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  • il y a 5 semaines
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.

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00:00:00Merci beaucoup Milan et bonsoir à tous, bienvenue dans 60 minutes.
00:00:04Pour Matignon, faites le 18, ça 18 voix près.
00:00:07Sébastien Lecornu a donc échappé à la censure.
00:00:09Le Premier ministre peut désormais s'atteler au prochain budget,
00:00:12dont l'examen débutera lundi prochain.
00:00:15Dans un instant, c'est la porte-parole du gouvernement, Maude Bréjon, qui sera mon invité.
00:00:19Impôts, franchise médicale, niche fiscale, à quoi faut-il s'attendre ?
00:00:23Le gouvernement est-il prêt à d'autres concessions ?
00:00:25Je recevrai également le vice-président du Rassemblement National, Sébastien Chenu.
00:00:29Est-il prêt à voter la suspension de la réforme des retraites ?
00:00:32Que fera le RN pendant l'examen du budget ?
00:00:34Et réclame-t-il encore une dissolution pour retourner aux urnes ?
00:00:38Et puis le débat de 60 minutes.
00:00:40Tout à l'heure, faut-il laisser une chance à Sébastien Lecornu au nom de la stabilité politique et économique ?
00:00:45Depuis un an, la dissolution nous a déjà coûté 15 milliards d'euros.
00:00:49Pour en débattre tout à l'heure, je recevrai notamment l'insoumise Manon Aubry
00:00:52et l'ancien président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux.
00:00:55Voilà pour le programme.
00:00:56Ravi de vous retrouver.
00:00:5660 minutes, c'est parti.
00:00:59Votre rendez-vous avec Révolute Business.
00:01:04La banque pro pour accélérer votre business.
00:01:08Partez à l'aventure en regardant votre programme avec le nouveau Mitsubishi Outlander hybride rechargeable.
00:01:14Bonsoir Maud Bréjon.
00:01:21Bonsoir.
00:01:21On va parler bien sûr de la situation politique avec ces deux censures qui ont échoué ce matin.
00:01:27On va parler du prochain budget.
00:01:28Les Français se demandent forcément ce qui les attend dans les mois qui viennent.
00:01:32On va parler de la réforme des retraites.
00:01:33Une partie des oppositions vous soupçonne, vous accuse même de mentir en promettant la suspension.
00:01:37D'abord un mot si vous permettez sur deux de nos compatriotes.
00:01:41Cécile Collère et Jacques Paris sont détenus en Iran depuis plus de trois ans maintenant.
00:01:46Ils ont appris cette semaine qu'ils étaient condamnés à des peines de prison officiellement pour espionnage de 17 et 20 ans.
00:01:51Leur famille en France vous lance à vous gouvernement un appel à l'aide.
00:01:55Ils disent que leur situation est extrêmement fragile, qu'ils ne tiendront peut-être que quelques jours ou quelques semaines.
00:02:01Qu'est-ce que vous leur dites ce soir ?
00:02:02D'abord j'ai évidemment une pensée pour nos deux compatriotes, pour leurs familles et pour leurs proches.
00:02:06Moi ce que je veux leur dire c'est que la mobilisation de la France ne faiblira pas.
00:02:10La France continuera à demander leur libération immédiate.
00:02:14Ces inculpations elles sont arbitraires, ces accusations elles sont infondées et donc cette mobilisation ne changera pas.
00:02:20La France ne les oubliera pas ?
00:02:22La France ne les oubliera évidemment pas.
00:02:24Une visite consulaire a eu lieu cette semaine et encore une fois la détermination du pays reste totale.
00:02:29Merci, je crois que c'était important de dire quelques mots de leur situation.
00:02:33Évidemment ce soir, ce matin le Premier ministre a donc échappé de peu à la censure.
00:02:36Je disais tout s'est joué à 18 voix près.
00:02:38Est-ce que vous allez défaire vos cartons ou est-ce que vous considérez que vous êtes dans un gouvernement en sursis
00:02:42et que tout peut encore changer dans les jours qui viennent ?
00:02:45Marc Fauvel, on sort de 10 jours affligeants.
00:02:48J'ai eu l'occasion de le dire sur ce plateau il y a une semaine, j'étais alors encore députée.
00:02:52Le Premier ministre a posé des conditions qui permettent d'entrer dans le débat parlementaire.
00:02:58Le Parlement réclamait l'abandon du 49-3, il l'a eu, et la possibilité de débattre sur la fiscalité et sur la réforme des retraites.
00:03:05C'est désormais possible.
00:03:06Et donc ce qu'il y a écrit derrière vous est tout à fait juste.
00:03:09Maintenant, au travail.
00:03:11Un parlementaire, un député, j'ai été élu député, on est là pour débattre, on est là pour voter.
00:03:16Et donc le Parlement votera, voilà, au travail.
00:03:18Vous avez dit ces derniers jours qu'à titre personnel, revenir sur la réforme des retraites ne vous est pas plaisir.
00:03:26Emmanuel Macron, qui reçoit en ce moment même des personnalités de renaissance, dit que c'est douloureux pour lui, ça fait mal ?
00:03:32Bien sûr. Je crois qu'il ne faut pas me mentir aux Français.
00:03:35Moi, je n'ai pas changé de conviction en étant nommée au gouvernement.
00:03:39Chacun connaît mes convictions, chacun connaît les convictions du Premier ministre, chacun connaît les convictions du Président de la République.
00:03:44Cette réforme, on l'a défendue.
00:03:46Vous allez donc suspendre une réforme que vous pensez toujours bonne ?
00:03:49On ne peut pas faire fi, on ne peut pas faire fi de ce qui s'est passé ces dix derniers jours.
00:03:53On ne peut pas faire fi de ce qu'est l'Assemblée nationale aujourd'hui et de l'impérieuse nécessité d'être en capacité de faire des compromis.
00:04:00Et des compromis, ça ne peut pas concerner que les autres.
00:04:02Donc on est en capacité d'en faire nous-mêmes, d'ouvrir ce débat-là.
00:04:06Et ensuite, chacun pourra se positionner.
00:04:09Chacun pourra se positionner, d'après les informations de BFM TV qui nous sont parvenues il y a quelques instants.
00:04:13Plusieurs députés, macronistes, plusieurs députés de votre famille politique,
00:04:16ont fait savoir au chef de l'État cet après-midi qu'ils ne voteraient pas la suspension de la réforme des retraites.
00:04:21Comment leur en vouloir ?
00:04:23Vous savez, on ne demande pas...
00:04:24Vous ne vous défendez même pas.
00:04:24Marc Fauvel, on ne demande pas aux macronistes de devenir socialistes.
00:04:28Je ne vais pas prendre ma carte au Parti Socialiste, je termine.
00:04:30Donc vous demandez aux socialistes de faire ce travail.
00:04:31De même qu'on ne demande pas aux socialistes d'adhérer aux Républicains.
00:04:34On demande aux uns et aux autres d'être en capacité de faire des compromis, d'être en capacité de discuter.
00:04:40Et vous savez, moi je comprends que dans la situation dans laquelle on est,
00:04:44on privilégie, et c'est ce que fait le Premier ministre, la stabilité au chaos.
00:04:50Et c'est au fond...
00:04:52Mais c'est ça qui se joue.
00:04:53C'est ça qui se joue.
00:04:53Et des députés de la majorité qui, dans quelques jours, quelques semaines,
00:04:56ne voteraient pas la suspension de la réforme des retraites, vous nous dites que ce n'est pas grave.
00:04:59La suspension qui a été annoncée il y a quelques heures par le Premier ministre.
00:05:02On ne demande à personne d'abandonner ses convictions.
00:05:05Ce qu'on dit, en revanche, c'est qu'au 31 décembre, le pays doit être doté d'un budget.
00:05:12Pardon.
00:05:12Sur la réforme des retraites.
00:05:13Et que la stabilité doit primer sur le reste.
00:05:19Mais est-ce que là, vous n'êtes pas en train de renier la promesse faite aux socialistes ?
00:05:22C'est-à-dire qu'on va suspendre la réforme ?
00:05:23Bien sûr que non.
00:05:23Non. Chacun aura le droit de prendre des positions qui lui sont propres dans l'hémicycle.
00:05:29Un député n'est pas aux ordres.
00:05:31Et les députés, y compris Renaissance, ne sont pas aux ordres du gouvernement.
00:05:36Donc il n'y aura pas d'exclusion, par exemple, sur les députés qui ne voteraient pas la suspension ?
00:05:40Chacun portera ses convictions.
00:05:41Alors ça, je vous renvoie vers le président du groupe, Gabriel Attal.
00:05:44Mais je suis assez certaine que non.
00:05:47Ce qu'on permet, c'est d'avoir un débat.
00:05:50On est réaliste et lucide sur l'état des forces au Parlement.
00:05:54Il y aura probablement une majorité pour adopter cet amendement.
00:06:00Vous recevrez M. Chenu tout à l'heure, vous lui demanderez sa position.
00:06:03Vous recevrez la France Insoumise, peut-être bientôt, vous leur demanderez leur position.
00:06:08Nous, on est clair.
00:06:09Nos positions, elles sont connues.
00:06:10Vous dites qu'on est clair.
00:06:11Avouez que c'est quand même difficile à suivre.
00:06:13Un Premier ministre qui dit qu'on va suspendre.
00:06:15Des députés Macronistes qui disont de votre appart.
00:06:18Je suis peut-être resté dans l'ancien monde.
00:06:19Il faut regarder ce qu'est l'état de l'Assemblée nationale aujourd'hui.
00:06:22Cette Assemblée, elle est morcelée.
00:06:24Elle ressemble au pays.
00:06:26Et elle nécessite que les uns et les autres soient en capacité de faire des compromis.
00:06:29Ce compromis, c'est ce que disait le Président de la République, c'est le prix de la stabilité.
00:06:34C'est le prix de la stabilité.
00:06:35Et donc, on assume d'ouvrir ce débat.
00:06:37Ça ne veut pas dire qu'on retourne notre veste.
00:06:38Ça ne veut pas dire qu'on change de conviction du jour au lendemain.
00:06:42Ce n'est pas le cas.
00:06:43Mais respecter l'Assemblée nationale, c'est prendre en compte l'état des forces.
00:06:47Vous savez qu'il y a un débat et même un gros doute sur la réelle volonté du gouvernement de suspendre la réforme des retraites.
00:06:53On va accueillir Raphaël Grabli, si vous voulez bien, pour le Radar BFM TV.
00:06:56Bonsoir et bienvenue à vous, Raphaël.
00:06:58L'ERN et les Insoumis, notamment, disent qu'il n'y aura jamais de suspension de la réforme des retraites,
00:07:03que c'est un hold-up que vous avez réussi en négociant avec le Parti socialiste.
00:07:08On a un petit peu de mal, effectivement, à voir comment va, techniquement parlant, se passer cette suppression.
00:07:12On va essayer d'y voir plus clair avec Raphaël.
00:07:14On sait, Raphaël, que cette suppression, elle doit passer par un amendement au budget de la Sécu.
00:07:20Donc, tout commence à l'Assemblée nationale.
00:07:22Oui, bonsoir Marc, bonsoir Maude Bréjean.
00:07:24Effectivement, tout commence à l'Assemblée nationale.
00:07:26Ça va bientôt commencer à l'Assemblée nationale.
00:07:28Donc, par cet amendement au budget de la Sécu, vous en parliez il y a quelques minutes,
00:07:32qui contient cette suspension, cette fameuse suspension de la réforme des retraites.
00:07:36Un amendement, vous le disiez, qui sera probablement adopté avant qu'il y ait un vote global sur le budget.
00:07:44Le texte, s'il est adopté à l'Assemblée, part, c'est normal, au Sénat.
00:07:47Oui, et au Sénat, la situation va être forcément extrêmement différente.
00:07:50Pour résumer, le Sénat, il est bien plus à droite.
00:07:53La majorité des sénateurs sont contre cette suspension.
00:07:55Ce qui est possible, voire assez probable, c'est que cet amendement, il soit supprimé.
00:08:01Et à ce moment-là, techniquement, au moment où on en sera, cette promesse faite au PS, elle sera évanouie.
00:08:06C'est là qu'arrive ce qu'on appelle une CMP, commission mixte paritaire.
00:08:09Vous nous dites ce que c'est ?
00:08:10Oui, quand il y a une divergence entre l'Assemblée nationale et le Sénat, il y a cette procédure de conciliation, commission mixte paritaire, avec 7 députés, 7 sénateurs, qui sont chargés de trouver un compromis.
00:08:22Mais là encore, le compromis risque d'être extrêmement difficile à trouver.
00:08:26Cette commission, elle n'est pas encore composée.
00:08:28Mais c'est vrai que quand on regarde les équilibres, ça semble être assez difficile.
00:08:31Et si la CMP n'y arrive pas, qu'est-ce qui se passe ?
00:08:34À ce moment-là, le gouvernement peut décider de confier le dernier mot à l'Assemblée nationale, c'est prévu par la Constitution, avec un détail qui est loin d'être anodant.
00:08:42C'est la promesse de Sébastien Lecornu, c'est qu'il n'y ait pas de 49-3.
00:08:45Ça veut dire qu'il y aura forcément un vote.
00:08:47À ce moment-là, il y a deux solutions.
00:08:49Soit le budget est rejeté, et à ce moment-là, la promesse du PS n'existe plus, il n'y a plus de suspension de la réforme des retraites.
00:08:55Et si le budget est accepté, ce sera notamment grâce au vote du PS,
00:09:00alors ça veut dire aussi que le PS devra accepter toutes les autres mesures qui seront dans ce budget.
00:09:05À noter que selon la tradition républicaine, si le PS vote ce budget, ça voudrait dire accessoirement que le PS ne sera plus techniquement dans l'opposition.
00:09:15Alors sortons de la technique, Maude Bréjon.
00:09:17Est-ce que vous pouvez sur ce plateau très simplement rassurer les Insoumis, le Rassemblement National,
00:09:23et ceux qui doutent aussi au Parti Socialiste, et ceux qui doutent aussi aujourd'hui dans la majorité,
00:09:26on a vu des députés Horizon dire qu'il y a une arnaque, qu'il y a un loup ?
00:09:30Est-ce que la suspension, vous prenez l'engagement que la suspension de la réforme des retraites aura lieu, quelle que soit la forme ?
00:09:36Il n'y a absolument aucune entourloupe.
00:09:39Il y aura un amendement déposé, je peux même dire que cet amendement sera déposé par le gouvernement,
00:09:43parce que c'est nécessaire, les groupes ne peuvent pas déposer un tel amendement,
00:09:47sans rentrer dans le détail, mais ça doit être fait par le gouvernement.
00:09:51Et ensuite, les uns et les autres se positionneront dessus.
00:09:54C'est ça notre engagement, et pardonnez-moi, c'est absolument majeur.
00:09:57Ça fait plusieurs années maintenant qu'il nous récame cette possibilité d'aller au vote.
00:10:02Donc on va aller au vote.
00:10:03Mais ça veut dire, Maude Bréjon, que pour avoir la suspension de la réforme des retraites,
00:10:07il faudra voter l'ensemble du budget de la Sécu, y compris des mesures dont ils ne veulent pas.
00:10:11Pardonnez-moi, pas uniquement sur la question des retraites.
00:10:13Il faudra bien voter l'ensemble.
00:10:15On va devoir de toute façon trouver un compromis sur le projet de loi de finances,
00:10:18et sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
00:10:20C'est ça que je veux dire, c'est bien un package.
00:10:22Tout va ensemble, bien sûr.
00:10:24Donc pour avoir la suspension de la réforme des retraites, il faudra aussi voter la hausse des franchises médicales.
00:10:29Mais il va falloir qu'on trouve un compromis global qui permette de maintenir l'équilibre financier.
00:10:33Donc il y a bien un filou, un louveteau.
00:10:34Qui permette de maintenir l'équilibre financier.
00:10:36Non ! Non, il n'y a pas de loup.
00:10:38Et d'ailleurs, le Parti Socialiste réclamait lui-même, avant la déclaration du Premier ministre,
00:10:44Mais si le Parti Socialiste ne veut pas de la hausse des franchises médicales,
00:10:48il n'aura pas non plus la suspension de la réforme des retraites.
00:10:51C'est important ce point.
00:10:51Non, ce n'est pas vrai.
00:10:52Ah bon ? Alors, on l'a dit.
00:10:54On va débattre de tout.
00:10:56La question de la suspension de la réforme des retraites va être mise au vote à l'Assemblée nationale.
00:11:01Une majorité, je pense, sera favorable à cette suspension.
00:11:04Je pense que je n'ai pas besoin de bourre de cristal pour vous dire ça.
00:11:08Et ensuite, on discutera sujet par sujet de ce que propose le gouvernement.
00:11:12Mais à la fin, il y a bien un vote global sur l'ensemble du budget de la sécurité.
00:11:15Nous, on met une mise de départ.
00:11:18On défendra des positions.
00:11:19Notre rôle, ce sera aussi d'éclairer le débat.
00:11:21Charge au groupe parlementaire de faire des compromis.
00:11:24Tout en, pardonnez-moi, mais en fait, c'est quand même important,
00:11:28tout en garantissant un certain équilibre budgétaire.
00:11:31Parce qu'on ne parle plus beaucoup de déficit depuis quelques jours.
00:11:34On parle beaucoup de suspension de la réforme des retraites.
00:11:36Mais enfin, l'objectif d'avoir un déficit l'année prochaine inférieur à 5% doit être maintenu.
00:11:42Et chacun aura des propositions.
00:11:44Certains proposeront de la fiscalité, d'autres proposeront de la réduction de dépenses.
00:11:47Et les uns et les autres se parleront.
00:11:48Et moi, je ne veux pas aller dans une fuite en avant qui consisterait à anticiper l'échec des négociations au Parlement.
00:11:53Mais encore une fois, pour rassurer le Parti Socialiste, et pas que lui,
00:11:55et peut-être les Français aussi qui attendent de voir si cette réforme est suspendue,
00:11:58vous prenez ce soir l'engagement que la réforme sera suspendue.
00:12:01Quelles que soient les autres mesures du budget de la Sécu ?
00:12:05Le Premier ministre est un homme de parole.
00:12:10Il s'est engagé, lors de la déclaration de politique générale,
00:12:14à permettre à l'Assemblée nationale de se prononcer sur cette suspension
00:12:19via un amendement au projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
00:12:22ce qui était, pardonnez-moi, la demande des socialistes.
00:12:25– Quelles que soient les autres mesures ou pas ?
00:12:27– Il n'y a aucune en tourloupe, quelles que soient les autres mesures.
00:12:30– Il y aura une suspension votée, quelles que soient les autres mesures qui figureront.
00:12:34Ce sera indépendant du reste.
00:12:35– Mais c'est un amendement à proprement parler.
00:12:38On rentre dans la technique, là, qui, pardonnez-moi…
00:12:40– Elle est importante, la technique, dans ce cas précis.
00:12:41– Moi, ce que je vous dis, enfin, je ne peux pas, pardon, en fait, on peut y passer longtemps.
00:12:46Il y aura un vote qui va être organisé, un amendement qui sera proposé par le gouvernement,
00:12:51ce qui, pardonnez-moi, mais quand même est un signe absolument majeur.
00:12:54Chacun aura l'occasion de se positionner dessus.
00:12:57Et il y aura effectivement d'autres sujets,
00:12:58parce que le projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
00:13:02c'est pas uniquement la suspension de la réforme des retraites.
00:13:04Et là-dessus, on discutera.
00:13:06On discutera sur les franchises médicales.
00:13:07– Alors, je pose ma question autrement, et après, on passe à la suite.
00:13:10Si le budget de la Sécurité sociale en ensemble est rejeté,
00:13:13la suspension sera rejetée aussi.
00:13:14– Moi, je refuse de me projeter…
00:13:16– C'est le cœur de la question aujourd'hui.
00:13:17– Non, je refuse de me projeter dans l'échec des discussions…
00:13:20– Il y a une petite forme de chantage au vote du PS.
00:13:22– Non, mais non, il n'y a aucun chantage.
00:13:25Il y a des débats parlementaires qui sont sains,
00:13:30qui seront aboutis, qui iront au bout.
00:13:32Et le Parlement votera, amendement par amendement.
00:13:34Et le gouvernement débattra, sera présent, défendra ses positions.
00:13:39Et à la fin, en fait, vous savez, voter un budget,
00:13:43c'est la prérogative première des parlementaires.
00:13:46Ils sont élus pour ça, j'ai été élu pour ça.
00:13:48Et donc, il faut que le Parlement se saisisse de cette possibilité.
00:13:51– En tout cas, il n'y aura pas de 49-3 à la fin,
00:13:53ça c'est impossible, c'est toujours l'actualité.
00:13:54– Il n'y aura pas de 49-3, le 49-3 a été suivi.
00:13:55– Il n'y aura pas non plus d'ordonnance ?
00:13:56– Pourquoi voulez-vous qu'il y ait des ordonnances ?
00:13:58Il n'y a pas eu d'ordonnance, je crois, depuis 1958.
00:14:01– En ce moment, il y a des situations inédites,
00:14:04en ce moment, il y en a quelques-unes.
00:14:05– C'est vrai, c'est vrai.
00:14:06Mais nous, ce qu'on veut, et c'est ce qu'on fera,
00:14:09c'est de permettre au Parlement de débattre,
00:14:10et c'est de permettre au Parlement d'aller au vote.
00:14:12– Sébastien Lecornu a prévenu qu'il faudra compenser la suspension
00:14:15qui va donc, on le rappelle, coûter 400 millions d'euros cette année
00:14:18et 1,8 milliard, pardon, 400 millions en 2026 et 1,8 milliard en 2027,
00:14:23qu'il faudra compenser par des mesures d'économie.
00:14:25Des mesures sur les retraites ou sur autre chose ?
00:14:28– C'est à discuter, encore une fois, avec les forces politiques.
00:14:31Et le Parti Socialiste qui demande la suspension de la réforme des retraites
00:14:35fera, j'espère, des propositions pour compenser cette suspension
00:14:39et c'est 2,2 milliards sur deux ans,
00:14:43qui a quand même un coût qui est important.
00:14:45– Mais ça peut être, vous n'excusez pas que ce soit des économies sur les retraites,
00:14:48par exemple, de geler les retraites sur plusieurs années
00:14:50et pas seulement sur une année comme c'est prévu pour l'instant ?
00:14:53– Il n'est pas impossible que les retraités payent la suspension ?
00:14:57– Tout sera discuté et à la fin, encore une fois,
00:15:00c'est le Parlement qui choisira.
00:15:02Et je pense qu'encore une fois, il faut changer de façon de réfléchir
00:15:05par rapport à ce qu'on a connu avant.
00:15:08J'imagine que les uns et les autres auront des idées de compensation.
00:15:11Encore une fois, certains parleront de fiscalité,
00:15:13certains parleront de fiscalité sur les retraités,
00:15:15d'autres sur les entreprises, d'autres sur les gros patrimoines.
00:15:17Il y a peut-être un équilibre à trouver entre ces différentes options.
00:15:22Mais ça, c'est le travail du Parlement.
00:15:25Si le Parlement veut suspendre la réforme des retraites,
00:15:28et de toute évidence, il y aura une majorité pour ça.
00:15:31– Mais peut-être pas une majorité des Macronistes.
00:15:33– Le Parlement doit aussi expliquer comment il compense cette suspension.
00:15:39– Le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux de se retrouver,
00:15:42de se réunir dans les semaines qui viennent
00:15:43pour plancher justement sur la réforme des retraites.
00:15:46c'est le retour du conclave qui n'a pas fonctionné.
00:15:49– Non, mais aujourd'hui, on a, je pense, avec cette suspension,
00:15:53et vous savez que ce n'est pas ma conviction initiale,
00:15:58mais enfin, si on doit regarder dans les points positifs
00:16:00apportés par ces suspensions,
00:16:03il y a le fait, je pense, qu'elle permet
00:16:05de recréer du dialogue social,
00:16:09de recréer des échanges entre les partenaires sociaux.
00:16:11Et pas uniquement sur la réforme des retraites,
00:16:13sur la question du travail,
00:16:15sur la question des conditions de travail.
00:16:17Il y a beaucoup de sujets.
00:16:18M. Farandou, qui est aujourd'hui ministre du Travail,
00:16:20qui était à la tête de la SNCF,
00:16:22les connaît bien et saura les mener.
00:16:24Il faut aujourd'hui qu'on arrive à recréer du dialogue.
00:16:26– Mais ça veut dire que si, par exemple,
00:16:27les partenaires sociaux se mettaient d'accord
00:16:29sur un âge légal de 62 ans,
00:16:31le gouvernement reprendrait ça ?
00:16:32– Si les partenaires sociaux…
00:16:33– Vous laissez la main ?
00:16:34– On laisse la main aux partenaires sociaux.
00:16:36– Surtout ?
00:16:37– En tout cas, on demande aux partenaires sociaux
00:16:39de discuter sur les voies et moyens
00:16:42pour avoir un système qui tienne dans la durée.
00:16:44– Mais à la fin, vous reprendrez,
00:16:45quelles que soient les conclusions des partenaires sociaux,
00:16:46s'il y a un accord ?
00:16:47– S'il y a un accord, on les reprendra.
00:16:49S'il y a un accord, on les reprendra.
00:16:50Et on l'inscrira dans la loi.
00:16:51– On va parler du budget, Maude Bréjon.
00:16:53Les chiffres globaux, on les connaît,
00:16:55mais on va les rappeler là.
00:16:56Un effort global de 31 milliards d'euros,
00:16:59là où François Bayrou avait mis la barre sensiblement plus haut,
00:17:01à 44 milliards.
00:17:02Ça a descendu, 44, 31.
00:17:05Est-ce que ça peut baisser encore pendant l'examen du budget ?
00:17:08Est-ce que ça pourrait être 30, 29, 28 finalement ?
00:17:11Ou est-ce qu'on ne descendra pas en dessous ?
00:17:13– La copie initiale, c'est 4,7% de déficit.
00:17:17– Oui, je donne les chiffres en milliards.
00:17:18– Notre objectif, c'est d'être inférieur à 5% de déficit,
00:17:22parce que c'est ce qui nous permet de tenir la trajectoire
00:17:24et d'atteindre les 3% de déficit d'ici à 2029.
00:17:27Bref, j'aime bien cette expression de mon collègue ministre de l'économie.
00:17:31Il dit au fond, à côté des plus, il faut mettre des moins.
00:17:34C'est-à-dire que quand on va supprimer une mesure
00:17:37qui ne nous convient pas ou qui ne convient pas au Parlement
00:17:40pour sûrement de très bonnes raisons,
00:17:42il va falloir qu'en face, on arrive à expliquer comment on compense.
00:17:45– Et là, on a déjà un moins à combler avec la réforme des retraites.
00:17:48– On va avoir 2,2 milliards d'euros sur deux ans à combler.
00:17:53Et c'est bien normal, c'est de la responsabilité.
00:17:55– Si on regarde justement la colonne des plus et la colonne des moins,
00:17:58dans la colonne des impôts en plus, il y en a 14 milliards.
00:18:01Sur ces 14 milliards, il y a 2,5 milliards pour les plus aisés.
00:18:05Est-ce que vous êtes d'accord pour dire que les plus riches
00:18:07sont plutôt épargnés par ce budget ?
00:18:09– Il y a en réalité non pas 2,5 milliards, mais près de 7 milliards d'euros.
00:18:13– Ce sont les chiffres donnés par le gouvernement
00:18:14quand il a expliqué le budget, les 2,5 milliards.
00:18:16– Il y a 7 milliards d'euros qui touchent les grandes entreprises
00:18:22et les contribuables les plus fortunés.
00:18:24– Oui, mais bon, ce que je dis, c'est que proportionnellement,
00:18:28les grandes entreprises qui le peuvent et les Français les plus aisés
00:18:32contribueront davantage et c'est bien normal.
00:18:35On va mettre en place une contribution exceptionnelle
00:18:38sur les plus hauts revenus.
00:18:39– Pour être précis, elle est reconduite d'une année sur l'autre,
00:18:43mais son rendement est divisé par 2, c'était 8 milliards cette année,
00:18:45ce sera 4 l'an prochain.
00:18:46– Ça concerne, tout ça pourra se discuter.
00:18:48– Ce sont là encore les chiffres du budget, c'est difficile de dire
00:18:51qu'ils vont payer plus l'an prochain que cette année,
00:18:53à partir du moment où on divise par 2 pour passer de 8 à 4 milliards.
00:18:55– Tout ça pourra se rediscuter, il y a donc ces 440 entreprises,
00:19:0020 000 foyers, la fameuse taxe sur les holdings,
00:19:03environ 7 milliards de contributions.
00:19:06Et donc, je le redis, proportionnellement,
00:19:08ceux qui le peuvent le plus contribueront davantage et c'est bien normal.
00:19:11– Vous n'êtes pas fermé, c'est ce que j'entends à vos propos,
00:19:14à ce que ça évolue encore ?
00:19:15– Non, on n'est pas fermé, est-ce que ça évolue encore ?
00:19:17Et d'ailleurs, si on était fermé, on n'aurait pas abandonné le 49-3.
00:19:20Si notre philosophie, c'était de dire
00:19:22« le gouvernement décidera à la fin et puis arrivera avec sa voiture balai,
00:19:26imposera le 49-3 et piochera dans ce qu'il veut,
00:19:29dans les amendements qui auront été votés ».
00:19:30Bon, c'est absolument pas comme ça qu'on fonctionne.
00:19:33On donne la main, on donne la main au Parlement.
00:19:36Et je constate, c'est une très bonne chose,
00:19:39qu'en rejetant la motion de censure ce matin,
00:19:41en réalité, le Parlement s'est saisi de cette main tendue.
00:19:44Et je pense que c'est très sain.
00:19:46– Vous remerciez le Parti Socialiste ?
00:19:48En tout cas, je pense qu'ils ont fait preuve ce matin, oui,
00:19:53de responsabilité, bien plus que certains de leurs collègues
00:19:57de gauche ou d'extrême-gauche dans l'hémicycle.
00:19:59Vous savez, moi, j'ai du mal à comprendre,
00:20:02prenons Europe Écologie Les Verts,
00:20:04Marine Tondelier pour qui j'ai du respect.
00:20:06Je l'ai entendu à de nombreuses reprises,
00:20:09demander l'abandon du 49-3.
00:20:10J'aurais pu venir avec l'ensemble de ses déclarations sur la question.
00:20:14Je l'ai entendu demander la remise au débat
00:20:16de la réforme des retraites pour aller au vote.
00:20:18Je l'ai entendu demander plus de justice fiscale.
00:20:21C'est précisément ce à quoi le Premier ministre a ouvert la voie
00:20:25dans sa déclaration de politique générale.
00:20:28Mais qu'ont fait les députés écologistes ce matin ?
00:20:30Ils ont voté la censure.
00:20:32Donc, je ne comprends pas bien ce qu'il y a derrière ce vote,
00:20:37si ce n'est la peur du Parlement et privilégier le désordre au débat.
00:20:42Le budget de la Sécu, cette fois-ci, prévoit de doubler le montant des franchises médicales.
00:20:47C'est ce qu'on paye à chaque fois qu'on achète une boîte de médicaments
00:20:50ou qu'on va chez son médecin généraliste.
00:20:52Pour les médicaments, ça se passerait de 1 euro à 2 euros l'an prochain.
00:20:56Pour une visite chez son généraliste, de 2 à 4 euros.
00:20:58Ce sont des sommes importantes pour beaucoup de Français.
00:21:02Est-ce que vous diriez que c'est une mesure juste ?
00:21:04Vous savez que 18 millions de Français sont exonérés de franchises médicales ?
00:21:0818 millions de Français ne payent aucune franchise médicale.
00:21:13Les Français les plus modestes, les femmes enceintes, les mineurs.
00:21:17Et ça, ça va rester.
00:21:19On sera même ouvert à discuter éventuellement de l'élargissement de cette population.
00:21:24À côté de ça, dans le budget, les dépenses d'assurance maladie augmentent de 5 milliards.
00:21:30Ce que je veux vous dire, c'est que ce n'est absolument pas un budget de rigueur sociale et sanitaire.
00:21:35En revanche, est-ce que vous et moi, Marc Fauvel, on a les moyens de payer un peu plus
00:21:39quand on achète notre boîte de Doliprane ?
00:21:41Je pense que la réponse est oui.
00:21:41La question se posée évidemment pas pour vous et moi.
00:21:44Et c'est parce que vous et moi, on est en capacité de payer un peu plus
00:21:48qu'on va pouvoir protéger les 18 millions de Français
00:21:50qui aujourd'hui ne paient pas de franchise médicale
00:21:52et qui demain n'en paieront toujours pas.
00:21:54Il y a une mesure qui va toucher beaucoup de monde dans le prochain budget.
00:21:56C'est ce qu'on appelle le gel du barème de l'impôt sur le revenu.
00:21:59On ne touchera pas au seuil de déclenchement des différentes tranches.
00:22:03Ce qui veut dire que mécaniquement, il y a 200 000 foyers
00:22:05qui vont payer l'impôt sur le revenu alors qu'ils ne le payaient pas pour l'instant
00:22:08et des millions d'autres qui vont payer plus s'ils sont augmentés,
00:22:12s'ils touchent un peu plus d'argent cette année.
00:22:15Est-ce que là aussi, ça peut encore bouger ?
00:22:17Est-ce qu'il peut y avoir notamment un geste pour éviter que des gens
00:22:21qui sont juste au-dessus du SMIC ou à côté, voilà,
00:22:24ne rentrent pas dans la première tranche de l'impôt sur le revenu,
00:22:26ne rentrent pas tout simplement dans l'impôt sur le revenu ?
00:22:29D'abord, cette année blanche, on a conscience que c'est un effort
00:22:32et que c'est une mesure qui est en bonne partie impopulaire.
00:22:36Pour autant, l'inflation sera un peu supérieure,
00:22:40autour de 1,2% l'année prochaine.
00:22:44On n'enlève rien, ce n'est pas une somme qu'on retire à ses prestations.
00:22:48Et ensuite, à la question, est-ce qu'on est évidemment ouvert
00:22:50à protéger les plus fragiles d'entre nous ?
00:22:52La réponse est oui.
00:22:53Et je reviens sur ma rengaine.
00:22:56On peut peut-être bouger là-dessus à condition de faire des économies ailleurs.
00:22:59D'une part, je vais vous dire ça.
00:23:00Et d'autre part...
00:23:01J'ai compris la logique actuelle, je crois.
00:23:02Mais d'autre part, je vous dis qu'en fait, c'est le Parlement qui va débattre.
00:23:06Et c'est le Parlement qui votera.
00:23:08Mais chaque député, dans les jours et les semaines qui passera dans l'hémicycle,
00:23:14devra avoir en tête que le déficit,
00:23:17ce n'est pas quelque chose de gazeux ou de nébuleux,
00:23:19c'est ce qu'on lègue à nos enfants et à nos petits-enfants.
00:23:23Et donc, c'est important, dans la façon dont on se positionne
00:23:25et dans les mesures qui seront adoptées,
00:23:27de faire en sorte de maintenir cet équilibre.
00:23:28Merci beaucoup, Maud Bréjon.
00:23:30Je retiens presque la promesse que vous avez fait tout à l'heure
00:23:32de suspendre la réforme des retraites,
00:23:34quel que soit le véhicule législatif,
00:23:36l'ensemble des autres mesures du budget.
00:23:38Vous avez pris l'engagement sur ce plateau tout à l'heure.
00:23:39J'ai dit qu'il n'y avait pas d'antourloupe.
00:23:41Il n'y a pas d'antourloupe.
00:23:41Merci beaucoup, Maud Bréjon, d'être venue.
00:23:43Merci.
00:23:43Ce soir, sur le plateau de 60 minutes,
00:23:45tout de suite, le débat du jour.
00:23:47Alors que Sébastien Lecornu a donc échappé à la censure ce matin,
00:23:50combien de temps pourra-t-il tenir ?
00:23:51Et à quoi, même si on en a un petit peu parlé il y a quelques instants,
00:23:54à quoi va ressembler le prochain budget ?
00:23:56Pour en parler ce soir, j'ai le plaisir d'accueillir Bruno Jeudy,
00:23:58directeur délégué de la Tribune dimanche.
00:24:00Bonsoir.
00:24:01Bonsoir.
00:24:01Et bienvenue Manon Aubry, députée européenne de la France insoumise.
00:24:03Bonsoir.
00:24:04Bonsoir.
00:24:04Et bienvenue à vous et Geoffroy Roux-Bézieux,
00:24:06ancien ce soir, ancien président du MEDEF.
00:24:09On va faire peut-être un détour tout d'abord par l'Elysée.
00:24:13On ira dans quelques minutes.
00:24:13Vous savez sans doute si vous étiez avec nous en coulisses depuis quelques minutes
00:24:16qu'Emmanuel Macron réunit en ce moment des cadres de sa majorité.
00:24:20Et sont présents notamment Elisabeth Borne, celle qui avait fait cette réforme des retraites.
00:24:26Olivier Dussopt qui a critiqué dans la presse il y a quelques jours sa suspension.
00:24:30Et que des députés de terrain, des députés font savoir en ce moment même aux chefs de l'État
00:24:34qu'ils ne voteront peut-être pas la suspension de la réforme des retraites.
00:24:39Je suppose que ça vous réjouit Manon Aubry de voir qu'il y a des fissures aujourd'hui
00:24:43au sein de la majorité présidentielle.
00:24:45Elle ne date pas d'aujourd'hui.
00:24:46Je crois que le macronisme est en déliquescence.
00:24:51Tout comme les politiques macronistes sont en déliquescence
00:24:53parce qu'il n'y a plus grand monde pour les défendre.
00:24:56Plus grand monde pour défendre un budget qui va être un budget
00:24:59certainement l'un des pires budgets de ces dernières dizaines d'années
00:25:03avec des coûts budgétaires dont les malades, les étudiants, les salariés, les retraités.
00:25:09Tout le monde va en payer le prix.
00:25:10Et donc je ne suis pas surprise qu'il n'y ait plus grand monde aujourd'hui
00:25:13pour défendre ces politiques-là qui nous ont fait tant souffrir.
00:25:16– Geoffroy Roux de Bézieux, l'OFCE a chiffré ces derniers jours
00:25:19le coût de la crise politique qu'on connaît,
00:25:21alors pas cette semaine, qu'on connaît depuis l'épisode de la dissolution.
00:25:24Un an de crise politique, dit l'OFCE, c'est 15 milliards d'euros en moins.
00:25:28Pour l'économie, je suis incapable de le convertir en point de croissance,
00:25:31mais je pense que vous pourriez le faire si je vous interrogeais.
00:25:33– Un mois non plus.
00:25:33– Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
00:25:37Est-ce que suspendre la réforme des retraites,
00:25:38si ça permet de sortir de la crise, ça vaut le coup ?
00:25:41– Comment vous répondre ?
00:25:43– Le plus honnêtement possible ?
00:25:44– Oui, oui, je vais essayer.
00:25:46Vous savez, moi, je n'ai rien à gagner, je ne suis pas élu, donc tout.
00:25:48Je vais vous dire, je suis en train de lire les mémoires de Churchill en ce moment.
00:25:52– Ça ne va pas, vous ?
00:25:52– Il raconte le retour de Neville-Chamberlin de Munich,
00:25:56et il dit le lâche soulagement de Neville-Chamberlin.
00:25:58C'est un peu ça le sentiment, c'est-à-dire qu'on achète une paie à court terme.
00:26:03– C'est Munich la suspension de la réforme ?
00:26:04– Munich, pardon, vous savez le…
00:26:06– Oui, oui, Munich, où les Occidentaux, les aïtaires, tout va bien, ils rentrent à la maison.
00:26:10– Entre guillemets, on achète une sorte de paie civile, la capacité à avoir un budget,
00:26:16mais moi j'ai le sentiment, je ne suis pas un expert politique,
00:26:18Bruno Jeudy répondra mieux que moi, ou Mme Aubry d'ailleurs,
00:26:20je pense qu'il y aura une dissolution un jour ou l'autre,
00:26:23parce qu'on voit bien, les antagonistes sont en train de se remettre.
00:26:26On parle de budget, M. Fort demande, et c'est son droit,
00:26:29d'augmenter encore plus les impôts qui sont déjà augmentés,
00:26:32donc on voit bien que tout ça est extrêmement fragile.
00:26:36Alors oui, ça coûte de l'argent, parce que moi je ne vois que des patrons
00:26:38qui sont de pied sur le frein, qui n'embauchent plus, qui n'investissent plus.
00:26:40– Et les patrons-là, ils ne sont pas contents en se disant
00:26:43« si ça peut permettre d'acheter ce que vous appelez la paie sociale, allons-y ».
00:26:46– Non, la paie civile, je ne veux pas en pleurer de mots.
00:26:49Non, c'est le lâche soulagement, c'est-à-dire qu'on se dit
00:26:51« bah oui, on va avoir un budget, quel budget, j'en sais rien, vous allez nous le dire Mme Aubry ».
00:26:55Enfin, en tout cas, les députés vont le dire.
00:26:57Mais on a des visions d'économie qui sont totalement différentes
00:27:01entre M. Fort et la majorité, enfin pas la majorité, mais la minorité, socle commun.
00:27:07– Je vous renvoie la balle, Mme Aubry, et après je donnerai la parole évidemment à Bruno Jeudy.
00:27:10Mais est-ce qu'il ne vaut pas mieux pour vous, qui avez manifesté contre la réforme des retraites,
00:27:14une suspension sûre et certaine aujourd'hui,
00:27:16plutôt qu'une abrogation hypothétique en 2027 ou jamais ?
00:27:20– Sauf que ce n'est pas une suspension, M. Fauvel.
00:27:22Ce qu'a proposé le gouvernement, c'est un décalage d'un an
00:27:27de l'application de la réforme des retraites à 64 ans.
00:27:30La réforme des retraites à 64 ans, elle, elle demeure tous les uns les autres ici.
00:27:35– Elle est suspendue jusqu'au 1er janvier 2020.
00:27:36– Mais ça veut dire juste qu'on reporte d'une année après,
00:27:38elle continue à se mettre en œuvre.
00:27:39Concrètement, la réforme…
00:27:41– Il y a une présidentielle entre-temps.
00:27:42– Oui, mais sauf qu'il faut un nouveau projet de loi.
00:27:45Si vous aviez une vraie suspension, on s'arrêterait au point où on en est,
00:27:48ce qui est 62,9 mois.
00:27:51Ce n'est pas ce qui va se passer.
00:27:52Pour faire permettre…
00:27:53– Non, ce n'est pas ce qui va se passer, M. Jody.
00:27:55– Vous allez avoir une classe d'âge…
00:27:57– La présidentielle, si vous gagnez, à ce moment-là, vous abrogerez.
00:27:59– Ça, je vous confirme que si on la gagne, on abrogera.
00:28:02Mais aujourd'hui, dire haut et fort, comme le proposent et comme le disent les socialistes,
00:28:07et je comprends qu'ils sont dans une position qui est compliquée, qui est fragile,
00:28:10parce qu'il faut qu'ils donnent l'illusion qu'ils ont eu une victoire.
00:28:12Mais vous le savez, quand on a été dans la rue massivement…
00:28:15Alors, il n'y avait peut-être pas les amis de M. Roux de Bézieux,
00:28:18mais les Françaises et les Français étaient là, nombreux dans la rue,
00:28:21pour défendre l'abrogation de la retraite à 64 ans.
00:28:24C'est pour se débarrasser de la retraite à 64 ans.
00:28:27Et là, ce qu'on a, c'est décalage d'un an pour une génération, soit 800 000 personnes.
00:28:32Ils vont gagner, pas deux ans de travail en moins, ils vont gagner trois mois.
00:28:36Premier problème.
00:28:37Deuxième problème, on n'est même pas sûr qu'ils soient adoptés.
00:28:40On commence à en parler, à faire de l'explication pédagogique depuis quelques jours.
00:28:44Pour que ce budget soit adopté, il faut qu'ils passent ce qu'on appelle la commission mixte paritaire.
00:28:48On l'a expliqué il y a quelques minutes sur ce plateau.
00:28:50Voilà, qui est composé sénateur et député, où il y a une majorité droite
00:28:53qui est très hostile à ce qu'on réouvre la réforme des retraites.
00:28:56Et troisième difficulté, c'est que tout ça, ce qu'ils vont donner d'une main,
00:29:02ils vont le reprendre en huit fois pire de l'autre main.
00:29:04Rien que le gel des pensions de retraite, ça fait trois milliards.
00:29:08Attendez, je termine juste parce que c'est important.
00:29:09Je vous écoute, Manon Bré, je vous écoute évidemment, vous nous dites que ça ne se fera pas.
00:29:12Il y a peu de chances que ça se fasse.
00:29:13Je vous dis, je relis Churchill, tellement j'ai l'impression que c'est le renoncement de l'année.
00:29:16Moi je vous dis, il y a peu de chances que ça se fasse.
00:29:17Et si ça se fait, ça va coûter encore plus cher.
00:29:20Parce qu'ils vont nous le faire payer derrière.
00:29:22Rien que le gel des pensions de retraite, pour ceux qui nous écoutent, c'est trois milliards d'euros.
00:29:27Le décalage dans le temps, c'est 400 millions d'euros.
00:29:31Donc vous voyez, ils vont rendre 400 millions d'euros et ils vont reprendre de l'autre côté 3 milliards d'euros aux retraités.
00:29:38Et ça, c'est que pour les retraités.
00:29:39Je ne parle même pas du gel des appels pour les étudiants, du doublement des franchises médicales qui vont rendre les médicaments plus chers, etc.
00:29:47Qui sont dans ce budget.
00:29:48Dans un instant, c'est un renoncement.
00:29:50C'est quoi Bruno Jeudy ?
00:29:51Emmanuel Macron, cet après-midi, devant les députés macronistes, dit, pardon j'ai essayé de reprendre ces mots,
00:29:57oui c'est douloureux et qu'il s'entend dire par une partie de ses députés, nous on ne la votera pas.
00:30:01La suspension, il est en train de perdre ses dernières troupes ?
00:30:05Non mais il faut voir, les mots ont un sens.
00:30:09Décalage ou suspension, peu importe les mots, en tous les cas, c'est ce que fait Sébastien Lecornu.
00:30:15Effectivement, le passage à 63 ans, au lieu d'être 1er janvier 2027, sera au 1er janvier 2028.
00:30:26C'est effectivement un gros sacrifice pour Emmanuel Macron, puisqu'il a porté cette réforme et il n'a pas changé d'avis.
00:30:32Lui, il pense qu'il faut porter la retraite à 64 ans, il avait même défendu 65 ans pendant la campagne présidentielle.
00:30:39Mais Sébastien Lecornu pense exactement la même chose et la plupart des députés macronistes pensent toujours la même chose.
00:30:43Simplement, face au blocage politique, le Premier ministre a proposé, pour pouvoir trouver un compromis avec les socialistes et ne pas être renversé,
00:30:54parce qu'il faut, c'est leur ligne, donner un budget au pays, il a décidé de faire effectivement ce décalage dans le temps qui va coûter de l'argent.
00:31:05Alors, Bercy a chiffré, on a exactement, peut-être que certains disent que ça coûtera plus, en tous les cas, on va s'en tenir à ce que dit...
00:31:12Non, ça coûtera plus.
00:31:13Ça coûtera sans doute plus, mais en tous les cas, on va s'en tenir à ce que dit...
00:31:14Pardon, mais qu'est-ce qui vous fait dire que ça coûtera plus ?
00:31:16Parce que c'est en termes d'hommage, c'est en termes d'hommage peut-être.
00:31:19Il peut y avoir un effet de l'hommage, mais il y a toutes les autres recettes qui ne vont pas être là, puisque quand vous avez moins de gens en emploi,
00:31:24si vous voulez, en gros, le résultat de tout ça, c'est travailler moins, on va gagner plus.
00:31:27Moins de travailleurs, plus de retraités, c'est le prévu, et ça, pardon, Bercy n'a pas calculé, c'est pas le bon chiffrage qu'on commande depuis deux jours.
00:31:34Non, parce qu'il n'y a pas les autres recettes des régimes fiscaux, puisque vous avez moins de gens en emploi, plus de gens à la retraite,
00:31:38vous avez toutes les cotisations qui sont payées par les gens qui étaient en emploi, qui ne sont pas comptées dans ce chiffrage.
00:31:43Et à la limite, ça ne change pas le débat, mais surtout le vrai sujet, pardon, pour finir là-dessus,
00:31:49c'est que c'est dans 5, 6, 7 ans que les chiffres commencent à peser.
00:31:53Juste un mot sur la retraite, quand même.
00:31:54Non, mais quand même, juste pour éclairer nos téléspectateurs, d'abord, je pense que cette réforme, elle est mise sur pause jusqu'en 2027.
00:32:01Simplement, Mme Aubry, il oublie de dire qu'il va y avoir un débat présidentiel, et donc, les forces politiques, à nouveau,
00:32:06elles défendront leur position, les unes les autres, ceux qui voudront revenir à 60 ans dans une Europe comme si dans l'Europe...
00:32:11Mais il faudra une nouvelle loi. Vous êtes d'accord ?
00:32:14Bien sûr, mais vous le ferez si vous êtes au pouvoir.
00:32:16Si on ne fait rien, elle va continuer à s'appliquer, donc vous allez avoir une centaine d'euros de chance.
00:32:20Mais quand vous serez au pouvoir, si vous y arrivez, et...
00:32:23Je le souhaite.
00:32:24Moi, personnellement, je pense que...
00:32:26Vous le souhaitez aussi, M. Jettier.
00:32:27Non, pas du tout, parce que je pense que la retraite à 60 ans, c'est vivre dans un pays qui n'existe pas.
00:32:33C'est au contraire vivre dans la réalité de gens qui se cassent le dos au travail.
00:32:36Moi, je pense que les faits sont têtus, les chiffres sont réalistes.
00:32:38Vous avez un quart des plus pauvres qui n'atteignent même pas l'âge de 62 ans.
00:32:42Pourquoi dans aucun pays au monde, la retraite, elle est revenue à 60 ans ?
00:32:46Ça n'existe nulle part ailleurs.
00:32:47Donc, la France, les Français ne sont pas différents des Allemands, des Espagnols, des Italiens.
00:32:50Mais vous savez comme moi que dans ces pays, vous avez des travailleurs pauvres.
00:32:53Vous avez énormément de gens.
00:32:54Mme Bride, je rebondis sur la question.
00:32:55On n'est absolument pas fait en besoin, Mme Bride.
00:32:56Il y a des pays aujourd'hui qui sont, dans les pays voisins ou comparables à la France, qui sont à la retraite à 60 ans ?
00:33:02Non, pas à 60 ans. Vous en avez à 62 ou à 64 dans l'Union Européenne.
00:33:06Mais il en existe.
00:33:09La vraie question qui est posée, c'est un, le modèle de financement.
00:33:12Deux, la question de l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:33:15Et trois, la question du niveau de cotisation.
00:33:18Par exemple, sur la question du financement, le fait que les dividendes ne soient pas mis à contribution, c'est quand même un sujet.
00:33:25Vous nous dites, je reconnais qu'il n'y a pas d'autres pays aujourd'hui.
00:33:27C'est un choix de société.
00:33:28Et c'est 62 ou 64.
00:33:29On peut être les premiers ou les seuls à revenir.
00:33:32Moi, ce que j'observe, M. Fauvel, c'est que dans tous les pays européens,
00:33:35et je le dis d'autant plus en étant députée européenne,
00:33:37dans tous les pays européens où ils ont reculé l'âge de départ à la retraite,
00:33:41ils ont créé des vieux travailleurs pauvres.
00:33:45Et on le voit d'ailleurs, le taux de chômage, pour revenir à la France,
00:33:49des personnes qui ont plus de 60 ans est autour de 40%.
00:33:53C'est des personnes que vous allez déplacer d'une caisse de protection sociale à l'autre,
00:33:57et dont on sait très bien.
00:33:59Allez, demandez...
00:34:00On a augmenté le nombre de personnes au travail.
00:34:02Oui, mais vous savez comme moi que pour les personnes...
00:34:04On a augmenté le nombre de personnes au travail.
00:34:05Les travailleurs seniors, comme on les appelle, on en a tous autour de nous.
00:34:08Des gens qui ont plus de 60 ans, retrouver un travail, bon courage.
00:34:11Des gens qui ont fait des métiers difficiles...
00:34:14Mais il y a quand même plus de gens...
00:34:15Le métier de journaliste, j'ai beaucoup de respect pour votre métier.
00:34:17Mais il n'y a pas de débat là-dessus.
00:34:19Mais physiquement, la charge physique n'est pas du tout la même par rapport à d'autres métiers.
00:34:23Ils ne peuvent pas aller jusqu'à 63, 64 ans, 63 ans.
00:34:26Geoffroy Roux-Bézieux, qui est toujours en train de penser à Churchill, vous de l'intervenir.
00:34:29Quelques questions.
00:34:30Non, non, Churchill, c'est bon.
00:34:31En plus, c'est passionnant, les mots.
00:34:32Je ne vous lâcherai pas là-dessus.
00:34:33Avec la Russie, c'est intéressant de les lire maintenant.
00:34:35Mais ce n'est pas le sujet.
00:34:36Quelques commentaires.
00:34:37D'abord, je pense que ce débat, il est mal posé.
00:34:39Aujourd'hui, le départ effectif à la retraite des Français, en 2024, c'est 63,5.
00:34:45Donc, on a fait croire collectivement, et d'ailleurs, on est tous responsables,
00:34:48qu'en fait, on leur disait, vous allez passer à 64 alors que vous êtes à 62.
00:34:52Mais non, on n'est pas à 62.
00:34:54Deuxième élément, il y a 4 Français sur 10 qui prennent leur retraite.
00:34:57Il faut préciser, ils partent plus tard parce qu'ils n'ont pas le nombre de trimestres.
00:35:00Pas le nombre de trimestres, ou qu'ils ont commencé...
00:35:03Parce qu'on décale l'âge d'entrée au marché du travail.
00:35:05Leur niveau de pension est trop faible.
00:35:07Ou qu'ils continuent, etc.
00:35:09Enfin, il y a plein de raisons.
00:35:10Deuxième élément, pour répondre à Mme Adoury,
00:35:13il y a 4 Français sur 10 qui partent avant l'âge légal.
00:35:16Donc, avant ce 62, 63 ou 60, d'ailleurs.
00:35:19Pourquoi ? Parce qu'ils bénéficient, justement, des régimes
00:35:21qui protègent les carrières pénibles ou les carrières longues.
00:35:24Alors, il ne faut pas en revoir ce dispositif,
00:35:26parce qu'on le sait, les polytechniciens bénéficient de ce régime-là.
00:35:30Et à l'envers, c'est des critères de pénibilité qui ont été enlevés par Emmanuel Macron,
00:35:35qui sont très discutables.
00:35:36Si vous me laissez juste terminer.
00:35:38Je vous en prie.
00:35:39Et donc, il y avait probablement quelque chose à faire.
00:35:40Et moi, je regrette, je le dis, que le conclave n'est pas passé loin.
00:35:44Ça s'est joué à quelques centimètres.
00:35:47On aurait pu trouver un accord là-dessus.
00:35:48Donc, si vous voulez, le sujet...
00:35:50Il n'y a pas que vous qui le regrettez.
00:35:52Pardon ?
00:35:52Il n'y a pas que vous qui le regrettez.
00:35:53Le président de la République le regrette aussi.
00:35:55Eh bien, écoutez, j'en sais rien, on n'en a pas parlé, mais je le regrette.
00:35:57Bon.
00:35:57Mais ce que je voulais dire, là, si vous voulez, c'est que, malheureusement,
00:36:00c'est devenu l'alpha et l'oméga de la politique française,
00:36:03alors que c'est un débat qui devrait être dépassionné.
00:36:06Et deuxième chose...
00:36:06Dernière chose, par contre, pour que les Français s'en rendent compte,
00:36:092025, c'est la première année où il y aura plus de décès que de naissances en France.
00:36:15Donc, on n'échappera pas, même si on fait de l'immigration économique,
00:36:18on n'échappera pas à travailler plus longtemps.
00:36:21Salut, Mme Aubry, j'ai du mal quand même.
00:36:23Vous êtes économiste de formation, vous êtes quelqu'un d'intelligent.
00:36:25J'ai du mal à croire que vous dites...
00:36:27Merci pour les compliments.
00:36:27Non, non, mais de bonne foi, moi, je ne parle pas du principe
00:36:30que les gens fassent de moi son mauvais choix.
00:36:31Vous ne pouvez pas dire, objectivement, qu'on travaillera à 60 ans en France
00:36:35dans les prochaines années.
00:36:36Ce n'est pas possible.
00:36:37Si on faisait 5 enfants par femme,
00:36:39ou si on avait une immigration massive de plusieurs millions de travailleurs,
00:36:43peut-être que c'est possible, mais ça n'arrivera pas.
00:36:45Donc, mentir aux Français comme ça, je trouve ça pas bien,
00:36:49parce que, oui, on peut le faire de manière différente que ça a été fait, probablement,
00:36:53mais on ne peut pas dire aux Français, on va revenir à 60 ans.
00:36:56Ce n'est pas possible.
00:36:57Enfin, ce n'est pas possible, si on peut le dire, mais ce n'est pas vrai.
00:36:59Bon, déjà plusieurs choses.
00:37:00La première étape qu'on propose, c'est l'abrogation de la réforme des retraites,
00:37:03et c'est d'abord revenir à 62 ans.
00:37:04On commence et on propose de le faire dans un certain nombre.
00:37:07Ça, c'était le programme du NFP, parce que le PS ne voulait pas aller à 60.
00:37:11Tout à fait.
00:37:11Vous vous êtes mis d'accord sur d'abord 62, on verra ensuite.
00:37:13En gros, sur le programme du nouveau Front populaire, c'était l'abrogation de la réforme des retraites.
00:37:17Mais le programme des insoumis, c'est bien 60 ans.
00:37:19Et tout faire pour aller vers 60 ans, avec 40 ans d'annuité, donc ça compte.
00:37:23Ce qui veut dire que ce n'est pas automatiquement 60 ans pour tout le monde,
00:37:26mais vous pouvez partir à la retraite à partir de 60 ans.
00:37:28Parce qu'on sait que le taux d'espérance de vie entre les plus pauvres et les plus riches,
00:37:34entre les métiers difficiles et les métiers qu'on va appeler plus confortables de bureau,
00:37:38ne sont absolument pas les mêmes.
00:37:39Et c'est évidemment pour ces personnes-là en particulier.
00:37:42Mais c'est 60 ans pour tout le monde dans votre système.
00:37:45Ce n'est pas 60 ans pour les métiers pénibles.
00:37:47C'est 60 ans pour tout le monde, avec 40 ans d'annuité.
00:37:50Et ça permet d'avoir un système qui est finançable.
00:37:56Parce que vous avez raison, moi je n'écarte pas le sujet du financement de ce qu'on propose.
00:38:01On l'a d'ailleurs détaillé au moment de la campagne des élections présidentielles.
00:38:04Tant mieux si le débat nous permet de revenir dessus, c'est intéressant.
00:38:06Quand on sait par exemple qu'en France, il y a eu une multiplication ces dernières années d'exonération de cotisation sociale,
00:38:14quand on sait par exemple qu'en France, les dividendes n'ont pas le même taux de cotisation que du salaire,
00:38:21c'est des manières, par exemple, de fiscaliser les dividendes, de récupérer jusqu'à 10 milliards d'euros.
00:38:27Jusqu'à 10 milliards d'euros, ça permet de redistribuer les richesses.
00:38:30Il nous reste quelques minutes. Je voudrais simplement vous poser à tous les trois la même question.
00:38:34Sébastien Lecornu a demandé aux partenaires sociaux de se retrouver.
00:38:36Plancher sur l'avenir des retraites.
00:38:38J'ai posé la même question à Maude Bréjean il y a quelques instants,
00:38:40porte-parle du gouvernement, qui nous a dit
00:38:42« S'ils trouvent un accord, on le respectera. »
00:38:45Si les partenaires sociaux,
00:38:46vous les connaissez un petit peu,
00:38:48je ne vais pas vous dire,
00:38:50imaginons un accord
00:38:52à 62 ans,
00:38:54accord entre le MEDEF et la CFDT,
00:38:57signé par, disons, les partenaires sociaux majoritaires,
00:38:59est-ce que vous vous engageriez à suivre
00:39:01ce que disent les partenaires sociaux, qui sont même un petit peu en première ligne,
00:39:03et qui par ailleurs savent gérer
00:39:04un autre régime important, qui est le régime Agir Carco,
00:39:07qui fait même des bénéfices chaque année,
00:39:09est-ce que vous seriez d'accord ?
00:39:10Il ne fait pas de bénéfices, un régime ne fait pas de bénéfices, heureusement d'ailleurs.
00:39:12En tout cas, il est équilibré.
00:39:14Il est équilibré.
00:39:15Est-ce que vous seriez d'accord,
00:39:16Manon Aubry, Geoffroy Aude-Bézieux,
00:39:17et Bruno Jeudy,
00:39:18parce qu'il n'y a pas de raison que je ne vous demande pas,
00:39:19pour dire, on laisse les clés du camion,
00:39:21et on suit cet accord,
00:39:22et tant pis pour la retraite à 60 ans.
00:39:23Geoffroy Aude-Bézieux d'abord,
00:39:24je vous laisse préparer votre réponse.
00:39:25Moi, bien sûr.
00:39:26Moi, j'ai géré Agir Carco.
00:39:28Enfin, j'étais...
00:39:29Et effectivement,
00:39:30la grosse différence,
00:39:31c'est qu'Agir Carco,
00:39:32on a été en autonomie depuis le début,
00:39:33on a une règle d'or,
00:39:34qu'il faut qu'il y ait un an de cotisation d'avance,
00:39:38et on a pu gérer,
00:39:38parce que c'est une retraite à points,
00:39:40on a pu gérer le taux de remplacement,
00:39:43en même temps que le taux de cotisation.
00:39:44Pourquoi ça marche pour Agir Carco,
00:39:45et pas pour le régime général ?
00:39:46Non, ça pourrait marcher pour le régime général.
00:39:48Mais ce sont les mêmes partenaires sociaux
00:39:49qui se retrouvent dans les deux cas.
00:39:50Non, mais on ne gère pas le régime général.
00:39:52Donc, ça pourrait marcher sur le régime général,
00:39:54mais il faut passer à un système
00:39:55où il est aussi dans la main des partenaires sociaux
00:39:58de faire baisser le taux de remplacement.
00:40:00C'est ça, la réalité.
00:40:01Il ne faut pas se tromper.
00:40:02Pourquoi Agir Carco est équilibré ?
00:40:04Parce qu'on a la main sur la cotisation,
00:40:06on a la main sur la dette,
00:40:08et on a...
00:40:08Enfin, on, pardon,
00:40:09je ne vais pas dire on,
00:40:10mais les partenaires sociaux,
00:40:11et les partenaires sociaux ont la main
00:40:12sur le taux de remplacement.
00:40:13Et on a modulé la valeur du point,
00:40:16puisque c'est une retraite à points.
00:40:17Les retraites à points,
00:40:18ça existe en France,
00:40:19c'est Agir Carco.
00:40:20C'est la retraite complémentaire.
00:40:21Quand les choses étaient difficiles,
00:40:23que la congéité n'est pas bonne,
00:40:24que les recettes ne rentraient pas,
00:40:25on a modulé avec la CFDT,
00:40:27avec la CGT,
00:40:28avec les syndicats réformistes,
00:40:29pour que le taux de remplacement
00:40:31soit plus faible
00:40:32pour équilibrer le régime.
00:40:33Donc, c'est une récession responsable.
00:40:34Vous êtes prêts à faire ça ?
00:40:36On pourrait passer là-dessus.
00:40:36À laisser les clés du camion
00:40:37aux partenaires sociaux,
00:40:38qui...
00:40:39Alors, il y a des élections professionnelles,
00:40:41la CFDT au MEDEF,
00:40:42mais disons que l'air est peut-être
00:40:44plus serein dans la discussion
00:40:45que dans la classe politique.
00:40:47Ou plus apte aux compromis.
00:40:49On a déjà essayé.
00:40:50Il y a déjà eu un dialogue syndical,
00:40:53à la fois avec le syndicat du patronat
00:40:55et l'ensemble des organisations
00:40:56syndicales représentatives,
00:40:58au moment de la réforme
00:40:59des retraites elle-même.
00:41:01Ça a conduit par une opposition unanime,
00:41:04ce qui est assez rare
00:41:04ces dernières années,
00:41:05pour le noter quand même...
00:41:06Il n'y a pas eu de dialogue, pardon.
00:41:07Excusez-moi,
00:41:07c'était le gouvernement
00:41:09qui nous consultait.
00:41:09Il n'y a pas eu de dialogue
00:41:10entre les deux.
00:41:11C'est pas pareil.
00:41:11Le gouvernement a tenté
00:41:13de mettre d'accord
00:41:14le syndicat du patronat
00:41:15et les syndicats...
00:41:16Laissez-moi aller jusqu'au bout.
00:41:18Non, mais c'est pas juste.
00:41:18...et les syndicats de salariés.
00:41:21Et en l'occurrence,
00:41:22il a préféré choisir
00:41:24ce que lui proposait
00:41:25le syndicat du patronat
00:41:26du MEDEF.
00:41:27Pourtant,
00:41:28la dernière fois que le MEDEF
00:41:29avait promis quelque chose,
00:41:29je me souviens,
00:41:30le petit PIN,
00:41:30ça a un million d'emplois.
00:41:31Il y en a eu deux.
00:41:32Il y en a eu deux,
00:41:33les millions d'emplois.
00:41:34Oui,
00:41:34avec le CICE,
00:41:36il y a surtout eu
00:41:36100 000 emplois.
00:41:37Donc,
00:41:38les promesses du patronat
00:41:39ont un peu du mal à l'écroix
00:41:40et ils ont eu
00:41:40l'opposition totale
00:41:41de tous les syndicats.
00:41:42Il y a eu une deuxième tentative
00:41:43qui est le conclave
00:41:45qui avait permis
00:41:46d'acheter du répit
00:41:47à François Bayrou
00:41:48pour que le Parti Socialiste
00:41:50ne censure pas.
00:41:51Le Parti Socialiste
00:41:52qui est en train de reproduire
00:41:52exactement la même erreur
00:41:54et qui n'avait rien donné
00:41:55parce que le patronat
00:41:56est entré dans la discussion
00:41:57en disant
00:41:59quoi qu'il arrive,
00:42:00on ne touchera pas
00:42:00à la retraite à 64 ans.
00:42:02Donc,
00:42:02je ne vois pas aujourd'hui
00:42:03pourquoi ça changerait
00:42:04mais je vais vous dire,
00:42:05Marc Fauvel,
00:42:06si on veut vraiment
00:42:07trancher
00:42:08une bonne fois
00:42:08pour tout ce sujet.
00:42:09Vous allez me dire
00:42:10élection présidentielle.
00:42:11Non,
00:42:11je vais même moins loin que ça,
00:42:13vous voyez.
00:42:14Pourquoi on ne fait pas
00:42:14un vote à l'Assemblée nationale
00:42:15un vote pour ou contre
00:42:17l'abrogation ?
00:42:18Simple,
00:42:19bête,
00:42:20méchant,
00:42:20basique.
00:42:21Premier choix
00:42:21qu'on va faire voter
00:42:22l'Assemblée nationale
00:42:23sur le sujet
00:42:24parce que ça a été passé
00:42:24par 49-3.
00:42:25Et vous verrez
00:42:26qu'il y aura une large majorité
00:42:27pour l'abrogé.
00:42:27Il faudrait souhaiter cet accord
00:42:29mais je pense que c'est trop court
00:42:30pour qu'il intervienne rapidement.
00:42:31La prochaine discussion
00:42:33c'est les amendements
00:42:35qui vont être introduits
00:42:36dans le projet de loi
00:42:37de financement de la sécu.
00:42:38C'est là que les parlementaires
00:42:39vont se prononcer.
00:42:39Ce que le premier sera proposé
00:42:41c'est d'abord
00:42:42de suspendre
00:42:42et de donner la main
00:42:43aux conférences de retraite.
00:42:44Avec une conférence de retraite.
00:42:45Il n'est pas là,
00:42:45pardon,
00:42:45juste techniquement.
00:42:46La conférence de retraite,
00:42:47je pense qu'elle va prendre
00:42:48un peu plus de temps
00:42:49que le mois
00:42:49qui se part
00:42:51de l'examen du projet.
00:42:51Et d'autre part,
00:42:52il y a la présidentielle.
00:42:52Il peut donner lieu
00:42:53à de la capitalisation
00:42:53si c'est un vrai sujet.
00:42:55Et d'autre part,
00:42:55il y a la présidentielle.
00:42:56Je pense que la réforme,
00:42:58elle est mise sur pause
00:43:06sereinement la question
00:43:07des retraites.
00:43:08Et sans doute
00:43:09que ça remonte
00:43:10très très loin.
00:43:11Ça remonte à 1981
00:43:12lorsque pour la première fois,
00:43:14et c'est le seul pays
00:43:15qui l'a fait,
00:43:15on est allé contre
00:43:16les lois de la démographie
00:43:17puisqu'on a fait revenir
00:43:18la retraite à 60 ans.
00:43:19Elle était à 65 ans avant.
00:43:21Merci beaucoup
00:43:21à tous les trois Bruno Jeudy.
00:43:22Merci à vous.
00:43:23Manon Aubry,
00:43:23Geoffroy,
00:43:24roue de baisille dans un instant.
00:43:25C'est le vice-président
00:43:25du Rassemblement National,
00:43:26Sébastien Chenu,
00:43:28qui me rejoindra à cette table.
00:43:29On va faire tout d'abord
00:43:30un petit détour
00:43:31du côté de l'Elysée.
00:43:32Je vous en parlais tout à l'heure.
00:43:33Emmanuel Macron réunit donc
00:43:35au sujet de cette suspension
00:43:36de la réforme des retraites
00:43:37des cadres de son parti,
00:43:39des cadres du parti Renaissance,
00:43:41d'ancien ministre également,
00:43:43Elisabeth Borne,
00:43:43celle qui a porté cette réforme,
00:43:45Olivier Dussopt,
00:43:46qui l'a porté également.
00:43:48Une réunion qui dure
00:43:49depuis un bon moment maintenant,
00:43:50Milana Arjelas.
00:43:53Oui, ce que l'on peut vous dire,
00:43:55Marc, sur cette réunion,
00:43:56selon les informations
00:43:57du service politique de BFM TV
00:43:59et notamment de Léopold Hautebert,
00:44:01c'est donc qu'Emmanuel Macron
00:44:02est en ce moment même
00:44:03en train de réunir à l'Elysée
00:44:04des députés
00:44:05et des cadres de Renaissance
00:44:07pour aborder notamment
00:44:08le sujet des retraites.
00:44:10A noter que le secrétaire général
00:44:11du parti, Gabriel Attal,
00:44:13n'est pas présent.
00:44:14En revanche,
00:44:15il y a autour de la table,
00:44:15par exemple,
00:44:16vous l'avez dit,
00:44:17Elisabeth Borne,
00:44:18Olivier Dussopt,
00:44:18respectivement,
00:44:19première ministre
00:44:20et ministre du Travail
00:44:21au moment où la réforme
00:44:22des retraites a été promulguée
00:44:24en 2023.
00:44:25On nous fait savoir
00:44:25qu'Emmanuel Macron
00:44:26a tenu à ce qu'il soit
00:44:28présent aujourd'hui.
00:44:29Il y a également
00:44:30donc des députés Renaissance
00:44:31comme Sylvain Maillard,
00:44:33Jean-René Cazeneuve,
00:44:34Marie Lebec,
00:44:35Céline Calvez
00:44:35ou encore Pierre-Alexandre Anglade.
00:44:38La suspension
00:44:38de la réforme des retraites
00:44:40proposée par Sébastien Lecornu
00:44:41a donc été abordée
00:44:43par le chef de l'État
00:44:44qui dit,
00:44:44je cite,
00:44:45« Le Premier ministre
00:44:46a la liberté
00:44:46et la responsabilité
00:44:48de ses compromis,
00:44:49c'est douloureux
00:44:49pour nous tous.
00:44:51Je sais ce que vous coûte
00:44:53cette suspension,
00:44:54ce que vous a coûté aussi
00:44:55de défendre cette réforme,
00:44:56les menaces,
00:44:57parfois la violence,
00:44:58ce combat était juste
00:44:59et le reste,
00:45:00mais il fallait ce compromis
00:45:01pour permettre la stabilité. »
00:45:03Les députés Renaissance
00:45:04font d'ailleurs savoir
00:45:05au chef de l'État
00:45:05qu'ils ne comptent pas
00:45:06défendre cet amendement
00:45:07sur la suspension
00:45:08de la réforme des retraites
00:45:10à l'Assemblée nationale.
00:45:11Merci à vous,
00:45:12Mylana Jonas,
00:45:12avec Bruno Ferraud,
00:45:13donc à l'Élysée.
00:45:15Et bonsoir Sébastien Chenu.
00:45:16Bonsoir, monsieur.
00:45:17Vice-président de l'Assemblée nationale,
00:45:19vice-président du Rassemblement national.
00:45:20Ce matin,
00:45:21on va parler de ce qui se passe
00:45:22à l'Élysée,
00:45:22mais ce matin,
00:45:23Sébastien Lecornu
00:45:24a donc échappé
00:45:24à deux motions de censure,
00:45:25dont l'une déposée
00:45:27par le Rassemblement national.
00:45:28Il a gagné son pari ?
00:45:30Non, parce qu'en fait,
00:45:31c'est une sorte de manœuvre.
00:45:33Il a acheté à pas cher
00:45:36le Parti socialiste
00:45:38et les Républicains
00:45:40ont renoncé
00:45:41à ce qu'ils défendaient
00:45:42pour pouvoir garder leur place.
00:45:44En réalité,
00:45:45les vieux partis,
00:45:47ce qu'on appelait, nous,
00:45:48l'UMPS,
00:45:49LREPS.
00:45:50Quand vous en faisiez partie
00:45:51de l'UMPS.
00:45:52Voilà, voilà.
00:45:53Il y a bien longtemps.
00:45:53Parce que vous avez fait
00:45:54une bonne partie de...
00:45:55Ça commence à dater,
00:45:56ça fait 13 ans.
00:45:56Jusqu'en 2014, je crois.
00:45:57parce que ça fait
00:45:58déjà quelques années.
00:46:00Mais ces vieux partis-là,
00:46:01ils ont peur des électeurs.
00:46:03Donc, ils se sont associés
00:46:05pour pouvoir empêcher,
00:46:08évidemment,
00:46:09le ministre,
00:46:09le Premier ministre,
00:46:10de tomber.
00:46:11Et ils l'ont fait
00:46:11au prix de leur conviction.
00:46:13Ils l'ont fait
00:46:14au prix
00:46:15de leurs idées politiques.
00:46:17Et en fait,
00:46:17ils ne défendent plus
00:46:18que leur place.
00:46:19Ils ne défendent pas
00:46:20l'intérêt des Français.
00:46:20Mais pour être bien clair,
00:46:21Sébastien Chenu,
00:46:22vous considérez tout de même
00:46:23que Sébastien Lecornu
00:46:24est légitime
00:46:25à préparer le budget
00:46:26à partir de lundi,
00:46:27puisque l'examen va débuter.
00:46:28Il n'y a pas de bouclature.
00:46:29Vous ne demandez pas
00:46:29de démissionner.
00:46:31Non, il est Premier ministre.
00:46:32C'est à lui
00:46:33de préparer le budget.
00:46:34Il est légitime
00:46:36dans le sens
00:46:36où il a été nommé,
00:46:37qu'il n'a pas été renversé.
00:46:38Il est là.
00:46:38Mais tout ça
00:46:40viendra à point.
00:46:43Sébastien Lecornu
00:46:44ne sera pas là
00:46:44très longtemps,
00:46:45à mon avis,
00:46:46vu le projet de budget
00:46:47qu'il est en train
00:46:48de préparer
00:46:49pour les Français.
00:46:50Parce que je pense
00:46:51que les Français
00:46:51vont se réveiller.
00:46:53Les appareils politiques
00:46:54connaissent déjà tout ça.
00:46:55Mais les Français
00:46:56vont se réveiller
00:46:56quand ils vont voir
00:46:57la hausse des taxes
00:46:58sur l'éthanol,
00:46:58c'est-à-dire la hausse
00:47:00des taxes à la pompe.
00:47:00On promet qu'on va en parler
00:47:01dans quelques minutes
00:47:02du budget.
00:47:03Il y a plusieurs mesures
00:47:03sur lesquelles je voudrais
00:47:04vous entendre
00:47:05et entendre la position
00:47:06du Rassemblement national.
00:47:07Simplement,
00:47:08sur la réforme des retraites,
00:47:08est-ce que les députés
00:47:09du RN voteront
00:47:10la suspension ?
00:47:11Oui, nous,
00:47:12on est contre
00:47:12cette réforme des retraites.
00:47:15Vous voterez bien
00:47:16la suspension.
00:47:16On votera la suspension.
00:47:18Manon Oubry,
00:47:18qui était là
00:47:19pour les Insoumis
00:47:19il y a quelques minutes,
00:47:20qui est contre
00:47:20la réforme des retraites,
00:47:21n'était pas pour voter
00:47:23la suspension.
00:47:23Mais en fait,
00:47:24je ne sais pas
00:47:25ce que ça veut dire
00:47:25que la suspension.
00:47:26Je m'explique.
00:47:27Moi, j'ai regardé
00:47:28de près ce que ce texte...
00:47:31D'abord,
00:47:31pour l'instant,
00:47:32il n'y a rien.
00:47:33Dans le projet
00:47:34de budget
00:47:35de Sébastien Lecornu,
00:47:37il n'y a pas
00:47:37un seul élément
00:47:38qui, aujourd'hui,
00:47:39prend en compte
00:47:40la suspension
00:47:41de la réforme des retraites.
00:47:42Mais la suspension,
00:47:43juridiquement,
00:47:44ça ne veut rien dire.
00:47:44Ou il y a une abrogation,
00:47:46mais je ne vois pas
00:47:48comment le texte
00:47:49peut être rédigé
00:47:51pour suspendre,
00:47:52suspendre combien de temps.
00:47:53Je vous assure
00:47:53que c'est extrêmement compliqué,
00:47:55extrêmement compliqué.
00:47:55Tout ça me semble
00:47:56être une arnaque en vue.
00:47:59Le terme d'arnaque,
00:48:00on l'a entendu
00:48:00dans la bouche du RN,
00:48:02dans celle des insoumis aussi.
00:48:03Maude Bréjon,
00:48:03vous n'étiez pas avec nous
00:48:04tout à l'heure,
00:48:04M. Chenu,
00:48:05mais Maude Bréjon,
00:48:05la porte-parle du gouvernement,
00:48:07je l'ai interrogé là-dessus
00:48:08en disant
00:48:08est-ce qu'il y a une arnaque ?
00:48:09Est-ce que ça n'aura pas lieu ?
00:48:11On est rentré même
00:48:11dans le détail
00:48:12de ce sera un amendement
00:48:14déposé par le gouvernement
00:48:15au budget de la Sécu,
00:48:16qu'est-ce qui se passera
00:48:17sur le Sénat
00:48:17qui est à droite ?
00:48:18Elle nous a dit
00:48:19à la fin,
00:48:20la suspension aura lieu.
00:48:22Il n'y aura pas de loup,
00:48:23il n'y aura pas d'embrouille.
00:48:24Vous considérez que
00:48:26on ne peut pas
00:48:27lui faire confiance ?
00:48:28Non, on ne peut pas
00:48:29leur faire confiance,
00:48:29ça c'est clair.
00:48:31Donc il y a une embrouille.
00:48:32Mais évidemment,
00:48:32déjà,
00:48:33qu'est-ce que c'est
00:48:33que la suspension ?
00:48:34Je vous l'aurais dit,
00:48:35c'est combien de temps
00:48:35la suspension ?
00:48:37Est-ce qu'il y a
00:48:37un texte juridique ?
00:48:38Jusqu'au 1er janvier 2018,
00:48:40dit le gouvernement.
00:48:40Écoutez,
00:48:41ça c'est une nouveauté,
00:48:42en tous les cas,
00:48:42je ne connais pas
00:48:42de texte de loi
00:48:43qui suspende
00:48:44de façon temporaire
00:48:46où on abroge
00:48:47ou on promulgue
00:48:49une loi,
00:48:50mais je n'ai jamais vu ça.
00:48:51Donc je pense que
00:48:52tout ça,
00:48:53ce sont encore
00:48:53des manœuvres.
00:48:55À la fin,
00:48:55il y aura une commission
00:48:56mixte paritaire
00:48:57qui validera ou pas
00:48:58l'amendement
00:48:59qui aura été proposé,
00:49:02qui aura été
00:49:03en tous les cas rédigé,
00:49:04ils vont bien réussir
00:49:05à rédiger quelque chose.
00:49:06Et puis,
00:49:07à la fin,
00:49:07ce sera l'entourloupe.
00:49:09La loi sur les retraites,
00:49:13elle ne sera pas
00:49:13évidemment abrogée,
00:49:15ni même suspendue,
00:49:17elle s'appliquera
00:49:17et les socialistes
00:49:19le savent déjà d'ailleurs,
00:49:21mais c'était leur façon
00:49:22de pouvoir voter,
00:49:24ne pas voter la censure,
00:49:25c'était le prétexte
00:49:26pour ne pas voter la censure,
00:49:28mais les socialistes
00:49:28savent déjà,
00:49:29eux-mêmes,
00:49:30ils savent qu'à la fin,
00:49:32il n'y aura pas
00:49:32d'abrogation
00:49:34de la loi sur les retraites.
00:49:35Il n'y en aura pas.
00:49:35Si vous arrivez au pouvoir
00:49:36en 2027,
00:49:37si Marine Le Pen
00:49:37ou Jordan Bardella
00:49:38l'emportent à la présidentielle,
00:49:39que se passera-t-il
00:49:40pour les retraites ?
00:49:41Abrogation de la loi
00:49:42sur les retraites,
00:49:43de cette loi patron,
00:49:44et puis ensuite,
00:49:45nous, nous avons une proposition
00:49:47que nous mettrons sur la table,
00:49:48qu'on fera discuter aussi.
00:49:50On a une proposition,
00:49:51il y en a eu plusieurs
00:49:52ces dernières années
00:49:53qui ont parfois évolué.
00:49:53Il y en a une
00:49:55qui est très claire,
00:49:56c'est quand vous avez
00:49:57vos 40 annuités,
00:49:58si vous avez commencé
00:49:59à travailler avant 20 ans,
00:50:01souvent ce sont des professions
00:50:02plus difficiles
00:50:03quand on a travaillé
00:50:04avant 20 ans,
00:50:04ce sont des professions
00:50:05souvent manuelles,
00:50:06etc.
00:50:06et bien vous pouvez partir
00:50:08à partir de 60 ans,
00:50:10à partir de 60 ans
00:50:10avec vos 40 annuités.
00:50:1240 annuités
00:50:12avant 20 ans
00:50:13et s'arrêtent à 60.
00:50:14Pour les autres.
00:50:14Et puis après,
00:50:15de façon progressive,
00:50:16avec 42 annuités,
00:50:19vous pouvez partir
00:50:20à partir de 62 ans.
00:50:22Et puis,
00:50:23comme c'est progressif,
00:50:23si vous êtes rentré
00:50:25dans le monde du travail
00:50:26à 25 ans,
00:50:28il vous faut vos 42 annuités.
00:50:30Ou 67.
00:50:30Mais aujourd'hui,
00:50:31on entre en moyenne,
00:50:32et c'est bien l'une
00:50:33des problématiques d'ailleurs,
00:50:34à 27 ans sur le marché
00:50:36du travail.
00:50:37Donc nous,
00:50:37ce qu'on veut en parallèle
00:50:38pour pouvoir actionner,
00:50:39pour pouvoir atteindre
00:50:41ces objectifs,
00:50:42c'est évidemment
00:50:42travailler sur l'employabilité
00:50:44des jeunes
00:50:45plutôt que de travailler.
00:50:45Je résume,
00:50:46ça sera entre 60 et 62
00:50:48en fonction de l'âge
00:50:50de l'entrée.
00:50:50Jordan Lardella,
00:50:51l'an dernier,
00:50:51après les législatives,
00:50:52avait dit
00:50:52notre position sur les retraites,
00:50:54attendez,
00:50:55ne dites pas encore non,
00:50:55je n'ai pas posé l'action,
00:50:56notre position sur les retraites,
00:50:57elle pourra encore changer
00:50:58en fonction de la situation
00:51:00du pays
00:51:01et de la situation
00:51:02du régime des retraites.
00:51:03Est-ce que ça peut,
00:51:04je sais que le RN
00:51:04va publier dans quelques jours
00:51:05un contre-budget,
00:51:06je ne sais pas si la mesure
00:51:07est fécurée,
00:51:07mais est-ce que ça peut
00:51:08encore changer ?
00:51:09Est-ce que c'est 60-62 ?
00:51:11Est-ce que ça pourrait être 63 ?
00:51:12Aujourd'hui,
00:51:13on est sur ça,
00:51:13parce qu'on a trouvé
00:51:14les moyens de financer,
00:51:16parce que les politiques
00:51:16qu'on veut mener,
00:51:17que ce soit les économies,
00:51:19que ce soit la fiscalité
00:51:20ou que ce soit la relance
00:51:21de la croissance
00:51:22et de la productivité,
00:51:23mais aussi celle de la natalité,
00:51:25nous font penser
00:51:25qu'on peut tenir ce pari.
00:51:27Et nous,
00:51:28on le dit devant les Français,
00:51:30on ne se cache pas
00:51:30derrière notre petit doigt,
00:51:31on a fait cet effort,
00:51:33évidemment,
00:51:34et on le demande aussi
00:51:34aux Français,
00:51:3640 annuités,
00:51:3760 ans,
00:51:3842 annuités,
00:51:4062 ans,
00:51:41voilà,
00:51:41c'est le schéma qu'on propose,
00:51:43il est financé,
00:51:44il est finançable
00:51:44et on a ça comme objectif
00:51:46et on peut le tenir.
00:51:47Mais c'est un choix de société
00:51:48et Marine Le Pen
00:51:48l'a très bien dit d'ailleurs.
00:51:49Pourquoi on veut une fiscalité
00:51:50qui soit adaptée ?
00:51:51Par exemple,
00:51:52on a proposé un impôt
00:51:53sur la fortune financière
00:51:54qui leverait 3 milliards d'euros.
00:51:56Et bien parce que derrière,
00:51:57ça nous permet de financer
00:51:58des aides à la natalité,
00:52:01c'est-à-dire une part fiscale
00:52:01supplémentaire
00:52:02à partir du deuxième enfant.
00:52:04C'est-à-dire que tout notre schéma,
00:52:05il est autour de ce choix de société.
00:52:08On va parler du budget
00:52:09dans un instant,
00:52:10vous allez nous dire
00:52:10s'il y a des mesures
00:52:11qui trouvent grâce à vos yeux
00:52:12ou si vous rejetez tout
00:52:13et si vous rejeterez tout
00:52:15également pendant l'examen du budget.
00:52:16Un mot tout d'abord
00:52:17parce que vous étiez
00:52:17à la tribune de l'Assemblée
00:52:18en tant que courateur,
00:52:20que représentant du groupe RN
00:52:22lors du discours
00:52:23de la déclaration de politique générale
00:52:24de Sébastien Chenu
00:52:25et vous avez à un moment
00:52:27évoqué le nom de Marisol Touraine,
00:52:29ancienne ministre socialiste
00:52:30qui a allongé la durée de cotisation
00:52:33à 43 ans.
00:52:35Vous avez dit dans votre discours
00:52:36qu'elle doit se retourner
00:52:37dans sa tombe
00:52:38alors qu'elle est évidemment...
00:52:39– Et j'ai corrigé en disant
00:52:40qu'elle est heureusement
00:52:41toujours vivante.
00:52:42– Oui, ça voulait dire quoi ?
00:52:44– C'était une maladresse ?
00:52:45– Voilà, c'est une maladresse
00:52:46mais je vais vous dire,
00:52:48en réalité,
00:52:49dans la vie,
00:52:50ce qui fait sourire souvent,
00:52:52c'est ce qui est méchant
00:52:54et de mauvais goût.
00:52:54Donc c'était méchant
00:52:55et de mauvais goût, probablement.
00:52:56– Donc on entend ce soir
00:52:57que vous considérez que c'était...
00:52:58– Mais je n'ai rien pour que Mme Touraine.
00:53:00– Vous l'avez appelée pour lever tout.
00:53:02– Non, il ne faut pas exagérer.
00:53:03– Non mais attendez,
00:53:04à un moment, ça va aussi.
00:53:05En revanche,
00:53:06là où c'est absolument scandaleux,
00:53:08c'est que les socialistes
00:53:09aient cherché à démonter
00:53:11leur propre réforme.
00:53:13Je veux dire,
00:53:14ça, ce n'est pas de la plaisanterie,
00:53:16que des socialistes en soient
00:53:17à démonter leur propre réforme.
00:53:18– L'accélération du passage
00:53:19vers les 43 ans,
00:53:20– Bien sûr, je veux dire sincèrement,
00:53:23ça montre que ces gens
00:53:24n'ont vraiment aucune conviction.
00:53:26Marine Le Pen disait
00:53:26qu'ils sont capables
00:53:27de se couper un membre
00:53:29pour pouvoir ne pas se retrouver
00:53:30devant les électeurs.
00:53:31Alors je ne sais pas
00:53:31quels membres
00:53:32ils sont capables de se couper,
00:53:33mais enfin visiblement,
00:53:34ils sont prêts
00:53:34à faire des concessions.
00:53:36– Le budget 2026,
00:53:37vous le qualifiez,
00:53:38le RN,
00:53:38de boucherie fiscale.
00:53:40De tout ce qui est présenté,
00:53:41toutes les mesures
00:53:42qu'on connaît désormais,
00:53:44aucune n'est bonne pour vous.
00:53:45– Mais il y aura peut-être
00:53:46dans celles que nous connaissons
00:53:48ou que nous ne connaissons pas,
00:53:48il y aura peut-être ici et là,
00:53:50allez-y parce qu'il y en aura
00:53:51peut-être ici et là.
00:53:51– La taxe sur les holdings,
00:53:52un milliard, un milliard et demi.
00:53:53– Oui, c'est un milliard et demi.
00:53:54– Pour taxer ceux
00:53:56qui cherchent à échapper
00:53:57à l'impôt.
00:53:58– Moi, je préfère notre impôt
00:53:59sur la fortune financière.
00:54:00– Mais vous le votez ou pas ?
00:54:00– Il faut regarder
00:54:02comment c'est fichu.
00:54:03Moi, ça ne me semble pas terrible
00:54:06et surtout,
00:54:06ça ne ramène pas grand-chose.
00:54:08Je dis, nous,
00:54:08je préfère notre impôt
00:54:09sur la fortune financière
00:54:10qui ramène 3 milliards d'euros,
00:54:12là aussi.
00:54:13C'est une contribution
00:54:14qu'on demande à ceux
00:54:14qui ont beaucoup…
00:54:15– Mais vous le faites
00:54:15à la place de l'impôt actuel ?
00:54:17– Ah ben, on le fait
00:54:17à la place de l'impôt actuel.
00:54:18– Donc, c'est la somme
00:54:18quasiment nulle en fait.
00:54:20– Oui, mais on le flèche autrement.
00:54:21– Ce n'est pas davantage
00:54:21les plus riches qu'Emmanuel Macron.
00:54:23– D'accord, mais là,
00:54:23si vous voulez,
00:54:24je pense qu'il faut regarder
00:54:25le détail,
00:54:26mais ça me semble,
00:54:27dès qu'on touche,
00:54:28évidemment,
00:54:30si ce n'est à l'outil de travail,
00:54:31en tous les cas,
00:54:32je le vois à des entreprises,
00:54:33il faut vraiment regarder
00:54:34comment c'est fait.
00:54:35Ça m'a l'air
00:54:35de ne pas lever grand-chose
00:54:37en tous les cas,
00:54:37de ne pas résoudre grand-chose.
00:54:38– La suppression des APL
00:54:39pour les étudiants non-européens ?
00:54:42– Non, mais ça,
00:54:43nous, on est pour le fait
00:54:44que les aides sociales
00:54:46soient réservées,
00:54:48en tout cas celles
00:54:48qui ne sont pas contributives,
00:54:49soient réservées aux nationaux.
00:54:50– Donc là, vous dites bravo,
00:54:51là ça en le va.
00:54:52– Ça ne doit pas être
00:54:53très élevé non plus.
00:54:55– Bon, la secrétaire générale
00:54:56de la CGT, Sophie Binet,
00:54:58appelle à une mobilisation
00:54:58contre le projet de budget
00:55:00au début du mois de novembre.
00:55:02Vous la soutenez ?
00:55:03Sans descendre dans la rue,
00:55:04évidemment.
00:55:04– Non, mais toujours par ailleurs.
00:55:05– Sans descendre dans la rue,
00:55:06je dis.
00:55:07– À chaque fois qu'il y a
00:55:08un mouvement social,
00:55:09on nous demande,
00:55:10on laisse les gens faire,
00:55:11ils n'ont pas besoin.
00:55:12Nous, on n'est pas
00:55:12une centrale syndicale.
00:55:13Madame Binet, c'est son boulot
00:55:14de faire la grève
00:55:15et d'appeler à aller dans la rue.
00:55:16Elle fait ça toute l'année.
00:55:17Elle le fait probablement
00:55:18très bien d'ailleurs.
00:55:19– C'est pas que ça.
00:55:20– Ah oui, enfin bon,
00:55:20elle fait surtout ça, on va dire.
00:55:22Elle occupe beaucoup le trottoir.
00:55:23Eh bien nous,
00:55:24nous ne sommes pas
00:55:25une centrale syndicale.
00:55:26Les gens qui ont envie
00:55:26d'aller manifester,
00:55:27le feront.
00:55:28Nous, on cherche des solutions.
00:55:30Nous, on va voter,
00:55:31on va faire des propositions
00:55:31puis on va s'opposer.
00:55:32J'avais commencé
00:55:33à lister quelques sujets.
00:55:35Il y a des mesures.
00:55:36Franchement,
00:55:37le barème,
00:55:39le gel des barèmes
00:55:40sur le revenu,
00:55:41ça va faire rentrer
00:55:42200 000 foyers fiscaux
00:55:44dans l'impôt.
00:55:45Le gel des retraites.
00:55:47Il y a du lourd
00:55:49quand même dans ce budget.
00:55:50Les Français vont être
00:55:52très fortement mis
00:55:53à contribution.
00:55:54Et de l'autre côté,
00:55:55les dépenses se continuent.
00:55:57Il y a des hausses
00:55:58de dépenses publiques.
00:55:59Il y a des hausses d'impôts.
00:56:00Et derrière ça,
00:56:02la dette sera toujours
00:56:03au même niveau.
00:56:04C'est-à-dire qu'en fait,
00:56:05cet énorme coup de rabot
00:56:06sur le dos des Français
00:56:08ne résout rien.
00:56:09Le 23 octobre,
00:56:10dans quelques jours,
00:56:11le Rassemblement national
00:56:12Marine Le Pen,
00:56:12l'annoncée,
00:56:14présentera son contre-budget.
00:56:16Allez-vous reprendre
00:56:17une idée qui était
00:56:18dans le projet de Marine Le Pen
00:56:19lors de la dernière élection présidentielle ?
00:56:20Je vous vois froncer
00:56:21les sourcils
00:56:21qui était la suppression
00:56:23de l'impôt sur les revenus
00:56:24pour tous les moins de 30 ans.
00:56:25Eh bien vous verrez,
00:56:26je ne vais pas défleurer...
00:56:27C'était une mesure
00:56:28qui avait fait parler...
00:56:29Bien sûr, mais c'est intéressant
00:56:30cette mesure.
00:56:30Tout, quelles que soient
00:56:32les revenus.
00:56:32Vous verrez si elle est reprise
00:56:33ou pas,
00:56:34mais la logique...
00:56:36Vous ne pouvez pas nous le dire
00:56:36ce soir ?
00:56:36Non, sinon ça n'a plus
00:56:37d'intérêt de le présenter
00:56:38dans quelque chose.
00:56:38Une mesure qui avait été
00:56:39très critiquée en disant
00:56:40vous savez, on vous avait dit
00:56:41qu'Ilien Mbappé
00:56:41ne paierait pas d'impôts
00:56:42grâce à vous.
00:56:43La philosophie,
00:56:43elle est intéressante.
00:56:45La philosophie...
00:56:45Ça les méril n'est plus en France.
00:56:46Et après, elle peut être encadrée.
00:56:47Mais la philosophie,
00:56:48elle est intéressante,
00:56:48c'est se dire
00:56:49retenir les jeunes
00:56:51qui sont créateurs
00:56:52d'entreprises,
00:56:53créateurs d'emplois
00:56:53et qui, parce qu'ils sont
00:56:55très imposés,
00:56:56veulent quitter notre territoire.
00:56:57C'est ça la philosophie.
00:56:58Est-ce qu'il faut la plafonner ?
00:57:00Est-ce qu'il faut l'encadrer ?
00:57:01Peut-être.
00:57:01Et puis ça, c'est le rôle
00:57:02aussi du législateur.
00:57:03Mais la philosophie de dire
00:57:04on retient les jeunes ici,
00:57:06on ne laisse pas partir
00:57:07ceux qui créent de la richesse,
00:57:09ceux qui créent
00:57:10de l'inventivité,
00:57:11ceux qui créent
00:57:12du dynamisme économique,
00:57:13on ne les laisse pas partir.
00:57:15Votre allié,
00:57:16Éric Ciotti,
00:57:17a demandé à rencontrer
00:57:18le patron des Républicains,
00:57:19Bruno Retailleau,
00:57:20pour travailler avec lui,
00:57:21poser les bases
00:57:22d'une future alliance.
00:57:23C'est le nouveau sous-marin
00:57:24du RN, Éric Ciotti.
00:57:25C'est lui que vous chargez
00:57:26d'aller tenter
00:57:28de lancer l'union des droites
00:57:29incognito ?
00:57:30Non, ce n'est pas
00:57:30l'union des droites.
00:57:31D'ailleurs, vous savez
00:57:31que nous, on n'utilise pas ce terme.
00:57:32C'est pour ça que je vous demande
00:57:33ce qu'il fait, Éric Ciotti.
00:57:34Mais Éric Ciotti
00:57:36et Bruno Retailleau,
00:57:37il y a encore un an et demi,
00:57:39siégeaient dans le même parti.
00:57:41Bon, M. Retailleau,
00:57:42il faut dire qu'il est compliqué,
00:57:43lui.
00:57:43Il ne veut pas siéger
00:57:44avec Bruno Le Maire
00:57:45au Conseil des ministres,
00:57:46alors qu'il vient du même parti
00:57:47que lui,
00:57:47mais il accepte de siéger
00:57:48avec Manuel Valls
00:57:49et Elisabeth Borne.
00:57:50Mais s'il est compliqué,
00:57:51pourquoi aller discuter avec lui ?
00:57:52Il n'est jamais très clair,
00:57:53mais parce qu'en fait,
00:57:54on se dit que Bruno Retailleau
00:57:55s'est probablement fait avoir
00:57:56dans le gouvernement Macron
00:57:57et que sa place
00:57:58n'était pas là.
00:57:59Et que peut-être,
00:58:01en ouvrant les yeux,
00:58:02il se dirait qu'il mettrait
00:58:03son énergie
00:58:04la plus utile possible
00:58:05à nous aider
00:58:05à accéder aux responsabilités.
00:58:06Vous passez votre année
00:58:07à taper sur Bruno Retailleau
00:58:08très régulièrement
00:58:09et en fait,
00:58:10vous êtes prêt
00:58:10à aller discuter avec lui.
00:58:11M. Faudrel,
00:58:12il a été ministre macroniste,
00:58:13il a cautionné
00:58:14ce qui s'est passé.
00:58:15Vous avez été militant UMP
00:58:17et cadre UMP.
00:58:18Non, mais monsieur,
00:58:18il peut y avoir plusieurs vies
00:58:19en politique.
00:58:19Emmanuel Macron n'était même pas
00:58:23encore président de la République.
00:58:24Non, mais j'ai quitté,
00:58:26c'était encore François Hollande.
00:58:27Il peut y avoir plusieurs vies
00:58:28en politique,
00:58:29vous savez.
00:58:29Donc, Bruno Retailleau,
00:58:30s'il considère
00:58:31qu'il s'est trompé,
00:58:32s'il considère
00:58:33qu'il s'est fait avoir,
00:58:34s'il considère
00:58:35que notre offre politique,
00:58:36elle peut redresser le pays,
00:58:38lui et tous ceux
00:58:39qui considèrent ça,
00:58:40et il y en a aussi à gauche
00:58:41des gens qui considèrent ça,
00:58:42mais ils sont les bienvenus,
00:58:43bienvenus dans l'aventure
00:58:44parce que redresser le pays,
00:58:46ça ne va pas être de la tarte.
00:58:47Est-ce que vous ne voulez pas
00:58:48de l'union des droites
00:58:49juste parce qu'elle est proposée
00:58:50par Eric Zemmour
00:58:51que Marine Le Pen
00:58:51déteste plus que tout ?
00:58:53Non, mais parce que
00:58:53c'est trop restrictif.
00:58:54Pourquoi l'union des droites ?
00:58:56Mais moi, je ne m'adresse pas
00:58:56aux Français
00:58:57uniquement de droite.
00:58:59Mais c'est le cas
00:58:59dans la circonscription.
00:59:00Mais au-delà de la droite
00:59:02et au-delà de la gauche,
00:59:03ce n'est pas ni droite ni gauche.
00:59:04Moi, je viens de la droite
00:59:05et je suis élu
00:59:06dans une circonscription
00:59:07dans laquelle il n'y a jamais
00:59:08eu un élu autre chose
00:59:09que de gauche
00:59:10qui a été élu depuis 1958.
00:59:11Qu'est-ce que vous avez de gauche,
00:59:12vous, par exemple ?
00:59:13Une conscience sociale
00:59:14probablement affirmée
00:59:15et c'est vrai qu'on partage
00:59:16ça avec Marine Le Pen.
00:59:17On a une conscience sociale.
00:59:18C'est vrai que nous,
00:59:19le discours mort aux pauvres
00:59:20qu'on a longtemps entendu
00:59:21chez les Républicains,
00:59:22ce n'est pas le nôtre.
00:59:23Vous le partagez avec Marine Le Pen,
00:59:25mais est-ce que vous le partagez aussi
00:59:26avec Jordan Bardellac
00:59:26qui n'est pas tout à fait
00:59:28sur la même ligne ?
00:59:28Si, il a une conscience sociale forte.
00:59:29Quand il défend la retraite
00:59:31avec 40 annuités
00:59:32à partir de 60 ans
00:59:33ou 42 annuités
00:59:34à partir de 62 ans,
00:59:35il a une conscience sociale
00:59:36très aboutie.
00:59:37Mais c'est Jordan Bardellac
00:59:37qui avait dit 60-62 ans,
00:59:38il faudra peut-être
00:59:39rehausser tout ça
00:59:40si les finances sont mauvaises.
00:59:40Il n'a jamais dit qu'il faudra
00:59:41rehausser tout ça.
00:59:41Il n'a jamais dit ça.
00:59:43Pendant la campagne
00:59:44de la dernière législative.
00:59:44Il a même dit dernièrement
00:59:45c'est un de nos totems.
00:59:47C'est un de nos totems, d'accord.
00:59:49Jean-François Copé,
00:59:50ancien pas de droit,
00:59:51je crois que vous aviez
00:59:51travaillé avec lui pour le coup.
00:59:52Oui, oui.
00:59:52Je vais vous rappeler
00:59:53des souvenirs.
00:59:53On a l'impression
00:59:54de faire un voyage
00:59:54dans le temps.
00:59:56Il y a bien des ministres
00:59:57de Raffarin dans le gouvernement.
00:59:59Je l'ai dit,
00:59:59on est plus proche
01:00:00d'un fantôme
01:00:01que du futuroscope.
01:00:02Il dit ce matin même
01:00:03qu'il n'y aura jamais
01:00:04de rapprochement
01:00:05entre LR et le RN
01:00:06parce que votre programme
01:00:07est socialiste.
01:00:08Oh là !
01:00:10Vous pouvez dire
01:00:11j'ai un côté de gauche
01:00:11mais vous ne pouvez pas dire
01:00:12j'ai un côté socialiste
01:00:13sur l'économie.
01:00:14J'ai pas dit
01:00:15j'ai un côté de gauche
01:00:15j'ai une conscience sociale
01:00:16et moi je pense que
01:00:17moi je suis très heureux
01:00:18d'avoir cette conscience sociale.
01:00:20Ben oui,
01:00:20on est moins libéraux
01:00:21que M. Copé,
01:00:22plus libéraux,
01:00:23je ne sais pas si c'est possible d'ailleurs.
01:00:25Oui, on a une conscience sociale
01:00:26c'est-à-dire que nous
01:00:26on considère que
01:00:27les gens qui en bavent,
01:00:29les gens qui travaillent,
01:00:30les gens qui ont peu,
01:00:31eh bien on doit
01:00:32les épauler,
01:00:33on ne doit pas les regarder de haut
01:00:34et oui,
01:00:35on est moins conservateurs
01:00:35aussi que tous ces gens-là.
01:00:37Ça c'est clair.
01:00:38Est-ce que ça nous empêche
01:00:38de travailler avec des gens de droite ?
01:00:39Ben non,
01:00:44Donc vous voyez,
01:00:44moi je pense qu'on a
01:00:45beaucoup de choses...
01:00:46Mais il n'y aurait pas de honte
01:00:46à dire, pardon je vous interromps,
01:00:48économiquement,
01:00:49vous avez parlé de la réforme
01:00:50des retraites par exemple,
01:00:51je suis beaucoup plus proche
01:00:52de la gauche que des LR.
01:00:5460-62,
01:00:55vous êtes sur la ligne
01:00:55des insoumis à 60
01:00:56et des socialistes à 62.
01:00:57Mais moi je ne crois pas
01:00:59à cette classification...
01:01:00Elle existe la droite,
01:01:01elle existe la gauche
01:01:02et vous existez aussi.
01:01:03Emmanuel Macron a dynamité
01:01:04d'ailleurs tout ça.
01:01:05Moi je pense qu'on a
01:01:06une conscience sociale
01:01:07plus aboutie
01:01:07que les partis classiques
01:01:09de droite aujourd'hui,
01:01:10ça c'est clair,
01:01:11plus aboutie que la Macronie.
01:01:12Oui, on est plus attentif
01:01:13au peuple qui en bave,
01:01:16aux Français qui ont moins.
01:01:17Oui, on est plus attentif
01:01:18à l'agriculteur
01:01:19qui voit évidemment
01:01:20son revenu diminuer chaque année.
01:01:22Oui, et ça je crois
01:01:23que c'est tout à notre honneur.
01:01:24Un mot encore,
01:01:25si vous voulez bien Sébastien Chenu.
01:01:26Hier le Conseil d'État
01:01:26a infligé un revers à Marine Le Pen
01:01:28qui conteste toujours
01:01:29l'exécution immédiate
01:01:31de son illégibilité.
01:01:33Le Conseil d'État,
01:01:34sans rentrer dans les détails,
01:01:35refuse de saisir
01:01:36le Conseil constitutionnel.
01:01:38Ça veut dire très clairement
01:01:39qu'en cas de dissolution,
01:01:40Marine Le Pen ne pourra pas
01:01:41être candidate.
01:01:42Oui, mais c'est pas pour ça
01:01:44que Marine Le Pen
01:01:45ne demande pas la dissolution.
01:01:46Marine Le Pen continue.
01:01:46Non, non, pardon,
01:01:47c'est pas ma question.
01:01:48Ça veut dire qu'elle ne sera pas candidate.
01:01:49En tout cas,
01:01:50s'il y a des voix pour l'être,
01:01:51elle les utilisera.
01:01:52Marine Le Pen explorera
01:01:54toutes les possibilités
01:01:55juridiques existantes,
01:01:58légales,
01:01:59lui permettant
01:01:59de rencontrer les Français
01:02:01aux élections législatives
01:02:02ou aux élections présidentielles.
01:02:03Disons que si les élections
01:02:04avaient lieu dans trois semaines,
01:02:05là,
01:02:05elle ne se lancerait pas
01:02:07au vu de cette dernière décision.
01:02:09Non, mais elle fera valoir
01:02:09tous ses droits
01:02:10et il y a peut-être encore
01:02:10quelques chemins juridiques.
01:02:12Bon, on en reparlera.
01:02:13Merci beaucoup Sébastien Chenu.
01:02:14Merci d'être venu ce soir
01:02:15sur le plateau de 60 minutes.
01:02:17Je vous retrouve dimanche soir,
01:02:1818h pour BFM.
01:02:19Dimanche soir,
01:02:20avec grand plaisir.
01:02:20Merci à tous.
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