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  • il y a 1 jour
Ce jeudi 11 décembre, Vincent Chaigneau, directeur de la recherche chez Generali Investments, et Alexandre Hezez, stratégiste indépendant, se sont penchés sur les grandes perspectives pour 2026, une année prometteuse en bourse, les valeurs et secteurs à privilégier en 2026, la performance d'Oracle qui déçoit et plonge à Wall Street, l'impact de l'IA sur la productivité des banques en 2026, la reprise des achats par la FED des Titres du Trésor, et le durcissement des conditions pour voyager aux États-Unis, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00BFM Bourse, le club de la bourse.
00:03Nos experts du club, ils viennent de nous rejoindre ce soir.
00:05Vincent Chéniot, directeur de la recherche de General Investments.
00:07Bonsoir Vincent.
00:08Bonsoir.
00:08Avie de vous retrouver.
00:09Alexandre Ezez, bonsoir Alexandre.
00:10Bonsoir.
00:11Stratégiste de marché.
00:12On va parler de la fête, d'Oracle aussi qui perd 13%.
00:15On va en parler dans un instant.
00:16D'abord, les grandes perspectives 2026.
00:19Est-ce que le plus grand risque pour l'an prochain serait de ne pas prendre de risques,
00:23de refuser d'investir sur le marché actions en se disant tout ça est déjà trop monté ?
00:27Vincent.
00:27Oui, alors ça c'est la fameuse phrase, la seule chose à craindre c'est la peur elle-même.
00:34Et effectivement, je pense que les conditions macro sont plutôt porteuses.
00:41Alors évidemment, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de risque.
00:43En particulier, ce qui a quand même inquiété les marchés depuis quelques semaines,
00:49c'est ce qu'on a vu sur la dette privée, quelques défauts.
00:53Donc est-ce que ce sont des signes avant-coureurs qui pourraient indiquer une dégradation généralisée du crédit dans les mois qui viennent ?
01:02Ce n'est pas du tout notre opinion.
01:05Et le deuxième risque, c'est y a-t-il une bulle sur l'intelligence artificielle et toutes les valeurs tech ?
01:12Et là, notre propos est que, bien sûr, il y a des questionnements sur la capacité de ces entreprises à maintenir les marges faramineuses
01:21dont elles bénéficient aujourd'hui, avec une montée de la compétition qui potentiellement peut menacer ces marges.
01:28Mais nous pensons que nous sommes dans une situation très différente de celle de la fin des années 90,
01:34où on avait une bulle dot com avec des profits réalisés qui étaient bien moindres que ceux qu'on a aujourd'hui
01:43et un levier qui était beaucoup plus important.
01:46Donc il nous semble que nous ne sommes pas dans une situation de bulle
01:48et que les perspectives macro sont favorables, avec notamment des conditions financières qui sont très accommodantes.
01:56Et en général, quand on a des conditions financières aussi accommodantes,
02:00c'est plutôt suivi par une accélération de la croissance.
02:04On a non seulement des banques centrales qui ont baissé les taux, et la fête continue,
02:09mais on a également un assouplissement budgétaire.
02:12En Allemagne, très clairement, on voit maintenant une accélération sur le bazooka allemand.
02:16En Chine, on aura un peu de soutien.
02:18Et ce qui est peut-être moins bien compris, ce sont les États-Unis,
02:21où on va avoir une impulsion budgétaire l'année prochaine,
02:24avant les élections de mi-mandat, qui vont être très favorables à l'économie.
02:27Donc au total, il nous semble qu'en effet, les conditions restent porteuses,
02:32plutôt porteuses pour les actifs risqués.
02:34Oui, est-ce que vous partagez l'idée, Alexandre ?
02:37Est-ce que le plus grand risque serait de ne plus vouloir prendre de risques
02:39et de ne plus investir sur les marchés à risque, comme le marché à action en 2026 ?
02:43Alors il faut rester effectivement investi.
02:45On vient de le dire, les conditions macroéconomiques sont porteuses.
02:48Les conditions monétaires restent accommodantes et potentiellement peuvent l'être un peu plus.
02:53Et cela augure effectivement d'une bonne santé sur les marchés.
02:57Évidemment, on peut craindre de la volatilité, mais ça, c'est le propre des marchés.
03:02Et au-delà de ne pas être investi, je pense que les investisseurs qui veulent sortir du marché
03:05pourraient avoir beaucoup de mal à revenir.
03:08C'est-à-dire qu'effectivement, on attend toujours une baisse pour revenir,
03:11mais ça risque d'être très compliqué sur 2026, effectivement, si on n'est pas investi,
03:16de pouvoir potentiellement en rajouter un peu ou d'attendre d'être en de cette baisse.
03:20Et je pense que le risque, en tout cas pour un investisseur, il est là, c'est de ne plus revenir
03:23parce que les valorisations restent importantes, donc elles le resteront de toutes les manières.
03:28Et si on a une forte baisse ou un krach ou quelque chose comme ça,
03:31ça sera pour de bonnes raisons qui, de toute manière, amèneront ces investisseurs-là
03:37à ne pas rentrer sur les marchés.
03:39Donc, il faut se laisser porter.
03:43Les conditions restent bonnes.
03:45La liquidité, effectivement, il va falloir regarder cela en fin d'année,
03:49peut-être jusqu'à dans les deux, trois premiers mois de l'année,
03:51mais ça sera peut-être des opportunités.
03:54Mais il faut pouvoir, effectivement, être sur les marchés pour pouvoir réinvestir.
03:58Ce qui pourrait porter le marché, donc, c'est cette idée qu'en sortir,
04:01vous empêcherez de trouver le bon point d'entrée par la suite.
04:03C'est David Krug pour la financière de l'Échiquier qui nous livrait ce chiffre hier.
04:07Depuis quelques semaines, les rachats à bon compte se font en moyenne aux États-Unis
04:11sur les valeurs, quand le titre a perdu désormais non plus 5, mais 2%.
04:14Avant, c'était quand le titre perdait 5%, on venait racheter le titre en se disant
04:17que c'est un bon point d'entrée.
04:18Maintenant, on n'attend plus que ça baisse de 5%, on attend juste que ça baisse de 2% pour revenir,
04:22de plus en plus vite.
04:23Ça montre, effectivement, qu'on a peur de ne plus trouver de point d'entrée
04:25temps, finalement, courant, reste fondamentalement ascendant ?
04:31Oui, je pense que c'est un signal intéressant, en effet.
04:34Alors, il faut considérer également que le positionnement n'est pas extrême.
04:38Le positionnement est plutôt légèrement long,
04:42notamment de la part des systématiques,
04:44dans un environnement de vol, de volatilité qui est plutôt basse.
04:48Mais sur les gestions discrétionnaires, le positionnement en action, finalement, est plutôt
04:55assez neutre.
04:56Donc, je pense que ça montre un positionnement qui est assez sain.
05:00Et dès que le marché baisse un peu, on voit, effectivement, des mouvements de rachat.
05:05On va parler de la Fed en détail dans un instant, d'Oracle, bien sûr, mais d'abord, dans quoi on investit ?
05:10En 2026, on ouvre le grand livre dans l'investissement, on a une émission pratique, aussi BFM Bourse,
05:14et on aime bien se projeter.
05:15Quels sont vos choix, vos thématiques, les secteurs qu'il faudra, selon vous, privilégier, Vincent,
05:19avec vos équipes chez Generali ?
05:21Alors, nous restons, de façon générale, légèrement surpondérés sur les actions,
05:26avec un biais plutôt cyclique.
05:30Donc, on aime bien les financières, plutôt long de la pharma également.
05:35Je pense que les industriels pourraient surprendre à la hausse.
05:38On aime bien le secteur des softwares.
05:41Mais de façon générale, plutôt des positions légèrement longues sur les actions.
05:46Favoriser également les marchés émergents.
05:48Nous pensons que le dollar qui s'est stabilisé, voire repris un peu au second semestre,
05:54va de nouveau reprendre sa baisse.
05:57Et d'ailleurs, on le voit en ce moment, c'est en général assez favorable pour les marchés émergents.
06:02Donc, on aime bien la Chine, on aime bien la tech chinoise, notamment.
06:05On aime bien également la Corée du Sud, la Pologne, l'Inde.
06:10Donc, plutôt favorable.
06:11On est toujours long sur le crédit.
06:14On a beaucoup de questions sur cette idée que les spreads sont déjà très étroits.
06:18Et avec les défauts qui ont fait les titres de la presse,
06:22est-ce qu'il n'est pas dangereux d'être long sur le crédit ?
06:26Nous pensons que le crédit offre encore un pick-up, notamment par rapport au cash, qui est important.
06:32Si vous achetez aujourd'hui du credit investment grade, sur la zone 7-10 ans, qui est notre zone favorite,
06:37vous avez un excès de rendement par rapport au cash, au monétaire, qui est d'environ 170 points de base.
06:42Ce qui va alimenter les flux vers le crédit.
06:46Donc, nous restons plutôt long crédit.
06:47Et nous pensons, en l'occurrence, que les défauts qu'on a vus récemment sont des cas plutôt isolés
06:53et ne sont pas le début d'une tendance.
06:55Mais que l'année prochaine, on va voir une concurrence encore plus accrue entre les prêteurs.
07:01Si on regarde le marché des bonds, mais également le marché des loans, de la dette privée,
07:07il nous semble que cette compétition va s'accentuer dans un cadre de déréglementation bancaire aux Etats-Unis
07:12qui va libérer du capital.
07:13Et ça aboutira à quoi, tout ça, alors ?
07:15Ça voudra dire davantage de demandes pour le crédit,
07:17ce qui a plutôt tendance à maintenir les spreads sur des niveaux étroits.
07:20Donc, on reste plutôt favorable sur le crédit.
07:22Donc, ceux qui nous écoutent, qui nous regardent, si leur banque leur propose ou pas que leur banque,
07:25d'ailleurs, s'ils voient passer des produits d'obligation, par exemple,
07:28c'est pas fini.
07:30La fenêtre d'opportunité n'est pas encore refermée.
07:32C'est ça, le message.
07:32Sur les obligations corporate.
07:34Sur les obligations d'entreprise.
07:35Oui.
07:35On est plutôt plus prudent, par contre, sur les obligations gouvernementales.
07:39Ça, c'est pas nouveau.
07:41On est également sous-pondéré cash.
07:43Sur la question des obligations d'État, demeure le problème des déficits.
07:49On en parlera.
07:49Mais sur les actions, donc, vos secteurs, c'est, vous disiez, industriels.
07:52Vous avez commencé par parler des industriels.
07:55Il se trouve que le Dow Jones est aujourd'hui sur un record.
07:57On disait 1% de hausse, le Dow Jones.
07:59C'est le seul des trois indices américains aujourd'hui qui progressent.
08:01Nouveau record pour le Dow Jones.
08:03On y est presque sur le S&P, mais pas encore tout à fait.
08:05Qu'est-ce qui se passe sur les industries ?
08:06Pourquoi vous êtes positif sur ce secteur ?
08:07On est positif de façon générale sur les cycliques.
08:11Donc, j'ai parlé notamment des bancaires qui ont déjà bien performé.
08:15Il nous semble que le mouvement n'est pas terminé.
08:17Sur les industriels, vous savez, si vous regardez les PMI manufacturiers,
08:21ils sont sur des niveaux très bas depuis maintenant 2-3 ans.
08:25Donc, on a une sorte de déprime là, qui est due à plusieurs facteurs.
08:30Il y a eu l'effet post-Covid qui a été assez déprimant.
08:34Il y a eu ensuite la guerre en Ukraine et l'explosion des coûts de l'énergie qui a plombé.
08:39Il y a eu la concurrence de la Chine.
08:42Donc, on voit un secteur qui est plutôt déprimé.
08:45On voit des signes d'amélioration potentielle l'année prochaine.
08:49Ça ne pourra pas être pire, en quelque sorte.
08:51Pour résumer, le secteur bancaire aussi, vous aimez bien.
08:53De votre côté, Alexandre, quelles sont vos thématiques sur le marché actions,
08:56les secteurs à privilégier l'emploi ?
08:57Effectivement, je pense qu'il faut rester surpondéré sur le marché actions.
09:01Et ce qui est intéressant, c'est qu'on va avoir un bon moyen de diversification
09:05entre les actions et les obligations dans un portefeuille, en fonction du risque.
09:09Parce qu'évidemment, les obligations corporate, notamment, et financières,
09:13il ne faut pas les oublier, parce qu'elles restent vraiment au cœur d'un portefeuille d'allocations d'actifs.
09:18Parce qu'il y a vraiment des taux qui sont extrêmement intéressants.
09:22Donc, les actions, Alexandre.
09:23Mais sur les actions, ce n'est pas parce qu'on passe l'année qu'il faut changer complètement de thématique
09:28et revenir à zéro.
09:29C'est vrai que, pour moi, en Europe, la grande thématique, c'est la souveraineté.
09:34Donc, tous les secteurs qui sont liés à la souveraineté de l'Europe,
09:38que ce soit les énergéticiens, le secteur bancaire, doivent effectivement être privilégiés.
09:44Même si les banques ont déjà beaucoup progressé, ça reste.
09:46Il y a encore un boulevard, en tout cas, à mon avis, sur les banques,
09:51qui reste à des niveaux de valorisation qui, certes, sont beaucoup plus élevés que les dix dernières années.
09:55Mais à l'époque, on avait des taux à zéro, voire négatifs.
09:59Et donc, la valorisation était très en deçà des normes historiques de long terme.
10:03Donc, on a encore quelque chose sur les banques, sur les assureurs aussi,
10:06qui sont en train de véritablement travailler.
10:08Et ça, c'est important.
10:09Sur les États-Unis, je considère qu'on reste encore sur une dynamique sur la tech de manière assez importante.
10:16On parlait des industriels, ce qui est intéressant, en tout cas, des valeurs un peu plus cycliques,
10:20qui commencent à profiter de l'IA.
10:23Et ma conviction, en tout cas, c'est qu'à partir de 2026, on va avoir un glissement sur le dollar,
10:28en tout cas, une montée de l'euro, l'ensemble des devises par rapport au dollar qui devrait baisser.
10:34Et ça, ça va privilégier, effectivement, les valeurs exportatrices américaines.
10:37Si on est couvert en dollars.
10:40Et puis, sur les pays émergents, ça, c'est une thématique que j'avais déjà cette année.
10:44La Chine, l'Inde, elles restent très intéressantes.
10:47Et toujours avec cette thématique IA, avec, notamment sur les actions,
10:51mais aussi sur les obligations convertibles,
10:52qui est un marché qui est extrêmement développé,
10:55avec des thématiques sur les technologies qui ne sont pas forcément présentes.
10:59On voit dans ces pays que vous venez de citer, Chine et Inde, le poids croissant de la Chine.
11:02Il y a eu cette introduction en bourse il y a quelques jours de Morswes, le Nvidia chinois,
11:05qui est la demande a été 4 000 fois supérieure à l'offre.
11:084 000 fois supérieure à l'offre.
11:10Incroyable.
11:10Et on voit en Inde, multiplication aussi des introductions en bourse qui trouvent beaucoup de preneurs.
11:15Ça prend vraiment dans ces pays-là.
11:16La bourse est en train de prendre une place de plus en plus importante dans l'innovation, clairement.
11:19La bourse prend une place importante.
11:22Alors, c'est pour des dynamiques différentes entre la Chine et l'Inde.
11:25La Chine, clairement, c'est une manière, en tout cas, pour l'État de créer un effet richesse en dehors de l'immobilier,
11:33qui reste effectivement complètement à tonne, voire qui continue à se déprécier.
11:38Et c'est vrai que ça crée un engouement qui permet de relancer la confiance par l'investissement sur les actions.
11:42En Inde, c'est complètement différent.
11:44C'est plutôt un tissu de petites et moyennes d'entreprises.
11:48Je le rappelle, l'Inde, qui était un des derniers pays à ne pas avoir négocié avec les États-Unis
11:53et qui, finalement, réussit ces négociations.
11:58Donc, il y a véritablement un engouement pour ces deux pays qui va perdurer.
12:02Bon, ce soir, on suivra Broadcom aux États-Unis.
12:03Broadcom va annoncer ses résultats.
12:05Dans la tech américaine, c'est du gros, c'est du lourd.
12:07Broadcom, c'est plus gros en capitalisation, c'est plus lourd que Meta.
12:10Broadcom, 1900 milliards de dollars de capitalisation.
12:13Plus que Meta, plus que Tesla également.
12:15On parle toujours des sets magnifiques.
12:16En excluant Broadcom, Broadcom est plus gros que deux des sets magnifiques.
12:19Voilà.
12:20Donc, il va peut-être falloir apprendre de plus en plus à suivre cette valeur.
12:23Acteur majeur des semi-conducteurs sera à 22h la publication, Alexandre.
12:26Il va falloir changer d'acronyme parce qu'effectivement, on était passé des GAFAM aux sets magnifiques.
12:30Il va falloir bien trouver un autre acronyme qui représente ces valeurs-là.
12:35Et c'est vrai que...
12:36Les Batman, on entend les Batman, le B de Broadcom.
12:38Le problème, c'est que ça, effectivement, Tesla, SpaceX, peut-être l'année prochaine.
12:43Enfin, il va falloir trouver des mots du Scrabble avec de nombreuses lettres.
12:48Ce qui est certain, c'est que Broadcom, effectivement, on attend Broadcom maintenant comme les deux dernières années Nvidia, en fait.
12:54C'est assez amusant puisque les résultats de Broadcom passaient effectivement sous l'ombre de Nvidia pendant très longtemps.
13:01Et Broadcom devient l'acteur qui va potentiellement nous permettre d'analyser la croissance ou en tout cas, comme vous l'appelez, les signes noirs sur l'IA.
13:11Oui. Et alors, est-ce qu'Oracle, signe noir pour le coup ?
13:14Oracle a publié moins 14% aujourd'hui à Wall Street.
13:17Oracle qui annonce finalement un peu plus de dépenses, beaucoup plus même de dépenses qu'initialement, pour développer ces infrastructures d'IA.
13:23Ça confirme l'idée que l'IA, quand même, c'est une sacrée passoire financière.
13:27Et on n'est pas sûr du retour immédiat sur investissement.
13:30Oracle perd 14%.
13:31Est-ce un signe noir, là, pour toute l'IA ou c'est juste un cas Oracle circonscrit, on va dire ?
13:37Signe noir, je ne suis pas sûr, mais je pense qu'on voit effectivement une plus grande différenciation parmi les acteurs de la technologie.
13:46En l'occurrence, Oracle, c'est un peu la valeur emblématique des inquiétudes qui apparaissent sur le levier.
13:55C'est-à-dire qu'effectivement, elle s'est beaucoup endettée pour financer ses investissements.
14:01Et on voit son CDS, par exemple, qui est passé de 30 points de base, CDS 5 ans, qui est passé de 30 points de base à plus de 120 points de base.
14:08Ce qui montre les inquiétudes qui commencent à apparaître sur le levier.
14:12Et est-ce que ces investissements, financés en partie par la dette, en effet, généreront les revenus anticipés ?
14:20Là, il y a des inquiétudes.
14:22Je pense que, d'un point de vue macro, l'IA est une histoire positive,
14:28dans le sens où elle va générer des gains de productivité.
14:31Ça, ça me semble assez indéniable.
14:33On voit historiquement que, quand les dépenses d'investissement en biens d'équipement, en technologie,
14:41augmentent aussi vite et fort, ça s'est toujours suivi par des gains de productivité importants.
14:46La productivité, c'est magnifique pour l'économie.
14:48Ça veut dire plus de profits et ou moins d'inflation.
14:51C'est très bon pour les marchés.
14:52Je pense que la diffusion de l'intelligence artificielle va nous amener cette productivité.
14:57Ce sera positif pour les marchés d'action en général.
15:00Après, il y a une interrogation, comme je l'ai dit, sur la profitabilité,
15:05les marges de ces entreprises dans la technologie.
15:09Est-ce qu'on ne va pas voir apparaître une compétition, notamment venant de Chine ?
15:13On voit des progrès au niveau des puces, la construction des puces,
15:19mais également des modèles d'intelligence artificielle dont la performance rattrape à vitesse grand V,
15:24celle des acteurs américains.
15:26Est-ce que ça, ça ne va pas, in fine, renier les marges dans le secteur ?
15:30Je pense qu'on aura une grande différenciation parmi les acteurs.
15:35Mais au niveau de l'économie et des marchés, globalement,
15:38je pense que l'intelligence artificielle est une histoire positive pour les entreprises.
15:41Oui, parce qu'il y aura de plus en plus d'adopteurs,
15:42c'est-à-dire de plus en plus de secteurs qui ne sont pas des secteurs tech,
15:44qui bénéficieront à leur tour des bienfaits de l'IA.
15:47Donc, quitte à investir dans l'IA, autant le faire à travers ceux qui vont adopter l'IA
15:51plutôt qu'à travers ceux qui la bâtissent, parce qu'ils sont déjà suffisamment valorisés.
15:54C'est ça l'idée pour la suite, Vincent ?
15:56Absolument.
15:57On a des secteurs comme la finance, on a parlé des financières,
16:00qui pourraient en bénéficier.
16:03La finance parmi les premiers à adopter l'IA et en tirer des fruits,
16:08de la productivité, vous pensez vraiment ?
16:09Oui, je pense que les financières, on parle également des biotech,
16:11et qu'on parle même du retail, avec la gestion des stocks notamment,
16:18qui pourraient être beaucoup plus efficaces, et la distribution.
16:22Donc oui, je pense qu'on aura cette diffusion.
16:24Carrefour, par exemple, les supermarchés Carrefour,
16:25ils emploient 200 ingénieurs d'IA en ce moment,
16:27justement pour être les premiers sur la ligne de départ,
16:30quand ça va véritablement démarrer aussi ici.
16:32Et Walmart à Wall Street, on rappelle, Walmart est désormais coté au Nasdaq.
16:35Oui, Walmart, première chaîne mondiale de supermarchés,
16:38le retail américain, la grande Coso,
16:39s'est coté sur le Nasdaq depuis deux jours. Alexandre ?
16:42Walmart, justement, j'allais en parler,
16:44c'est les premiers sur la digitalisation dans les années 2020-2022.
16:51Effectivement, dans les derniers résultats, l'IA est par une part importante,
16:55et on voit bien que ceux qui sont en train d'adopter l'IA vont faire la différence.
16:59Évidemment, les investissements sont colossaux,
17:01et je pense que c'est un peu un marronnier qui va revenir tous les mois,
17:05en tout cas au fil de l'année 2026,
17:08pour savoir si les investissements colossaux que nous mettons,
17:13en tout cas dans l'intelligence artificielle, vont à un moment être rentables.
17:16Donc, de toute manière, ces investissements doivent être faits dans les data centers.
17:21Les hyperscalers commencent à s'endetter de manière significative.
17:24Le cas d'Oracle n'est pas un signe noir,
17:25puisque le principal, en tout cas un signe noir, on ne le voit pas.
17:30Alors qu'Oracle est surveillé de près depuis quand même un moment.
17:33On a vu, on l'a dit, le marché des CDS s'est un peu détérioré.
17:37Je dirais que c'est vrai, ça fait partie en oracle des acteurs les plus fragiles,
17:41qui s'est endetté très rapidement pour suivre le mouvement et s'imposer dans cet environnement de l'IA.
17:48Mais on a parlé du secteur financier, effectivement, le secteur de la distribution,
17:51le secteur de l'assurance, on en a parlé tout à l'heure.
17:53Les investissements dans ces secteurs-là sont importants.
17:57Vous parlez de Perfou, mais ça va rester, effectivement, un market mover.
18:00Et dans ce contexte-là, les indices sont toujours proches de leur record.
18:03Le S&P 500 est en petite baisse aujourd'hui, moins 0,3%.
18:05Enfin, il n'est plus qu'à 0,7% de son plus haut, le S&P.
18:09Et le Dow Jones, lui, sur un plus haut historique.
18:11La bonne nouvelle, c'est qu'en plus, le S&P, cette année, a progressé
18:14sans dépendre autant qu'avant des 7 magnifiques.
18:18C'est-à-dire que deux des 7 magnifiques, seuls,
18:20deux des 7 magnifiques ont fait mieux que le S&P, cette année.
18:23Cinq des 7 magnifiques, une majorité, donc, ont fait moins bien que le S&P, cette année.
18:27Alors ça, c'est une nouveauté.
18:29C'est encourageant ou pas ?
18:30Est-ce que ça signifie que, bien qu'elles aient progressé, les 7 magnifiques,
18:33elles ont toutes progressé, mais est-ce que ça montre que le S&P peut faire mieux
18:36et pourra durablement faire mieux malgré sa dépendance vis-à-vis des 7 magnifiques ?
18:39Oui, je pense.
18:42Bon, il y a eu pas mal de calls sur l'idée qu'il fallait mieux acheter le S&P équipondéré
18:47plutôt que le S&P lui-même pour moins dépendre de ses valeurs technologiques
18:53et ça reste sans doute une idée qui est vraie.
18:56Et d'ailleurs, dans les publications du troisième trimestre des profits des entreprises,
19:01on voit que davantage de secteurs offrent maintenant des niveaux de croissance,
19:06des bénéfices relativement importants.
19:08Donc, il y a eu un déplacement de la distribution qui, effectivement, suggère
19:12qu'on a un élargissement des secteurs qui bénéficient d'une hausse des profits.
19:19Donc, ça, ça me semble intéressant.
19:22C'est plutôt rassurant également que le marché d'action est plus bien digéré,
19:27une certaine volatilité sur les valeurs technologiques.
19:30Alors, certaines, comme vous le dites, comme Alphabet et Nvidia, sont assez très fortes.
19:35Mais globalement, le marché a bien réagi aux secousses et ça, c'est plutôt intéressant.
19:41Et la Fed, donc, il vient rajouter un peu d'optimisme
19:44qu'il aura apporté au marché hier soir dans sa décision
19:46tous les éléments de réassurance dont ils avaient besoin à les marchés.
19:49On a tous les éléments de réassurance.
19:51Là, on a une baisse de taux.
19:52Alors, une autre à venir en 2026.
19:54Ce n'est pas beaucoup.
19:54Une, mais c'est ce qui avait déjà été projeté en septembre.
19:56Donc, il n'y a pas de surprise là-dessus.
19:57Mais il y a même un QI.
19:59Un QI.
19:59Il se trouve qu'elle va, la Fed, acheter, racheter 40 milliards de dollars
20:03d'obligations du Trésor américain à partir de demain.
20:05D'ailleurs, ça démarrera dès demain.
20:07Donc, venir au secours du marché pour apporter la liquidité.
20:10C'est un QI qui ne dit pas son nom,
20:11mais c'est quand même un QI techniquement ou pas, Alexandre, que nous offre la Fed ?
20:15Alors, beaucoup de discussions sont en cours.
20:18Ce n'est pas véritablement un QI parce que ça n'appuie pas sur le marché des taux d'intérêt
20:21comme pourrait le faire un QI.
20:23C'est vraiment pour assurer la liquidité
20:25en cas, effectivement, pour éviter le cas de 2019
20:29où on avait eu un vrai problème de liquidité,
20:32où la Fed avait dû agir en urgence.
20:35Là, c'est vraiment prévenir un cas de manque de liquidité sur les marchés.
20:42Donc, ce n'est pas véritablement, on peut le dire,
20:44mais ce n'est pas véritablement un QI tel qu'il y a.
20:47Mais d'une certaine façon, ça aura le même effet
20:48dans le sens où les rachats d'obligations américaines,
20:50ça détendra un peu les taux, non ?
20:51De ce point de vue-là, et ça gonflera le bilan.
20:54C'est du court terme.
20:54Oui, c'est du court terme.
20:58Ça n'appuie pas sur la courbe.
21:00La Fed n'annonce pas, effectivement,
21:01une hausse de son bilan à long terme
21:03en achetant des titres à 10 ans ou à 15 ans.
21:05Ça n'a absolument rien à voir.
21:06Et c'est des opérations qui sont plus conventionnelles.
21:09Mais ça montre un risque sur la liquidité.
21:11Il y a un souci de liquidité.
21:12Comment est-ce qu'on explique ce que pointe la Fed
21:14à travers cette opération annoncée hier soir, Vincent ?
21:17Oui, le niveau des réserves bancaires avait baissé
21:20à tel point qu'on a eu certains mouvements de tension
21:23sur le marché monétaire.
21:25Et donc, la Fed veut s'assurer d'une stabilité
21:29sur les conditions du marché monétaire,
21:31stabilité qui est nécessaire pour la transmission
21:33de sa politique monétaire.
21:34Donc, il s'agit de redonner un peu de liquidité aux banques
21:39et d'aligner les réserves bancaires
21:41avec ce qui est nécessaire.
21:42Donc, je ne pense pas qu'il faille voir une volonté importante
21:48d'influencer l'économie.
21:50C'est plus d'assurer des conditions stables
21:52sur les marchés de financement.
21:54Mais on a presque le sentiment que, contre vents et marées,
21:56tout va à peu près bien.
21:59C'est-à-dire qu'il y a ce que vous êtes en train de nous décrire.
22:01Sur l'IA, malgré les doutes, ça tient quand même, grosso modo,
22:04même si Oracle chute aujourd'hui.
22:06Et même, par exemple, l'impact des droits de douane.
22:07La Fed a livré ses prévisions, ses scénarios de 2026.
22:11Elle relève sa prévision de croissance pour les États-Unis
22:13et elle abaisse sa prévision d'inflation.
22:14C'est le Goldilocks, là.
22:16Moins d'inflation que ce qu'elle estimait initialement,
22:18malgré les droits de douane.
22:18Comment ça, vous l'expliquez, Alexandre ?
22:20Effectivement, l'économie américaine va bien.
22:24C'est vrai que l'intelligence artificielle
22:26pousse l'économie américaine.
22:27Alors, la Fed dit d'une certaine manière
22:29que l'impact inflationniste des droits de douane
22:32va être transitoire.
22:33On le verra, parce qu'elle a la dernière fois
22:34qu'elle a dit que c'était transitoire.
22:35Ça a duré quand même pas mal de temps.
22:37Donc, on verra si c'est le cas.
22:40Et ce qui est aussi intéressant,
22:42c'est qu'elle reste accommodante
22:44et potentiellement, elle le sera encore l'année prochaine.
22:47C'est-à-dire que le mouvement de détente,
22:49il est pour certains fini,
22:50mais pour d'autres, il n'est pas encore fini.
22:52Alors, on price une baisse,
22:53mais potentiellement deux avec le nouveau président.
22:55Donc, en fait, c'est ça qui entraîne le marché,
22:57malgré tout, dans une position qui reste accommodante.
23:00Et pourquoi, fondamentalement,
23:01il n'y aura pas plus d'inflation que ça,
23:02malgré les droits de douane ?
23:03Elle abaisse ses prévisions d'inflation, la Fed, Vincent.
23:05Je pense que c'est le risque essentiel.
23:07Effectivement, un des risques essentiels
23:09pour les marchés l'année prochaine,
23:11c'est que l'inflation surprenne à la hausse
23:13et que du coup, ça bloque la Fed
23:15et que les taux longs montent,
23:16surtout si le nouveau chairman de la Fed
23:20venait à créer des doutes
23:24sur l'indépendance de la Banque centrale.
23:25Et ça, ça pourrait faire monter les taux longs.
23:28Donc ça, c'est quand même un risque.
23:30D'ailleurs, la Fed, dans ses prévisions,
23:32a une seule baisse de taux l'année prochaine,
23:33alors que le marché en presse encore deux.
23:35Le marché en presse est trois il n'y a pas très longtemps.
23:38Donc il y a quand même une incertitude à ce niveau-là.
23:41Et ça, je pense que les marchés de taux longs,
23:43il faut quand même suivre de près, c'est un des risques.
23:44Juste sur l'inflation, il y a deux points.
23:46Ce que vise la Fed, c'est un, évidemment, les salaires
23:49et deux, l'immobilier, avec un effet désinflationniste
23:53assez important à partir du deuxième trimestre
23:55l'année prochaine.
23:56Effectivement, sur l'immobilier.
23:57Et puis on rappelle le galon d'essence aussi,
23:58les prix du pétrole qui baissent,
23:59qui pourraient encore baisser d'ailleurs l'an prochain
24:00avec un peu plus d'offres qui arriveront sur le marché.
24:02C'est un prix de l'essence en moins,
24:04enfin qui baisse.
24:05Une bonne nouvelle pour le consommateur américain,
24:06le galon d'essence actuellement est un plus bas de 4 ans.
24:08Ça aussi, ça apaise un tout petit peu l'inflation.
24:11Est-ce qu'il y aura encore moins de touristes aux Etats-Unis l'an prochain ?
24:14Pour entrer aux Etats-Unis, dites au revoir à votre vie privée,
24:16Vincent Alexandre.
24:17Donald Trump décide de contrôler les réseaux sociaux
24:20des Français souhaitant entrer aux Etats-Unis
24:22à partir du 12 février.
24:23Ça ne concerne pas que les Français,
24:24ça concerne tous les ressortissants des pays
24:26qui n'ont pas besoin de visa pour aller aux Etats-Unis.
24:28Votre activité, quand vous irez là-bas,
24:30sur les réseaux sociaux sera contrôlée,
24:32screenée sur 5 ans,
24:34sur vos 5 dernières années d'activité sur les réseaux.
24:35Ça va plus loin.
24:36Les services des douanes américains
24:38pourront aussi inspecter les numéros de téléphone
24:40que vous avez utilisées au cours des 5 dernières années
24:42et les mails que vous avez échangés
24:44au cours des 10 dernières années,
24:45juste si vous souhaitez entrer sur le territoire américain,
24:47que ce soit pour vos vacances
24:48ou à titre professionnel.
24:49Alors écoutez là-dessus,
24:50on rebondira ensemble dans un instant,
24:51ce que nous disaient nos experts du club hier soir.
24:53Ils nous disaient avoir déjà intégré dans leur process
24:56ces atteintes à la confidentialité
24:57quand ils voyagent aux Etats-Unis
24:58pour le tourisme ou pour raisons professionnelles.
25:01Jean-François Robin pour Natixis
25:02et Laurent Chauderge pour BDL Capital.
25:04On se retrouve dans un instant pour rebondir.
25:07Manifestement, ils doivent déjà faire des tests
25:08parce que j'ai un ou deux cas d'exemples personnels
25:11de personnes qui travaillent dans la recherche
25:12et qui notamment en arrivant aux Etats-Unis
25:14ont dû faire exactement ce que vous avez décrit,
25:17les réseaux sociaux, etc. sur 5 ans.
25:19Donc effectivement, la politique migratoire
25:20a l'air de se durcir massivement.
25:22Vous avez les mêmes réflexes en ce moment.
25:25Quand on va faire des présentations aux Etats-Unis,
25:29il y a eu effectivement des cas de gens
25:30qui vous demandent,
25:30là vous êtes économiste,
25:31c'est quoi votre présentation ?
25:33Donc on est dans des choses comme ça.
25:35Et donc moi, je fais exactement maintenant
25:36ce que je fais quand je vais en Chine.
25:38J'y étais il y a 15 jours à la PBI aussi.
25:40Qu'est-ce qu'on fait ?
25:41On ne met pas les slides sur les Etats-Unis,
25:42on ne met pas les slides sur la Chine
25:43et on en parle à l'oral
25:44parce qu'il ne faut surtout pas
25:45que ça prête à confusion.
25:47Et donc ça, ça va exactement dans le sens
25:48de ce qui fait la fin de l'exceptionnisme américain.
25:51C'est que tous les chercheurs du monde,
25:52tous les étudiants du monde
25:53qui voulaient aller aux Etats-Unis
25:54parce que c'est là que ça se passait,
25:56on est en train de mettre des barrières à tout ça.
25:57Je pense qu'à court terme,
25:59c'est un problème,
26:00mais c'est surtout un énorme problème
26:06de ce monde.
26:07C'était ce qu'avait fait
26:08l'exceptionnisme américain.
26:09Je crois que Trump est en train
26:10de le piétiner quand même pas mal.
26:11Jean-François Robin,
26:13qui était avec nous hier
26:14avec Laurent Chauderge.
26:15Effectivement, la confidentialité,
26:16la vie privée mise à mal
26:18pour quiconque viendrait visiter les Etats-Unis
26:20à titre personnel
26:21ou tout simplement
26:22pour des raisons professionnelles.
26:23Est-ce que ce sera de la croissance
26:24en moins à long terme,
26:25de l'innovation en moins
26:26pour les Etats-Unis
26:27si effectivement tout ça se met en place ?
26:29Vincent.
26:29Je dois dire que j'ai du mal
26:30à mesurer ceci.
26:33Le tourisme, effectivement,
26:35est un poste assez important.
26:37Après, comme le disait Jean-François,
26:39il y a des questions éventuelles
26:40sur le taux d'attractivité du pays
26:43pour attirer les talents.
26:46Je veux dire, en pratique,
26:47je ne sais pas trop
26:48comment ça va être mis en place
26:49et est-ce que ce sera très sévère ?
26:52J'ai un peu des doutes,
26:53mais c'est vrai que c'est quand même
26:55assez inquiétant
26:56en termes de...
26:58Au-delà de l'économie et des marchés,
27:00un peu inquiétant
27:01sur l'évolution de la société.
27:04Il y a une corrélation
27:05de la performance boursière, économique,
27:06au taux de démocratie,
27:08au respect des libertés ou pas ?
27:09C'est un truc qui a été chiffré,
27:11on va dire, documenté ou pas ?
27:13Oui, il y a les fameux indices
27:15d'attractivité au niveau du business
27:18qui prennent en compte
27:19un grand nombre de variables
27:22dont ces questions de liberté.
27:25Donc ça, ce sera un facteur négatif
27:27en effet sur l'attractivité
27:28des États-Unis.
27:29Mais encore une fois,
27:29voyons dans quelle mesure
27:31ce sera mis en place
27:32et avec quelle sévérité.
27:35Est-ce qu'on aura souvent des gens
27:37qui sont bloqués à la frontière ?
27:40J'ai un peu des doutes,
27:41mais voyons voir.
27:42Oui, Alexandre ?
27:43Avec le monceau de données
27:44sur les réseaux sociaux
27:44et dans les mails,
27:45il va falloir effectivement...
27:46La mise en place peut être compliquée.
27:48En ce qui concerne effectivement
27:50la démocratie et les marchés financiers,
27:52il y avait un très bon papier
27:52de Martin Wolf dans le FT
27:53qui essayait de démontrer
27:55est-ce que le populisme
27:56était bon pour les marchés financiers.
27:57On le voit effectivement avec Trump,
27:59ça l'a plutôt été,
28:00d'ailleurs il le dit,
28:01mais à terme,
28:02le problème va être
28:03le respect des institutions
28:05et une visibilité
28:06potentiellement des investisseurs
28:08à long terme.
28:09Est-ce que la démocratie
28:10est la seule source,
28:12le seul gage
28:13des meilleures performances financières
28:14ou des régimes populistes,
28:15voire des dictatures,
28:16peuvent en générer autant
28:17que les États-Unis
28:17ont su en générer
28:18pendant plus d'un siècle ?
28:19La Chine, là-dessus,
28:20c'est intéressant de voir aussi
28:22ce qui se fait en Chine
28:22parce qu'en ce moment,
28:23économiquement,
28:24elle monte en puissance,
28:24mais ça reste une dictature
28:25et on voit que cette dictature,
28:28elle tient à ses performances boursières,
28:29Antoine,
28:30vous avez trouvé cette info.
28:31La Chine,
28:31alors que Donald Trump
28:32veut ausculter la vie privée
28:34de chacun de ceux
28:34qui souhaitent visiter les États-Unis,
28:35la Chine aussi regarde
28:36ce que font les professionnels
28:37à travers leurs performances boursières
28:39et si ça ne marche pas,
28:40si un professionnel de marché
28:41sous-performe,
28:42il se retrouvera sanctionné à l'avenir.
28:44Oui,
28:45les professionnels de la gestion,
28:46désormais quand ils ont ordre
28:49de surperformer le marché
28:50et s'ils surperforment pas le marché,
28:53leur baisse de revenu
28:54pourra aller jusqu'à moins 30%.
28:56Donc voilà,
28:58les choses sont claires,
28:59il faut surperformer le marché
29:00et c'est un enjeu national.
29:02C'est incroyable ça.
29:04Oui,
29:04la puissance,
29:04de toute façon,
29:05la puissance effectivement
29:07de la performance
29:09est très importante
29:11et on voit en Chine
29:12l'importance du marché action
29:15et de la surperformance sur...
29:18Là,
29:18tout est dit
29:18parce qu'on est dans un pays
29:19régime communiste
29:20mais qui souhaite absolument
29:22faire monter en puissance
29:23les acteurs aussi,
29:24les financer grâce à la bourse
29:25et donc les gérants,
29:26les professionnels de marché
29:27qui viendraient à sous-performer
29:29seront sanctionnés.
29:30On applique des méthodes communistes
29:31pour permettre
29:32un succès capitaliste.
29:34Voilà,
29:34ils ont fait la même chose
29:35dans les technologies,
29:36dans les technologies.
29:36En fait,
29:37la méthode chinoise,
29:38c'est une économie de marché quand même.
29:39Bon,
29:39Vincent,
29:39ça vous donne envie d'aller là-bas,
29:40d'aller vivre en Chine,
29:41travailler en Chine ?
29:42Pas particulièrement
29:44mais bon,
29:45je dois dire
29:45qu'il faut également admettre
29:46que ces questions
29:47de régulation
29:48des réseaux sociaux
29:50se posent également
29:51chez nous.
29:51C'est-à-dire qu'on en parlait
29:52il y a une semaine ou deux
29:53en France
29:53sur comment réguler
29:56et éventuellement
29:57labelliser la presse.
29:59Donc voilà,
30:00ces nouvelles technologies
30:01soulèvent des questions
30:03de démocratie
30:05qui sont assez complexes
30:06et parfois un peu inquiétantes.
30:10Merci à nos experts du club.
30:13On reparlera justement
30:14de la performance économique
30:15et financière
30:16corrélée ou pas
30:17au taux de démocratie
30:18et de liberté publique
30:19surtout dans un instant
30:20avec nos experts.
30:21On va refaire la séance.
30:22Merci à Alexandre Rézé,
30:23à Vincent Chéniaud.
30:24Sous-titrage Société Radio-Canada
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