant les faits,
36:27Whitesides reconnut
36:28qu'il n'avait pas tout dit.
36:31Il raconta
36:32qu'après la partie
36:33de basketball
36:33le soir de la disparition
36:34d'Eric,
36:36les deux hommes
36:36s'étaient rendus
36:37à l'atelier de mécanique
36:38pour que Whitesides
36:39puisse y laisser
36:40sa camionnette.
36:41Ils étaient ensuite
36:42allés à la maison
36:43de Whitesides
36:44pour réparer
36:44une autre voiture.
36:45À partir de là,
36:47le récit de Whitesides
36:48prit une tournure bizarre.
36:50Il a dit
36:51qu'Eric s'est mis
36:52en colère
36:52et qu'il l'a accusé
36:53d'avoir une liaison
36:54avec sa femme.
36:58Eric a alors
36:59sorti un couteau
37:00et les deux hommes
37:01se sont mis
37:01à se disputer
37:02violemment.
37:03Ils en sont venus
37:04au point.
37:06Jonathan a déclaré
37:07qu'au cours
37:07de cette bagarre,
37:08il a accidentellement
37:09poignardé Eric
37:10à la gorge
37:10et que cette blessure
37:11lui a été fatale.
37:15Jonathan fut alors
37:16pris de panique.
37:17Il était convaincu
37:18que personne ne croirait
37:19à l'hypothèse
37:20d'un accident.
37:21Il plaça le corps
37:21d'Eric dans sa chevette,
37:23se rendit dans un endroit
37:24isolé près de la rivière
37:25Ohio et y jeta le corps.
37:28Il ne se rappelait
37:29ce pendant pas
37:29exactement à quel endroit
37:30il l'avait jeté.
37:32Il y avait lieu de croire
37:33que Whitesides
37:34ne disait pas
37:35toute la vérité.
37:37Il fut mis en détention
37:38provisoire
37:39le temps que les enquêteurs
37:40vérifient le bien fondé
37:41de ses déclarations.
37:42A moins de retrouver
37:43le corps,
37:44les seuls indices
37:45qui pouvaient réfuter
37:46ou prouver
37:46les déclarations
37:47de Whitesides
37:48se trouvaient
37:49dans la chevette
37:50tachée de sang.
37:51Les tâches
37:52corroboraient le fait
37:53que le corps
37:53y avait été transporté
37:54mais un détail
37:55demeurait intriguant.
37:57Cinq lignes de sang
37:58en forme de chevron
37:59se trouvaient
38:00sur la moquette.
38:01Un objet inconnu
38:02couvert de sang
38:03s'était sans doute
38:04trouvé contre la moquette
38:05pour créer ce motif.
38:07Les marques
38:07étaient parallèles,
38:09elles ne pouvaient donc
38:09pas avoir été causées
38:10par des doigts.
38:12Les tâches étaient
38:12certes intrigantes,
38:14elles n'avaient aucune
38:14signification,
38:15du moins pour le moment.
38:18Sous le capot,
38:19il y avait une grande
38:20éclaboussure de sang
38:21dans laquelle se trouvaient
38:22des fibres d'un ver éclatant.
38:24La présence de ces fibres
38:26était impossible à expliquer.
38:28A l'intérieur
38:28de la section du moteur,
38:30les experts retrouvèrent
38:31ce qui semblait être
38:32des tissus humains.
38:34On les envoya au laboratoire
38:35pour les faire analyser.
38:38L'expert judiciaire,
38:39Rod Anglott,
38:40fut appelé à examiner
38:41les tâches de sang.
38:43Il y avait une fine pulvérisation
38:44sur le chapeau d'allumage
38:46qui n'était pas due
38:47à une blessure au couteau.
38:49Il nous explique.
38:51Je vais prendre
38:52une quantité de sang.
38:55Supposons que ce compte-gouttes
38:57est le bout d'un couteau,
38:58que quelqu'un me le plante
38:59dans le cou
39:00et le retire
39:00pour le replanter à nouveau.
39:06Cela causera
39:07une giclée de sang
39:08telle que celle
39:08que l'on voit ici.
39:10est le bout d'un couteau
39:11que vous voyez là.
39:13Maintenant,
39:14si l'on compare
39:14les deux sortes
39:15de pulvérisation,
39:16on peut voir
39:17une énorme différence.
39:22La giclée de sang
39:23causée par un couteau
39:24ne provient que
39:25d'une direction.
39:26Les gouttes de sang
39:27sur le chapeau d'allumage
39:28étaient multidirectionnelles.
39:31Elles ne pouvaient avoir
39:32été causées
39:32que par une arme à feu.
39:33Les fines gouttelettes
39:35de sang
39:36prouvaient
39:36que White Sides
39:37avaient menti.
39:40Les experts
39:41du laboratoire
39:42en Oregon
39:42auraient bientôt
39:44de nouvelles raisons
39:44de douter
39:45de la version
39:45de White Sides.
39:47Ray Grimsbaw
39:48examinait
39:49les tissus humains
39:50recueillis
39:50sur le moteur.
39:52L'analyse
39:53au microscope
39:53révéla
39:54qu'il s'agissait
39:55effectivement
39:55de tissus humains
39:56d'une seule personne.
39:57La disposition
40:00des cellules
40:01leur réaction
40:02à la teinture
40:03tout indiquait
40:04qu'il s'agissait
40:04de cellules du cerveau.
40:08Elles ne provenaient
40:08pas de la peau
40:09ni d'un autre organe
40:10c'était du tissu
40:11neuronal.
40:13Lors de l'examen
40:14approfondi
40:14de la voiture
40:15les analystes
40:16découvrirent
40:17un trou
40:17causé par un projectile
40:18au bas
40:19d'un essuie-glace.
40:22Ils recueillirent
40:23deux fragments
40:23et les envoyèrent
40:25à Grimsbaw.
40:27Ce dernier
40:29confirma
40:30que ces fragments
40:30provenaient
40:31d'un projectile
40:32et de sa douille
40:32de cuivre.
40:36Mais plus intrigante
40:37encore
40:38était la fibre verte
40:39qui s'était accrochée
40:40au fragment.
40:42Grimsbaw
40:42ne savait
40:43quoi en penser.
40:45Une chose
40:45était sûre
40:46la voiture
40:46racontait
40:47une toute autre version
40:48que Whitesides.
40:50Il avait utilisé
40:51une arme à feu
40:51et non
40:52un couteau.
40:55Les enquêteurs
40:56fouillèrent
40:56le garage
40:57de Jonathan Whitesides,
40:59c'est-à-dire
40:59le lieu même
41:00où il avait déclaré
41:01avoir accidentellement
41:02tué son meilleur ami.
41:07Au premier abord,
41:08le garage
41:09semblait
41:09ne receler
41:10aucun indice.
41:13Mais on trouva
41:14bientôt
41:14une cartouche
41:15de 9 mm.
41:19Quelques jours plus tard,
41:20on recueillit
41:21un pistolet
41:22du même calibre
41:22dans la camionnette
41:23de Whitesides.
41:24Humbert avait été
41:27tué d'un coup
41:28de feu.
41:29Les tissus
41:30du cerveau
41:30et la trajectoire
41:31de la balle
41:31indiquaient
41:32qu'il avait reçu
41:32le projectile
41:33à la tête.
41:36Quelque chose
41:37dans cette version
41:38clochait.
41:40Il n'y avait pas
41:41beaucoup de sang.
41:42En général,
41:43lorsque quelqu'un
41:43reçoit un projectile
41:44à la tête,
41:45on retrouve du sang
41:45partout.
41:46Dans ce cas-ci,
41:47il n'y en avait
41:48que très peu.
41:49Ça fait tilt
41:49dans ma tête.
41:50Nous avions trouvé
41:51de la fibre verte
41:52sur le projectile.
41:52C'était pour ça
41:53que nous n'avions
41:54pas retrouvé de sang,
41:55parce qu'il portait
41:55une casquette.
41:57Le motif de sang
41:58en forme de chevron
41:59sur la moquette
42:00de la voiture
42:00provenait sans doute
42:02de la casquette
42:02de la victime.
42:05Les indices
42:06étaient très incriminants,
42:07mais il fallait
42:07absolument tout faire
42:09pour convaincre
42:09le jury
42:10qu'Eric Umbert
42:11avait été assassiné.
42:13Toute tentative
42:14de retrouver son cadavre
42:15avait été vaine.
42:17L'équipe
42:17d'experts judiciaires
42:18effectua des analyses
42:19d'ADN.
42:20Malheureusement,
42:21il ne disposait pas
42:22d'échantillons de sang
42:23auxquels les comparer.
42:25Pour identifier
42:26Eric Umbert,
42:27nous devions tout simplement
42:28procéder à un test
42:29de filiation.
42:30Nous avons analysé
42:31l'ADN des membres
42:32de sa famille.
42:33Il avait une mère,
42:34deux frères et sœurs,
42:35un fils,
42:35en plus de sa femme.
42:37Nous avons comparé
42:38ces échantillons
42:38au sang et au tissu humain
42:40recueillis sur la scène.
42:41Pour s'assurer
42:45que les indices
42:46n'avaient pas été contaminés,
42:48on identifia l'ADN
42:49dans deux laboratoires
42:50différents simultanément.
42:53Les résultats
42:53étaient concluants,
42:55mais les détectives
42:56n'étaient pas encore
42:57satisfaits.
42:59Pour que les preuves
43:00soient irréfutables,
43:02il était souhaitable
43:02d'obtenir également
43:03le code génétique
43:04du père d'Eric.
43:05La police obtint
43:09la permission
43:09d'exhumer le corps
43:10de son père,
43:12décédé quelques années
43:13plus tôt.
43:15L'ADN fut prélevé
43:17à partir d'un os
43:17de sa jambe.
43:19Le résultat ainsi
43:20que le code d'ADN
43:21de sa mère
43:22furent ensuite comparés
43:23à celui du sang
43:24découvert dans la chevette.
43:27Nous avons pu démontrer
43:28hors de tout doute
43:29que l'ADN
43:30était celui du fils
43:31de ces deux personnes.
43:35Même si l'accusation
43:37ne disposait pas
43:37du corps de la victime,
43:39elle pouvait faire
43:40condamner
43:40Jonathan Whitesides.
43:43L'avocat de la poursuite
43:45déclara que le dernier
43:46soir de sa vie,
43:47Eric s'était rendu
43:48chez Jonathan Whitesides
43:50pour l'aider
43:50à réparer sa voiture.
43:52Il est possible
43:53qu'il soupçonnait
43:54son meilleur ami
43:54d'avoir une liaison
43:55avec sa femme.
43:56Il ignorait toutefois
43:57à quel point cet ami
43:58voulait se débarrasser
43:59de lui.
44:03Humbert se pencha
44:04en avant de sa voiture
44:05pour montrer à Whitesides
44:06de quelle façon
44:07il l'avait réparée.
44:10C'est alors que son ami
44:11sortit son pistolet
44:12de 9 mm
44:12et lui tira une balle
44:14dans la nuque
44:14à bout portant.
44:19Il plaça ensuite
44:20le corps d'Eric
44:21dans la partie arrière
44:22de la chevette,
44:23s'en débarrassa
44:24puis abandonna le véhicule.
44:26Il croyait
44:27qu'il avait éliminé
44:28tous les indices.
44:30Mais il avait tort.
44:31Le jury délibéra
44:35pendant 45 minutes
44:36avant de trouver
44:37Jonathan Whitesides
44:38coupable de meurtre.
44:41Il fut condamné
44:41à 50 ans
44:42d'incarcération.
44:45Quant au corps
44:46d'Eric Humbert,
44:47il n'a pas encore
44:48été retrouvé.
44:49Après la condamnation
44:53de Jonathan,
44:54la mère d'Eric
44:55m'a agrippé par le bras
44:56et m'a supplié
44:57de ne pas abandonner
44:58les recherches.
45:00Ce qui est ironique,
45:03c'est que chaque fois
45:03que j'entends parler
45:04qu'un corps a été retrouvé,
45:06je cherche toujours
45:07à vérifier
45:08s'il s'agit d'Eric.
45:11Nous ne l'avons pas
45:12encore retrouvé,
45:13mais d'une certaine façon,
45:15nous le cherchons toujours.
45:19Il n'y a pas si longtemps,
45:21lorsque des victimes
45:22disparaissaient,
45:23il était pratiquement
45:24impossible de faire
45:25inculper leur meurtrier.
45:27Mais les règles changent
45:28depuis que la justice
45:29a décidé de marcher
45:30côte à côte
45:31avec la science.
45:33On ne peut pas toujours
45:34retrouver le corps
45:35de la victime,
45:36mais cela n'empêche pas
45:37les enquêteurs
45:38de découvrir
45:38l'identité
45:39de son meurtrier.
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