Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois
Ce lundi 22 septembre, Fitch qui a revu à la hausse la note de l'Italie a été abordé par Michel Martinez, chef économiste Europe chez Société Générale CIB, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Et notre éclaireur ce matin, c'est Michel Martinez, chef économiste d'Europe chez Société Générale CIB.
00:05Merci d'être avec nous, Michel Martinez, ce matin.
00:08En effet, c'est l'événement du week-end.
00:10Tard dans la soirée vendredi, Fitch a relevé la note de l'Italie d'un cran.
00:16Comment il faut regarder cette perspective italienne ?
00:19Alors, c'est une nouvelle qui était très largement anticipée.
00:21Ça se voit d'ailleurs sur le 10 ans italien qui est stable ce matin.
00:23Néanmoins, c'est tout un symbole puisque c'est une semaine après la France qui, elle, s'est fait dégrader.
00:28– Oui, oui, bonjour Etienne.
00:31Oui, comme vous venez de le dire, en fait, à la fois la dégradation de la France par Fitch il y a 10 jours
00:39et puis celle de l'Italie où la révision à la hausse de la note de l'Italie était largement anticipée par les marchés.
00:51Je pense qu'il y a deux idées.
00:52Il y a une première idée qui est liée à la stabilité politique.
00:56Il se trouve que quand on regarde en zone euro l'Italie et aujourd'hui, parmi les pays de taille relativement importants,
01:04le seul pays avec une stabilité politique, une majorité stable qui permet au Premier ministre Melloni
01:12de mettre en place des politiques et donc limiter l'incertitude.
01:18On était habitué à ce qu'elle dit, il y a beaucoup d'instabilité.
01:23Ce n'est plus le cas et c'est le contraire pour la France.
01:26Et la deuxième idée majeure, c'est qu'il y a une convergence des dettes publiques.
01:34La dette publique italienne est stabilisée, elle est élevée, autour de 137% du PIB.
01:40Mais le déficit public en Italie est proche de 3% du PIB.
01:45Donc on peut estimer qu'elle va rester à peu près stable dans les prochaines années,
01:50si ce déficit reste dans ses niveaux, voire même s'il baisse.
01:53Alors qu'en France, on a une dette publique qui est 20 points de PIB inférieurs à celle de l'Italie,
01:59autour de 117% du PIB.
02:01Mais un des déficits de 5% du PIB.
02:04Donc si on pense que dans les deux cas, le déficit qui stabilise le ratio de la dette,
02:09c'est autour de 3% du PIB, on voit que la France va avoir sa dette publique
02:12augmenter d'environ 2 points de PIB.
02:14Donc en fait, s'il n'y a pas d'amélioration du côté des finances publiques,
02:18d'ici 10 ans, la France et l'Italie auraient les mêmes dettes publiques.
02:25Donc une convergence en termes de dettes et plus de stabilité en Italie qu'en France.
02:31C'est ce qui explique qu'il y a une révision depuis maintenant quelques années
02:36à la hausse de la qualité de la signature de l'Italie,
02:40alors que pour la France, c'est le contraire.
02:42Avec, il ne faut quand même pas l'oublier, la BCE qui est en soutien de l'Italie.
02:46Contrairement à la France, il y a un plan de soutien qui est toujours présent dans le pays.
02:49Donc ça, forcément, ça a des avantages en termes de relance.
02:52Alors ce n'est pas la BCE.
02:53C'est l'Union européenne qui, effectivement, a attribué des fonds,
03:03juste après la crise du Covid, à l'Italie et à d'autres, beaucoup de pays, et pas la France.
03:10Mais bon, moi j'ai envie de dire, compte tenu de l'ampleur des déficits publics
03:15et du fait que maintenant on arrive en fin de course sur ces fonds-là,
03:18le plan européen, il se termine en juin 2026,
03:22j'ai envie de dire que c'est marginal.
03:24Les marchés sont passés à autre chose.
03:26Vraiment, la question, c'est l'idée.
03:29La question, c'est vraiment les déficits.
03:32La France, tant qu'il faut que la France,
03:34il faudrait que la France envoie des signaux clairs de pouvoir,
03:37et crédible, de revenir à des niveaux de déficit de l'ordre de trois points de PIB.
03:41Et c'est ce qui explique d'ailleurs ce matin, une nouvelle fois,
03:44que ces deux références, ces deux dix ans, sont au coude à coude,
03:47avec un dix ans français qui est à 3,56,
03:50quand le dix ans italien est à 3,57.
03:52Nous en reparlerons dans un instant avec Alexandre Baradez,
03:55qui nous attend depuis IG,
03:56mais juste un mot quand même, Michel Martinez,
03:58sur la Fed, quelques jours après cette décision.
04:01Comment vous regardez les anticipations de baisse de taux ?
04:03Quel est le degré de conviction sur ces fameuses baisses de taux
04:06du côté des États-Unis ?
04:07Oui, alors, on a eu une baisse de taux de la Fed,
04:1225 points de base l'an dernier,
04:14mais je crois que le message général,
04:15c'est qu'il y avait peu de convictions de la Fed,
04:19il n'y avait pas vraiment de consensus,
04:21et sur la suite.
04:23Alors le marché anticipe une baisse,
04:26de nouvelles baisses en octobre et en décembre,
04:28ce qui paraît assez probable,
04:30et jusqu'à 125 points de base de baisse des taux d'ici 2026,
04:36c'est peut-être, compte tenu de ce que pense la Fed,
04:40c'est peut-être un peu beaucoup,
04:42mais je crois que le message principal,
04:45c'était aussi, je parlais du manque de conviction,
04:47c'est que les membres de la Fed ont révisé à la hausse
04:51les perspectives de croissance,
04:53révisé à la baisse leurs perspectives de chômage,
04:56révisé à la hausse leurs perspectives d'inflation
04:59à cause de l'impact des tarifs,
05:02et puis on va avoir l'inflation du mois d'août
05:05à la fin de la semaine,
05:07et on attend une inflation sous la 100 à 3%,
05:10et donc on voit bien que la Fed est tiraillée,
05:13parce que c'est vrai qu'il y a des signaux
05:14d'affaiblissement sur le marché du travail,
05:17mais le reste de l'économie se porte bien,
05:20la croissance, le consommateur,
05:21on va le voir cette semaine,
05:22avec un PIB qui devrait progresser
05:25de plus de 3% l'an au troisième trimestre,
05:29et une inflation qui va passer au-dessus de 3%,
05:33donc comment faire ?
05:35Aujourd'hui, il y a ce signe de marché
05:37qui est peut-être un peu trop agressif,
05:40et la Fed elle-même,
05:41on voit bien qu'elle n'est pas
05:42dans une situation extrêmement claire,
05:44donc en fonction des données,
05:46il pourrait y avoir des révisions,
05:48donc moins de baisse des taux,
05:50si jamais le marché du travail
05:52était finalement moins détérioré
05:55qu'on craint,
05:56et plus de baisse des taux,
05:58si effectivement il y avait vraiment
06:00un effet d'entraînement sur toute l'économie.
06:02En tout cas, pour l'instant,
06:03ça ne fait pas peur aux marchés actions,
06:04loin de là,
06:04puisqu'ils étaient encore sur des records
06:06vendredi soir à la clôture.
06:08Merci beaucoup Michel Martinet
06:09de nous avoir accompagné ce matin,
06:11chef économiste d'Europe
06:12chez Société Générale CIB.
06:13C'est parti.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations