- il y a 6 semaines
Ce vendredi 10 octobre, François Monnier, directeur de la rédaction d'Investir, et Olivier Levy, président de Levy Capital Partners, ont échangé leur point de vue sur de la question de savoir si la nomination d'un Premier ministre pourrait changer la situation actuelle du marché, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Dans le face-à-face, nous avons le plaisir de retrouver sur le plateau de Good Morning Markets
00:05Olivier Lévy. Bonjour Olivier Lévy. Bonjour. Vous êtes président de Lévy Capital Partners.
00:09Nous avons le plaisir d'accueillir également sur le plateau François Meunier. Bonjour François Meunier.
00:13Bonjour. Vous êtes directeur de la rédaction d'Investir. On va commencer rapidement parce
00:18que ce n'est pas forcément le sujet qui anime le plus les marchés, mais quand même il faut réagir
00:21à l'actualité récente. François Meunier, la crise politique française, c'est une situation
00:27effectivement qui est largement pricée par les marchés. Il y a eu un petit peu de stress
00:30en début de semaine parce que la démission de Sébastien Lecornu a été une surprise,
00:33tout de même aussi rapide. Est-ce que la nomination d'un Premier ministre dans la journée
00:38ou ce soir peut venir changer l'appréciation des marchés de la situation française ?
00:42Ce qu'attendent aujourd'hui les marchés, que ce soit les marchés actions et surtout
00:45le marché obligataire, c'est la feuille de route et le budget. Quelle figure, quelle tête
00:50aura le nouveau budget ? Et c'est à ce moment-là qu'il y aura une forte réaction positive
00:55ou négative de la part du marché. Pour l'instant, le marché, il est en train de nous dire,
00:59moi je ne comprends pas exactement ce qui est en train de se passer, il y a trop de scénarios
01:03possibles, il y a trop d'incertitudes, donc j'en regarderai, je jugerai sur pièce
01:08lorsque il y aura un véritable budget, parce que là il y a trop de scénarios.
01:11Et donc c'est trop complexe pour avoir un avis extrêmement tranché.
01:15Donc finalement la réaction, il y a eu quelques minutes lundi matin, mais globalement,
01:20semaine extrêmement calme à la Bourse de Paris et sur le marché obligataire.
01:24Le taux à 10 ans a monté quelques centimes.
01:27Il est monté à 3,59, il est revenu à 3,50 le niveau de vendredi dernier.
01:30Donc aucune nouvelle. Ce qu'il faut voir, c'est surtout, c'est que le CAC 40 a été
01:35aidé par Wall Street, avec toujours des énormes annonces, des méga contrats dans le domaine
01:39de l'IA. La perspective d'une baisse des taux de la Banque Centrale Américaine.
01:43On a dans quelques jours des publications de résultats des entreprises et on a eu des notes
01:48d'analyse qui montraient que c'était plutôt, on s'attendait plutôt à du solide.
01:51Morgan Sunday, Deutsche Bank ont révisé à la hausse LVMH, alors qu'LVMH est la plus
01:55grosse modération au sein du CAC 40, donc facteur de soutien.
01:59Donc on a eu plusieurs éléments qui ont été plutôt rassurants.
02:02Et donc, si on fait le bilan de la semaine, on aurait le sentiment, si on ne regarde pas
02:05le côté politique, qu'il ne s'est rien passé.
02:07D'accord.
02:07On a l'impression que le CAC 40 est toujours à 8 000.
02:12Vendredi dernier, on était au-dessus de 8 000.
02:14Eh bien, voilà.
02:16Sauf que si on creuse, il y a un vrai quand même...
02:18Eh bien, justement, on va creuser peut-être avec Olivier Lévy.
02:21Olivier Lévy, il ne s'est rien passé cette semaine ?
02:23Écoutez, nous, on est sur le temps très long et je rejoins pleinement François.
02:27Ce petit chaos-là, je crois qu'il faut s'extraire largement du bruit politique.
02:32D'accord.
02:33Depuis la dissolution, on a du Muppet Show à la télévision tous les jours.
02:36Et ce Muppet Show, justement, ce grand sketch politique, tant qu'il ne menace pas les
02:41institutions, ni le budget, tout va bien, madame la marquise.
02:45Sauf que, un de ces quatre matins, effectivement, si nous n'allions pas de l'avant, que nous
02:49n'avions pas de cap concernant le budget ou les institutions qui seraient mises en
02:53cause, là, effectivement, la Troïka, le FMI, nos partenaires européens et même, évidemment,
02:58les marchés qui sont faussement calmes.
03:00Parce que 3,60, 3,50, il ne s'est pas passé grand-chose.
03:03Mais la pontification de la courbe des taux longues est en marche.
03:07Il ne s'est rien passé, sauf que si on regarde la dissolution, donc depuis juin 2024, le
03:12CAC 40, certes, fait du surplace, donc il n'y a pas eu de fortes sanctions, on peut le dire.
03:16Mais quand on se compare, on est plutôt inquiet.
03:18CAC 40, toujours à 8000, alors que Wall Street a pris 26%.
03:23Milan, parce que maintenant, on se compare aux Italiens, plus vraiment aux Allemands, parce
03:26que le décrochetage est tel que c'est plus facile de se comparer aux Italiens.
03:30Milan a pris 25%, Londres a pris 18%.
03:33Donc, en relatif, on peut se dire, finalement, les actions françaises, ce n'est pas le meilleur
03:38Paris, parce qu'il y a mieux à faire ailleurs.
03:40Est-ce que, justement, la saison des résultats peut changer les choses, Olivier Lévy ?
03:44À quoi est-ce que vous attendez pour cette saison qui va débuter la semaine prochaine ?
03:46On s'attend.
03:47Alors là aussi, il faut faire le distinguo entre la saison des résultats franco-françaises
03:52et ce qu'il y a dans le reste du monde.
03:53Donc, les bonnes nouvelles sont déjà intégrées.
03:56Qu'est-ce qui peut les améliorer ?
03:57Ce sera effectivement la bonne gestion des coûts, le pricing power et le fait de pouvoir
04:04à nouveau intégrer l'effet de levier de l'intelligence artificielle dans le compte
04:09de résultats des sociétés.
04:11Française ?
04:11Française et étrangère, parce que ce qui tient aujourd'hui les marchés financiers...
04:13On va regarder l'IA dans les sociétés françaises aujourd'hui.
04:15Dans toutes les sociétés, c'est un outil qu'on ne peut pas ignorer et c'est une révolution
04:20qui est largement en marche depuis des années.
04:22Et c'est ce qui soutient, selon nous, dans les hypothèses de valorisation des free cash
04:26flow, bon nombre de sociétés qui sont sur des niveaux un peu planchés.
04:31Donc, attention, l'IA est là, elle est intégrée.
04:34Le jour où l'IA nécessite des investissements pour lesquels les TRI, les retours sur investissement
04:40ne seront pas au rendez-vous, selon nous, il faudra être très vigilant parce qu'il y aura
04:45un tassement des valorisations à ce moment-là.
04:47Olivier Lévy, quand on regarde...
04:48Alors, effectivement, aux États-Unis, les marchés sont portés par les valeurs de l'IA.
04:52Quand on voit que n'importe quelle société a un partenariat, un carnet de commandes
04:55en lien avec OpenAI, on voit les cours bondir.
04:59Est-ce qu'on ne regarde pas que trop l'IA ?
05:02Et notamment, quand on regarde les résultats de sociétés françaises, est-ce que c'est
05:06vraiment l'IA qu'il faut regarder aujourd'hui dans les résultats d'entreprise ?
05:08On ne peut pas l'ignorer, rester insensible.
05:10C'est un des moteurs, je viens de le répéter, tout secteur d'activité confondu.
05:15Les progressions des ventes, les marges, ça ne suffira pas ?
05:18Absolument, ça ne suffira pas.
05:19Il faut avoir intégré l'IA dans son nouveau bonnel économique.
05:23Et ce que l'État français n'arrive pas à faire, il faut le faire au niveau des entreprises.
05:26Certaines y arrivent parfaitement bien.
05:28Avoir une vision à long terme, à 3-5 ans et plus, là aussi, dans un monde où la croissance
05:33reste molle, molle absolument en Europe, molle en Chine et légèrement positive, évidemment,
05:40aux États-Unis.
05:41François Meunier, sur le sujet intelligence artificielle, c'est vrai que d'un côté,
05:44ça fait le cours des indices américains.
05:47De l'autre, il y a des questionnements sur la rentabilité.
05:50Je prends le cas d'Oracle, par exemple.
05:52Comment est-ce qu'on regarde la tendance en bourse ?
05:54Il y en a qui parlent d'euphorie, d'autres qui disent, bah oui, mais si on regarde
05:56en fait le potentiel futur des sociétés de la tech, en fait, on reste sur des niveaux
06:00de valorisation tout à fait acceptables.
06:02Comment est-ce qu'on regarde ça aujourd'hui ?
06:04L'annonce de Tchad GPT, ça va faire maintenant presque trois ans.
06:07Ce qu'on peut se dire, c'est qu'il y a eu un avant et après, début septembre.
06:11Jusqu'à septembre, on était sur une hausse tout à fait raisonnable, justifiée, où la
06:15croissance des bénéfices justifiait l'emballement boursier.
06:19Parce que si on regarde les multiples de valorisation, par exemple, de Nvidia, on n'avait pas des multiples
06:22de valorisation qui devenaient tendus, en tout cas qui augmentaient, parce que les bénéfices
06:26progressaient plus vite que le cours de bourse.
06:28Depuis septembre, il y a eu un changement complètement d'attitude des investisseurs
06:32et vous l'avez très bien dit, il suffit d'une annonce de dire je vais travailler avec
06:36Tchad GPT pour avoir un cours d'action qui s'envole, sans qu'on comprenne exactement
06:40quel va être le coût, quelle part du capital on peut avoir d'OpenEI, on l'a vu avec
06:46AMD, on le voit avec Nvidia, donc ça reste totalement opaque.
06:50Oui, ou des carnets de commences sur plusieurs années dont on n'a que l'annonce pour le
06:54moment, donc oui c'est un peu opaque effectivement.
06:56Voilà, donc depuis septembre c'est devenu un peu opaque, avec un emballement, quand on
07:00voit que voilà, AMD a pris 40% en l'espace de trois séances, on peut se dire que, attention,
07:04il commence à avoir un risque, et donc ce risque-là, les marchés ne sont pas totalement
07:08fous, ceux qui achètent de l'AMD, au même moment ils se couvrent, qu'est-ce qui se passe ?
07:13Ils achètent de l'or.
07:14Là on voit qu'il y a un mouvement depuis septembre des hedge funds, et tous les gestionnaires
07:19anglo-saxons, ils couvrent leur position en IA, personne ne sort de l'IA, tout le monde veut en
07:26naître, tout le monde veut goûter l'IA pour avoir de la performance, mais parallèlement
07:30ils achètent de l'or.
07:31D'accord, c'est les mêmes acteurs selon vous qui font progresser l'IA et l'or, Olivier
07:35Lévin n'est pas d'accord, mais je vous laisse finir.
07:36C'est la grande nouveauté, en fait l'or connaît un succès phénoménal depuis le début
07:40d'année, on est sur du plus de 50%, alimenté, ça on l'a déjà commenté plein de fois,
07:43les banques centrales, les pays du sud notamment achètent de l'or, etc.
07:46Mais là il y a une nouvelle classe d'actifs, des nouveaux acheteurs qui arrivent, ce sont
07:50les hedge.
07:50Les hedge couvrent leur position en intelligence artificielle avec de l'or, en faisant le
07:54pari suivant, c'est que si jamais, c'est un des scénarios, une bulle est en train de
07:58se constituer en matière d'IA.
08:00Si la bulle se dégonfle, ça va faire du dégât, vu les montants en jeu, on parle de
08:04Nvidia, plus de 4000 milliards de dollars, on n'a jamais atteint d'état de niveau.
08:08Donc s'il y avait un dégonflement, ce dégonflement il y a peu de chances qu'il se fasse
08:12prudemment, doucement.
08:13Généralement, les ajustements sont plutôt violents.
08:16Et si c'est violent, il y aura un impact sur la croissance économique et la banque
08:19centrale américaine sera obligée d'accélérer sa baisse de taux.
08:22Et ça c'est un risque pour la prochaine saison de résultats par exemple ?
08:25Pas forcément sur la prochaine, ça peut être pour l'année suivante, mais tout doucement
08:29on met en place des instruments de couverture et ça crie un courant d'acheteurs sur l'or
08:32et l'or a franchi les 4000 dollars cette semaine.
08:34Olivier Lévy, vous n'êtes pas tout à fait d'accord avec ce qu'a dit François ?
08:37Je dirais que la tendance de fonds sur l'or, elle est claire.
08:40C'est que le dollar est en perte de vitesse.
08:44On est dans un monde qui se dé-dollarise.
08:47C'est bien sûr les BRICS, Chine en tête, les banques centrales qui achètent massivement,
08:54tactiquement, techniquement de l'or pour accumuler et pour se désolidariser du monde
08:59occidental et du dollar en priorité.
09:02Deuxièmement, effectivement, quand ça explose, quand ça monte, il faut en avoir.
09:07Donc vous avez les grands investisseurs qui peuvent en avoir, mais vous avez une rétérialisation,
09:12c'est-à-dire que monsieur et madame Michu se mettent en quête d'acheter de l'or
09:16dans un monde où tout est cher.
09:18Les actions sont chères, les obligations sont chères, et maintenant les matières premières
09:22deviennent chères.
09:23Oui, on a vu l'argent qui a passé aussi.
09:24Tout à fait, mais c'est un anxiolytique formidable.
09:28Vous achetez ici de la sûreté et une certaine réserve de valeur.
09:31Donc c'est banque centrale et retail pour vous ?
09:33C'est pour moi aujourd'hui ce qui se passe.
09:35C'est également ce qui se passe dans d'autres frénésies.
09:39J'ai vu la frénésie du private equity dans le retail, c'est-à-dire là aussi dans
09:43la démocratisation ces dernières années du private equity de manière accélérée.
09:48Or, qu'est-ce que je vois depuis quelques semaines ?
09:50Je vois beaucoup de hors-bilan.
09:52Je vois beaucoup de sociétés qui vont faire défaut.
09:54Dans ces sociétés qui ont été achetées sur des niveaux très chers, vous avez KKR,
09:58Apollo, Blackstone, bizarrement ont perdu 15% sur le mois.
10:03Tiens, il y a un dégonflement du private equity.
10:05Donc là aussi, chez Lévy Capital, on regarde ces signaux faibles, on reste très lucide,
10:09mais on n'est pas dans la séquence court-termiste.
10:11C'est-à-dire qu'on est dans le temps long, de l'or on en a pour nos clients historiquement,
10:15et on conserve parce que là aussi, structurellement, le moteur qu'est les BRICS, on ne peut
10:22pas là aussi rester insensible à ça.
10:24Quand on est professionnel de l'investissement et qu'on voit l'or qui dépasse les 4000
10:27dollars l'once, l'argent qui dépasse ou qui touche brièvement les 50 dollars l'once,
10:31est-ce que ça devient une thématique d'investissement ?
10:33Est-ce que ça vient de valider ?
10:34Non, ça l'a été par le passé.
10:35Nous l'avons, nous ne le renforçons pas.
10:37Nous l'avons et nous sommes déjà...
10:38La question, c'est quand vous en aviez 5%, c'est passé à 10%.
10:41Et vous venez de le mentionner, l'or est libellé en dollars.
10:46Bien sûr.
10:47Donc là aussi, il faut avoir peut-être une double couverture pour se dire, est-ce que
10:52nous, en tant que représentants de clients qui vivent, consomment, investissent en euros,
10:57ont-ils besoin d'être surpondérés en dollars ?
11:01François Meunier, un euro-dollar qui est à l'heure où on se parle, à 1,1575.
11:06On voit depuis le début de l'année un dollar qui recule.
11:09On voit depuis quelques jours un euro qui recule.
11:12On voit depuis quelques jours également un yens qui recule.
11:16Alors évidemment, du coup, quand on regarde la paire euro-dollar, ça fait redonner un
11:19petit peu de vigueur au dollar.
11:20Mais globalement, on est plus dans un contexte, effectivement, où la question, c'est
11:24quelle devise recule le plus, même si c'est plutôt le dollar à l'heure actuelle.
11:28Est-ce que cette tendance a changé des thématiques d'investissement, alors que
11:30depuis le début de l'année, les investisseurs s'accommodaient ou en tout cas devaient
11:34intégrer le recul du dollar dans leur stratégie ?
11:36Oui, c'est sûr que là, pour le coup, il en sera beaucoup question lors des publications
11:41des comptes du troisième trimestre.
11:43Même si on a déjà eu une sorte de piqûre de rappel lors des semestriels, les effets
11:48de change, ça va coûter cher.
11:50On peut penser quand même raisonnablement que l'essentiel du parcours a été fait
11:54sur la parité euro-dollar, avec une volonté de vraiment, de la part de Trump, depuis
11:58sa prise de fonction, d'appuyer, d'appuyer, d'appuyer.
12:01Après, ils ne peuvent pas non plus avoir un dollar à un prix plancher.
12:06Bien sûr.
12:06Il faut voir que les États-Unis, ils importent aussi.
12:08Donc, ça va leur coûter beaucoup plus cher.
12:09Il y a un problème d'inflation.
12:10Et si le dollar descend trop bas, eh bien, la Banque Centrale Américaine ne pourra
12:14pas baisser ses taux.
12:15Donc, voilà, il faut un juste équilibre.
12:17Là, on devrait avoir quand même un niveau qui pourrait se stabiliser.
12:21Donc, faire une couverture euro-dollar aujourd'hui, c'est peut-être un peu tard.
12:25En tout cas, ce qu'on voit, c'est que les entreprises, ça leur coûte très cher.
12:27Si on prend par exemple un équipementier comme Valeo, ils ont révisé au mois de juillet
12:32leur perspective de chiffre d'affaires et ils ont dit qu'il y aura 750 millions d'euros
12:38de moins en chiffre d'affaires à cause des devises.
12:40D'accord.
12:41Donc, l'impact, il est considérable.
12:43Donc, oui, au moment des comptes, on va…
12:45Et là, on parle de Valeo, on parle quand même d'un grand équipementier.
12:49Alors, effectivement, on ne fait pas partie du CAC 40, mais quand même, on parle d'une
12:52entreprise dont on pourrait imaginer qu'elle soit…
12:55Enfin, que du coup, avec les chiffres d'affaires réalisés au-delà de France, on ait pu se
13:00couvrir effectivement sur le sujet.
13:01Oui, mais sauf qu'avec le risque politique qu'on a depuis un certain temps, ça incite
13:05aussi à les entreprises à trouver des relais de croissance hors de France.
13:08Donc, le sujet de la devise, c'est un sujet qui est majeur.
13:11Comme l'IA, c'est un sujet qui est majeur.
13:13Et le sujet de la devise va devenir de plus en plus difficile à appréhender, compte
13:19tenu des mouvements erratiques de tel ou tel président.
13:22Donc, on voit que, en tout cas, les discours des hommes politiques se musclent.
13:25Trump crée un peu de cacophonie.
13:28Et donc, quand vous êtes directeur financier et que vous gérez les devises, ce n'est pas
13:33aussi simple que par le passé.
13:34Olivier Lévy, c'est les devises qu'on va regarder dans les publications de résultats
13:37la semaine prochaine ?
13:38Oui, oui, on regarde les effets de change.
13:40Les effets de change.
13:41François l'a bien spécifié.
13:42Il va y avoir des impacts.
13:44Donc, là aussi, il faut être sur le temps long.
13:46Là, vous parlez toujours des résultats trimestriels.
13:48Oui, ça commence la semaine prochaine.
13:50Comme LVMH, comme Air Liquide.
13:51Là aussi, ce sont des sociétés mondiales et mondialisées.
13:55Donc, elles en ont vu d'autres.
13:56Une compagnie aérienne, par contre, elle se doit de hedger, effectivement, le coût
13:59du baril, le coût du dollar.
14:01Donc, on est sur d'autres schémas.
14:03Je crois qu'il faut raison garder.
14:06Ce qui renvoie à la parité euro-dollar, pour moi, c'est vraiment,
14:10est-ce qu'on va vers plus ou moins de fragmentation en Europe ?
14:14D'accord.
14:14Voilà.
14:15Eux égard à ce qui se passe en France et la manière dont les autres,
14:19notre famille européenne, va réagir à cela.
14:21Ça, c'est le sujet à suivre dans les prochaines semaines ou prochains mois ?
14:24Oui, parce qu'on a beaucoup d'échéances.
14:26Je veux dire, d'ici deux mois et demi, il nous faut un budget absolument coûte que coûte.
14:30On ne peut pas rester, là aussi, sans vision claire.
14:33Et c'est un signal très mauvais qu'on donne non seulement au marché, mais à nos partenaires
14:37et à notre famille.
14:39Quand notre famille nous dit, écoutez, mettez de l'ordre dans vos finances et qu'on ne
14:42fait pas le nécessaire, peut-être qu'un de ces quatre matins, ils vont nous l'imposer.
14:46On verra.
14:46En tout cas, on a une monnaie commune, donc on est dans la famille.
14:49Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on peut s'attendre à ce que la BCE doive intervenir
14:53si jamais on continue ce scénario de fragmentation européenne ?
14:56On n'en est pas là, attendez, écoutez, je crois qu'on a encore énormément.
14:58On entend des gens le dire.
14:59Mais évidemment, parce qu'on a beaucoup de marge de manœuvre et que là aussi, on
15:03perd du temps.
15:04Je veux dire, toute cette perte de temps, là aussi, elle ne permet pas d'aller dans
15:09le temps de l'entreprise, de l'action, de la réduction des déficits, de la restructuration
15:13du bilan de l'État-France.
15:14Vous comprenez ?
15:15Donc, tant qu'on n'a pas une nouvelle gouvernance propre, je crois que là aussi, on ne saura pas
15:20à quelle sauce on sera mangé et là aussi, quel sentiment de marché on va donner.
15:24Donc, pour le moment, le marché achète l'apaisement avec les taux longs qui refluent, mais ils
15:31sont quand même à un niveau stratosphérique et en rapport avec le risque France.
15:37François Meunier, je vous propose de parler rapidement, et j'aimerais bien avoir votre
15:40avis à tous les deux, de Ferrari qui a perdu 15% hier en bourse.
15:45Moi, j'ai envie d'en parler parce qu'on peut en parler comme un constructeur automobile
15:49où on peut en parler comme d'une valeur du luxe.
15:52On a vu Ferrari qui, quand même, publie des résultats qui étaient tout à fait honorables,
15:56qui propose une croissance de son chiffre d'affaires jusqu'à 2030.
16:00Mais, effectivement, est-ce qu'on n'a pas un peu trop d'attentes sur les valeurs
16:03du luxe en Europe aujourd'hui si on prend Ferrari comme une valeur du luxe ?
16:08Non, ce n'est pas que les attentes sont trop élevées.
16:10Simplement, là, on a eu, ce n'est pas une publication de trimestriel, c'est un plan stratégique
16:15jusqu'en 2030.
16:17Et Ferrari nous avait habitués à rouler très, très vite et à avoir une croissance
16:22à deux chiffres.
16:23Donc, quand vous achetez une Ferrari, l'action à 40 fois ses bénéfices, vous aviez la
16:28promesse d'avoir une croissance des profits de 10%.
16:31Et lorsque la société vous dit que finalement, ce ne sera pas 10, mais ce sera moins de 6%,
16:35donc ça va rouler deux fois moins vite, évidemment, il y a un ajustement immédiat du cours de bourse.
16:40Donc, ça reste une société de qualité, mais ce n'est pas une Ferrari qui devient une
16:44deux-chevaux, c'est une Ferrari qui devient, allez, une Porsche.
16:49Donc, ça roule moins vite, ça vaut moins cher en bourse et il y a tout de suite eu un ajustement.
16:54L'ajustement, il a été brutal.
16:55Après, il faut le relativiser parce que Ferrari a toujours dépassé ses attentes.
17:00Lorsqu'ils avaient fait leur précédent plan stratégique, ils ont dépassé leurs attentes
17:05de 20%.
17:06Oui, il y a une prudence aussi des dirigeants à l'heure actuelle.
17:08Donc, voilà, les dirigeants ont acté en disant que ce sera un minimum.
17:13Les analyses sont prises en disant que le minimum, ce sera notre salarié au central.
17:16Ajustement, il n'y a rien de grave, mais la correction est tout à fait justifiée.
17:21Olivier Lévy, rapidement sur Ferrari.
17:22Oui, on était sur des niveaux de valorisation à 40 fois les résultats qui étaient très haussiers.
17:26On est revenu à 35.
17:27Là aussi, le marché a fortement réagi à l'idée de tout électrique, semi-hybride, en partie d'ici 2030.
17:34Je crois que c'est toujours une société qui reste intemporelle,
17:37qui restera là aussi, quand on recherche de l'or aujourd'hui.
17:40Il y en a qui recherchent de la Ferrari, tout simplement, pour se prémunir contre les variations du cycle.
17:44Parce que dans l'imaginaire collectif, ça a toujours été une société détenue par un des plus beaux conglomérats du monde,
17:50Exor, détenue par la famille Agnelli, très bien gérée en termes de rotation des actifs.
17:55Et là, je crois que là aussi, le tournant du électrique ou du hybride a peut-être déçu momentanément,
18:00mais je pense que c'est une société, et je l'ai dit tout à l'heure, qui recèle en elle-même un ADN assez unique.
18:06Donc, ce n'est pas non seulement une valeur du luxe, mais c'est aussi un actif rare.
18:13Cet actif rare, il faut pouvoir le pricer.
18:15Je suis peu compétent sur le sujet, mais je me dis que ça reste magnifique comme dossier,
18:20un superbe fonds de commerce, et qui demeurera.
18:24Donc, voilà, il y a eu une petite correction technique hier.
18:2815% quand même, 12 milliards d'euros de valorisation.
18:30Oui, 15%, mais ça avait fait fois deux en trois ans, là aussi.
18:32Donc, il faut raison garder, regarder l'histoire.
18:34Merci Olivier Lévy, président de Lévy Capital Partner.
18:39Merci François Monnier, directeur de la rédaction d'Investir.
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