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  • il y a 23 heures
Ce jeudi 16 octobre, les perturbations causées par le shutdown américain dans la publication des statistiques, la croissance sans inflation de la Chine, la fragilité de la reprise et les faibles attentes pour l'Europe, ont été abordées par Florian Ielpo, responsable de la macroéconomie chez Lombard Odier IM, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Florian Yelpo qui nous attend depuis Lombard, Odier, IM en charge de la macroéconomie.
00:06Merci d'être avec nous Florian.
00:08Alors on devait parler des statistiques américaines qui étaient tant attendues aujourd'hui.
00:12Il devait notamment y avoir les prix à la production, les ventes au détail,
00:15mais sauf que faute de shutdown, il n'y a toujours pas de statistiques.
00:19Bon, le marché s'en accommode.
00:20Une nouvelle fois, quand on regarde l'obligataire, mais aussi le marché actions,
00:24il arrive visiblement à vivre sans ces statistiques.
00:26Alors qu'en temps normal, c'est des temps forts, c'est même des temps indispensables.
00:31Oui, ce sont des grands marqueurs du cycle économique.
00:35Bonjour à tous, bonjour Étienne.
00:37La bonne nouvelle, c'est qu'il nous reste encore quelques chiffres économiques qui sont publiés,
00:42notamment ceux publiés par les différentes antennes de la Réserve fédérale américaine.
00:46La Banque centrale américaine produit elle-même ces statistiques.
00:50Elle ne produit malheureusement pas de statistiques liées notamment à l'inflation,
00:54ou en tout cas l'indice des prix à la consommation n'est pas son dû.
00:58Néanmoins, ce chiffre-là nous a été assuré.
01:01Il nous a été assuré qu'il sera publié la semaine prochaine.
01:03Donc c'est une première bonne nouvelle.
01:05Là, l'une des deux grandes questions qui nous animent aujourd'hui,
01:08c'est celle de l'inflation aux États-Unis.
01:09Donc bonne nouvelle.
01:11On aura de l'information la semaine prochaine.
01:14Par contre, aujourd'hui, effectivement,
01:15on va devoir s'asseoir sur l'indice des prix à la production,
01:18les ventes de détails, mais également les demandes d'indemnisation au chômage
01:21qui font partie des marqueurs, semaine après semaine,
01:25de l'évolution du marché de l'emploi.
01:27C'est la deuxième grande question.
01:28Est-ce que l'emploi américain va bien ?
01:30Donc il y a une forme de confusion qui peut entourer aujourd'hui l'économie américaine.
01:36Cette confusion intervient finalement peut-être à un bon moment,
01:40parce que justement, vous le commentiez,
01:41on est en train de découvrir les résultats des entreprises,
01:45et notamment avec ce qu'on appelle les forward guidance,
01:47donc les prévisions, les anticipations auxquelles elles se livrent.
01:51Et ça, c'est une source d'information qui vient compenser en partie
01:55le manque de chiffres économiques publiés,
01:57notamment par le bureau Of Labor Statistics.
01:59Nous en reparlerons tout au long de l'émission.
02:01Et une nouvelle fois, l'intelligence artificielle sort son épingle du jeu
02:04avec cette publication marquante ce matin de TSMC
02:07qui annonce un bénéfice en hausse de près de 40% au troisième trimestre.
02:11C'est bien au-delà des attentes.
02:13Bon, par contre, on a des statistiques en Chine, Florian Hielpo,
02:16et là, malheureusement, vous avez une tendance qui est tout autre,
02:19dans le sens où s'il y a une forte inflation aux États-Unis,
02:21du côté de la Chine, c'est une déflation,
02:23c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'inflation,
02:24c'est une inflation qui est négative une nouvelle fois.
02:26Alors, effectivement, on est à moins 2,3% de progression des prix
02:32sur les prix à la production sur une année,
02:34et on est à moins 0,3% de progression des prix
02:37sur l'indice des prix à la consommation.
02:39Donc, vous le disiez, on peut parler d'une forme de déflation.
02:44La déflation, c'est un phénomène qui inquiète toujours,
02:46surtout les États très endettés.
02:47On rappelle que la Chine a une dette agrégée globale
02:50qui est assez importante aujourd'hui.
02:52Maintenant, est-ce qu'il y a réellement besoin de s'en inquiéter ?
02:57Les indices actions chinois disent le contraire.
03:00Ont-ils raison ?
03:02Ce à quoi on assiste cette année,
03:04c'est une période en Chine, surprenante,
03:07de croissance au-dessus de son potentiel.
03:09En tout cas, ce sont les estimés du Fonds monétaire international.
03:13Le FMI estime également que l'an prochain,
03:16on aura une nouvelle année de croissance chinoise
03:18au-dessus de son potentiel à nouveau.
03:20Donc ça, ce sont des phénomènes qui vont venir combattre la déflation.
03:24On serait aux États-Unis,
03:25on nous parlerait d'une inflation à zéro
03:27et d'une économie qui croit au-dessus de son potentiel.
03:30On parlerait très naturellement d'économie boucle d'or,
03:33on parlerait de période Goldilocks
03:34et les marchés actions s'en accommoderaient bien volontiers,
03:38seraient très contents de cette performance-là.
03:41Le point de repère, c'est 2017.
03:43En 2017, on a eu exactement ce genre de période-là.
03:45Donc gardons en tête qu'on a une forme de pessimisme
03:49qui entoure la Chine.
03:51Évidemment, la déflation, ça n'est pas un marqueur,
03:53ça n'encourage pas l'optimisme,
03:54mais dans l'ensemble, la situation en termes de croissance chinoise,
03:57elle reste bonne.
03:58D'autant plus qu'il pourrait y avoir des bonnes surprises
04:00la semaine prochaine,
04:01avec notamment les politiques chinoises
04:04qui vont se réunir pendant une semaine
04:05pour donner le cap sur les prochaines années
04:08d'un point de vue macroéconomique,
04:09en termes de croissance notamment.
04:10Exactement.
04:12Ce qui est particulièrement intéressant avec cette économie,
04:15c'est que non seulement elle croit au-dessus de son potentiel,
04:17mais en plus, on a une forme de visibilité
04:19sur ce qui est en train de s'y placer,
04:21sur les priorités notamment en termes d'investissement.
04:24Imaginez à quel point on pourrait rêver
04:26d'une situation équivalente en Europe.
04:28On parlera peut-être un petit peu d'Europe tout à l'heure.
04:30Mais la Chine a ce grand avantage
04:33de donner en tout cas aux investisseurs
04:35une forme de visibilité.
04:36Et ce qu'on attend de ce conclave,
04:39c'est l'indication que le gouvernement,
04:43contrairement à ce qui s'est passé il y a une dizaine d'années,
04:46n'est pas mal à l'aise face à la progression
04:48du marché actions chinois.
04:50Je vous rappelle que les actions chinoises
04:51sont peut-être le top performer,
04:53le meilleur performer de l'année 2025,
04:56en dépit de la guerre commerciale
04:59qui peut encore animer l'évolution des marchés
05:02ces derniers jours.
05:03Avec un Hong Kong qui gagne plus de 25%
05:05depuis le début de l'année.
05:06Alors peut-être des bonnes surprises
05:07la semaine prochaine du côté de la Chine
05:08et peut-être également des bonnes nouvelles en Europe.
05:11Alors c'est vrai que l'Europe peine toujours
05:12à convaincre avec ces statistiques,
05:14mais un point bas a peut-être été touché.
05:16Je ne sais pas, comment vous regardez la situation,
05:18Florian Yelpo, par rapport aux différentes statistiques
05:21en Europe et cette forme de pessimisme aujourd'hui ?
05:24Il est difficile de convaincre les investisseurs
05:27que la zone euro va bien, va mieux,
05:30enregistre en 2025 une forme de reprise.
05:32Pourtant, les chiffres des ventes de détails
05:35qu'on a eus il y a deux semaines étaient plutôt bons,
05:38aux alentours de 1% de progression des ventes de détails
05:41sur une année roulante, ce qui est plutôt bien,
05:43dans une économie qui n'a pas une forte croissance économique.
05:47On a eu hier l'indice,
05:48la progression de la production industrielle
05:51qui elle-même s'établit autour de 1%.
05:53Donc dans l'ensemble, on a une progression à la fois
05:56de la production industrielle et une progression de la consommation.
06:00Et la combinaison des deux donne l'image d'une zone économique
06:04qui est en forme de reprise.
06:06Cette zone économique, elle abrite également des indices actions
06:08qui ont des valorisations qui sont relativement faibles,
06:11relativement basses.
06:12Et pour nous, c'est une indication de croissance décente,
06:20pas de problème d'inflation et une consommation
06:23qui elle-même tient la route,
06:24mélangée avec des valorisations faibles.
06:27C'est ce qu'on appelle un investment case.
06:30Il y a des raisons de penser que les actions européennes
06:33pourraient continuer à progresser.
06:35L'allocation, nous en reparlerons dans une demi-heure,
06:37avec notamment nos deux invités,
06:39pour regarder comment vos téléspectateurs, auditeurs de BFM Business,
06:43vous pouvez positionner vos portefeuilles pour cette fin d'année.

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