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  • il y a 3 semaines
Ce mardi 9 septembre, les raisons de la baisse des taux aux États-Unis et les répercussions sur les marchés internationaux ont été abordés par Florian Ielpo, responsable de la macroéconomie chez Lombard Odier IM, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Florian Hielpaux, notre éclaireur en charge de la macroéconomie chez Lombard-Audier IM.
00:07Merci d'être avec nous, Florian. En effet, c'est le sujet qui préoccupe les marchés ces dernières
00:13heures, notamment depuis vendredi la publication de chiffres aux États-Unis concernant l'emploi,
00:18l'emploi qui cale et ça sera intéressant d'ailleurs de regarder cet après-midi la révision de ces
00:23chiffres de l'emploi concernant la période du printemps. Ça donnera notamment des indices sur
00:29la tenue du marché de l'emploi aux États-Unis.
00:31Bonjour, Keanu. Oui, tout à fait. C'est un peu la grande question du jour. Ce qu'on a découvert
00:37vendredi, si on devait le résumer simplement, c'est que la réserve fédérale américaine a toutes les
00:41raisons d'être inquiète au sujet de la trajectoire du marché de l'emploi aux États-Unis. Alors ce qu'on
00:47avait observé précédemment, c'était une première publication du chiffre de création des emplois aux
00:52alentours de 100 000 pendant l'été. 100 000, est-ce que c'est beaucoup ou non ? C'est la moitié du rythme
00:57de croisière de l'économie américaine. Ces chiffres-là ont été révisés en seconde estimation à zéro et le
01:03dernier chiffre qui nous a été présenté, ça n'était pas 75 000 créations comme anticipé, mais 22 000 en
01:08première estimation. Donc il faut bien garder en tête que ces premières estimations, elles vont avoir
01:13tendance à être révisées à la baisse dans les mauvais moments du cycle. Pourquoi ? Simplement parce
01:18que ces révisions proviennent du fait que les petites et moyennes entreprises tardent à répondre à
01:23à l'enquête et sont celles qui sont les plus exposées aux fluctuations du cycle. Donc on va être très
01:28attentifs non seulement aux chiffres lui-même, mais à ces révisions que vous mentionniez, parce que
01:32c'est justement ça votre éclaireur aujourd'hui dans la macro, c'est-à-dire ces révisions négatives
01:37sont un signe généralement de détérioration des perspectives économiques dans leur ensemble.
01:42Pour rappel, les chiffres qui ont été publiés vendredi faisaient état d'un taux de chômage de 4,3%
01:46aux Etats-Unis, avec seulement 22 000 créations de postes, alors que le consensus s'attendait à 75 000.
01:52Bon, le marché obligataire se détend dans ce contexte aux Etats-Unis. On a un 10 ans américain qui est sur
01:56des plus bas de 5 mois. Ça, c'est quand même un sacré carburant pour Wall Street. Comment vous regardez
02:00ce 10 ans américain qui est à la porte des 4 %, 4,05 ce matin, Florian Yelpo ?
02:05C'est un peu la trajectoire de marché qui change la donne. C'est-à-dire que lorsque les taux longs baissent,
02:13ça permet de voir ce qu'on appelle les PER, les Price Earning Ratio, qui sont des indicateurs
02:17de valorisation, en tout cas de cherté des marchés d'action, des révisions à la hausse.
02:22C'est-à-dire, finalement, on peut vivre aujourd'hui avec des PER de 23, 24, 25 années
02:26lorsque les taux se mettent à passer certains seuils. Évidemment, le grand seuil, c'est 4%.
02:30Et si on passe les 4% à la baisse sur le 10 ans américain, la question est quelle est la raison
02:36qui pourrait nous faire passer ce 4% à la baisse si ces raisons sont une inquiétude croissante
02:41au sujet des perspectives de croissance aux États-Unis ?
02:45On comprend bien que ce coussin, ce matelas qui s'est formé ces deux derniers jours
02:50avec la baisse des taux pourrait néanmoins être également revisité parce que les perspectives
02:55de earnings, les perspectives de bénéfices futurs des entreprises pourraient s'en trouver
02:59amoindries. Donc on va devoir faire, nous, l'équilibre entre, justement, des taux qui baissent,
03:04la marée qui fait monter tous les bateaux, et puis, d'un autre côté, des taux qui baissent
03:09parce que les perspectives de bénéfices reculent. Et ça, c'est plutôt un facteur défavorable
03:13dans un marché qui reste cher aujourd'hui.
03:15Alors, la bourse, pour l'instant, ignore ses signaux négatifs. Et comme vous l'avez dit,
03:20regarde le prix de l'argent. Mais jusqu'à quand ? Encore hier, je voyais la Fed qui parlait
03:25notamment de plus de 16 milliards de crédits revolving octroyés au mois de juillet
03:29aux consommateurs américains. On voit bien quand même qu'on a un consommateur américain
03:33qui regarde de plus en plus la carte bleue, en tout cas à crédit, pour faire ses dépenses.
03:37Oui, tout à fait. Mais autant les États-Unis se sont bien comportés pendant toute la phase
03:43de hausse de taux de ces quatre dernières années, ce qui a aidé le reste du monde à traverser
03:48cette phase de hausse de taux avec un maigre ralentissement, disons. Autant là, la Chine
03:53va de mieux en mieux, la zone euro va de mieux en mieux. Et ce sont aussi des facteurs
03:58qui vont venir un petit peu alléger l'addition américaine, qui vont venir aider les États-Unis
04:02à, disons, moins mal se comporter, justement, si on devait entamer une période de ralentissement
04:09un peu plus marquée. Notre scénario principal aujourd'hui, c'est un ralentissement, pas
04:13une récession. Pour l'instant, on a de la peine encore à voir ce ralentissement devenir
04:17catastrophique aux États-Unis.
04:20Un dernier mot, Florian Hielpot, sur le chiffre d'inflation qui sera publié jeudi.
04:24Ça aussi, bien sûr, c'est une donnée essentielle pour la Fed qui regarde les chiffres de l'emploi.
04:27On en parlait en préambule et donc forcément ce chiffre d'inflation.
04:31Avec une petite spécificité sur cette semaine d'inflation, c'est que normalement, on a
04:36généralement d'abord l'inflation des consommateurs, puis l'inflation des producteurs
04:41le lendemain. Souvenez-vous, le mois passé, la surprise était venue plutôt des producteurs.
04:46Cette semaine, ce sera l'inverse. On aura d'abord les producteurs, puis les consommateurs.
04:50Ce qui est remarquable, c'est le consensus de marché aujourd'hui qui n'anticipe absolument
04:54pas de progression de l'inflation qui serait tirée par les droits de douane, ni du côté
04:58producteur, ni du côté consommateur. Quelque part, le risque est là. Le risque est
05:03justement que l'on découvre, encore une fois, que ce troisième trimestre sera placé
05:07sous le signe de l'impact des droits de douane sur l'économie américaine, du côté
05:13emploi, temps et du côté inflation. Et c'est ce qu'on va découvrir cette semaine.
05:18Est-ce que ce rapport pourrait amener la Fed à ne pas baisser ses taux en septembre ?
05:22C'est très peu vraisemblable au vu des chiffres de l'emploi qu'on a eu vendredi
05:26dernier.
05:27Très clairement. Maintenant, la question, c'est est-ce qu'il y aura d'autres baisses
05:29de taux d'ici à la fin de l'année ? Quelles sont vos projections chez l'ombardier
05:32Yem, Florian Yelpo ?
05:34On continue à en anticiper trois baisses de taux d'ici la fin de l'année aux États-Unis,
05:37justement parce qu'on pense que dans ce grand exercice d'équilibrisme que la Réserve
05:42fédérale américaine tente d'accomplir, c'est l'emploi qu'elle va préférer de plus en plus.
05:46On le lisait dans les minutes de son dernier meeting, on l'a lu dans le discours de Jackson
05:51Hall. On va continuer à le lire ces prochains mois dans leur déclaration.
05:55Très clair. Merci beaucoup Florian de nous avoir accompagné ce matin. Florian Yelpo en
05:58charge de la macroéconomie chez l'ombardier Yem, donc pour faire un point sur l'emploi
06:03mais aussi sur l'inflation de données qui seront bien sûr scrutées tout au long de la
06:07semaine sur les marchés.
06:08C'est tout.

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