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  • il y a 4 semaines
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.

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00:00Générique
00:00Bonsoir Laurent Wauquiez.
00:11Bonsoir.
00:11Vous sortez d'un mois de silence médiatique, le jour où Nicolas Sarkozy entre en prison.
00:16On va en parler avec vous dans quelques instants.
00:18Vous nous direz aussi ce que vous pensez du budget.
00:20Quelle va être l'attitude des députés Les Républicains que vous présidez à l'Assemblée Nationale ?
00:24Est-ce que vous fixez des lignes rouges à Sébastien Lecornu ?
00:27On parlera aussi de votre bras de fer avec Bruno Retailleau.
00:30Fallait-il ou non des ministres LR ou gouvernement ?
00:32Faut-il les exclure désormais du parti ?
00:35Mais d'abord, si vous voulez bien, les images du jour.
00:37Nous sommes le 21 octobre.
00:38Un ancien président de la République est désormais dans une cellule de la prison de la santé à Paris.
00:46C'est une première dans l'histoire de la Ve République.
00:48Un ancien président donc en détention.
00:51Sorti ici de Nicolas Sarkozy de son domicile, main dans la main, avec sa femme Carla.
00:56Au tel Nicolas !
00:57Je suis tellement triste, à la fois triste et révoltée.
01:01J'éprouve une peine profonde pour la France qui se trouve humiliée.
01:05Ce sont les mots de Nicolas Sarkozy sur ses réseaux sociaux.
01:09On a envie de montrer notre affection à Nicolas Sarkozy.
01:12Nicolas Sarkozy qui va monter dans cette voiture.
01:15Il y a des motards et puis il y a des caméras, comme des caméras du Tour de France,
01:19qui suivent la voiture présidentielle.
01:22Exactement comme en 2007.
01:24Le véhicule de Nicolas Sarkozy entre dans la cour de la prison et voilà les portes qui se referment.
01:31C'est un jour funeste pour lui, pour la France et pour nos institutions.
01:37La demande de mise en liberté de Nicolas Sarkozy a été déposée.
01:41Il n'a rien demandé, pas de traitement de faveur.
01:43Il a trois parloirs de 45 minutes par semaine dédiés à sa famille.
01:47J'irai voir Nicolas Sarkozy pour m'assurer de sa sécurité.
01:51Il y a un risque qu'une telle visite soit ressentie comme une forme d'atteinte à l'indépendance des magistrats.
01:58Voilà pour l'image du jour, image compilée par Stéphanie Zenati et Bertrand Séguier.
02:03Laurent Wauquiez, vous avez été ministre pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
02:07Qu'est-ce que vous avez ressenti ce matin devant ces images quand les portes de la prison se sont refermées ?
02:13Elles sont dures ces images.
02:14Moi, j'ai appris la politique aux côtés de Nicolas Sarkozy.
02:18J'ai une immense estime pour lui.
02:21Et au-delà de ça, il y a un lien d'affection et d'amitié très profond qui nous unit.
02:26Et je pense que pour tous ceux qui l'aiment, qui ont cette affection et ce lien avec lui,
02:31c'est des images qui sont très dures.
02:34Et je pense même que dans la façon dont il s'est comporté aujourd'hui, il y avait beaucoup de dignité.
02:40Et j'espère que même pour des gens qui n'ont pas voté pour lui,
02:43ça les a touchés.
02:45Parce que je trouve qu'il s'est comporté avec une très grande dignité,
02:49avec de la gravité, avec beaucoup de dignité.
02:51Je l'ai eu au téléphone il y a encore quelques jours.
02:55J'ai vraiment été frappé par son courage, par sa combativité, par la façon dont il fait face.
03:01Et voilà, je pense à sa famille, je pense à ses enfants.
03:04C'est un moment d'épreuve.
03:06Très dur, très lourd d'épreuve.
03:07Est-ce que vous parlez comme lui d'un complot de la justice,
03:10ourdi contre l'ancien chef de l'État ?
03:13Ou vous ne reprenez pas ces mots ?
03:16Non, en revanche, je vais dire les choses comme je le ressens,
03:19avec la sensibilité qui est la mienne et ce lien que j'ai avec lui.
03:24C'est penser qu'il est au moment où on parle en prison,
03:28alors qu'il n'a pas encore été jugé en appel et qu'il est présumé innocent,
03:31je ne peux pas le comprendre.
03:32Ce qui est le commun de milliers et de milliers de détenus en France.
03:34Alors je vais y revenir.
03:36Vous avez raison, c'est un régime qui existe,
03:38ça s'appelle l'exécution provisoire, ça s'appelle le mandat de dépôt.
03:43Et quand je vous dis ce que je vous dis,
03:46je ne le dis pas en empiétant sur la séparation des pouvoirs.
03:49Je considère qu'un politique n'a pas à juger,
03:52ce n'est pas mon travail.
03:53Donc vous ne reprendrez pas l'expression de violation de l'État de droit ou de complot ?
03:56On l'entend à vos propos là.
03:58Non, parce que je considère juste qu'à ma place,
04:01comme député, je n'ai pas à juger à la place d'un juge.
04:03Et en sens inverse,
04:05un juge ne doit pas faire la loi à la place du politique.
04:07Là, vous avez le sentiment que ça a été le cas dans cette affaire ?
04:09Non, le sentiment que j'ai quand je regarde cette affaire,
04:11c'est que la loi est mal faite.
04:13Et qu'elle est mal faite sur l'exécution provisoire.
04:16L'exécution provisoire, elle doit être réservée
04:18à des cas dangereux et de menaces à l'ordre public.
04:21Ça n'est en aucun cas la situation de Nicolas Sarkozy.
04:23Des faits d'une gravité exceptionnelle,
04:25a dit le tribunal quand il a condamné Nicolas Sarkozy,
04:27pour justifier cette mesure.
04:28Oui, et il a appliqué la loi, mais je considère que la loi est mal faite.
04:31Donc il faut réécrire la loi.
04:32Emmanuel Macron, aujourd'hui, dit
04:33« Je suis ouvert à un débat au calme
04:35sur les modalités de l'exécution provisoire ».
04:37Je rappelle que la loi, elle est toute récente.
04:39Elle a été votée en 2019
04:41par les parlementaires.
04:43Oui, mais c'est une loi qui était conçue
04:45pour des cas dangereux de gens qui étaient
04:47une menace à l'ordre public et qui pouvaient être en situation de récidive.
04:50Donc on exclut les politiques de l'exécution provisoire ?
04:52Non, mais un ancien président de la République
04:54qui n'est plus président de la République,
04:56qui peut me dire qu'il se retrouve encore en situation
04:58de pouvoir se retrouver
04:59dans le même sujet qu'on a jugé ?
05:02Ça n'a pas de sens.
05:03Ça n'a pas de sens.
05:04Et donc je considère que la loi est mal faite.
05:05Donc vous êtes prêt à en déposer une nouvelle ?
05:07Je pense qu'on est là pour ça.
05:09Et que quand il y a des choses qui sont mal faites,
05:11il faut qu'on les corrige.
05:12J'essaye de le faire en mettant de côté.
05:15Parfois la colère que je peux avoir en voyant ces images,
05:18la peine que j'ai pour lui.
05:19Mais je pense qu'en tout cas, il y a un débat
05:20qu'on doit ouvrir sur l'exécution provisoire.
05:22Elle est légitime dans certains cas,
05:24elle est illégitime dans d'autres.
05:26Et je pense que là, sur Nicolas Sarkozy,
05:28c'est profondément pas un cas dans lequel elle aurait dû être...
05:30Et on entend que ce débat, vous êtes prête à le porter, vous,
05:33peut-être dans les jours, dans les semaines qui viennent,
05:34à l'Assemblée nationale.
05:35Oui, je pense d'ailleurs qu'on va avoir une loi sur la justice
05:37qui doit arriver.
05:38Ce sera sans doute aussi l'occasion de poser cette question,
05:41qu'au moins ça serve à ça.
05:42Et je pense que ça fait partie des combats
05:44que Nicolas Sarkozy veut continuer à porter.
05:46Laurent Wauquiez, je voudrais qu'on rembobine un petit peu
05:48ce qui s'est passé ces derniers jours et ces dernières semaines.
05:50Parce que je pense qu'une partie des téléspectateurs
05:52qui nous regardent sont un peu perdus.
05:54Il y a de quoi.
05:54À juste titre.
05:55Est-ce que, d'abord, vous avez compris pourquoi votre patron,
06:00le gouvernement de Sébastien Lecornu, il a dit que c'était parce qu'il ne voulait pas
06:03du retour de Bruno Le Maire ?
06:06Est-ce que vous le croyez ?
06:07Est-ce qu'il est sincère quand il dit ça ?
06:09Oui, bien sûr.
06:10Il est sincère.
06:11Donc vous auriez fait la même chose que lui ?
06:12Vous auriez claqué la porte ?
06:13D'un tweet à 21h30 ?
06:15Non.
06:15Non.
06:16Je vais dire les choses très simplement et calmement.
06:18Pendant 15 jours, vous l'avez noté,
06:20je n'ai pas fait le tour des médias.
06:22Parce que je me suis astreint en ligne.
06:25On prend des décisions ensemble.
06:26Ça a été des moments durs pour notre famille politique.
06:28Il y a eu beaucoup de débats, beaucoup d'échanges,
06:29des confrontations, on n'était pas d'accord.
06:31J'ai essayé de respecter les décisions collectives
06:33et de ne pas aller dans les médias
06:35pour ajouter de la division à la division.
06:37Vous dites qu'on prend des décisions ensemble.
06:38Là, ils ne vous avaient pas consulté avant de claquer la porte.
06:42Est-ce que ça a été difficile ?
06:43Je ne vais pas vous dire l'inverse.
06:44C'est-à-dire que quand le dimanche 5 octobre,
06:47au soir, sur un tweet, sans nous en parler,
06:49Bruno Retailleau change complètement de position,
06:51bien sûr que ça a été difficile.
06:53Maintenant, moi, ce que je veux, c'est qu'on laisse ça de côté.
06:56J'essaye de remettre de l'apaisement.
06:57Je pense qu'il faut qu'on retrouve de l'unité.
07:00On a un combat à mener sur lequel les Français nous attendent.
07:03C'est cette question du budget.
07:04Et je pense que dans ce combat, il faut qu'on soit très unis.
07:07Maintenant, Bruno redevient sénateur.
07:09On va avoir besoin de ce travail commun
07:10entre les députés et les sénateurs.
07:13Et il faut que la droite défende ses convictions.
07:15Oui, les Français ont été perdus.
07:16Ils n'ont rien compris à ces changements de position.
07:18Et vous diriez qu'il a affaibli les Républicains
07:20en mettant le feu avec ce tweet à 21h22
07:24qui a un peu stupéfait tout le monde ?
07:26Vous le premier ?
07:28Je vous ai dit que je ne voulais pas faire de commentaires
07:30qui soient désobligeants.
07:31On aura noté que vous l'appelez Bruno,
07:32ce qui est un signe d'apaisement sans doute ce soir.
07:35Prenez-le comme un signe d'apaisement.
07:37Vous auriez pu dire M. Retailleau ou l'ancien ministre.
07:39C'est la bonne interprétation.
07:40Le gouvernement Lecornu compte aujourd'hui six ministres
07:43issus des Républicains.
07:45Vous étiez favorable, vous l'êtes toujours je suppose,
07:47à leur participation.
07:49Contrairement à Bruno Retailleau qui ne veut pas de cette participation.
07:53Il y a une procédure d'exclusion qui est lancée.
07:55Je crois que les instances du parti vont se réunir demain.
07:57Quelle sera votre position ?
07:58D'abord, on était tous favorables à la participation.
08:01Je rappelle que quand on délibère ensemble
08:03et que la droite décide ensemble,
08:05on est le dimanche soir, on est sur le Lecornu 1.
08:08À ce moment-là, tout le monde est d'accord pour participer
08:10et considère qu'il faut qu'on assume nos responsabilités.
08:12Vous dites qu'on était tous d'accord,
08:13mais parfois, si vous passez l'expression,
08:15vous n'avez pas toujours été d'accord avec vous-même.
08:17Le 5 octobre, vous dites participer,
08:20ce serait cautionné, il ne faut pas participer.
08:22Et une semaine après, vous dites qu'il faut participer.
08:24On a l'impression, pardon Laurent Wauquiez,
08:26que parfois, votre boussole,
08:27c'est uniquement de dire l'inverse de Bruno Retailleau.
08:30Vous avez changé d'avis en une semaine ?
08:32Non, et je ne vais pas vous laisser dire ça.
08:35J'ai été très constant depuis un an, depuis la dissolution.
08:38C'est quoi mes trois repères ?
08:39Toujours les mêmes.
08:40Le premier, d'abord, je ne vote pas de censure à la légère.
08:43La censure, ça coûte aux Français,
08:45ça fait payer l'addition, l'instabilité,
08:47coûte à peu près 10 à 12 milliards d'euros
08:49à chaque fois qu'on fait tomber un gouvernement
08:51et qu'on n'a pas de budget.
08:52C'est mon premier repère.
08:53Je vous relis vos propos du 5 octobre dernier, Laurent Wauquiez.
08:55Participer, c'est cautionner,
08:56ce serait faire un chèque en blanc,
08:57ce serait une erreur ?
08:58Vous me laissez aller au bout de ma réponse ?
09:01Deux, la deuxième chose,
09:02je me suis appliqué à moi-même ce que vous dites,
09:04je ne suis jamais allé dans un gouvernement
09:05depuis la dissolution.
09:07On me l'a proposé à deux reprises.
09:09J'ai refusé, donc avec une constance totale.
09:11Moi, je n'ai pas décidé de participer au gouvernement.
09:14Vous l'avez raison, vous l'avez rappelé,
09:16c'est ma position.
09:16Et la troisième chose,
09:18c'est que je veux que la voix de la droite soit indépendante.
09:20Et on va parler du budget.
09:22Je veux que la voix de la droite,
09:23elle corresponde à nos convictions, nos valeurs.
09:25Ces trois sujets-là,
09:26je n'ai jamais changé d'avis.
09:29Maintenant, pour répondre à votre question,
09:30très simplement sur les six ministres.
09:32Vous les virez ou vous ne les virez pas ?
09:33Ça suffit.
09:34Il faut qu'on retrouve de l'apaisement.
09:36On ne va pas se mettre à exclure tout le monde.
09:39Et donc, maintenant,
09:39il faut retrouver du travail en commun,
09:41il faut retrouver de la sérénité.
09:43Et la position exprimée par Gérard Larcher ce week-end,
09:45qui a écarté l'exclusion,
09:47en disant maintenant,
09:48il faut tourner la page
09:48et se concentrer sur l'avenir,
09:50me semble être une bonne position.
09:52Il a écarté en disant,
09:53on ne les suspend pas pour l'instant,
09:55on attend de voir ce qui se passe pendant le budget,
09:57on verra la fin.
09:57Très bien.
09:58Position un peu médiane.
10:00Parfait.
10:01Stop.
10:01C'est-à-dire,
10:02pour bien que vous compreniez mon état d'esprit,
10:04ça a été qu'un jour catastrophique.
10:06J'en ai parfaitement conscience.
10:07Très mauvaise image,
10:08projetée par la droite,
10:09vous avez raison.
10:10Et vous avez raison de rappeler
10:11les incohérences qu'il y a eu.
10:13Moi, j'essaye de garder un cap qui soit clair
10:14et j'essaye surtout maintenant
10:16de tourner cette page
10:17et que dans la seule question
10:18qui va compter pour les Français,
10:20qu'est-ce qu'on va devenir avec ce budget ?
10:22Qu'est-ce que la droite va faire ?
10:23Que la position de la droite républicaine
10:25et des députés que je représente,
10:26elle soit parfaitement claire et déterminée.
10:29Ça, c'est mon travail.
10:29Votre message,
10:29on l'a compris à Bruno Rotaillot ce soir
10:31et sans doute aussi aux militants,
10:32aux sympathisants des Républicains,
10:33si on se calme,
10:34si on vous demandait à Bruno Rotaillot
10:36de ne pas exclure les six ministres du parti,
10:39s'ils sont exclus,
10:40vous ferez quoi ?
10:41Et surtout, pardonnez-moi,
10:43on retravaille sur le fond.
10:45On va en parler dans un instant du budget.
10:46Parce que ce qui a été catastrophique
10:46pendant 15 jours,
10:48c'est que c'était la pire image de la politique,
10:49c'est-à-dire la tambouille,
10:50les places, les postes,
10:52la pire image.
10:53Je l'ai dit,
10:54moi j'ai refusé d'aller au gouvernement.
10:56Et donc, j'ai été très constant dessus,
10:57ça me donne une grande liberté
10:58pour l'aborder ici autour de cette table.
11:00Et donc, mon souhait,
11:01c'est que demain,
11:01on retrouve de la sérénité
11:02et qu'il n'y ait pas des exclusions
11:04dans tous les sens,
11:05c'est pas comme ça
11:06qu'on construit une famille politique.
11:06Et si ce n'est pas le cas,
11:07que ferez-vous ?
11:08Si les ministres sont exclus ?
11:09J'espère convaincre.
11:10Ne m'enlevez pas l'espoir de convaincre.
11:12Juste, dernière question sur Bruno Retailleau.
11:13Après, on parle du budget.
11:14Trois propositions à vous soumettre.
11:16Bruno Retailleau,
11:16c'est un ami, un allié ou un adversaire ?
11:19Un ami, un allié ou un adversaire ?
11:20C'est un ami,
11:21il est dans ma famille politique.
11:22Moi, en politique,
11:23aujourd'hui,
11:24j'ai un seul adversaire,
11:25je ne m'en trompe pas,
11:27c'est la France insoumise.
11:28Pour moi,
11:28c'est la première menace
11:29pour la République
11:30et pour l'avenir de notre pays.
11:32C'est eux que je considère
11:33être les plus dangereux.
11:34Voilà.
11:34Et donc, évidemment,
11:35que Bruno, pour moi,
11:36n'est pas un ennemi,
11:38ça n'aurait aucun sens
11:39de vous dire ça.
11:39C'est adversaire,
11:40ce n'est pas ennemi.
11:42Je n'ai pas d'adversaire
11:42dans ma famille politique.
11:43On peut avoir des tensions,
11:44on peut avoir de la concurrence,
11:46on peut avoir de la compétition.
11:47Ça, c'est la vie
11:48et ça s'assume.
11:49Mais je n'aime pas l'idée
11:50d'adversaire dans ma famille politique.
11:52Vous nous avez dit,
11:52il y a un instant,
11:53j'ai refusé par deux fois
11:53d'être ministre,
11:54récemment ?
11:55Michel Barnier me l'avait proposé,
11:57François Bayron me l'avait proposé
11:58et j'ai, dès le début,
11:59dit très clairement
12:00à Sébastien Lecornu
12:01que je ne le souhaitais pas.
12:02Donc, je suis un homme libre
12:03et j'ai été très constant
12:05sur cette position.
12:06Quelle sera la ligne directrice
12:08des Républicains
12:09pendant l'examen du budget
12:10qui a commencé cette semaine
12:11en commission,
12:12j'allais dire pour du beurre ?
12:13Pas tout à fait,
12:14mais le texte qui va arriver
12:15vendredi devant l'hémicycle,
12:16on reprendra le texte d'origine.
12:18C'est quoi la ligne ?
12:18C'est moins d'impôts ?
12:20C'est moins de dépenses ?
12:21Il fallait en retenir une.
12:23C'est une ligne très simple
12:24et très claire.
12:25Nous sommes contre
12:26toutes les augmentations
12:27d'impôts et de taxes
12:28et nous sommes pour les économies
12:30et la baisse de la dépense.
12:31Ça veut dire quoi ?
12:33Ça veut dire que pendant
12:33les deux mois qui vont venir
12:34dans la bataille budgétaire,
12:36les députés de la droite
12:37auront une obsession,
12:38c'est protéger les Français
12:39contre un budget d'augmentation
12:40de taxes et d'impôts.
12:41Donc, par exemple,
12:42les 14 milliards d'impôts
12:43prévus aujourd'hui,
12:44vous souhaitez que ce soit
12:44raboté sévèrement ?
12:45Je n'ai pas dit raboté,
12:47j'ai dit tout enlevé.
12:48Tout.
12:48C'est-à-dire,
12:49nous sommes contre
12:49toute taxe et tout impôt.
12:51Je vais juste expliquer.
12:54On a un budget
12:55dans lequel on va assommer
12:56les Français
12:56d'impôts et de charges.
12:58Je ne pense pas
12:59que c'est comme ça
12:59que vous redressez un pays.
13:00Je pense qu'on a
13:01le record de la fiscalité
13:02et que donc le redressement
13:04doit se faire intégralement
13:05par des économies
13:06sur la dépense.
13:07Je peux vous interrompre
13:08une seconde ?
13:08Vous nous dites,
13:09et j'entends ce que vous dites,
13:10il faut moins d'impôts,
13:11on va être veillé,
13:12les 14 milliards c'est trop.
13:14Hier, les députés
13:16ont voté aux commissions,
13:17les députés
13:17à l'Assemblée nationale
13:18en commission,
13:19un amendement
13:20des Républicains
13:21qui prolonge
13:22la contribution
13:23sur les hauts revenus,
13:24contribution pour ceux
13:25qui gagnent plus
13:26de 250 000 euros par an,
13:28jusqu'à ce qu'on revienne
13:29sous les 3% de déficit.
13:30C'est-à-dire,
13:30sans doute,
13:31pour de nombreuses années.
13:33C'est la droite
13:34qui a déposé cet amendement.
13:35C'est l'un de vos députés.
13:36Non, attention,
13:36il faut être très précis.
13:37C'est un amendement
13:38qui prévoit la disparition
13:39de cette contribution exceptionnelle.
13:40Il est fait pour ça.
13:41La disparition
13:42quand on sera sous les 3%.
13:43Elle était exceptionnelle
13:44pour l'instant,
13:45cette contribution.
13:45Je suis bien d'accord.
13:46Et le problème,
13:47c'est que si on ne faisait rien,
13:48elle resterait durable.
13:49Et donc,
13:49ce que ce député a fait,
13:50Nicolas Ré,
13:51qui est un ami
13:51impliqué dans l'Allier,
13:52c'est de prévoir la disparition.
13:54Mais faisant ça,
13:54vous prolongez une partie
13:55des 14 milliards d'impôts
13:56qui est prévu dans le budget.
13:57Non, au contraire.
13:58Vous l'éteindrez en 2028
14:00ou 2029,
14:00mais dans le prochain budget,
14:01ça y sera.
14:02On prévoit la suppression.
14:03Je vais vous donner
14:03des exemples très concrets,
14:04comme ça,
14:05chacun peut juger.
14:06La parole que je vous donne,
14:07elle est très simple.
14:08On est contre toutes
14:09les augmentations
14:09d'impôts et de charges.
14:10Prenons des exemples.
14:11Depuis deux jours,
14:13les députés de la droite
14:13se battent à la commission
14:14des finances
14:15pour supprimer méthodiquement
14:16tout ce qui est prévu
14:17dans le budget.
14:18Qu'est-ce qu'on a déjà
14:18réussi à supprimer ?
14:19La taxation sur l'essence
14:20qui était prévue.
14:22Nous sommes parvenus
14:23à revenir sur la suppression
14:24de l'abattement de 10%
14:25pour les retraités.
14:26Nous sommes parvenus
14:27à faire sauter
14:28ce qui était prévu,
14:28la fiscalisation
14:29des frais de scolarité
14:31pour les enfants,
14:32collègues ou lycées.
14:33On est parvenus
14:34à faire sauter la taxe
14:35sur les entreprises familiales,
14:39une mesure qui était
14:40quand même choquante,
14:41la fiscalisation
14:41des indemnités journalières
14:43pour les malades chroniques.
14:45Et donc, ce travail-là,
14:46c'est celui qu'on va mener
14:47méthodiquement
14:47en faisant sauter
14:49un par un
14:49toutes ces taxes
14:50et tous ces impôts,
14:51ces 14 milliards.
14:53Mais, en face,
14:55il y a l'esprit
14:55de responsabilité.
14:57Il n'y a que faire ça,
14:57c'est facile.
14:58Mais il va manquer
14:59des milliards en plus.
15:00C'est pour ça
15:00que de l'autre côté,
15:01on va s'astreindre
15:02à mettre
15:03des économies supplémentaires
15:05sur la dépense.
15:06Une seule ligne,
15:07contre toutes les taxes
15:08et tous les impôts,
15:09en revanche,
15:10mettre des économies
15:11supplémentaires
15:12sur la table.
15:14Et,
15:14pourquoi je crois à ça ?
15:16Vous ne pouvez pas
15:17entraîner l'adhésion
15:18des Français
15:18à un plan d'économie
15:19sur la dépense
15:20si vous leur dites
15:21non seulement
15:22on va faire des efforts
15:23sur la dépense,
15:24mais en plus,
15:25vos impôts vont augmenter.
15:26Ça n'a pas de sens.
15:27Au final,
15:27à quel moment
15:28vous prendrez votre décision
15:29de savoir si vous votez
15:30ou non le budget
15:30et sur quels critères ?
15:31Si vous obtenez
15:32qu'il y ait zéro euro
15:34d'impôt en plus
15:34l'an prochain
15:35ou vous pouvez quand même
15:36faire des compromis ?
15:37D'abord,
15:38moi je ne me lance pas
15:38dans une bataille
15:39en présumant
15:40qu'on va être défait.
15:40Donc l'objectif
15:41c'est de tout faire sauter.
15:42Vous avez 50 députés,
15:43il y en a 579.
15:4450 députés,
15:45très déterminés.
15:4610% des députés
15:46de l'Assemblée.
15:47Très déterminés
15:48avec un rapporteur général
15:49du budget
15:50et le rapporteur général
15:50des affaires sociales.
15:52Donc on va entendre la droite.
15:53Et vous avez raison,
15:54on ne gagne pas
15:54toutes les batailles.
15:55En commission des finances
15:56par exemple,
15:57on a perdu au cours
15:57de ces deux jours
15:58une bataille
15:59sur l'impôt sur le revenu.
16:01Je voulais éviter
16:02que l'impôt sur le revenu
16:02augmente pour les Français.
16:04L'amendement déposé
16:05par un de mes députés,
16:06Jean-Didier Berger,
16:07a été repoussé.
16:08Et vous savez par qui ?
16:09Par un vote commun
16:10du Rassemblement National
16:11et de la France Insoumise.
16:13L'avantage qu'il va y avoir
16:14dans cette période,
16:15c'est que le débat budgétaire
16:17ça va être un moment de vérité.
16:18Parce qu'au cours
16:19de la semaine
16:19qui s'est écoulée,
16:20il y a eu beaucoup
16:21de tartufferie,
16:22beaucoup d'hypocrisie,
16:23beaucoup de balais-masques.
16:25Et donc là,
16:26ce qui m'intéresse
16:26c'est que dans un budget,
16:27vous allez pouvoir juger
16:28qui vote quoi
16:29et avec qui.
16:31Nous, vous pourrez contrôler.
16:33Notre ligne,
16:33elle sera très simple,
16:34toujours la même.
16:34Ce qui veut dire
16:35que le vote des LR
16:36sur l'ensemble du budget
16:37il n'est pas automatique
16:38à la fin.
16:38C'est exactement ce que je vous dis.
16:39Ça c'est votre petit message
16:40à Sébastien Lecornu
16:41qui est,
16:42je ne sais pas si vous le tutoyez
16:43ou vous le voyez,
16:44mais vous regardez beaucoup
16:45le PS en ce moment,
16:45n'oubliez pas votre L droite.
16:47Non, c'est même
16:48beaucoup plus fort que ça.
16:50C'est-à-dire,
16:50ce n'est pas parce qu'on n'a pas
16:51censuré le gouvernement
16:52qu'on va voter automatiquement
16:53le budget tel qu'il est
16:54et a fortiori
16:56un budget qui serait
16:57sous la coupe des socialistes.
16:58Parce que notre devoir,
17:00c'est de protéger les Français
17:01contre un budget socialiste
17:02d'augmentation d'impôts.
17:03Et ensuite,
17:04vous m'avez demandé...
17:04Vous avez prononcé
17:05le mot de censure,
17:06Laurent Wauquiez,
17:06sur les 50 députés
17:07de votre groupe,
17:08dont vous,
17:08une seule,
17:09a voté la censure
17:10à Sébastien Lecornu.
17:12Est-ce que ça veut dire
17:12que c'est un totem d'immunité
17:13que vous offrez
17:14à Sébastien Lecornu
17:14ou est-ce que vous lui dites
17:15attention,
17:16ce qu'on a fait une fois,
17:17ça pourrait changer ?
17:18Nous pourrions un jour
17:19voter une censure
17:20et vous renverser.
17:21Je n'aime pas ce genre de chantage
17:22et j'ai toujours là aussi
17:23été très constant
17:24depuis la dissolution.
17:25Pourquoi ?
17:26Agiter la censure à la légère,
17:28ça n'est pas responsable
17:29dans la période actuelle.
17:30Parce que c'est la dissolution
17:31qui arrive derrière ?
17:31Non.
17:32Pour quelque chose
17:32de beaucoup plus grave que ça,
17:33c'est que ça coûte très cher
17:34aux Français.
17:35Vous savez,
17:35quand on a fait tomber
17:36Michel Barnier
17:37et qu'il n'y a pas eu de budget,
17:38ça a coûté 10 à 12 milliards
17:39d'euros aux Français.
17:40Pourquoi ?
17:41Quand il y a de l'instabilité,
17:42l'économie est déstabilisée,
17:44les Français consomment moins,
17:45moins d'activité pour les commerçants,
17:46les entreprises,
17:47les artisans.
17:48Déjà ça,
17:48ça coûte 5 à 6 milliards d'euros.
17:50Deux,
17:50la deuxième chose,
17:51c'est que comme notre économie
17:52est moins crédible,
17:53ceux qui nous prêtent
17:55demandent des taux d'intérêt
17:55beaucoup plus élevés.
17:56Ce n'est pas seulement l'État,
17:58c'est ceux qui nous écoutent,
17:59le prêt à la consommation,
18:00le prêt immobilier,
18:01le prêt d'investissement.
18:02Et enfin,
18:03vous ne faites pas d'économie
18:04sur la dépense
18:04parce qu'il n'y a pas de gouvernement.
18:05Donc si je suis votre argument,
18:07Laurent Roquet,
18:07ça veut dire que vous voterez
18:08la suspension
18:09de la réforme des retraites
18:10qui a permis à Sébastien Lecornu
18:12de conclure un accord
18:13et de rester plus longtemps
18:14au nom de la stabilité politique.
18:16Non.
18:17Si vous suivez mon argument,
18:18ce que je suis en train de vous dire,
18:19c'est que je ne censure pas
18:19à la légère.
18:20Ça peut venir,
18:21mais je ne censure pas à la légère.
18:22Par contre,
18:23on ne votera pas le budget
18:24n'importe comment.
18:25Si le budget ne correspond pas
18:26à ce qu'on veut,
18:27s'il y a des augmentations d'impôts,
18:28on n'ira pas.
18:29Et il y a un point
18:29dont on n'a pas parlé
18:30qui compte beaucoup pour nous.
18:32C'est que je pense
18:33qu'un des problèmes majeurs
18:33du pays aujourd'hui,
18:34c'est l'assistanat
18:35et la dévalorisation du travail.
18:37Le cancer de l'assistanat,
18:38on se souvient de votre phrase
18:38il y a quelques années.
18:39Exactement.
18:40Notre pays est en train
18:41de crever de ça.
18:42On est dans un pays
18:43dans lequel c'est profondément injuste.
18:45Celui qui travaille,
18:46celui qui a travaillé toute sa vie,
18:47n'est pas reconnu,
18:48n'est pas récompensé.
18:49Et on a créé petit à petit
18:50un système social
18:51dans lequel celui
18:53qui ne travaille pas
18:54finit par être mieux rémunéré
18:55que celui qui travaille.
18:56Et donc,
18:56vous m'interrogez
18:57sur ce qui compte pour moi
18:58dans le budget.
18:59Il y a deux choses
18:59que je veux obtenir.
19:04La première chose,
19:05c'est que je veux
19:05qu'on puisse lutter
19:06contre l'assistanat
19:06et donc qu'il y ait enfin
19:08une allocation sociale unique
19:09plafonnée à 70% du SMIC
19:11pour qu'on ne puisse plus jamais
19:13gagner plus d'argent
19:14en restant chez soi
19:14qu'en allant travailler.
19:16C'est la première chose.
19:17Mais de l'autre côté,
19:18toujours la même obsession pour moi.
19:20On fait des efforts,
19:20mais il y a aussi une récompense
19:21pour la France
19:22qui se donne du mal.
19:23Je souhaite le retour intégral
19:25de la défiscalisation
19:26des heures supplémentaires
19:27qu'avait mis en place
19:28Nicolas Sarkozy,
19:29qui était une excellente mesure.
19:31Qui existe déjà
19:32jusqu'à un plafond assez élevé
19:33aujourd'hui
19:34et qui pourrait revenir.
19:35Et qui ne marche pas
19:36parce qu'en fait,
19:37elle coûte cher aux employeurs,
19:39elle est plafonnée
19:39au-dessus de 250 salariés,
19:41il n'y a pas la possibilité
19:42de racheter les RTT
19:43pour les cadres
19:44et donc,
19:44ce n'est pas du tout
19:45la mesure simple et claire
19:47qu'on connaissait à l'époque.
19:48Et donc,
19:48vous m'interrogez
19:49sur mes batailles,
19:50les batailles des députés,
19:51il y a ces deux points fondamentaux.
19:53Un,
19:53la lutte contre l'assistanat
19:54avec une allocation sociale unique.
19:56Deux,
19:56le retour intégral
19:57de la défiscalisation
19:59des heures supplémentaires.
20:00Il y a une phrase
20:00que vous avez prononcée
20:01à plusieurs reprises,
20:02Laurent Wauquiez,
20:02là je parle de la situation politique
20:04dans son ensemble
20:04qui a marqué des esprits.
20:06Vous avez dit à plusieurs reprises
20:07je veux rassembler la droite
20:08de Gérald Darmanin
20:09à Sarah Knafow.
20:10Est-ce que c'est toujours valable ?
20:12Est-ce que vous pourriez le redire là ?
20:13Oui.
20:14Dans cet arc que vous souhaitez
20:16donc de Gérald Darmanin
20:16à Sarah Knafow,
20:17il y a le RN ?
20:18Non.
20:19Ah !
20:20Sarah Knafow,
20:20vous la mettez
20:21sur l'aile gauche du RN.
20:22Elle n'est pas incluse dedans.
20:24Éric Zemmour,
20:25donc Éric Zemmour,
20:26oui.
20:30Et sur cette question
20:32qu'en fait vous posez
20:32qui est celle de l'union des droites,
20:34dans l'union des droites
20:34ce qui compte c'est droite.
20:36Mais c'est pas le RN ?
20:37Marine Le Pen elle-même,
20:39vous l'avez écoutée,
20:40a plusieurs reprises
20:41à expliquer
20:41qu'elle n'était pas de droite,
20:43qu'elle ne partageait pas
20:43les idées de la droite
20:44sur l'économie.
20:45Dans le débat budgétaire
20:46vous allez le voir,
20:47ils ne sont pas pour des économies
20:48sur la dépense,
20:49ils l'ont encore rappelé
20:50en commission des finances.
20:51Elle refuse de prendre des mesures
20:53de lutte contre la cistanat.
20:54Vous savez qu'un des combats
20:55qui m'était très cher
20:56c'est qu'en contrepartie du RSA
20:58il y ait des heures de travail.
20:59Marine Le Pen est contre cette mesure
21:01et donc elle-même
21:02elle indique
21:03qu'elle n'est pas de droite.
21:04Mais j'essaye de bien comprendre
21:05ce serait quoi ?
21:07Une coalition un jour
21:09avec Gérald Darmanin ministre
21:11et Sarah Knafow ministre
21:13et vous ministre,
21:13vous pourriez travailler
21:14dans la même équipe ?
21:15J'essaye de comprendre
21:15ce que c'est.
21:16Oui, c'est ça rassemblement.
21:17Derrière ce mot
21:18qui sert aussi parfois
21:19d'épouvantail d'union des droites,
21:20qu'est-ce que vous mettez ?
21:21Attention, vous m'avez bien compris.
21:22Moi je parle du rassemblement
21:23de la droite
21:24depuis Gérald Darmanin
21:25Sarah Knafow.
21:26Bien sûr, ça veut dire
21:27remettre les gens ensemble.
21:28Pourquoi ?
21:29Parce qu'aujourd'hui,
21:30pour reprendre la citation
21:31des Tontons Flingueurs,
21:32la droite c'est une droite
21:33version puzzle.
21:35Il y en a de partout.
21:36Vous avez des bouts de droite
21:37qui sont dans la Macronie de droite,
21:39vous avez de la droite
21:40qui est chez les Républicains,
21:41vous avez de la droite
21:42qui est partie du côté
21:43de Sarah Knafow de Reconquête.
21:45Et vous avez la droite
21:45qui est partie chez Eric Ciotti.
21:46Vous la mettez à l'intérieur ?
21:48Moi je veux rassembler
21:48tous ceux qui partagent
21:50les valeurs de la droite.
21:51Donc Eric Ciotti en fait partie ?
21:52Eric Ciotti aujourd'hui
21:53il a fait le choix
21:55de bagages du RN
21:56et donc il n'a pas fait
21:57le même choix.
21:57C'est une sorte de NFP de droite,
21:59de nouveau front populaire de droite.
22:01C'est ça.
22:02Vous me permettez...
22:02Où on met sous le tapis
22:03les désaccords
22:04pour faire une alliance,
22:05par exemple s'il y avait
22:06une dissolution de l'Assemblée.
22:07Mais surtout sur le fond,
22:08c'est-à-dire sur des propositions
22:09qu'on porte.
22:11Si on veut redresser le pays,
22:12il y a deux jambes
22:13qu'il faut arriver à réactiver.
22:14La première,
22:16il faut retrouver
22:16de la fermeté sur le régalien.
22:18La défense de l'autorité,
22:19du respect,
22:20tout simplement protéger notre pays
22:22contre l'effondrement
22:23à la fois de la sécurité
22:24et l'immigration hors de contrôle.
22:26Mais la deuxième jambe,
22:27c'est la valorisation du travail,
22:28la lutte contre l'assistanat,
22:30la protection,
22:31comme je vous l'ai expliqué ce soir,
22:32des Français
22:33contre les impôts et les charges
22:34qui sont en train
22:35de tuer notre pays.
22:36Ce qui veut dire,
22:36pardon Laurent,
22:37que si Emmanuel Macron
22:38dissout l'Assemblée
22:39dans quelques semaines
22:40ou dans quelques mois
22:41parce que le Sébastien Lecornu,
22:43le gouvernement,
22:43n'a pas fonctionné,
22:45dès le lendemain
22:46de la dissolution,
22:48vous tendez la main
22:48à tous les autres
22:50partis de droite
22:51pour se réunir,
22:52pour faire un programme commun.
22:53En fait,
22:53ce que moi je veux,
22:54ce n'est pas qu'on fasse ça
22:55en précipitation
22:56pour sauver des postes
22:57dans le cadre d'une dissolution.
22:58Ce que je veux,
22:59c'est qu'on commence maintenant
23:00et je me suis employé
23:01à envoyer des signaux
23:02à tout le monde.
23:02Et il vous répond quoi,
23:03par exemple,
23:04Éric Zemmour ?
23:04Vous l'avez contacté ?
23:06Vous avez...
23:07Je le construis petit à petit.
23:08Vous vous voyez ?
23:10Non,
23:10mais je vois tout le monde.
23:11Moi,
23:12je n'ai pas d'exclusif.
23:13Quand je vois Marine Le Pen
23:14à l'Assemblée nationale,
23:15je la salue.
23:16Quand je vois Olivier Faure,
23:17je le salue.
23:18Il n'est pas dedans,
23:19Olivier Faure,
23:19a priori.
23:20Non,
23:20là c'est très clair pour moi.
23:21Je ne suis pas devenu socialiste.
23:23Est-ce qu'il y a des contacts aujourd'hui ?
23:25Il y a des discussions
23:26et j'essaye de les nourrir.
23:27Et j'essaye surtout
23:28de faire en sorte
23:29qu'on puisse remettre
23:29la droite ensemble.
23:30Pourquoi ?
23:31Parce que je ne veux pas
23:32qu'en 2027,
23:33le choix des Français,
23:35ce soit entre Jean-Luc Mélenchon
23:36et le Rassemblement national.
23:37Je veux qu'il y ait sur la table
23:38une proposition de droite,
23:40sérieuse sur l'économie,
23:41de lutte contre la cistana
23:42et forte sur le régalien.
23:44Mais avouez,
23:45Laurent Wauquiez,
23:45sans vous manquer de respect,
23:46qu'on a parfois
23:47un tout petit peu de mal
23:48à vous suivre.
23:48Vous pouvez,
23:50je vais vous expliquer,
23:50vous nous dites,
23:51on n'exclut pas les ministres LR
23:53qui travaillent avec les macronistes,
23:54donc on doit pouvoir
23:54travailler aussi avec les macronistes
23:56et en même temps,
23:57on doit pouvoir travailler
23:59avec Éric Zemmour.
24:00Mais la boussole,
24:02elle est très simple.
24:04C'est la défense du fond
24:04et de ce que je vous ai dit.
24:06C'est-à-dire,
24:07pardon,
24:07mais tous ces gens-là
24:08dont vous parlez,
24:09à l'époque où Nicolas Sarkozy
24:10était président de la République,
24:12ils étaient dans ce grand mouvement
24:13qu'il avait été capable de faire
24:14et qui allait du centre droit
24:15à des personnalités
24:17comme Philippe Devilliers
24:18ou Christine Boutin.
24:19Et donc,
24:19il avait fait cette grande alliance
24:20de la droite.
24:21Et puis,
24:22petit à petit,
24:23de division en division,
24:24d'exclusion en exclusion,
24:25on aboutit à une droite
24:26toute raccornie
24:27et recroquevillée sur elle-même.
24:28Mais je ne veux pas de ça.
24:29Je veux qu'on fasse
24:30réélargir la droite
24:31et pas sur des partages de postes,
24:33mais sur des idées,
24:34des convictions.
24:35C'est ça qui compte.
24:36Et donc,
24:36c'est pour ça que ce soir,
24:37je ne vous parle pas
24:38de tel poste,
24:39tel ministre
24:40ou faire tel accord
24:40à la sauvette.
24:42Ce qui m'intéresse,
24:43si on veut faire quoi ?
24:44Protéger les Français
24:45contre les impôts,
24:46baisser enfin la dépense
24:47dans un pays
24:48qui est mort du gaspillage
24:49de la dépense publique
24:50et puis la fermeté
24:51sur le régalien.
24:52Voilà.
24:53Juste la droite,
24:53toute la droite,
24:54rien que la droite.
24:55C'est déjà bien, non ?
24:56Oui.
24:56Je prends un cas concret
24:57il y a quelques jours
24:57lors d'une élection législative
24:58partielle.
24:59Je sais de quoi,
25:00vous savez de quoi
25:01je veux vous parler.
25:02Une candidate socialiste
25:03était opposée
25:04à un candidat
25:05du parti d'Éric Ciotti.
25:06Donc,
25:06alliée à Marine Le Pen,
25:07Bruno Retailleau
25:10l'élection ne doit aller
25:11à la gauche.
25:12Vous auriez dit
25:13la même chose que lui ?
25:14Vous dites la même chose que lui ?
25:15Moi, ma ligne directrice,
25:16c'est toujours la même.
25:17Je n'en change pas.
25:18C'est celle de notre parti politique
25:19et on l'a défini.
25:20Le barrage
25:21et le Front républicain,
25:22c'est contre la France insoumise.
25:23Donc, pas contre une socialiste.
25:25Et donc,
25:25quand il y a la France insoumise,
25:26on appelle systématiquement
25:28à voter pour le candidat
25:29qui est en face
25:30de la France insoumise.
25:30Ça, c'est une différence notable
25:31avec Bruno Retailleau.
25:32En tout cas, ça...
25:33Vous dites que le Front républicain
25:34existe encore,
25:34sauf la France insoumise.
25:37Pardon, vous m'avez bien compris.
25:38C'est le Front républicain
25:39contre la France insoumise.
25:41Et sur le RN, vous dites quoi ?
25:42Un socialiste face à du RN,
25:43vous faites quoi ?
25:43Sur le RN, je suis désolé.
25:44Moi, j'ai toujours considéré
25:45que c'était liberté de vote
25:46et que je n'applique pas
25:48cette espèce de ligne
25:49imaginomorale.
25:50Mon premier adversaire,
25:51la première menace aujourd'hui
25:52pour la République,
25:53c'est la France insoumise.
25:55Merci beaucoup,
25:55Laurent Wauquiez,
25:56d'être venu ce soir sur le plateau
25:57de BFM TV,
25:59chef de file des députés,
26:00les Républicains.
26:01On va revenir à présent
26:01sur l'information de cette journée,
26:04l'incarcération de Nicolas Sarkozy
26:05à la prison de la Santé,
26:06un mois après sa condamnation
26:07pour association de malfaiteurs
26:09dans l'affaire libyenne.
26:10C'était peu après 9h30 ce matin.
26:13Pour en parler,
26:14ce soir,
26:15j'ai le plaisir d'accueillir
26:15Alain Duhamel,
26:16éditorialiste politique à BFM TV.
26:19Bonsoir, cher Alain.
26:20Bienvenue sur ce plateau.
26:21Face à vous ce soir,
26:22l'un des avocats de Nicolas Sarkozy,
26:23maître Christophe Ingrain.
26:25Bonsoir, maître.
26:26Merci d'être avec nous également.
26:27Ce matin,
26:28avant de rejoindre la prison de la santé,
26:29le convoi de Nicolas Sarkozy
26:31à Alain Duhamel
26:31a traversé Paris,
26:33escorté par les forces de l'ordre,
26:35escorté également
26:36par de très nombreux médias.
26:39Images qui, évidemment,
26:40en rappellent une autre.
26:41Pour ceux qui ont un peu
26:42de mémoire politique,
26:43ou même pas beaucoup,
26:45c'était la soirée de son élection
26:47le 6 mai 2007.
26:49L'image à gauche de 2007,
26:50l'image à droite d'aujourd'hui.
26:52Évidemment,
26:52le parallèle est cruel,
26:53Alain Duhamel.
26:53Oui, bien sûr,
26:55c'est une journée qui est...
26:58Une journée triste.
27:00C'est une journée grise.
27:02Bon, ça l'est d'abord
27:02pour Nicolas Sarkozy,
27:05puisque de toute façon,
27:06c'est une épreuve épouvantable,
27:08et que,
27:10quand on est Nicolas Sarkozy,
27:12et qu'on a le sentiment
27:13d'être innocent,
27:15il le proclame,
27:16et j'imagine qu'il est tout à fait sincère
27:18en le faisant,
27:20se retrouver en prison,
27:21en plus,
27:23alors même qu'il est présumé innocent,
27:24puisqu'il a fait appel,
27:27c'est quelque chose
27:29qui est certainement difficile à vivre.
27:32Mais ce n'est pas simplement
27:33une journée grise pour lui,
27:35c'est une journée grise aussi
27:36pour la fonction présidentielle.
27:38Et la fonction présidentielle,
27:39elle est déjà beaucoup agitée
27:40en ce moment.
27:42Il y a 10 ans,
27:42personne n'aurait imaginé
27:43qu'on puisse demander
27:44à un président
27:45de démissionner
27:46avant la fin de sa mandat.
27:48On voit très bien
27:49que la fonction présidentielle,
27:50elle vacille.
27:51Et je pense que cet élément-là,
27:55c'est une brique de plus
27:57qu'on enlève
27:58à la fonction présidentielle,
28:00voire à la stabilité du régime.
28:02Vous voulez dire,
28:03au-delà de ce qu'on peut penser
28:04de la condamnation de Nicolas Sarkozy,
28:06la fonction présidentielle en ressort abîmée ?
28:09Je pense que ce soir,
28:10d'abord, je pense qu'elle est fissurée.
28:12Et je pense que ce soir,
28:13il y a une fissure de plus
28:14dans la fonction présidentielle.
28:17Et puis, je pense,
28:18évidemment,
28:19mais ça,
28:20ça va de soi,
28:22que ce soir,
28:24on doit regarder la France
28:26comme l'homme malade de l'Europe,
28:30encore un peu plus malade.
28:32on doit se dire,
28:33mais qu'est-ce qui se passe
28:34avec ce pays ?
28:36Qu'est-ce qui lui arrive ?
28:37Pourquoi est-ce qu'il revient
28:38à là
28:39d'où il a commencé
28:41en 1958 ?
28:44Bon, c'est un jour,
28:48je pense qu'on se rappellera
28:50à cause de tout ça.
28:51Maître Ingrain,
28:51on va parler dans quelques minutes
28:52de la demande de remise en liberté
28:54de Nicolas Sarkozy
28:55que vous avez déposé dès aujourd'hui,
28:56quelques minutes après son entrée
28:57à la prison de la Santé.
28:58Vous étiez avec lui ce matin
28:59dans la voiture
29:01qui est entrée à la prison de la Santé.
29:03Il était quoi, honnêtement,
29:05ce matin, complètement abattu, forcément ?
29:07Ah non, pas du tout.
29:08Il était exactement
29:09comme le Nicolas Sarkozy
29:10avec lequel je travaille
29:12depuis plusieurs années
29:14et avec lequel on a préparé
29:17cette incarcération
29:18pas du tout abattue.
29:20Je pense qu'au contraire,
29:22ceux qui imaginaient
29:23que cette incarcération
29:25serait de nature à l'abattre,
29:28à lui faire courber les chines.
29:30La justice française,
29:30elle aime bien les gens qui avouent.
29:32Elle aime bien les gens
29:32qu'ils reconnaissent,
29:33sauf qu'il est innocent.
29:35Mais ce serait un aveu de faiblesse
29:37de sa part que de dire,
29:38par votre voix ce soir,
29:39oui, ça me touche,
29:41oui, ça m'atteint,
29:42oui, j'ai peur.
29:43Tout le monde aurait peur
29:44avant d'aller en prison.
29:45Ce n'est pas le cas.
29:46Ça n'est pas possible.
29:47Non, ça n'est pas possible.
29:48On n'est pas juste là
29:49dans les éléments de langage.
29:49Non, non, non.
29:50Il est trop fort
29:51pour s'aider face à ça,
29:54pour s'aider,
29:55même si c'était très violent.
29:56Et vous le disiez,
29:58c'était très violent.
29:59Je veux dire,
30:00accompagner Nicolas Sarkozy
30:02dans la maison d'arrêt
30:04de la santé,
30:05être dans sa voiture
30:06au moment où on passe
30:07le portail
30:08et il sort
30:09et il se dirige
30:10vers les personnels
30:11de l'administration pénitentiaire
30:12qui vont effectuer
30:12les formalités
30:13pour l'incarcérer,
30:14c'est d'une immense violence.
30:16Il est innocent.
30:18Il n'a rien à faire
30:19en détention.
30:21Les raisons pour lesquelles...
30:22Il est présumé innocent
30:23parce qu'il a fait appel.
30:23Je le redis simplement.
30:24Oui, absolument.
30:25Il est présumé innocent.
30:28Il est innocent.
30:29On enlève le mot présumé.
30:30Il est innocent.
30:32Jusqu'à ce que la cour de cassation,
30:33si la cour de cassation
30:34se prononce dans quelques années,
30:35décide le contraire,
30:36il est innocent.
30:38Et il est déterminé.
30:39Et moi, au contraire,
30:40j'avais vraiment le sentiment,
30:41j'ai vraiment le sentiment
30:42que ça renforce sa rage
30:44de se battre.
30:46Sentir qu'en face de lui,
30:47on veut le contraindre
30:48à courber les Chines,
30:51c'est vraiment
30:52comme un ressort
30:53qu'on lui donne,
30:56qu'on lui met
30:56pour qu'il se redresse
30:57et qu'il continue de se battre.
30:59Je voudrais qu'on voit
30:59les images simplement
31:00de l'entrée ce matin
31:01de la voiture de Nicolas Sarkozy
31:02dans laquelle vous étiez maître
31:03dans la cour de la prison.
31:06Entrer en voiture
31:06plutôt qu'à pied,
31:08c'était pour éviter
31:09l'humiliation
31:09d'une entrée
31:11devant les caméras.
31:13Ça avait été négocié
31:13avec l'administration pénitentiaire ?
31:15Alors, on n'a rien négocié
31:16du tout
31:16avec l'administration pénitentiaire.
31:18Tout le monde ne rentre pas
31:18en voiture à la santé.
31:19Non, non,
31:20mais l'administration pénitentiaire
31:21décide et on a fait
31:22ce qu'on nous disait de faire.
31:23Donc, ils vous ont proposé
31:24de rentrer comme ça ?
31:24Ils nous ont demandé
31:25de rentrer comme ça
31:26et je pense que c'est
31:27des questions de sécurité.
31:28En vrai,
31:28c'est des questions de sécurité
31:33et ce sont des questions
31:34de sécurité.
31:35On va justement s'arrêter
31:36avec Raphaël Grabli
31:36pour le radar BFM
31:38sur ce qui s'est passé
31:39une fois les portes
31:40de la prison fermées
31:42tout à l'heure.
31:42Bonsoir Raphaël.
31:44Bienvenue avec nous.
31:45Une fois les portes fermées,
31:46que se passe-t-il
31:47pour Nicolas Sarkozy
31:47ce matin à 9h30 ?
31:48C'est ce que vous disiez
31:50il y a un instant,
31:50effectivement.
31:51C'est le passage au greffe
31:52pour les formalités administratives.
31:55En théorie,
31:56il y a aussi une fouille.
31:57Peut-être que vous nous direz
31:58tout à l'heure
31:58si vous ne savez pas.
32:01Normalement, il y a une fouille.
32:02On saura peut-être
32:03si l'ancien président
32:04a effectivement été fouillé ou pas.
32:06Et puis Nicolas Sarkozy
32:07a été conduit au quartier
32:08d'isolement
32:09à des fins de sécurité.
32:10Pas dans le fameux
32:11quartier B4
32:12très mal nommé VIP
32:14où on a vu
32:15certaines personnalités
32:16parce que ça ne permet pas
32:17notamment d'isolement total
32:19et on sait qu'il a ensuite
32:20effectué une séance de sport
32:22qu'il a pu rencontrer.
32:23Il est dans le quartier,
32:24il n'est pas dans le quartier
32:24des VIP,
32:25mal surnommé,
32:26mal nommé le quartier des VIP,
32:28il est dans le quartier d'isolement.
32:29Exactement,
32:29c'est le quartier d'isolement,
32:30ce n'est pas justement
32:31ce fameux quartier VIP.
32:34Il a pu faire une séance de sport,
32:36il a pu parler aussi
32:36avec sa femme,
32:37Carla Bonny au Parloir
32:38et puis avec son autre avocat,
32:40votre confrère
32:41Jean-Michel Darrois.
32:42Nicolas Sarkozy
32:43est-il un détenu
32:44comme les autres ?
32:45Alors ce qu'on peut dire
32:46c'est qu'en tout cas
32:46il n'y a absolument pas
32:47de traitement dérogatoire.
32:48Il a le droit
32:49comme tous les détenus
32:50à deux promenades,
32:51seul dans la cour gréagée
32:52d'une trentaine de mètres carrés
32:53en haut de la prison.
32:54Il a le droit
32:55à trois visites par semaine.
32:57Dans cette cellule,
32:58il a aussi
32:58ce qu'ont la plupart des détenus,
33:01un téléphone fixe
33:02qui est sur écoute,
33:02on le précise aussi,
33:04une radio,
33:05une télévision,
33:05il a accès à une salle de sport,
33:06une bibliothèque
33:07et puis il a,
33:08comme tous les détenus aussi,
33:09la possibilité de cantiner.
33:11Cantiner,
33:11c'est acheter de la nourriture
33:12en plus,
33:13sur ses propres deniers
33:14évidemment,
33:15pour pouvoir les cuisiner.
33:17Il n'a pas
33:18de traitement dérogatoire,
33:19en revanche,
33:20il a un traitement spécial
33:21qui est prévu par la loi
33:22et qui est lié
33:23à ses conditions de sécurité,
33:25à cet isolement.
33:26Ce n'est pas un régime de faveur,
33:27c'est un traitement
33:28spécifique prévu par la loi,
33:31mais il est vrai
33:31que la conséquence,
33:32et c'est ce qu'on voit à l'écran,
33:33c'est que Nicolas Sarkozy
33:34bénéficie d'une cellule,
33:36d'une dizaine de mètres carrés,
33:37une cellule individuelle
33:39et donc c'est vrai
33:39que le seul avantage
33:42qu'il pourrait avoir,
33:43c'est de ne pas être confronté
33:44à la surpopulation carcérale
33:46et d'avoir un vrai lit
33:48et pas un matelas au sol
33:49comme peuvent l'avoir
33:50des milliers de détenus.
33:52Et comme c'est le cas
33:53dans une partie des cellules
33:53Alain Dehuel,
33:56on a beaucoup parlé
33:56du fait que Gérald Darmanin,
33:57le ministre de la Justice,
33:58avait annoncé avant même
33:59l'entrée de Nicolas Sarkozy
34:00à la santé
34:00qu'il allait lui rendre visite
34:01pour vérifier ses conditions
34:03de sécurité
34:05en tant que garde des SAUS,
34:07ce qui a fait hurler
34:08ce matin le procureur général
34:09de la Cour de cassation
34:10qui dit que c'est une atteinte
34:11à l'indépendance de la justice.
34:13Est-ce qu'il peut être
34:14un détenu comme les autres ?
34:16Et est-ce qu'il doit l'être ?
34:18Il n'est pas un détenu
34:21comme les autres
34:21parce qu'il est Nicolas Sarkozy.
34:22Est-ce que ça signifie
34:25que pour autant
34:25c'est une bonne idée
34:27de la part du garde des SAUS
34:28de venir lui rendre visite
34:31et de l'annoncer à l'avance ?
34:33Franchement, je trouve que non.
34:35Je trouve que
34:36ce que peut exiger
34:39et j'espère bien
34:40que c'est ce qui sera obtenu
34:42Nicolas Sarkozy,
34:44c'est que tout ce à quoi
34:45il a droit
34:46dans la situation
34:47dans laquelle il se trouve
34:48soit scrupuleusement respecté.
34:50le fait que le garde des SAUS
34:54vienne le voir.
34:56On peut tourner les choses
34:58comme on veut.
35:00Je ressens ça personnellement
35:02comme un blâme implicite
35:04du garde des SAUS
35:05vis-à-vis des magistrats
35:07qui ont pris une décision.
35:09Moi, je ne juge pas la décision
35:11des magistrats en question.
35:12j'en pense quelque chose
35:15qui n'est pas forcément aimable
35:16mais je ne le juge pas.
35:18En revanche, je trouve
35:19qu'un garde des SAUS
35:21qui va rendre visite
35:23à celui qui est quand même
35:25ce soir
35:25le plus célèbre
35:28incarcéré de France.
35:29Ça me paraît relever
35:34beaucoup plus
35:34de la politique
35:35que de la justice
35:36et beaucoup plus
35:37de l'élection présidentielle
35:38que de Nicolas Sarkozy.
35:39Maître Ingrin,
35:40est-ce que Nicolas Sarkozy
35:41a demandé des choses
35:42en particulier,
35:42des traitements de faveur ?
35:44Peut-être même
35:44pour sa sécurité ?
35:45Non, on n'a rien demandé.
35:47La sécurité,
35:47s'agissant des questions
35:48de sécurité,
35:49ça a été géré
35:49par l'administration pénitentiaire
35:51qui a fait une évaluation
35:51qui a décidé
35:53de le passer à l'isolement
35:54pour des questions de sécurité,
35:55pour éviter
35:56les atteintes
35:57sur sa personne,
35:58sur le garde des Sceaux.
36:00Je ne suis pas son porte-parole,
36:00je ne me permets pas
36:01d'être tout à fait d'accord.
36:02Vous avez tout à fait le droit.
36:03Plusieurs choses.
36:05Le garde des Sceaux,
36:06il est responsable
36:07de l'administration pénitentiaire.
36:08C'est le patron
36:08de l'administration pénitentiaire.
36:09Si demain,
36:10il y a un problème
36:11de violence commise
36:12sur Nicolas Sarkozy,
36:13ce sera sa responsabilité
36:14à lui qui sera engagée.
36:15Moi, je trouve normal
36:16qu'il aille sur les lieux,
36:18s'assurer,
36:18regarder si en effet
36:19tout est en place
36:20pour protéger Nicolas Sarkozy.
36:21Je trouve normal
36:22qu'il l'annonce
36:23parce qu'une visite
36:28préfère l'assumer.
36:29Par ailleurs...
36:30Ça a fait l'objet
36:31d'une discussion
36:31entre Nicolas Sarkozy
36:32et Gérald Darman
36:33dans cette visite ou pas ?
36:34Avec vous non plus ?
36:35Non, non, on n'est pas
36:36du tout associé à ça.
36:38Par ailleurs,
36:39imaginer que l'indépendance
36:40de la justice
36:41puisse être d'une manière
36:43ou d'une autre
36:43touchée par cette visite-là,
36:45je ne le crois pas.
36:46Je crois que la justice,
36:47elle est suffisamment indépendante
36:48depuis longtemps.
36:50Elle l'a gagnée,
36:50cette indépendance.
36:51Elle l'a gagnée elle-même.
36:53Il suffit de regarder
36:53les décisions qui sont prises.
36:55Je crois que ce n'est pas
36:57parce que le garde des Sceaux
36:58va s'assurer des conditions
36:59de sécurité
37:00de Nicolas Sarkozy
37:01en détention,
37:02que les magistrats
37:03qui sont appelés
37:04à juger les dossiers
37:06ou à rejuger,
37:07on appelle,
37:08le dossier qui concerne
37:09Nicolas Sarkozy,
37:10seront d'une manière
37:11ou d'une autre influencés.
37:13Je le crois vraiment.
37:13Je ne crois pas du tout
37:14un instant
37:15que les magistrats
37:16seront influencés.
37:17Mais je comprends
37:18qu'ils soient mécontents,
37:19c'est autre chose.
37:20Mais il ne faut pas grand-chose
37:21pour être mécontent.
37:22Écoutez,
37:24Nicolas Sarkozy
37:25n'est pas n'importe qui,
37:26cette journée n'est pas
37:26n'importe quelle journée.
37:27Malheureusement.
37:28Et le garde des Sceaux
37:29s'exprime à un moment
37:30où il sait qu'on l'écoute
37:31comme différemment
37:32d'autres circonstances.
37:35Et je trouve que...
37:37Bon, pour dire les choses
37:40comme elles sont,
37:41je pense qu'il y a sûrement
37:43une part de sincérité
37:45chez Gérald Darmanin
37:46parce que je connais bien
37:47la carrière de l'un
37:49et de l'autre.
37:50Et je sais que Nicolas Sarkozy
37:51l'a beaucoup aidé
37:52dans sa carrière.
37:53Ça a même été,
37:54avec Xavier Bertrand,
37:55un de ces deux grands protecteurs
37:57qui lui ont permis
37:57d'arriver là où il est.
37:59Donc, je sais très bien
38:00ce que sont leurs liens
38:01et donc il y a une sincérité
38:02dans leur relation.
38:03Je ne dis pas le contraire.
38:05Mais je dirais que,
38:06d'une certaine manière,
38:07plus il y a de liens amicaux,
38:09plus il y a de liens
38:10de sincérité entre les deux
38:12et plus le garde des Sceaux
38:14doit se tenir strictement
38:16à l'écart
38:17de tout ce qui pourrait
38:18apparaître comme
38:19un traitement particulier
38:21et, par la force des choses,
38:26dans la période
38:26dans laquelle on se trouve,
38:28un traitement particulier
38:29avec aussi
38:30des ressorts politiques.
38:33Carla Bruni-Sarkozy
38:34a pu lui rendre visite
38:35aujourd'hui.
38:35Un parloir dès le premier jour,
38:37là aussi, c'est normal ?
38:37Alors, je n'étais pas du tout courant.
38:39C'est ce qu'a dit
38:40l'autre avocat.
38:41Vous avez deux avocats
38:42de Nicolas Sarkozy.
38:42Un parloir quelques heures après ?
38:44Écoutez, je ne peux pas
38:46vous donner d'informations là-dessus.
38:47La demande de remise en liberté
38:49a donc été déposée
38:50par vos soins
38:51dès aujourd'hui.
38:52La Cour d'appel
38:52a deux mois pour trancher.
38:54Quand Nicolas Sarkozy
38:55peut-il espérer sortir
38:57d'après vous ?
38:57Est-ce que vous êtes sûr
38:58qu'il va sortir
38:58avant le procès en appel
38:59qui est prévu en février prochain ?
39:01Sûr qu'il va sortir ?
39:02Sûr et certain ?
39:03Non, non, non,
39:03certainement pas.
39:04Ah, pardon ?
39:05Certainement pas.
39:05C'est une décision
39:06de la Cour d'appel
39:07et il faudrait vraiment
39:08être très imprudent
39:09pour préjuger
39:10et pour dire à l'avance
39:11ce que va décider
39:12la Cour d'appel.
39:13Le délai moyen
39:14à Paris
39:14c'est un mois.
39:16Le délai maximum
39:17prévu par la loi
39:18c'est deux mois
39:18pour examiner.
39:20Le délai moyen
39:20à Paris
39:21c'est un mois.
39:22Ce qui,
39:23d'une certaine manière
39:23nous donne de l'espoir
39:24c'est que
39:25les critères
39:26qui sont utilisés
39:26pour décider ou non
39:27du maintien en détention
39:28provisoire
39:29sont plutôt en faveur
39:30de Nicolas Sarkozy.
39:31On maintient en détention
39:32provisoire
39:33lorsqu'on veut s'assurer
39:34que la personne
39:35reste à la disposition
39:36de la justice.
39:37On peut difficilement
39:38être plus à la disposition
39:39de la justice
39:39que de se présenter ce matin
39:40à 9h35
39:42soi-même
39:42à la maison d'arrêt.
39:43D'ailleurs on était en avance
39:44on a dû attendre 10 minutes
39:45dans la rue
39:46parce que la maison d'arrêt
39:47n'était pas prête
39:48à accueillir Nicolas Sarkozy.
39:51Destruction de preuves
39:52il n'y a pas de preuves
39:52dans ce dossier
39:53donc on risque pas
39:54d'en détruire.
39:55Concertation avec les autres prévenus
39:56l'instruction a duré 12 ans
39:58donc j'ose imaginer
39:59que s'il y avait eu
40:00une concertation
40:01entre les prévenus
40:02elle a déjà eu lieu
40:02ils avaient tous
40:03un contrôle judiciaire
40:04qui leur interdisait
40:05de parler entre eux.
40:06Donc je ne vois pas
40:07au moment où on parle
40:08pour quelle raison
40:09la cour d'appel
40:12Nicolas Sarkozy
40:12mais c'est la cour d'appel
40:14qui statue
40:14je ne suis pas la cour d'appel
40:16je n'ai aucune idée
40:17de la décision.
40:18C'est le plus rapide
40:19c'est trois semaines en mois.
40:21Et le plus long ?
40:22Eh bien si elle refuse
40:23dans un mois
40:25la mise en liberté
40:26nous devrons refaire
40:27une demande de mise en liberté
40:28qui sera à nouveau examinée
40:30dans les mêmes conditions
40:31donc tous les deux mois
40:32avec un délai pratique
40:34d'un mois.
40:35Nicolas Sarkozy
40:35s'est comparé
40:36ces dernières semaines
40:36au capitaine Dreyfus
40:37est-ce qu'on peut vraiment
40:38comparer l'incomparable ?
40:41Alors quand on a le sentiment
40:43d'être victime d'une injustice
40:44comme c'est son sentiment
40:47Dreyfus c'est l'injustice
40:48avec un I majuscule ?
40:50Oui.
40:50Moi je suis avocat
40:51je ne suis pas à la place
40:52de Nicolas Sarkozy.
40:53Vous c'est quelque chose
40:54que vous auriez pu utiliser
40:55que vous avez utilisé ?
40:56Jamais.
40:57Jamais ?
40:57Jamais.
40:57Mais je ne suis pas à sa place.
40:59Moi je ne suis pas en détention
40:59au moment où on parle
41:00et je n'ai pas été
41:01pendant une dizaine d'années
41:03traîné dans la boue
41:04parce que j'aurais
41:05soi-disant fait un deal
41:07avec Muammar Kadhafi
41:09pour obtenir le financement
41:11de ma campagne.
41:12Je vous assure
41:13que quand on est face
41:14à cette violence
41:14à ce déchaînement
41:16il a le droit
41:17de dire ce qu'il veut
41:20pour se défendre
41:21et de dire
41:21et d'exprimer sa souffrance
41:23ou sa rage
41:24ou son indignation
41:25avec ces mots-là.
41:27Mais ça restera
41:27sa ligne de défense
41:28lors du procès
41:29en appel
41:29le complot ?
41:30Le complot
41:32la défense
41:34n'est pas fondée
41:35sur le complot
41:35il se pose des questions
41:37parce que
41:37le dossier
41:39naît
41:40de cette fameuse note
41:41Mediapart
41:41que le tribunal
41:42aujourd'hui écarte
41:43considère comme info
41:45et tout part de là
41:46le dossier
41:47se construit là-dessus
41:48à la toute fin
41:49on nous dit
41:49la note est info
41:51on retire la note
41:52mais il reste la construction.
41:53dans la procédure
41:53vous savez
41:53il y a cette note
41:54effectivement
41:54qui lance la mèche
41:57de l'affaire
41:58mais il n'y a pas
41:58que cette note
41:59dans le dossier
42:00les rencontres
42:01avec le numéro 2
42:02du régime
42:02bruit sortefeu
42:03elles sont d'ailleurs
42:05reconnues
42:06par les intéressés
42:06eux disent simplement
42:08qu'ils n'ont pas parlé
42:09d'argent
42:09mais la justice
42:10a dit qu'il y avait
42:11bien un pacte
42:12il n'y a pas de pas
42:13de corruptif
42:14puisque pour le coup
42:15il a été relaxé
42:15pour corruption
42:16mais qu'il y avait bien
42:17la volonté
42:17et qu'il l'avait laissé
42:19faire ses proches
42:19qui venaient chercher
42:21de l'argent
42:22parce que la justice
42:23considère
42:23alors là pour le coup
42:24ça m'intéresse
42:25mais comme pour tout
42:26d'avoir votre opinion
42:28là-dessus
42:28la justice considère
42:30qu'en juin 2005
42:31alors que Nicolas Sarkozy
42:32est président de l'UMP
42:33il n'avait pas la garantie
42:35que l'UMP
42:36le soutiendrait
42:37s'il était candidat
42:38à la présidence
42:38de la République
42:39et que
42:40n'étant pas certain
42:41d'avoir le soutien
42:42de l'UMP
42:43il cherchait en parallèle
42:44un autre financement
42:45pour sa campagne
42:46moi
42:47je me souviens très bien
42:48de cette période
42:49en juin 2005
42:51Nicolas Sarkozy
42:52président de l'UMP
42:53il est tout puissant
42:54à l'UMP
42:55et
42:55jamais
42:56jamais
42:57l'UMP
42:58n'aurait soutenu
42:58Dominique de Villepin
42:59à la place de Nicolas Sarkozy
43:01ni en juin 2005
43:03ni après
43:03donc rien que la base
43:05la base de cette réflexion
43:07est fausse
43:07sur les rencontres
43:08entre
43:09Sénoussi
43:11numéro 2 du régime
43:12commanditaire
43:13d'un attentat
43:14qui a tué 170 personnes
43:15dont 54 français
43:16oui
43:16je conçois tout à fait
43:18que ce soit pas bien
43:19de le rencontrer
43:20c'est pas un délit
43:21j'ai reçu Brice Hortefeu
43:22sur ce plateau
43:22le soir de sa condamnation
43:25je lui ai demandé
43:26ce qu'il était allé faire
43:26à Tripoli
43:27sa réponse a été
43:28j'avais un trou
43:29dans mon agenda
43:29bon écoutez
43:31moi je ne suis pas l'avocat
43:32je suis l'avocat
43:33de Nicolas Sarkozy
43:34ce qui est vrai
43:35c'est qu'il va
43:36à Tripoli
43:37pour négocier
43:38une suite
43:39de la visite
43:40de Nicolas Sarkozy
43:40les juges considèrent
43:42que la rencontre
43:44avec Abdallah Sénoussi
43:45elle n'a pour objet
43:46que le financement
43:47de la campagne
43:47Brice Hortefeu
43:49dit le contraire
43:49et dans le jugement
43:50dans le jugement
43:51le tribunal dit
43:53la force
43:55avec laquelle
43:56Brice Hortefeu
43:57et Claude Guéant
43:58contestent
44:00avoir rencontré
44:01Abdallah Sénoussi
44:02pour obtenir
44:03du financement
44:03de la campagne électorale
44:04établit
44:06qu'en fait
44:06ils étaient bien là-bas
44:08pour obtenir
44:09le financement
44:09de la campagne électorale
44:10alors pour le coup
44:11je vais vous dire une chose
44:12ça me fait penser
44:13à un aspect
44:14de l'affaire Dreyfus
44:15à un aspect
44:16il y a dans ce dossier
44:18ce qu'on appelle
44:18le diagramme de Rodin
44:19le diagramme de Rodin
44:20c'est une étude
44:21qui est faite
44:22par Bertillon
44:23à l'époque
44:23ou Bertillon
44:24qui est un des précurseurs
44:26de la police scientifique
44:27à qui on présente
44:28le fameux bordereau
44:29et sur le bordereau
44:30on ne reconnaît pas
44:32la signature
44:32d'Alfred Dreyfus
44:34et que dit Bertillon
44:35Bertillon dit
44:36la preuve
44:37qu'Alfred Dreyfus
44:38est coupable
44:39c'est qu'il a contrefait
44:41sa signature
44:41pour qu'on ne la reconnaisse pas
44:42et bien c'est exactement
44:43le même principe
44:44c'est exactement le même principe
44:46un tout dernier mot
44:46Alain Demel
44:47aujourd'hui Emmanuel Macron
44:48a dit qu'il était prêt
44:48à un débat serein
44:51a-t-il dit
44:51sur l'exécution provisoire
44:53est-ce que vous pensez
44:55que c'est une bonne chose
44:57est-ce qu'il faut
44:57effectivement
44:58l'exécution provisoire
44:59que beaucoup de français
44:59ont découvert
45:00à l'occasion de la condamnation
45:01de Nicolas Sarkozy
45:02on n'est pas juriste
45:03évidemment
45:03bah oui
45:04je pense que c'est
45:05une bonne chose
45:06de reposer le problème
45:07alors
45:07il faut bien dire
45:09que l'exécution provisoire
45:10qui a été votée
45:11en 2019
45:12par le Parlement
45:13bon
45:14et que l'exécution provisoire
45:16est faite
45:17pour l'essentiel
45:18contre
45:19des malfrats
45:20contre
45:21des
45:22ceux qui
45:24vendent
45:25de les narcotrafiquants
45:26etc
45:26évidemment
45:27qu'on puisse
45:30reprendre le sujet
45:31et restreindre
45:33son application
45:34au cas
45:35qui corresponde
45:37à la possibilité
45:38de se sauver
45:39ou de faire pression
45:41sur des témoins
45:42ou de travestir
45:43des faits
45:44et qu'on fasse
45:45donc
45:46une dissociation
45:47entre ceux
45:48qui pourraient
45:49en tirer profit
45:50et ceux
45:51dont ça n'est pas le cas
45:52oui je trouve
45:52que ce serait
45:53une très bonne idée
45:53merci beaucoup
45:55Alain Deumel
45:55merci beaucoup
45:56Maître Ingrain
45:57d'être venu ce soir
45:57sur le plateau
45:58de 60 minutes
45:59tout de suite
45:59notre invité
46:00il vient de décrocher
46:01le prix Nobel
46:02d'économie
46:02le graal
46:03de la discipline
46:04pour ses travaux
46:05sur l'impact
46:06des nouvelles technologies
46:07sur la croissance
46:07il avait soutenu
46:08François Hollande
46:09il a été l'un des concepteurs
46:10du programme
46:10d'Emmanuel Macron
46:11en 2017
46:12avant de prendre
46:13ses distances
46:14avec le chef de l'état
46:15il se qualifie
46:16d'homme de gauche
46:16mais il est contre
46:18la taxe Zuckman
46:19on va parler de tout ça
46:20avec vous
46:20Philippe Aguillon
46:21bonsoir
46:22bonsoir
46:23bienvenue
46:23merci d'être avec nous
46:24ce soir
46:24le prix Nobel
46:25c'était il y a 8 jours
46:26vous avez reçu
46:26des messages
46:27de félicitations
46:28de la terre entière
46:29d'abord
46:29est-ce que vous êtes
46:29un tout petit peu
46:30retombé du nuage
46:31c'est pas pas
46:32non c'est encore
46:32non c'est encore
46:33oui
46:33bon
46:34les mails
46:37continuent d'arriver
46:38les SMS
46:39ça ne arrête pas
46:41bon je ne sais pas
46:42si vous avez eu le temps
46:42de suivre un peu
46:43les débats budgétaires
46:44en France
46:44mais il y a une mesure
46:44qui vous concerne
46:45directement dans le budget
46:47c'est la fiscalisation
46:48des prix Nobel
46:49vous je crois
46:49vous avez touché
46:50un million d'euros
46:51que vous partagez
46:52avec les deux autres
46:53lauréats du prix Nobel
46:53vous êtes prêt à payer
46:54des impôts là-dessus
46:55absolument
46:55je suis ravi
46:57je pense que l'effort
46:58doit être partagé
46:59je crois que
46:59pour que la France
47:00se redresse
47:01il faut un effort
47:01partagé
47:02et je pense que
47:03les sacrifices
47:04sont mieux acceptés
47:04quand tout le monde
47:05en fait
47:06voilà
47:06donc je suis ravi
47:07de pouvoir dire
47:07et bien voilà
47:08moi je contribue
47:09ma part
47:10vous étiez favorable
47:11Philippe Aguillon
47:12à la suspension
47:13de la réforme des retraites
47:13visiblement
47:14ça va se faire
47:15il y a encore
47:15un petit bout de technique
47:16mais on ne va pas
47:16rentrer dans les détails
47:18une fois qu'on a dit
47:18on suspend la réforme des retraites
47:20on l'arrête
47:20à 62 ans et 9 mois
47:22et on joue à saut de mouton
47:24avec l'élection présidentielle
47:25on fait quoi après ?
47:27donc en fait l'idée c'est que
47:28c'est un
47:28donc on arrête l'horloge
47:31on la reprend après
47:32donc c'est pas que
47:32la réforme est toujours là
47:34c'est simplement
47:35on stoppe l'horloge
47:36jusqu'à
47:36jusqu'à la présidentielle
47:38après la présidentielle
47:39ça me paraît
47:40et après
47:41et bien moi je pense
47:42qu'il va falloir
47:42à plus long terme
47:44proposer une nouvelle
47:45réforme des retraites
47:46voilà
47:47plus tard
47:47alors à quel moment
47:48et là
47:49mais je pense que
47:51ce qui me paraît
47:52assez clair
47:52c'est que
47:53en France
47:54les gens ne veulent pas
47:55qu'on relève l'âge minimum
47:56vous avez remarqué
47:57voilà
47:57je pense qu'il faut vraiment
47:59avoir parcouru ce pays
48:00avec des boules quiesses
48:02pour ne pas le voir
48:02je sais pas
48:03il y a des gens qui prétendent
48:04parcourir le pays
48:04et s'ils continuent à penser
48:06c'est que vraiment
48:07ils le parcourent avec des boules quiesses
48:08donc
48:09il faut faire autrement
48:10et je pense
48:11ça peut être
48:12les annuités
48:13ça peut être
48:14et ou bien
48:15la retraite à point
48:15celle qu'avait tenté de faire
48:17Emmanuel Macron
48:17oui mais il y a eu
48:18l'âge pivot
48:19qui a fait capoter
48:20donc il faut le faire
48:21sans âge pivot
48:21peut-être avec un
48:23peut-être un minimum
48:24d'annuité
48:25mais pas en termes
48:26d'âge pivot
48:26et je pense que là
48:28il y avait par exemple
48:28le rapport Blanchard-Tirol
48:29tout un chapitre
48:31du rapport
48:32qui propose
48:33des pistes
48:34très intéressantes
48:35pour la mise en oeuvre
48:36d'une réforme à point
48:36mais en tout cas
48:37vous n'êtes pas
48:38la seule solution
48:38c'est l'âge légal
48:39c'est pas 64, 65, 66
48:42non voilà
48:42ça ne passe pas comme ça
48:43c'est à dire que
48:43voilà
48:43les gens
48:44ils choisissent
48:45si vous êtes au salaire moyen
48:46eh bien vous êtes
48:49vous avez un point
48:52et si vous êtes au-dessus
48:53du salaire moyen
48:54vous avez plus de points
48:56par annuble
48:57et si vous voulez
48:58si vous êtes par rapport
48:59au salaire moyen
49:00évidemment si vous travaillez
49:01plus longtemps
49:01vous avez davantage de points
49:02voilà
49:03Emmanuel Macron dit aujourd'hui
49:04pardon
49:05pourquoi pas un référendum
49:07sur la question des retraites
49:09il l'a dit
49:10il l'a dit aujourd'hui
49:11il l'a dit pourquoi pas
49:11si les partenaires sociaux
49:13trouvent un accord
49:13moi je le savais
49:14mais je ne savais pas
49:14s'il avait été officiel
49:15comment vous le saviez
49:16oh je sais pas
49:17c'est des choses que j'ai entendues
49:18voilà
49:18mais disons que
49:19Emmanuel Macron vous l'avait dit
49:20non j'entends les choses
49:21si les partenaires sociaux
49:22trouvent un accord
49:23il y avait une petite atterrisse
49:25en bas de mon texte
49:25que j'avais de mon texte
49:27pourquoi pas un référendum
49:28vous êtes d'accord
49:29écoutez moi je trouve
49:30que toute idée est bonne
49:31à considérer
49:31toute idée est intéressante
49:33mais en tout cas
49:33c'est intéressant
49:34que le président de la république
49:36voilà
49:37considère que la réforme à points
49:39est une option sur la table
49:40oui
49:40parce qu'il faut contourner
49:41vous voyez on ne peut pas
49:42vous voyez quand on voit bien
49:44que ça bloque à ce niveau là
49:45donc il faut trouver
49:46d'autres moyens
49:47et il ne faut pas être
49:50psycho rigide
49:51je pense
49:51alors il ne faut pas être
49:52psycho rigide
49:52le nouveau ministre du travail
49:53a fait une proposition
49:55il y a quelques jours
49:56Jean-Pierre Frandou
49:56vous avez peut-être vu
49:57Philippe Aguillon
49:58il dit
49:58il n'y a pas de tabou
49:59sur la retraite
50:00par capitalisation
50:01c'est-à-dire on place de l'argent
50:03qu'on récupère
50:04une fois qu'on est à la retraite
50:05cet argent
50:05on le place aussi
50:06sur des bourses
50:07il y a beaucoup de pays
50:07qui ont déjà ouvert
50:08la retraite par capitalisation
50:10il y a une partie
50:11des français aujourd'hui
50:11qui en font
50:13ce sont les fonctionnaires
50:13est-ce que ça fait partie pour vous
50:15des choses qu'il faut explorer ?
50:16oui mais alors
50:16tout est à explorer
50:17je pense qu'il faut être
50:18très ouvert d'esprit
50:19ce qui est certain
50:20et c'est là que je vais être très clair
50:21il va falloir en France
50:23qu'on travaille davantage
50:24et qu'on travaille plus longtemps
50:26en moyenne
50:26alors ça peut dire aussi
50:28qu'il y a beaucoup de gens
50:29qu'on met en pré-retraite
50:30vous voyez donc
50:31il y a tout le problème
50:31de l'emploi des seniors
50:32aussi il y a un sous-emploi
50:34des juniors
50:35notre taux d'emploi
50:36n'est pas suffisant
50:37nous devrions nous rapprocher
50:39des taux d'emploi allemands
50:39ou d'autres pays
50:40donc c'est évident
50:41qu'en France
50:42notre problème de dette publique
50:43on va le résoudre
50:44en partie
50:45en augmentant le taux d'emploi
50:46il y a plusieurs leviers
50:47un des leviers
50:48ça sera de reprendre
50:49le chantier
50:50de la réforme des retraites
50:50mais de le reprendre
50:51d'une manière
50:51qui soit socialement acceptable
50:53voilà
50:53et je pense que c'était intelligent
50:55d'arrêter l'horloge
50:57là où on est
50:57je le dis tout le temps
50:58au moment du débat
51:00sur les retraites
51:01même Xavier Bertrand
51:02et Olivier Marlex
51:03étaient d'accord
51:04pour un 63 ans
51:05avec revoyure
51:06vous voyez
51:06et c'était un peu
51:07la ligne de la CP
51:08c'est ce que vous défendez aussi
51:09je le défendais à l'époque
51:11et finalement on arrive
51:12à 62,9
51:13on n'est pas très loin
51:15donc finalement
51:16on arrive à la solution
51:17que moi j'ai toujours pensé
51:18qui était la meilleure
51:18c'était de s'arrêter là
51:19et ensuite
51:20de considérer
51:21des réformes plus profondes
51:23qui étaient ce que Macron
51:24le président proposait
51:25en 2017
51:26la réforme à point
51:27n'oublions pas
51:27que c'était dans le programme
51:29que nous avions élaboré
51:30avec le président de la République
51:31alors vous êtes également
51:32Philippe Aguillon
51:33l'un des pourfendeurs
51:34de l'attaque Zuckman
51:35tout en disant
51:36le plus grand bien
51:36de Gabriel Zuckman
51:37vous dites j'ai beaucoup de respect
51:38pour ses travaux
51:38mais il se plante
51:40c'est ce que vous dites
51:41parce que sa taxe
51:43sur cette taxe
51:44parce que sa taxe
51:45décourage l'innovation
51:46et oublie par exemple
51:47complètement le secteur
51:48de la tech
51:49est-ce que ça veut dire
51:50qu'il ne faut pas la faire
51:51ou est-ce que ça veut dire
51:52qu'il faut la changer
51:52pour par exemple
51:54qu'elle ne concerne pas
51:55Mistral
51:56ou les entreprises
51:57des nouvelles technologies
51:58moi je ferais autre chose
52:00voilà
52:00ce que je ferais
52:00c'est qu'on peut
52:01il y a plusieurs choses
52:04qu'on peut faire en même temps
52:04on peut par exemple
52:06faire une taxe différentielle
52:08sur les patrimoines
52:08non productifs
52:09à des niveaux
52:10très élevés de patrimoine
52:11alors à quel niveau
52:12on le fait démarrer
52:13ça il faut voir les détails
52:14et ça c'est une chose
52:16qu'on peut faire
52:16une autre chose
52:16qu'on peut faire
52:17en même temps
52:18c'est de mettre à plat
52:20les niches fiscales
52:21comme la niche du trade
52:22qui n'est pas une mauvaise niche
52:23mais sur les successions
52:25il y a peut-être
52:26une utilisation
52:26obligative
52:27il y a peut-être des gens
52:27qui créent des entreprises
52:29qui n'en sont pas
52:29il faut regarder
52:30et il y a les fameuses
52:32holdings patrimoniales
52:35où il y a des gens
52:35qui achètent leur avion privé
52:37et leur chalet
52:38sur la holding
52:39et ne payent que les impôts
52:41d'une holding
52:41je pense que ces mises à plat
52:43sont indispensables
52:44d'ailleurs je vois même
52:45qu'il y avait un article
52:46de Jérôme Fournel
52:47dans Le Monde
52:48qui dit
52:49mises à plat
52:49il a raison
52:50il faut tout mettre à plat
52:51donc voilà
52:52je pense qu'il y a
52:53c'est pas une chose
52:54c'est plusieurs choses
52:55qu'il faut regarder
52:56je pense que c'est important
52:56parce que les français
52:57sont prêts à faire des sacrifices
52:58s'ils voient que également
52:59rien n'est à bout
53:00le crédit impourcher
53:01d'ailleurs
53:02est une très bonne chose
53:03je ne dis pas
53:04qu'il faut en réduire
53:05le périmètre
53:05mais il n'a pas été évalué
53:07sérieusement
53:07il a été évalué
53:09un peu par France stratégique
53:09qui avait conclu
53:10qu'il n'y avait pas d'effet
53:11donc je pense qu'il faut
53:12également le mettre à plat
53:13et de voir s'il ne peut pas
53:13être mieux ciblé
53:14là je ne suis pas pour le réduire
53:15mais je suis à nouveau
53:16pour mise à plat
53:17je pense que c'est important
53:18Philippe Aguillon
53:18vous êtes un économiste
53:19qui ne parle pas que d'économie
53:21vous avez notamment dit
53:23il y a quelques jours
53:24que vous preniez position
53:25contre le rassemblement national
53:27et contre les insoumis
53:28je ne leur fais pas confiance
53:29pour gérer la France
53:30d'abord est-ce que vous mettez
53:31les deux exactement
53:32sur le même plan ?
53:33Marine Le Pen
53:34Jean-Luc Mélenchon
53:34non mais ce que je voulais dire
53:36c'est que je veux
53:37pour le moment
53:38je veux écouter des gens
53:39qui vont arriver
53:40avec des solutions constructives
53:42voilà
53:42si demain
53:43je précise ma question
53:43ce sont les personnes
53:44qui vous inquiètent
53:45ou les programmes économiques ?
53:46c'est les programmes
53:46et c'est l'attitude également
53:48c'est la manière de réagir
53:49voyez ce que je veux dire
53:50là la France doit se relever
53:52il y a une urgence
53:53il y a une urgence
53:54au niveau européen
53:54il y a le rapport Draghi
53:56sur le manque de compétitivité
53:58de l'Europe
53:58sur le décrochage technologique
54:00de l'Europe
54:01par rapport aux Etats-Unis
54:02et à la Chine maintenant
54:03donc il va falloir
54:04que l'Europe se relève
54:05sans la France
54:06elle ne peut pas le faire
54:07la France est un pilier de l'Europe
54:09donc il faut qu'en France
54:10toutes les bonnes volontés
54:11se mettent ensemble
54:12comme on a fait
54:13après la deuxième guerre mondiale
54:14avec le général de Gaulle
54:16le conseil national de la résistance
54:18tout le monde s'y est mis
54:18et on a dit
54:19il faut se relever
54:20alors moi je vois
54:21qu'il y a d'un côté des gens
54:22qui essaient de trouver des solutions
54:23donc vous pensez
54:25que les insoumis
54:26et le RL
54:27ça va des socialistes
54:27ça va des socialistes
54:28à des LR constructifs
54:31au centre
54:31je vois des gens
54:32dans cette nébuleuse là
54:34qui essayent de se mettre ensemble
54:35et de discuter
54:36et trouver des solutions
54:37et puis je vois des gens
54:38qui veulent absolument
54:39la démission du président
54:41qui veulent le chaos
54:42qui veulent le désordre
54:43et moi je suis du côté
54:45de ceux
54:45je veux dire comme ça
54:46d'accord
54:47parce que je veux
54:48maintenant que la France
54:49ait une voie en Europe
54:51et qu'elle puisse
54:52être le pilier
54:53d'un redressement
54:53européen
54:54mais si je vous écoute bien
54:54c'est pas l'économiste
54:55qui parle quand vous dites ça
54:56là c'est l'économiste
54:56c'est le citoyen
54:58c'est le citoyen
54:58je vous ai interrogé
54:59sur les programmes
54:59c'est l'économie politique
55:00non mais ce que je veux dire
55:02c'est que je veux maintenant
55:03il faut
55:04c'est de l'économie politique
55:05c'est à dire je veux
55:06que la France
55:07se mette en ordre de marche
55:08pour mettre en oeuvre
55:09le rapport Draghi
55:10voilà
55:10et pour faire les politiques
55:12nécessaires
55:13pour se relever
55:14voilà
55:14et donc tout ce qui va
55:15dans le sens de ça
55:16je prends
55:17tout ce qui est constructif
55:18tout ce qui va dans le sens
55:19président démission
55:20dissolution
55:22et qui va vers
55:23l'incertitude politique
55:25et pourquoi j'étais pour là
55:26Edouard Philippe
55:27demande la démission
55:28lui aussi
55:29je ne suis pas d'accord
55:30donc je ne suis pas
55:32en train de dire
55:32l'un pas l'autre
55:33je veux vous dire ici
55:34que je suis pour ceux
55:36qui sont pour ceux
55:36qui sont pour ceux
55:36qui sont pour ceux
55:36quand je compte au RNLFI
55:38c'est évident
55:39est-ce que moi
55:39je confierais les manettes
55:41le gouvernement de la France
55:42voilà
55:43personnellement
55:44non
55:45parce que j'ai vu
55:46réagir
55:47et j'ai vu réagir
55:48dans différentes situations
55:49voilà
55:50et donc
55:50c'est ça qui me fait
55:51avoir confiance
55:52vous savez
55:53ce n'est pas juste
55:53des programmes
55:54les politiques
55:54c'est comment vous réagissez
55:56comment vous réagissez
55:56au moment du Covid
55:57par exemple
55:57le pass vaccinal
55:58je me souviens
55:59il y avait un rapport
56:00tout à fait pertinent
56:01sur les effets
56:02vertueux du pass vaccinal
56:03moi j'ai vu
56:04Mme Le Pen
56:05sur des plateaux
56:05disant
56:05ce rapport est faux
56:06comment elle peut savoir
56:07elle fait de l'économétrie
56:08elle sait
56:09elle est une scientifique
56:10et or c'était une chose
56:11très salue
56:11le pass vaccinal
56:12on sait les effets vertueux
56:14vous voyez là
56:14c'est pas un exemple
56:15de réaction
56:16qui était tout à fait
56:17indésirable
56:18c'est en voyant
56:19des gens réagir
56:20à des moments précis
56:21que l'on sait
56:22si on peut avoir
56:23confiance en eux ou pas
56:24je vous écoute
56:26depuis tout à l'heure
56:27on a parlé du RN
56:29on a parlé de la taxe Zuckman
56:30on a parlé des retraites
56:31on a parlé des insoumis
56:32on n'a pas parlé
56:33de ce que je fais
56:34on n'a pas parlé
56:34de ce que vous faites
56:34et non
56:35effectivement
56:35pour les néophytes
56:37ceux qui se souviennent
56:37de leur cours d'économie
56:38vous avez en quelque sorte
56:39comment dire
56:40revisité Schumpeter
56:42c'est à dire
56:42expliquer
56:44comment l'économie
56:45se déconstruit
56:46tout en se reconstruisant
56:48grâce aux nouvelles technologies
56:50j'ai simplifié
56:51pardon
56:51ça va vous faire hurler
56:52mais c'est ça l'idée
56:53si je résume
56:54l'idée
56:54ce qu'on a essayé de faire
56:55c'est de changer
56:55la théorie de la croissance
56:56avant il y avait
56:57une théorie de la croissance
56:58où la croissance
56:59résultait uniquement
57:00de l'accumulation de capital
57:01j'accumule plus de capital
57:02donc je peux produire plus
57:03donc je peux épargner plus
57:04donc je peux investir plus
57:05donc je peux accumuler
57:06davantage le capital
57:06on sait que ça
57:08c'est une source de croissance
57:09qui s'essouffle
57:09on ne peut pas croître
57:10indéfiniment uniquement
57:14autre chose
57:14qui est le progrès technique
57:15qu'est-ce qui génère
57:16le progrès technique
57:16c'est l'innovation
57:17alors Schumpeter
57:18avait parlé d'innovation
57:19et de destruction créatrice
57:20mais c'était un mot
57:21il n'y avait pas de modèle
57:22schumpeterien de croissance
57:23ça n'existait pas
57:24et il n'y avait pas
57:24d'analyse empirique
57:25donc nous ce qu'on a fait
57:26c'est qu'on a
57:27avec mon co-auteur
57:27Peter Witt
57:28qui est co-loréat du prix
57:29on a construit
57:31un modèle de croissance
57:32qui incorpore la notion
57:34de destruction créatrice
57:35ça veut dire que
57:35la croissance de long terme
57:37résulte d'une innovation
57:38cumulative
57:38chaque innovateur
57:39bâti sur les innovations précédentes
57:41l'innovation
57:42c'est des entrepreneurs
57:42qui investissent
57:43dans l'innovation
57:44parce qu'ils en espèrent
57:45des rentes d'innovation
57:46et la troisième idée
57:47c'est la destruction créatrice
57:48et bien le nouveau
57:49remplace l'ancien
57:50les nouvelles innovations
57:51remplacent les anciennes innovations
57:52donc ça veut dire
57:53que c'est une théorie
57:54où la croissance résulte
57:56sans arrêt
57:56de nouveaux entrants
57:57de nouvelles entreprises
57:58qui viennent remplacer
57:59ou challenger
58:00ou défier
58:01les entreprises existantes
58:02donc évidemment
58:03il y a un conflit
58:03comment se situe la France
58:05dans ce conflit
58:06est-ce qu'en termes
58:06d'innovation aujourd'hui
58:07nous sommes encore des nains
58:09face au Amazon
58:10etc
58:11enfin je pourrais citer
58:12tous les gens américains
58:14est-ce que la France
58:15est dans le train
58:15dans ce train-là ou pas ?
58:16Alors la France
58:17est dans le train
58:17dans les sciences
58:18on a de très bons scientifiques
58:19mathématiciens
58:20ingénieurs
58:21mais on n'arrive pas
58:22à traduire cela
58:23en innovation de rupture
58:24en France ou en Europe même
58:25c'est pas juste la France
58:26c'est-à-dire que
58:27la recherche se fait beaucoup
58:29en Europe et en France
58:30mais ça se traduit
58:31en innovation de rupture
58:32ailleurs
58:33aux Etats-Unis
58:33ou dans d'autres pays
58:34parce qu'ils ont les moyens
58:35de financer
58:36l'innovation de rupture
58:37et c'est là
58:38le rapport Draghi
58:39il faut qu'on se dote
58:39d'un écosystème
58:41qui fasse que
58:42les innovateurs
58:42n'aient pas besoin
58:43de s'expatrier aux Etats-Unis
58:45ou ailleurs
58:45et qu'ils puissent faire
58:46l'innovation de rupture
58:47en France
58:47un marché unique
58:48un marché unique
58:49des biens et services
58:50un écosystème financier
58:52des repas
58:52de manière moderne
58:54de faire de la politique industrielle
58:55c'est tout cela
58:56c'est pour ça que je voudrais
58:57qu'il y ait en France
58:58un gouvernement
58:58avec des gens
58:59de tous bords
59:01mais qui se disent
59:02maintenant
59:03il faut y aller
59:04il faut que l'Europe
59:05et la France se relèvent
59:06Merci
59:07Merci
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