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  • il y a 6 semaines
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.

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00:00Bienvenue à tous dans cette nouvelle édition spéciale.
00:0262, 63 ou alors 64 ans, Emmanuel Macron va-t-il lâcher du lest sur la réforme des retraites pour sortir de la crise ?
00:10L'hypothèse est désormais clairement sur la table puisque celle qui avait porté cette réforme, Elisabeth Borne, se dit prête désormais à la suspendre.
00:18L'analyse d'Alain Duhamel dans quelques instants, on recevra également le patron des députés Modem, Marc Fénault, car la mesure déchire le camp présidentiel.
00:25Certains y voient un renoncement et même une trahison. On verra aussi quelles seraient les conséquences pratiques de cette suspension, combien elle pourrait coûter.
00:33Alors que Sébastien Lecornu, vous le savez, il y a quelques instants, on en parlait, est en ce moment même dans le bureau d'Emmanuel Macron à l'Elysée où nous serons également régulièrement.
00:41On parlera aussi du changement de pied de Marine Le Pen. La chef de file des députés RN prévient désormais qu'elle censurera tous les gouvernements, quels qu'ils soient, jusqu'à une éventuelle dissolution.
00:50Et puis l'invité de 60 Minutes ce soir, il est économiste, il est l'un des plus fervents partisans de la taxe Zuckmann.
00:55C'est Thomas Piketty qui nous répondra tout à l'heure. Il répondra notamment aux critiques qui sont adressées à cette taxe soupçonnée de favoriser l'exil fiscal notamment.
01:0460 Minutes en édition spéciale, vous avez le programme. Soyez tous les bienvenus.
01:07Sous-titrage Société Radio-Canada
01:37Premier ministre issu de gauche qui serait choisi.
01:40Nous sommes évidemment volontaires.
01:42Monsieur Macron, on lui dit les droits dans les yeux, il doit nous nommer.
01:46Pour l'instant, on ne sait pas dans quelle forme Emmanuel Macron formulera les conclusions qu'il tire de la situation.
01:52Je censure tout.
01:54Stop, la plaisanterie a assez duré.
01:56On cible la fin de la récréation.
01:58Nous censurons tout gouvernement qui continue la politique macroniste.
02:02Que ce soit Sébastien Lecornu à Matignon, un Premier ministre de gauche ou n'importe qui, bon courage pour obtenir cette fameuse voie de passage.
02:09Voilà donc pour les principales images, les principales réactions également de cette journée politique complètement folle comme les précédentes.
02:22D'ailleurs, je salue Alain Douamel, éditorialiste à BFM TV, éditorialiste politique.
02:28Bonsoir Alain, merci d'être avec nous ce soir encore.
02:30Marc Fénaud, président du groupe Modem à l'Assemblée nationale.
02:33On a beaucoup de questions à vous poser ce soir, notamment sur la proposition d'Elisabeth Borne.
02:37On va y revenir dans quelques instants.
02:39Voilà donc Alain Douamel, celle qui a porté cette réforme très impopulaire,
02:43qui dit aujourd'hui qu'elle envisage, qu'il faudrait envisager de la suspendre.
02:48Officiellement, ni l'Elysée ni Matignon n'étaient au courant de cet entretien donné ce matin à la presse par la ministre.
02:55Vous en pensez quoi ?
02:57Alors, d'abord j'en pense qu'avec ce que je sais du caractère d'Elisabeth Borne,
03:02elle est très capable d'avoir décidé de lancer cette idée toute seule.
03:06Alors, peut-être qu'elle était coordonnée, je n'en sais rien,
03:09mais en tout cas l'hypothèse selon laquelle ça viendrait d'elle...
03:13Bon, ensuite, la rapidité avec lesquelles, évidemment, ça a embrasé tous les responsables politiques.
03:19Parce que c'est vrai que remettre en question la réforme des retraites après deux ans de bagarres intenses,
03:27intenses et ponctuées quand même par des défilés massifs.
03:33Remettre ça brusquement en cause et qu'en plus ce soit celle qui l'a fait passer au forceps qui le fasse,
03:39ça a un côté un peu bizarre.
03:41Mais c'est vrai qu'à peine l'idée était-elle lancée,
03:46qu'immédiatement on avait le sentiment que voilà l'objet qui était recherché
03:51par ceux qui ont envie de trouver une solution.
03:54Ça peut marcher ou pas ?
03:56Alors, on a vu les réactions.
03:58La gauche, évidemment, enfin la gauche, disons la gauche réformiste,
04:03immédiatement a sauté dessus en disant, bah oui d'accord, ça c'est une bonne idée,
04:07mais comme c'est une bonne idée, laissez-nous plutôt la mettre en œuvre nous-mêmes,
04:11puisque c'était au fond de notre idée de suspendre.
04:14Alors, on voulait suspendre, laissez-nous suspendre.
04:16Bon, la droite, c'est-à-dire les républicains,
04:20immédiatement sont montés au créneau pour dire,
04:23c'est pas possible, c'est un refus absolu.
04:25Alors moi je relève au passage que les républicains en ce moment multiplient les lignes rouges,
04:31d'une part comme s'ils étaient les plus puissants au sein de la coalition,
04:34ce qui n'est pas du tout la vérité,
04:35et d'autre part comme s'ils n'avaient rien à se reprocher,
04:38parce qu'après tout, si on se trouve dans la panade aujourd'hui,
04:41c'est quand même bien directement de leur faute,
04:43et en particulier celle de Bruno Roteio.
04:45C'est lui qui a décidé de lancer une grenade à un moment,
04:48alors que franchement avec un petit peu de sang-froid de quelqu'un de son âge,
04:52qui a eu une certaine expérience,
04:54on pouvait imaginer qu'il proteste en privé et que tout ça soit réglé.
04:58Mais là, il a eu une réaction, je dirais, d'adolescent choqué.
05:03– On verra ce qu'en pense Marc Fénaud, non pas de l'adolescent Bruno Roteio,
05:08mais de la suspension au nom de la réforme des retraites dans quelques instants.
05:12L'autre faux du jour, Alain Deuamel, c'est le Rassemblement National
05:15qui durcit le ton sur la question de la censure.
05:17Marine Le Pen dit maintenant, je censurerai tout le monde,
05:20tous les gouvernements, jusqu'à ce que j'obtienne une dissolution.
05:22– Mais autant c'est compliqué de savoir qui veut exactement quoi
05:26au sein de ce qui était une majorité,
05:29pour ce qu'annoncera tout à l'heure Sébastien Lecornu,
05:32ça c'est compliqué, moi je suis tout prêt à en reparler, en détail,
05:36parce que c'est vraiment un sujet très important.
05:40Mais autant, en ce qui concerne Marine Le Pen,
05:44tout ça est d'une limpidité absolue,
05:47il n'y a pas l'ombre d'une hésitation sur les raisons de sa conduite.
05:50Marine Le Pen se trouve dans la situation
05:53où elle n'a jamais eu autant de chances
05:59d'obtenir un triomphe à l'Assemblée Nationale de sa vie,
06:02ni de près, ni de loin, ni directement, ni indirectement,
06:06à un moment où il se trouve que par-dessus le marché,
06:08elle-même est inéligible à l'Assemblée Nationale.
06:11Mais ce qui est intéressant, c'est pour l'instant,
06:13pas qu'elle soit inéligible, ça c'est pour la présidentielle,
06:16mais qu'elle n'a qu'une idée en tête,
06:20c'est qu'il y ait des législatives immédiates,
06:23qu'il y ait une dissolution.
06:24Et la raison, on la connaît très bien,
06:25il suffit de lire les sondages.
06:27S'il y a une dissolution,
06:29rien n'est jamais écrit à l'avance, etc.
06:32Mais il n'empêche que le Rassemblement National
06:35n'a jamais été mis aussi haut,
06:37et que compte tenu des réactions des Français
06:39qui en veulent à l'ensemble du monde politique,
06:43mais moins à celle qui n'a jamais exercé
06:46l'ombre d'un pouvoir,
06:47ou que ce soit en dehors de son propre parti,
06:51évidemment, elle a un vent favorable derrière elle.
06:55On peut s'en réjouir ou on peut le déplorer,
06:57mais enfin, il y a un vent favorable derrière elle.
06:59Donc bien sûr, elle veut une dissolution.
07:01– Effectivement, on va voir dans quelques instants
07:04les images de l'Élysée.
07:05Je vous rappelle que Sébastien Lecornu,
07:06après ses deux jours de consultation,
07:08remet ses conclusions en quelque sorte en ce moment
07:11à Emmanuel Macron,
07:11et qu'il s'exprimera, Sébastien Lecornu,
07:13tout à l'heure dans un journal de 20 heures.
07:15Marc Fénaud, je vais tenter, si vous le permettez,
07:17de résumer en quelques mots la situation politique
07:18de ces dernières heures ou de ces derniers jours.
07:21Sébastien Lecornu a annoncé son gouvernement dimanche soir
07:24avant de démissionner lundi matin,
07:25car il avait, semble-t-il, oublié de prévenir Bruno Retailleau
07:28du retour de Bruno Le Maire au sein de cette équipe.
07:31Pendant ce temps, Edouard Philippe,
07:31qui a été Premier ministre d'Emmanuel Macron,
07:33lui demande de démissionner, mais pas tout de suite.
07:35Gabriel Attal, autre ex-Premier ministre,
07:38dit qu'Emmanuel Macron s'acharne à vouloir garder le pouvoir.
07:40Là-dessus, Elisabeth Borne, autre ex-Premier ministre
07:43d'Emmanuel Macron, qui a incarné cette réforme des retraites,
07:46dit que tout compte fait, on pourrait finalement la suspendre.
07:48La Macronie se déchire, le RN applaudit.
07:50Marine Le Pen dit que désormais,
07:51elle censurera tout le monde jusqu'à la dissolution.
07:53Et j'ajoute, pour compléter le tableau,
07:54qu'Olivier Faure veut entrer à Matignon sans les Insoumis,
07:57qui eux veulent destituer Emmanuel Macron,
07:59qui lui reste silencieux.
08:02Ça va, vous ?
08:03Écoutez, on essaye d'aller,
08:05mais il y a quand même un sentiment global de honte
08:07devant ces attitudes,
08:08qui sont parfois des attitudes très personnelles.
08:10De honte ?
08:11Oui, parce que je trouve qu'il y a quand même des Français
08:13qui nous regardent,
08:14ou ils ne nous regardent plus d'ailleurs, j'en ai peur,
08:16ou qui sont en colère et qui ont quand même le sentiment
08:18qu'on ne s'occupe absolument pas de l'essentiel.
08:20J'entends ici, je ne veux pas rentrer au gouvernement
08:22parce qu'il y a Bruno Le Maire.
08:23Là, je ne veux pas un Premier ministre
08:25qui serait Bernard Cazeneuve côté écologiste.
08:27On est sur des affaires ou de personnes,
08:29ou des affaires de chapelle,
08:30ou des affaires de boutiquiers.
08:31Vous incluez votre famille politique au sens-là ?
08:34Oui, vous avez cité un certain nombre d'expressions
08:38que je regrette,
08:38parce que je trouve que dans ce moment de trouble,
08:40ce n'est pas la peine d'ajouter du trouble au trouble.
08:42Par exemple, quand Gabriel Attal dit
08:43« Moi, je ne comprends plus Emmanuel Macron »,
08:45vous le comprenez toujours Emmanuel Macron ?
08:47Ce n'est pas la question de comprendre Emmanuel Macron,
08:48pas comprendre.
08:49Les décisions de chacun, on ne peut pas les comprendre.
08:51Mais je trouve que dans ce moment-là,
08:52on a rajouté du trouble.
08:55Et d'autant plus qu'on a été Premier ministre d'Emmanuel Macron.
08:57C'est valable d'ailleurs aussi pour Édouard Philippe.
08:59J'ai quelque chose d'assez regrettable, me semble-t-il.
09:00Est-ce que ça ajoute de la stabilité au débat ?
09:04Est-ce que ça permet d'essayer de sortir de la situation ?
09:07Est-ce que ça apaise les esprits ?
09:08Je ne crois pas.
09:09Et donc, tout ce qui vous ne me trouverez pas,
09:11vous ne trouverez pas les députés du mouvement démocrate,
09:13sur un autre chemin
09:14que d'essayer de trouver un compromis
09:16et un chemin qui permette de stabiliser les choses.
09:18Pourquoi il y a besoin de stabiliser ?
09:19Parce que tout ça, ça se fait sous l'œil de Français
09:21qui se posent des questions pour leur emploi,
09:23pour leurs industries,
09:24pour leur pouvoir d'achat,
09:26pour la situation internationale,
09:27pour leur retraite,
09:28pour la situation internationale.
09:29Et on est...
09:30Vous voyez, ce que vous avez décrit,
09:31c'est exactement ce qu'ils détestent
09:33et ce qui fait qu'ils nous détestent
09:34et qu'ils ont envie d'envoyer
09:36au pouvoir des gens qui sont des populistes.
09:37Et donc, je me bats contre ça
09:39parce que je pense que ça n'est pas
09:40à la hauteur du moment.
09:41Alain Dommel.
09:42Alors, moi, ce qui me frappe
09:43dans ce jeu entre familles politiques,
09:47c'est le sentiment que la Ve République est finie
09:50et qu'on en est revenu très exactement
09:52à ce que le général de Gaulle voulait détruire,
09:55c'est-à-dire le régime des partis.
09:56Parce que là, c'est ça qui est en train de se passer.
09:59C'est des négociations entre des partis
10:00et comme dans les caricatures
10:03des régimes des partis,
10:05avec des méthodes,
10:07avec des exigences,
10:10des ultimatums,
10:11des dérobades,
10:12des mensonges énormes.
10:15Et que je vous rejoins tout à fait
10:17sur le fait que le spectacle
10:19qui est donné est consternant
10:20et que pour les Français,
10:22il doit être soit démobilisateur,
10:26soit mobilisateur dans une direction dangereuse,
10:28mais de toute façon,
10:29avec des réactions négatives.
10:31Et donc, ça, c'est une constatation.
10:35Et qu'au milieu de ça,
10:37on est à un moment où la France
10:42a une posture financière extrêmement périlleuse
10:47et qui peut s'aggraver très vite et beaucoup.
10:51On est à un moment où la France a besoin d'un budget
10:54qui soit le début du commencement d'un redressement financier.
10:57Et à ce moment-là, à quoi voit-on ?
11:01On voit M. Bruno Retailleau
11:03qui pique une crise sous prétexte
11:06qu'il y a quelque chose qu'il ne savait pas, etc.
11:08Dans ces cas-là, on va voir celui de qui on a à se plaindre
11:11et on s'explique.
11:13On ne se comporte pas comme un adolescent de mauvaise humeur
11:16et mal élevé.
11:16Bon, mais quand on voit les ultimatums
11:21et les refus absolus de tous les côtés,
11:25c'est ça qui est fascinant.
11:27Ce sont les insoumis vis-à-vis des socialistes,
11:33les verts vis-à-vis de Bernard Cazeneuve,
11:36pour qu'est-ce qu'ils en veulent particulièrement à Bernard Cazeneuve ?
11:38Qu'est-ce qu'il leur a fait ?
11:39Bon, il s'est toujours malentendu avec les écologistes quand même.
11:43Mais enfin, c'est enfantin comme réaction.
11:45On n'est pas au moment d'ultimatum individualiste
11:48et on n'est pas au moment de manœuvre de partis politiques.
11:51Autrement dit, on est, dans la réalité des choses,
11:54dans une situation économique, financière, budgétaire, monétaire,
11:59qui est presque tragique.
12:01Et à quoi est-ce qu'on assiste ?
12:03À des jeux de cirque.
12:04Je rebondis sur ce que dit Alain Dommel.
12:06Marc Fénaud, vous avez dit qu'il faut reparler aux Français
12:09des sujets qui les intéressent.
12:11Elisabeth Borne fait donc une suggestion ce matin.
12:13Elle dit que la réforme des retraites,
12:15qui devait porter 64 ans à l'âge légal, on la suspend.
12:17On s'arrête à 63.
12:19Est-ce que vous la suivez là-dessus ?
12:20Alors, j'ai essayé d'allergir en une seconde le problème.
12:24La question budgétaire,
12:25alors on sait, comment dirais-je ?
12:27Vous allez en parler un peu après, si j'ai bien compris.
12:30On a parlé pendant un mois de la taxe Zuckmann,
12:32comme si c'était l'alpha et l'oméga
12:34de la solution au problème français.
12:35Là, on dit suspension des retraites,
12:37alpha et oméga du problème français.
12:39On a un sujet démographique
12:41qui s'impose à nous.
12:43La réforme des retraites, elle vient répondre à ça.
12:44Elle a suscité, vous l'avez dit, beaucoup de colère,
12:46et beaucoup de colère que je peux comprendre.
12:48Sans doute, on n'a pas réussi à trouver le consensus nécessaire
12:51dans le pays qui s'est trouvé dans tous les pays d'Europe.
12:53Nous sommes le seul pays d'Europe sur lequel on a achoppé,
12:55alors que dans tous les pays d'Europe,
12:57il y a eu un consensus avec la droite et avec la gauche,
12:59et parfois dans des coalitions,
13:01pour se dire, la démographie s'impose à nous.
13:02– Et avec des chiffres d'âge de la retraite
13:05beaucoup plus élevés que celui de notre réforme.
13:09– Donc cette réforme, elle vient de là,
13:10ce n'est pas pour embêter les Français,
13:11elle est impopulaire.
13:12Mais quand vous parlez du budget,
13:14quand on dit suspension des retraites,
13:15j'aimerais qu'on dise, il n'y a pas que ça comme sujet.
13:19Baisse des dépenses, fiscalité,
13:23relance de l'économie et de l'industrie.
13:25Si on croit qu'en disant juste,
13:26parce que ça plaît aux partis socialistes,
13:28il faut suspendre les retraites.
13:29Mais on ne parle pas de tout le reste.
13:30– Vous dites qu'Elizabeth Borne,
13:31elle a juste tendu une main sur un sujet un peu irritant,
13:34très irritant.
13:34– Non mais c'est très irritant,
13:35mais ça…
13:36– Est-ce que vous la suivez là-dessus ?
13:37– Moi, je n'ai pas de problème, je l'ai dit,
13:38soit de sommet des frustrates, soit de se tendre des mains.
13:40– Je n'ai pas de problème à ce qu'on puisse ouvrir
13:42un certain nombre de débats.
13:43– Dont celui-ci ?
13:44– Attendez, oui.
13:45Parce que ce sont des points d'achoppement
13:47avec ceux qui pourraient essayer de trouver une voie du compromis.
13:50Donc si je rentre dans le compromis,
13:51comme le dit Alain Duhamel,
13:52avec des ultimatums,
13:59concentrons-nous sur le sujet budgétaire.
14:00Donc je n'ai pas de problème avec ça.
14:02Mais est-ce qu'on est d'accord sur la trajectoire ?
14:05Parce que…
14:06– Budgétaire !
14:07– Elle change toujours.
14:08– Non, non, budgétaire !
14:09– Le compromis a encore changé ce matin.
14:11– Non, mais la trajectoire budgétaire.
14:12– Budgétaire.
14:13C'est-à-dire, est-ce qu'on est d'accord sur l'idée
14:14qu'au-dessus de 5, ce n'est pas possible ?
14:17Parce que sinon, on fait semblant tous.
14:19C'est-à-dire qu'on dit,
14:19ah, on a réglé un sujet irritant qui est le sujet…
14:22– 5% du déficit.
14:22– 5% du déficit.
14:23Pardon, vous avez raison, il faut toujours préciser.
14:26On va dire, on suspend les retraites.
14:28Et sur le reste, on est d'accord ou pas ?
14:30C'est quand même ça la question.
14:31Parce qu'on va aller dans une assemblée
14:32qui n'a pas de majorité.
14:33Ni la gauche ne l'a, ni nous ne l'avons,
14:35ni l'extrême droite ne l'a.
14:37Bon, et donc, si on veut trouver un consensus,
14:39on a quand même buté plusieurs fois depuis un an
14:41et deux gouvernements ont chuté sur cette question d'ailleurs budgétaire.
14:44– Si on se met d'accord sur un cadre budgétaire,
14:45sur un objectif de réduction des déficits,
14:48s'il faut pour cela lâcher sur la réforme des retraites
14:51et qu'il y a d'autres mesures, pourquoi pas ?
14:53– Alors, pardon, petit addendum,
14:54à l'intérieur de la suspension de la réforme des retraites,
14:57qu'est-ce qu'on fait des mesures positives ?
15:00– C'est une question qui se pose,
15:01parce qu'elle coûte plusieurs milliards d'euros.
15:02– Oui, donc c'est 5 milliards par an.
15:03– Mais en tout cas, ce n'est pas un tabou, c'est l'expression.
15:06– Non, mais il y a les mines rouges et les tabous,
15:07ce n'est pas un tabou, la suspension.
15:08– Non, ce n'est pas un tabou, qu'on puisse rediscuter ça.
15:10Mais il faut quand même le faire dans un esprit
15:13de responsabilité budgétaire, Alain Dommel.
15:15– Mais ça n'est pas un tabou,
15:16mais c'est un risque supplémentaire qu'on prend,
15:19parce qu'on sait parfaitement
15:21que ce que les agences de notation
15:24et les investisseurs étrangers regardent d'abord,
15:28c'est justement la question de la réforme des retraites,
15:31que c'est ça qu'eux considèrent comme le critère.
15:35Et c'est ça qu'on est en train de remettre en cause.
15:39Donc ça veut dire que si, par hypothèse,
15:41on arrivait, ce qui est sans doute souhaitable,
15:44à ce qui est un accord, une synthèse,
15:48un concordat entre partis pour arriver
15:50à un gouvernement qui serait de toute façon fragile,
15:54si la première mesure consiste à suspendre
15:58la réforme des retraites,
15:59ça veut dire qu'on est certain de provoquer,
16:03peut-être pas une déflagration,
16:06mais en tout cas une attaque en règle,
16:08donc avec des taux d'intérêt qui augmentent
16:10et qui augmentent pas simplement pour l'État
16:13et pour le budget,
16:14mais qui augmentent aussi pour les Français,
16:16et une grève des investisseurs.
16:18C'est ça le problème.
16:19En France, on n'investit pas assez
16:21et il y a un attentisme qui est lié à la situation politique.
16:26Si en plus, il y a une décision qui est prise
16:28et qui est une décision qui est considérée
16:30comme la négation du critère de rigueur,
16:34non seulement on se complique la vie
16:37sur le plan politique et partisan,
16:38mais on se complique terriblement la vie
16:40sur le plan budgétaire et financier,
16:43ce qui est peut-être moins visible,
16:44mais qui va en réalité beaucoup plus grave.
16:45Vous nous avez dit, il y a quelques instants,
16:47Marc Fénaud, que ce n'est pas un tabou
16:48la suspension des réformes des retraites
16:50avec quelques conditions que vous avez données.
16:53Est-ce qu'un Premier ministre de gauche,
16:55demain, c'est un tabou ou pas ?
16:56Je vous pose la question, il nous reste deux minutes.
16:58Vous savez que c'est un des points d'achatement aussi aujourd'hui.
17:00Je réponds juste là-dessus, je partage ce que dit Alain Duhamel.
17:03La question, c'est quand même que tout ça se tienne dans un équipe.
17:05La seule réforme structurelle qui donne du crédit
17:07à la parole de la France, c'était la réforme des retraites.
17:08Parce qu'on est un fichu de faire des efforts ailleurs.
17:14Or, on pourrait les faire sur les dépenses de santé.
17:16Or, on pourrait les faire sur les dépenses de l'État.
17:19Or, on pourrait les faire sur les dépenses de collectivité.
17:21Si on est capable de faire des efforts crédibles sur le reste,
17:24on peut se poser la question.
17:25Mais si on n'est pas capable de faire sur le reste,
17:27on ne sera pas crédible.
17:27Quant à la question d'un Premier ministre de gauche,
17:30oui, on ne va pas fermer la porte d'un Premier ministre de gauche.
17:33Je vais vous donner mon sentiment.
17:33Je pense que les gens, ils ont envie que quelque chose change
17:36de l'exécutif.
17:37Ils ont envie que les têtes changent.
17:39Il faut les essayer.
17:41Qu'ils aient envie que les têtes changent,
17:44ça, je suis sûr que c'est vrai.
17:45Mais on peut dire qu'ils sont comblés en ce moment.
17:47Oui, mais ça change même trop vite.
17:48Mais on n'est pas dans une famille.
17:51Pardon, on n'est pas dans une cabine d'essayage.
17:53Le côté, on va essayer les socialistes.
17:54Non, il faut qu'on essaye surtout de la stabilité.
17:56Olivier Faure a fait une avancée ce matin.
17:57Marc Fénaud, qui est passé un petit peu inaperçu à mon sens,
17:59il a dit, si on arrive à Matignon,
18:01si la gauche arrive à Matignon,
18:02on pourrait, par exemple, garder certains des ministres actuels,
18:05ceux qui font partie du domaine partagé avec Emmanuel Macron,
18:08donc Sébastien Corne-Armé, donc Jean-Noël Barraud.
18:10Et ça, ça fait un budget ?
18:11Non, mais ça fait un gouvernement et une majorité peut-être,
18:14ou un petit bout de majorité.
18:15Mais tout ça, pardon, c'est du décor.
18:16C'est du décor.
18:21Au-delà de la qualité des personnes, c'est pas le sujet.
18:25C'est du rafistolage.
18:27Si on veut que quelque chose change,
18:28est-ce qu'on est d'accord pour trouver un élément de stabilité
18:30avec des forces politiques de la droite républicaine
18:32à la gauche républicaine ?
18:34Sinon, on fait semblant, Alain Dommel.
18:36Et si on doit arriver à un compromis,
18:39donc à un compromis budgétaire,
18:42il faut que ce compromis ne soit pas une abdication.
18:46Absolument.
18:46Si c'est une abdication, ça ne marchera pas, simplement.
18:49Et or, c'est exactement la question
18:52qui est en train d'être posée en ce moment.
18:55Déjà, ce qui s'est passé de Bayrou à Lecornu,
19:00c'est la renonciation à exactement la moitié des efforts
19:04qui étaient envisagés.
19:05Comme si, entre-temps, la situation...
19:07Oui, et là, on est passé de 44 à 22.
19:10Ça s'appelle vraiment couper en deux.
19:12Encore 15 jours, on est à 11.
19:13Bon, couper en deux.
19:14Oui, mais qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
19:18Ça veut dire qu'on est sûr d'en être sanctionné financièrement.
19:23Et quand on dit sanctionné financièrement,
19:25c'est pas simplement l'État,
19:26quand il va sur les marchés financiers
19:28pour vendre ses obligations.
19:32C'est le portefeuille des Français.
19:34C'est les jeunes couples qui rêvent d'avoir un appartement
19:37ou une toute petite maison,
19:38ou leurs parents ont une petite maison,
19:40et dont ils voient les taux d'intérêt s'envoler.
19:43C'est ça qui est en train d'être préparé.
19:46Marc Fénois, là-bas.
19:47Autrement dit, on est à un moment
19:50où on est dans une situation politique, financière, etc.,
19:53extraordinairement difficile,
19:56et où on a l'impression,
19:57et alors moi qui ai vécu ça,
19:59qu'on est sous la Quatrième République,
20:01d'un côté régime des partis,
20:03et de l'autre côté compromissions
20:06qui sont à chaque fois des reculs
20:08sur une volonté collective,
20:11c'est-à-dire une perte d'énergie,
20:13comme si on était le mauvais élève de l'Europe,
20:16le pays qui n'a plus d'énergie.
20:20Vous parlez de l'Europe, Alain Delay,
20:21je voudrais qu'on accueille quelqu'un
20:22qui est avec nous chaque mercredi
20:23depuis l'Allemagne où il vit,
20:25c'est Daniel Kohn-Bendit.
20:26Bonsoir Daniel Kohn-Bendit.
20:27Vous écoutez nos échanges depuis tout à l'heure.
20:29Pour vous, est-ce qu'il faut qu'Emmanuel Macron
20:31sacrifie en partie du moins la réforme des retraites
20:34pour trouver une issue à la crise
20:37ou on est en dehors du sujet-là ?
20:40De parler simplement de sacrifice
20:42de la réforme des retraites,
20:45ça n'a aucun sens.
20:46Je suis d'accord avec les deux.
20:49Mais si on veut un compromis,
20:51il faut aussi trouver un compromis avec la gauche.
20:54Moi je crois qu'il y a quand même
20:55une possibilité à rediscuter.
20:58Le conclave avait trouvé une solution,
21:01la CFDT, les syndicats réformistes,
21:03avaient accepté une amélioration,
21:06un ajustement de la réforme des retraites.
21:08Donc on pourrait très bien dire
21:10que le prochain gouvernement légifère
21:12sur l'accord du conclave.
21:15C'est quelque chose qui est faisable
21:16contre la volonté du MEDEF.
21:18Oui, il y aura toujours dans toutes les décisions
21:20les compromis, il y aura une partie
21:22qui dira je suis contre.
21:24Si tout le monde est d'accord sur le compromis,
21:26c'est que ce n'est pas un compromis.
21:27Donc voilà.
21:28Donc moi je dirais, il faut aller dans cette direction
21:30d'améliorer, disons, la réforme des retraites,
21:34c'est-à-dire dans le sens du conclave,
21:36reprendre donc la feuille de route de la CFDT d'un côté.
21:41D'un autre côté, il faut trouver,
21:44et ça c'est pour le budget,
21:46il faut trouver une contribution de solidarité
21:50de ceux qui ont le plus d'argent.
21:53Appelez-le comme vous voulez.
21:55Définissez pas la taxe Zucmat ou machin,
21:57c'est par exemple l'Allemagne,
22:00pour la réunification,
22:01avait introduit une taxe de solidarité
22:04pour la réunification.
22:06Au contraire, la France doit aller...
22:08– Que la France et les pays européens
22:13ont contribué à payer.
22:15– Exactement, mais c'est parce qu'il y avait
22:18une situation difficile,
22:19il y avait une situation difficile.
22:21Je veux dire, tout compromis européen
22:24est un compromis européen en faveur de l'un contre l'autre.
22:27Il n'y a pas de solution miracle,
22:29à moins qu'Alain Duhamel, avec son expérience,
22:32ait la solution miracle.
22:33– Je ne crois pas, je ne crois pas.
22:36Vous y renoncez, très bien.
22:38Donc je dis que ce qui est important aujourd'hui,
22:43c'est de trouver des moyens,
22:45des possibilités de compromis
22:49qui justement fassent avancer les choses.
22:53Car il ne faut pas oublier,
22:54il ne faut pas oublier,
22:55que s'il n'y a pas de compromis budgétaire,
22:57s'il n'y a pas de compromis,
22:58eh bien la France aussi sera dans une situation difficile
23:02face aux agences dénonciations.
23:05Parce qu'Alain Duhamel a raison
23:06que les agences de notation regardent les retraites,
23:10mais il regarde aussi la stabilité d'un système.
23:13Et que si le système n'est pas stable,
23:16ils attaqueront énormément aussi la France.
23:20Donc c'est là qu'il faut choisir.
23:21– Je suis d'accord avec Daniel Colbendit
23:24sur un point qui est d'ailleurs un point essentiel,
23:27qui est, il faut être à la recherche d'un compromis
23:30et il ne faut pas échanger des oucazes.
23:32Parce que si on échange des oucazes,
23:34ça ne servira à rien, ça bloquera
23:36et on n'aura pas de solution.
23:37Donc je suis d'accord qu'il faut des compromis.
23:40Je suis d'accord que parmi ces compromis,
23:42il faut faire ce qu'aurait été le conclave
23:45s'il avait été positif à l'arrivée.
23:49C'est-à-dire, si on avait,
23:51pour dire les choses carrément,
23:52si on avait obligé le MEDEF à le ratifier,
23:57même si ça ne lui plaisait pas.
23:58Et le fait que ça ne lui plaisait pas,
24:00c'était d'ailleurs plutôt un signe encourageant.
24:02Ça prouve qu'il y avait quelque chose de positif
24:04qui était en train de se déterminer.
24:06Bon, mais est-ce qu'aujourd'hui,
24:08quelqu'un aura l'autorité, l'allant, le dynamisme
24:12et l'appui de suffisamment de parlementaires,
24:15puisqu'on est rentré dans un régime parlementaire ?
24:18Est-ce que quelqu'un arrivera à pouvoir entraîner les autres ?
24:23Et on en parlait tout à l'heure.
24:26On est dans une situation
24:27où on vient déjà, en trois semaines,
24:30de passer d'un effort budgétaire
24:32qui était le double de celui dont on parle maintenant.
24:37Et si on renonce à modifier le système des retraites,
24:43si on renonce,
24:44alors il y a des choses à aménager,
24:46tout le monde le sait,
24:47mais si on renonce à l'essentiel,
24:49si on suspend pour dire les choses,
24:51si on suspend,
24:52ça n'est plus un compromis.
24:54C'est le fait qu'on n'est pas d'accord
24:56dans une période qui exige la rigueur
24:59pour la mettre en œuvre.
25:01Autrement dit,
25:02c'est un refus de la réalité.
25:04– On va continuer, pardon, je vous…
25:05Daniel Cohn-Bénit, pardon,
25:06mais l'heure tourne,
25:07ne m'en veuillez pas,
25:08l'heure tourne,
25:08on va continuer d'aborder ces sujets
25:10qui sont absolument passionnants.
25:11Merci beaucoup, Daniel Cohn-Bénit.
25:13Merci également à Marc Félico
25:14qui était ce soir sur le plateau de 60 Minutes.
25:16Alain Demel, vous restez évidemment avec nous.
25:18Nous rejoignez à présent Étienne Gernell,
25:20le directeur de la publication du Point,
25:21Clémence Guettet,
25:22député de la France Insoumise
25:23et vice-présidente de l'Assemblée,
25:24Michel Picon,
25:25président de l'Union des entreprises de proximité
25:28qui représente 3,5 millions de petites
25:31et moyennes entreprises,
25:32et Raphaël Grabli.
25:33Bonsoir à toutes et à tous.
25:34Bonsoir.
25:35Et Raphaël Grabli pour le Radar BFM TV
25:37puisqu'on parle depuis tout à l'heure
25:38de cette éventuelle suspension
25:39de la réforme des retraites.
25:41On va peut-être d'abord remettre les choses dans l'ordre.
25:44Suspendre une réforme, ça veut dire quoi ?
25:46Est-ce que c'est possible ?
25:47Et à quel âge on suspend ?
25:48Alors oui, c'est possible.
25:50Après, il faut parler effectivement des hypothèses.
25:52La principale hypothèse serait donc
25:54de figer l'âge de la retraite.
25:56Le grand principe de la réforme,
25:57on le rappelle, c'était de passer
25:58de 62 à 64 ans de façon progressive
26:02avec un trimestre par an.
26:03Et si on met en pause cette réforme des retraites,
26:06et bien là, on est à 63 ans.
26:07Donc l'idée...
26:08Ça, c'est si on l'arrête au 1er janvier prochain.
26:09On est pile à mi-chemin en fait.
26:12On est pile à mi-chemin, 63 ans.
26:13Donc on resterait à 63 ans.
26:15Et donc les gagnants, ce seraient les futurs retraités
26:17qui pourront de fait partir plus tôt.
26:19Et puis il y a un autre élément,
26:21c'est la durée de cotisation
26:22pour avoir la retraite à taux plein.
26:24Avec la réforme,
26:25on devait arriver à 43 ans de cotisation
26:28en 2027.
26:282027, actuellement, on est à 42 ans et demi
26:31et donc on resterait là encore à 42 ans et demi.
26:33La question qui fâche,
26:34combien ça coûterait de la suspendre ?
26:35Oui, alors c'est une question
26:36à laquelle il est difficile de répondre
26:38parce qu'on n'a pas forcément
26:38d'estimation extrêmement précise
26:41à court terme,
26:42selon les estimations partagées
26:43notamment par Bercy.
26:45On parle de 500 millions d'euros
26:46pour 2026,
26:483 milliards d'euros pour 2027,
26:51mais à long terme, c'est beaucoup plus.
26:52Il y a notamment une récente estimation
26:54de la Cour des comptes
26:55qui a justement estimé
26:56ce que ça coûterait de rester à 63 ans.
26:59En 2035, on parle de 13 milliards d'euros,
27:02sachant que dans ces 13 milliards d'euros,
27:03il y a le coût pour le régime de retraite,
27:06c'est 6 milliards
27:07et 7 milliards, entre guillemets,
27:08de manque à gagner
27:08pour tous ces retraités
27:10qui, de fait, ne cotiseraient pas.
27:12Sachant que ça, pour 2035,
27:14ces 13 milliards,
27:15c'est en plus du déficit des retraites
27:18anticipées par cette même Cour des comptes
27:20qui est, lui, déjà de 15 milliards d'euros.
27:21Et puis, il y a une question
27:22que soulevait Marc Fénaud
27:24il y a quelques instants.
27:25Je vous donnerai la parole
27:26dans une minute,
27:26Éternel General, soyez patients.
27:28Il y a ce que disait Marc Fénaud
27:29il y a quelques instants.
27:29Dans la réforme,
27:30il y avait aussi un coût,
27:31notamment avec des améliorations
27:33pour les petites retraites,
27:34si je ne dis pas de bêtises.
27:35Si on suspend, il se passe quoi ?
27:37On revient en arrière ?
27:38On abaisse les petites retraites ?
27:39Forcément, parce que de toute façon,
27:40ils font un projet de loi.
27:41Clément Gettet fait non de la tête.
27:42Voilà, de toute façon,
27:43effectivement,
27:44il y avait aussi eu ce coup de pouce
27:46pour les petites retraites
27:47de l'ordre de 50 à 60 euros bruts par mois.
27:51On imagine que ce coup de pouce,
27:52personne n'a envie de le remettre en question,
27:55qu'il y a un consensus pour en tout cas
27:56ne pas y toucher,
27:57d'autant plus que les négociations
27:59se font avec le PS.
28:00Donc on imagine que ce n'est pas le PS
28:02qui va militer pour ça.
28:03Clément Gettet, 63 ans au lieu de 64,
28:04vous prenez ou pas ?
28:06Bon, évidemment,
28:07ce sera une bonne nouvelle
28:09pour les Français,
28:10parce que moi,
28:10je pense aux effets concrets
28:11sur la vie des gens,
28:13c'est-à-dire qu'on a milité
28:14de toutes nos forces
28:15contre cette réforme,
28:16parce que très concrètement,
28:17des gens meurent
28:18avant d'atteindre l'âge de la retraite.
28:20Donc tout ce qui pourrait être pris
28:23est bon à prendre.
28:24Je dis quand même une chose
28:25par rapport à votre chronique,
28:27en fait,
28:27ce ne sont pas des gagnants
28:29de cette suspension,
28:30c'est un tout petit peu moins de perdants.
28:32Et c'est une différence...
28:32Ça dépend du point de vue
28:33qu'on adopte.
28:33C'est une différence
28:34tout à fait notable.
28:37Donc vous dites que ce serait
28:38une nouvelle
28:39ou une moins mauvaise nouvelle.
28:40Bon, moi, je vous le dis,
28:42je pense que...
28:42Merci le Parti Socialiste,
28:44parce que s'ils n'étaient pas
28:45en train de négocier ça,
28:46vous seriez toujours à 64 ans.
28:49Sans doute,
28:49vous avez plus de facilité
28:50que moi à dire ça.
28:50Alors, je n'ai aucune facilité
28:51ni difficulté à dire ça,
28:52je vous pose la question.
28:53Non, toujours est-il que,
28:54vous le savez,
28:55nous, nous sommes pour
28:55l'abrogation de cette réforme.
28:57Neuf Français sur dix
28:59y étaient opposés.
29:01Des syndicats en intersyndicales
29:03ont combattu cette réforme
29:04et nous aussi,
29:05et on continue de militer
29:06pour l'abrogation,
29:07le retour à 60 ans.
29:09Donc vous entendez bien
29:10que 63 ans,
29:11ça ne nous satisfait pas.
29:13Voilà, j'ai le sentiment,
29:14je vous le dis comme je le pense,
29:16que c'est un nouveau totem
29:17qui a été placé dans la discussion
29:20pour que tout le monde
29:21en discute, voilà.
29:24Ce qui marche plutôt bien
29:24sur ce plateau du coup.
29:25Ce qui marche plutôt bien.
29:26Madame Borne y a contribué
29:28par ses déclarations d'hier.
29:30J'imagine qu'elle pouvait être
29:31concertée avec le président.
29:33Ce qu'on constate aussi,
29:34c'est que ça a quand même
29:34accéléré très, très, très,
29:36très nettement
29:37l'effondrement
29:38de ce qui restait
29:39d'un bloc Macron.
29:41C'est que des bonnes nouvelles
29:42pour vous.
29:42Vous avez vu les échanges
29:43entre les députés macronistes,
29:45ça met un sacré bazar,
29:47notamment parce qu'en fait,
29:47ils ont fait de cette réforme
29:48des retraites
29:49un totem
29:50et une question quasi existentielle
29:52du second mandat
29:53d'Emmanuel Macron.
29:55Alain Duhamel.
29:56Oui, il y a une chose
29:57que je ne comprends pas,
29:58mais ce n'est pas particulièrement
29:59lié à votre point de vue.
30:02Mais c'est par quel miracle
30:04la France pourrait se dispenser
30:06de ce qui est fait
30:07dans tous les pays
30:08qui nous entourent
30:09sans exception
30:09et, ce qui est plus intéressant,
30:12qui a été fait avec accord
30:14dans tous les cas
30:15entre la gauche et la droite.
30:17Et c'est comme ça
30:17que ça s'est passé
30:18tout autour de nous.
30:19Alors, on a une espérance de vie
30:21qui n'est pas inférieure
30:23à celle des pays
30:24qui nous entourent.
30:25Oui, mais elle recommence à baisser.
30:26Non, non, je suis d'accord,
30:27mais c'est la chose la plus grave.
30:28Ce n'est pas l'esquisse
30:30de l'esquisse
30:30d'une petite baisse
30:31d'espérance de vie.
30:33Écoutez, je suis bien placé
30:34pour dire que ce n'est pas
30:34forcément le problème numéro 1
30:35puisque je suis quand même
30:37directement concerné.
30:38Non, monsieur Duhamel,
30:38vous n'êtes pas du tout concerné
30:40par la pénibilité du travail.
30:41La pénibilité, non,
30:43c'est un plaisir.
30:43Un chroniqueur sur BFM,
30:44c'est un peu pénible,
30:45mais ce n'est pas un portier
30:46des chats en lourdes.
30:47C'est un grand plaisir.
30:50Mais ce que je voulais dire,
30:51c'est que dans les pays
30:53qui nous entourent,
30:54ils ne font pas tous ça,
30:56accord gauche-droite,
30:58par perversité.
30:59L'Espagne,
30:59ma connaissance,
31:00qui est dirigée par des socialistes,
31:01est à 65.
31:02Ce qui,
31:03puisque quand on parle de retraite,
31:04il faut bien sûr
31:05raisonner sur l'année,
31:07bien sûr raisonner sur les gens
31:08que ça concerne directement,
31:09parce que c'est tout à fait normal
31:11de savoir s'ils se demandent
31:12que si c'est à 63 ou 65
31:14et qu'ils ont justement 63,
31:17évidemment ça les concerne.
31:18Mais le fait nouveau,
31:20c'est l'effondrement
31:22des naissances en France.
31:23Donc le fait que le déclin démographique
31:26s'accentue à une vitesse,
31:29vous le savez d'ailleurs très bien,
31:31non prévue
31:31et à un moment antérieur
31:33à ce qu'on imaginait.
31:35Non mais ça,
31:35c'est une question absolument passionnante.
31:37Le déclin démographique.
31:38Mais on ne le fera pas ce soir,
31:39pardon Clémence Guédé.
31:40J'en dis juste un mot.
31:41Parce que cette réforme des retraites,
31:43elle pose un problème d'équilibre
31:46entre en gros les actifs
31:47et évidemment les gens
31:48qui sont à la retraite.
31:49C'est le principe français.
31:50Mais pourquoi il y a
31:51un déclin démographique ?
31:53Parce que les gens ont peur
31:54de faire des enfants aujourd'hui.
31:55Parce qu'ils ont des petits salaires,
31:56parce que la vie est difficile,
31:57parce qu'aujourd'hui...
31:58Parce que les mœurs se changent
32:04et que chacun ne cherche pas forcément
32:07à avoir le type de vie
32:08de son arrière-père.
32:09Michel Picot, je rappelle
32:10que vous représentez 3 millions
32:11et vous...
32:12C'est un élément important.
32:13C'est un élément important.
32:15Pardon ?
32:16Pardon, je voudrais qu'on entende
32:16Michel Picot,
32:17qui n'a pas bien un mot
32:18depuis tout à l'heure.
32:19Avec grand plaisir.
32:20Merci beaucoup.
32:21Je voudrais savoir ce qu'on en dit,
32:22ce que vous avez dit ce matin
32:23en ouvrant le Parisien aujourd'hui.
32:25Moi, je suis président
32:27d'une organisation interprofessionnelle
32:29qui est acteur de toutes ces discussions.
32:31le conclave,
32:32le conclave,
32:33les discussions au moment de la réforme Borne.
32:37Et franchement,
32:38moi, je voudrais qu'on arrête
32:39de mentir aux Français.
32:40Pardon, madame,
32:41je ne voudrais pas être offensif.
32:43Michel Picot, je vous interromps une seconde.
32:44Je vous redonne la parole juste après.
32:45Juste pour vous dire
32:46que Sébastien Lecornu
32:47a quitté l'Élysée.
32:48Il va se rendre désormais
32:49sur le plateau d'un 20h,
32:50où il doit donner le résultat
32:52de ces deux jours de consultation.
32:551h40 d'entretien.
32:57Là, on est tout près de l'Élysée.
32:58Pour ceux qui connaissent la capitale,
32:591h40 d'entretien
33:00et de face à face
33:00avec Emmanuel Macron.
33:02Donc, il va le faire
33:02un compte rendu face aux Français.
33:04Ce soir, Michel Picot, pardon.
33:06Allez-y.
33:06Oui, voilà.
33:07Je pense qu'il faut arrêter
33:08de mentir aux Français.
33:09La démographie,
33:10d'abord, si on voulait redresser les choses,
33:12il faudrait s'y mettre très vite
33:13et nombreux
33:14parce que c'est un sujet
33:15qui va nous toucher
33:16au moins pendant les 30 ans
33:18qui viennent.
33:19Et ça ne se fait pas comme ça
33:20de rétablir les choses.
33:22Bon, donc,
33:22personne qui porte un jugement
33:24qui n'est pas un jugement
33:26de combat politique,
33:27de déséquilibre
33:29d'un gouvernement ou autre,
33:32toute personne
33:32qui regarde ce sujet,
33:34c'est ce que nous,
33:35nous avons fait,
33:36on a soutenu la réforme,
33:38le report à 64 ans.
33:39Et ça a été dit
33:40par des économistes
33:42plus compétents que moi.
33:43Mais vous avez aussi,
33:44je suppose,
33:44certains de vos salariés
33:45qui vous disent 64 ans,
33:46c'est trop tard,
33:46ce que disait Clément Seguet
33:47pour certains.
33:48Mais bien sûr.
33:48Pour les métiers les plus pénibles,
33:49je sais qu'il y a un dispositif particulier.
33:51Bien sûr.
33:51Et la réforme au bord
33:53n'a pas été achevée
33:55sur ces sujets
33:55de pénibilité.
33:57Et il faut reprendre
33:59ce dossier.
34:00Même si le MEDEF,
34:02ça n'est pas vous,
34:03le MEDEF
34:03n'est pas allant
34:04sur cette question.
34:05Oui.
34:06Ils ont pleutre surtout le MEDEF.
34:07Oui, c'est vrai.
34:08Je disais
34:09avec une exprise courtoisie,
34:12c'est comme vous allez dire
34:13plus directement.
34:13C'est une litote.
34:14Oui, c'est vrai.
34:15Le MEDEF a été d'une lâcheté
34:16sur ces sujets-là
34:17depuis des années
34:17qui était effrayante.
34:18Pourquoi ?
34:19Parce qu'ils n'ont pas dit la vérité.
34:20La vérité, elle est très simple
34:21et n'importe quel socialiste européen
34:23pourrait vous le dire.
34:24La démographie,
34:25c'est la science la plus molle,
34:27si je puis dire.
34:28Et c'est une évidence.
34:29Et vous prenez l'exemple,
34:30la totalité de nos voisins,
34:31des gens,
34:32des pays qui ont des frontières
34:32que la France,
34:33la totalité,
34:34ont des retraites
34:35qui vont entre 66 et 67 ans
34:37et parfois 68.
34:38Ça n'est pas,
34:39comme l'a dit Alain Dumel,
34:40par sadisme.
34:42C'est parce que c'est une réalité,
34:43c'est une question
34:43de partition
34:44entre actifs et retraités.
34:46C'est pas en arrière.
34:47Et tant pis
34:48pour les politiques financières aigües
34:50ces dernières années.
34:51La classe politique
34:52a été balayée
34:53et à juste titre.
34:54Pourquoi ?
34:54Parce qu'elle avait menti.
34:55Etienne Germel,
34:56vous êtes venue
34:56avec le prochain numéro du Point,
34:59votre magazine,
35:00qui va peut-être faire plaisir
35:00à Clémence Guettet.
35:01Je ne sais pas si vous êtes
35:02une lectrice du Point.
35:03C'est pas exactement
35:03la même ligne.
35:04C'est désormais plus minoritaire.
35:06Monsieur le Président,
35:07sortez la tête haute.
35:09Pourquoi ce titre ?
35:10Parce qu'on pense
35:11que vous signez aussi
35:11l'éditorial.
35:12En 1973,
35:14on avait réclamé
35:15le départ de Pierre Messmer.
35:16Oui,
35:16de façon beaucoup plus brutale.
35:18De façon plus brutale.
35:19Je me rappelle très bien.
35:20Vous êtes fabuleux,
35:21Alain,
35:21parce que vous êtes sans doute
35:22le seul à avoir en commun.
35:23Messmer doit partir.
35:25Là, nous,
35:25on pense qu'il doit partir.
35:26À la une,
35:27et le directeur général
35:28propriétaire du Point de l'époque
35:29avait failli sauter.
35:31C'est pas très grave.
35:34Pourquoi cette une ?
35:35Parce qu'il doit partir.
35:36Aujourd'hui,
35:37ça n'est plus possible.
35:38Il n'y a plus de solution.
35:39Soit il lâche tout
35:40au Parti Socialiste,
35:42auquel cas,
35:42de toute façon,
35:43on se dirige vers
35:43une crise financière.
35:45Il n'y a plus d'issue aujourd'hui.
35:47Le seul moyen,
35:48c'est d'avoir une élection.
35:48Mais il ne faut pas,
35:49et ça,
35:49nous nous opposons
35:50au dégagisme ambiant
35:53que ce soit celui du RN
35:54ou celui de la France Insoumise.
35:56Ce n'est pas du tout l'idée.
35:56On ne demande pas sa démission.
35:58On ne demande pas
35:58est-ce qu'il s'en est maintenant.
35:59Et qu'il programme lui-même
36:00son départ.
36:01Vous êtes sur la ligne
36:02Édouard Philippe.
36:03Oui, c'est plus
36:04Édouard Philippe
36:05que l'Édouard Philippe.
36:05Ça n'a rien à voir.
36:06C'est une démission programmée.
36:08D'avoir une campagne
36:09sur les idées,
36:10sur le fond,
36:11peut-être, par exemple,
36:12après les municipales,
36:14quelque chose
36:14qui prenne le temps
36:15et qu'il le fasse lui-même
36:16et qu'il parte la tête haute
36:17parce que sinon,
36:17de toute façon,
36:18il va partir la tête basse.
36:19Ah ben ça, c'est sûr.
36:20Ça va mal se finir
36:21parce qu'on est dans
36:22une situation de blocage absolu
36:23et le pire de tout ça
36:25serait la dissolution
36:26parce qu'effectivement,
36:27la dissolution a toutes les chances
36:28de reproduire la même chose
36:29en pire,
36:29c'est-à-dire avec un peu plus de RN.
36:31En bien pire !
36:31Un peu plus de RN, probablement.
36:34Beaucoup plus !
36:34Ce qui lirait les mains
36:36de son successeur
36:37après lui
36:38s'il devait partir.
36:39Ce serait une catastrophe.
36:40Donc, il faut qu'il prenne sur lui
36:41et puis après tout,
36:43vous savez,
36:43ça n'est qu'un an de présidence,
36:44ça change de rien.
36:45Il a plus de chances
36:46de préserver
36:47ce qu'il y a à mettre
36:48à l'actif
36:48de son héritage,
36:50de son bilan
36:51qu'en partant
36:53qu'en s'accrochant au pouvoir.
36:55Alain Duhamel.
36:56Oui, non, mais d'un mot.
36:59Pour quelqu'un
37:00qui est attaché
37:01à la Ve République
37:02et à son principe,
37:03alors il y a des gens
37:04qui ne le sont pas,
37:05mais pour quelqu'un
37:06qui est attaché...
37:07Mance Guettet,
37:07c'est la sixième.
37:08Ben oui, bien sûr.
37:10Et c'est tout à fait légitime.
37:12On aime ou on n'aime pas
37:13le système présidentiel,
37:14on aime ou on n'aime pas
37:15la Ve République,
37:16là, je vois chacun
37:16son opinion.
37:17Mais pour quelqu'un
37:18qui est théoriquement attaché,
37:21essayez d'obtenir
37:23même courtoisement
37:24le départ d'un président,
37:26ça veut dire que
37:26tout président
37:27de la Ve République,
37:28ensuite,
37:29dès que ça se passera mal,
37:31sera adjuré de s'en aller
37:32parce qu'il y aura eu
37:33un précédent.
37:34Tout président.
37:35Alors,
37:36ceux qui,
37:36comme vous,
37:37souhaitent une sixième république
37:38ne peuvent que s'en féliciter
37:40et ils en ont absolument le droit.
37:42Ceux qui,
37:42comme moi,
37:43sont partisans
37:44d'un régime présidentiel
37:45parce qu'on est un pays
37:46passionnant,
37:48indiscipliné,
37:50égalitariste
37:51et dans lequel les gens
37:52ont leurs idées,
37:53y tiennent,
37:54est un peuple difficile
37:55à gouverner
37:56mais en même temps
37:57exceptionnellement intéressant.
38:00En même temps,
38:00exceptionnellement intéressant.
38:02Mais,
38:04c'est-à-dire que
38:05quand on a un peuple
38:06extrêmement intéressant,
38:09s'il n'y a pas
38:09un pouvoir présidentiel
38:10susceptible
38:11de les piloter,
38:12et je pense que
38:13si on fait sortir
38:14un président,
38:15on fera sortir
38:16les présidents.
38:17si Emmanuel Macron
38:24aujourd'hui démissionne,
38:25tous ses successeurs
38:26seront affaiblis,
38:27on demandera leur tête
38:28dès le premier jour.
38:28Je trouve que
38:29c'est une façon
38:31plus intéressante
38:33qu'à la coutume
38:34et ces derniers jours
38:35de prendre
38:36la situation.
38:38Vous avez bien fait de venir.
38:39Tout à fait.
38:40Sans doute parce que vous êtes là.
38:42Non, non, plus davantage.
38:44Ce que je veux dire,
38:44c'est que
38:45là, ce que les Français
38:47comprennent,
38:48des tambouilles,
38:49des magouilles,
38:50des différents rendez-vous,
38:51des négociations,
38:52etc.,
38:52à mon avis,
38:53c'est que ça les écœure.
38:55Moi, je ressens de l'écœurement
38:57à titre personnel
38:57et je pense qu'il est partagé
38:59par beaucoup de gens.
39:00On voit qu'aujourd'hui,
39:01la tendance majoritaire,
39:02en tout cas,
39:02ce qui fait le plus consensus,
39:04c'est le départ
39:05du président de la République.
39:06Il a atteint une cote
39:07d'impopularité totale,
39:08mais pas par le fruit du hasard
39:10ou même pas parce que
39:11la situation s'enliserait,
39:13mais bien par la politique
39:14qui l'a menée.
39:15On a parlé longuement
39:16de la réforme des retraites,
39:17elle était odieuse
39:17et elle est aujourd'hui
39:19toujours sur la table.
39:20Je pourrais vous parler
39:20des faillites d'entreprise,
39:21je pourrais vous parler
39:22des grands plans de licenciement
39:24dans l'industrie,
39:25je pourrais vous parler
39:26du fait qu'aujourd'hui,
39:27on a un étudiant sur deux
39:28dans le pays
39:28qui ne mange pas à sa faim,
39:29sur le fait que les gens
39:30hésitent à faire des enfants.
39:31On est dans une situation
39:32qui est absolument terrible
39:34à vivre pour les gens.
39:36Et donc,
39:36ce qui est la demande majoritaire,
39:38c'est que le président Macron
39:40s'en aille.
39:40Pourquoi ?
39:41Parce que je pense
39:41qu'il y a une très grande
39:43sensibilité populaire
39:44au fait que la cinquième
39:45est hyper-présidentialisée.
39:47Elle peut convenir,
39:48elle peut ne pas convenir.
39:50Vous le savez,
39:50moi je suis partisane
39:51d'une sixième république
39:52par une constituante
39:54qui permettrait
39:54de refonder nos règles communes.
39:56Je suis persuadée
39:57que la constitution de 58
39:58n'est plus adaptée
39:59à la situation politique
40:00que nous avons aujourd'hui
40:01dans le pays,
40:02qu'il faut davantage
40:03de participation populaire
40:04et qu'il faut aussi
40:06s'adapter au fait
40:06qu'il n'y a plus
40:07un système bipartisan
40:08avec des partis
40:09qui s'alternent au pouvoir
40:10pour faire grosso modo
40:12la même politique.
40:13Ce que je sens
40:14dans le pays,
40:14ce que me disent les gens,
40:16notamment dans ma circonscription,
40:17c'est qu'il faut
40:18qu'ils partent.
40:19Et surtout,
40:20on perd du temps
40:20pour mener des réformes
40:21d'ampleur.
40:22Parce que ce que Macron
40:23réussirait à faire
40:24si jamais il devait
40:25ne pas partir,
40:26ce n'est pas grand-chose
40:27en termes de grandes réformes.
40:29Il fera des réformes mètres,
40:30il fera de la politique
40:31pour durer.
40:32Et je veux dire,
40:32c'est la politique
40:33la plus dégoûtante
40:34à laquelle on puisse assister.
40:36Quand il faisait
40:37des projets de loi d'ampleur,
40:38je les ai combattus
40:39de toutes mes forces,
40:39mais il était là
40:41pour appliquer une politique.
40:43Là, on a le sentiment
40:43d'un homme seul
40:44qui veut durer.
40:45Il a quand même bien
40:45fait baisser le saumage
40:46pendant, en tout cas,
40:48cinq ans.
40:48Qui est en train
40:49de remonter,
40:49comme vous le savez,
40:51monsieur.
40:51J'ai dit cinq ans.
40:53Michel Bicon.
40:55Qu'est-ce qu'on en dit
40:56aujourd'hui
40:57dans les entreprises ?
40:58Vous sentez une forme
40:58de lassitude
40:59qui est qu'ils s'en aillent
41:00ou au contraire,
41:02pourvu qu'ils tiennent,
41:02on n'a pas besoin de ça ?
41:03Ou on s'en fiche.
41:04Ou on s'en fiche.
41:05Troisième chose,
41:06si on souhaite,
41:07c'est que les choses
41:07se stabilisent,
41:09si les entreprises
41:09ont des difficultés,
41:10tout de même,
41:11la classe politique
41:12est disant
41:12« faites partie,
41:13en est responsable ».
41:15C'est parce qu'il y a
41:16un climat...
41:16On ne sera pas d'accord
41:16sur grand-chose,
41:17mais la visibilité,
41:18je suis parfaitement d'accord
41:20que c'est ce qui manque
41:20aux entreprises en ce moment.
41:21Oui, la visibilité.
41:24Il y a un climat
41:25d'inquiétude
41:26qui freine
41:27tous les investissements,
41:28y compris chez nos concitoyens.
41:29Les carnets de commandes
41:30de nos entreprises
41:31baissent.
41:33On est à 69 000
41:34défaillants cette année.
41:35Moi, je voulais dire
41:36qu'en plus de ces 68,
41:3769 000,
41:38il y en a 70 000 de plus
41:40dont on ne parle pas,
41:41qui un vendredi soir
41:42ferment le rideau,
41:44ont payé tout le monde,
41:45ne vont pas
41:45au tribunal de commerce,
41:47et c'est 70 000
41:48qui disparaissent.
41:49Et c'est tout le tissu
41:50économique du territoire
41:51qui disparaît.
41:52Et tout ça,
41:53franchement,
41:54la situation politique
41:56du pays
41:56l'a créée
41:58et l'entretient.
41:59Alors moi,
41:59je ne pose pas
42:00la responsabilité
42:01sur l'un et sur l'autre.
42:01Je suis patron
42:03d'une organisation
42:03d'artisans,
42:06de commerçants,
42:07de profession libérale,
42:08je laisse la politique
42:09là où elle doit être.
42:10Mais nous,
42:10ce qu'on dit,
42:11c'est stabiliser les choses.
42:13Vous m'accorderez
42:14que dans les scénarios
42:15qui sont aujourd'hui
42:16sur la table,
42:17que ce soit la nomination
42:18d'un gouvernement
42:19qui n'aurait pas de majorité
42:20et qui donc chuterait
42:21d'ici une quinzaine de jours
42:22probablement,
42:23ou que ce soit
42:23une dissolution,
42:24ces scénarios-là
42:25ne sont pas enclins
42:26à amener de la stabilité
42:27aux entreprises.
42:28Moi,
42:28je suis persuadée aussi
42:29qu'une présidentielle anticipée
42:31permet de trancher
42:32une grande option majoritaire
42:33pour le pays
42:34et donc,
42:35notamment pour la bifurcation
42:36industrielle
42:37pour les entreprises,
42:38d'avoir planification,
42:39visibilité
42:40et remplir des carnets
42:40de commandes
42:41avec une grande orientation
42:42pour le pays.
42:43Je ne suis pas sûr
42:44que si votre hypothèse
42:46se réalisait,
42:47c'est-à-dire
42:47s'il y avait
42:48une présidentielle anticipée,
42:51aujourd'hui,
42:52mais je dis ça,
42:53ça ne me fait aucun plaisir
42:54de le dire,
42:55mais aujourd'hui,
42:56la probabilité
42:57est que ce serait
42:57Marine Le Pen
42:58qui l'emporte.
42:59Marine Le Pen
43:00ou Jordan Bardella,
43:00c'est la même chose.
43:02Et s'il l'emportait,
43:03ça ne serait vraiment pas
43:05le début
43:06d'une grande stabilité
43:07en France.
43:08Ça serait au contraire,
43:09attendez,
43:10j'ai presque fini,
43:11ça serait la montée,
43:13la renaissance
43:14de toutes les conflictualités.
43:16C'est écrit d'avance.
43:18Je continuerai
43:19de combattre
43:20l'extrême droite
43:21de toutes mes forces.
43:22C'est la raison
43:22de mon engagement
43:24en politique.
43:25La dernière fois
43:26pendant les législatives,
43:27on nous a dit
43:28pendant un mois et demi
43:29de campagne
43:29qu'ils allaient être en tête.
43:31Ils ne l'ont pas été.
43:32Moi, je crois
43:32à la campagne,
43:34je crois à la conviction
43:35des Français
43:35et à la proposition
43:36d'un horizon
43:36qui soit désirable.
43:38Pas avec une gauche en miettes.
43:39Merci beaucoup
43:40à tous les quatre.
43:41Merci d'être venus
43:42ce soir sur le plateau
43:42de 60 Minutes.
43:44Dans un instant,
43:44c'est l'économiste
43:45Thomas Piketty
43:45qui sera avec nous.
43:47Le temps d'un détour
43:48par l'Elysée.
43:49L'Elysée que Sébastien Lecornu
43:50a quittée maintenant
43:51il y a quelques minutes.
43:52Après son entretien
43:53avec Emmanuel Macron,
43:55il devait lui rendre compte
43:56du bilan
43:57des consultations d'hier
43:58et d'aujourd'hui,
43:59Léopold Hautebert,
44:00est-ce qu'on sait
44:00ce que les deux hommes
44:01se sont dit ce soir ?
44:03Pour l'instant,
44:05non,
44:06mais on s'en approche.
44:0725 petites minutes
44:09maintenant, Marc,
44:10avant de comprendre
44:11vers quoi on se dirige.
44:12Vers quoi on se dirige
44:13également pour le chef
44:14de l'État
44:15qui semble dans une impasse
44:16très complexe
44:17depuis maintenant
44:18plusieurs jours
44:19avec cette chute
44:20de Sébastien Lecornu.
44:21Une heure dix,
44:22voilà ce qu'on peut vous dire,
44:23de face à face
44:24entre Emmanuel Macron
44:25et son Premier ministre
44:26désormais démissionnaire
44:28qui lui a rendu compte
44:30de l'ensemble
44:30de ses ultimes consultations
44:32qui ont été menées
44:33depuis maintenant
44:3448 heures.
44:35Et ça y est,
44:36ce délai touche à sa fin.
44:38Emmanuel Macron
44:39avait prévenu,
44:40il va dans quelques instants
44:41prendre ses responsabilités.
44:43Ces deux mots,
44:44ses responsabilités,
44:46qu'est-ce que ça signifie ?
44:46Est-ce que ça signifie
44:47une dissolution ?
44:49Ce matin,
44:50Sébastien Lecornu
44:50affirmait sur le perron
44:52de Matignon
44:52qu'on semblait s'éloigner
44:53d'une dissolution
44:55mais sait-on jamais ?
44:57En tout cas,
44:57Emmanuel Macron
44:57ne prendra pas la parole
44:58ce soir.
44:59C'est bien Sébastien Lecornu
45:00qui le fera.
45:01On verra si on se dirige
45:02vers une annonce
45:03de Premier ministre
45:04plus à gauche
45:05même si vraiment,
45:06je vous le dis comme ça,
45:07nous on s'en méfie
45:08en tant que journalistes
45:09qui suivons l'Elysée
45:10parce que cette hypothèse
45:11s'est présentée
45:12à de nombreuses reprises,
45:13souvent des fausses pistes
45:14qui ont été présentées.
45:15Donc on verra si,
45:16cette fois-ci,
45:17il franchit le pas
45:17et si dans ce cas,
45:19cette réforme des retraites
45:20qui est un totem
45:21pour le chef de l'État
45:21est oui ou non
45:22remise en question.
45:24Paul Dottbert à l'Elysée
45:24avec Jean-Baptiste Marcotta.
45:26Édition spéciale
45:27à partir de 20h jusqu'à minuit
45:28pour réagir aux annonces
45:31s'il y en a de Sébastien Lecornu
45:32et revenir sur la situation
45:33politique en France.
45:34L'invité de 60 minutes,
45:35tout de suite,
45:35il est économiste,
45:36directeur d'études
45:37à l'École des hautes études
45:38en sciences sociales,
45:39co-auteur du livre
45:40« Ce que l'égalité veut dire ».
45:42Bonsoir Thomas Piketty.
45:43Bonsoir.
45:43Bienvenue sur ce plateau.
45:44Vous êtes aussi l'un des fervents
45:45partisans de l'attaque Zuckman.
45:47Vous étiez le directeur de thèse
45:48de Gabriel Zuckman
45:50il y a quelques années de ça.
45:51Déjà, on va parler
45:52de tout ça avec vous,
45:53des impôts, des retraites.
45:54D'abord, peut-être un mot
45:54sur la situation politique actuelle.
45:56Est-ce que vous faites partie
45:57de ceux qui disent
45:58et qui revendiquent
46:00Matignon pour la gauche ?
46:02Après trois premiers ministres
46:04issus du Bloc central,
46:05je pense qu'effectivement,
46:06il est temps d'essayer
46:07de donner une chance à la gauche
46:09avec un premier ministre
46:10issu de la gauche
46:11qui peut être Olivier Faure,
46:12Marine Tondelier.
46:13Est-ce que j'ai vu ?
46:13Il faut le tribadou à où ?
46:15La gauche des électeurs,
46:17les électeurs, vous savez...
46:19C'est quoi la gauche des électeurs ?
46:19La gauche des électeurs,
46:20c'est tous les partis
46:21du nouveau Front populaire,
46:23tout simplement.
46:23Y compris LFI ?
46:24Mais bien sûr, vous savez,
46:25les électeurs de gauche
46:26sont très fluides
46:27dans leur comportement de vote.
46:28Si vous regardez
46:29la présidentielle,
46:31les européennes,
46:31vous voyez bien
46:32que les mêmes électeurs...
46:33Un peu moins ces derniers temps.
46:34Mais non, vous verrez
46:36aux élections suivantes...
46:37Des ministres insoumis
46:38dans un gouvernement
46:38d'Olivier Faure,
46:39ce serait...
46:40Bien sûr que non,
46:40ça ne pose aucun problème.
46:42Surtout que les questions de fonds,
46:43surtout que les questions de fonds
46:44budgétaires sur les retraites,
46:46sur la politique sociale,
46:48économique,
46:49la politique climatique...
46:50Enfin, vraiment,
46:51les enjeux d'avenir importants,
46:53les différences sont très faibles.
46:56Vous n'êtes pas dans la thèse
46:56des deux gauches irréconciliables ?
46:57Non, mais bien sûr.
46:58On voit quand même
46:59tous les autres sur le terrain.
47:00Non, mais attendez,
47:00ça, c'est une construction...
47:02Les électeurs, à nouveau...
47:03Non, non, c'est pas une construction,
47:04vous avez vu...
47:04Même hier,
47:05les socialistes et les insoumis
47:06n'ont pas réussi
47:07à se mettre autour d'une table.
47:08Oui, non, mais ça,
47:09c'est des problèmes
47:09des responsables,
47:10des structures partenaires.
47:11Moi, je vous parle justement
47:11des électeurs.
47:12Je vous dis que,
47:13du point de vue des électeurs,
47:14vous pouvez avoir
47:14un an d'intervalle,
47:1621% pour le candidat soumis,
47:182% socialiste,
47:20et puis, aux européennes,
47:21les choses qui s'inversent
47:22complètement.
47:22Et pourtant,
47:23ce sont les mêmes électeurs.
47:24Donc, le fait que les électeurs
47:25sont fluides à gauche
47:26et ont surtout envie
47:27que les responsables politiques
47:30arrêtent de se disputer,
47:31se parlent entre eux...
47:32Donc, voilà.
47:33Moi, du point de vue des électeurs,
47:34il y a clairement quelque chose
47:35qui s'appelle la gauche.
47:37Il y a quelque chose
47:38qui s'appelle la droite,
47:40LRN.
47:41Et puis, il y a un bloc central
47:42qui veut continuer
47:43de gouverner tout seul,
47:45mais qui n'est plus
47:46en capacité pour ça.
47:47Et donc, après avoir essayé
47:48trois premiers ministres
47:49issus de ce bloc central,
47:51je pense qu'effectivement,
47:52avant de retourner aux élections,
47:54ce serait logique
47:55d'avoir un premier ministre
47:56de gauche,
47:57d'essayer,
47:57si ça ne marche pas,
47:58éventuellement un premier ministre
47:58de droite,
47:59vraiment de droite,
48:00enfin de Rotaillot
48:01ou issu du RN,
48:02et puis ensuite,
48:04on pourrait retourner
48:04aux élections.
48:05Mais s'acharner à vouloir...
48:06Vous compriez essayer
48:07un premier ministre issu du RN ?
48:08Oui, bien sûr.
48:10Si ça ne marche pas
48:11avec la gauche,
48:11il faudra essayer
48:12de nommer
48:12Jordan Bardella.
48:13À partir du moment
48:13où le nouveau Front Populaire
48:14a été en tête
48:15comme coalition
48:17présentée comme telle
48:18aux électeurs,
48:18parce que le bloc central
48:19actuel,
48:20c'est-à-dire la coalition
48:21Macron-LR,
48:23n'a pas été présentée
48:24comme telle aux électeurs.
48:25D'ailleurs,
48:25s'il avait été présenté
48:26comme telle aux électeurs,
48:27il n'y aurait pas eu
48:28de solution.
48:28Si la discussion
48:29n'aboutisse pas
48:29avec l'EPS,
48:30qu'Emmanuel Macron
48:31fasse appel
48:32à Jordan Bardella ?
48:33Je pense qu'à partir
48:35du moment où vous avez
48:3530% des électeurs,
48:37il faut...
48:38Vous voyez,
48:38on ne peut pas construire
48:39des alternances démocratiques
48:41dans ce pays
48:42en refusant d'un côté
48:43LFI,
48:44de l'autre RN.
48:45C'est-à-dire cette idée
48:45qu'il y a un espèce
48:46de bloc des gens raisonnables
48:48qui, en pratique,
48:49sont surtout des électeurs
48:51socialement...
48:51Ça ferait hurler
48:51sans doute
48:52certains électeurs de gauche
48:53qui nous regardent.
48:53Oui, très bien.
48:54Dans l'argument,
48:55il faut les essayer.
48:56Très bien.
48:57Mais vous avez l'idée
48:59qu'il y a un bloc central
49:00des gens raisonnables
49:01qui est un bloc socialement
49:02très favorisé.
49:03C'est-à-dire,
49:03c'est ce qu'on montre
49:04dans notre livre
49:05avec Julia Cagé,
49:06Une histoire de conflit politique,
49:07c'est qu'on a un électorat
49:09qui est un des plus favorisés
49:10socialement de l'histoire.
49:11Que ce bloc-là
49:12est seul légitime à gouverner
49:14et qu'il faut exclure
49:15d'un côté LFI,
49:16de l'autre RN
49:17et qu'on va continuer comme ça
49:18avec un bloc de la raison
49:21qui gouverne en se souciant
49:22ni des gens à sa gauche
49:23ni des gens à sa droite.
49:24Je pense que c'est ça
49:25qui nous mène dans le mur.
49:26C'est-à-dire qu'on a besoin
49:27d'un système politique
49:28qui redonne la possibilité
49:29d'alternance politique.
49:31Et donc, en gros,
49:33si vous voulez,
49:33sur le fond,
49:34il y a deux grands discours politiques
49:35et ça nous mène
49:36aux questions économiques.
49:37Il y a un discours à gauche
49:38qui dit qu'il est possible
49:40de demander plus d'efforts
49:42aux plus riches
49:42et de continuer d'investir
49:44dans le modèle social français
49:46dans ce cadre.
49:46Et puis, il y a un autre discours
49:48qui est plus à droite
49:49qui dit qu'on peut faire
49:51des économies sur les dépenses.
49:52On ne les a toujours pas vus.
49:53Le discours le plus à droite LRRN
49:56est finalement dans la continuation de ça
49:57puisqu'il dit qu'on peut faire
49:58plein d'économies sur les migrants,
50:01sur l'assistanat.
50:03Moi, je n'y crois pas une seconde
50:04que ça va combler les trous
50:05et que ça va financer
50:06les besoins des Français.
50:07Parce que, par exemple,
50:08sur les retraites,
50:08Marine Le Pen,
50:09elle dit à peu près la même chose
50:10qu'une partie de la gauche.
50:10Oui, alors,
50:11il va falloir qu'elle se mette d'accord
50:12avec Ciotti et LR.
50:13Parce que, si vous voulez,
50:14on parle des contradictions de la gauche.
50:16On y va, parce que le temps file.
50:17Mais les contradictions de la droite
50:18sont beaucoup plus importantes,
50:20sur le coup.
50:20Vous avez été raison.
50:21Un mot.
50:22Alors qu'on voit Sébastien Lecornu
50:23qui, en ce moment même,
50:24quitte Matignon
50:24pour se rendre sur le plateau
50:25de France 2
50:26où il va donner un entretien
50:28dans quelques minutes.
50:29Thomas Piketty,
50:30un mot d'abord
50:30sur la réforme des retraites,
50:31la proposition d'Elisabeth Borne,
50:33celle qui a mené cette réforme
50:34en 2023,
50:35qui dit aujourd'hui
50:36qu'on pourrait la suspendre
50:37si ça permet de donner des gages
50:38et de sortir un peu de cette crise.
50:40La suspendre à 63 ans.
50:41Elle devait faire grimper
50:43l'âge légal à 64 ans.
50:45Vous êtes d'accord avec elle ?
50:45Vous reprenez cette idée ?
50:47C'est à ce moment-là
50:48de notre vie politique
50:49quelque chose qui peut
50:50calmer un peu tout le monde ?
50:51Pour bien clarifier les choses
50:52sur les retraites.
50:52Pour avoir sa retraite
50:53à plein taux en France,
50:54il faut 43 ans de cotisation.
50:56Les deux.
50:57Et il y a les deux.
50:57La plus importante,
51:00si vous prenez
51:01les jeunes générations
51:02aujourd'hui
51:02qui font des études,
51:04qui vont commencer à travailler
51:05à 23 ans ou 24 ans.
51:07Le plus difficile,
51:08c'est d'avoir ces trimestres.
51:08Pour avoir 43 années de cotisation,
51:10de toute façon,
51:11la retraite à plein
51:11ce ne sera pas avant
51:1266 ans ou 67 ans.
51:14Donc quand j'entends
51:14des personnes sur votre plateau
51:15il y a quelques minutes
51:17qui disent
51:18la France est le seul pays
51:19à ne pas être passé
51:20à 66, 67 ans,
51:21ben si on y est déjà passé.
51:22Je pense que les gens
51:22ne se rendent pas compte
51:23que quand ça s'appliquera pleinement
51:25cette mesure des 43 annuités
51:27qui a été votée
51:28par la loi Touraine
51:30il y a plus de 10 ans.
51:31La loi Touraine sur la gauche.
51:31Oui, il y a plus de 10 ans.
51:32Sous la gauche.
51:32Et donc ça,
51:33celle-là,
51:33elle ne sera pas remise en cause.
51:34Et pour le coup,
51:35cette mesure-là
51:35implique déjà
51:36que toutes les personnes
51:37qui ont fait des études
51:38vont avoir un âge
51:41à la retraite
51:41de 67 ou 68 ans.
51:42Donc si on pouvait déjà
51:43comprendre ça,
51:44et on crée beaucoup de confusion
51:45dans le débat
51:45en faisant peur aux Français,
51:47en vérité,
51:47on pourrait s'en tenir là.
51:48C'est-à-dire que si vous voulez,
51:49ce principe des 43 annuités,
51:51certains diraient 42,
51:53d'autres pourraient dire 44,
51:53mais mettons,
51:54des 43 annuités,
51:55normalement,
51:56ça devrait être
51:56la seule condition.
51:57C'est-à-dire que dès lors
51:57que vous avez vos 43 annuités,
51:59si vous avez commencé tôt,
52:01vous allez partir plus tôt,
52:02si vous avez fait des études,
52:03vous allez partir plus tard.
52:04Et donc,
52:05tout le débat
52:05a été embrouillé
52:07par ce gouvernement
52:08en introduisant
52:10cette histoire
52:10de passer
52:11de 62 à 64 ans,
52:12ce qui,
52:13par définition,
52:14ne concerne que ceux
52:15qui ont commencé
52:15à travailler tôt.
52:16Pour ceux qui ont fait
52:17des études,
52:17de toute façon,
52:18l'âge est déjà
52:18bien plus élevé.
52:19Là, en l'occurrence,
52:20en passant 64 ans,
52:21on demande 44,
52:2345 années de cotisation
52:24à des personnes
52:24qui ont commencé
52:25à 19 et à 20 ans.
52:26Et après,
52:26on dit,
52:27ah oui,
52:27mais on va faire des mesures
52:27sur les carrières longues.
52:28Mais vous voyez
52:29comment on embrouille le débat.
52:30Pour commencer,
52:31si on avait un système
52:32qui fonctionnait uniquement
52:34sur la base
52:35d'une durée de cotisation,
52:37la même pour tout le monde,
52:38ce qui est quand même
52:38le minimum,
52:39parce que ceux
52:39qui ont commencé
52:40à travailler tôt,
52:41c'est aussi ceux
52:41qui ont moins
52:41d'espérance de vie.
52:42Donc, vous voyez,
52:43tout ce débat,
52:44et j'entendais vraiment
52:45tout à l'heure
52:45sur votre plateau
52:46des gens qui disaient
52:47la France,
52:47c'est la retraite à 60 ans,
52:48mais pas du tout.
52:49Enfin, la France,
52:50avec la durée de cotisation,
52:52c'est déjà comme
52:52les autres pays en Europe,
52:5467, 68 ans.
52:55– Mais je voudrais
52:55qu'on parle aussi
52:56de la taxe Zuckman
52:56que vous défendez
52:57depuis des années.
52:57Vous avez entendu
52:58les critiques très nombreuses.
53:00On a reçu
53:00les pros et les anti
53:02de la taxe Zuckman,
53:02mais vous avez entendu,
53:04j'en suis sûr,
53:05les critiques très nombreuses,
53:05le patron de la BPI
53:06qui dit
53:07c'est un truc
53:08de haine des riches,
53:09Bernard Arnault,
53:10le patron d'LVMH
53:11qui dit Zuckman
53:11c'est un militant
53:12d'extrême gauche
53:12qui veut détruire l'économie.
53:14Je vous pose la question
53:15de manière un peu imbrute.
53:16Est-ce que vous avez
53:16la haine des riches ?
53:17Est-ce que c'est
53:17l'objectif de cette taxe ?
53:18– Mais c'est ridicule.
53:20Les personnes ne sont
53:21absolument pas en cause.
53:22C'est uniquement
53:22une question d'argent,
53:23tout ça.
53:24Vous voyez,
53:24il n'y a pas
53:24la dignité de personne
53:26qui est remise en cause
53:27par le fait
53:27qu'on va payer
53:282% d'impôts.
53:29Juste pour fixer…
53:29– Je prelonge juste un mot
53:30et après on va parler du fond
53:31parce que c'est passionnant
53:32mais vous avez
53:33un tout petit peu
53:34contribué vous aussi
53:35à cette polémique
53:35en donnant une interview
53:36je crois que c'était
53:36aux Etats-Unis
53:37si je ne dis pas de bêtises
53:38en disant
53:38ceux qui refuseraient de payer
53:39ou qui s'exilent à l'étranger
53:41il faut les arrêter
53:42à l'aéroport.
53:43Est-ce que cette aide
53:44la provoque
53:44ou est-ce que vous le pensez vraiment ?
53:46– La question c'est
53:47qu'est-ce qui se passe
53:47si vous ne payez pas vos impôts ?
53:49Si vous avez,
53:50par exemple,
53:50mettons vous êtes un actionnaire
53:51qui a bénéficié
53:52d'aides publiques en France
53:53et puis à un moment donné
53:54vous sortez du territoire
53:56tout ce que vous avez gagné
53:57tous vos profits
53:58et vous avez une dette fiscale
54:00en France.
54:01Vous arrivez à l'aéroport
54:02qu'est-ce que vous faites ?
54:03Vous faites le tapis rouge
54:04enfin vous voyez
54:04tout le monde en France
54:05à un moment
54:06si vous ne payez pas vos impôts
54:07– Mais là vous parlez
54:07des exilés fiscaux
54:08– Non je parlais exactement de ça
54:09reprenez la citation
54:10c'était extrêmement précis
54:11oui non
54:13c'était extrêmement précis
54:13non mais il faut arrêter
54:15de raconter d'un autre point
54:16– Si vous ne payez pas vos avoirs
54:16peut-être gelés
54:16vous pouvez être arrêté
54:17à l'aéroport
54:18c'est l'avis des gens normaux
54:18– Si vous ne payez pas vos impôts
54:19si vous n'avez pas payé vos impôts
54:22d'accord
54:22mais effectivement
54:23c'est l'avis des gens normaux
54:24enfin allez-y
54:25ne payez pas vos impôts
54:26Marc Fauvel
54:27pendant 5 ans de suite
54:2810 ans de suite
54:28– Qui paye vraiment
54:29– Mais oui bien sûr
54:30mais Marc Fauvel
54:30vous croyez compte
54:31on vit dans une société
54:32où tous les français ordinaires
54:33savent très bien
54:35que s'ils ne payent pas leurs impôts
54:36bah oui
54:37ils vont avoir un gel
54:37de compte en banque
54:38ils vont avoir un gel
54:39de leurs actifs
54:40et si jamais
54:40ils arrivent à sortir
54:41tous leurs actifs de France
54:43et qu'à un moment
54:44ils reviennent
54:44en France à l'aéroport
54:46bah effectivement
54:46on va peut-être leur demander
54:47on va peut-être leur dire
54:48en fait vous avez une dette fiscale
54:49enfin je dis des choses
54:50qui sont d'une évidence absolue
54:52et simplement
54:53on s'est tellement habitué
54:54à l'idée
54:54qu'il y a une petite catégorie
54:56de la population
54:56qui a le droit
54:57de fixer elle-même
54:58le montant de ses impôts
54:59qu'on s'offusque
55:00du fait qu'on va appliquer la loi
55:01tout ça est absurde
55:03– J'en viens
55:03si vous voulez bien
55:04aux critiques
55:04pas uniquement d'ailleurs
55:05des grands patrons
55:06sur le fait que cette taxe Zuckman
55:07pourrait pénaliser
55:08certaines entreprises
55:10notamment le secteur de la tech
55:11pour dire les choses
55:12de manière un peu rapide
55:14en gros on va nous taxer
55:15sur de l'argent qu'on n'a pas
55:16qui nous permet d'investir
55:17de créer les emplois de demain
55:18à ça vous répondez quoi ?
55:19– Vous pouvez payer
55:21dans ce cas-là
55:21l'impôt en titre
55:22c'est-à-dire vous devez
55:22simplement céder 2%
55:24de vos actions
55:25qui compte tenu
55:25de l'enrichissement
55:26dont vous avez bénéficié
55:28parce que vous savez
55:28la richesse
55:29c'est pas juste
55:30quelque génie individuel
55:31ça dépend des infrastructures
55:32que le pays vous a donné
55:34le système éducatif
55:35le système de santé
55:36qui ne fait pas d'infrastructures légales
55:37– J'essaie d'être dans le cas précis
55:38vraiment Thomas Piquet
55:39– Oui mais vous payez en titre
55:40vous donnez 2% de vos actions
55:42à l'État
55:42chaque année
55:43donc au bout de 25 ans
55:45si je compte bien
55:452%
55:46en 25 ans
55:47c'est l'État
55:47qui devient propriétaire
55:48de l'ISPAS
55:49– Si vous n'avez aucun revenu
55:50dans l'intervalle
55:51– C'est l'État
55:52qui devient actionnaire
55:52– Si vous n'avez aucun revenu
55:54dans l'intervalle
55:54donc juste pour situer
55:55un peu le débat
55:56sur ces 2%
55:57les 500 plus grandes fortunes
55:59de France
55:59parce que là on parle
56:00de fortune très très importante
56:01ont augmenté
56:02d'après les informations
56:03dont on dispose
56:03de 500%
56:04de 500%
56:06entre 2010 et 2025
56:08donc avec une taxe
56:09de 2%
56:10il faudrait un siècle
56:12pour revenir
56:13au niveau de 2010
56:14à supposer
56:15que les personnes en question
56:16n'aient aucun revenu
56:17dans l'intervalle
56:18sachant que en fait
56:19leur fortune
56:19s'est accrue
56:20de 7-8% par an
56:21dans l'intervalle
56:21donc si vous voulez
56:22c'est vraiment
56:22une ponction absolument minimale
56:24et au-delà
56:25de ce débat
56:25sur la taxe du mal
56:26moi je pense qu'il faut
56:27quand on parle
56:28de la crise
56:28de la dette publique
56:29auquel on fait face
56:30aujourd'hui
56:30il faut absolument
56:31remettre les choses
56:31en perspective historique
56:32moi je fais d'abord
56:33des recherches
56:33en histoire économique
56:34c'est la quatrième fois
56:36dans l'histoire de France
56:37qu'on a une dette publique
56:38de ce niveau-là
56:39c'est arrivé au moment
56:40de la révolution française
56:41c'est arrivé après
56:42la première guerre mondiale
56:42c'est arrivé après
56:43la seconde guerre mondiale
56:44la bonne nouvelle
56:45c'est qu'on s'en est toujours sorti
56:46parfois même
56:47on a réussi à réduire
56:48cette dette publique
56:49en quelques années
56:49après chacune
56:50des deux guerres mondiales
56:51comment on a fait ?
56:52ça peut être intéressant
56:53alors certains veulent
56:54complètement ignorer l'histoire
56:55bon moi je trouve ça dommage
56:56à chaque fois
56:57à chaque fois
56:58dans chacun de ces trois cas
56:59il y a eu
57:00des impositions exceptionnelles
57:02sur le patrimoine privé
57:03des français les plus fortunés
57:04en 1945
57:05il y a un impôt
57:06sur la solidarité nationale
57:07qui monte à un taux
57:09de 20%
57:1010 taxes Zuckman d'un coup
57:11avec un impôt
57:12qui monte même
57:12jusqu'à 100%
57:13pour tous les enrichissements
57:14pendant la guerre
57:15mais même si vous n'avez
57:15aucun enrichissement
57:16pendant la guerre
57:16c'est 20%
57:1710 taxes Zuckman
57:18c'est prélevé
57:19ça fonctionne
57:20l'Allemagne
57:21ça monte jusqu'à 50%
57:23l'impôt sur les plus hauts
57:24patrimoines prévus en 1945
57:25le Japon 80%
57:27tous ces pays
57:27c'est les pays qui ensuite
57:29dans les sélections
57:30de l'après-guerre
57:30ont réussi à se reconstruire
57:32justement parce qu'ils ont su
57:33faire face à une situation
57:35de dette publique exceptionnelle
57:36je ne dis pas
57:36qu'on va faire exactement
57:37la même chose
57:38mais ceux
57:39qui veulent faire face
57:40à la situation
57:41de dette publique
57:42qu'on a là
57:42en ignorant
57:43les précédents historiques
57:44et en essayant de faire peur
57:46pour une mini-taxe
57:47à 2%
57:48qui est beaucoup plus faible
57:49que tout ce qu'on a observé
57:50dans l'histoire
57:51je veux dire
57:52c'est pas sérieux
57:53Thomas Piketty
57:53en 10 secondes
57:54si c'est possible
57:55il y a une autre inquiétude
57:56qui est née
57:56des propos de Gabriel Zuckman
57:57qui a dit
57:57aujourd'hui on va taxer
57:58les milliardaires
57:59et puis un jour
57:59il faudra aussi taxer
58:00par exemple
58:01mes parents
58:01qui sont propriétaires
58:02de plusieurs logements
58:04qui sont millionnaires
58:05est-ce que 2%
58:06ce n'est qu'un début
58:06et ensuite
58:08vous vous attaquerez
58:08ou vous voulez vous attaquer
58:09aussi
58:10pas uniquement
58:11aux ultra-riches
58:12mais aux riches tout court
58:12entre les millionnaires
58:15les centimillionnaires
58:15il y a les décas millionnaires
58:16milliardaires et millionnaires
58:17c'est pas pareil
58:18vous savez
58:18de toute façon
58:19la dette publique
58:20en pratique
58:20elle est remboursée comment ?
58:21Elle est remboursée souvent
58:22par l'inflation
58:23qui est un impôt
58:23sur le patrimoine
58:24des plus riches
58:24des plus pauvres justement
58:26c'est-à-dire que
58:26quand vous avez
58:2710% d'inflation
58:28comme vous avez eu
58:28ces dernières années
58:29ça veut dire que
58:30ceux qui ont 100 000 euros
58:31ou 50 000 euros d'épargne
58:32ont payé 10%
58:33et là personne s'en émeut
58:35et cette inflation
58:36elle vient d'où ?
58:36Elle vient du fait
58:37qu'il y a des dépenses
58:37qui n'ont pas été financées
58:39la taxe foncière
58:40c'est un impôt
58:40sur le patrimoine
58:41extrêmement injuste
58:42sur tous ceux
58:43vous avez un logement
58:44qui vaut 200 000 euros
58:45oui mais je vous le dis quand même
58:46vous avez une dette
58:47de 190 000 euros
58:49vous payez la même taxe foncière
58:50que quelqu'un
58:51qui a des millions d'euros
58:52de patrimoine financier
58:53et le même logement
58:54et ça ça n'émeut personne
58:55c'est-à-dire l'impôt
58:56sur le patrimoine
58:57des classes moyennes
58:58supérieures, inférieures
59:00des classes populaires
59:00personne ne s'en soucie
59:02alors que pour défendre
59:03les milliardaires
59:04vous avez toute la galaxie
59:05de responsables économiques
59:07mais parfois aussi
59:08de commentateurs
59:09d'éditorialistes
59:09Merci ce que l'égalité veut dire
59:11c'est aux éditions du Seuil
59:12merci beaucoup
59:13Thomas Piketty
59:13édition spéciale
59:14dans un instant
59:15animée par Maxime Switek
59:17et Julie Ahmet
59:18sur la crise politique
59:19en France
59:20bonne soirée à tous
59:21merci beaucoup
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