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  • il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00Le Louvre, le casse du Louvre, où en est-on dans l'enquête ?
00:03On va retrouver Naouf El-Kawafi devant la brigade de répression du grand banditisme.
00:06Il y a toujours deux personnes, les deux membres du commando interpellés derrière les barreaux et qui répondent aux enquêteurs.
00:14Absolument, et on a presque à la moitié de la durée légale et maximale de ces deux différentes gardes à vue depuis samedi soir.
00:21C'est vrai que les auditions de ces deux suspects se sont multipliées,
00:24notamment pour trouver le moindre indice, le moindre élément, la moindre faille également dans les différentes interrogations
00:30qui permettraient de faire avancer l'enquête.
00:32Les enquêteurs qui justement tentent de répondre à deux principales questions.
00:36La première, c'est de savoir où se trouvent bien évidemment les bijoux qui ont été dérobés il y a plus d'une semaine maintenant
00:42à une valeur près de 88 millions d'euros.
00:45Et la deuxième question, c'est de savoir où se trouvent les autres complices.
00:49On sait qu'il y en a au moins deux qui sont toujours en fuite.
00:52Deux personnes qui sont donc en garde à vue depuis samedi soir.
00:55On sait que ce sont deux hommes originaires de Seine-Saint-Denis, au Bervilliers, âgés d'une trentaine d'années,
00:59que tous les deux se conduisent à des services de police.
01:02Le premier a été arrêté samedi soir à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle,
01:06alors qu'il tentait de fuir la France en direction de l'Algérie.
01:10Le second du côté d'Aubervilliers.
01:12Ils sont donc plaçants en garde à vue au maximum jusqu'à mercredi soir.
01:16Ça veut dire qu'il reste deux jours pour les enquêteurs de tenter de les faire parler.
01:21En parallèle, bien évidemment, l'enquête, elle se poursuit,
01:23avec notamment ces 150 prélèvements qui ont été faits sur le site du vol,
01:27qui sont toujours en cours d'analyse.
01:31Naouf Elkia Wafi avec Thomas Lauriau en direct de la BRB.
01:34Donc l'enquête toujours en cours.
01:35Il y a ces deux personnes, Pauline Revenin, qui ont donc été interpellées.
01:38Le commando de ce que l'on a vu, c'est quatre.
01:41Peut-être des complicités internes ou externes, on ne sait pas.
01:43Voilà, donc c'est quand même, c'est une enquête au long cours qui commence.
01:46Au moins quatre personnes, donc au moins deux dans la nature.
01:48Et puis là, ce qui est intéressant, c'est qu'en termes de garde à vue,
01:51on est pile poil au milieu du guet, si je puis dire.
01:53Il nous reste encore 48 heures, donc tout est possible.
01:56Au début, vous savez, on commence par des questions très précises.
01:58Nom, âge, prénom, où est-ce que vous étiez le jour des faits, etc.
02:01Donc ça, ces premières questions, visiblement, ça n'a pas donné grand-chose.
02:04Mais progressivement, on va aller dans les questions de plus en plus précises sur le Louvre.
02:08Et là, on verra si les deux suspects en garde à vue vont répondre ou pas aux questions.
02:12Et ce qui manque, ce sont les bijoux.
02:14Les bijoux, on ne les a pas retrouvés, je vous confirme qu'on ne les a pas retrouvés.
02:16Et on ne sait pas surtout s'ils ne sont pas déjà en mille morceaux.
02:19Donc la question, c'est dans quelle outre, où sont-ils, dans quel état sont-ils ?
02:23Peut-être que même les deux interpellés ne le savent pas.
02:25Peut-être ne le savent-ils pas si c'était une commande et qu'ils les ont livrés.
02:28Ensuite, ça leur échappe.
02:29Est-ce que c'est déjà parti de l'autre côté de la frontière vers Anvers ?
02:32Nul ne le sait pour l'instant.
02:34Didier Reckner, vous êtes fondateur du magazine en ligne La Tribune de l'Art.
02:37Alors, est-ce qu'on va les retrouver, ces bijoux ?
02:39J'espère qu'on va les retrouver.
02:40Je n'ai pas plus d'indices que vous en avez.
02:43Oui, j'espère qu'on va les retrouver.
02:44Qu'est-ce qui pourrait leur arriver, en fait, à ces bijoux ?
02:47Est-ce qu'ils pourraient être dans Paris ?
02:49Est-ce qu'ils sont déjà à l'étranger depuis longtemps ?
02:51Je ne sais pas.
02:52Si je le savais, je vous le dirais, je le dirais à la police.
02:54Mais en fait, oui, le risque, c'est qu'ils soient démontés et vendus la pièce.
02:59Et là, ça serait terminé.
03:01C'est-à-dire que les œuvres n'existeraient plus.
03:02Ce sont des œuvres d'art.
03:03Avant d'être des bijoux, ce sont des œuvres d'art.
03:06Et s'ils sont démontés et vendus, séparés par pièce, c'est bien sûr.
03:10Mais ça veut dire qu'on ne les retrouvera jamais,
03:13enfin, quand je dis qu'on ne les retrouvera jamais,
03:15sur un marché de l'art public ou officiel ?
03:17Non, évidemment, c'est impossible.
03:19Ils sont même, la plupart des œuvres maintenant,
03:21si on parle de tableaux, de sculptures, etc.,
03:23beaucoup sont répertoriés dans des bases.
03:25Et quand ils sont volés, on les trouve sur Internet.
03:27Internet a beaucoup changé la donne.
03:29C'est-à-dire que maintenant, c'est très facile de savoir,
03:31c'est assez facile en tout cas pour beaucoup d'œuvres,
03:33de savoir qu'elles ont été volées.
03:34Évidemment, pour ces bijoux, ils sont tellement connus.
03:37Maintenant, ils étaient connus avant.
03:38Mais maintenant, ils sont encore plus connus.
03:40Il est impossible de les négocier au grand jour.
03:42Alors, ils seront même décotés, disait la procureure de Paris,
03:45qui ne valent plus ce qu'ils valaient auparavant,
03:46puisque il y a cette décote étant si exposée,
03:49on ne peut pas les revendre au même prix de leur valeur initiale.
03:5288 millions d'euros.
03:53Vous êtes d'accord avec ça ?
03:54Les 88 millions d'euros, je ne sais pas comment ils sont arrivés à ce prix.
03:57Ils ont été achetés, 7 sur 8 ont été achetés dans les dernières années,
04:00dans les 40 dernières années par le Louvre.
04:02Donc, on a les prix d'achat, il suffit d'actualiser.
04:05Mais de toute façon, ça ne vaut pas ça du tout, évidemment,
04:06parce qu'on ne peut pas...
04:07Je ne sais pas combien ça vaut.
04:09Ce n'est pas estimable.
04:09Mais je ne sais pas qui voudrait les acheter, d'ailleurs.
04:11Je ne sais pas.
04:12Je ne comprends jamais très bien comment des œuvres...
04:15Alors, celles-ci, elles peuvent être effectivement démontées,
04:17mais il y a des œuvres aussi complètement...
04:18qui ne peuvent pas être vendues,
04:20qui sont parfois volées,
04:21comme les tabatières du musée Cognac-Jet,
04:23il y a un an, qui ont été retrouvées pour la plupart d'entre eux.
04:25Vous savez, on a toujours en tête
04:27les films qu'on a tous vus et revus.
04:30Et puis, on a un mystérieux commanditaire qui arrive,
04:34ou recèleur,
04:35dans une demeure privée ou un appartement sublime,
04:38en disant, voilà, il pose sur la table,
04:40derrière, il ouvre une mallette,
04:41il y a 5 millions de dollars, ou je ne sais,
04:43et il part avec.
04:44Et le collectionneur met ça dans sa vitrine
04:46et dit, c'est à moi.
04:47Est-ce que ça, c'est du fantasme total ou pas ?
04:49Je ne sais pas.
04:50Il y a plusieurs hypothèses.
04:51Moi, je sais que j'avais beaucoup parlé
04:52avec des policiers de l'OCBC,
04:54l'Office Central de Réplacement du Trafic de Biens Culturels.
04:57qui n'y croient pas beaucoup.
04:58Alors, en France, c'est à peu près certain qu'il n'y en a pas.
05:00Non, effectivement, dans des pays étrangers lointains,
05:02il peut y avoir des...
05:04peut-être des mafieux, je ne sais pas.
05:05Je ne sais pas, parce que c'est vrai
05:07qu'un collectionneur qui a de l'argent,
05:09il ne va pas payer des cambrioleurs pour faire ça,
05:11puisqu'il peut s'acheter le même genre de choses
05:13sur le marché.
05:14Donc, quel est leur intérêt ?
05:16Oui, mais ça n'a peut-être pas le prestige
05:17de dire, c'est ceux du Louvre.
05:19Sauf qu'il ne pourra le montrer à personne,
05:20sauf à ses compétences mafieux.
05:23Nous sommes avec Lila Passinato,
05:25qui est secrétaire départemental du Syndicat National
05:27des Personnels de Police Scientifique.
05:29Bonsoir, Madame Passinato.
05:30Déjà, bravo à la police scientifique
05:32et au travail de l'ADN,
05:34parce que c'est ce qui a permis d'aller assez vite.
05:36Oui, bravo aux collègues.
05:38Je tenais vraiment à les féliciter
05:39pour leur célérité et leur travail minutieux
05:41quand ils sont allés sur place.
05:45C'est vrai que là, on parle quand même
05:46de 150 prélèvements.
05:47Donc, les collègues ont fait
05:48un très, très beau travail
05:50sur cette enquête.
05:52Mais ça continue sur place au Louvre
05:55ou à votre avis, tout a été fait ?
05:58Tout ce qui pouvait être passé en revue
05:59l'a été depuis une semaine ?
06:01Moi, je ne peux pas me lancer
06:03sur la enquête qui est en cours.
06:05Je ne peux pas vous donner
06:06ces informations-là.
06:07Tout ce que je peux vous dire,
06:08c'est que lorsqu'on intervient
06:09sur des scènes comme celle-ci,
06:12on fige, on gêne la scène
06:14dans l'instant T
06:15et on travaille tout de suite
06:17sur tout ce qu'il y a à faire.
06:18Après, s'il faut revenir dessus,
06:20tout va dépendre.
06:22Je ne préfère pas trop m'avancer
06:24sur le sujet.
06:25Mais tout est fait.
06:27L'ADN, c'est ce qui permet
06:31d'avancer le plus rapidement
06:32aujourd'hui, en fait.
06:34Bien sûr.
06:36Tout ce que je peux vous dire,
06:38c'est que même à l'œil nu,
06:39on peut déterminer
06:40et avoir de l'ADN
06:43comme ça a été fait
06:44lors de ces interventions.
06:46Ce qui est même assez surprenant,
06:49et là, je reviens avec vous,
06:49Pauline Revena,
06:50c'est qu'il y avait gilets,
06:52gants, casques,
06:54la fameuse nacelle.
06:55Visiblement, ils sont partis
06:56dans la précipitation.
06:58Ils voulaient incendier,
07:00mais ils n'ont pas réussi.
07:00Ils auraient voulu faire tout ça.
07:01Et donc, c'est ce qui a servi
07:02en fait de terreau pour tout le monde.
07:04Pour la police technique et scientifique,
07:06je parle sous le contrôle
07:07de votre invité,
07:07mais ça devait être
07:08un labo à ciel ouvert
07:09parce qu'ils avaient
07:09un nombre de pièces
07:11incroyables sous la main.
07:13Ils ont fait effectivement
07:13150 prélèvements.
07:14De là, ensuite,
07:15ils ont fait des analyses ADN
07:17et par centaines.
07:18Et c'est ce qui a permis
07:19de pister et d'aller
07:22vers ces deux suspects,
07:23l'un à Roissy,
07:24l'autre en Seine-Saint-Denis.
07:25Donc, c'est allé assez vite.
07:26Et c'est fait que là,
07:27l'ADN a été déterminant
07:28dans l'enquête.
07:29Oui, c'est ça.
07:30Il y avait tout ce qu'il fallait
07:31à la disposition
07:33de vos collègues,
07:34Lila Pastinato.
07:36Oui, tout à fait.
07:37Là, en fait,
07:38comme je vous expliquais,
07:39il y a eu déjà
07:39la rapidité des collègues
07:41d'aller sur place.
07:42Et surtout que l'ADN est volatil.
07:45Donc, il faut aller très,
07:45très vite
07:46dans ce genre d'intervention.
07:50Les collègues du SACPS
07:51ont fait un travail de tout.
07:53Les matras ont fait
07:55pas mal de choses sur place,
07:57ce qui facilite aussi
07:59le travail.
08:00Mais ce que je veux dire,
08:01c'est les écouillons faits
08:02à l'extérieur,
08:03à l'intérieur,
08:03dans la nacelle,
08:05les objets récupérés,
08:06notamment les gants,
08:07tout ce qu'il y avait sur place,
08:08une tronçonneuse de mémoire.
08:09Tout ça, en fait,
08:12s'est appréhendé avec...
08:14Voilà.
08:15Ça a été appréhendé rapidement
08:17avec mesures conservatoires
08:19pour justement garder
08:21cet ADN-là
08:21et travailler au plus vite.
08:24Le laboratoire a fait
08:25un très beau travail aussi.
08:26Et l'autre chance,
08:27si je puis dire,
08:28c'est que l'ADN a parlé très vite
08:29puisque l'ADN a permis
08:31de matcher dans les fichiers
08:32avec ces personnes correspondantes.
08:35Ça, c'était aussi
08:35ce qui a permis
08:36à l'enquête
08:37d'avancer très rapidement.
08:38C'est ça.
08:39Et en fait,
08:40le travail qu'on fait,
08:41nous, en avons,
08:42le service de technique
08:44et scientifique,
08:44c'est quand une personne
08:45est placée en garde à vue,
08:46on le signalise.
08:47Donc, quand on parle
08:48de signalisation
08:49lors d'une garde à vue
08:51pour n'importe quelle infraction,
08:52on parle de prise de photo,
08:54prise d'empreintes digitales
08:55et prise aussi d'ADN
08:57qui est à l'issue
08:59enregistrée dans le dossier,
09:01dans le fichier, pardon,
09:02national des empreintes génétiques.
09:04Et c'est pour ça
09:04que ça a été,
09:06que ça a matché
09:07avec un individu.
09:10Merci, Mme Passinato,
09:11d'avoir été avec nous.
09:11Puis, on imagine
09:12que dans le monde de l'art,
09:13alors là,
09:14tous les mots ont été passés
09:15à tous les intermédiaires,
09:17tout le monde est en alerte,
09:18le bouche-à-oreille fonctionne.
09:20Certainement,
09:21le bouche-à-oreille,
09:21ou bien simplement
09:22de regarder les informations
09:22partout dans le monde.
09:23Ça fait le tour du monde, ça.
09:24Oui, oui, oui.
09:25Tout à fait, oui.
09:26Donc, c'est pratiquement impossible
09:28de...
09:29Je ne sais pas ce qu'ils vont faire
09:30et j'espère qu'ils ne vont pas,
09:31en tout cas,
09:31les dépecer.
09:32Est-ce que la piste
09:33d'une complicité interne
09:35au musée du Louvre...
09:36J'imagine que les enquêteurs
09:38travaillent dessus.
09:38On n'a pas d'informations
09:39à ce stade,
09:41mais peut-être étaient-ils
09:42plus que quatre malfaiteurs.
09:44Peut-être qu'il y a...
09:44Parce que le commando
09:45qui est filmé,
09:46qu'on voit sur les images,
09:47c'est quatre personnes.
09:47Ils sont quatre.
09:48Mais qui est-ce qui leur a indiqué
09:49que c'était cette fenêtre-là
09:50qui était la plus fragile ?
09:51Qui est-ce qui leur a indiqué
09:52qu'à 9h02,
09:53c'était le bon espace-temps
09:55pour s'infiltrer ?
09:56Je ne le sais pas.
09:57Les enquêteurs travaillent dessus, oui.
10:02Merci, Didier Rickner.
10:03Merci, Pauline.
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