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  • il y a 4 heures
Ce mardi 18 novembre, David Kruk, head of Trading Desk chez La Financière de l’Echiquier, s'est penché sur la prédominance de l'incertitude sur les marchés, et la valorisation de Nvidia à trois fois plus que le secteur de l'énergie, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Il y a toujours, bonsoir.
00:0215h46, le CAC perd 1,6% et David Cruque nous rejoint, bonjour David.
00:06Bonjour Guillaume, bonjour.
00:06La financière Léchiquier, bienvenue David.
00:08Vous allez rendre votre verdict et le prononcer dans un instant à l'antenne,
00:11ce moment qu'on va vivre cet instant, ce verdict, est-ce que vous l'assumez ?
00:15Totalement Guillaume, j'estime et j'assume que l'incertitude pèse plus lourd qu'une mauvaise nouvelle.
00:21Oh !
00:22L'anticipation est plus dure que la réalité.
00:24Il pleure sur les marchés comme il pleut sur la tech depuis plusieurs jours.
00:28Pour vous, c'est plus la peur d'avoir mal que le mal lui-même qui fait pleurer la bourse ?
00:32Oui, il n'y a pas de mauvaise nouvelle Guillaume, il y a juste des anticipations de mauvaise nouvelle.
00:35Après 6 mois de hausse ininterrompue dans les marchés, 7 mois de hausse ininterrompue pour le Nasdaq,
00:41c'est assez sain qu'on se pose quelques questions, qu'on s'arrête deux minutes
00:44et pour qu'on puisse aller plus haut, il faut qu'il y ait des consolidations.
00:48No pain, no gain, un peu plus de consolidations douloureuses pour qu'on puisse remonter plus haut.
00:52Alors, 43 jours de shutdown Guillaume, c'est logique.
00:55Quelque part, à un moment, on manque de data et on se pose des questions.
00:58On a un petit peu de vertige, où est l'inflation, où est l'emploi ?
01:01C'est des questions, ça met de l'incertitude.
01:04Pareil, sur les discours des banquiers centraux, ils sont trop mitigés,
01:07on ne sait pas trop ce qu'ils veulent nous annoncer.
01:09Donc là aussi, il y a de l'incertitude.
01:11Et puis bien sûr, le scepticisme grandissant sur l'IA,
01:14qui est dans tous les journaux, rentabilité.
01:17C'est la fin d'une époque, les géants de la tech dépensent plus qu'ils n'ont économisé.
01:21Donc bien entendu, ça peut faire peur.
01:24Là aussi, donc, incertitude.
01:26Et puis, le consommateur américain, bien sûr, qui est l'investisseur aussi.
01:31Là aussi, on a eu quelques chiffres de data qui étaient un petit peu douloureux,
01:34qui peuvent donner des doutes.
01:35Et là aussi, incertitude.
01:37Donc, beaucoup d'angoisse.
01:38Moi qui suis un spécialiste de l'angoisse, étant Ashkenaz,
01:40normalement, je devrais être le grand spécialiste.
01:43Mais je vois que ce marché sont beaucoup plus angoissés que moi.
01:47Et finalement, toutes ces mauvaises, sous ces anticipations,
01:52bien entendu, je trouve qu'elles sont un petit peu démesurées.
01:56Pourquoi démesurées, Guillaume ?
01:57Parce que finalement, on est quand même au plus haut,
01:59ou pas loin des plus hauts.
02:00On a un petit peu quitté ces plus hauts, mais on n'en est pas loin.
02:02Les marchés ont bien progressé cette année, autour de 13-14%.
02:07Parce que les résultats, on est au quatrième trimestre consécutif,
02:10quand même, de progression des résultats de plus de 10% aux Etats-Unis.
02:14C'est quand même majeur.
02:15Il ne faut pas l'oublier.
02:16Il ne faut pas l'oublier.
02:17Je reviens pour dire des choses.
02:19Le cycle aussi de la Fed a quand même été déjà...
02:22On a commencé à baisser les taux dès septembre.
02:24Donc là, on est dans un cycle de baisse des taux.
02:27Fin du quantative tightening.
02:28Début du quantative easing aussi.
02:32Carrément quantitatif easing, vous pensez ?
02:33Moi, je pense qu'on y viendra.
02:35En tout cas, c'est une arme que la Fed pourra utiliser en 2026.
02:38Et puis, la croissance de l'IA repose quand même sur des bases solides.
02:41Donc voilà, je ne vais pas tout faire,
02:43mais je trouve qu'on va trop vite dans une angoisse ou dans des incertitudes.
02:48Tandis que finalement, quand on regarde la photographie de l'économie et des marchés,
02:52elle n'est pas si mauvaise.
02:53C'est ça.
02:53On anticipe d'avoir mal plus qu'on a réellement mal pour l'instant.
02:57Et c'est l'anticipation d'avoir mal qui fait baisser la bourse.
03:00C'est plutôt une bonne nouvelle, du coup, de voir les marchés baisser.
03:02Ça les nettoie un peu ?
03:03C'est exactement ça.
03:04Ça les nettoie, on se repose des bonnes questions, je trouve.
03:06D'avoir des questions sur la future rentabilité de l'IA,
03:08je pense que c'est une question qui est très saine.
03:11Quand des titres arrivent à des 4-5 trillions de market cap,
03:14je pense qu'il est juste de savoir si, oui ou non,
03:17la rentabilité va être au rendez-vous.
03:19Donc, je pense que c'est vraiment important.
03:20Savoir ce que la Fed va vraiment faire.
03:22Il y a encore des brokers qui sont très mitigés là aussi.
03:24Certains brokers pensent qu'il n'y aura pas assez de croissance
03:26et que l'inflation va être prédominante encore l'année prochaine.
03:30Donc, il y a des vraies questions.
03:31Ça serait bien qu'on ait des chiffres.
03:33Alors, on aura un chiffre de l'emploi jeudi.
03:35Malheureusement, ce sera le chiffre du mois de septembre.
03:37Mais on aura un autre chiffre demain soir.
03:38Nvidia qui l'a publié.
03:39Ça, ça va être le moment de vérité.
03:41Ça va être un moment de vérité.
03:43Alors, il y en aura d'autres.
03:44Il y aura Broadcom aussi derrière.
03:45On oublie aussi surtout cette entreprise qui est absolument magique.
03:48Et on va regarder là aussi les résultats.
03:51Mais voilà, il ne faudra pas se louper sur Nvidia.
03:53Probablement que le chiffre de l'emploi jeudi et le chiffre de septembre ne sera pas autant regardé.
03:57On a aussi 14 banquiers centraux qui vont nous donner un état des lieux aussi un peu mitigé.
04:02Donc, oui, cette semaine, c'est vraiment Nvidia quand même.
04:04Tim Burry ou Tim Buffett ?
04:05Michael Burry est très black.
04:07Et Warren Buffett a quand même racheté Alphabet en fin de semaine dernière.
04:10Signe qu'on n'est peut-être pas dans une bulle totale sur l'IA.
04:12Tim Burry ou Tim Buffett pour vous ?
04:14Burry, non.
04:14Parce que moi, je suis potentiellement toujours acheteur.
04:17Donc, même si j'ai adoré le grand short.
04:19Vous allez toujours au buffet, vous.
04:21Warren Buffett, allez.
04:22Buffett, sûrement.
04:23Même s'il a trop de cash pour moi en portefeuille.
04:25Mais qui je suis pour pouvoir dire ça ?
04:26Pas grand-chose.
04:27Mais clairement, oui, je pense qu'Alphabet, en tout cas, est certainement plus intéressant que de mettre des shorts en place.
04:35Donc, oui, jouer sur Alphabet, à mon avis, c'est certainement un pari-bagagnant.
04:38Et Buffett va encore une fois le réaliser.
04:40Oui, oui.
04:41Il n'est pas black sur toute la tech.
04:42Il renforce l'Alphabet en allégeant quand même son exposition à Apple, Warren Buffett.
04:47Nvidia, demain soir, qui publiera quand même, quand vous regardez les ratios, Nvidia est valorisé trois fois l'ensemble du secteur de l'énergie à Wall Street.
04:54Alors qu'il n'y aurait pas d'Nvidia sans énergie.
04:56Il n'y aura pas d'IA et on n'atteindra pas les objectifs, les ambitions sans l'énergie.
05:01Est-ce qu'il est bien raisonnable de voir Nvidia valoriser trois fois tout le secteur de l'énergie à Wall Street ?
05:05Alors, moi, je n'ai pas d'avis vraiment là-dessus.
05:07C'est difficile.
05:08Après, ce qui est sûr, c'est que dans l'ensemble de la technologie, les valorisations ne sont pas excessives.
05:13On ne peut pas dire qu'il y a une bulle sur la technologie.
05:15Pour l'instant, en tout cas, les anticipations de résultats sont là.
05:17Et je pense que sur Nvidia, les résultats seront aussi cohérents.
05:21Donc non, ça ne me paraît pas démesuré.
05:24De manière un petit peu plus générale, on a l'impression qu'à Wall Street, aussi bien que du côté des marchés européens,
05:28on a, après la correction, la respiration de marché qui commence à devenir un peu consistante,
05:34mais un sentiment de marché qui a l'air s'équilibré peu ou prou chez les analystes, chez les traders.
05:41Qu'est-ce que vous en pensez ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:43C'est vrai, Antoine. Les plus positifs ont toujours un avis sur les résultats.
05:47Je voyais Morgan Sané qui voyait 7800 l'année prochaine et qui anticipait des hausses de résultats de près de 17%.
05:53Si vous croyez aux résultats, faisons le simple, les marchés continueront de monter, tout simplement.
05:57Parce que vraiment, la progression des résultats, on oublie de le dire, c'est à chaque fois deux ou trois fois ce qu'on a en norme.
06:03Ce trimestre, on était à plus 14, on anticipait plus 7, il me semble.
06:07Donc 17% de croissance des résultats en 2026, c'est quand même colossal.
06:10Et pour ceux qui sont tempérés, c'est ceux qui voient l'inflation être toujours prédominant,
06:14ou en tout cas sticky, excusez-moi le mot anglais, Guillaume.
06:17Collant.
06:17Collant, merci.
06:18Et donc il y a un vrai débat.
06:20Moi, je fais partie de ceux qui pensent que la progression des résultats sera ce qui nous emmènera plus haut l'année prochaine.
06:25Les particuliers américains, néanmoins, c'était eux, c'était eux, c'était eux.
06:28Ce sont eux les piliers de la hausse à Wall Street depuis des trimestres et des trimestres.
06:32Jusqu'à la semaine dernière, depuis la semaine dernière, ils montrent un peu plus de fragilité.
06:36Ils ne rachètent pas tous les creux de marché, les particuliers.
06:38Et est-ce que ça, c'est un virage important quand même ?
06:40Alors, ce n'est pas un virage, mais c'est à surveiller, bien sûr.
06:42Alors, il y a Thanksgiving qui arrive bientôt.
06:44Probablement, il y en a certains qui ont besoin de faire un peu de liquidité et Noël derrière pour vous faire peut-être des cadeaux.
06:49Mais en tout cas, c'est probablement, il y a aussi un arbitrage entre les deux.
06:52Puis, il ne faut pas oublier que le consommateur, c'est aussi un investisseur.
06:55Donc, si le consommateur est faible, l'investisseur le sera.
06:57Donc, le politique a tout intérêt à aider et l'investisseur et le consommateur.
07:01Et je pense que la Banque centrale, la Fed, la Réserve fédérale sera là aussi.
07:05Donc, s'il y a encore un tout petit peu de faiblesse, je suis assez persuadé que les autorités seront là pour aider.
07:10Ah, il tient bon, David. On essaie de le challenger, mais il tient bon et il reste optimiste pour la suite, d'autant plus que le marché baisse.
07:15C'est fou, ça. Plus ça baisse, plus ça le rend optimiste sur un rebond.
07:17Ben oui, et quelque part, c'est ça le marché et c'est logique.
07:20Quelle zone géographique il faut privilégier, d'après vous, pour la suite ?
07:22Alors, moi, je serais assez... Je pense qu'il faut être un peu barbeau, il faut être un petit peu partout.
07:26Je pense que toutes les zones ont leur intérêt.
07:29Mais c'est vrai que dans un document, la plupart des investisseurs pensent qu'il faut être mieux investi en dehors des États-Unis.
07:35Et l'Europe et l'Asie sont vraiment très clairement plébiscitées par les investisseurs en ce moment.
07:40Bon, voilà. Après, moi, j'ai ce sentiment que la consolidation d'aujourd'hui nous donne la possibilité d'aller sur d'autres secteurs et d'autres zones géographiques
07:47et qu'il faut être vraiment bien diversifié en ce moment pour faire de la performance et surtout d'ici la fin de l'année.
07:51La financière de l'Échiquier avec nous, David Crucq. Merci beaucoup, David, d'être passé et de nous voir.

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