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Ce mardi 25 novembre, l'entrée de Nvidia au capital de la banque Revolut et les convictions de portefeuille chez Kepler Unigestion, ont été abordées par Alexandre Marquis, gérant de portefeuille sénior chez Kepler Unigestion, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00En direct depuis Genève, Alexandre Marquis, gérant de portefeuille senior chez Kepler Unigestion.
00:06Bonjour Alexandre Marquis, merci de nous accompagner ce matin.
00:09On va passer quelques minutes ensemble pour regarder un petit peu l'allocation de vos portefeuilles chez Kepler Unigestion,
00:15avec bien sûr l'intelligence artificielle qui a une place importante, comme l'ensemble des investisseurs.
00:20Aujourd'hui, vous regardez ce qui se passe du côté des États-Unis.
00:23Hier, le Nasdaq a gagné plus de 2% avec beaucoup de questions par rapport à NVIDIA, par rapport à OpenAI.
00:28Tout cela se reflète très clairement dans les cours de bourse.
00:31On est sur des baisses de 10% sur NVIDIA et sur Microsoft depuis la fin du mois d'octobre, depuis le début du mois de novembre.
00:39Oui, effectivement. Déjà, bonjour Etienne, merci de me recevoir.
00:42On voit beaucoup d'incertitudes depuis fin octobre.
00:44Alors, ça suit une période qui avait été très optimiste pour la tech et l'IA de manière générale.
00:50Depuis, il y a eu un peu plus de nervosité.
00:52Il y a eu évidemment la petite anecdote autour de Michael Burry, qui était très short sur certaines valeurs,
00:58et qui a décidé de fermer son fonds avec un message assez cryptique.
01:02Il y a beaucoup d'incertitudes autour de ces fameuses capex, autour de l'IA et le second cercle de l'IA,
01:10donc les providers des compagnies comme Orax, qui a signé un méga deal, mais qui depuis est en chute libre.
01:16Et ça se traduit évidemment avec beaucoup d'inquiétude autour des investissements qui vont être nécessaires.
01:21Et est-ce que la rentabilité va être présente ?
01:23Nous, effectivement, on a toujours une approche un peu prudente.
01:26On essaie de s'exposer à l'IA.
01:27Il y a des choses qui sont moins volatiles que les titres qui sont les plus à la mode, on va dire.
01:34Typiquement, ça s'est vérifié dans notre portefeuille récemment.
01:37On a vu que Google a été un peu moins chahuté que le reste des fameux sets magnifiques.
01:43Pourquoi ? Parce qu'effectivement, Google, ils ont cette surface à la fois financière et technique
01:48pour pouvoir être un petit peu plus résiliente à tout ce flux d'actualité.
01:54D'un point de vue technique, pourquoi ?
01:56Parce qu'effectivement, ils contrôlent toute la chaîne technologique, on appelle ça le stack,
02:00des modèles, l'utilisation cloud, le fait de pouvoir les monétiser directement dans les applications,
02:06que ce soit dans Google Cloud, dans Android, dans YouTube, dans Google Search.
02:10Ça, c'est un gros avantage potentiellement de Google sur l'adoption de l'IA.
02:14Et puis, en termes de capex, Google investit très fort, à peu près 75 milliards de dollars prévus,
02:19mais ça représente seulement 50% des cash flows qui viennent des résultats opérationnels.
02:24Donc, il y a une flexibilité financière que n'ont pas tous les sets magnifiques.
02:29Et ce titre alphabet qui était sur des plus hauts historiques hier, au-delà des 300 dollars, 318 dollars précisément,
02:35c'était une hausse de 6% à la clôture et donc ça a permis notamment à l'indice Nasdaq d'être sur une hausse de plus de 2%.
02:42Un mot quand même aujourd'hui de l'Europe.
02:45Comment s'exposer à l'IA à travers des valeurs européennes ?
02:48Un peu plus dures, j'ai envie de vous dire, mais j'imagine que vous arrivez quand même à trouver certains secteurs
02:52qui pourraient bénéficier de l'intelligence artificielle.
02:55Voilà, alors on va dire la façon la plus facile, c'est de jouer à SML qui est une fabrication de machines
03:02pour fabriquer des semi-conducteurs, mais une façon un peu plus, on va dire, diversifiée et plus long terme pour nous,
03:09c'est de jouer via les utilities, tout ce qui est autour des services pour la production
03:16et le service d'énergie pour ces fameux data centers.
03:20Un chiffre peut-être pour illustrer, on estime que la consommation des data centers en Europe
03:24va passer de 70 TWh en 2024 pour l'Europe à 115 TWh d'ici 2030.
03:31Donc une augmentation d'environ 50% sur les 5-6 prochaines années.
03:35Et évidemment ces data centers, comme tout le monde le sait, ils sont très gourmands en énergie,
03:39donc on va avoir un besoin d'utilities qui vont devoir alimenter ces data centers
03:44et donc nous on aime bien s'exposer à ce thème parce que c'est quand même quelque chose
03:47qui est beaucoup moins spéculatif, qui est plus long terme, qui permet aussi de jouer
03:51des titres qui ont un dividende qui est intéressant, un peu plus de visibilité pour les investisseurs.
03:56Et on a vu notamment beaucoup de titres des utilities renforcer déjà notre position
04:01et notamment des utilities en Italie, on a des titres comme SNAM qui fait de la distribution de gaz
04:07qui va alimenter les centrales électriques.
04:09TERNA qui est plutôt sur la partie ce qu'on appelle grid, donc la distribution de l'électricité.
04:13Et puis pareil en Espagne on a Iberdrola qui est le leader des renouvelables en Italie
04:17et qui permettra peut-être aussi de répondre à cette grande problématique
04:21comment on fait pour faire de l'IA tout en gérant les problématiques climatiques.
04:27Évidemment ces entreprises comme Iberdrola qui sont assez leaders sur le segment de l'éolien et du solaire,
04:35peut-être en France plus tard EDF avec le nucléaire,
04:37c'est des choses qui pourront capter une partie de la croissance de l'IA
04:40avec encore une fois beaucoup plus de visibilité.
04:42Le secteur bancaire également qui pourrait profiter de l'intelligence artificielle,
04:46vous avez vu hier quand même Nvidia rentrer au capital de la banque britannique Revolut
04:52qui n'est pas cotée en bourse mais c'est quand même tout un symbole.
04:54Aujourd'hui Nvidia, première capitalisation mondiale rentrée au capital d'une banque,
04:59comment aujourd'hui la finance pourrait profiter de l'IA ?
05:04La finance elle va en bénéficier de deux façons.
05:06La première c'est que si l'IA apporte des avancées technologiques,
05:10ces fameux gains de productivité, c'est positif pour la croissance
05:13et les banques peuvent évidemment bénéficier de cette dynamique.
05:19La deuxième partie évidemment, les banques dans cette dynamique vont faire du crédit
05:21et le crédit ça permet d'augmenter leur marge.
05:23On est aussi dans un environnement en Europe où les taux courts sont assez bas
05:28mais les taux longs sont assez élevés.
05:29Et donc on a un environnement qui est plutôt supportif pour cette fameuse fabrication du crédit.
05:36Les banques se financent à court terme et puis prêtent à plus long terme
05:39et perçoivent une marge au passage.
05:41Nous un exemple qu'on aime bien et qui rentre en portefeuille
05:44pour encore une fois lier un petit peu au thème de l'Italie et de ces fameux pays périphériques
05:48qui sont les pays les plus en forme de l'Union Européenne en ce moment.
05:53On a choisi Posté Italianais récemment,
05:55en partie grâce à nos modèles d'IA justement qui ont choisi ce titre
06:01comme étant quasiment le meilleur en Europe
06:03en termes à la fois de potentiel de capture de la croissance
06:07mais aussi en termes de résilience et de visibilité sur son business.
06:11Pourquoi ?
06:12Posté Italianais c'est un business financier mais qui est assez diversifié.
06:16Évidemment il y a la partie postale que tout le monde connaît,
06:18donc la partie logistique qui est un très bon proxy pour la croissance long terme de l'Italie.
06:23Il y a une partie paiement, il y a une partie assurantielle
06:25et une partie banque traditionnelle.
06:28Donc déjà pour nous, avoir une entreprise qui a plusieurs jambes
06:32pour pouvoir alimenter sa croissance et ses différents sources de revenus,
06:36c'est quelque chose qui est assez intéressant pour nous.
06:39Ensuite, si on se concentre sur l'Italie,
06:41il ne vous a pas échappé que la semaine dernière
06:43Moody's a relevé la note de l'Italie pour la première fois depuis 23 ans.
06:47Donc évidemment ça, ça baisse le coût de financement pour le gouvernement italien
06:51mais aussi pour les entités italiennes, notamment les entités financières.
06:56Et Posté Italianais devrait pouvoir en bénéficier.
06:59Donc pour nous, voilà, s'exposer à la finance de manière générale
07:02dans les pays périphériques de l'Europe,
07:04c'est aussi un bon moyen de capter la croissance qui viendra de l'IA.
07:08Et puis je rajoute un dernier point,
07:10les services, on va dire, et la finance évidemment,
07:14et un secteur de services vont sûrement être les secteurs
07:17qui vont voir le plus de gains de productivité liés à l'IA.
07:20Nous-mêmes, on le voit en tant que gérant d'actifs,
07:22on utilise l'IA pour évidemment choisir nos titres et les pondérer,
07:26mais on les utilise aussi pour faciliter nos workflows
07:28en termes de traduction, en termes de contrôle
07:31de toute la partie opérationnelle,
07:33en termes de génération de reporting, en termes d'analyse.
07:36Donc c'est vraiment des gains de productivité
07:37sur tout le long de la chaîne de valeur.
07:39Je conclue par un chiffre sur l'Italie qui pourra vous intéresser.
07:42En Italie, on estime environ à 50 millions d'euros l'année dernière
07:46les investissements du secteur financier dans l'IA.
07:48L'année prochaine, ou cette année en cours,
07:51on estime entre 300 et 400 millions d'euros.
07:53L'année prochaine, 18 mois, on sera plutôt autour du milliard.
07:57Donc il y a un vrai effort, un vrai investissement
07:59de l'industrie financière pour s'équiper de capacités IA
08:03pour simplifier au maximum les process.
08:05Merci beaucoup Alexandre Marquis de nous avoir accompagné ce matin
08:07pour nous illustrer un petit peu les convictions
08:09de vos portefeuilles chez Kepler Unigestion.
08:12Merci.
08:13Merci.
08:14Merci.
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