Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 3 mois
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00La politique en France et cette séquence assez particulière, cet après-midi, grand débat entre les chefs de parti,
00:08devant les patrons du MEDEF, et l'impression qu'on assistait presque déjà au premier tour de la présidentielle.
00:16On va regarder d'ailleurs qu'il y avait Bruno Jeudy, quand on regarde un peu d'ailleurs, c'est intéressant,
00:21c'est presque quasiment tous les potentiels candidats à 2027.
00:25– Alors Manuel Bombard c'est peut-être le seul d'ailleurs qui ne serait pas candidat, ça serait plutôt Jean-Luc Mélenchon.
00:31– Il faut qu'il se réserve que Marine Le Pen ne soit pas à sa place.
00:35– Oui.
00:35– Il y a quand même encore un petit doute.
00:37– Il y a encore un tout petit doute, Jordan Bardella, Fabien Roussel, Gabriel Attal, Bruno Retailleau et Marine Tondelier.
00:43Un mot peut-être pour qualifier ce débat, Jean-Marc Sylvestre, je crois que vous étiez présent.
00:47– Oui, intéressant.
00:50– Intéressant.
00:50– Intéressant, la première partie du spectacle, on la connaissait parce qu'elle était assurée par le Premier ministre,
00:55donc qui a refait le numéro qu'il avait fait la veille ou du jour précédent.
01:00Mais la deuxième partie était plus étonnante et plus intéressante.
01:04Je crois que c'est la première fois qu'on voyait côte à côte un certain nombre de leaders.
01:08Il n'en manquait qu'un seul, je crois, c'est celui du Parti Socialiste.
01:12– Il manquait le PS et il manquait Edouard Philippe du Parti Horizon.
01:15– Oui, mais c'était intéressant parce que, si vous voulez, on a senti, et un certain nombre de patrons qui étaient là ont fait cette remarque,
01:24qu'il y avait un changement de ton.
01:26C'est-à-dire que quand les gens étaient amenés au devant de la réalité,
01:31ils admettaient qu'il y avait un certain nombre de choses et de responsabilités qu'ils devaient prendre.
01:35– Ah bon, vous avez ressenti ça, vous ?
01:39– Oui, oui, oui.
01:40– Et alors, qu'est-ce que vous entendez par un élan de responsabilité ?
01:43Parce que moi, je n'ai pas tout à fait compris ça comme ça, en réécoutant les extraits, en tout cas.
01:48– La question qui a été posée plusieurs fois,
01:52sur le financement, par exemple, d'un certain nombre de réformes qui paraissaient un peu bizarres,
01:59la question du financement revenait.
02:01Et elle n'était pas niée, elle n'était pas évacuée, comme elle avait l'habitude de le faire.
02:07– Pas tout à fait d'accord, Marc Fati ?
02:08– Non, je ne suis pas tout à fait d'accord, mais ce n'est pas grave.
02:09– Pas la même interprétation ?
02:10– Non, moi, je voudrais plutôt dire, effectivement, oui, et bon, ils sont d'accord sur le diagnostic.
02:14Je veux dire, heureusement, ils reconnaissent la réalité, ils limitent leur dîner de réalité.
02:17Par contre, au niveau des mesures qui ont effectivement été prônées, on est très très loin du compte.
02:21Monsieur Retailleau s'est un petit peu démarqué, mais sinon, on est quand même très très loin du compte,
02:25je dirais, par rapport à l'ampleur de dégâts.
02:27C'est comme si on avait un malade très grave en face de soi et qu'on lui disait, voilà,
02:30on va te donner un petit peu de paracétamol et tu iras mieux.
02:32Mais non, il faut une thérapie de choc bienveillante, il ne faut pas faire de la rigueur pour la rigueur.
02:35Il ne faut également, personne, par exemple, parler des impôts qu'il faut baisser
02:38pour relancer, effectivement, la machine.
02:40Donc, non, c'est quand même extrêmement décevant et puis c'était très convenu, quoi.
02:43Donc, c'est dommage, oui.
02:45– Est-ce qu'on peut dire, Bruno Jeudy, que c'était le premier débat de la présidentielle 2027 ?
02:49– Oui, d'une certaine manière, on peut dire ça,
02:51parce que c'est vrai que sur le plateau, avec les six, sept présents,
02:59en tous les cas, hors, il est venu seul.
03:03On peut dire qu'il y en a au moins cinq qui sont sûrement sur la ligne de départ
03:06et puis les deux autres y pensent fortement
03:08et peut-être le seront-ils pour Bardella in fine.
03:11Donc, oui, c'était sans doute une sorte de galop d'essai pour certains.
03:18Après, c'est vrai que, bon, ils ne sont peut-être pas encore…
03:22Enfin, il n'y a pas beaucoup d'idées nouvelles.
03:24Moi, c'est toujours ce que je remarque.
03:25Je trouve que la politique, aujourd'hui, ce qui manque le plus,
03:28c'est les idées, les idées nouvelles.
03:32C'est ce qui a plombé la droite parce qu'elle n'a pas réussi
03:34à renouveler son corpus ces dernières années.
03:36La gauche, alors elle, elle recule, elle recule dans les idées.
03:41Je ne parle pas d'Elefi qui va les chercher il y a très, très longtemps.
03:43Mais quel genre d'idées nouvelles ?
03:44C'est-à-dire qu'en fait, on voit bien qu'à une situation exceptionnelle,
03:47il va peut-être falloir quand même trouver des remèdes exceptionnels
03:52pour combattre un certain nombre de difficultés dans la société française.
03:57Et sur la question de la dette, c'est peut-être encore Bayrou
04:02qui est le plus audacieux parce que c'est vrai
04:05que c'est lui reproché, donc tout le monde n'est pas d'accord.
04:08Il est audacieux mais ça risque de tomber à plat.
04:11La méthode est catastrophique, mais au moins, il pose un diagnostic
04:15et quelque part, au bout de...
04:18Là, il a posé le problème lundi.
04:21C'est vrai que Jean-Marc a raison.
04:23Au troisième ou quatrième jour,
04:25beaucoup commencent à dire,
04:28oui, effectivement, quand même, on ne va pas nier la dette.
04:31Il y en a très peu qui la nie maintenant.
04:32Moi, je trouve que la prise de conscience des difficultés
04:35et d'une perspective grave, gravissime,
04:38y compris pour la fin d'année quand il va y avoir des levées de fonds importantes,
04:42elle a fait des progrès.
04:43Et même sur le plateau, on a reconnu...
04:46On entendra Fabien Roussel tout à l'heure.
04:48Lui, il a l'air de dire la dette.
04:49Bon, ce n'est pas tellement la priorité.
04:51On va l'écouter.
04:52Il a chassé le milliard.
04:53Mais, Rocaïa Diallo, vous avez suivi ce débat.
04:56Qui a été le meilleur, selon vous ?
04:58C'est une bonne question.
05:01Je ne sais pas.
05:03Oui, sur cette question-là.
05:04Je sais que le débat, j'ai trouvé quand même relativement policé.
05:06Le public était assez dynamique et assez réactif,
05:09notamment aux propos de gauche.
05:11Mais finalement, alors que c'est des visions quand même
05:13de la société très, très antagoniste qui s'opposaient,
05:17j'ai trouvé que c'était relativement courtois et policé
05:20et très, très masculin, comme on peut le constater sur l'image.
05:25Ça interroge quand même sur aussi la place des femmes
05:26dans les réflexions stratégiques qui concernent le pays.
05:29Parce qu'à chaque fois qu'on est dans des moments de crise,
05:31on se rend compte que finalement, la réflexion se concentre
05:33entre quelques mains masculines.
05:35Mais sinon, je ne serais pas capable de déterminer
05:37une personne qui s'est vraiment démarquée
05:39par un talent exceptionnel.
05:41Jean-Marc Sylvestre, vous qui étiez ?
05:43On regarde, on voit bien qu'il reste des problèmes,
05:46des points de clivage très importants sur l'énergie, par exemple,
05:49sur l'industrie nucléaire.
05:50On voit bien que ça clive beaucoup entre la gauche et...
05:53Mais il y en a un qui s'est démarqué pour vous ?
05:55Un des candidats qui s'est démarqué ?
05:58Moi, je trouve que les trois candidats,
06:00Attal, Rotaillot et Bardella,
06:03ont réussi à contenir un peu leur rivalité,
06:07d'une part, et de se situer dans un univers économie de marché,
06:12économie de l'offre,
06:14et qu'ils ont laissé
06:15Bompard et Roussel sur leur obsession de l'économie de la demande,
06:23sans pour autant qu'ils acceptent de dire
06:26comment ils finançaient l'économie de la demande.
06:27Parce qu'après tout, l'économie de la demande,
06:28c'est de la consommation.
06:30Bruno Rotaillot, qui évoque carrément 2027.
06:32On écoute le ministre de l'Intérieur.
06:35Moi, je pense qu'on est arrivé au bout d'un système.
06:38La question qui sera posée le 8 septembre,
06:40ce n'est pas de voter pour ou contre M. Bérou.
06:43Ça n'est pas un référendum.
06:45C'est de partager un diagnostic.
06:47Qu'est-ce qu'on fait ?
06:48Il faut non pas le réparer, le système.
06:49Il va falloir changer de pied, évidemment.
06:53Mais ça, ça sera pour 2027.
06:54En fait, simplement, ce que moi, j'observe,
06:57c'est qu'on ne peut plus vivre dans un système,
06:59et ce sera la rupture,
07:01qui est un système social-étatiste.
07:04Carrément, la fin d'un système, ce n'est pas anodin ?
07:07Oui, non, mais Bruno Rotaillot, c'est simple.
07:10Là, dans ce qu'il dit,
07:11l'avantage est tout au moins assez clair.
07:17Laissons, profitons de M. Bayrou,
07:19qui va faire le sale boulot.
07:20Parce qu'il faut faire ce sale boulot.
07:21En 2027, celui qui veut être candidat,
07:24de toute façon, au minimum, il ne peut pas...
07:26Si vous voulez être crédible en 2027,
07:29vous devez soutenir ce plan,
07:31qu'il soit porté par Bayrou ou un autre.
07:33Parce qu'en 2027, les mesures seront sans doute
07:35encore plus sévères et plus dures à prendre.
07:39Donc, au fond, il tire les leçons de cette situation.
07:42En creux, on a beaucoup trop dépensé
07:45dans ces deux mandats ennemis.
07:48François Bayrou vient réparer, corriger un peu la trajectoire.
07:53Et puis après, en 2027, on tourne la page de tout ça.
07:55C'est ce que nous dit Bruno Rotaillot ce soir.
07:57Il le dit, on va dire, assez poliment,
08:00sans trop mouiller cette fois Emmanuel Macron,
08:02ce qu'il a fait plusieurs fois dans d'autres intaou.
08:04Je trouve même que beaucoup ont reconnu
08:06qu'on avait beaucoup dépensé à l'après-Covid.
08:10Jusqu'au Covid, on considérait que les dépenses publiques
08:13et sociales qui avaient été faites
08:14se justifiaient par la gravité de la situation.
08:17Mais le dérapage, c'est l'après-Covid.
08:20C'est l'après-Covid.
08:21Mais à ma connaissance...
08:22Mais à ma connaissance, personne sur le plateau
08:26n'a refusé les fameux chaque essence.
08:29Et oui, personne...
08:30Même les Républicains.
08:31Oui, absolument.
08:34Et aujourd'hui, on est en train de demander des comptes
08:36aux entreprises.
08:37On a clarifié le problème des dons aux entreprises.
08:40Le fameux rapport du Sénat qui a fait beaucoup de bruit
08:43a été quand même un peu clarifié.
08:45On a considéré que ce n'était pas forcément des dons gratuits.
08:49Il fallait plus ou moins les rembourser
08:51où ça servait éventuellement à l'activité économique.
08:54Et surtout, le montant est faux.
08:55Le montant est faux.
08:55C'est-à-dire que...
08:56Là, justement, j'ai regardé tout à l'heure avant de venir.
08:58Et on met également les aides à la SNCF.
09:01On l'a dit n'importe quoi.
09:01Oui, qui est une entreprise publique.
09:03Là, on m'a fait croire que c'est effectivement
09:04pour les entreprises privées.
09:05Donc, en fait, au total, il y a un autre chiffrage
09:07qui est plutôt autour des 87 milliards d'euros de subventions.
09:10Ce ne sont pas des dons, c'est des subventions.
09:11Mais encore une fois, si elles n'étaient pas là,
09:13c'est sûr que derrière, il y aurait peut-être eu
09:14encore plus de faillites d'entreprises.
09:16Et c'est là l'erreur de la gestion du Covid.
09:17C'est qu'on a donné à tout le monde sans regarder.
09:20Non, c'est après Covid qui a été une erreur.
09:22Oui, mais déjà pendant le Covid,
09:23moi, j'étais à Bercy à plusieurs reprises
09:24pour raconter une anecdote.
09:25Enfin, début 2021,
09:27Bruno Le Maire, on a réuni plusieurs économistes
09:29et puis il est haut fonctionnaire de Bercy.
09:31Et j'ai lancé simplement en disant
09:33écoutez, maintenant, ça y est, le Covid,
09:34on sait que ce n'est pas la fin du monde.
09:35Il faudrait peut-être arrêter d'augmenter la dette publique.
09:37Et là, que m'a-t-on répondu en cœur ?
09:39J'ai envie de dire.
09:39Non, mais la dette publique, ce n'est pas grave.
09:41On va la faire rouler.
09:42Les taux d'intérêt n'augmenteront jamais.
09:44Ils étaient à zéro.
09:46Non, mais attendez, vous vous rendez compte
09:47le manque de discernement.
09:48Les taux d'intérêt n'augmenteront jamais.
09:49La BCE financera.
09:50Et c'est ça qui a été très grave.
09:52C'est une sorte de drogue.
09:52On s'est habitué à cette drogue.
09:53On dit, on va continuer.
09:54Et maintenant, on n'arrive plus.
09:56On l'est effectivement à la partition.
09:56Vous savez quoi ?
09:56Là-dessus, on va écouter Fabien Roussel et Bruno Retailleau.
10:00Au lieu de parler de la dette tous les jours
10:03et des économies qu'il faut faire
10:05et de là où on va couper un bras, couper une jambe
10:07et de se regarder les pompes parce qu'on est déprimé,
10:09parce que ça va mal,
10:10soyons offensifs, conquérants, regardons devant.
10:13Au moins, pourrait-on s'accorder sur le fait
10:15qu'on arrive au bord du gouffre ?
10:17Vous savez, moi, j'ai toujours été un opposant à Emmanuel Macron.
10:20Je me suis engagé dans un gouvernement
10:21parce que j'avais peur du pire, le chaos
10:23et aussi la gauche mélanchonisée.
10:25Donc, j'ai pris mes responsabilités
10:27pour donner à la France un peu de stabilité.
10:29Mais demain, je pense qu'il faudra des ruptures encore plus franches.
10:32Jean-Marc Sylvestre, vous disiez tout à l'heure,
10:33moi, j'ai eu l'impression qu'il y avait un consensus sur le diagnostic.
10:37Moi, j'avais plutôt l'impression, en écoutant,
10:39que justement, ils n'ont pas du tout la même philosophie,
10:41ne serait-ce que sur la gestion de la dette,
10:43sur comment traiter cette dette.
10:44Écoutez, on en est ressortis avec l'impression
10:46qu'ils avaient conscience que la situation était quand même difficile et grave.
10:51Parce que Fabien Roussel, vous l'avez entendu, là,
10:53il dit mais la dette, arrêtez un petit peu avec vos histoires,
10:56investissons.
10:58Oui, d'accord, mais il ne dit pas où il faut investir,
11:00avec quel argent il faut investir
11:01et comment on va investir.
11:03On n'est pas dans Mario Draghi, là.
11:05On peut dire que Fabien Roussel, aujourd'hui,
11:07de ceux qui étaient présents,
11:08c'est le seul qui défend avec le Parti communiste,
11:13il va d'ailleurs le détailler,
11:14un plan de relance de 500 milliards sur 5 ans.
11:19Enfin, voilà, donc, c'est un plan, j'allais dire,
11:22c'est une politique ancienne très keynésienne.
11:24Alors bon, il prend appui sur ce que va faire l'Allemagne,
11:27puisque l'Allemagne va se lancer dans un grand...
11:29On a parlé hier, justement, avec la dette publique,
11:31il y a quand même un dîner de réalité, effectivement,
11:33de ces parties, on va dire, d'extrême-gauche,
11:35qui nous disent, oui, finalement, la dette, ça ne sert à rien,
11:37mais pas seulement.
11:37Il y a beaucoup d'économistes également,
11:38on va dire de Salon, qu'on entend beaucoup,
11:40qui nous disent, la dette publique ne coûte rien.
11:42C'est un mensonge éhonté.
11:43Oui, c'est non.
11:44Sachant que chaque année,
11:46avec l'augmentation, justement, des taux d'intérêt,
11:47on va bientôt payer 70 milliards d'euros,
11:49juste de charges d'intérêt de la dette,
11:51et bientôt 100 milliards par an.
11:52Sur 15 ans, au total,
11:54ça va nous coûter quasiment 1 000 milliards d'euros
11:56jetés par les fenêtres.
11:58Donc, on ne peut pas...
11:58Et ça, je pense que c'est ça, la prise de conscience.
12:00Les Français commencent à comprendre
12:01que, justement, il y a ce dérapage
12:03et que nous faisons, que nous payons.
12:05La dette pour rembourser les intérêts des emprunts,
12:08ça ne sert pas à grand-chose, effectivement.
12:10C'est l'argent, c'est du gaspillage.
12:11Mais emprunter un pays qui veut faire des grands emprunts,
12:14ça peut dérapage.
12:14La dette, c'est comme le cholestérol,
12:16il y a la bonne et il y a la moins bonne.
12:18Une dette qui est là pour financer l'économie,
12:20pour financer l'investissement, pour financer l'innovation.
12:23Évidemment, ce qu'on fait, par exemple, les Américains,
12:25finalement, ça fonctionne
12:26parce qu'il y a globalement une innovation qui est là.
12:28Regardez, dans toutes les startups
12:30et les blue chips américaines
12:33au niveau du numérique,
12:35il n'y a aucune française, aucune européenne.
12:37Donc, c'est bien une erreur stratégique que nous avons faite.
12:39Nous n'avons pas suffisamment investi.
12:41Il faut utiliser la dette, justement, sur l'investissement,
12:43sur l'innovation.
12:44On veut réindustrialiser, c'est une très bonne idée.
12:46Mais si, effectivement, on augmente les impôts au même moment,
12:49ça ne pourra pas se faire.
12:50Donc, voilà, c'est ça le problème.
12:51C'est que cette dette, aujourd'hui, elle est devenue dangereuse
12:53parce que, quand vous regardez les chiffres,
12:54depuis, justement, 2019,
12:57on a une augmentation de la dette de quasiment 1 000 milliards d'euros
12:59alors que le PIB français a augmenté sur la même période
13:01de 550 milliards.
13:03Donc, il manque 450 milliards
13:05qui, donc, n'ont pas été dans la réalité économique
13:08dont les Français n'ont pas en profité,
13:10ni les entreprises.
13:11Et cette question-là,
13:12ce que vous disiez de l'endettement,
13:15François Bayrou a le sentiment, effectivement,
13:16que ça commence à travailler l'opinion,
13:19la population française.
13:20On écoute le Premier ministre là-dessus.
13:21Je suis persuadé que ces questions,
13:26elles commencent à travailler
13:28dans l'esprit de beaucoup de compatriotes,
13:31en tout cas, qui m'écrivent et qui me le disent
13:33en disant, pour la première fois,
13:35on dit la vérité.
13:37Pour la première fois,
13:38on va jusqu'à prendre des risques
13:40pour relever ce défi-là.
13:42– Ça, c'est le cas.
13:44Et d'ailleurs, le taux d'épargne en France
13:46en est l'illustration.
13:47– Oui, c'est un taux d'épargne record,
13:49de toute façon.
13:50– 19% ?
13:50– Oui, à peu près.
13:5119%, on a largement de quoi rembourser la dette
13:56si on puisait dans les livrets
13:58de la caisse d'épargne.
13:59Et moi, je crois que s'il y a…
14:01– Non, non, non, c'est ce qu'il me rend.
14:03– Je vais vous faire des amis.
14:05– Il est devenu élégiste.
14:06– Pardonnez-moi, il me prend uniquement l'idée,
14:09c'est que ce que disent les milieux financiers,
14:11c'est que, un, la France est un très bon payeur d'impôts,
14:15une soutenabilité à l'impôt,
14:16comme vous le dites techniquement,
14:18qui est très bonne jusqu'à maintenant.
14:19Il n'y a pas eu de défauts de paiement d'impôts,
14:22pas encore.
14:22Il y a peut-être des grognements.
14:24Et deuxièmement, il y a des réserves en capital.
14:27Et c'est du capital liquide et disponible.
14:29– Attendez, j'en m'en ai.
14:30– Alors attendez-moi, laisse-moi terminer.
14:31– S'il y a deux points,
14:33– Non, mais ce n'est pas terminé.
14:33– Laisse-moi terminer.
14:34– Sur les deux points où je voulais rester,
14:38c'est le premier, c'est qu'effectivement,
14:40l'atmosphère a un peu changé,
14:42la prise de conscience est en train de se maturer,
14:46de s'évoluer,
14:47et peut-être qu'elle va faire encore des progrès.
14:49Et je crois qu'il y a un deuxième point
14:52qui va sortir, et on l'a déjà vu,
14:55c'est la comparaison que l'on a commencé à faire
14:57avec le modèle allemand et le modèle italien.
15:00Ce fait-il que l'Allemagne va sortir sur les marchés
15:03dans deux mois,
15:04avec 600 milliards de recherches d'impôts.
15:06Donc elle va faire mal à l'équilibre financier
15:09et à l'équilibre du marché,
15:11et impacter l'équilibre français.
15:13Et puis d'autre part, l'Italie.
15:15Comment se fait-il que l'Italie, aujourd'hui,
15:17est sortie de son piège, de son piège budgétaire ?
15:19– Alors comment Jean-Germain Loni a fait pour sortir de l'Ontario ?
15:21– C'est très simple.
15:22Elle a utilisé des moyens très très simples.
15:25Le premier point, c'est qu'elle a pris une décision très forte
15:28il y a trois ans sur l'immigration,
15:30où elle a fait énormément d'économies.
15:31– Elle a fait quoi concrètement ?
15:33– À peu près 100 milliards.
15:34– Mais qu'est-ce qu'elle a mis en place ?
15:37– Elle a arrêté, elle a bloqué, elle a freiné
15:39l'entrée de son immigration.
15:42Elle a contrôlé.
15:43La deuxième chose, c'est que…
15:44– Et ça, ça a permis de faire ?
15:46– Depuis, elle est revenue sur le freinage quand même.
15:47– Oui.
15:48– La deuxième chose, c'est qu'elle a suivi quasiment à la lettre
15:52les propositions de son mentor, entre guillemets,
15:57qui est Mario Draghi.
15:57Mario Draghi qui a déposé un rapport
16:00et sur lequel il avait raison, où il voyait l'Europe flotter.
16:04– Surtout quand l'Italie a simplifié.
16:06Ça, c'est la preuve, parce qu'encore une fois,
16:08l'Italie a baissé sa dépense publique,
16:09pas que sur l'immigration, au niveau global,
16:11notamment sur les dépenses de fonctionnement,
16:12parce qu'il y avait, comme chez nous, comme partout,
16:14il y avait des exagérations.
16:15Donc elle a réduit effectivement les dépenses.
16:17Ça, c'est une grande leçon pour nous,
16:19parce que souvent, j'entends en France,
16:20on me dit, ah, si vous baissez les dépenses publiques,
16:23vous allez faire une récession.
16:24Sauf que là, on voit ce qui s'est passé au Portugal,
16:27en Italie, où on a justement baissé les dépenses publiques,
16:31et finalement, la croissance est revenue.
16:33Donc c'est-à-dire que, si vous baissez les dépenses publiques,
16:34et regardez ce que font les Italiens aujourd'hui,
16:36ils vont baisser les impôts de 30 milliards d'euros.
16:38C'est-à-dire que pendant que nous, on les augmente,
16:40ils baissent les impôts.
16:41Et quand vous baissez les impôts,
16:42vous restaurez la confiance,
16:43donc vous créez une dynamique de croissance.
16:44– Non seulement, vous restaurez la confiance.
16:47– Rogaya Diallo, est-ce qu'il faut s'inspirer de ces modèles-là ?
16:50On sait que, par exemple,
16:51cette mesure autour de l'immigration,
16:54c'est une mesure portée par le Rassemblement national.
16:56Est-ce qu'il faut s'en inspirer ?
16:59Est-ce qu'il faut que François Bayard prenne ce chemin-là
17:01pour avancer dans ces négociations
17:04et espérer faire des économies ?
17:05– Alors, sur Jean-Germain Léonis,
17:06elle est quand même revenue sur le discours
17:07de campagne contre l'immigration,
17:09qui était extrêmement offensif,
17:10parce que, confrontée à la réalité,
17:11elle a bien constaté qu'elle ne pouvait pas,
17:13en fait, qu'effectivement,
17:14mécaniquement et de manière monolithique,
17:17stopper l'immigration au point qu'elle l'annonçait.
17:19Moi, je ne pense pas que la solution soit
17:21dans cette politique qui répond plutôt
17:23à des aspirations quand même assez xénophobes,
17:28à laquelle la population est sensible en partie,
17:30mais je ne pense pas que la solution
17:31soit dans cette décision.
17:33Alors après, pour revenir à ce que disaient
17:35les différents intervenants de cette conférence,
17:38moi, ce que je sens dans le ton de Bruno Retailleau,
17:41c'est vraiment présenter une image
17:43assez catastrophiste du pays
17:44pour se poser en sauveur.
17:45Je pense qu'aussi dans cette démarche
17:46et dans le fait de tirer la sonnette d'alarme
17:49en présentant une France qui est au bord du gouffre,
17:52c'est aussi un positionnement
17:53qui lui permet d'apparaître
17:54comme une solution éventuelle
17:55dans une optique effectivement électorale.
17:58Donc, il ne faut pas aussi perdre de vue
17:59le fait que chacun, chacune autour de la table
18:01était dans une forme de performance
18:02et effectivement se positionner
18:03par rapport à une échéance intérieure.
18:04Et ça, c'était assez frappant.
18:06Regardez cet autre échange
18:07entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.
18:08C'est comme en amour,
18:14il y a les déclarations,
18:15mais il faut des preuves.
18:16Quand on a supprimé l'ISF,
18:18quand on a supprimé l'ISF,
18:19vous étiez compte qu'on le supprime
18:20et cet été, l'été dernier,
18:22en 2024,
18:23au moment de la dissolution,
18:24vous proposiez même dans votre programme
18:25de créer un nouvel impôt,
18:26l'IFF,
18:27l'impôt sur la fortune financière,
18:28une taxe sur les assurances-vies.
18:29Vous êtes fier de votre bilan économique,
18:30M. Attal ?
18:31Quand on a fait les ordonnances travail
18:33avec Muriel Kénikos,
18:34qui pour moi a été une très bonne réforme,
18:35vous avez voté contre
18:36à l'Assemblée nationale.
18:37M. Attal, vous êtes fier
18:38de la situation économique
18:38dans laquelle il y a une pays aujourd'hui.
18:40Quand on a présenté
18:40la réforme de l'assurance-chômage,
18:42vous vous y êtes opposés
18:43alors que tout le monde sait
18:44qu'on doit avoir un modèle social
18:46qui incite davantage à l'activité.
18:48Maintenant, il y a une chose
18:49dont je me réjouis.
18:49M. Attal, vous êtes fier
18:50de la situation économique du pays aujourd'hui.
18:51Je me suis moins exprimé que vous.
18:52Non, mais c'est dommage
18:53que vous n'ayez pas été Premier ministre,
18:55c'est dommage que vous n'ayez pas été ministre
18:56pendant sept ans.
18:57C'est franchement,
18:58c'est regrettable.
19:00C'est confortable d'être dans l'opposition.
19:01C'est confortable que je vais y aller,
19:03je vais intervenir directement.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations