Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00On va revenir maintenant sur ces images qui ont fait le tour du monde, les images de cette manifestation anti-immigration qui s'est tenue à Londres.
00:07C'était avant-hier samedi, une manifestation à l'appel de militants d'extrême droite, de l'ultra droite, dirigée par Tommy Robinson.
00:17Ce sont entre 100 000 et 150 000 personnes qui se sont rassemblées sous la bannière de l'Union Jack et du drapeau d'Angleterre.
00:25On va parler notamment, bien sûr, avec nos invités sur le plateau, mais aussi Alexandra Masson qui est avec nous, la députée RN des Alpes-Maritimes.
00:33Bonsoir, madame. On a vu Éric Zemmour participer à cette manifestation à Londres, mais pas de représentant du RN. Pourquoi ?
00:42Parce que nous n'avons rien à faire à Londres dans cette manifestation.
00:47Nous, nous sommes des députés français, des élus français, et nous n'allons pas manifester dans des pays qui n'ont aucun rapport avec nous.
00:57Nous, nous comprenons évidemment le ras-le-bol de la population de Grande-Bretagne, un ras-le-bol qui monte dans la population depuis maintenant de nombreuses années,
01:06qui a atteint son apogée, puisqu'aujourd'hui, l'immigration à mouvance des mouvements islamistes intégristes, je précise bien, est de plus en plus forte en Grande-Bretagne,
01:17encore plus que ce ne l'est en France. Et je pense que les Français n'ont évidemment pas envie de vivre la même chose que ce qui s'est passé ce week-end et ce dimanche en Grande-Bretagne.
01:26Alors oui, nous, nous prenons un retour, nous prenons un référendum sur l'immigration. Marine Le Pen, Jordan Bardella le proposent déjà depuis plusieurs années
01:35pour qu'effectivement, nous puissions sereinement, dans un pays encore démocratique, pouvoir faire en sorte que nous n'ayons pas des images de ce type dans notre pays
01:44et des manifestations comme celles-là. Cela étant, je vous ferai un petit rappel, c'est qu'aujourd'hui, plusieurs pays européens sont dans le même état.
01:52– Est-ce que vous aimeriez qu'il y ait un tel rassemblement aujourd'hui en France pour dire stop à l'immigration ?
01:57– Et demander un référendum.
02:00– Mais les Français disent déjà stop à l'immigration. Tous les sondages depuis maintenant plusieurs années et les derniers mois…
02:08– Oui, mais il n'y a jamais eu de rassemblement. Est-ce que vous souhaitez un rassemblement ?
02:12– Écoutez, il y aura peut-être. Je ne souhaite pas un rassemblement. Marine Le Pen l'a redit très clairement dimanche lors de son meeting à Bordeaux.
02:20– Nous, ce que nous voulons, c'est maintenant le référendum qui est la seule voie, je dis bien la seule voie démocratique,
02:27qui redonnera le peuple la voie des Français. Les Français veulent ce référendum, veulent qu'il n'y ait plus d'immigration au niveau où on le vit,
02:35parce qu'il y a des contraintes majeures pour eux dans notre pays tous les jours.
02:39Et nous voulons dans ce référendum la suppression du droit du sol, la suppression du regroupement familial.
02:44Nous voulons la suppression d'un certain nombre d'aides pour les personnes qui ne sont pas françaises,
02:49qui n'ont pas à cotiser en France.
02:50– Et on est obligé de passer par un référendum ?
02:52– Oui, nous sommes obligés légalement de passer par un référendum.
02:57Si ce n'était pas le cas, je vous rassure que nous aurions fait autrement.
03:00Mais nous voulons que cela passe par un vote démocratique pour que cela ne soit pas contesté
03:05et que la voix du peuple soit entendue.
03:06– Est-ce que vous avez signé la pétition sur l'immigration lancée par Philippe De Villiers
03:11qui aurait recueilli, à l'heure où nous parlons, un million de signatures ?
03:16– Alors écoutez, je n'ai pas à titre personnel signé la pétition de Philippe De Villiers
03:22puisque j'ai signé et j'ai voté à plusieurs reprises pour qu'il y ait ce référendum proposé par Marine Le Pen
03:28et ça fait totalement double emploi.
03:30Aujourd'hui, il faut que ce référendum arrive.
03:33– C'est-à-dire que Philippe De Villiers en fait copie Marine Le Pen ?
03:35– Si vous avez envie de faire une pétition, Philippe De Villiers vient, on va dire,
03:40après une proposition qui a été faite de très longue date par Marine Le Pen
03:43et par le Rassemblement national.
03:45Mais tout ce qui va dans le bon sens, j'ai envie de vous dire, tant mieux.
03:48Ce que les Français veulent, c'est qu'il y ait ce référendum.
03:51Que ça passe par notre proposition ou par d'autres moyens,
03:54maintenant ce qu'il faut c'est ce référendum, il faut le défendre
03:56et il faut que les Français puissent voter pour ce référendum.
04:00Ça devient une urgence vitale parce que nous ne voulons pas voir à Paris
04:03ce qu'il s'est passé à Londres ce dimanche.
04:05– Restez avec nous, Raphaël Grabli nous a rejoint.
04:08Bonsoir Raphaël, grand reporter BFM TV, spécialiste des sujets numériques.
04:12Cette pétition, ce chiffre de 1 million, est-ce qu'on est sûr que tout cela est bien sécurisé,
04:18qu'il y a bien 1 million de personnes qui ont signé la pétition
04:22sur l'immigration de Philippe De Villiers, exigeant référendum sur l'immigration ?
04:25– Quand on parle de cette pétition, forcément on pense à une autre pétition,
04:28c'est la pétition contre la loi Duplon, c'était 2 millions de signatures.
04:31Mais il y a une différence, il y a plusieurs différences,
04:33mais une qui est particulièrement importante, c'est que la pétition
04:35sur la loi Duplon, elle était sur le site de l'Assemblée nationale.
04:38Concrètement, si vous vouliez signer cette pétition,
04:40il fallait vous connecter avec France Connect, donc extrêmement sécurisé.
04:43Là, cette pétition, ce qui est intéressant, c'est que c'est un site
04:45qui a été créé ad hoc, c'est-à-dire vraiment par les équipes d'Éric De Villiers,
04:49ce n'est même pas un site de pétition habituelle
04:54où on demande une vérification par mail.
04:57Là, c'est vraiment Philippe De Villiers qui a créé ce site,
05:00notamment pour aussi enrichir sa base de données.
05:03Mais ce qui est intéressant, c'est que quand on signe,
05:04il n'y a aucune vérification.
05:06Donc techniquement, j'ai pu faire l'essai,
05:10j'ai pu signer 5-6 fois sans aucun problème.
05:13Donc le problème, c'est qu'on ne peut pas être sûr
05:16que ces chiffres soient authentiques.
05:17Donc ça, c'est une différence quand même majeure
05:19avec les grandes pétitions, notamment sur la loi Duplomb.
05:22Donc effectivement, c'est, on va dire,
05:24une utilisation politique des pétitions,
05:27mais il n'y a rien de nouveau.
05:28C'est ce que faisait notamment Éric Zemmour
05:30pendant la campagne, la dernière présidentielle en 2022.
05:32Il y avait des tas de pétitions contre le permis à point, etc.
05:35qui sont en fait des moyens de collecter aussi de la donnée politique.
05:38Ce qui est intéressant, Mordi Nathalia,
05:39c'est de souligner que ce qui s'est passé en Grande-Bretagne,
05:43le RN ne veut pas être associé à cela.
05:45Pourquoi ? Parce que le RN est dans une stratégie de dédiabolisation
05:49pour pouvoir gouverner, préparer une alternance
05:53et une manifestation organisée par un militant de l'extrême droite
05:56quand même assez controversé, ancien hooligan,
05:59Tommy Robinson.
06:00D'ailleurs, je crois que ce n'est pas son vrai nom.
06:02Forcément, ce n'est pas forcément bien d'être associé à ça.
06:04Tout à fait. En fait, vous avez deux attitudes.
06:06Celle d'Éric Zemmour qui s'est rendu à la manifestation
06:09et qui, lui, l'encourage clairement,
06:11et celle de Marine Le Pen qui est à la tête d'un parti aujourd'hui
06:14qui a envie de s'institutionnaliser, on le voit bien,
06:17et qui a envie d'être considéré de plus en plus comme un parti de gouvernement
06:20et pas comme un parti qui va dans la rue pour protester et pour manifester.
06:25Et on l'a vu déjà plusieurs fois récemment.
06:27Vous savez, il y avait ce défilé, par exemple, du 1er mai du Rassemblement national,
06:31anciennement au Front national.
06:33Au fur et à mesure, le RN a arrêté d'y participer,
06:37n'a plus envie parce qu'il y avait des dérapages,
06:40à la fois récents, parfois anciens.
06:43Brahim Bouaram, par exemple, vous vous souvenez de ce Marocain
06:47en marge d'un défilé du 1er mai du RN
06:49qui avait été jeté à l'eau par des skinheads et qui s'était noyé.
06:52C'est toujours le risque que ça se passe mal.
06:54Le RN n'a plus envie d'être associé à ce type d'événement-là.
06:58Marine Le Pen, les rares fois où elle va dans des manifestations
07:01ou des marches, c'est quand elles sont posées et calmes.
07:04Par exemple, la marche contre l'antisémitisme,
07:06ce qui était plutôt à contre-pied de ce qu'elle aurait pu faire d'habitude.
07:09En revanche, vous ne l'avez jamais vue associée aux Gilets jaunes,
07:11vous ne la voyez pas associée à des manifestations contre l'immigration.
07:15Ce n'est pas du tout l'image qu'elle a aujourd'hui envie de se construire.
07:19Néanmoins, Arnaud Clarswell, bonsoir, merci d'être avec nous.
07:22Vous êtes avocat.
07:23S'il y avait un appel à manifester en France
07:26contre l'immigration, pour l'organisation d'un inferno,
07:29vous pensez qu'elle rencontrerait beaucoup de succès,
07:32cette manifestation, comme celle organisée à Londres ?
07:35Non, je ne crois pas.
07:36Je crois que le peuple de droite ne descend pas trop dans la rue,
07:39donc je ne crois pas qu'il descendrait pour manifester contre l'immigration.
07:43Mais en revanche, les peuples européens veulent conserver leur identité nationale.
07:48Ils veulent bien qu'elle change.
07:51L'identité nationale n'est pas la même que celle de Saint-Louis.
07:55Philippe de Vrivilliers a fait un documentaire sur Saint-Louis.
07:58Donc l'identité nationale française n'est pas la même qu'au XIIIe siècle.
08:02Elle évolue, elle s'enrichit, mais elle doit changer à vitesse humaine.
08:07Et les peuples européens ont aujourd'hui l'impression...
08:09Une crainte partagée partout en Europe, dans l'Europe occidentale ?
08:12J'ai l'impression, parce que les parties de droite montent partout en Europe.
08:15Donc ils ont l'impression d'être, dans une certaine mesure,
08:18dépossédés de leur identité et d'être critiqués quand ils protestent.
08:23Et je ne regarde pas simplement BFM, je regarde aussi National Geographic.
08:27Et sur National Geographic, on voit des reportages sur telle tribu en Amazonie
08:32qui a conservé son identité au cours des siècles.
08:35Et toute la gauche crie bravo.
08:37Et quand c'est les Français qui ne veulent pas que ça change trop rapidement,
08:41je caricature un peu, mais pas trop, pas trop quand même.
08:44Et quand c'est les Français qui disent, nous voulons bien que ça change,
08:47nous sommes ouverts au changement,
08:49mais nous voulons que ça aille à vitesse humaine
08:51et que les gens s'assimilent ou s'intègrent,
08:54selon le point de vue que l'on a,
08:55ils se font critiquer et il y a une certaine frustration de nombreux Français sur le sujet.
08:59Donc vous ne signeriez pas une telle pétition ?
09:02– La pétition sur l'immigration, le référendum,
09:06elle n'est pas constitutionnelle, je crois.
09:08L'article 11 précise les cas.
09:11– C'est-à-dire qu'il faudrait deux référendums ?
09:12Il faudrait un référendum pour changer la Constitution ?
09:14– Ou alors on peut faire un référendum sur…
09:16Est-ce qu'il faut supprimer le Conseil constitutionnel ?
09:18Ça, c'est un référendum qui pourrait passer.
09:21Parce que finalement, sous les quatre premières républiques,
09:24il n'y avait pas de Conseil constitutionnel
09:26et la République était toujours la République.
09:28Donc, si je suis taquin, je suggérerais un tel référendum.
09:34– Alexandra Masson, il faut préciser,
09:37parce qu'effectivement aujourd'hui,
09:39il serait anti-constitutionnel d'organiser un référendum sur l'immigration.
09:43Donc il faut changer la Constitution pour pouvoir l'organiser.
09:45Il faut deux référendums.
09:46– Tout à fait, il faut deux référendums.
09:51Et surtout, ce que je retiens de tout ce qu'on vient de dire sur le plateau,
09:53là que je viens d'entendre,
09:54c'est qu'à un moment donné, il faudrait vraiment qu'Emmanuel Macron soit un peu sérieux.
09:59Aujourd'hui, on le constate,
10:02ces émeutes à Londres mettent encore un éclairage de plus sur un problème,
10:07qui est un problème qu'on rencontre dans beaucoup de pays européens,
10:10et pas que, comme vient de le dire Arnaud Plasphalde.
10:13Oui, il y a une volonté des peuples de préserver leur culture,
10:17de préserver leur identité, d'avoir des frontières,
10:20et de rester souverains.
10:21On le constate partout.
10:23Si aujourd'hui, Emmanuel Macron, qui est président de la République,
10:26encore au moment où on se parle,
10:28souhaite être sérieux, souhaite être raisonnable,
10:30souhaite redonner la voix au peuple,
10:32oui, il doit faire ces deux réformes.
10:35Une première de la Constitution qui permettra d'en faire un référendum.
10:38– Parce qu'on n'a plus d'infos.
10:40– Oui, mais on ne sait pas quel est le sujet.
10:42On a entendu dans les couloirs que ça pouvait être sur une proportionnelle.
10:48On a tout entendu.
10:49Vous savez, on a même entendu qu'il voulait décaler les élections de mars à juin au municipal.
10:54On a entendu qu'il voulait faire un référendum avec une proportionnelle nationale,
10:57puis après régionale, puis après départementale.
11:00On entend tout et n'importe quoi.
11:02La seule chose aujourd'hui dont on est sûr et certain,
11:05c'est qu'il a nommé un Premier ministre qui est macronien,
11:08et qui va continuer à être macroniste jusqu'au bout des doigts.
11:13Il n'y a rien de nouveau qui va arriver pour l'instant.
11:16Et concernant l'immigration, rien dans le viseur.
11:19Voilà.
11:20Et ça, aujourd'hui, c'est dramatique.
11:21Parce que tous les jours, tous les jours,
11:24les Français sont confrontés à des problèmes identitaires,
11:28à des problèmes culturels,
11:29avec une immigration bien trop abandonnée dans le pays,
11:32qui les prive de nombreux droits.
11:33Je voyais sur une de vos chaînes concurrentes ce matin,
11:36un reportage dans lequel une maman indiquait
11:38que son enfant ne pouvait pas prendre le bus scolaire le matin
11:41parce qu'il y avait trop de migrants dans le bus.
11:44Vous voyez, à un moment donné, tout ça, ça exaspère les Français.
11:47Les bus sont payés avec les impôts des Français
11:49pour transporter des élèves dans les écoles le matin.
11:52Que font des migrants dans ces bus ?
11:54Eh bien, on se pose bien la question.
11:55Et ce matin, personne n'avait la réponse sur le plateau de la chaîne de télé.
11:59Donc oui, il faut remettre l'église au centre du village.
12:03Oui, à un moment donné, il faut être rationnel.
12:05À un moment donné, il faut écouter le peuple.
12:08Quand on est un bon gouvernant, on écoute son peuple.
12:10Aujourd'hui, M. Macron n'est absolument pas un bon gouvernant.
12:14Il dirige ce peuple en n'écoutant absolument pas ce qu'il souhaite ni ce qu'il désire.
12:18Donc oui, il faut retourner aux urnes et ce, au plus vite.
12:22Nous sommes avec Pourria Amir Chahi, qui est député écologiste et social de Paris.
12:26Bonsoir, M. le député.
12:28Ce que vous avez vu à Londres vous inquiète ou vous interpelle quand même aujourd'hui sur l'attente du peuple britannique ?
12:36Alors d'abord, ce n'est pas l'attente du peuple britannique, c'est l'attente d'une partie, d'une fraction du peuple britannique
12:42qui est effectivement dans la roue des idées identitaires, racistes, dont on vient d'avoir une petite illustration.
12:47Parce que, vous savez, il y a de la part de ceux-là même qui prétendent vouloir défendre une identité,
12:54d'abord des héritiers, Mme Masson en fait partie, de celles et ceux qui, il y a des siècles,
12:59ont été piétinés l'identité des autres par la colonisation.
13:02Et il y a là, maintenant, une forme de retournement et de pied de nez de l'histoire
13:06qui vient rappeler, effectivement, à cette conscience-là ce qui lui arrive
13:12lorsque l'on se retrouve comme ça, à devoir se défendre soi-même
13:17alors qu'on a été justement, comment dire, brimé et bridé l'identité des autres.
13:22– Attendez, juste une chose, pour revenir sur le début de votre propos, si vous le permettez,
13:27les 150 000 personnes qu'il y avait dans la rue à Londres, ce sont 150 000 racistes ?
13:33– Je dis qu'ils répondent à une pulsion identitaire du moment qui n'est, comment dire,
13:38pas bonne à encourager, qui flatte de mauvais instincts.
13:41– Il y a une inquiétude quand même.
13:42– Les mauvais instincts, et les mauvais instincts, lorsqu'ils sont accompagnés et légitimés
13:47comme étant en soi, parce qu'ils émaneraient du peuple bon,
13:52peuvent amener au pire et l'histoire l'a montré.
13:55Je voudrais dire deux choses.
13:56La première, c'est que l'identité de la France, comme on sait aussi de la France,
13:59mais ça vaut sans doute pour le Royaume-Uni et pour d'autres pays européens.
14:01C'est une identité de mémoires immigrées, de mémoires mélangées de plusieurs générations.
14:06La France, puisque vous parlez, madame Masson, de l'église au milieu du village,
14:10c'est aujourd'hui une France aux mille visages,
14:13qui enrichit sa langue du fait de l'immigration,
14:17enrichit son économie du fait de l'immigration,
14:19et pas simplement de l'immigration aujourd'hui,
14:21de l'immigration depuis des dizaines et des dizaines d'années.
14:23Et on a aujourd'hui une France qui devrait assumer cette modernité-là,
14:28qui est une forme de promesse aussi faite au monde,
14:31qui consiste à dire que nous sommes capables de faire nation
14:33dès lors que nous sommes sur un pied d'égalité au regard de notre citoyenneté,
14:37et non pas divisés entre nous au regard de notre couleur de peau,
14:40de nos croyances ou de nos pratiques culturelles.
14:43Ensuite, la deuxième chose, c'est la situation très alarmante
14:50des extrêmes droites qui, à l'échelle internationale,
14:53autour des questions identitaires,
14:56commence à se structurer, à se fédérer,
14:58et c'est vrai qu'en Grande-Bretagne, il s'agit d'une démonstration de force,
15:01incontestablement, mais c'est une démonstration de force
15:03qui devrait alerter toutes les consciences démocrates et démocratiques.
15:06Car lorsque nous avons à la tête de plusieurs États dans le monde,
15:09aux États-Unis, en Hongrie, en Argentine,
15:12et dans bien d'autres gouvernements,
15:14des dirigeants appuyés dans d'autres pays par des forces politiques,
15:17comme le Rassemblement national, et aussi dans l'opinion,
15:20par une fraction de l'opinion...
15:23– Oui, mais ce sont des dirigeants qui ont été élus,
15:25ils ont été élus démocratiquement,
15:27parce qu'il y avait une attente de la population par rapport à leur programme.
15:31– Bien sûr.
15:31– Donc ça s'entend, ça c'est cool.
15:33– Tout à fait, et je les combats.
15:35Et c'est pour ça qu'avec d'autres parlementaires français,
15:39mais aussi de toute une série d'autres pays,
15:42de démocratie qui bascule, je pense aux États-Unis,
15:44je pense aux Pays-Bas,
15:46nous sommes avec d'autres aussi allés rencontrer des Italiens,
15:50et nous allons continuer.
15:51Nous voulons fédérer, c'est le temps du projet, la DIG,
15:54c'est un projet qui vise à fédérer justement des parlementaires,
15:58mais aussi la société mobilisée,
16:00qui elle veut rentrer de plein pied dans le monde moderne,
16:03qui est celui des mémoires mélangées,
16:04mais aussi qui nous permet,
16:07seuls si justement nous sommes unis,
16:09de faire face aux défis climatiques,
16:11aux défis technologiques,
16:12à l'intelligence artificielle qui arrive.
16:14Car on a deux solutions, soit on se dit
16:16toute l'humanité a affaire aux mêmes mots,
16:18aux mêmes enjeux, je viens de les citer,
16:20défis climatiques, intelligence artificielle,
16:22défis technologiques, pauvreté,
16:24soit c'est la guerre civile.
16:26Et il faut savoir ce que l'on veut,
16:27il faut pour ma part plaider pour l'unité du genre humain,
16:30et dans tous les pays, l'unité des sociétés.
16:32– Alors, Alexandra Masson,
16:34est-ce que vous répondez sur cette digue
16:37que le député veut mettre en place ?
16:39– Écoutez, c'est le propos absolument classique de la gauche,
16:46démagogie, mondialisme, peur,
16:50et non, on ne rentrera pas là-dedans, évidemment.
16:53Mon collègue député devrait plutôt se poser la question
16:55de si à l'échelle mondiale, aujourd'hui,
16:57autant de pays veulent reprendre possession
17:00de leur territoire, de leur culture, de leurs frontières.
17:04C'est que oui, bien sûr, il y a un problème aujourd'hui.
17:06La mondialisation a été bien trop loin.
17:08Et oui, les peuples ont envie de reprendre possession
17:11de leur territoire et de leur identité.
17:14Et oui, nous continuerons à lutter contre ce mondialisme
17:17et cette démagogie ambiante,
17:19mais qui n'a rien de nouveau, qui est assez traditionnel.
17:23Et oui, faire des constats, c'est bien.
17:25Dire que nous avons effectivement des enjeux
17:27en matière de climat,
17:29en matière de pauvreté,
17:32en matière d'économie mondiale
17:34et d'intelligence artificielle,
17:36qui est un sujet extrêmement intéressant
17:37sur lequel j'ai aussi beaucoup travaillé.
17:39Oui, ça, c'est le constat.
17:40Par contre, nous n'y apporterons pas,
17:42évidemment, la même réponse.
17:43Et nous avons des réponses
17:44qui sont beaucoup plus rassurantes,
17:46je pense, en tout cas pour les Français.
17:48Ce sont des réponses de protection,
17:50à un moment donné,
17:51où les Français ne se sentent absolument plus protégés,
17:54ni dans leur quotidien,
17:55ni au niveau physique,
17:57ni au niveau économique,
17:58ni au niveau sanitaire.
17:59Et nous serons là avec toutes les mesures
18:01que nous présentons
18:02et que nous avons déjà présentées
18:03à plusieurs reprises,
18:04et toutes les lois que nous défendons,
18:06entre autres, dans notre niche,
18:07à l'Assemblée nationale,
18:08et la prochaine va arriver au mois d'octobre.
18:10Et nous continuerons à, effectivement,
18:13poser des lois sur la table
18:15et des propositions de lois
18:16qui sont là pour protéger les Français
18:18qui en ont grand besoin,
18:19à un moment donné,
18:20où tout va au plus mal,
18:22en Europe et ailleurs dans le monde.
18:23– Là, Alexandra Masson répondait à Pouria Amir Chahi,
18:29qui lui disait,
18:30attention, il y a un risque de guerre civile.
18:31Arrêtons d'être les uns contre les autres.
18:34On partage finalement tous les mêmes préoccupations.
18:36Vous en pensez quoi, Arnaud Clarsfeld ?
18:37– Je trouve qu'Alexandra est plus logique
18:41que Pouria,
18:42parce qu'elle dit qu'un pays a besoin de frontières.
18:45Moi aussi, je pense qu'un pays a besoin de frontières.
18:48Pouria avait un discours généreux,
18:49c'est-à-dire ouvrir toutes les frontières,
18:53parce qu'il y a une unité du genre humain,
18:57c'est un peu comme dans Raan,
18:58le fils des âges farouches,
18:59oui, il y a une unité du genre humain,
19:01mais un pays sans frontières ne peut pas tenir,
19:05parce que ça crée un bouleversement
19:06et des troubles dans le pays.
19:11Moi, je crois,
19:11j'étais président de l'Office de l'immigration
19:13et de l'intégration,
19:14et je me suis interrogé,
19:16c'est-à-dire moralement,
19:17je trouve qu'on a une obligation,
19:19une fois que les gens sont sur notre territoire,
19:21de les traiter dignement.
19:23De bien les accueillir.
19:24De bien les accueillir.
19:25Qu'ils soient légaux ou qu'ils soient illégaux.
19:27Mais...
19:28Parce que...
19:28Une seconde.
19:29Mais on ne peut pas accueillir
19:33tous ceux qui ne sont pas sur notre territoire.
19:35Il y a 2 milliards d'Africains,
19:36on ne peut pas accueillir 2 milliards d'Africains.
19:38Je ne dis pas que tous les Africains peuvent venir.
19:40Michel Rocard, en son temps, le disait déjà.
19:42Mais personne ne dit ça.
19:43On ne peut pas accueillir toute la misère du monde,
19:44il faut en prendre notre part.
19:45C'est Arnaud Karsfeld qui s'arra.
19:46Mais personne ne dit ça.
19:46Non, mais d'accord, mais si les frontières sont ouvertes,
19:49il y a beaucoup de monde qui voudra venir.
19:52Donc un pays a besoin de frontières
19:54et de pouvoir décider qui rentre à l'intérieur.
19:59Sinon, l'identité nationale du pays s'effondre
20:05et ça crée des troubles et des risques de guerre civile.
20:08C'est mon opinion, en tous les cas.
20:10Alors, oui, j'ai bien compris, Arnaud Karsfeld,
20:13que c'était votre opinion.
20:14Néanmoins, personne ne répond à des questions.
20:16Et je suis immigré.
20:17Mon père est né en Roumanie,
20:20ma mère est née en Allemagne.
20:21Vous voyez ce que je veux dire ?
20:23Je vois très bien.
20:23Vous savez, ce genre de dénoncés
20:27qui consiste à dire
20:27je n'ai rien contre les étrangers,
20:29moi-même j'ai des origines étrangères,
20:30je ne suis pas raciste,
20:31mais j'ai des amis noirs, etc.
20:32Je connais tout ça.
20:33Je vois bien votre logique.
20:36Je voudrais juste vous apporter
20:372-3 points de vue.
20:38Je ne veux pas les partager,
20:40mais parce que je voudrais aussi m'adresser
20:41à tous ceux et ceux qui nous écoutent
20:43et qui vous écoutent.
20:45Vous dites, par exemple,
20:46il faut travailler,
20:49il faut accueillir dignement
20:50ceux qui sont déjà chez nous.
20:52Mais voyez-vous,
20:53le projet de celles et ceux
20:54qui aujourd'hui ont appelé à la manif...
20:56Enfin, qui hier ont appelé
20:57à la manifestation à Londres
20:58sont déjà au pouvoir aux Etats-Unis
21:00et en Hongrie, par exemple.
21:02Que font-ils ?
21:03Eh bien, ils renvoient chez eux
21:04indignement ceux qui pourtant
21:06étaient déjà légalement là.
21:07Le projet des gens dont vous dites
21:09aujourd'hui que leurs préoccupations
21:11sont légitimes,
21:12quand ils sont au pouvoir,
21:13c'est sûrement pas d'accueillir dignement
21:15les gens qui sont déjà là.
21:16C'est de les rejeter
21:17avec une violence inouïe
21:20qui est aujourd'hui dénoncée
21:21par tous les observateurs internationaux
21:23au-delà même des démocrates
21:24américains et hongrois.
21:25Deuxièmement,
21:26notre pays
21:27qui a des frontières
21:29et depuis quelques siècles,
21:30tout le monde le sait,
21:30donc personne ne dit
21:31qu'il faut abattre les frontières du pays.
21:33Ça, c'est un fantasme.
21:34Et dire ça ne nous permet pas
21:35d'avoir une discussion internationale.
21:36Aujourd'hui, ce sont surtout
21:37les frontières européennes.
21:38Les frontières nationales
21:39n'existent plus.
21:40Qui plus est
21:41les frontières européennes,
21:43néanmoins,
21:44la question
21:45qui nous est posée aujourd'hui,
21:46puisque je parlais
21:47de genre humain tout à l'heure,
21:48c'est effectivement
21:49d'accompagner
21:50des peuples
21:50qui ont le sentiment
21:52légitime
21:53d'avoir été
21:54victimes
21:55du deux poids
21:56de mesure
21:56du double standard
21:57de la part de l'Europe
21:58qui, elle,
21:58avait proclamé
21:59l'égalité des droits
22:00et l'universalité.
22:01Et aujourd'hui,
22:02se réveillent
22:02et effectivement
22:03revendiquent leur part
22:05à la construction du monde.
22:06Et en Occident,
22:08pour le coup,
22:09ça suscite
22:10des réactions
22:11sur lesquelles
22:11les populistes
22:12et les racistes,
22:13je le redis,
22:14surfent
22:14et vont faire du mal
22:15à notre pays,
22:16à notre démocratie,
22:17si d'aventure demain
22:18la France
22:19ou l'Allemagne
22:19ou d'autres pays voisins
22:20venaient à basculer.
22:23Je crois que
22:23si l'on veut pouvoir
22:24défendre l'identité
22:25nationale française,
22:26chiche,
22:27chiche,
22:28défendons l'identité
22:29nationale française,
22:29et bien c'est quoi ?
22:30Elle est faite de moi,
22:31elle est faite de vous,
22:32elle est faite
22:33de toutes ces mémoires
22:33immigrées qui viennent
22:34d'Afrique,
22:35du Nord,
22:35du Sud,
22:36de l'Afrique subsaharienne,
22:37qui viennent de l'Asie
22:38et qui sont la fabrique
22:39et qui sont la fabrique
22:40d'Afrique.
22:41Juste une seconde,
22:42une seconde,
22:42avant les gens,
22:44avant la convention
22:46sur le droit des réfugiés
22:47jusqu'aux années 50,
22:49il n'y avait pas
22:49des moyens de transport
22:50comme il y a aujourd'hui,
22:52il n'y avait pas
22:52des centaines de milliers
22:53de gens qui venaient
22:54d'Afrique,
22:54ça n'existait pas,
22:55même ceux qui ont rédigé
22:56la convention
22:57sur le droit des réfugiés,
23:08mais quand ils ont rédigé
23:10cette convention sur le droit des réfugiés,
23:12ni personne ne pouvait imaginer
23:13que le continent africain
23:15passerait de 100 millions d'habitants
23:16en 1900
23:17à 2 milliards d'habitants
23:18aujourd'hui.
23:19Vous voyez,
23:20il y a un problème
23:21d'adaptation.
23:22Donc,
23:23les gens qui venaient
23:24d'Irak,
23:26d'Arménie,
23:27d'Allemagne,
23:28tout ça,
23:29il y a quelques dizaines d'années,
23:30aujourd'hui,
23:31ce sont des centaines
23:31de milliers de personnes
23:32qui arrivent
23:33et qui changent
23:34volontairement
23:36ou involontairement,
23:37méchamment ou pas méchamment,
23:38l'identité nationale française
23:40et le législateur
23:43doit s'adapter.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations