- il y a 4 mois
Ce vendredi 29 août, Olivier Levy, président de Levy Capital Partners, et Marc Riez, directeur général de Vega IM, sont revenus sur la tendance des marchés financiers en Europe et aux États-Unis, les résultats record de Nvidia au deuxième trimestre, et la réaction des marchés face à la politique de Donald Trump, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Face à face ce matin avec Olivier Lévy, président de Lévy Capital Partner.
00:04Bonjour Olivier. Bonjour Etienne. Merci de débuter la saison avec nous ce
00:08matin sur BFM Business et Marc Ries, directeur général de Vega IM. Bonjour Marc.
00:12Bonjour. Ravis de vous accueillir tous les deux sur ce plateau. Beaucoup de sujets
00:16bien sûr. On va bien sûr aborder le sujet des banques centrales dans quelques
00:20minutes, mais juste avant quand même, pour les auditeurs, téléspectateurs qui se
00:24reconnectent un petit peu là, qui étaient en vacances, étaient quand même sur des
00:29niveaux records. Encore ce matin du côté de Wall Street, quand vous regardez la
00:34tendance du côté de Paris, bon forcément le contexte politide a un petit peu
00:38plombé la semaine. On perd un peu plus de 3% sur l'ensemble de la semaine. Comment
00:42vous regardez ce paysage des marchés actions Olivier Lévy ?
00:46Effectivement, je pense que vous avez raison de rappeler que tout est un peu bien
00:49valorisé. Tout n'est pas forcément cher, mais effectivement le marché actions est à
00:53son plus haut. Je parle même pas du Nasdaq qui flirte à nouveau avec ses records.
00:57Les marchés obligataires tiennent très bien, l'or est au plus haut, le pétrole
01:01revient effectivement. Donc on a des stress dans le marché qui sont pas bien
01:04pricés, selon nous. Et on a une séquence qu'on attendait évidemment depuis très
01:10longtemps, où on nous dit effectivement il y a un stress dans le marché, mais le
01:15marché ne le price pas. Parce que le marché il attend les banques centrales, tout
01:18simplement. Mais c'est une mauvaise tactique selon moi, selon nous, chez Lévy Capital,
01:23parce qu'on se doit d'être résilient dans la longue durée sans prendre en compte les
01:28banques centrales. On ne peut pas faire ce jeu-là en pensant que les banques
01:31centrales seront toujours là pour sauver le système. Donc on a aujourd'hui, on a
01:36continué à être dans un bouclier très offensif dans nos allocations, c'est à
01:42dire opportuniste dans les dislocations de marché que nous offrent ces séquences,
01:46où il y a possible dissolution, possible remaniement, possible troïka qui reviendraient
01:51pour nous imposer. Puisqu'on nous le dit clairement, en France, les politiciens du
01:57moment ne feront pas le job. Donc il n'y a pas de courage en interne pour faire le job.
02:01Donc ça viendra ou va possiblement de la banque centrale, possiblement du FMI ou pas.
02:06Donc dans cette considération, on se doit d'être toujours international, puisqu'il y a
02:13des sociétés françaises qui sont exposées aux territoires internationaux et donc
02:17moins exposées aux marchés domestiques. On se doit d'être dans les banques, mais
02:21pas toutes, parce que là aussi les banques sont très exposées aux souverains
02:24français. On se doit d'être dans des foncières qui sont des grandes
02:27aristocrates, qui donnent des dividendes, mais là aussi pas celles qui sont trop
02:31endettées, parce qu'elles vont se faire là aussi laminées sur les taux.
02:36Promoteurs immobiliers, j'en parle même pas parce qu'il n'y a pas de bouclé, il n'y a aucun
02:40plan de relance en France, il n'y a pas de grenelle de l'immobilier. Donc qu'est-ce
02:43qu'on fait ? On attend que les prix baissent, baissent sautent, pour permettre
02:47non plus à ceux qui ne sont pas boomers, possiblement un jour, d'accéder à la
02:51pleine propriété. Est-ce que c'est ça qu'on attend ? Une baisse des valorisations,
02:56des sous-jacents. Donc dans ce contexte, on reste très résilient, toujours très
03:01diversifiés, sur les devises évidemment, puisque la chance et la faiblesse de la
03:07France aujourd'hui, c'est d'être en Europe. Donc je m'explique, elle n'a pas sa
03:12monnaie, comme les Anglais ou les Américains, pour possiblement dévaluer.
03:16C'est-à-dire qu'elle est sous le parapluie européen et possiblement sous le
03:20diktat européen demain matin.
03:21Merci Lero, ça c'est très clair pour la situation de la France. Quand je vous
03:25écoute, j'ai envie de vous dire, c'est simple, on achète du Nvidia, on en
03:28reparlera dans un instant, faut-il acheter du Nvidia ? Après, un plus 90% depuis le
03:31mois d'avril, mais restons sur ces sujets, Marc Riez.
03:34Oui. Non, nous, effectivement, on ne peut que faire ce constat que la France, depuis
03:39les élections européennes de 2024, est un peu le mauvais élève des marchés boursiers.
03:45Voilà. Alors, le risque politique joue, bien sûr, mais je pense qu'il ne faut pas
03:50oublier aussi que les indices français étaient quand même très dépendants du secteur
03:54du luxe, que c'est un secteur qui a beaucoup souffert pour des raisons qui n'ont pas grand
03:57chose à voir avec la politique française, en fait. Et que donc...
04:01Donc... Mais ils retrouvent des couleurs, là ?
04:02Voilà. Là, ils retrouvent des couleurs.
04:04LVMH a pris 10% en trois semaines, on est sur des points du mois d'année.
04:06J'ai l'impression quand même que le CAC va plus maintenant évoluer au gré des
04:11marchés mondiaux, etc., vu le retard qu'il a déjà pris cette année et l'année
04:16dernière, que véritablement au gré des dissolutions des gouvernements, etc.
04:23C'est vrai, sur les taux, il y a une prime de risque pour les émissions d'État
04:28français. Le spread, on l'a vu tourner un peu au-dessus de 60, il est un peu au-dessous
04:33de 80, par rapport à l'Allemagne, donc...
04:36L'Italie, on a 7 points.
04:37L'Italie, voilà, va bientôt emprunter moins cher que nous, c'est déjà le cas du Portugal,
04:42l'Espagne, la Grèce, de l'Italie sur 5 ans, bref. C'est vrai que ça a un gros coup sur
04:48la partie dette. Après, sur les actions françaises, je pense que la prime de risque, elle est déjà
04:55là. Elle est déjà là ? Je pense. Donc, je pense que quoi qu'il se passe dans les semaines
04:59qui viennent, il n'y a plus de risque majeur pour les actions françaises, en particulier
05:04par rapport aux autres, et qu'elles vont être plutôt suivre l'évolution des marchés mondiaux.
05:10Et puis, alors, vous parliez tout à l'heure de Banque Centrale, mais même si, effectivement,
05:14on ne peut pas tout attendre d'elle, c'est vrai que nous, en tant que gérants, malheureusement,
05:19c'est quand même un peu notre thermomètre. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sent bien
05:24que la Banque Centrale américaine, qui est quand même le grand directeur des marchés
05:29au sens mondial, a une forte pression pour baisser ses taux. On attend tout à l'heure
05:35à 14h30 ce fameux indice PCE, qui est l'indice qu'elle regarde le plus pour savoir si l'inflation
05:40redémarre, ce qui pourrait peut-être l'empêcher de baisser ses taux. Mais il y a quand même
05:46de fortes probabilités pour que le 17 septembre, elle baisse au moins d'un quart de point
05:51ses taux d'intérêt. Avec bien sûr, Donald Trump qui n'arrête pas de...
05:53Voilà, de baisser la pression. Et c'est ça qui explique, en fait, que le Nasdaq, le S&P 500,
05:58le Dow Jones, soit au plus haut historique, c'est que c'est très dur en tant que gérant
06:03d'être absent des marchés quelques jours ou quelques semaines avant que la Banque Centrale
06:10américaine risque fortement de baisser ses taux. Parce qu'on pourrait vous reprocher quand même
06:14de ne pas avoir profité, finalement, de cette manne. Donc je pense que tant qu'il y a cette
06:20perspective, et sauf si vraiment le chiffre d'inflation de cet après-midi est très mauvais,
06:26c'est difficile de sortir vraiment des marchés d'action et de ne pas y être.
06:32Juste pour fermer le sujet France, est-ce que, par rapport à ce qui s'est passé en début de semaine,
06:36vous avez dans vos fonds, chez VEGA, mais un peu moins d'allocations sur les valeurs françaises
06:41ou sur des obligations françaises ?
06:42Oui, c'est un marché qu'on avait déjà un peu sous-pondéré l'année dernière,
06:47pour toutes les raisons qu'on a évoquées.
06:49Là, effectivement, avec...
06:50Ça enfonce le clou, là ?
06:51C'est ça.
06:52Donc là, l'exposition France...
06:53C'est une nouvelle, c'est un nouveau, voilà.
06:55Puisqu'effectivement, on avait un CAC 40 qui flirtait presque avec les 8000 points.
06:59Les 20, 22 août, on était vers 7970, on était tout près des 8000.
07:05Et là, à nouveau, avec cette annonce de François Bayrou, on a cette perte de 3% du CAC.
07:13Bon, j'ai l'impression que ces 3% rémunèrent le risque d'une dissolution.
07:20Néanmoins...
07:20Je pense que si on n'a pas vendu...
07:21Ça plane au-dessus.
07:22Enfin, il y a quand même une incertitude qui est présente et rien ne dit que...
07:25Ça plane, ça peut être...
07:26Il peut y avoir une dissolution, il peut ne pas y en avoir.
07:28Enfin, on ne sait pas ce qui va se passer.
07:29Ce qui est certain, c'est qu'il y a quand même, en France, une administration qui gère plus ou moins le budget.
07:39Et même si on peut être inquiet sur l'évolution des déficits, de la dette française et tout ça,
07:44je ne pense pas qu'on soit, à court terme, à l'aube d'une acte massive des hedge funds sur la dette française.
07:519h45, on fait un point sur la tendance.
07:52On poursuit nos échanges dans un instant.
07:54CAC 40 qui cède 0,46%, 7 727 points.
07:57Thales, Dassault Systèmes et Unibail sont les trois plus fortes hausses,
08:00alors qu'à l'inverse, Pernod Ricard perd un peu plus de 4%.
08:02Le titre était en hausse de plus de 5% hier matin après la publication de ses résultats.
08:06Et puis Alexandre Ricard et Hélène de Tissot n'ont visiblement pas réussi à rassurer hier après-midi lors de la confcolle.
08:12Et le titre perd du terrain déjà hier soir à la clôture.
08:15La hausse était bien épuisée.
08:1696,60€ pour ce titre, Pernod Ricard.
08:18Rémi Cointreau, ce matin, a réduit l'impact des droits de douane, mais ça ne profite pas à l'aveur.
08:22Moins 1,6% à 53,75€.
08:24Téléperformance qui rigue et Crédit Agricole perdent également un peu plus d'un pour cent.
08:29Le taux, donc, dans un CAC 40 qui respire, moins 0,45%, 7 727 points.
08:35Faut-il acheter du Nvidia, Olivier Lévy ?
08:37Parce qu'aujourd'hui, moi, je me dis, comment on fait quand on est acteur de marché pour ne pas être présent sur cette valeur ?
08:45Ça fait 8% du S&P 500.
08:48Donc, tous les ETF en sont blindés.
08:50Tous les fonds tech en sont blindés.
08:52C'est-à-dire qu'aujourd'hui, aucun fonds tech ne vaut pas avoir du Nvidia en portefeuille.
08:55Comment, vous, aujourd'hui, vous analysez cette situation et comment vous parlez d'NVIDIA avec vos clients ?
09:00Alors, on n'en parle pas.
09:01On parle de la technologie au sens large.
09:04Parce qu'NVIDIA, c'est un risque idiosyncratique.
09:06Je ne connais pas.
09:07C'est très compliqué.
09:08Compte tenu de la valorisation, je ne suis pas à l'aise d'avoir autant de pourcentages
09:13que ce que reflèquent, effectivement, les principaux ETF de la planète.
09:16Et je vous le rappelle, quand tout est congestionné et que c'est un effet de mode, je ne suis pas fan.
09:21Donc, très clairement, nous en avons, mais on a déjà depuis longtemps pris des bénéfices.
09:27Donc, on est indexé parce qu'on nous en voudrait, comme l'a dit tout à l'heure Marc, de ne pas en avoir.
09:32C'est très bien.
09:33Par contre, je suis désolé de vous dire, il y a des sociétés qui ont des valorisations à la cave
09:37et pour lesquelles il suffit de se baisser pour ramasser aussi des opportunités
09:41qui, demain, profiteront de cet écosystème IA qui génère déjà des très gros cash flow,
09:47qui font également des rachats d'actions.
09:48Donc, je crois qu'il ne faut, là aussi, pas succomber trop rapidement aux effets de mode.
09:54Il faut être dans la tendance structurelle, oui, et tout le marché ne peut pas regarder
09:59que le compte de résultats et le bilan de cette société en particulier.
10:04Donc, à mesure où tout va bien, formidable.
10:07Le jour où il y aura une petite déception, ce petit grain de poussière
10:10emmènera Alphabet, Amazon, Meta et autres.
10:13Et qu'est-ce qu'on fera ?
10:15Ah, mais on vous l'aviez bien dit.
10:16Donc, l'exposition à cette thématique est évidente dans n'importe quelle allocation,
10:22mais elle doit être, selon moi, on doit aussi savoir prendre ses bénéfices.
10:27Donc, ça aussi, en bonne gestion, on a réduit la voie à l'heure de près de 40%
10:30sur ces positions-là depuis maintenant trois mois.
10:33Et on est très confortable à l'idée d'avoir rebasculé sur d'autres thématiques.
10:37Marc Riez, ça pèse quoi aujourd'hui Nvidia dans vos portefeuilles ?
10:40On n'est pas à nous, vous pondérez là-dessus, je vais vous dire pourquoi.
10:43C'est vrai que, vous l'avez dit tout à l'heure, sur la hausse du cours de Nvidia depuis avril.
10:52Vous dites, ça a monté de 90%, c'est vrai, c'est très important, etc.
10:56Ce qu'il faut quand même se souvenir, c'est qu'il y a deux ans,
10:58au deuxième trimestre 2023, donc, c'est pas si vieux que ça.
11:03Le chiffre d'affaires de Nvidia, c'était à peu près 13 milliards de dollars.
11:07Aujourd'hui, on se rapproche des 50 milliards de dollars.
11:11Marge nette au-delà des 50%.
11:12Avec une marge nette au-delà des 50%.
11:13Donc, si vous voulez, je veux bien qu'on puisse se dire,
11:17c'est une valeur parmi d'autres.
11:19Mais, elle a quand même bénéficié d'un contexte
11:21que très peu d'entreprises au monde ont connu.
11:24une entreprise de cette taille qui fait à peu près 3 fois et demi
11:28de chiffre d'affaires de hausse en l'espace de deux ans,
11:34parce qu'il y a une demande sur ces produits
11:36et avec les marges que vous décrivez.
11:40Bon, il n'y en a pas.
11:41Quand on regarde la cote, on n'en a quand même pas des milliers non plus.
11:44Surtout qu'il n'y a pas de concurrents pour l'heure.
11:46On le voit encore avec les publications hier soir de Marvel, de Intel.
11:49Derrière, ça ne suit pas pour les autres.
11:50Mais c'est vrai de dire qu'il ne faut pas tout miser sur le même cheval.
11:55Quand ça monte comme ça, ce n'est pas une mauvaise stratégie
11:58de prendre des profits au fil de l'eau, etc.
12:00parce qu'effectivement, ça a bien gagné.
12:03Et qu'un jour, certainement, il y aura,
12:06comme dans toutes les valeurs qu'on a connues depuis des années
12:09qu'on est tous les deux sur les marchés,
12:11il y aura une correction.
12:13Mais si vous voulez, c'est très difficile de ne pas être dans ce train-là
12:15parce que ça n'est pas une situation qui est fréquente.
12:20Et donc, pour nous, gérants,
12:22quand on voit un business qui se développe à cette vitesse,
12:25avec cette profitabilité,
12:27forcément, on a envie de faire partie de la fête.
12:29Surtout que vous avez des fonds de croissance.
12:30Véga, c'est historiquement des fonds de croissance.
12:31C'est historiquement une société de croissance.
12:34Donc, si cette valeur-là, on se disait,
12:36ben non, celle-là...
12:3750% de croissance.
12:38Elle croit trop.
12:40Bon, voilà.
12:42Donc, la valeur...
12:43Comment vous diversifiez, du coup, les portefeuilles ?
12:44Parce qu'on ne peut pas mettre que du Nvidia, forcément.
12:47Non, bien sûr.
12:47Alors, nous, on a essayé de ne pas être trop présents
12:50sur les valeurs de la tech qui étaient exposées à la Chine.
12:53Et là, je pense à des Apple, à des Tesla
12:55qui, effectivement, sont face à une vraie concurrence des Chinois
13:01ou à des mesures chinoises
13:04qui limitent leur capacité à se développer sur leur territoire.
13:08D'ailleurs, on a vu que Nvidia ne parle même pas de la Chine.
13:10Vous avez vu dans leurs chiffres d'affaires,
13:11et ils font zéro de projection sur la puce X20
13:14qui est destinée au marché chinois.
13:16Donc là, au moins, on n'aura pas de déception de ce côté-là.
13:19Ça ne peut pas faire moins que zéro, quand même.
13:22Sachant que maintenant, ils doivent donner 15%
13:23de leur chiffre d'affaires réalisé en Chine.
13:25C'est ça.
13:26Aux Etats-Unis.
13:28Donc, du coup, vous dérisquez Tesla, Apple,
13:30les valeurs dépendantes de la Chine.
13:31Voilà, les valeurs qui sont exposées à la Chine.
13:32Et on se concentre sur les valeurs technologiques
13:34qui sont un peu plus immunes dans cette guerre commerciale
13:40que mène Trump.
13:42Alors moi, je ne veux pas dire que Trump,
13:43bon, effectivement, vu d'Europe,
13:45il est vraiment très bizarre comme personnage.
13:48Il a ses raisons.
13:51Il a une méthode à lui qui est plus que contestable.
13:54Mais il y a des opportunités, néanmoins.
13:56Mais voilà, moi, je me dis quand même
13:57qu'il a pris conscience, là,
13:58et on le voit dans son discours récent,
14:00de l'importance de la tech pour lui.
14:03Parce que vous savez que pendant très longtemps,
14:04il défendait l'industrie pétrolière texane,
14:07l'automobile, c'est un combat un peu perdu déjà.
14:11Il défendait quand même des secteurs très traditionnels
14:14de l'économie américaine qui sont en perte de vitesse.
14:16Son bastion, son électorat.
14:18Voilà, son électorat.
14:20Pour des raisons, comme vous le dites, démagogiques.
14:24Par contre, là, depuis quelque temps,
14:26son discours s'infléchit sur, voilà,
14:28il faut que les entreprises technologiques américaines
14:30soient respectées.
14:32Et il faut qu'on écoute ce qu'il dit.
14:34Parce que très souvent, on a l'impression de se dire
14:37ce gars-là est un fou dangereux,
14:38il raconte n'importe quoi, etc.
14:40Et donc nous, Français, on se dit,
14:41c'est des belles hivernes.
14:43Mais non.
14:44En fait, ce qu'il dit, il faut quand même qu'on l'écoute.
14:46Même si c'est des belles hivernes.
14:47Parce que ça peut avoir un impact sur nous, sur les marchés.
14:52Et donc là, le fait qu'il se centre sur la tech,
14:54pour moi, on ne peut pas le négliger,
14:58si vous voulez, dans nos allocations.
15:00Olivier Léby.
15:01Oui, non seulement, il faut le lire dans le texte,
15:04évidemment.
15:05Il faut voir ce qu'il fait.
15:06Évidemment, il le fait.
15:07Il dit, il le fait.
15:08C'est ça qui est terrible.
15:10Au-delà.
15:10Non, ce n'est pas forcément terrible.
15:12C'est-à-dire que lui, il prend des décisions très courageuses,
15:14sans prendre parti.
15:17Regardez ce qu'il fait sur Intel.
15:19Il vient de prendre une participation dans Intel.
15:2010%.
15:2110%.
15:21OK.
15:22Qu'est-ce qu'il faut sauver les puces américaines ?
15:24Souveraineté américaine.
15:26Il va possiblement prendre des participations dans la défense américaine.
15:29On parle de Lockheed Martin,
15:31on parle d'un certain nombre.
15:32Pour défendre les contrats et pour défendre la technologie américaine.
15:35Mais c'est la façon de le faire.
15:36C'est-à-dire qu'il se dit, tiens, je vais prendre 10% d'Intel.
15:38Et l'entreprise n'a pas son mot à dire.
15:40Mais c'est...
15:41D'abord, c'est une privatisation déguisée,
15:46puisqu'il n'a pas pris.
15:48C'est sous couvert de contrats donnés à Intel.
15:50Donc là aussi, c'est pour aider Intel à se développer à travers le monde.
15:54Donc c'est win-win, selon nous.
15:56Et oui, vous avez raison.
15:58C'est un peu pourvu, sous le prisme français, un peu radical.
16:04Mais les Américains sont comme ça.
16:05C'est-à-dire que pendant le Covid, pendant l'Eman,
16:07eux, ils prennent des participations dans les banques de demain
16:09et font de l'argent en se rétractant après-demain.
16:13Ce que la France n'a pas su faire en sauvant ce banque,
16:17en sauvant son industrie automobile.
16:19Elle aurait pu, à un moment donné, prendre des participations.
16:22Elle ne les a pas prises à travers ses fonds stratégiques d'investissement au BPI.
16:26Et donc, on a deux modèles qui se chevauchent.
16:30À un moment donné où la Chine se rétracte sur elle-même.
16:33À un moment donné où les États-Unis se rétractent sur elle-même.
16:35Qui de l'Europe ?
16:36C'est la grande inconnue.
16:38Qu'est-ce qu'on va faire, nous, en Europe ?
16:40Est-ce qu'on va se laisser manger ?
16:42Ou pas ?
16:43Donc, il est effectivement très proactif.
16:47Mais je crois qu'il a une politique générale très claire
16:49pour les États-Unis d'Amérique.
16:51Et sa stratégie, il la déroule.
16:53Mais ça ne vous fait pas peur de voir l'État qui arrive comme ça dans une société ?
16:58Parce qu'en France, la situation est différente.
17:01Mais j'entends plein d'acteurs de marché dire
17:02« Ah non, moi, je n'investis pas dans une société dans laquelle l'État public est présent. »
17:05Et en fait, là, maintenant, il y a de la spéculation.
17:07Boeing monte parce que peut-être le gouvernement américain va rentrer au capital de Boeing.
17:11Écoutez, je ne peux pas comparer l'État français à l'État américain
17:14puisque depuis le Doge et leur manière de rationaliser
17:17et d'aller vers des gains de productivité à la hache,
17:21nous, on ne sait pas faire en France.
17:22Donc, on a cette inertie, effectivement,
17:24où on est plutôt dans la prise de golden shares dans Total
17:27ou dans des secteurs dits hautement stratégiques,
17:30qui est évident, la santé, l'armée et autres.
17:33Mais on ne va pas plus loin.
17:35Donc, c'est à la fois une protection
17:38et vu d'un investisseur français,
17:41effectivement, il ne va pas se passer grand-chose
17:42si, en plus, l'État est à l'intérieur.
17:46Mais peut-être que l'État va faire évoluer,
17:48je l'espère, en France, son modèle.
17:52Pour conclure, on a entendu votre discours, Olivier Lévy.
17:55Prudent, allocation, diversifié, obligation, prudent sur la tête.
17:58Oui, obligation d'entreprise, notamment, versus obligation souveraine.
18:02Des actions du picking, évidemment.
18:04On ramasse des small caps qui ne sont pas chers à l'international.
18:07On fait attention aux mid-cap françaises.
18:09On est toujours très bien positionnés sur les devises que sont le franc suisse et le dollar.
18:13On est toujours très bien positionnés sur l'or qu'on conserve.
18:16Et on fait très attention, tactiquement, à l'écart de taux qui pourrait évoluer.
18:21Et là, si on atteint les 100 bips d'écart entre la France et l'Allemagne,
18:24là, pour nous, c'est le voyant rouge.
18:27Les marchés financiers pourraient se faire attaquer.
18:30Et vous parliez des hedge funds.
18:31Pour le moment, c'est les grands absents de la partie.
18:35Ils vont venir nous attaquer, comme ils vont attaquer l'Angleterre,
18:40qui est dans une situation qui n'est pas plus honorable que la française aujourd'hui.
18:44Bon, gardons le sourire.
18:45Marc Riez, le mot de la fin ?
18:46Oui, voilà.
18:48Nous, on pense qu'il ne faut pas non plus trop s'inquiéter sur les actions françaises.
18:55On pense qu'elles ont vraiment déjà subi une des cotes assez marquées
19:00suite aux différents épisodes précédents.
19:03Et on pense que c'est dangereux d'être trop absent des marchés
19:06avant une très probable baisse des taux de la réserve fédérale américaine.
19:10Donc, je pense que s'il y a des profits à prendre,
19:12ce sera peut-être plutôt après cette baisse des taux qu'avant,
19:15qu'il faut le faire de manière massive.
19:16Merci beaucoup, messieurs, de nous avoir accompagnés ce matin.
19:18Donc, Olivier Lévy, président de Lévy Capital Partner,
19:21et Marc Riez, directeur général de Vega IM.
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