Ce mercredi 10 décembre, Leslie Griffe de Malval, gérant action internationale chez Crédit Mutuel Asset Management, s'est penché sur les risques non négligeables avec l'investissement dans l'IA, le secteur de la tech en 2026 selon les Américains, et les bénéfices concrets de l'IA, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.
00:00C'est écrit de Malval, spécialiste tech pour Crédit Mutuel AM, donc à l'avenir, au-delà des bâtisseurs, des inventeurs de l'IA qui ont déjà cartonné en bourse,
00:07ce sont ces secteurs, pas tech, mais qui adopteront les premiers l'IA qui signeront les meilleures performances.
00:12C'est le ruissellement de l'IA en quelque sorte qu'attendent JP Morgan et UBS aussi à travers sa note en l'occurrence. Vous partagez l'idée ?
00:18Tout à fait, oui. En fait, on regarde beaucoup dans le retour sur investissement de l'IA la génération de chiffre d'affaires.
00:23Vous l'avez du côté des semi-conducteurs, des réseaux, des hyperscalers avec leur service cloud,
00:28mais on regarde moins les gains de productivité. Vous mentionnez la banque, Citibank vous dit,
00:34aujourd'hui, on a encore des milliers de personnes qui font les réconciliations à la main des virements.
00:39C'est des milliers de personnes. Demain, avec l'IA, il n'y aura plus de réconciliation à la main.
00:43Ça va aller beaucoup plus vite. Donc, oui, c'est clairement les gains de productivité qui vont ruisseller dans un second temps.
00:49Vous pouvez le voir, même déjà chez les éditeurs logiciels, c'est un peu la killer app de l'IA au niveau professionnel, c'est le coding.
00:56Aujourd'hui, globalement, les sociétés de Microsoft à Meta vous disent, on a 20 à 30% du coding qui est fait par l'IA.
01:05Bloque, une société de paiement encore, vous dit, on a gagné 50% de productivité pour nos ingénieurs.
01:10Donc, au-delà de la génération de chiffre d'affaires, il y a aussi tous ces gains de productivité qui vont améliorer les marges.
01:17Et l'IA est en train de ruisseller, ça va s'accélérer.
01:20Et là-dessus, vous revenez des États-Unis, les sociétés américaines sont en avance dans l'adoption de l'IA, même si on en est là-bas aussi qu'au début.
01:27Vous revenez de New York, vous avez senti la sueur de ce secteur.
01:29Qu'est-ce qui transpire le plus, là, aux côtés des acteurs de la tech que vous avez croisés, des gérants tech aussi, vos pères américains que vous avez croisés là-bas sur place ?
01:36Est-ce que vous sentez, en en revenant des États-Unis, que le potentiel est encore devant pour ce secteur en bourse de la tech ?
01:41Alors, on revient vraiment dans la tech-tech ?
01:43Alors, effectivement, les sociétés sont toujours aussi boliches.
01:47Globalement, toutes les capacités de semi-conducteurs, de mémoire, de réseau, même de disques durs, sont vendues pour 2026.
01:55Donc, il y a une très grande visibilité.
01:59Les hyperscalers n'arrivent pas à offrir suffisamment de capacités de calcul IA.
02:03Donc, voilà, c'est toujours aussi vibrant et ça avance toujours aussi vite.
02:08Les investissements, vous le voyez, continuent de monter.
02:12Donc, la question, c'est plutôt l'attribution des ressources.
02:15On a rencontré Anthropik.
02:17Anthropik vous dit, nous, on a préféré mettre nos ressources de compute contraintes sur le développement de notre modèle, quitte à refuser les clients.
02:24OpenAI est peut-être dans une stratégie un peu différente.
02:27C'est peut-être ce qui les a un petit peu perdus ces derniers temps, en mettant moins de ressources sur leur modèle et plus sur la partie commerciale.
02:33Donc, il y a une balance à trouver et voilà, il y a quand même encore une...
02:37Pour l'instant, la musique continue de tourner.
02:39Les capex sont toujours là.
02:41Les investissements sont toujours là et se poursuivent vite.
02:43Oui, les investissements se poursuivent dans les infrastructures d'intelligence artificielle.
02:46Les sociétés les plus exposées publient et ont encore publié de super résultats.
02:50Les hyperscalers ont été au rendez-vous des publications.
02:52Mais Wall Street s'interroge depuis un mois.
02:54Quand vous parlez là-bas aux États-Unis avec les spécialistes de la tech, est-ce que vous sentez que cette question d'une bulle les inquiète fondamentalement ?
03:01Est-ce qu'ils voient plus les cailloux qui pourraient faire dérailler le train ou plutôt la trajectoire amenée à se poursuivre ?
03:06Alors, il y a un peu des deux.
03:08Globalement, le sentiment est qu'on est en début de milieu de cycle d'investissement.
03:13Donc, on n'est pas à la fin de la bulle.
03:15Il y a encore des investissements à faire.
03:16Il y a encore de l'argent.
03:17Il y a encore plein de choses à faire.
03:19On parlait du ruissellement.
03:21Mais ils ont en tête plein de sujets.
03:24Alors, ça peut être des sujets court terme parce que la supply chain d'approvisionnement est très tendue.
03:28Donc, vous avez un petit caillou à un endroit sur un substrat pour un semi-conducteur.
03:33Ça peut faire tout dérailler.
03:34Ce sera récupéré en deux, trois trimestres.
03:38Vous avez des problèmes un peu plus long terme.
03:40L'électricité aux États-Unis, c'est un vrai sujet.
03:42Il n'y en a pas assez.
03:43Ça ne se monte pas tout de suite.
03:45Le solaire, ça peut aller assez vite.
03:47Les turbines à gaz, elles sont toutes vendues.
03:50Et si vous passez une commande maintenant, vous l'aurez en 2029.
03:53Alors, les États-Unis regardent à se déployer en Inde, on l'a vu avec des annonces.
03:59Ou même, Antoine mentionnait Suncatcher de Google,
04:02où on met des data centers dans l'espace alimentés par des panneaux solaires huit fois plus efficaces.
04:08Donc, il y a un vrai sujet qui peut faire...
04:11Et puis, il y a évidemment la question du retour sur investissement, du financement.
04:15Donc, oui, tout le monde a ses craintes un peu en tête.
04:20Mais là, on sent le « mais » qui arrive.
04:22Mais, pour l'instant, la musique continue.
04:25Si vous regardez un peu dans les grandes disruptions historiques,
04:28l'IA, aujourd'hui, à son pic, devrait représenter un peu moins d'un pour cent du PIB mondial.
04:34Les télécoms, les réseaux télécoms dans les années 90, c'était plus de 2%.
04:39L'auto, je crois qu'on est augmenté jusqu'à 4-5%.
04:42Donc, il y a encore du jus.
04:43À un moment, une disruption, ce n'est jamais linéaire.
04:45Il y aura un moment où ça va ralentir.
04:47Il y aura des rotations.
04:47Il y en a qui ne vont pas réussir.
04:49On voit comme méta, il y a des bruits de changements, un peu de cap sur leur modèle open source
04:56pour aller vers un modèle privé.
04:58Donc, oui, ce ne sera pas un long fleuve tranquille.
05:01Mais pour l'instant, tout va bien.
05:03C'est-à-dire que, moi, j'ai l'impression, à vous écouter, que le principal problème d'évaluation des dynamiques de croissance de l'IA,
05:12c'est qu'on considère que c'est un phénomène de masse, que forcément, il va y avoir des gains de productivité quasiment égaux dans tous les secteurs
05:19et que ça va tellement révolutionner tout que vous allez voir ce que vous allez voir.
05:22Ce n'est pas donné.
05:23Vous avez parlé de blocs.
05:24C'est excellent.
05:25C'est une entreprise numérique native.
05:28Là, l'IA, il y a tout son intérêt.
05:30Pour le e-commerce aussi, là, pour le coup, on peut prévoir aussi des gains de productivité
05:34qui seront beaucoup moins évidents que dans certains autres secteurs.
05:37Alors, un exemple intéressant, parce que vous parlez du e-commerce, il y a les agents IA,
05:41et puis il y a les agents IA dans l'e-commerce, on commence à en parler.
05:44On a vu Walmart, et Walmart vous dit, nous, on regarde ça de très très près de deux manières.
05:51Dans notre moteur, sur notre site, on a déjà un agent d'e-commerce pour voir comment les consommateurs interagissent.
05:57Et on a fait un partenariat avec OpenAI.
05:59Alors, ils ne veulent pas trop vous en dire, mais en gros, c'est un moyen de voir s'il va y avoir un changement de consommation radicale
06:06des consommateurs au travers d'OpenAI qui va vous aller commander.
06:10Imaginez que vous achetez toutes les semaines les 15 mêmes objets.
06:13Pour Walmart, c'est très bien, mais c'est une catastrophe en même temps,
06:17parce qu'il va falloir qu'ils vous attirent dans d'autres rayons virtuels,
06:21que si l'agent fait tout de suite vos courses et que c'est fini, c'est bien, mais ça limite.
06:26Donc, ils sont très attentifs à ça, c'est encore très tôt.
06:29Les systèmes de paiement Mastercard vous disent, on est capable de faire du paiement pour les agents dans l'e-commerce.
06:35Donc, il y a plein de choses qui vont changer et qui sont en train d'arriver, mais c'est très tôt.
06:39C'est la granularité qui fera le succès, en l'occurrence.
06:41La prochaine étape de l'IA, du coup, ce sera quoi ? On parle beaucoup des lunettes connectées.
06:44Google qui envisagerait de lancer ses propres lunettes d'IA avec un partenaire américain, pas avec Essilor.
06:50C'est les lunettes la principale innovation à venir dans l'IA ?
06:53Alors, il y a effectivement l'IA qui s'étend à de nombreux secteurs, c'est le physical AI, donc l'IA dans les objets physiques.
07:01Vous mentionnez les lunettes. J'ai voulu essayer les lunettes de méta avec les écrans.
07:05Donc, il faut réserver, quels que soient les magasins, que ce soit magasin Ray-Ban ou autres distributeurs, c'était plein.
07:11C'est impossible d'avoir une réservation.
07:14Oui, ça, ça peut être un game changer, mais vous avez tout ce qui est véhicules autonomes,
07:19que ce soit les robots taxis qui roulent déjà à un certain endroit, les robots humanoïdes ou pas, les drones de livraison.
07:25Donc, le physical AI, c'est vraiment l'étape suivante qu'il y a besoin de l'IA qu'on est en train de construire aujourd'hui.
07:33Nvidia vous parle beaucoup de robotique.
07:35Donc, il y a des choses qui vont arriver.
07:36C'est peut-être un peu tôt, mais il y a des choses qui sont en train d'arriver.
07:39Vous parlez de physical AI, il y a à la fois une consécration et une catastrophe qui est en train d'arriver à la Bourse de Paris.
07:45Il y a Balio, le spécialiste des chariots de manutention autonome.
07:50C'était une de nos pépites chez nous.
07:52Eh bien, ça y est, ils se font racheter par SoftBank.
07:55SoftBank ?
07:55Ben oui.
07:57Oui, ça fait un manque qu'on compte ça, non ?
07:58Ben oui, il y a eu une opération sur le titre, on n'en avait pas parlé.
08:03Je crois que Sabrina avait fait un papier dessus.
08:05Pardon ?
08:06Je crois que Sabrina avait fait un papier dessus, mais oui.
08:07Oui, mais on parlait de physical AI.
08:08Ça reste quand même un petit peu une cata pour ceux qui veulent développer et investir dans l'IA directement en France.
08:17Ça faisait partie de nos pépines.
08:19Oui, rachetée par SoftBank, la banque d'NVIDIA, même si maintenant, ils ont lâché leur participation dans NVIDIA, on est d'accord.
08:25La banque d'NVIDIA ?
08:27Mais oui, ils avaient investi dans l'IA, non ? Leslie, SoftBank, NVIDIA ?
08:29Ah, ils ont toujours 90%.
08:30Ils ont toujours 90% d'armes, ils ont des relations très proches avec NVIDIA.
08:37Et ils ont la partie.
08:40Mais c'est vrai qu'ils sont sortis du capital il n'y a pas longtemps.
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