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  • il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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00:00Nous sommes à Benfell dans le Barin, on est à peine 30 km de Strasbourg, c'est dans ce collège, collège Robert Schumann,
00:06qu'un adolescent de 14 ans ce matin a blessé sa professeure de musique.
00:10La procureure de Strasbourg donnera des détails d'ici quelques minutes, elle va tenir une conférence de presse,
00:15que l'on va suivre bien sûr en direct sur BFM TV, mais Paul Conge est avec nous, journaliste au service police-justice.
00:22Précisément, quels sont les faits ? Que s'est-il passé ce matin ?
00:25C'est un élève de 14 ans qui a porté des coups de poignard dans l'enceinte du collège Robert Schumann à Benfell dans l'Alsace.
00:31C'est une professeure de musique de l'école qui a été attaquée, elle a été touchée au visage,
00:36elle a dû être hospitalisée en urgence, elle a âgé de 66 ans.
00:40L'élève lui, il a pu prendre la fuite, mais il a été interpellé très vite et au moment de son interpellation,
00:44il s'est infligé à lui-même des coups de couteau, ce qui fait qu'il a été grièvement blessé,
00:49qu'il a dû être transporté dans un hôpital en urgence absolue et sa situation est toujours critique.
00:55Et pour le moment, on n'a pas beaucoup d'éléments qui nous permettent d'expliquer vraiment son geste, son passage à l'acte.
01:01La professeure est grièvement blessée ou pas ?
01:03Elle est blessée, mais son pronostic vital n'est pas engagé, c'est-à-dire que ses jours ne sont pas en danger à ce stade.
01:09Et quel est le profil de l'adolescent alors ?
01:11Alors c'est un profil extrêmement particulier, extrêmement préoccupant, comme l'a indiqué la ministre de l'Éducation nationale Elisabeth Borne.
01:19Et selon des éléments qu'on a également obtenus, ce jeune homme avait une fascination pour les armes,
01:23une fascination aussi pour Adolf Hitler et apparemment l'univers nazi.
01:26Il avait déjà été signalé pour des tags à la gloire de Hitler qu'il avait effectuées dans l'ensemble de l'école.
01:33Il avait aussi fait l'objet de poursuites disciplinaires pour avoir inscrit les symboles SS dans un cahier,
01:39qui avait valu un signalement à la justice et à la préfecture.
01:43Donc les enquêteurs se poseront certainement la question de ces liens ou pas avec une éventuelle mouvance néo-nazise.
01:49Alors on va écouter le témoignage d'une élève ce matin, un témoignage recueilli par BFM TV.
01:55On n'a rien vu du tout, on a juste entendu crier, on a vu l'élève...
01:58Vous venez d'entendre madame la procureure de Strasbourg donner des éléments concernant ce qui s'est passé ce matin à Benfield,
02:05au lycée, au collège, Robert Schumann, cette adolescente de 14 ans a sorti un couteau.
02:09Un couteau d'office, comme on appelle Paul Conge, un petit couteau.
02:13Il s'en est pris à sa professeure, uniquement à elle, sa professeure de musique de 66 ans.
02:17Dans le couloir du collège, comme vient de nous l'indiquer la procureure de Strasbourg, Clarisse Taron,
02:22alors on a quelques éléments supplémentaires sur ce qu'il s'est passé.
02:26Il s'en est pris donc exclusivement à cette professeure avant de prendre la fuite à vélo.
02:31C'est là qu'il est repéré par une patrouille de gendarmes qui le pourchassent.
02:34Et donc, pour éviter son interpellation, il s'inflige à lui-même des coups de couteau,
02:39et notamment au niveau du cou, de la jugulaire.
02:43Il est donc gravement blessé.
02:45Il a son pronostic vital engagé, transporté par hélicoptère à l'hôpital le plus proche.
02:50Et il est aujourd'hui sédaté pendant 48 heures,
02:53ce qui montre bien que son état est quand même relativement grave.
02:56On a aussi beaucoup d'éléments nouveaux sur son profil.
02:59Sur son profil, notamment qu'il n'avait pas d'antécédent judiciaire,
03:03que son goût pour les armes, la Deuxième Guerre mondiale,
03:07le néo-nazisme ne faisait de mystère pour personne.
03:10Il avait même été signalé à deux occasions, en mars et en septembre,
03:14pour des dessins qu'il avait faits sur ses cahiers.
03:16Dessins représentant donc un soldat nazi faisant un salut hitlérien,
03:19et un second dessin dans lequel, apparemment, il avait écrit un symbole SS.
03:26Il avait fait l'objet de mesures disciplinaires pour cela.
03:28Et enfin, il avait un handicap, semble-t-il, une maladie génétique,
03:32un handicap sans doute psychologique, d'après la procureure de Strasbourg.
03:37On peut dire aussi qu'il avait été placé en foyer de l'aide sociale à l'enfance,
03:43il y a quelques mois seulement.
03:45Un mot quand même sur l'enseignante Véronique Febvre,
03:47parce qu'elle est toujours hospitalisée, mais ses jours ne sont pas en danger.
03:50Non, ses jours ne sont pas en danger.
03:52Elle a pu échanger dans la matinée avec le préfet et le recteur de l'académie de Strasbourg.
03:59Donc, elle peut s'exprimer.
04:02Elle a une blessure au visage, mais elle reste actuellement à l'hôpital,
04:06notamment pour la suivre psychologiquement,
04:09parce qu'on imagine bien qu'elle est très fortement ébranlée.
04:12C'est une dame qui a 66 ans, qui était à quelques mois de la retraite.
04:16Et on peut imaginer la situation de détresse psychologique dans laquelle elle est...
04:22À aucun moment, l'élève ne s'en est pris à d'autres camarades de classe, à d'autres élèves.
04:27Il l'a visée, elle, uniquement, et dans le couloir.
04:30Oui, ça pose question.
04:31On ne sait pas pourquoi il l'a visée, elle, précisément.
04:32C'était bien sa professeure de musique,
04:36mais on ne sait pas s'il y a eu un contentieux,
04:39quelque chose, une raison pour laquelle il aurait pu lui en vouloir,
04:42même irrationnel.
04:44Quel est votre sentiment, après les explications de la procureure,
04:49ce qu'on a entendu ?
04:50Écoutez, on pense beaucoup à celui qui a commis l'horreur.
04:54Là, ma pensée, elle est un peu allée à ceux dont on parle moins,
04:56c'est-à-dire les enseignants, évidemment, en général,
04:58les autres élèves ici concernés.
04:59Je crois qu'il y a une demande qui va monter dans la société,
05:01c'est le droit à une école sereine.
05:03Voilà, c'est surtout ça, fondamentalement.
05:04Disons-le, acceptons-le.
05:06On a le droit de ne pas vouloir que ces choses-là
05:08fassent le quotidien, l'imaginaire même,
05:10de nos enfants et de nos collègues.
05:11Et ça, c'est sûr et certain.
05:13J'ai cru entendre tout à l'heure que, en fait,
05:15ce jeune homme n'a pas été très assidu
05:18dans le suivi psychologique, c'est ça ?
05:19Oui, c'est ça.
05:20Voilà, alors, je vais vous dire.
05:22Il ne s'investissait pas, en fait,
05:23dans son suivi psychologique et psychiatrique.
05:26C'est dit élégamment et avec euphémisme.
05:28Donc, en clair, le sujet ici,
05:30c'est qu'on a un élève identifié comme dangereux,
05:32donc le problème, c'est l'alerte
05:33et comment on le prend au sérieux.
05:34Tout à l'heure, on a dit,
05:35est-ce que vraiment, on y croit nous-mêmes ?
05:36D'accord.
05:37Maintenant, il y a un autre problème.
05:38C'est que si le jeune, ici, problématique,
05:41ne va pas vers la psychologie,
05:43il faut que la psychologie aille à elle.
05:45Ma demande, depuis que j'ai vu
05:46une violence adolescente terrible,
05:48ça a été de repenser la carte
05:49des services à l'enfance.
05:51Le jeune homme dont nous parlons ici
05:52a croisé un grand nombre de fonctionnaires
05:54dont le métier était de corriger le chemin,
05:57de faire en sorte que ça aille mieux.
05:58Il y avait les enseignants, bien sûr.
05:59Bon, l'ASE qui a pu s'en déployer...
06:00Oui, mais pardon,
06:00on l'a mis dans une famille d'accueil,
06:01il a été maltraité dans cette famille d'accueil.
06:03Donc là, il y a une défaillance...
06:04Vous avez raison, c'est ce que je vous dis.
06:07Il y a une faillite terrible de l'État,
06:10c'est-à-dire qu'on le place
06:10dans une famille d'accueil
06:11où il est en danger.
06:12Absolument, c'est terrible.
06:13Ça nous coûte très cher
06:13de ne pas payer pour l'ASE.
06:15Voilà, c'est sûr.
06:16Là, il va falloir le faire.
06:17Mais ce que je cherche à vous dire,
06:18c'est qu'il faut améliorer
06:18la carte des services.
06:20J'imagine des sites sur lesquels
06:21il y a des services de psychologie
06:22qui méritent le nom,
06:23qui sont à même l'école,
06:25qu'il n'ait pas le choix.
06:26Sur le chemin du cours de français,
06:27il y a celui qui s'occupe de lui parler
06:29de ce qui s'est passé.
06:30Sinon, c'est trop facile de se dire
06:31« à chacun nous revient 10% de sa vie ».
06:33Oui, mais monsieur le professeur,
06:34la question, c'est
06:34est-ce qu'un élève qui a ce profil-là
06:36doit être scolarisé
06:38dans un collège classique
06:40où il n'y a pas de contrôle à l'entrée,
06:42donc il peut rentrer avec un couteau
06:43et à tout moment,
06:45il peut passer à l'acte.
06:47Est-ce que c'est ça la vraie question ?
06:48Est-ce qu'il faut des services spécialisés ?
06:50Est-ce qu'il faut trouver
06:51d'autres façons de faire ?
06:54A fortiori, c'est une évidence.
06:56Ce pourquoi...
06:57Enfin, a fortiori, à postériori, pardon.
06:59Malheureusement,
07:00ce n'est pas le premier cas
07:00qu'on évoque ici même.
07:03Ce que je vous dis,
07:03c'est que s'il nous faut réorienter
07:05ces personnes vers des structures
07:06qui sont adaptées,
07:07il faut que ces structures existent,
07:08bien sûr,
07:08mais il faut aussi qu'on fasse quelque chose
07:10dans les moments qui précèdent.
07:11Et pour cela, il faut que...
07:12Elles n'existent pas, pour le moment,
07:13c'est structurel.
07:13Je ne pense pas, je ne pense pas.
07:15En réalité, vous savez...
07:16Par exemple, je cite,
07:17parce qu'il y a eu des réactions politiques,
07:18Jordan Bardella a dit
07:19qu'il aurait fallu le mettre
07:21dans un centre éducatif fermé.
07:23Alors, est-ce que c'est fait pour ça,
07:24le centre éducatif fermé ?
07:25Non, mais c'est dans le judiciaire.
07:26Il faut être condamné pour ça.
07:27Non, mais c'est...
07:28L'étiquette et le contenu du bocal,
07:30on peut toujours tipiter de ça.
07:31Non, fondamentalement,
07:31la psychologie dans l'éducation nationale
07:33n'en est pas véritablement.
07:35Ça a été un nouveau nom donné
07:36aux conseillers d'orientation.
07:37Voilà.
07:38À l'époque d'Internet,
07:39l'orientation semblait être
07:40moins une tâche que l'on fait
07:41peser sur l'État.
07:42On s'est dit,
07:42on va en faire des psychologues,
07:44etc.
07:44Ça ne me semble pas
07:45à la hauteur du défi.
07:46Il nous faut aujourd'hui vraiment
07:47des professionnels
07:48tout à fait centrés
07:49sur la mission du bien-être
07:51et du repérage
07:52des problèmes antisociaux.
07:53Ça doit être vraiment
07:54au cœur de leur travail.
07:55Dans tous les cas,
07:55ça s'est renouvelé.
07:56Il y a 15 jours,
07:57c'était au lycée Horticole d'Antibes.
07:58Absolument.
07:59Là, on était au lycée,
08:0118 ans.
08:01C'était à Nantes.
08:02Un jeune homme, pareil,
08:03profil d'adoration des néo-nazis.
08:06Couteau.
08:06On a véritablement
08:07une succession d'affaires
08:08qui se ressemblent
08:09parfois beaucoup.
08:11Souvenez-vous à Nojean
08:11en Haute-Marne
08:12le 10 juin dernier.
08:14C'est une surveillante,
08:15Mélanie,
08:15qui se fait poignarder
08:16à l'entrée de l'établissement
08:17par un jeune collégien
08:18de 14 ans.
08:19Lui aussi avait cette fascination
08:21pour la violence
08:21comme nous l'avait indiqué
08:22le procureur de la République
08:23à l'époque.
08:24Et vous prenez
08:24ce qui s'est passé
08:25au lycée d'Antibes
08:26le 11 septembre dernier.
08:30lycée Horticole d'Antibes
08:32et là, il s'en est pris
08:32à son ancienne professeure
08:34d'anglais,
08:35cette fois,
08:35ainsi qu'à une autre élève
08:36âgée de 16 ans.
08:38La professeure
08:39avait été gravement blessée.
08:40Elle est aussi baignée
08:41dans une culture
08:41de goût
08:43pour le nazisme,
08:44pour la violence.
08:46Ça pose vraiment
08:46la question
08:46de l'ampleur
08:48de ce phénomène
08:49chez les jeunes,
08:50chez les plus jeunes.
08:50Et visiblement,
08:51ça s'est produit aussi
08:52dans une petite école
08:53de Cannes-Labocat
08:54où un enfant de CE2
08:56de 8 ans
08:56a menacé aussi
08:57ses petits camarades
08:58avec un couteau
08:59avant d'être maîtrisé.
09:01Puis, il avait essayé
09:01de venir à l'école
09:02aussi avec un taser.
09:03Ça pose aussi la question
09:04de savoir ce qui se passe
09:05quand même dans les familles.
09:06Là, on a un jeune homme
09:07qui a eu quand même
09:07de grandes difficultés.
09:09Et il a été retiré
09:11de sa famille
09:11parce que visiblement,
09:12il a été violenté.
09:13Ensuite, il est dans une famille
09:15d'accueil,
09:15il est violenté.
09:16Un enfant qui arrive
09:17avec un couteau
09:18dans un établissement scolaire,
09:20il a aussi baigné
09:20dans un univers de violence.
09:22Malheureusement,
09:22l'école,
09:23elle est le résectacle
09:24de cela.
09:26Donc, la question
09:26est vraiment
09:28du suivi des familles
09:29qui paraît quand même
09:30prioritaire là aujourd'hui
09:32quand on voit
09:32ces phénomènes émergents.
09:33Merci d'avoir été avec nous.
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