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Ce lundi 6 octobre, la baisse du CAC40 à l'ouverture, la réaction des marchés face à la crise politique et les conséquences du shutdown aux États-Unis, ont été abordées par Mikael Petitjean, chef économiste de Waterloo AM et professeur à l'université de Louvain dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Et nous commençons donc Good Morning Markets avec l'éclaireur.
00:04Nous avons le plaisir de retrouver en duplex Mickaël Petit-Jean.
00:07Bonjour Mickaël Petit-Jean.
00:09Bonjour à vous.
00:10Merci d'être avec nous.
00:11Vous êtes chef économiste de Waterloo Asset Management,
00:14professeur à l'université de Louvain.
00:16Vous suivez bien sûr l'actualité économique dans le monde entier.
00:20On va revenir dans un instant sur les statistiques que nous n'avons pas aux Etats-Unis
00:24en raison du shutdown, mais peut-être très rapidement, Mickaël Petit-Jean,
00:29on voit un CAC 40 qui ouvre en recul à l'heure actuelle,
00:338 028 points en recul de 0,66%.
00:36Est-ce qu'on peut faire un lien avec l'annonce du gouvernement français hier soir
00:42ou est-ce que, comme d'habitude, on se dit que la tendance sur le CAC 40
00:47ou sur les indices boursiers sont le fait de plusieurs drivers différents ?
00:54Je rappelle aussi que le 10 ans français se tend, lui, pour le coup,
00:57puisqu'on est à plus 1,65%.
01:00Pour le coup, on peut se dire qu'il y a une petite inquiétude budgétaire en France
01:04à l'heure actuelle, Mickaël Petit-Jean.
01:07Non, c'est clair.
01:07Il y a une inquiétude qui est liée, effectivement, à la stabilité politique dans le pays.
01:13Le fait que le gouvernement pourrait se constituer sans la participation des républicains,
01:19c'est quand même un gros souci, sachant que les alternatives sont quand même très délicates.
01:25On a un parti socialiste qui a des exigences qui seraient, de notre point de vue,
01:30très néfastes pour la croissance et pour l'attractivité du pays face au capital.
01:35Et de l'autre côté, on a un rassemblement national qui a aussi quand même un programme politique
01:40qui laisse pas mal d'investisseurs sceptiques.
01:44Donc, je pense que pour les marchés, effectivement, un gouvernement plutôt centriste, centre droit,
01:50avec la participation des républicains, est quand même la moins mauvaise des solutions.
01:54Et visiblement, là, c'est encore tendu.
01:58Va-t-on revoir, justement, de l'incertitude, de la tension sur les marchés obligataires français ?
02:04J'ai l'impression qu'on en prend le chemin, en tout cas, avec la réaction du 10 ans français ce matin.
02:10Est-ce qu'il faut s'attendre à ce que cette semaine, on retrouve un petit peu de volatilité ?
02:13Je rappelle que vous êtes économiste, Mickaël Petitjean, pas financier,
02:17mais quand même, est-ce qu'il faut s'attendre à voir le 10 ans US réagir cette semaine ?
02:22Alors, le 10 ans US…
02:23Pardon, le 10 ans français, excusez-moi, le 10 ans français.
02:27Le 10 ans français, je pense que oui, il va être sous tension.
02:29Maintenant, vous savez, si vous prenez un peu de recul,
02:31il faut quand même toujours raison garder quand il s'agit d'analyser les chocs politiques et même géopolitiques.
02:37Alors, ils pèsent, c'est très clair, ils pèsent, par exemple, sur un horizon de trois mois.
02:42Il y a effectivement un décrochage des bourses, généralement, quand il y a des chocs politiques, géopolitiques.
02:47Mais ils sont vite absorbés dans le temps.
02:48Donc, quand on regarde sur un horizon un peu plus long, de six mois à un an,
02:53généralement, ces chocs sont absorbés par la bourse.
02:56Maintenant, c'est vrai que la France, ce n'est pas les États-Unis.
02:59Donc, ce temps nécessaire à absorber ces chocs sont plus longs, sont plus lents,
03:06parce que la dynamique de l'économie française n'est pas celle des États-Unis.
03:10Maintenant, il faut toujours garder un peu de recul par rapport à ça.
03:13Et je pense qu'on arrivera à trouver une solution qui permettra de stabiliser les marchés,
03:18notamment obligataires en Europe.
03:19On va suivre, tout au long de la journée, cette tendance sur le CAC 40.
03:24Un mot à présent des États-Unis, justement, Mickaël Petitjean.
03:28On est toujours dans une période de shutdown.
03:31Cela veut donc dire qu'il y a un certain nombre de statistiques auxquelles nous n'avons pas accès,
03:34que ce soit les chiffres de l'emploi, les chiffres du chômage,
03:37les chiffres du commerce extérieur, publiés par des institutions gouvernementales.
03:41Quelles sont les conséquences concrètes pour l'économie et pour les marchés,
03:47Mickaël Petitjean, cette semaine ?
03:49Alors, c'est clair que, par exemple, on n'aura pas les chiffres des demandes d'allocations de chômage
03:54qui devaient être diffusées, je pense, jeudi.
03:57On ne les aura pas, donc c'est quand même un chiffre très important.
04:00On n'aura pas non plus les chiffres de la balance commerciale.
04:02Là, je pense que c'était mardi.
04:05Et on n'aura sans doute pas non plus l'évolution des stocks de grossistes jeudi.
04:09Donc, ça fait, en fait, pas mal de harte d'État, comme on est dans le jargon,
04:12donc de données objectivables qu'on n'aura pas à notre disposition.
04:17Maintenant, on va se rabattre cette semaine, je pense, vers les annonces des gouverneurs de la banque centrale.
04:27Et il y a aussi, ce qui est important, très important, c'est le compte rendu de la réunion du 15 septembre,
04:33enfin mi-septembre de la Réserve fédérale.
04:35Bien sûr, sur les minutes, c'est ça, sur les comptes rendus.
04:40Et là, on va pouvoir essayer de détecter, en fait, le niveau de désaccord, parce qu'il était assez impressionnant.
04:45Il y avait un membre du comité monétaire qui anticipait cinq baisses de taux d'ici la fin de l'année,
04:54ce qui était un peu fou.
04:55C'est sans doute, d'ailleurs, le fait de Stéphane Miran, sans doute,
04:59qui a voulu marquer son désaccord par rapport aux autres membres du comité monétaire.
05:03Mais il faut quand même se rendre compte qu'il y a quand même pas mal de membres de la Fed
05:06qui ne mitent que sur une baisse des taux, donc c'est-à-dire qu'il ne leur resterait plus qu'une.
05:10Nous, on est plutôt dans ce cas-là.
05:12On pense qu'il n'y a pas besoin de baisser les taux encore deux fois d'ici la fin de l'année.
05:19Donc c'est plutôt sur ces données-là, qui sont moins objectivables, qu'on va devoir se rabattre.
05:26Et c'est vrai que ça peut créer un peu plus de volatilité et moins de visibilité
05:30dans l'évolution de la situation américaine, qui est quand même encore assez étonnante,
05:33avec un marché de l'emploi qui se ralentit, c'est un fait certain,
05:38mais une croissance économique qui reste très forte.
05:41Justement, comment est-ce qu'on explique ce grand écart entre emploi et croissance économique,
05:46Mickaël Petitjean ?
05:48C'est vrai que c'est assez impressionnant, parce qu'on a des taux de croissance annualisés
05:54et décisionalisés qui vont être au troisième climat, sans doute, de 3,7% de 9%.
05:57Ça, c'est les statistiques qui sont fournies par la Réserve fédérale d'Atlanta
06:01avec des forecastings qui sont en temps réel.
06:05On avait du 3,8% pour le deuxième trimestre et on avait du 2,9% pour le premier trimestre.
06:10Donc on est dans une économie américaine qui tourne très bien sur ce plan-là,
06:14au niveau de la croissance économique.
06:15Par contre, au niveau de l'emploi, on a connu vraiment un ralentissement très fort.
06:20Au début de l'année, on avait 150 à 200 000 créations d'emplois.
06:23Maintenant, on est quasiment à zéro.
06:25Je pense que les derniers chiffres qui ont été utilisés,
06:28qui sont le fait d'une société privée qui gère les payes de 25 millions de travailleurs,
06:33c'est ADP en fait.
06:34Là, on a quand même des chiffres.
06:36Et là, on avait un recul d'environ 30 000 emplois,
06:39donc une destruction de 30 000 emplois.
06:40Donc on a un peu ce grand paradoxe entre un marché du travail qui ralentit très fort
06:46et une croissance économique qui reste très, très, très forte.
06:49Et donc, il y a deux pistes.
06:52Soit on va vers des révisions de données,
06:54donc vers une révision à la baisse des taux de croissance
06:57et une révision à la hausse des chiffres de l'emploi, c'est possible.
07:01Mais il y a un deuxième facteur explicatif, c'est quand même les gains de productivité.
07:06Là, franchement, au troisième trimestre,
07:09on aura une augmentation de la production sans augmentation des heures de travail.
07:13Donc si on prend ces chiffres-là, cette dynamique-là sur base annualisée,
07:17on va avoir une productivité qui augmente de 3,5 % sur base annualisée,
07:21ce qui est quand même très, très, très élevé.
07:23Et sur deux ans, ça fait 2 % l'année de gains de productivité.
07:28Il faut savoir qu'avant le Covid, on avait 1 à 1,5 %.
07:31Donc c'est une hausse assez impressionnante.
07:35La question est de savoir si on peut avoir des gains de productivité
07:37sans inflation, en maîtrisant l'inflation.
07:40Ça, c'est un peu la question clé aussi.
07:41Merci, Mickaël Petitjean, de nous avoir accompagnés
07:45dans cette première partie de Good Morning Markets.
07:47Je rappelle que vous êtes chef économiste de Waterloo Asset Management,
07:50mais aussi professeur à l'Université de Louvain.
07:52Et quant à nous, on se retrouve tout de suite en direct.
07:54des marchés.
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