Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00On va regarder maintenant ce qui s'est passé à la deuxième journée d'audience du procès de Cédric Jubilard.
00:06Il est accusé du meurtre de son épouse. Elle a disparu depuis cinq ans maintenant.
00:09C'est Mélanie Bertrand qui suit ces audiences pour nous devant la cour d'assises du Tarn à Albi.
00:14Mélanie, c'est vrai qu'il y a eu un moment important, fort aujourd'hui,
00:18lorsque la tutrice des deux enfants du couple Jubilard a pris la parole
00:22pour expliquer ce que les enfants attendaient de ce procès,
00:26et en particulier le garçon Louis qui est persuadé de la culpabilité de son père.
00:32Oui, c'était un moment évidemment très émouvant ici parce que depuis cinq ans,
00:36on parle beaucoup de Delphine, on parle beaucoup de son mari Cédric, de son maman,
00:40mais finalement on parle assez peu des deux enfants de ce couple, Elia et Louis.
00:44À l'époque, ils étaient tout petits, ils dormaient dans leur chambre quand leur mère a disparu
00:49et aujourd'hui on a eu de leurs nouvelles, effectivement, c'est la grande sœur de Delphine Stéphanie
00:53qui est venue à la barre, c'est elle qui est à la garde des enfants de sa sœur
00:57et elle a expliqué qu'ils poursuivaient leur scolarité, qu'ils faisaient des activités,
01:02du sport, du rugby, de la danse, mais qu'ils grandissaient évidemment avec cette immense absence
01:06et ces questions, où est passée leur mère, qu'est-il arrivé à Delphine Jubilard ?
01:10Alors la grande sœur de Delphine a expliqué qu'effectivement Louis était vraiment en quête de réponses,
01:16elle a expliqué qu'il souhaitait avoir un lieu pour se recueillir là où était le corps de sa mère,
01:20mais forcément c'est compliqué, on rappelle que le corps de Delphine Jubilard n'a jamais été retrouvé
01:25et puis il y a eu la représentante légale des enfants qui est venue à la barre
01:29et elle aussi, elle nous a donné la position en quelque sorte,
01:33Louis il est persuadé que sa mère est décédée et il pense même, dit-elle,
01:36que c'est son père qui a fait le coup, il est très en colère
01:39et il attend des réponses de ce procès quant à Elia qui a maintenant 6 ans,
01:43la petite fille de Delphine Jubilard, elle nous a expliqué qu'elle, en revanche,
01:47elle est persuadée que sa mère est encore vivante et elle nous a décrit une scène très émouvante,
01:51elle a raconté qu'Elia avait dit qu'elle voulait avoir une baguette magique
01:55pour que sa maman revienne sur le banc des accusés.
01:58Cédric Jubilard reste imperturbable, il ne cesse de regarder la dame à la barre
02:03et reste vraiment impassible.
02:05Et Mélanie Bertrand, autre moment aujourd'hui dans cette journée d'audience,
02:09lorsque des gendarmes ont été invités à témoigner,
02:12gendarmes qui les premiers sont arrivés sur les lieux de la disparition.
02:15Oui, c'est comme si la cour d'assises, en quelque sorte,
02:19avait fait un retour en arrière, 5 ans en arrière, en 2020.
02:23Ce sont les primo-intervenantes, les toutes premières gendarmes
02:26à avoir pénétré dans la maison des Jubilards
02:28quand il a appelé pour dire « ma femme a disparu »,
02:30qu'ils sont venus à la barre.
02:31Elles ont raconté cette nuit du 15 décembre 2020,
02:35il est 5h du matin, elles arrivent dans cette maison en grand désordre.
02:38Cédric Jubilard leur ouvre la porte, il est alors en pyjama, panda,
02:42une tenue assez surprenante, et il leur dit « ma femme a disparu,
02:46mais elle a l'habitude de sortir la nuit,
02:47on est en instance de séparation, mais tout va bien entre nous ».
02:51Les gendarmes font le tour de la maison,
02:53et puis Cédric se met à pleurer, il leur dit
02:54« mais qu'est-ce que je vais faire maintenant qu'elle a disparu ? »
02:57Sur le coup, elles n'ont pas vraiment réagi,
02:58mais l'une des gendarmes disait quand même,
03:00cette phrase elle est étrange, comme s'il prenait pour acquis
03:02que Delphine ne reviendrait jamais.
03:04Une fin d'après-midi qui se termine ici avec un peu de chahut dans la salle d'audience
03:08parce que les avocats de Cédric Jubilard
03:10tentent de pointer les lacunes dans la déposition de ces deux gendarmes.
03:15L'audience se poursuit demain, c'est le directeur d'enquête
03:17qui va venir retracer tous les éléments clés de ce dossier.
03:21Voilà Mélanie Bertrand à Albi devant la cour d'assises
03:24avec Caroline Bertolino pour BFM TV.
03:25Arrêtons-nous un instant sur le témoignage
03:28à la fois bouleversant et terrifiant des enfants.
03:31Marie-Lyne Baranès, vous êtes docteur en psychologie clinique.
03:34C'est Anne Sénéquier.
03:35Oui, pardon, Anne Sénéquier, pardon, c'est moi, Anne Sénéquier.
03:39On a donc un fils qui avait 6 ans au moment où sa mère a disparu.
03:43Il avait d'ailleurs témoigné à l'époque en disant
03:45qu'il avait entendu ses parents se disputer.
03:495 ans après, il est persuadé que son père a tué sa mère.
03:54Oui, le temps est difficile parce que sur cette situation
03:57où quelqu'un ne disparaît, on veut des réponses
03:59et quand on a 6 ans et qu'on attend sa mère,
04:01on veut absolument des réponses.
04:03Et c'est vrai que tout ce qui s'est passé,
04:05la recherche, l'enquête, l'emprisonnement,
04:08le départ chez la tante,
04:11fait qu'Infine, justement, il construit aussi son propre narratif
04:14par rapport à son ressenti
04:15et puis aussi par rapport à ce qu'il entend, ce qu'il perçoit.
04:19Et c'est vrai que la perception des choses diffère
04:21par rapport fondamentalement à la réalité.
04:23Est-ce qu'il sait quelque chose
04:25et que véritablement il a vu
04:27ou il aurait quelque chose à apporter ?
04:28Ça, fondamentalement, moi, je ne le sais pas.
04:31Il avait témoigné d'une dispute
04:33entre le soir et la disparition.
04:34Une dispute n'amène pas forcément...
04:38C'est important d'apporter ce ressenti des enfants à l'audience ?
04:42Oui.
04:43Au-delà de ça, oui, ça remet de l'humanité,
04:45ça remet un petit peu ce qu'on s'en est.
04:46Et je pense que...
04:47Parce que c'est la vérité qui doit sortir de l'audience,
04:49la culpabilité ou non de cette régie.
04:51Il y a deux importances.
04:52L'importance, là, pour ces enfants,
04:53de pouvoir aussi avancer dans leur propre process psychologique
04:57par rapport à ce qui s'est passé et ce qui se passe encore.
04:59Parce que c'est un moment difficile aussi
05:00de revenir sur tous ces éléments
05:01et sur ce qu'ils vivent aujourd'hui.
05:03Mais je pense qu'au-delà de l'affaire
05:06de son père et de sa mère,
05:08ça met en évidence aussi l'impact
05:10que peut avoir sur les enfants,
05:12les violences au sein des familles et conjugales.
05:15Hier, le président du tribunal reprochait à Cédric Jubilard
05:18d'être plus en contact avec les enfants.
05:20Il a répondu qu'il les avait appelés il y a un an,
05:23que ses enfants ne lui avaient pas répondu
05:24et que, bon, finalement, il n'avait plus ce contact.
05:28On comprend mieux pourquoi aussi les enfants ne répondent pas
05:31puisqu'on a un fils qui pense que son père a tué sa mère.
05:34C'est logique.
05:35Les enfants, on va tenter de les isoler
05:40par rapport à la scène de crime
05:41et de les protéger, justement,
05:43de l'institution judiciaire criminelle.
05:46Et là, on est dans un paradoxe.
05:47C'est-à-dire que cet enfant-là,
05:49il a été très utilisé comme témoin auditif
05:53pour savoir ce qui s'est passé ce soir-là
05:54puisqu'il avait 6 ans
05:55et c'est le seul qui pouvait parler,
05:56s'exprimer, sur le ressenti.
05:58Donc, on est un peu dans une injonction paradoxale
06:01de l'institution judiciaire elle-même.
06:03On ne le fait pas témoigner physiquement aujourd'hui,
06:07mais son témoignage est très important néanmoins.
06:09Exactement.
06:09On tente de le protéger en n'étant pas là
06:12et en même temps, on a très envie de le titiller.
06:15C'est ce qui a été le cas.
06:16Il a été entendu plusieurs fois.
06:17Mais pour être l'avocat d'enfant
06:19et d'enfant très jeune,
06:21je constate qu'ils ont souvent envie
06:23de participer à ce moment-là.
06:26Et il y a 30 ans,
06:27quand j'ai commencé ce métier,
06:29on laissait les enfants de côté.
06:31On ne les amenait pas à l'enterrement,
06:33on ne les amenait pas à voir la salle d'audience.
06:35Ils n'étaient pas forcément représentés.
06:38Et maintenant, ils sont forcément représentés
06:40par un administrat d'hoc.
06:41Et parfois, on les amène voir aussi
06:43la salle d'audience
06:44pour qu'ils voient où va être le père,
06:48où va être la famille.
06:49Ça peut débloquer des choses chez eux.
06:51Oui, ils sont très intéressés
06:53par la matérialité de ce qui va se passer.
06:57Quand c'est trop flou,
06:59c'est trop compliqué pour eux à vivre.
07:01Oui, mais cette accusation portée par le fils,
07:04est-ce que ça peut peser
07:06dans la décision des juridiques ?
07:08Bien sûr, ça va peser.
07:08Mais vous savez, quand on a 6 ans
07:10et qu'on est victime de viol,
07:11vous allez être supposé victime de viol,
07:13vous êtes entendu par la brigade des mineurs,
07:15filmé par la brigade des mineurs.
07:17Vous avez 6 ans,
07:18vous êtes témoin auditif
07:20de la mort de votre mère,
07:22vous êtes entendu de la même façon.
07:24Et finalement, il est réellement
07:25un témoin important dans la procédure pénale.
07:28Et c'est la raison pour laquelle
07:29on tente de savoir quelle est sa position.
07:33Et dans un dossier comme celui-là,
07:35notamment, où l'historique est important,
07:37l'historique des violences est déterminant,
07:41évidemment, sa parole va être réellement importante.
07:43On va écouter votre confrère,
07:44Maître Bouguet,
07:45qui s'occupe des enfants dans ce procès.
07:48Voilà ce qu'il disait.
07:50J'ai toujours indiqué à Louis
07:51que ce n'est pas lui
07:52qui ferait rentrer son père en prison
07:54et qui aboutirait à sa déclaration de culpabilité.
07:58C'est un ensemble d'éléments.
07:59Et nous apprécierons son témoignage
08:01avec les limites, effectivement,
08:03qu'on doit prêter au témoignage
08:05d'un enfant de 6 ans
08:06qui, accessoirement, je vous le rappelle,
08:08a la triste et double qualité
08:09d'être témoin et victime.
08:12Il y a des limites dans ce témoignage.
08:17Oui, c'est vrai,
08:18parce qu'il y a le ressenti
08:20et c'est vrai que le souvenir,
08:22ça fait 5 ans,
08:23donc il y a aussi tous les souvenirs construits.
08:25Et dans la difficulté, justement,
08:27d'interroger un enfant
08:28qui va être témoin,
08:30c'est aussi de ne pas induire
08:32de nouveaux souvenirs.
08:33D'autant plus qu'il est élevé
08:35par la sœur de Delphine,
08:36donc il est dans un environnement,
08:37j'imagine qu'on ne doit pas
08:38forcément bien parler de son père
08:40depuis 5 ans dans l'environnement familial.
08:43Là, au-delà de ça,
08:44ce qui est important,
08:44c'est son identité psychologique.
08:47Mais est-ce qu'il ne peut pas conditionner
08:48mais en tout cas un peu aussi
08:50influencé par l'entourage ?
08:53Parce que je le rappelle,
08:54c'est la sœur de Delphine
08:54qui l'élève aujourd'hui.
08:56On a inévitablement la pensée de la famille
08:58parce que quand ils sont élevés
09:00par la famille de l'assassin,
09:02ils sont forcément dans le déni.
09:04On le voit régulièrement.
09:04Quand ils sont placés,
09:06ils ont envie de réintégrer la famille
09:08et je pense que la meilleure des solutions,
09:10c'est quand même qu'ils soient dans la famille.
09:12Mais effectivement,
09:13ils sont des éponges
09:14et ils vont adhérer à un discours ambiant,
09:16inévitablement.
09:17Il a été interrogé à plusieurs reprises,
09:19ce petit enfant,
09:20pendant l'instruction.
09:21Et si effectivement,
09:22il a pu avoir quelques déclarations
09:24un peu évolutives,
09:25pour autant sur le fond,
09:26il est toujours resté constant
09:27à savoir qu'il a entendu
09:29et vu aussi par ailleurs,
09:31je crois que c'est à travers l'embrasure
09:32de la porte de sa chambre,
09:33une dispute dans la nuit
09:34du 15 au 16 décembre 2020.
09:37Et donc, à l'issue de ces déclarations,
09:39à un moment donné,
09:39au domicile des jubilats,
09:40il y a eu des vérifications
09:41réalisées par les enquêteurs
09:43pour tenter de vérifier
09:44si les déclarations du jeune garçon
09:45étaient cohérentes.
09:46Et il se trouve que oui,
09:47ce qu'il dit avoir vu cette nuit-là
09:50est cohérent avec la disposition
09:52des meubles, des pièces, etc.
09:55Donc, c'est vraiment un témoignage
09:56déterminant qui fait partie intégrante
09:58de l'accusation qui pèse aujourd'hui
10:00contre Cédric Jubilat.
10:01Donc, dans cette journée d'audience,
10:03on a eu le témoignage
10:04via l'administrateur des deux enfants,
10:06ce qu'ils ressentent.
10:08Mélanie Bertrand nous l'a dit,
10:09il y a eu aussi les primozarrivants,
10:11les gendarmes sur les lieux.
10:12Et puis, on a parlé de la personnalité
10:14de Delphine aussi, mais via son frère
10:16et sa sœur.
10:16Oui, absolument.
10:17Sa sœur et ainsi que ses deux frères
10:19qui ont également été interrogés
10:20ce matin à la barre de la cour d'assises
10:21du Tarn, notamment Stéphanie.
10:23Vous en parliez tout à l'heure, Olivier.
10:25C'est elle qui est aujourd'hui
10:26à la garde des deux enfants du couple.
10:28Elle a aujourd'hui 43 ans.
10:29Stéphanie est d'emblée.
10:30Elle a indiqué au jury son intuition,
10:35son sentiment sur cette affaire.
10:36À un moment donné, dans l'instruction,
10:38la piste du départ volontaire de Delphine
10:39avait pu être étudiée.
10:41Elle a tout de suite voulu battre en brèche
10:43cette idée-là.
10:44Elle n'aurait jamais laissé ses enfants.
10:45Ce n'était pas son genre,
10:47a-t-elle dit ce matin à la barre.
10:49Et puis, elle s'est également exprimée
10:51forcément sur Cédric Jubilard,
10:53notamment sur son comportement,
10:54alors qu'il n'était pas encore incarcéré
10:56pendant six mois
10:56entre la disparition de sa femme
10:58et sa mise en examen et la détention provisoire.
11:00Il a été laissé libre.
11:02Et c'est ce moment qu'il a choisi
11:04pour s'afficher aux bras de nouvelles femmes.
11:06Et elle a dit ça, Stéphanie,
11:08la soeur de Delphine.
11:09Elle a éprouvé une certaine douleur
11:10à voir Cédric s'afficher
11:11avec de nouvelles compagnes.
11:13C'était insultant.
11:15Elle a donné également des nouvelles
11:16des deux enfants.
11:17Ils évoluent assez bien.
11:19Ils sont tous les deux scolarisés.
11:20Elle en CP, lui, au collège.
11:21Ils sont bons élèves.
11:22Ils font des activités de la danse
11:24et du rugby.
11:25Et puis, elle a aussi eu cette phrase
11:27très, comment dirais-je,
11:29difficile sur Louis
11:31qui demande de se recueillir
11:33sur le lieu où se trouverait sa mère.
11:35Et forcément, dit-elle, Stéphanie,
11:37c'est compliqué d'avoir une réponse
11:38à ce moment-là à lui indiquer.
11:40Et puis, les deux frères,
11:42Sébastien et Mathieu de Delphine,
11:43plus pudiques, plus discrets,
11:46se sont également exprimés
11:47pour rappeler que Delphine
11:49était une personne extrêmement bienveillante.
11:51Mathieu, lui, a regretté
11:53que la médiatisation de Cédric
11:56passe après la disparition de Delphine.
11:59Ça laisse un goût amer.
12:00Parce que rappelons que Cédric Jubilard,
12:01même s'il n'a jamais vraiment répondu
12:03à une interview,
12:05il n'hésitait quand même pas
12:06à avoir des contacts avec les journalistes,
12:08parfois même à essayer
12:08de monnayer ses interviews
12:10ou encore des photos.
12:13Voilà, c'est un homme qui,
12:15pendant le temps où il était libre,
12:17ne s'est pas vraiment caché
12:17et a fait en sorte quand même
12:19d'être vu
12:20et s'est affiché au bras de deux femmes.
12:25Vous parliez de la sœur
12:28et des deux frères de Delphine.
12:30Un petit mot encore,
12:31parce que c'est la sœur Delphine
12:32qui a gardé des enfants.
12:34Est-ce qu'il faut leur raconter
12:35le procès au quotidien aux enfants ou pas ?
12:39Est-ce qu'il faut leur dire
12:40comment ça évolue,
12:41comment ça se passe pour leur père ou pas ?
12:42Disons qu'il faut leur parler
12:43à hauteur d'enfant, chacun dans son...
12:46Parce que ça va durer quatre semaines.
12:47Il va sûrement y avoir des moments de tension,
12:49des moments de dire,
12:49« Ah tiens, pourquoi est-ce qu'on ne parle plus de papa
12:50de ce qui se passe ? »
12:51Donc, est-ce qu'il faut leur faire une narration ?
12:52Je pense que c'est important
12:54de filtrer un petit peu ce qui se passe
12:57pour pas qu'ils aient tout ce qui soit
12:58trop compliqué et trop difficile à entendre.
13:02Par contre, ils ont besoin de réponses
13:03et en même temps,
13:04si on ne va pas leur donner des réponses à eux,
13:05en fait, ils vont les avoir
13:06dans les cours de l'école,
13:07par les copains...
13:08D'ailleurs, à l'école,
13:09le petit Louis ne veut plus
13:10se faire appeler jubilard.
13:11Oui, je pense qu'il y a aussi
13:13cette volonté de rompre
13:14la tradition familiale
13:15du trauma intergénérationnel.
13:16Il va falloir qu'il se reconstruise
13:18et c'est ce qu'il fait, justement,
13:19au sein de sa famille
13:20et cette volonté de se construire
13:22sa propre identité
13:23et pas seulement en étant le fils d'eux.
13:26Et ça, je pense que c'est très important
13:27à respecter.
13:28On ne peut pas hésiter de dire,
13:29« Ça, on ne sait pas,
13:30mais dès qu'on a des réponses,
13:31on ne viendra pas. »
13:31Surtout, vous disiez vous-même,
13:32on va parler de ce procès à l'école,
13:34ils vont en entendre parler.
13:35D'autant que tous les jours,
13:37on va parler de la personnalité de leur père.
13:39Écoutez d'ailleurs ce que disait
13:40un des enquêteurs aujourd'hui
13:42à propos de la personnalité
13:43de Cédric Jubilard.
13:45Dans la dynamique du couple,
13:46il y a un réel déséquilibre,
13:48a priori, de ce qui ressort,
13:50où M. Jubilard a une position
13:51plutôt affirmée.
13:53Il prend de la place
13:54dans la sphère sociale.
13:57Il est présent.
13:57Et à côté de ça,
13:59Mme Osaguel était beaucoup plus en retrait.
14:01Donc, en fait, il avait une position
14:02un peu de puissance, de domination
14:04qui s'inversait complètement à la fin
14:06puisque, enfin,
14:08ce que remarque l'entourage,
14:09c'est qu'elle s'opposait publiquement à lui.
14:10Elle pouvait verbaliser
14:11ses désapprobations.
14:15Et donc, réellement,
14:16elle s'émancipait à ce moment-là.
14:17Et elle, finalement,
14:18et on me le dit,
14:19elle reprenait le dessus sur lui.
14:20– Oui, elle reprenait le dessus sur lui.
14:23C'est peut-être ça aussi
14:24qu'elle n'a pas supporté.
14:25– Oui, c'est justement
14:26le mouvement que l'on voit
14:27dans le féminicide.
14:28C'est-à-dire que les victimes
14:31sont contrôlées.
14:33On parle souvent
14:33de contrôle coercitif.
14:34Ça a été légitimé.
14:35– Ils sont dominés.
14:36– Ils sont dominés.
14:37et ils contrôlent l'argent,
14:39la carte bleue,
14:41ce qui permet de contrôler
14:41les allées-venues,
14:43ce qui devient insupportable
14:44pour l'épouse.
14:47Et donc,
14:48elle va tenter
14:49de se séparer,
14:51d'aller voir un avocat,
14:52de chercher un appartement.
14:54– Voilà.
14:54– Et c'est précisément
14:57ce qu'elle fait.
14:57Elle est dans une démarche
14:59à ce moment-là,
15:00peu de temps avant sa disparition,
15:01très, très proactive
15:02sur la séparation.
15:03– C'est à ce moment-là.
15:03– Elle a un amont,
15:04vous l'avez dit.
15:05Elle a engagé une procédure
15:05avec un avocat.
15:06– Elle veut contrôler son argent
15:07parce qu'il utilise son argent
15:08pour acheter son cannabis.
15:09– Voilà, le cannabis.
15:11– Voilà, la décision a été prise.
15:12– Effectivement,
15:13où elle va vouloir
15:13reprendre sa vie en main
15:14qu'elle lui échappe
15:16et c'est vraiment
15:17le crime de possession.
15:18– Si, c'est lui.
15:20– Si, c'est lui.
15:20– Je parle d'un scénario
15:22habituel, global et général,
15:25c'est sûr.
15:25Mais ce qui est aussi important,
15:26c'est de voir l'ordre
15:27dans lequel les témoins
15:30ont été entendus.
15:31On parlait des enfants.
15:32Le magistrat, la présidente
15:34qui dirige les débats
15:35et qui place l'ordre des témoins
15:37a voulu que l'enfant
15:38soit entendu en premier
15:40via son administrateur ad hoc
15:42qui est un élément d'accusation.
15:44Et donc, par conséquent,
15:46on marche sur deux jambes
15:47et on est déjà des éléments
15:49fondateurs de l'enquête
15:50de façon à ce qu'on puisse
15:52avancer et constamment
15:53confronter Cédric Jubilard
15:55à la position de son fils.
15:57– On n'a que deux jours
15:57de procès,
15:58mais le portrait
15:59qui est fait depuis hier
16:00de Cédric Jubilard
16:01n'est pas flatteur.
16:02Pardon, hein.
16:02On a eu hier l'enquêtrice
16:04qui est venue raconter
16:06comment est Cédric Jubilard.
16:08Là, on a effectivement
16:10cette histoire de couple.
16:11On a l'enfant qui accuse.
16:13Ça s'est fait beaucoup
16:14en deux jours.
16:16– Mais oui.
16:16– Ça s'adresse ce portrait
16:17de quelqu'un qui aura des témoins
16:18à décharge.
16:19– C'est important parce qu'il y a…
16:20– Sans doute.
16:20– Mais là, je parle
16:21des deux premiers jours.
16:22– On n'a pas Delphine Jubilard.
16:24Par définition,
16:25on n'a pas la victime
16:26dans un féminin.
16:26Donc, il faut faire parler
16:27tous les témoins.
16:30C'est-à-dire qu'il faut
16:30que les frères,
16:32les sœurs,
16:32les enfants soient là
16:33et viennent poser,
16:35comme je le disais,
16:36le décor et le contexte
16:40et l'atmosphère
16:41qu'il y avait dans le couple.
16:43– Il y aura des témoins
16:43des chambres ?
16:44– C'est important de savoir
16:45ce qui se passait dans le couple.
16:46– Des amis.
16:47Il y aura le témoignage
16:47de sa mère aussi.
16:49– Avec qui il n'est pas
16:50en très bon terme.
16:51– Non plus.
16:51Et qui, elle aussi,
16:52a été la destinataire
16:53de Confidence
16:54quelques semaines
16:55avant la disparition
16:56de Delphine
16:57où Cédric Jubilard
16:58lui dit qu'il a l'intention
16:59de la tuer
16:59et puis de l'enterrer.
17:00Donc, effectivement,
17:02il n'y en aura pas non plus
17:0220 000 des témoins
17:03à décharge
17:04à l'occasion de ce procès.
17:05– Anne Sédéquier,
17:06vous voulez réagir ?
17:07– Je pense que ce qui est important,
17:08si jamais, finalement,
17:09on arrive à confirmer
17:11la culpabilité,
17:11de se rendre compte
17:12que c'est un féminicide de plus
17:14où, finalement,
17:16l'accusé n'est pas forcément
17:17une pathologie psychiatrique
17:21qu'on aime bien mettre
17:23sur la figure
17:24de l'agresseur,
17:26du tueur.
17:26Et en fait,
17:27on se rend compte,
17:28une fois encore,
17:29que le...
17:30l'homme lambda
17:31peut être, effectivement,
17:33assez facilement
17:34sujet à ce genre de gestes.
17:36– En attendant de savoir
17:38ce qui découlera du procès,
17:40bien évidemment,
17:40et du verdict.
17:41– Ce sont des hypothèses
17:43que l'on émet
17:44à travers ces deux jours
17:45de procès
17:45et le portrait
17:46qui est fait
17:46de Cédric Jubilard.
17:48– Merci.
17:48– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
17:49– Merci.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations