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  • il y a 4 mois
Ce mardi 2 septembre, Laurent Chaudeurge, membre du comité d'investissement chez BDL Capital Management, et Sylvain Goyon, gérant actions de Montpensier-Arbevel, ont échangé leurs points de vue sur l'indépendance des banquiers centraux américains, et sur l'incertitude politique en France qui met en alerte les marchés financiers, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00De face à face, deux invités pendant un peu plus de 15 minutes afin de regarder la situation sur les marchés.
00:07Avec ce matin, Sylvain Goyon qui est avec nous, gérant action chez Montpensier Arbevel.
00:11Bienvenue, merci d'être avec nous ce matin en plateau.
00:14Vous êtes accompagné de Laurent Chauderge, membre du comité d'investissement chez BDL Capital Management.
00:20Bienvenue également, merci d'être avec nous Laurent Chauderge.
00:23Pas mal de sujets à aborder sur les marchés avec un été qui, on l'a vu, a été riche en nouvelles.
00:28Grâce ou à cause du président américain.
00:31On va regarder ce qui se passe bien sûr du côté de la Fed avec l'emploi américain qui sera publié vendredi.
00:36L'indépendance des banquiers centraux, c'est un sujet bien sûr que vous regardez, Laurent Chauderge.
00:41Comment vous l'appréhendez ce sujet de l'indépendance de la Banque Centrale Américaine, de la Fed ?
00:47Je pense qu'il y a deux choses. Il y a l'indépendance au sens systémique.
00:50Et puis les conséquences d'une prise de contrôle, on va dire, par Donald Trump à court terme.
00:54Et ce qui peut paraître surprenant, c'est que les marchés finalement actions n'ont pas réagi tant que ça à ce qui s'est passé cet été sur la Banque Centrale Américaine.
01:02Je pense que la raison principale, c'est que les marchés actions sont pragmatiques.
01:05Et ils voient d'un côté le risque systémique à long terme.
01:08Mais ils voient qu'à court terme, si Trump de facto prend le contrôle de la Fed, les taux vont baisser très rapidement.
01:15Et ce sera bon pour l'économie et les marchés actions.
01:16De manière plus systémique, je pense qu'il n'y a pas de surprise au fait de ce qui se passe sur l'indépendance de la Fed,
01:22comme il n'y a pas de surprise sur la politique tarifaire ni sur le dollar.
01:25Parce que si vous regardez Stephen Miran, qui est le chef des conseils économistes de Donald Trump,
01:30l'année dernière, il vous publie un papier qui est public au mois de novembre
01:33et qui vous explique ce qui va se passer au premier semestre.
01:36Notamment, il vous dit que le problème des États-Unis, c'est le dollar trop fort
01:39et qu'il va falloir faire baisser le dollar et qu'il va falloir réduire le déficit américain.
01:43Et il explique que, notamment pour faire ça, si la Fed pouvait être manipulée, en gros, ce serait mieux.
01:50Donc, depuis le début, c'est ce qui se passe.
01:51Les tarifs sont augmentés, le dollar baisse.
01:53Et maintenant, on passe à la troisième étape de comment influencer la Fed.
01:57Et par rapport à cela, est-ce qu'aujourd'hui, c'est un scénario avec lequel vous êtes à l'aise en termes d'allocations ?
02:03Parce que tout est un jeu d'équilibriste.
02:05On le voit, que ce soit sur la guerre commerciale, etc.
02:07À chaque fois, la situation n'est pas idéale, mais la bourse arrive à s'en accommoder d'une façon quand même spectaculaire.
02:13C'est ce que je disais tout à l'heure.
02:14Vous avez d'un côté les chiffres économiques qui restent bons, la perspective de baisse des taux qui augmente.
02:20Donc, ça, c'est positif à court terme.
02:22Et effectivement, de manière plus long terme, il y a le risque systémique.
02:24Nous, nous concernant, on a profité de l'été pour réduire un peu notre exposition au marché de l'action.
02:28Et on reparlera d'allocations tout à l'heure, juste sur ce sujet de l'indépendance des banquiers centraux et de la Fed.
02:33Comment vous regardez la situation, Sylvain Goyon ?
02:35En fait, ce qui est assez frappant, je trouve que c'est la différence de réaction qu'on peut avoir du côté obligataire et du côté action.
02:42On a un marché obligataire qui se montre quand même beaucoup plus concerné,
02:45qui peut-être est en train de nous dire qu'il y a potentiellement une erreur de politique monétaire
02:49qui peut être faite, justement, via cette réduction de l'indépendance de la Fed.
02:54Et en fait, moi, l'épisode historique auquel j'aurais tendance à faire référence, c'est plutôt celui des années 70.
02:59On avait en fait des interactions très, très nombreuses entre l'administration Nixon et la Fed à l'époque pour justement pousser à la baisse des taux.
03:07À un moment donné où il y avait des poussées inflationnistes qui étaient assez fortes.
03:09Et on sait que ces poussées inflationnistes, elles restent présentes justement des droits de douane.
03:13Et on a vu effectivement que derrière cela, les conséquences sur le marché action à long terme ont été plutôt assez bériches.
03:18Donc, pour le moment, on a un marché action, alors comme Laurent le disait, qui a plutôt tendance effectivement à très bien se comporter.
03:25Et la question de savoir en fait qui a raison, c'est toujours pareil.
03:27Donc, j'ai envie de vous dire qu'à très court terme, je pense que tactiquement, il est tout à fait intéressant de regarder le marché action
03:33pour les raisons effectivement qui sont liées à la baisse des taux et le soutien que ça peut apporter.
03:36À plus long terme, moi, je me montrerai un petit peu plus circonspect.
03:40Surtout à un moment où finalement, vous avez toutes les thématiques d'intelligence artificielle qui sont le fauteuil de pilote.
03:45Vous avez 2% de la capitalisation, enfin pardon, 2% des entreprises qui représentent effectivement 40% de la capitalisation, peut-être 90% des profits.
03:54Et donc, moi, j'ai envie de dire, c'est peut-être plutôt le marché obligataire qui a raison en fait de se montrer concerné.
03:59Et après ça, il faut jouer effectivement habilement de cette temporalité qui n'est pas exactement la même pour arriver à faire les choses.
04:04Donc, sur le court terme, constructif sur les actions, plus long terme, je me montrerai peut-être un petit peu plus circonspect.
04:10Constructif malgré les records qui ont été touchés la semaine dernière du côté de Wall Street ou vous regardez la situation différemment entre l'Europe et les États-Unis ?
04:18En fait, on peut se montrer effectivement constructif parce que la profitabilité des entreprises, et on l'a vu, on a eu à un moment donné tout un discours en début d'année qui était très favorable à l'Europe
04:28où en fait, on disait, c'est l'exceptionnalisme américain finalement, c'est pas si solide que ça, voilà.
04:33Et on a eu le retour en force des Max 7 parce que les résultats ont été effectivement assez extraordinaires.
04:38Donc, Nvidia, les résultats ont été très bons.
04:42Ce que le marché n'a pas apprécié, entre guillemets, parce que ça n'a pas non plus été une catastrophe,
04:45c'est plutôt le discours sur un ralentissement tendanciel, mais qui reste quand même extrêmement ténu.
04:50Et finalement, Nvidia est aujourd'hui moins cher qu'il y a 4 ans.
04:52Donc, quelque part, en fait, on peut penser qu'il y a une forme de continuation, surtout si on met ça dans la révolution technologique qui est en cours
05:01et le besoin effectivement structurel que l'on a des composants qui sont fabriqués par exemple par cette société.
05:07Donc là, non, l'horizon de temps est très long.
05:09La question qui se pose, c'est effectivement plutôt de savoir comment ce rallye peut se diffuser ou pas, justement, au reste du marché.
05:14Avec l'Europe qui est désormais un petit peu boudée, Laurent Chauderge, quand on regarde en début d'année, comme vient le souligner Sylvain Goyon,
05:21les flux étaient très importants.
05:23Et puis là, maintenant, on voit que ça bloque un petit peu.
05:25Il y a beaucoup moins de records en Europe désormais sur les indices.
05:29C'est vrai que l'Europe a démarré très fortement en début d'année.
05:32Personne ne l'attendait quasiment.
05:35Donc, je pense qu'il y a une petite phase de digestion.
05:36Mais nous, on reste très positif sur l'Europe en absolu et en relatif par rapport aux États-Unis.
05:41Sur la deuxième partie de l'année, vous aurez peut-être encore une baisse de taux de la BCE.
05:45Vous allez avoir le plan budgétaire allemand qui commence vraiment à démarrer.
05:48On va voir les premiers euros qui sont dépensés.
05:51Vous avez le marché de la construction qui va repartir grâce à la baisse des taux et qui était en berne depuis 2-3 ans.
05:57Et vous avez les indicateurs macro qui commencent à montrer un début de rebond en Europe.
06:02D'autre part, vous avez ces flux qui ont commencé en début d'année et qui, à mon avis, vont continuer.
06:06Parce que de l'autre côté, vous avez cette fin de l'exceptionnisme américain.
06:10Vous avez ces surpondérations massives des gérants sur les actifs américains.
06:14Pour vous donner une idée, les fonds européens, leur détention d'actions américaines est passée de 17% il y a 15 ans à 45% aujourd'hui.
06:22Donc vous êtes étranger, détenteur d'actifs américains.
06:25Vous voyez le dollar baisser.
06:26Probablement, ne serait-ce que par prudence, vous les réduis un petit peu de votre allocation.
06:29Donc les flux en Europe devraient continuer.
06:32Et je finis par le M&A, fusion acquisition.
06:34On aurait pu penser que le M&A, dès la première partie d'année sur les sociétés européennes, avait vraiment explosé vu l'enthousiasme.
06:39Quand vous regardez le montant de transactions, il est similaire au premier semestre de l'année dernière.
06:43Donc je pense que cette vague M&A est devant nous, en fait.
06:46Et ça, c'est bon, bien sûr, pour les OPA, les retraits de cote, bien sûr, avec certains investisseurs qui se placent sur ce type de thématique.
06:55Néanmoins, il y a un argument, Sylvain Goyon, c'est les résultats d'entreprise.
06:59On l'a vu lors des résultats du premier semestre et dans les prévisions pour l'année en cours.
07:04En Europe, on est plutôt sur des révisions à la baisse, alors que du côté des États-Unis, ça tient.
07:08Ça, c'est vrai que c'est quand même un élément factuel.
07:11C'est-à-dire que certes, Wall Street est sur des records, mais les entreprises arrivent à rendre des copies en ligne ou au-dessus des attentes.
07:17C'est tout à fait juste.
07:18Alors, c'est vrai que cette déception, quand même, en fait, elle est relative en Europe.
07:21Puisque malgré tout, même si ces résultats sont finalement effectivement moins importants que les résultats américains,
07:26en tendance, ils ont été meilleurs que ce qui était attendu.
07:29Et en fait, on le sait, sur les marchés financiers, ce qui est intéressant,
07:32c'est pas uniquement le jugement sur le niveau absolu des variables,
07:35mais plutôt la surprise ou la tendance, en fait, qui est intéressante.
07:38Et moi, je rebondis sur ce que dit Laurent.
07:41Dans le fond, ce qui est important, c'est effectivement ce qui est en train de se passer.
07:45Et là, on a quand même une succession d'événements qui sont quand même plutôt favorables.
07:48Vous l'avez évoqué, il y a effectivement l'expansion budgétaire en Allemagne.
07:52On a quand même des pieds et mailles qui restent pour le moment à la frontière de l'expansion,
07:55mais qui sont en tendance en amélioration.
07:57Sur le plan géopolitique, alors on verra ce qu'il en est,
07:59mais bon, quand même, on a peut-être le sentiment qu'on va arriver à sortir de cette guerre,
08:03effectivement, en Ukraine.
08:04Cette détente, qu'est-ce qu'on a vu ?
08:06Qu'elle apporte potentiellement une baisse du prix de l'énergie.
08:09Donc, c'est moins, effectivement, de pression sur l'inflation.
08:11Ça veut dire aussi potentiellement, là, je rebondis aussi complètement,
08:14donc je suis désolé pour le débat, c'est pas terrible, mais on est d'accord.
08:16Donc, la BCE qui peut, effectivement, là aussi, faire un petit effort en termes de baisse de taux.
08:22Donc, tout ça nous donne, nous, en fait, en termes d'objectifs,
08:25on n'a pas non plus des choses délirantes à un espace dans un délai d'un an,
08:29mais on a facilement 5 à 6 % de potentiel,
08:31ce qui, avec une inflation qui est revenue, finalement, dans son étiage de 2 %,
08:34est quelque chose de tout à fait confortable.
08:36Sachant que le premier semestre a été plus que correct.
08:39Absolument.
08:40On avait des performances qui étaient proches de 10 % pour les indices larges en Europe,
08:44voire même plus de 20 % pour l'indice de la bourse de Francfort, le DAX.
08:48Je vous rappelle d'ailleurs la clôture, la séance, pardon, pas la clôture,
08:51encore la séance à la bourse de Paris.
08:53Après avoir ouvert sur une hausse de 0,3 %, on a une baisse de 0,18 %.
08:57Le CAC 40 qui a du mal à s'installer au-delà des 7 700 points, 7 694 points.
09:02Et pourtant, le CAC 40 surperforme par rapport aux autres indices en Europe,
09:06grâce au secteur du luxe.
09:08Kering prend un peu plus de 3 % à 237 €,
09:10quand LVMH est à 517 € sur une hausse de 2,8 %,
09:14donc grâce à HSBC qui revoit son objectif de cours sur ces deux valeurs.
09:20Donc pour débattre un petit peu de cette situation,
09:22Sylvain Goyon, gérant action chez Montpensier Arbevel,
09:25et Laurent Chauderge, membre du comité d'investissement chez BDL Capital Management.
09:29En termes d'allocations, est-ce que, Sylvain Goyon,
09:32vous avez réduit votre exposition à la France par rapport aux nouvelles incertitudes politiques ?
09:37On voit une nouvelle fois que le 10 ans français pousse ce matin,
09:39il prend 5 points de base à 3,58.
09:41On revient sur des niveaux du mois de mars.
09:43Les situations, les entreprises domestiques continuent de sous-performer ce matin,
09:48des entreprises qui sont présentes dans la construction, dans les concessions, etc.
09:52Notamment, FH, Vinci ont perdu plus de 10-15 % l'espace d'une semaine.
09:55Oui, alors, naturellement, oui, on a réduit notre exposition à la France
10:00pour des raisons, effectivement, qui sont celles, je dirais, plus d'une réponse habituelle des marchés
10:06lorsqu'il y a un risque politique qui est en train de se concrétiser.
10:08On a eu ça il y a quelques années, quand on avait, par exemple,
10:10un véritable problème souverain en Italie.
10:12On savait qu'il fallait se montrer, effectivement, prudent sur cette exposition géographique,
10:15indépendamment de la qualité fondamentale des entreprises.
10:19On a fait un petit exercice qui vaut ce qu'il vaut.
10:21On a, en fait, regardé, sur le plan d'une régression,
10:25quel était le niveau de spread, en fait, qui était joué, justement,
10:28par la baisse de ces entreprises françaises.
10:30Et, en fait, là aussi, on parlait tout à l'heure des États-Unis,
10:32de cette dichotomie qu'il y a entre le marché, je dirais, obligataire et le marché actions.
10:35Le pessimisme, en fait, qui est pricé par le marché actions
10:40sur les entreprises que vous venez de citer,
10:42équivaut, en fait, à l'élargissement du spread, en fait, avec l'Allemagne,
10:45d'environ une centaine de points de base
10:47par rapport à la situation pré-discours de Bérou.
10:50Donc, c'est probablement excessif dans l'environnement actuel.
10:54Mais là, encore une fois, c'est ce que disait Keynes,
10:56le marché, c'est un concours de beauté.
10:57Donc, il ne faut pas se montrer, je dirais, peut-être plus malin que les autres.
11:00À un instant T, si le marché ne veut pas, effectivement, de cette thématique
11:03pour des raisons qui sont, effectivement, solides, de crainte politique,
11:06à ce moment-là, il est plutôt prudent de ne pas s'exposer aux entreprises
11:11qui peuvent être, justement, surtaxées demain pour financer...
11:14Même si une partie du chemin a sûrement déjà été faite.
11:16Absolument. Une partie du chemin a déjà été faite.
11:19Et même, je dirais, une partie relativement considérable.
11:22J'ai envie de vous dire qu'il y a presque un an, en fait, que ce chemin a été fait.
11:25Depuis juillet 2024, en fait.
11:26Exactement. La réalité, je dirais que c'est ce qui nous protège, en fait, aujourd'hui.
11:31Ce qui n'est pas pricé, selon nous, dans le marché, c'est le scénario du pire.
11:35Donc, à savoir, par exemple, une démission anticipée du président de la République.
11:38Voilà.
11:39Ça, bien sûr, c'est un scénario qui n'est pas du tout anticipé,
11:41que ce soit par l'obligataire, mais également par le marché actions.
11:44Votre point de vue chez BDL Capital Management, par rapport à tout cela, Laurent Chauderge ?
11:48Oui, dans notre fond principal, par exemple, BDL Rempart, on a réduit,
11:53on est peu exposé à la France aujourd'hui, de l'ordre de 9 à 10 %.
11:57On était plutôt autour de 25-30 % il y a quelques mois.
12:00Donc, on est bien en dessous des indices qui sont,
12:02quel que soit l'indice que vous preniez, le stock 50 ou le stock 600, on va dire,
12:04entre 15 et 30 %.
12:06Donc, on est prudent sur la France et on est prêt à saisir les opportunités
12:10en fonction de ce qui se passe, d'une dissolution ou pas, etc.
12:13Alors, chez vous, chez BDL Capital Management, vous avez aussi des positions short.
12:18C'est-à-dire que vous vendez à découvert, vous vous dites,
12:20bon, là, on pense que cet indice ou ce sous-jacent va baisser.
12:24Donc, in fine, si ça baisse, votre position monte.
12:28Est-ce que vous avez renforcé vos positions short sur la France ?
12:31Alors, on a essentiellement augmenté nos positions short sur la France,
12:36on va dire de manière indirecte, puisqu'on a augmenté les couvertures indicielles,
12:39notamment par le stock 50.
12:41Et comme la France est un gros poids du stock 50,
12:43par transparence, ça vous permet de faire baisser l'exposition de France
12:46de manière assez importante.
12:47Donc, à court terme, prudent sur l'Eurostox 50.
12:50Et à l'inverse, où est-ce que vous êtes long ?
12:52Où est-ce que vous pensez que là, il y a du potentiel ?
12:55Ce qu'on a remarqué depuis le début de l'année, c'est que,
12:58par rapport à il y a 2-3 ans, vous commencez à pouvoir acheter de nouveau
13:01des belles entreprises de qualité, avec de la visibilité,
13:04dans une industrie oligopolistique, à des prix très raisonnables.
13:08Je vais vous donner un ou deux exemples.
13:10On est devenu actionnaire, par exemple, de Philips, dans le médical,
13:13de Fraisinus Medical Care, dans la santé, de Pouch, dans les parfums.
13:17C'est des métiers rentables, assez concentrés,
13:20et qui sont sur des valorisations aujourd'hui que vous ne pouviez plus retrouver
13:23depuis 2-3 ans.
13:24Et ce qui s'est passé, en fait, c'est que, post-tône interne négatif,
13:27si vous vous souvenez, ces belles valeurs de croissance, de visibilité,
13:29ont très fortement performé.
13:31Leurs valorisations sont devenues très élevées.
13:33Et ça fait 3-4 ans qu'elles digèrent un petit peu ce multiple.
13:36Et aujourd'hui, on peut de nouveau rentrer dedans à des prix très raisonnables
13:39pour suivre des beaux métiers.
13:40Par contre, il ne faut pas se tromper de cheval, entre guillemets.
13:43On le voit encore aujourd'hui avec Nestlé,
13:45qui perd un peu plus de 2% parce que son patron a été viré hier soir.
13:49C'est-à-dire qu'in fine, même des sociétés qui sont moins chères
13:51qu'il y a 4-5 ans peuvent continuer de dévisser.
13:55Novo Nordisque, certes, c'est moins cher aujourd'hui qu'il y a 3 semaines,
13:59mais on voit que le titre continue d'être en souffrance.
14:02Ce n'est pas évident de rentrer sur, pas des couteaux qui tombent,
14:05mais des titres qui baissent.
14:06Alors, vous avez raison, c'est tout le travail d'investigation qu'on fait.
14:10C'est pour ça qu'on a une quinzaine d'analyses financiers
14:12qui passent leur temps à notamment visiter les sociétés.
14:15Et c'est pour ça qu'on insiste sur avoir une certaine marge de sécurité
14:18sur le prix qu'on paye, au cas où nos hypothèses seraient moins bonnes que prévues.
14:21Mais ce qui nous intéresse souvent, c'est une industrie qui reste porteuse,
14:25un marché assez concentré,
14:26et il se passe quelque chose sur la société, peut-être un changement de management,
14:30un changement de stratégie.
14:31Et en général, c'est des belles opportunités de rentrer sur ces métiers-là.
14:34Sylvain Goyon, le mot de la fin par rapport à cela.
14:37En fait, nous, on reste malgré tout effectivement plutôt constructif
14:42sur l'ensemble du marché.
14:43Je trouve que finalement, notre métier, c'est quand même de jouer avec la volatilité.
14:47Cette volatilité nous offre des opportunités qui sont assez intéressantes.
14:50Donc là, il faut faire attention à ne pas adopter un point de vue français
14:54sur l'ensemble du marché.
14:56On a des difficultés.
14:58En revanche, au niveau européen, il y a encore beaucoup d'intérêts.
15:01On parlait tout à l'heure de l'amélioration des PMI,
15:03donc on est encore plutôt, nous, assez cyclique.
15:05L'un des secteurs qui a très, très bien fonctionné sur le plan cyclique,
15:07c'est le secteur bancaire.
15:09Et on voit qu'il y a beaucoup de choses qui sont en train de se passer
15:10au niveau des marchés de capitaux,
15:12au niveau peut-être potentiellement de certaines baisses
15:15de demandes de capitaux propres.
15:17Et tout ça, ça peut libérer encore effectivement pas mal de ressources.
15:20Donc il n'y a pas que les sept magnifiques ?
15:22C'est un petit peu ça le message ?
15:23Absolument.
15:23La diversification, c'est l'essence de notre métier.
15:26Et donc, évidemment, il n'y a pas que les sept magnifiques.
15:28Sylvain Goyon, gérant action chez Montpensier Arbevel.
15:31Merci beaucoup d'être venu ce matin en plateau.
15:32Merci également à Laurent Chauder,
15:33je suis membre du comité d'investissement de BDA Capital Management.
15:36Le comité d'investissement de BDA Capital Management.
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