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  • il y a 2 jours
Regardez L'esprit de l'info avec Laeticia Strauch-Bonart avec Thomas Sotto du 25 septembre 2025.

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Transcription
00:00Thomas Soto, RTL Matin
00:03Il est 8h15, c'est l'esprit de l'info, votre nouveau rendez-vous pour vous donner des clés sur l'actualité,
00:08prendre aussi un peu de hauteur et notre grand témoin du jour c'est vous, Natacha Polony.
00:11Bonjour, bienvenue, directrice de la nouvelle revue indépendante, l'Audace, toute nouvelle revue.
00:17On va écouter Donald Trump. Tiens, pour commencer, écoutez, c'était la tribune des Nations Unies.
00:21Tout le monde dit que je devrais obtenir le prix Nobel de la paix pour chacune de ses avancées.
00:27Mais pour moi, la vraie récompense serait que ses fils et ses filles puissent grandir avec leurs parents.
00:33Parce qu'aujourd'hui, des millions de gens se font tuer dans ces guerres interminables et très peu glorieuses.
00:41Le président américain Donald Trump, qui est un président actif, c'est le moins qu'on puisse dire,
00:44mais qui a aussi son propre avocat, il dit et répète « je veux le prix Nobel de la paix ».
00:47Si vous étiez au comité Nobel, est-ce que vous voteriez pour Trump ?
00:51Alors non, pour diverses raisons.
00:52D'abord, parce qu'en effet, il a peut-être, et c'est vrai, arrêté certaines guerres.
00:57Et je pense qu'il ne veut pas de guerre parce que ça entrave le business.
01:00Mais malgré tout, il ne fait strictement rien pour arrêter la guerre à Gaza.
01:06Parce que là, en l'occurrence, il est lié à Netanyahou pour des raisons d'intérêt convergent.
01:12Ça, c'est le premier point.
01:13Mais surtout, quand vous regardez la politique américaine depuis des années,
01:17c'est une politique d'impérialisme brutal.
01:21C'est-à-dire que les Etats-Unis ont décidé de pousser au maximum leur avantage
01:27en tenant à la fois le système financier mondial,
01:32en tenant l'ensemble des communications à travers le poids des GAFAM.
01:36Et ce qui se faisait de façon polie et bien élevée avec les démocrates
01:39se fait de façon brutale et agressive avec Donald Trump.
01:43Dangereuse ou pas ?
01:44Bien sûr, dangereuse. Parce qu'en gros, il est obsédé par la concurrence avec la Chine.
01:49Et vous pouvez lire toutes ses décisions en fonction de ça.
01:52C'est ça ? Pour comprendre Trump, il faut comprendre qu'il est obsédé par la Chine ?
01:55Mais comme tout le noyau du système américain,
02:01simplement, ça veut dire, ça a une traduction très concrète,
02:04c'est la possession des matières premières,
02:06d'où ses discours sur le Groenland, etc.
02:09Et les matières premières qu'il voulait récupérer en Ukraine à l'époque.
02:11Mais bien entendu, et qu'il va récupérer, qu'il va récupérer, bien sûr.
02:14Donc les terres rares, etc.
02:16C'est la question des puces, des microprocesseurs,
02:21c'est-à-dire la façon dont les Etats-Unis interdisent l'exportation de microprocesseurs
02:24vers la Chine et essayent de rapatrier ce qui est actuellement à Taïwan,
02:30à savoir TSMC.
02:31Donc tout ça, c'est une concurrence.
02:35Et historiquement, c'est ça qui est très dangereux.
02:37Dans l'histoire de l'humanité, quand vous avez un impérialisme montant,
02:41en l'occurrence la Chine, face à un impérialisme installé
02:44qui essaye de se maintenir, en l'occurrence les Etats-Unis,
02:47le risque de guerre est extrêmement violent.
02:50La guerre de 14-18, c'est le choc entre l'impérialisme allemand montant
02:54et l'impérialisme britannique.
02:55Aujourd'hui, le risque de guerre qui vous inquiète le plus,
02:57ce n'est pas Etats-Unis-Russie, c'est Etats-Unis-Chine.
03:00Non, bien sûr.
03:01On parle de guerre militaire.
03:02On parle de guerre militaire.
03:04Pas tout de suite, mais le risque est là.
03:06Parce que pour l'instant, on est dans une guerre économique violente.
03:10Cette guerre économique, les Européens ne la comprennent pas.
03:13Ils n'ont pas l'air de la voir.
03:14D'autant plus que le récit sur l'Occident démocratique
03:20face aux méchants impérialistes ne tient absolument plus.
03:23D'abord parce que dans les BRICS, le groupe,
03:27vous avez le Brésil, l'Inde qui sont des démocraties.
03:30Et ensuite parce que les Etats-Unis sont de moins en moins démocratiques.
03:34Donc ce n'est plus comme ça qu'il faut lire.
03:35Mais surtout, le reste du monde ne supporte plus cette idée
03:38que les Etats-Unis pourraient, au nom de leurs intérêts,
03:43adopter une vision à géométrie variable du droit international.
03:47Tasha Polony, avec Trump, il y a le fond et la forme.
03:49Sur la forme, on peut avoir l'impression qu'il fait n'importe quoi.
03:51Il fait des déclarations à l'emporte-pièce.
03:53Le paracétamol pour les femmes enceintes.
03:55Il y en a une comme ça toutes les nuits quasiment.
03:57Ah oui, oui, oui, sur tous les jours.
03:59Sur le fond, c'est un malin ?
04:01C'est ça tout le paradoxe.
04:02C'est qu'il y a à la fois cette espèce de délire égotique
04:05et des discours en effet erratiques.
04:08Mais même sur l'Ukraine, il change d'opinion en permanence.
04:12C'est incroyable.
04:12Il y a un mois, c'était les grandes accolades et les embrassades
04:15avec Donald Trump et avec Volémir Poutine.
04:17Oui, mais là aussi, il y a une logique.
04:19C'est-à-dire que c'est en fonction de ce qu'il arrive à obtenir ou pas,
04:22sachant que son but absolu est de mettre fin à cette guerre
04:25parce qu'elle le dérange et qu'elle l'empêche de se consacrer
04:28à la concurrence avec la Chine.
04:30Donc, il essaye par tous les moyens.
04:31Il y a des moments où il se dit, c'est en flattant Poutine
04:35et en allant dans son sens.
04:36Et il y a d'autres moments, quand il n'obtient rien,
04:37où il se dit, eh bien, on va rétablir un rapport de force.
04:40En quelques mots, puis après on va passer au sujet suivant,
04:42mais est-ce qu'Emmanuel Macron le gère bien, le président américain ?
04:44On voit qu'il a un contact assez facile avec lui,
04:46mais ça, c'est de la...
04:47Non, mais ça, c'est de la communication.
04:48Pardon, mais je ne sais pas parce qu'on décroche son téléphone
04:51et qu'on joue les copains qu'il se passe quelque chose.
04:55Le problème que nous avons, c'est que l'Europe est en train de se faire
04:59écrabouiller économiquement et de façon totalement assumée par Donald Trump.
05:03Or, la France n'est pas capable, elle n'est pas en position aujourd'hui
05:07de faire valoir ses intérêts au sein de l'Union Européenne
05:10et Ursula von der Leyen, elle, défend les intérêts des exportateurs allemands
05:15qui ont besoin qu'il n'y ait pas de guerre commerciale
05:17et qui sont donc prêts à accepter tous les dictates de Donald Trump
05:20pour sauver leurs exportations vers les Etats-Unis
05:23au détriment des citoyens des différents pays européens.
05:26Bon, revenons à l'actualité nationale.
05:28Les syndicats ont donc annoncé une nouvelle mobilisation pour le 2 octobre,
05:31ce sera jeudi prochain.
05:32Il reproche au Premier ministre de ne pas avoir pris les mesures
05:34de ce qu'il se passe dans le pays, d'avoir donné aucune réponse claire.
05:38Sébastien Lecornu qui leur a dit
05:39« Vous savez, je suis le Premier ministre le plus faible de la Ve République ».
05:42Vous serez dans la rue jeudi prochain ou pas, vous ?
05:43Non mais la situation est totalement bloquée
05:47et c'est absolument tragique.
05:48Et on est là en train de s'empailler depuis des semaines, des mois
05:52sur la question de savoir s'il faut plus ou moins de fiscalité,
05:56plus ou moins de dépenses publiques.
05:58C'est pour mettre le minimum d'accords sur le budget, c'est ça ?
06:01Non mais on est d'accord, il va bien falloir à un moment donné
06:04voter un budget, mais tout en sachant que le sujet de fond n'est pas là.
06:09C'est-à-dire qu'on a fait en sorte de ne plus pouvoir débattre
06:12de politique commerciale, de politique monétaire,
06:15parce que tout ça a été délégué...
06:16Non, non, c'est les politiques depuis 30 ans.
06:19Pourquoi ? Parce qu'on a délégué ça à l'Union Européenne.
06:23Sauf que nous avons des politiques de droite, de gauche, de partout,
06:27qui ont abandonné leur rôle de défense des intérêts des citoyens européens
06:33dans le cadre de cette politique européenne.
06:35Mais là, l'urgence qu'on a, il faut aider le corps nu,
06:38parce qu'on se dit, finalement, il va moins vite que les autres,
06:40mais il va quand même dans le mur.
06:41Non mais l'urgence, là, c'est en effet de s'entendre sur un budget
06:46qui soit un budget qui ne sera pas satisfaisant pour personne,
06:50puisque de toute façon, il n'y a pas de majorité,
06:52il n'y a pas de mandat politique pour ça.
06:54Mais il faut qu'il tienne.
06:54Donc, lui ou un autre, le problème n'est pas là.
06:57Il faut que la France ait un budget.
06:59Mais la question qui devrait nous occuper tous,
07:02c'est de penser l'après,
07:04de déjà nous demander quelles sont les conditions
07:07pour retrouver une marge de manœuvre,
07:09c'est-à-dire de la richesse.
07:10La France n'est pas un pays qui dépense trop,
07:13en tout cas, on dépense beaucoup et mal,
07:16mais le vrai problème, c'est que la France est un pays
07:18qui ne gagne pas d'argent,
07:20qui ne gagne pas assez parce que nous ne produisons plus.
07:23Donc, une politique entièrement axée
07:26sur la défense de la production sur le sol français,
07:29c'est la seule façon de s'en sortir.
07:32Or, pour l'instant, rien n'est fait
07:34pour réellement prendre ça à bras-le-corps,
07:36c'est-à-dire arrêter la concurrence déloyale,
07:39mettre en place une politique de commande publique
07:41qui défend nos entreprises.
07:43On peut définir toutes les politiques à mener,
07:45mais on ne le fait pas parce qu'on a décidé
07:47que tout ça n'était pas de notre ressort.
07:49Attention, s'il vous écoute,
07:50peut-être que Sébastien Lecornu
07:51va vous passer un petit coup de fil,
07:52Natacha Polony.
07:53Merci.
07:54Merci.
07:55Merci.
07:56Merci.
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