- il y a 4 semaines
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00C'est l'incroyable casse du Louvre hier matin.
00:03Les voleurs courent toujours, on va faire le point sur l'enquête dans un instant.
00:06Mais tout d'abord, nous partons devant le musée du Louvre,
00:10retrouver Laura Cambeau pour BFM TV.
00:12Bonsoir Laura.
00:13Ce musée est resté d'ailleurs fermé aujourd'hui,
00:15mais beaucoup de curieux sont venus voir la fameuse fenêtre au centre de l'enquête.
00:24Oui tout à fait, on a vu défiler avec Antoine Guillet
00:27des centaines et des centaines de personnes qui se pressent ici,
00:30comme vous pouvez le voir, pour photographier cette fenêtre
00:34qui regarde sur leur téléphone portable les images de la veille
00:37qui tentent de comprendre comment ce casse du siècle a pu se dérouler.
00:41Alors on a croisé beaucoup de Parisiens curieux,
00:44mais également beaucoup d'étrangers qui avaient leur billet
00:47pour rentrer au musée du Louvre dans la journée.
00:49Musée qui est finalement resté fermé, alors ils sont venus voir cette fenêtre.
00:53Et en tout cas, tout le monde se pose la question,
00:55tout le monde évoque les différentes hypothèses possibles.
00:59La première hypothèse, c'est que ce commando aurait été organisé
01:02par un collectionneur privé, collectionneur qui aurait donc gardé
01:06les bijoux en l'état.
01:08Il y a également une seconde hypothèse,
01:11et bien c'est que ces voleurs, ces malfaiteurs récupèreraient les bijoux
01:15pour ensuite les démanteler et revendre peu à peu de chaque côté
01:20les métaux rares et puis également les pierres précieuses.
01:22Et la procureure évoque également la piste d'une possible ingérence venue de l'étranger.
01:29Alors ici, évidemment, tout le monde se pose la question de ce qui s'est passé.
01:32En tout cas, on peut vous dire qu'il y a 60 enquêteurs qui travaillent sur ce dossier.
01:36Et puis nous avons croisé, en effet, plusieurs enquêteurs qui étaient à cette fenêtre ce matin,
01:41qui récupéraient encore des dernières traces d'ADN,
01:44des traces d'ADN et également des empreintes,
01:47ainsi qu'un gilet ont été laissés, oubliés à l'intérieur de cette galerie d'Apollon.
01:53Tous ces éléments vont donc devoir être identifiés, étudiés petit à petit.
01:57Ça peut prendre plusieurs jours pour tenter de retrouver les malfaiteurs.
02:01En tout cas, on peut vous dire que c'est une course contre la montre qui est menée.
02:05Et savoir qu'il y a de la police qui a été mobilisée.
02:08Ici, on peut la voir plus au loin sur ces quais
02:11et également plus en face de la galerie d'Apollon.
02:14des moyens de sécurité, donc mis en place aujourd'hui.
02:17Merci Laura Cambo avec Antoine Guillet pour les images devant le Musée du Louvre.
02:21Alors, il n'y a pas que les curieux qui essayent de comprendre ce qui s'est passé.
02:24Il y a aussi la police, bien entendu.
02:26Alexandra González, bonsoir.
02:27Bonsoir.
02:28Où en est l'enquête ?
02:29Les quatre malfaiteurs sont toujours en fuite à l'heure où on se parle ce soir,
02:32avec derrière eux une soixantaine d'enquêteurs,
02:35à la fois de la brigade de répression du banditisme,
02:37mais aussi avec en appui des policiers et des gendarmes spécialisés de l'Office central
02:43de lutte contre le trafic des biens culturels.
02:47Les constatations sur place ont duré plusieurs heures hier.
02:50Elles se sont terminées hier soir.
02:52Et maintenant, la police technique et scientifique a plusieurs éléments en leur possession à analyser.
02:59Il y a à la fois le gilet jaune oublié dont parlait notre reporter sur place,
03:03un gilet jaune qu'avait mis l'un des malfaiteurs pour se faire passer pour un ouvrier de chantier.
03:09Lorsqu'il arrive sur cette plateforme élévatrice pour monter à l'étage,
03:13eh bien, il est avec ce gilet jaune qui a été oublié.
03:16Il y a aussi la disqueuse qui a été laissée sur place,
03:19qui pourrait permettre d'identifier d'éventuelles traces.
03:23Autant d'éléments qui vont être scrutés par ces policiers spécialisés,
03:27qui vont chercher deux choses.
03:29Des traces ADN, mais aussi des empreintes digitales,
03:32ce qu'on appelle des traces papillaires,
03:34qui pourraient à un moment donné correspondre à des profils de personnes connues
03:38dans les fichiers de police et de gendarmerie.
03:41J'imagine qu'on va utiliser notamment la vidéosurveillance à Paris
03:44pour suivre le trajet des deux scooters,
03:47puisqu'ils ont laissé le mont de charge sur place,
03:49mais ils ont pris la fuite en scooter.
03:51Oui, c'est l'avantage, si je puis dire, pour les enquêteurs,
03:55parce que ça se passe en plein cœur de Paris,
03:56il y a beaucoup de vidéosurveillance.
03:58Pour autant, à l'heure où on se parle ce soir,
04:00ils n'ont pas retrouvé la trace de ces malfaiteurs.
04:04On sait que les agents qui étaient sur place ont été auditionnés.
04:08Ils étaient au nombre de cinq, selon nos informations,
04:11quatre femmes et un homme,
04:12trois qui étaient dans la galerie au moment où les malfaiteurs arrivent,
04:15et deux autres qui étaient en fait dans les salles adjacentes
04:17et qui sont tout de suite arrivés en renfort pour évacuer le public
04:21et installer un périmètre de sécurité pour mettre à l'abri tous ces visiteurs.
04:25– Christian Flech, c'est avec nous l'ancien directeur de la PJ de Paris,
04:29la police judiciaire, bonsoir, merci d'être là.
04:31On a parlé d'une piste étrangère, c'est possible ça ?
04:34– Tout est possible.
04:35– Il serait plus de l'étranger, peut-être déjà reparti à l'étranger ?
04:37– Aujourd'hui, on est dans le début de l'enquête,
04:40il va falloir être patient, ça va prendre du temps.
04:42– Pourtant, on nous dit qu'il faut aller vite,
04:43si on veut vraiment retrouver les bijoux, avant qu'ils soient éparpillés.
04:47– Il faut aussi d'abord retrouver les auteurs et ensuite les bijoux.
04:50C'est par les auteurs qu'on arrivera aux bijoux, sans doute.
04:52À moins que par ailleurs, les bijoux soient déjà sur un marché,
04:56auquel cas, là, le parquet de Paris a désigné la brigade de répression
04:59du banditisme de la police judiciaire parisienne.
05:01C'est des policiers spécialisés, des vrais enquêteurs de police judiciaire,
05:05qui ont en plus une culture de l'art,
05:07puisqu'ils baignent dans le milieu de l'art,
05:10avec toutes les affaires qu'on a de vols d'objets d'art divers.
05:13Donc, ils sont à même, d'abord, de travailler sur les constatations.
05:17Le premier boulot, on l'a dit, constatations.
05:19Qu'est-ce que c'est que les constatations ?
05:21C'est à la fois regarder ce qui s'est passé,
05:23ce qui est visible sur la fenêtre,
05:25mais également les vitrines qui ont été percées.
05:28Elles ont pu être touchées, ce qui a été abandonné.
05:31Le véhicule, on a les moyens aussi de technologie,
05:35avec des vapeurs de cyanoacrylate,
05:37pour faire révéler des traces digitales à l'intérieur du véhicule.
05:40Tout ça nécessite un peu de matériel.
05:42Et puis ensuite, les auditions.
05:44Il y a les agents du Louvre, dont vous avez parlé.
05:46Il y a aussi tous les touristes qui étaient là,
05:48qui peut-être ont filmé.
05:50Il y a une vidéo, un visiteur a filmé.
05:53Il y en a peut-être d'autres.
05:54Donc, tout ça, c'est le boulot des enquêteurs.
05:56Après, vous l'avez dit, il y a l'environnement numérique,
05:59c'est les caméras, c'est aussi les téléphones.
06:01Donc, tout ça, c'est stocké,
06:03et ça commence à être travaillé.
06:06Après, les pistes, aujourd'hui, tout est ouvert.
06:08Donc, la procureure a évoqué la piste étrangère,
06:11ça voudrait dire qu'on aurait téléguidé quelqu'un
06:13soit pour obtenir des bijoux qui vont partir ensuite à l'étranger,
06:18soit même peut-être, comme on l'a vu récemment,
06:20pour déstabiliser l'État français au travers d'une action,
06:24comment dire, symbolique.
06:26Et puis, il y a les vols pour des commanditaires,
06:31et il y a les vols pour dessertir et puis vendre à la découpe.
06:36À la découpe, ce qui serait dramatique.
06:38Mais, au regard de votre expérience,
06:40on a affaire à de vrais professionnels ?
06:42C'est un coût bien préparé, bien monté ?
06:44Alors, c'est un coût qui a réussi.
06:46Maintenant, il y a un point qui est clair,
06:48c'est qu'ils sont partis, ils ont un point donné un bijou,
06:51ce qui peut aussi donner l'impression que ça n'a pas été quand même si parfait que ça.
06:57Mais, le coût a été monté.
07:00Pour le coup, on monte un plan incliné sur une vitrine,
07:03ça veut dire qu'on sait ce qu'il y a derrière.
07:05Est-ce que ce sont les mêmes qui sont allés visiter le Louvre avant ?
07:07Après, tout le monde peut aller visiter le Louvre.
07:09Bien sûr.
07:10C'est public.
07:11Après, la population n'est pas forcément la même entre ceux qui viennent faire ça
07:14et ceux qui vont visiter le Louvre.
07:16Entre les deux, il peut y avoir des renseignements.
07:17Est-ce qu'il peut y avoir des complicités intérieures ?
07:19Bien sûr.
07:19Donc, on va aussi interroger le personnel du Louvre ?
07:23Forcément.
07:25Parce qu'il y a peut-être eu des indications,
07:27notamment sur la viabilité du système d'alarme.
07:30On se pose la question,
07:32est-ce qu'il y a vraiment eu un déclenchement de signal d'alarme en temps et en heure ?
07:35Ce qui est compliqué, c'est que le Louvre n'a pas été construit
07:38pour faire face à un système de sécurité actuel.
07:42Les musées qui sont construits maintenant
07:44ont des normes de sécurité qui sont différentes.
07:46Le Louvre reçoit des millions de visiteurs par an.
07:48On voit bien que, d'après ce que je comprends,
07:5010 millions de visiteurs par an,
07:53on voit bien que les consignes des agents de sécurité,
07:56c'est de canaliser les gens.
07:58C'est-à-dire que c'est l'optique de l'incendie
08:01pour le bâtiment et pour les œuvres.
08:04Et ce n'est pas des agents de sécurité qui sont à même, me semble-t-il.
08:08Alors justement, les agents de sécurité, c'était cinq face aux malfaiteurs,
08:12mais ils ne pouvaient rien faire, ils n'ont pas ordre d'intervenir,
08:14ils sont là pour protéger le public, ils ne sont pas armés.
08:17Oui, mais le plus urgent, c'est qu'ils déclenchent l'alarme
08:19qui fait qu'il y a une liaison directe avec la préfecture de police
08:23et qu'ils déclenchent les patrouilles de police immédiates.
08:26Donc c'est ça, c'est le sujet.
08:28Je pense que c'est bien qu'il y ait une enquête administrative,
08:30de façon à...
08:30C'est ce qu'a demandé Rachet Dett.
08:31Oui, mais c'est normal.
08:33Il y a une enquête judiciaire pour retrouver les auteurs et les bijoux.
08:35Il faut essayer de comprendre pourquoi ça...
08:36Il faut essayer de comprendre.
08:37C'est si simple, finalement, de cambrioler le lourd.
08:40Est-ce que le dispositif, il est à la fois technique et humain ?
08:44Est-ce que le dispositif technique, c'est-à-dire les caméras, les détecteurs,
08:47était suffisant, bien adapté ?
08:49Est-ce qu'il fonctionnait ?
08:50Et ensuite, le dispositif humain, c'est la réaction par rapport aux alarmes.
08:54Est-ce que cette réaction était bonne et est-ce qu'elle a été faite ?
08:57On va continuer, bien sûr, d'essayer de répondre à toutes ces questions.
08:59Il y a beaucoup de questions.
09:00Mais tout d'abord, qu'est-ce qu'on a volé précisément ?
09:03On parle de huit bijoux.
09:04Quelle est la valeur de ce qui a été volé hier matin ?
09:06On va essayer d'en savoir plus avec Nargis Adji.
09:09On peut faire déjà une première estimation, Nargis ?
09:12Oui, alors vous le disiez, neuf joyaux.
09:15Et parmi eux, un a refait surface.
09:17C'est la couronne de l'impératrice Eugénie.
09:20Elle a été confectionnée en 1855.
09:23Alors vous voyez, ces chiffres vertigineux,
09:25composés de 1354 diamants,
09:271136 roses, 56 émeraudes,
09:29volés par le commando et abandonnés dans sa fuite.
09:35Le Louvre l'avait acheté en 1988.
09:38Mais le reste du butin, quant à lui, reste introuvable.
09:41Le diadème de Eugénie,
09:43celui qu'elle porte sur ce portrait de 1852,
09:46un éclat de près de 2000 diamants.
09:48Un autre diadème manque aussi,
09:51celui de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense,
09:54créée au début du XIXe siècle,
09:56composé de 24 saphirs et de plus de 1000 diamants.
10:00La liste des objets ne s'arrête malheureusement.
10:02Pas là d'autres objets,
10:04d'autres bijoux appartenaient à la reine Marie-Amélie.
10:08On les voit par exemple sur ce portrait,
10:10les boucles d'oreilles juste ici,
10:12mais aussi son collier.
10:13Le collier composé de 8 saphirs et de 631 diamants.
10:17Volé aussi la parure de l'impératrice Marie-Louise,
10:20cadeau de Napoléon à sa seconde épouse.
10:22C'était en 1810.
10:24Collier et boucle d'oreille,
10:26certi de 32 émeraudes de 1138 diamants.
10:30Enfin, trois autres bijoux de génie ont disparu.
10:34Une broche liqueur, un diadème.
10:36Et Olivier, vous me posiez la question,
10:38est-ce qu'on a un prix ?
10:40Eh bien, on sait que ce grand nœud de corsage
10:42a été racheté au Louvre, c'était en 2008,
10:44pour 6 millions d'euros.
10:46Merci.
10:47Margot Serrano, vous êtes commissaire priseur spécialisée
10:50dans l'expertise et la vente de bijoux.
10:52Justement, j'ai besoin de votre expertise.
10:54Ça coûte combien tout ça ?
10:55On peut avoir une fourchette ?
10:57Alors, ça coûte extrêmement cher.
10:58On est sur plusieurs millions d'euros, bien évidemment.
11:00Moi, j'avais entendu un expert dire ce matin
11:02entre 70 et 80 millions d'euros.
11:05Oui, ça me semble correct comme estimation.
11:07Mais il ne faut pas oublier une chose,
11:10c'est que ce sont des bijoux qui n'ont pas de prix, en fait.
11:12Parce que ce sont des bijoux qui faisaient partie
11:14de nos collections et qui, de ce fait,
11:16étaient inaliénables et n'auraient jamais dû
11:18se retrouver sur le marché comme ça va être le cas.
11:21Et ce qui est certain également,
11:22c'est que la valeur qui va en être tirée
11:24en les dépeçant et en vendant les pierres,
11:26si c'est bien le cas, va être ridicule
11:29par rapport à la valeur patrimoniale que ça représente.
11:32C'est-à-dire ?
11:32C'est difficile de dire ça.
11:34On parle de plusieurs milliers de diamants, par exemple.
11:36C'est compliqué à dire, mais en tout cas,
11:40revendre ces pierres, ça implique de les retailler.
11:42Donc, il y a une perte de matière, déjà.
11:44D'autant plus que ce sont des pierres
11:46qui ont forcément été étudiées.
11:48Elles sont traçables, ces pierres ?
11:49Je pense que oui, parce que chaque pierre
11:51a ce qu'on appelle un peu un ADN,
11:53a des inclusions typiques.
11:56Et on ose espérer que ces bijoux
11:59ont fait l'objet d'études approfondies,
12:00puisque c'était quand même dans les collections du Louvre.
12:02Et donc, cela veut dire que même si on les retaille,
12:05on pourra peut-être retrouver la trace de ces pierres
12:09un jour ou l'autre.
12:10On l'espère.
12:10Ce que vous nous dites, c'est que les voleurs
12:11ne pourront pas vendre ces pièces telles quelles,
12:13parce qu'elles seront tout de suite repérables, forcément.
12:15Ça me semble très compliqué en l'état actuel des choses.
12:18Après, voilà, il y a plusieurs questions.
12:19Mais en revanche, les diamants retravaillés
12:22avec moins d'argent à la clé.
12:24Là encore, par exemple, si on parle de la pièce,
12:27le nœud exceptionnel,
12:29si on s'arrête simplement aux matériaux qui le composent,
12:32ce sont des diamants d'une taille relative,
12:34entre guillemets,
12:35qui ne sont pas extrêmement gros.
12:37Et c'est vraiment le bijou en tant que tel
12:40qui a de la valeur.
12:41Ce ne sont pas les diamants pris en tant que tel.
12:44En revanche, les parures ont des saphirs
12:46et des émeraudes, notamment colombiennes,
12:48exceptionnelles,
12:49qui, elles, ont une valeur vraiment certaine,
12:52dessertie.
12:53Donc, à ce stade-là,
12:55c'est vraiment compliqué de savoir
12:56si c'est une commande ou s'ils vont être dessertis.
12:58Et s'ils sont dessertis,
12:59ce sera une tragédie, même si on les retrouve,
13:01puisque les montures seront fondues,
13:03très certainement.
13:04On ne retrouvera jamais ce qui a été volé tel quel.
13:06Au-delà du patrimoine national,
13:08c'est le patrimoine joaillier qui est atteint.
13:10C'est l'excellence française.
13:11C'est un niveau de joaillerie qu'on n'a plus aujourd'hui.
13:15C'est des pièces uniques.
13:16C'est des pièces uniques.
13:17Vous, vous êtes capable de le repérer
13:18si dans quelques semaines,
13:20quelques mois, quelques années,
13:21il y a des gens qui viennent proposer
13:23un certain nombre de pièces
13:24pour être mises en vente aux enchères.
13:27Alors, bien sûr.
13:28Comment on tique, si j'ose dire,
13:29à ce type de pièces ?
13:30Dans mon métier,
13:31on a une déontologie qui est très, très forte.
13:33Et il y a une question
13:34qui se pose de plus en plus aujourd'hui
13:35chez les commissaires-priseurs,
13:36c'est la question de la provenance.
13:38Et on est très attentifs sur ces questions.
13:40et évidemment que tous les professionnels
13:43sont avertis.
13:44Ça fait énormément de bruit
13:45et c'est très bien
13:46que c'est eu un retentissement mondial
13:48puisque chaque professionnel est alerté.
13:52Et en cas d'affluence massive
13:54de diamants de taille ancienne, par exemple,
13:56c'est vrai que ça va faire tiquer
13:57plus d'un professionnel, je pense.
13:58Et dans ce cas-là,
13:58vous prévenez les autorités ?
14:00Bien sûr.
14:00On a un devoir de le faire.
14:02Dimitri Casali ?
14:04Comment ?
14:04C'est une obligation.
14:05C'est une obligation.
14:06Et en plus de ça,
14:07les ventes aux enchères publiques,
14:08comme son nom l'indique,
14:09sont publiques
14:10et sont étudiées.
14:12Il y a énormément de gens
14:13qui suivent les ventes aux enchères
14:14et ça sera repéré dans tous les cas.
14:17Donc je veux dire,
14:18la vente aux enchères publiques
14:18n'est absolument pas
14:19un biais efficace
14:21pour écouler ce type d'objet.
14:22Dimitri Casali,
14:23vous êtes historien.
14:24Alors, dans votre dernier livre,
14:25justement,
14:25vous parlez de certains
14:26de ces joyaux,
14:27c'est vrai ?
14:28Absolument,
14:29parce que là,
14:30nous avons affaire quand même...
14:31Quand la France perd la mémoire,
14:32chez Fayard,
14:32qui sort.
14:33On l'a dit,
14:33à l'excellence
14:34de l'orfèvrerie française,
14:36mais même au-delà
14:38de l'orfèvrerie,
14:39c'était vraiment
14:39l'art de vivre à la française
14:41de tout le XIXe siècle,
14:43mais bien sûr du XVIIIe aussi,
14:44quand la France rayonnait
14:45à travers le monde
14:46et comme l'a dit ma voisine,
14:49effectivement,
14:49c'est un savoir-faire
14:50que nous avons complètement perdu.
14:52C'est l'histoire,
14:53c'est notre mémoire
14:54de l'époque
14:55où nous étions grands.
14:57Aujourd'hui,
14:57regardez dans quelles circonstances
14:59ont été commis
15:00ce cambriolage
15:02en moins de sept minutes.
15:04Ça vous a choqué ?
15:04Moi, je suis absolument
15:06en colère
15:07qu'en sept minutes,
15:08les trésors,
15:09notre trésor national,
15:11là, c'est quand même
15:12le sanctuaire,
15:12le Louvre est le sanctuaire
15:14de l'identité nationale
15:15et que ce soit violé.
15:18En fait, j'ai l'impression
15:19que chaque Français
15:20a été violé
15:21dans sa mémoire
15:22et dans son histoire
15:23et dans son patrimoine.
15:24Et ça, je trouve
15:25que le retentissement,
15:27on le voit à travers le monde,
15:28mais en France,
15:29ce n'est pas assez...
15:29Le musée du Louvre,
15:30c'est le plus grand musée du monde.
15:32C'est le plus visité.
15:32Absolument 10 millions
15:33de visiteurs par an
15:35et c'est vrai
15:36que nous sommes
15:37la risée du monde entier
15:38et il faut absolument...
15:40Le symbole,
15:41c'est ça
15:42que j'explique
15:42dans mon livre.
15:43Nous sommes maintenant
15:44incapables
15:45de défendre
15:46nos plus chers
15:48trésors,
15:48notre patrimoine
15:50pour lequel
15:50nous sommes célèbres
15:52à travers le monde entier.
15:53C'est ça.
15:53À Paris,
15:54il y a eu
15:54l'insomnie de Notre-Dame,
15:56aujourd'hui,
15:56le casse du Louvre.
15:57C'est vrai que ça commence
15:58à faire beaucoup.
15:58C'est exactement
15:59la même figure,
16:00c'est-à-dire qu'il y a
16:02une espèce de
16:02je m'en foutisme
16:03total
16:04à la fois
16:05de la classe politique,
16:06à la fois
16:07de nos élites,
16:08quand on se souvient
16:09de la phrase
16:10de certains journalistes
16:12qu'il faut détruire
16:13le musée
16:14de le château de Versailles,
16:15je n'aimerais pas
16:16ce triste individu,
16:18mais on voit bien
16:18que la transmission
16:19de notre histoire,
16:21de notre patrimoine
16:21est le cadet des soucis
16:22des Français aujourd'hui.
16:24Et c'est mon combat,
16:24c'est ce que j'explique
16:25dans mon livre.
16:26Si nous voulons
16:27avoir confiance
16:29dans l'avenir,
16:30mais dans tous les domaines,
16:31que ce soit dans l'économie
16:33et aussi,
16:33si nous voulons recréer
16:34une industrie et tout,
16:35il faut que les Français
16:36soient fiers
16:37de leur histoire
16:37et la connaissent
16:39parce que là,
16:39nous avons affaire
16:40à l'incurie
16:41de nos élites politiques,
16:42mais aussi
16:42à l'immense ignorance
16:44des Français aujourd'hui.
16:45On voit que c'est d'ailleurs
16:46ce qui est en train de monter,
16:46si j'ose dire,
16:47dans le débat politique,
16:48au-delà de savoir évidemment
16:51des manquements
16:52sur le plan de la sécurité,
16:53sur le plan de l'utilisation
16:55des fonds.
16:55A priori, oui.
16:55A priori, oui.
16:56C'est quand même ce sentiment
16:57de se dire,
16:58regardez,
16:59c'est l'illustration finalement
17:00de notre supposé
17:01délitement national
17:02et de dire,
17:03regardez dans quelle situation
17:04se trouve la France
17:04aujourd'hui.
17:05Ce sera un élément supplémentaire,
17:07on le voit dans le débat.
17:08On a vu notamment
17:08Gérald-Jordan Bardella
17:10dire, regardez,
17:11c'est une humiliation
17:12dans le sentiment
17:13que la France finalement
17:14est tombée aussi bas
17:15qu'elle n'est plus capable
17:16de protéger
17:16ses trésors nationaux.
17:17On va continuer à en parler
17:18avec notamment
17:19le député Portier
17:21qui veut quasiment
17:22une commission
17:22d'enquête parlementaire
17:23sur la sécurité
17:25de notre patrimoine
17:26et puis on se pose aussi
17:27des questions
17:27sur les repérages.
17:29Est-ce qu'ils ont vraiment
17:30visé ces bijoux précisément
17:32et dans ce cas-là,
17:33c'est quand même
17:33un coup bien préparé.
17:34A tout de suite.
17:38Pourquoi ces joyous
17:39de la couronne
17:39qui ont été volés hier matin
17:41étaient si mal gardés ?
17:42C'est la question
17:42que tout le monde se pose
17:44et bien sûr,
17:45il y aura une enquête judiciaire,
17:46une enquête administrative
17:47demandée par Rachid Alati
17:50et puis aussi
17:50une commission
17:51d'enquête parlementaire
17:52sans doute
17:52puisque certains députés
17:53comme Alexandre Portier
17:54la demandent.
17:55Mais avant ça,
17:56écoutez ce que disait
17:57ce matin le garde des Sceaux,
17:58le ministre de la Justice,
17:59Gérald Darmanin.
18:00Je comprends tout à fait
18:02l'émotion que cela suscite
18:04et par ailleurs,
18:05quand il arrive ce genre de choses
18:06qui touchent à l'image de la France,
18:08nous devons regarder les choses en face
18:09et c'est-à-dire qu'en effet,
18:10nous pouvons encore améliorer
18:11le travail,
18:12notamment des services de police
18:14et le travail,
18:15me semble-t-il,
18:15de protection de notre d'art.
18:17Quand il se passe ce genre de choses,
18:18c'est qu'on a un problème.
18:19Donc on va résoudre ce problème
18:20malgré l'investissement
18:22qu'il met la ministre de la Culture,
18:23malgré le travail très important
18:25qu'a fait Laurent Nunes
18:25quand il était préfet de police,
18:27je peux en porter témoignage,
18:28il y a manifestement encore beaucoup à faire
18:30pour sécuriser nos musées.
18:31Alors on a un problème,
18:33M. le député,
18:33sauf qu'il y a eu des alertes.
18:35Ce n'est pas comme si on découvre le problème.
18:37La présidente du musée du Louvre,
18:39Mme Descartes,
18:40avait elle-même demandé
18:41un rapport sur la sécurité.
18:43Il y a un rapport de la Cour des comptes
18:44qui va être publié dans quelques jours
18:45et qui alerte aussi
18:47sur un retard considérable
18:48pris dans l'amélioration
18:49de la sécurité du musée du Louvre.
18:51Donc ça commence à faire beaucoup.
18:53C'est ça qui est sidérant,
18:54c'est qu'il y a eu des alertes
18:55et que manifestement,
18:56tout n'a pas été fait
18:57pour empêcher
18:57ce vol.
18:59Et donc aujourd'hui,
18:59on doit pouvoir en tirer
19:00toutes les leçons.
19:01On va avoir un débat budgétaire
19:02dans quelques jours.
19:03Ça sert à un débat sur des crédits
19:04si à la fin,
19:05on ne sait pas
19:05si les crédits sont correctement utilisés.
19:07Et donc il y a plusieurs temps.
19:08Il y a un temps judiciaire,
19:09comme ça a été dit,
19:10pour trouver les voleurs.
19:11Il y a un temps administratif
19:12pour voir les dysfonctionnements
19:14propres au musée du Louvre.
19:15Et puis il faut une commission
19:16d'enquête parlementaire.
19:17C'est la proposition
19:18que je ferai cette semaine
19:18aux membres de la commission
19:19des affaires culturelles
19:20et de l'éducation
19:21que je préside à l'Assemblée.
19:23Parce que derrière le Louvre,
19:24en fait,
19:24il faut voir la problématique
19:25d'ensemble d'insuffisance
19:26de la protection
19:27du patrimoine des Français.
19:28Nos musées ne sont pas
19:29suffisamment sécurisés ?
19:30Exactement.
19:31C'est le constat
19:32auquel on arrive.
19:33Et puis les musées encore
19:34peuvent être des équipements
19:35sur lesquels on a une prise.
19:36Mais pensons à toutes les églises,
19:38aux chapelles,
19:39aux châteaux publics et privés,
19:40à l'ensemble des équipements
19:41de proximité
19:41qui maillent le territoire français,
19:43qui sont notre patrimoine
19:44du quotidien
19:45et qui n'ont pas aujourd'hui
19:46de stratégie d'ensemble.
19:47Le Louvre,
19:48c'est quand même
19:48un budget de fonctionnement
19:49de 320 millions d'euros.
19:51Ce n'est pas
19:51le petit musée de province.
19:53Donc on n'a pas les moyens
19:54dans ces 320 à déployer
19:56pour améliorer la sécurité ?
19:59Quand on voit la valeur
20:01des pièces dont on parle ici,
20:04il faut non seulement
20:05des moyens supplémentaires
20:06à l'avenir.
20:07Et ça veut dire que
20:07dans les débats
20:08qu'on va avoir
20:08au moment de voter le budget,
20:09il faudra qu'on choisisse
20:10des priorités.
20:11On voit qu'on a du mal
20:12à réformer le pays,
20:12c'est peut-être le moment
20:13de se poser les bonnes questions.
20:14Qu'est-ce qu'on a envie de faire
20:15et qu'est-ce qu'on a envie
20:15de transmettre à nos enfants ?
20:17Mais derrière ça,
20:17il faut aussi qu'on ait
20:18une réflexion stratégique
20:19sur la manière de faire.
20:20Est-ce qu'on protège
20:21aujourd'hui, en 2025,
20:22comment on protégeait
20:23en 1950 ?
20:24Je ne crois pas.
20:25La galerie d'Apollon
20:26est à deux couloirs
20:28de la Joconde.
20:30On a un plan.
20:31Regardez,
20:31ce n'est pas très loin.
20:32D'ailleurs,
20:33on se pose la question,
20:34je ne sais pas
20:34ce que vous en pensez,
20:35est-ce qu'ils avaient
20:36fait du repérage ?
20:37Pourquoi ces bijoux,
20:38précisément ?
20:39Parce qu'il n'y a pas
20:40que ça ?
20:41C'est intéressant.
20:43Moi, en tant qu'historien
20:44napoléonien,
20:45je remarque
20:46que ce sont vraiment
20:47les bijoux
20:48des impératrices
20:49Marie-Louise
20:50et Eugénie
20:51et de la reine Hortense.
20:52C'est quand même
20:53trois reines napoléoniennes.
20:55Donc, soit,
20:56effectivement,
20:56le commanditaire
20:57est un amateur,
20:58il faut savoir
20:59qu'à travers le monde,
21:00ce qu'ignorent totalement
21:01les Français,
21:02c'est que Napoléon
21:03est le français
21:04le plus populaire au monde,
21:05sauf en France.
21:06C'est-à-dire que
21:07les collectionneurs,
21:08par exemple,
21:08le roi du poulet
21:09en Corée du Sud,
21:10rachètent chaque bicorne
21:12de Napoléon
21:12plus de 10 millions de pièces,
21:1410 millions d'euros.
21:15Donc, il pourrait
21:16que ce soit...
21:17Il y a une passion
21:17Napoléon
21:18à travers le monde.
21:19Donc, on pourrait
21:20imaginer un collectionneur
21:21qui voulait
21:22précisément
21:23ses bijoux.
21:24Ce diadème
21:25de génie
21:26qui est absolument
21:27sur son grand portrait
21:29par Winter Alter
21:30qui est
21:30le grand peintre
21:33du Second Empire,
21:34il est connu
21:34à travers le monde entier
21:35et c'est vrai
21:36que l'impératrice
21:38l'avait porté
21:38pour l'inauguration
21:39de la grande exposition
21:40de 1855,
21:42l'exposition internationale
21:44où le monde entier
21:45était venu
21:45pour concurrencer
21:46effectivement
21:47la Reine Victoria.
21:48Donc, c'est vraiment
21:49des...
21:50les gens,
21:52les étrangers
21:53connaissent mieux
21:54cette histoire
21:55que nous,
21:55les Français.
21:56Voilà.
21:57Il y a des choses
21:58qui ont encore plus
21:58de valeur
21:59à voler,
22:00si j'ose dire,
22:01dans le lourd ?
22:01Oui, tout à fait.
22:03Le Réjean.
22:04Oui, le Réjean,
22:05mais pour moi,
22:05le Réjean,
22:06c'était un diamant,
22:06je pense,
22:07qui était trop important
22:08et qui,
22:08de toute manière,
22:09comme j'ai expliqué,
22:09s'il était retaillé,
22:11on l'aurait retrouvé
22:12un jour ou un autre.
22:14Malheureusement,
22:15moi, je penche plus
22:16pour la deuxième option
22:17et le fait que
22:18ce ne soit pas une commande
22:19mais que les pièces
22:20vont être malheureusement
22:21décerties, je pense.
22:22C'est-à-dire que cette galerie
22:23était peut-être plus accessible
22:24que d'autres aussi ?
22:25C'est simplement
22:25une opportunité ?
22:27Oui, il y avait quand même
22:27une quantité importante
22:31Le seul bijou qui m'interpelle,
22:33moi, c'est le...
22:34Enfin, les parures
22:35sont vraiment
22:35certies de très belles pierres
22:37émeraudes colombiennes,
22:39etc.
22:40Et les perles fines
22:41ont une valeur exceptionnelle
22:43car ce sont des...
22:44Les perles,
22:45ça met des années
22:46à se former naturellement
22:48dans leur milieu naturel.
22:50En revanche,
22:51la broche,
22:52la fameuse broche nœud,
22:54elle, ça pourrait être
22:54une commande, effectivement,
22:55car comme j'ai expliqué,
22:56si on enlève
22:57chacune des pierres
22:58qui la composent,
22:59la valeur est vraiment moindre
23:00par rapport aux bijoux
23:01en tant que tel.
23:03On s'interroge aussi
23:04sur la fenêtre,
23:06facilement accessible
23:07depuis la rue,
23:08et puis ensuite,
23:09les bijoux,
23:10ils sont protégés par...
23:11Et le mont de charge,
23:12en plein milieu de la rue.
23:13Le mont de charge,
23:13alors ils se sont fait passer
23:14pour des ouvriers,
23:15alors un dimanche matin,
23:16ça aurait pu peut-être
23:17mettre la puce à l'oreille,
23:17mais bon, pourquoi pas ?
23:18Et ensuite,
23:19les bijoux sont protégés
23:20par une simple vitre
23:22qu'on peut découper
23:23à la disqueuse.
23:24Ça aussi,
23:25c'est quand même surprenant.
23:26Il faut voir,
23:27il faut voir.
23:27Il n'y a pas une protection
23:29plus renforcée.
23:30L'engin,
23:31donc un dimanche matin,
23:32à contresens de la circulation,
23:34normalement,
23:35s'il y a une caméra
23:36bien placée,
23:36on devrait avoir
23:37un peu l'attention attirée.
23:39Donc ça veut dire
23:39que personne ne regardait
23:40à ce moment-là ?
23:41Ça veut dire que peut-être
23:41qu'il n'y a pas une caméra,
23:42peut-être aussi
23:43qu'elle est mal orientée,
23:45ou qu'il y a une confusion
23:47avec des travaux,
23:48puisque Paris est en permanence
23:50en travaux,
23:50le Louvre lui-même
23:51est en travaux,
23:52donc il peut y avoir
23:53une confusion.
23:53Tout ça, c'est de l'intérêt
23:54à la fois de l'enquête judiciaire
23:55et de l'enquête administrative.
23:56Parce que quand vous avez
23:58des caméras,
23:59vous avez immédiatement
24:00des sujets techniques
24:01et ensuite des sujets
24:02de protection,
24:03des libertés.
24:04Je crois qu'il y a
24:04une dizaine de caméras
24:05autour du Louvre.
24:06Oui,
24:07mais de toute façon,
24:08il va y avoir
24:08un retour sur expérience
24:10qui va être phénoménal
24:12pour comprendre
24:13comment les caméras
24:16de vidéosurveillance
24:16n'ont pas permis
24:17de détecter
24:18cet engin de chantier
24:19qui arrive effectivement,
24:21qui fait un demi-tour
24:22et qui se place
24:23là,
24:24à cet endroit-là précis.
24:25Ça prend quand même
24:25quelques minutes
24:26à ce moment-là.
24:27Il y a quand même
24:27un cycliste qui le voit,
24:29qui est alerté,
24:30qui prévient la police.
24:31Mais on peut se demander
24:32si les caméras,
24:34est-ce qu'il y en avait ?
24:35Est-ce que des personnes
24:36étaient là à ce moment-là ?
24:37Est-ce qu'à l'intérieur,
24:38les alarmes ont fonctionné
24:39comme elles auraient dû ?
24:40Est-ce que les logiciels
24:41étaient mis à jour ?
24:42Il y a autant d'éléments
24:44au-delà du fait
24:45de retrouver les bijoux
24:46qui vont permettre
24:46de comprendre les failles.
24:48On voit la façade
24:49qui est derrière.
24:49Ce n'est pas la même façade,
24:50mais c'est le même esprit.
24:52Vous avez un bâtiment
24:53qui est classé
24:53monument historique.
24:54Vous voulez installer
24:54une caméra dessus.
24:56Vous imaginez
24:56le nombre d'autorisations
24:57qu'il va falloir.
24:59Ensuite,
24:59il faut déposer un dossier.
25:01Et dans ce dossier,
25:01vous avez l'angle des caméras
25:03qui ne doit pas
25:04empiéter trop
25:05sur la voie publique
25:05pour des raisons de protection.
25:06On peut mettre peut-être
25:07sur un poteau à côté.
25:08Bien sûr.
25:09Mais pardon,
25:10mais comment on va se faire
25:11maintenant ?
25:11Parce qu'on voit bien
25:12qu'il y a des défaillances.
25:13Il faut les réparer.
25:16Alors qu'est-ce qu'on fait ?
25:16Parce que si vous nous dites
25:17qu'on ne peut rien toucher
25:18parce que le Louvre
25:19c'est un monument historique.
25:20Non, non, non.
25:20Est-ce qu'on pourrait améliorer
25:21les vitres peut-être par exemple ?
25:23Je pense qu'on doit faire
25:25l'étude de ce qui ne fonctionne pas.
25:26J'ai compris
25:27que le Louvre
25:28avait déjà lancé cette étude
25:29puisque la préfecture de police
25:30était intervenue
25:31et qu'il y avait un audit
25:32de sécurité
25:32qui était déjà fait.
25:34Ce qui a pris du temps
25:35parce que c'est un ensemble
25:35de bâtiments.
25:36On ne peut pas traiter les choses
25:37fenêtre par fenêtre.
25:38Donc, il faut mettre en place
25:40les préconisations
25:41qui ont été prévues.
25:43J'ai écouté
25:43la ministre de la Culture
25:44ce matin.
25:45Quand on est avec
25:46un budget d'État,
25:47il faut donc un appel d'offres.
25:48Il faut faire des...
25:50Il y a déjà un projet
25:51à un Louvre Renaissance
25:52c'est 800 millions d'euros.
25:54Ça a été lancé d'ailleurs
25:55il y a quelques mois
25:55par Emmanuel Macron
25:56qui disait à l'époque
25:58et c'est qu'elle
25:58qu'ils allaient justement
26:00faire attention à la sécurité.
26:01Avec une enveloppe
26:02sur la sécurité.
26:02Derrière l'enveloppe
26:03de la sécurité,
26:04il faut voir
26:04ce qui est les alarmes,
26:06ce qui est la vidéo
26:07et derrière
26:08les appels d'offres
26:09sur les marchés
26:10et déroulés derrière.
26:12Mais je m'aime plus loin
26:12à ce qu'il faudrait
26:13des hommes armés
26:14à l'intérieur du Louvre.
26:16Je suis en Grande-Bretagne
26:16pour protéger
26:18les joyaux de la Couronne.
26:18Oui, tout à fait.
26:19On le voit dans les autres pays
26:20surtout en Asie par exemple.
26:22Non mais là
26:23ce que je voudrais dire
26:24c'est que...
26:24Parce que là
26:24il y a des agents de sécurité
26:25mais les agents de sécurité
26:26sont plus ça pour gérer le public.
26:28Plus des agents de surveillance
26:29effectivement
26:30que des agents de sécurité.
26:31Où est-ce qu'on mettrait
26:31les agents de sécurité armés ?
26:33Là où c'est le plus...
26:36C'est partout inestimable
26:37dans un musée du Louvre.
26:39Voler la joconde
26:40c'est plus compliqué.
26:41Non mais aussi
26:42dans le budget
26:42du nouveau
26:44le plan Renaissance
26:45d'Emmanuel Macron.
26:47Le budget effectivement
26:48est important
26:49mais il est mal appliqué.
26:51Effectivement
26:52on va creuser des sols
26:53dans le sous-sol
26:54pour ouvrir de nouvelles salles.
26:55Oui, on va faire
26:56des nouvelles salles
26:56et une nouvelle entrée aussi.
26:57Une nouvelle entrée.
26:58Parce que bien sûr
26:59qu'il veut marquer
27:00sa présence
27:01son mandat
27:02et il veut
27:03que son nom
27:04reste attaché
27:05au Louvre.
27:06C'est complètement scandaleux.
27:07Comme François Mitterrand
27:08avec la pyramide.
27:09Voilà, c'est vraiment
27:10scandaleux.
27:11Il faut d'abord
27:11penser à la sécurité.
27:12Donc la priorité
27:13c'est la sécurité
27:13avant de continuer
27:14à construire des salles.
27:15On est dans la même
27:16histoire que Notre-Dame
27:18où rien n'avait été fait.
27:19Et enfin,
27:20j'ajoute que quand même
27:21on a rénové
27:22la salle des arts islamiques
27:24à grands frais
27:24alors que cette salle
27:26datait de 2015.
27:28Alexandre Portier,
27:29est-ce qu'il faut
27:29effectivement
27:30prioriser
27:31la rénovation
27:32qui est prévue
27:33sur la sécurité ?
27:35Il ne faut pas
27:35les opposer.
27:36En fait,
27:36je pense que là
27:37on a un drame
27:38qui doit nous ramener
27:38à voir la question centrale
27:40qui est ce qu'on a envie
27:40de transmettre
27:41à nos enfants.
27:42On parle de notre patrimoine
27:43national
27:43et quelle vision
27:45on porte de la culture.
27:46On est dans une société
27:47du spectacle aujourd'hui.
27:48Dès qu'on parle
27:49de mettre de l'argent
27:50sur la table
27:50en matière culturelle,
27:51c'est pour financer
27:52du spectacle,
27:52de l'événementiel.
27:54On oublie un petit peu
27:54que l'événementiel
27:55c'est de l'éphémère
27:56et que notre responsabilité
27:57en tant que nation
27:57c'est aussi de transmettre
27:58de l'intemporel.
27:59Et je pense qu'il ne faut pas
28:00opposer la rénovation patrimoniale
28:02à la sécurisation
28:03du bâtiment.
28:03Les deux vont ensemble
28:04et si on ne fait pas là
28:05et l'autre ensemble
28:05tous s'effondrera à la fin.
28:07On est dans une période
28:07compliquée pour les finances publiques.
28:09Précisément,
28:10c'est ce que je vous dis.
28:10Je pense qu'on doit justement
28:11revoir nos ambitions
28:12en matière d'événementiel.
28:13Quand les temps sont dures
28:14on fait un peu moins de fait.
28:15C'est exactement ça.
28:15Et mieux diriger
28:16le peu d'argent
28:17qui nous reste.
28:19Quand vous pensez
28:19qu'on a dépensé
28:201,4 milliard pour rendre
28:22la Seine
28:23péniable.
28:23Ça, ça revient beaucoup.
28:24Alors que vraiment,
28:26là, on est en train
28:26de dilapider notre histoire
28:28et notre mémoire.
28:28Au lieu de se baigner
28:29dans la Seine
28:29il fallait protéger le Louvre.
28:30Non mais c'est scandaleux
28:31que ce soit Hidalgo ou Macron
28:32il faudrait un jour
28:33rendre des comptes.
28:34D'ailleurs,
28:35vous parlez d'Anne Hidalgo
28:36elle n'a pas réagi
28:37la maire de Paris.
28:37Elle a eu un poste
28:38effectivement sur Instagram
28:40où elle disait
28:40son soutien effectivement
28:43au personnel du musée du Louvre.
28:45Pour sa défense
28:46il faut reconnaître
28:46que le musée du Louvre
28:47relève entièrement
28:48non pas de la mairie
28:49mais effectivement
28:50du ministère de la Culture.
28:52Néanmoins,
28:52même si la gestion du Louvre
28:54ce n'est pas la mairie de Paris
28:55c'est Paris
28:56et puis elle refuse
28:59de mettre des caméras
29:00sur la voie publique
29:00et ça,
29:01ça dépend de la mairie de Paris
29:02donc Hidalgo aussi.
29:05Les caméras
29:05il y a quand même
29:06des caméras autour du Louvre.
29:07Je ne suis pas sûr
29:07que la voie publique
29:09il y a la préfecture de police
29:11qui intervient aussi.
29:12Mais je trouve que
29:13le préfet de police
29:13est toujours mis de l'intérieur
29:14donc là il faut...
29:15Le poste évacore.
29:16L'enjeu
29:17l'enjeu pour
29:18pas forcément pour longtemps
29:20mais l'enjeu
29:21sur les caméras
29:22c'est sur cet endroit-là
29:23c'est la circulation
29:24les manifestations
29:25et normalement
29:26la sécurité du bâtiment
29:27ça appartient au bâtiment.
29:28Je veux dire
29:28ce n'est pas à la préfecture
29:29de mettre des caméras
29:30sur le Louvre.
29:31S'il y a des caméras
29:32sur les quais par exemple
29:33c'est surtout pour surveiller
29:34la circulation
29:34pour ne pas surveiller le Louvre.
29:37Après au-delà
29:37de la surveillance
29:38par vidéosurveillance
29:39c'est étonnant
29:40qu'il n'y ait pas
29:40beaucoup de patrouilles
29:42dans Paris
29:42que ce type...
29:43Il n'y en a peut-être plus assez.
29:44Et en même temps
29:45on parle de 7 minutes.
29:46Oui mais enfin...
29:47Il n'y a plus
29:48beaucoup de patrouilles
29:49dans Paris.
29:49Aujourd'hui
29:50vous déménagez
29:50vous avez un camion
29:52de déménagement
29:53comme ça
29:53qui se pose mal
29:54au pied de chez vous
29:54en 10 minutes
29:55où vous avez la police municipale
29:56qui dit pour de bonnes raisons
29:57vous n'avez pas bien mis
29:58la rue Balise
29:58il faut se mettre
29:59de l'autre côté
29:59est-ce que vous avez
30:00la bonne autorisation ?
30:01Le sujet de la police municipale
30:02c'est qu'il faut payer
30:03une emprise sur le domaine public
30:04et c'est un autre sujet.
30:05Après je trouve quand même
30:07qu'en 7 minutes
30:07et on peut imaginer
30:09que s'il y a un bijou
30:10qui a été abandonné
30:11c'est que la pression
30:12était forte
30:12parce que la police arrivait.
30:14Donc je pense que
30:15ça s'est plutôt pas trop mal passé.
30:16C'est pour ça qu'ils ont peut-être
30:22un cambriolage a eu lieu
30:23en 1976
30:24quand on a volé
30:25par la même fenêtre
30:27les voleurs sont passés par là
30:29donc on voit bien
30:29qu'il y a aussi
30:30cette perte de la mémoire
30:31et on a volé l'épée
30:32de Charles X
30:33avec 2500 diamants
30:36et elle n'a jamais été retrouvée.
30:39Il y a un problème d'accès je pense
30:40effectivement
30:41on parle quand même de bijoux
30:43le bijou demande une rigueur
30:45vraiment impressionnante
30:47en termes de sécurité
30:49et là oui effectivement
30:50ce qu'on peut se poser
30:51comme question
30:51c'est est-ce que
30:52maintenant que ce drame
30:54est arrivé
30:55est-ce qu'on ne devrait pas
30:56enlever les bijoux
30:57de cette galerie
30:59et les mettre dans un accès
31:00plus compliqué d'accès
31:02en sous-sol
31:03où 7 minutes
31:04ne seraient pas suffisantes
31:06pour faire l'aller-retour
31:07avec un accès
31:09qui ne soit pas direct
31:10à la rue en fait
31:11qui aurait permis
31:12parce que les agents
31:13de surveillance
31:13ce qu'on nous expliquait
31:14c'est que
31:15leur mission principale
31:17est d'abord de protéger
31:18les visiteurs qui sont là
31:20et c'est ce qu'ils ont fait
31:20ils l'ont très bien fait
31:21parce qu'il n'y a eu
31:22aucun blessé
31:22à déplorer
31:23et ensuite de faire
31:25un périmètre de sécurité
31:26si les bijoux
31:28avaient été dans une zone
31:29plus à l'intérieur
31:30du musée
31:31ces agents
31:32auraient pu bloquer
31:33les accès
31:33fermer des portes
31:35et empêcher
31:36que les voleurs
31:36de prennent la fuite
31:37et là on le voit
31:38l'accès était immédiat
31:39sur la rue
31:39et j'espère que ça ne va pas
31:41pénaliser les visiteurs
31:42de musées
31:43et que ces bijoux
31:44ne vont pas disparaître
31:45des vitrines
31:45c'est le risque
31:45c'est qu'à force de sécuriser
31:47on ne peut plus les voir
31:48ces bijoux
31:48déjà la joconde
31:49est très sécurisée
31:50c'est difficile à accès
31:51dans beaucoup de pays
31:52ils ne sont pas exposés
31:53ou alors dans les conditions
31:54dans lesquelles je vous ai dit
31:55dans des chambres fortes
31:56etc
31:56et ce serait vraiment dommage
31:58de priver les français
31:59et les voyageurs
32:00exactement
32:00dans les oeuvres d'art
32:01qui sont dérobés
32:01aujourd'hui
32:02c'est davantage
32:02des bijoux
32:03des diamants
32:04qui sont plus facilement
32:05recelables
32:06si j'ose dire
32:06que des tableaux
32:07tout à fait
32:08la mondialisation
32:09internet etc
32:10et surtout
32:11la montée de l'or
32:12a créé
32:14le fait
32:16qu'aujourd'hui
32:16ce ne sont plus
32:17les tableaux
32:18qui sont visés
32:18ou alors dans le cadre
32:19de commandes
32:19ça peut être le cas
32:20mais aujourd'hui
32:21c'est beaucoup plus compliqué
32:22d'écouler un tableau
32:24puisque généralement
32:25la vente privilégiée
32:26ça va être la vente
32:26aux enchères publiques
32:27autant dire
32:28qu'un tableau volé
32:29n'a aucune chance
32:30ça va être compliqué
32:33alors qu'en revanche
32:34pour les bijoux
32:34on a cette problématique
32:35que les matériaux
32:37qui les composent
32:37peuvent être fondus
32:38peut-être retaillés
32:39et être vendus
32:40Alexandre Portier
32:41c'est un drame
32:42qui nous touche fortement
32:42comme français
32:43parce qu'on touche ici
32:44à des pièces
32:45qui relèvent de l'imaginaire
32:46national
32:47le musée du Louvre
32:47c'est le musée
32:48où vont tous les petits gamins
32:49quand ils viennent à Paris
32:50et quand ils font un voyage
32:51scolaire dans leur vie
32:52c'est celui-ci par définition
32:53mais au-delà de ça
32:55c'est un phénomène
32:56aujourd'hui
32:56ces vols-là
32:56qu'on trouve
32:57chez tous nos voisins
32:58les Italiens
32:59les Anglais
32:59ils ont eu
33:00cet électrochoc
33:02ils ont eu ce sursaut
33:03pour protéger
33:03leur grand musée
33:04et je pense qu'on doit y arriver aussi
33:06ça doit être aussi
33:08une occasion de rebondir
33:09et de prendre conscience
33:10de la valeur du patrimoine
33:11parfois les français
33:12oublient ce qu'ils ont
33:13tout simplement devant leurs yeux
33:14Une dernière question
33:14vous êtes optimiste
33:15on va vraiment les retrouver
33:16parce qu'il faut aller vite là
33:17Moi je suis optimiste
33:18oui bien sûr
33:18je pense qu'on va retrouver
33:19les malfaiteurs
33:20et qu'il faut qu'on les retrouve
33:20suffisamment rapidement
33:21pour qu'il n'ait pas le temps
33:23d'avoir écoulé les bijoux
33:24ou planqué les bijoux ailleurs
33:25ou transmis à quelqu'un d'autre
33:27mais je suis sûr
33:28que les malfaiteurs
33:28on les retrouvera
33:29Et on retrouvera les bijoux avec ?
33:31J'espère
33:31Et vous ?
33:32Je suis convaincue
33:32qu'on retrouvera
33:34et les pierres
33:35et les bijoux
33:36et les malfaiteurs
33:36c'est soit on les retrouve là
33:38dans les prochains jours
33:39soit dans de nombreuses années
33:40je pense
33:40Merci à tous
33:41Il faudrait être patient en tout cas
33:43Oui il faut être patient
33:44mais en même temps
33:44il faut vite les retrouver
33:46pour que les bijoux
33:46ne soient pas écoulés
33:47à travers le monde
33:48Merci à tous
Recommandations
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À suivre
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