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  • il y a 2 jours
Retrouvez le débrief de l'actu du mardi 30 septembre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, la matinale de l'économie.
00:068h47 sur BFM Business, la matinale de l'économie se continue.
00:09On est avec Christian Parizeau, économiste et conseiller auprès d'Aurel BGC.
00:13On a ce shutdown.
00:14Christian Parizeau, vous me disiez, je ressors ma note de l'année dernière.
00:17Il faut dire que tous les ans, on se fait peur avec le shutdown américain.
00:19Voilà, c'est vrai.
00:20Tous les ans.
00:21Alors celui-là, il est quand même un peu moins grave que les précédents
00:23parce que rappelez-vous, ce qui était vraiment dangereux,
00:25c'est le fait qu'on atteignait le plafond de la dette américaine
00:27et qu'à ce moment-là, l'État américain ne pouvait plus financer son fonctionnement
00:32et au pire, il pouvait faire défaut sur sa dette.
00:35Donc ça, c'était un risque majeur pour les marchés
00:36et un risque majeur pour l'économie
00:38parce que là, ça pouvait créer des désordres sur le marché obligataire particulièrement violents.
00:42Là, on est dans une cas de figure différent.
00:44Là, c'est le fait qu'on a l'argent, on peut emprunter sur les marchés,
00:47mais qu'on n'a pas distribué là où devait aller l'argent.
00:51En gros, on a une loi, on a fait le cadrage,
00:53mais on ne s'est pas mis d'accord sur les différents postes
00:55qui bénéficieraient de ces dépenses.
00:58Donc, pour les marchés, c'est mieux quand même
01:00parce qu'il n'y a pas de risque de défaut de l'État américain.
01:02C'est quand même quelque chose de plus important.
01:04Par contre, économiquement, c'est pour ça que les marchés ne sur-réagissent pas pour le moment
01:07parce qu'on a eu un cas.
01:09On a eu un cas sous la première présidence de M. Trump.
01:12C'était 35 jours de shutdown.
01:13Donc, on ferme les administrations,
01:14on met tout le personnel administratif en congé.
01:19Donc, il y a quand même un vrai problème.
01:21Il n'y a plus de versement de salaire,
01:22il n'y a surtout certaines prestations qui ne sont plus versées.
01:25On tourne un minimum au niveau de l'administration américaine,
01:28mais on a quand même l'armée, la police, tout ça qui est maintenu,
01:30mais on tourne un minimum.
01:32Et donc, ça, si on garde l'impact économique,
01:35maintenant on le sait, on a le passé,
01:37ça avait coûté en gros 11 milliards de dollars à l'économie américaine.
01:42Mais attention, parce que c'était un report.
01:44C'est-à-dire qu'il y a eu ce coût de 11 milliards,
01:46mais vraiment de perdu dans la croissance américaine,
01:49ça n'a été que de 3 milliards de dollars.
01:50Parce qu'on a l'impact très fort sur les 35 jours,
01:54qui a ralenti l'économie.
01:56Les entreprises qui fonctionnent avec l'État ne sont plus payées,
01:59donc il y a quand même un impact économique à ce moment-là.
02:01Mais derrière, comme on reverse les salaires aux fonctionnaires,
02:04on fait un rappel, on les paye quand même,
02:06même s'ils n'ont pas travaillé durant cette période,
02:07il y a un effet de rebond mécanique de l'économie.
02:10Et donc, finalement, l'impact réel, ça a été 0,3 point de PIB,
02:14ça reste quand même assez limité.
02:15Et puis derrière, il y a eu quand même l'effet rebond,
02:17qui fait que ça limite l'impact.
02:18Donc les marchés ne paniquent pas en se disant,
02:20même si on rentre dans une période de 35 jours,
02:22ou moins, on peut espérer moins, de blocage,
02:25ça ne va pas casser l'économie.
02:26Alors, je mettrai juste un petit bémol.
02:28Il y a un point qu'il faut regarder quand même,
02:30c'est que l'administration Trump veut en profiter
02:32pour commencer à réduire les effectifs
02:34dans l'administration américaine.
02:35Vous savez que l'administration Trump
02:38avait licencié pas mal de fonctionnaires,
02:39ça a été retoqué par des juges fédéraux
02:42qui considèrent que c'est illégal,
02:44et qu'il y a eu un budget,
02:45et que ça contredisait le budget
02:47qui a été voté par le Congrès.
02:48Là, il dit qu'il n'y a plus de bouger,
02:49il n'y a plus rien qui est mis en place,
02:51donc je peux licencier définitivement.
02:53Et là, c'est différent,
02:53parce qu'on n'est pas sur des gens
02:54qui sont mis en vacances ponctuellement,
02:56on est sur des gens qui perdent leur emploi.
02:58Donc là, ça pourrait avoir des répercussions
03:00beaucoup plus importantes sur l'économie quand même,
03:02parce que s'ils profitent de ce phénomène
03:04pour commencer à réduire les effectifs,
03:07là, ça peut avoir des impacts
03:08sur le fonctionnement des agences in fine.
03:10Mais après, quand on reviendra à la normale,
03:12il y aura quand même des problèmes dans les effectifs,
03:14et puis ça peut jouer naturellement,
03:15il peut en profiter pour véritablement couper
03:17dans les effectifs des administrations.
03:18Ce qui veut dire aujourd'hui, Christian,
03:19que dans ce qui a été coupé dans les administrations,
03:22notamment à l'ère où Elon Musk était un génie,
03:25et c'était son boulot,
03:28ça n'a pas été effectif en fait.
03:29Quand on regarde avec le recul,
03:31ça reste à faire.
03:32Ça reste à faire totalement,
03:34parce qu'il s'est heurté à un problème,
03:35c'est que le budget est voté par le Congrès.
03:38Donc couper certaines agences,
03:39ça veut dire qu'on contredit la loi du Congrès.
03:42Alors je sais que la Cour suprême
03:44a donné quelques pouvoirs au Président.
03:46Dernièrement, notamment,
03:47il a pu avoir la validation de la Cour suprême
03:50qui peut geler certains crédits,
03:52certaines aides,
03:53malgré le fait que ces aides
03:54aient été votées par le Congrès.
03:55Donc ça a renforcé le pouvoir présidentiel.
03:57Mais par exemple,
03:58la fermeture d'une agence,
03:59notamment l'Agence de l'Éducation nationale,
04:01il l'a fait tourner au minimum.
04:05Pourquoi ?
04:05Parce qu'il ne peut pas fermer,
04:06parce que ça a été voté par le Congrès.
04:07Il faut un vote du Congrès.
04:08Donc il y a quand même des limites à ce pouvoir.
04:10Donc là, il peut utiliser finalement
04:12cette histoire du shutdown.
04:14C'est pour ça que je pense que là,
04:15personne des deux côtés,
04:16que ce soit démocrate ou républicain,
04:18tout le monde a envie d'aller finalement dans le shutdown.
04:20Parce que du côté démocrate,
04:21ils ont été très critiqués
04:22pour avoir voté cette loi de finances,
04:26la belle loi de M. Trump.
04:28Et notamment les sénateurs
04:31qui avaient voté cette loi,
04:32parce qu'il leur faut
04:33sept sénateurs démocrates
04:34pour voter la loi,
04:36ont été très critiqués
04:38d'avoir suivi les républicains.
04:40Et puis de l'autre,
04:41du côté républicain,
04:41on se dit que c'est peut-être
04:42un moyen de levier
04:43de faire un bras de fer.
04:44Et puis encore une fois,
04:45de montrer que l'opposition
04:46n'est pas forte
04:47face à l'administration Trump.
04:48Pendant ce temps-là,
04:49le cours de l'or
04:50se dirige tout droit
04:51vers les 4 000 dollars longs.
04:52On est à 3 850 et des poussières.
04:56C'est quand même incroyable.
04:57On y va tout droit
04:58avec une rapidité quand même
04:59de hausse qui est impressionnante.
05:01Oui, alors la hausse
05:02entraîne la hausse comme toujours.
05:03C'est peut-être un phénomène
05:04un peu mountainier.
05:05Mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
05:06quand vous prenez les fondamentaux,
05:08tout va vers une appréciation de l'or.
05:11La Chine qui achète en masse de l'or
05:12parce qu'elle ne veut plus détenir
05:13des dollars,
05:14ou en tout cas,
05:15essaye de se désensibiliser du dollar
05:17et de moins détenir
05:18de titres obligataires américains.
05:21On a le fait qu'on est dans une période
05:23où on est plutôt en détente
05:24de politique monétaire.
05:25La Banque centrale américaine
05:26a commencé à baisser ses taux
05:27et les taux d'intérêt à long terme
05:28baissent.
05:29Ça veut dire que si je dois acheter
05:30un actif sans risque,
05:31soit j'achète des obligations
05:32du trésor américain
05:33qui me donnent une certaine rémunération,
05:34soit j'achète de l'or.
05:35Mais comme les taux baissent,
05:36forcément, ça joue.
05:38À très court terme,
05:39il y a quand même une tendance
05:40de baisse du dollar.
05:41Donc, ça renchérit le pouvoir d'achat
05:42de l'or des pays
05:43qui ne sont pas en dollars.
05:45Et notamment,
05:46tout ce qui est or, bijouterie,
05:48tout ce que l'Inde, la Chine,
05:49tout ça,
05:50ça a redonné du pouvoir d'achat
05:51à tous ces ménages
05:52qui achètent de l'or.
05:52Donc, voilà,
05:53je pourrais faire une liste assez longue.
05:54Et du coup, ces 4 000,
05:56ça ne va pas s'arrêter là ?
05:56Ça ne va pas s'arrêter.
05:58Alors après,
05:58il y a juste une question
05:59qu'on peut se poser
06:00qui est un peu plus fondamentale.
06:01Est-ce qu'il n'y a pas des gens
06:02sur le marché
06:03qui sont très négatifs ?
06:05Et là, c'est peut-être
06:05quelque chose
06:06qu'on peut se poser comme question.
06:07Et alors, c'est quoi ?
06:08Pourquoi ?
06:08Parce que ça peut traduire
06:09soit des craintes
06:10de reprise de l'inflation
06:11aux États-Unis
06:11et qu'on se dit
06:12qu'on ne va pas être protégé
06:13par la Banque centrale américaine
06:14qui est devenue
06:14peut-être trop accommodante
06:16sur cet objectif.
06:16Donc, ça peut traduire
06:17cet élément-là.
06:19Ça peut traduire aussi
06:19une crainte que finalement
06:21les actifs sans risque,
06:22dits sans risque
06:22sont peut-être plus rares
06:24parce qu'aujourd'hui,
06:24on commence à avoir
06:25une petite musique
06:25de risque des souverains.
06:26Alors, je ne vous dis pas
06:27quand on voit les niveaux
06:28des taux d'intérêt aujourd'hui,
06:29il n'y a pas de panique.
06:30Mais il peut y avoir
06:30quelques investisseurs
06:31qui se disent quand même
06:32qu'il y a un risque aujourd'hui
06:33à prêter aux États
06:34parce qu'ils sont très endettés,
06:35il y a de l'incertitude.
06:36Et un indicateur,
06:37c'est quand même
06:38la pontification du 10 ans
06:39et du 30 ans.
06:40C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
06:41pour prêter de manière
06:42très longue aux États,
06:43on demande une rémunération
06:45supplémentaire
06:45qu'on n'avait pas par le passé.
06:47Donc, ça veut dire que
06:48je n'ai pas peur.
06:48D'où les obligations
06:48en taux plus court.
06:49Pour faire simple,
06:50je n'ai pas peur que l'État français
06:51fasse faillite dans 10 ans.
06:52Mais peut-être à 30 ans,
06:53je te demanderai une petite prime
06:54parce que je commence à avoir peur.
06:56Donc, ça peut se traduire
06:57aussi ces éléments-là.
06:58Donc, il y a un ensemble d'éléments.
07:00C'est difficile de les isoler.
07:01Mais en tout cas,
07:03cette hausse de l'or
07:03interpelle quelque part
07:05et surtout interpelle
07:10Merci beaucoup Christian Parizeau
07:11d'être venu ce matin
07:11dans la matinale de l'économie.

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