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  • il y a 4 jours
Ce jeudi 11 décembre, le déficit budgétaire de la Sécurité sociale de 2025, et la prévision du pouvoir d'achat de 2026, ont été abordés par Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE, Gilbert Cette, professeur d'économie à Neoma Business School et auteur de "Travailleur, (mais) pauvre", et Philippe Trainar, professeur au Cnam et membre du Cercle des Economistes dans l'émission Les Experts, présentée par Raphaël Legendre sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Et pour parler de tous ces sujets, j'ai le plaisir d'accueillir sur le plateau Gilbert Sett.
00:04Bonjour Gilbert.
00:05Bonjour.
00:06Professeur d'économie à Neoma Business School, auteur de Travailleurs mais pauvres.
00:10Face à vous, Mathieu Plannes. Bonjour Mathieu.
00:12Bonjour Raphaël.
00:13Directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE et Philippe Trenard.
00:17Bonjour Philippe.
00:17Bonjour.
00:18De retour, professeur honoraire au CNAM, membre du cercle des économistes.
00:23Le premier sujet, c'est le vote cette semaine, cet passage de haie réalisé par Sébastien Lecornu.
00:31Une victoire politique, mais économiquement, on a quand même un déficit du budget de la sécurité sociale
00:38qui était prévu à 17,5 milliards d'euros et qui, hors transfert de l'État, atteint 24,5 milliards.
00:45C'est davantage que le déficit 2025 qui est lui de déjà 23 milliards d'euros.
00:54Première question, est-ce que c'est tenable, Mathieu Plannes ?
00:57Dans la durée, ça va être compliqué.
01:00Pour une année, ça a été le coup du compromis politique, clairement, pour avoir un budget.
01:09Et donc, c'est vrai que ce qui va faire les frais de ce budget, c'est l'ajustement structurel du déficit.
01:15On voit bien que les objectifs qui avaient été présentés ne sont pas tenus.
01:19Première chose.
01:21Deuxième chose, c'est possible que, du coup, tout l'ajustement porte sur le budget de l'État et des collectivités locales.
01:27Donc, se pose la question de la clé de répartition.
01:30Et oui, la question, c'est qui va payer la facture ?
01:33La France, c'est qui va payer la facture ?
01:34Qui va payer la facture ?
01:36Voilà, on sent bien que le budget de la CICU, il y a eu un certain nombre de renoncements assez importants pour faire en sorte qu'ils soient acceptés et qu'on adopte un budget à la fin.
01:46Renoncement sur les efforts, en économie.
01:47Renoncement sur les efforts, voilà.
01:49Voilà, donc, ça veut dire qu'on repousse le problème à l'année prochaine pour avoir eu ce budget.
01:55Alors, moi, je suis quand même partisan de dire qu'il vaut mieux ce budget que pas de budget.
01:58Oui.
01:59Voilà.
02:00Par contre, le problème, vous le repoussez.
02:01C'est vraiment la stabilité politique à tout prix.
02:02Oui, c'est la stabilité politique.
02:04C'est-à-dire que, oui, oui, c'est le prix de la stabilité politique.
02:07Parce que ne pas avoir de budget, ça pose quand même beaucoup, beaucoup de questions.
02:11Ça ne permet pas de maîtriser les comptes sociaux non plus.
02:13Si vous avez une loi spéciale, c'est juste le budget de l'État, mais ce n'est pas le budget de la sécurité sociale.
02:16Donc, ce n'est pas mieux.
02:18Mais en plus, vous ne savez pas quel est le point de sortie.
02:20C'est-à-dire qu'une loi spéciale est là pour être transitoire.
02:23La question, c'est qu'est-ce qui se passe après ?
02:24Oui.
02:25Donc, voilà, c'est le prix à payer pour avoir reporté le débat à plus tard.
02:31Et on voit bien qu'il va se porter sur la présidentielle de 2027, mais avec une contrainte forte.
02:37C'est comment régler cette question budgétaire et notamment cette question autour du déficit de la Sécu.
02:42On repousse la poussière sous le tapis.
02:44C'est ce que nous dit Mathieu Plan, Gilbert Sette.
02:46Vous êtes d'accord avec ça ?
02:47Oui, Mathieu a complètement raison de mon point de vue.
02:51Je m'accorde complètement avec ce qu'il dit.
02:56Les payeurs, qui cela va être ?
02:59Ça va être évidemment tous ceux qui, dans le budget de l'État, vont avoir, vont moins bénéficier de certaines dépenses et plus pâtir de certains prélèvements.
03:08Et puis, ça ne suffira sans doute pas.
03:12Et ça sera en partie nos enfants, les payeurs.
03:16C'est-à-dire une poursuite de l'augmentation de la dette.
03:20Donc, il y a un problème réellement de fond.
03:23Et puis, il est vrai que, par ailleurs, je suis d'accord avec Mathieu aussi sur ce point-là, on recule les ajustements structurels dont tout le monde se dit qu'ils sont indispensables.
03:33Et quand on prend mesure après mesure les choix qui ont été faits, franchise médicale, la France est le pays parmi les 27 pays de l'Union Européenne dans lesquels ces franchises sont les plus basses.
03:44Ce qui était visé, ce n'est pas quelque chose d'insupportable.
03:48Les pays qui sont considérés comme les moins inégalitaires ont des franchises plus élevées.
03:54Et on pourrait prendre ainsi, poste après poste, tous les choix qui ont été faits...
03:59On parle de quelques euros, effectivement, sur le doublement des franchises médicales.
04:02Tous les choix qui ont été faits ont été de repousser toutes mesures d'ajustements qui, dans d'autres pays, paraissent totalement logiques et tout à fait normales.
04:12Et puis, en termes de signal, il faut bien voir les choses.
04:16On se dirige, par exemple, vers, dans les discussions qui vont avoir lieu sur le PLF, vers l'aide des rémunérations dans le secteur public.
04:28Donc, on indexe les retraites et on gèle les rémunérations dans le secteur public.
04:34Enfin, on gèle les rémunérations, on gèle le point d'indice, l'évolution du point d'indice.
04:37On gèle, oui, il reste le GVT, mais néanmoins...
04:41Sur très longue période, on poursuit un processus de paupérisation de la fonction publique qui est dramatique en termes de qualité de l'État.
04:52Je veux dire, on est quand même un pays dans lequel les embauches de professeurs se heurtent à des difficultés de candidature.
05:00De candidature ! On est un pays dans lequel les scores, PISA et autres, qui nous permettent de nous comparer à d'autres pays, se dégradent.
05:08Et la raison est quand même... L'une des raisons est quand même assez simple.
05:11Il y a bien sûr des questions d'organisation, de l'éducation nationale, de responsabilisation du corps enseignant, des directeurs d'établissements, etc.
05:18Mais il y a aussi une question d'attractivité. Comment attirer des bons quand on rémunère de façon aussi basse ?
05:25Et là, le signal, il est quand même incroyable. On indexe les retraites.
05:30Je rappelle que 1% sur les retraites d'augmentation, c'est 4 milliards.
05:35La masse des retraites, c'est environ 400 milliards.
05:37On indexe les retraites et on va geler le point d'indice dans la fonction publique.
05:42C'est un signal, à mon avis, dramatique pour l'avenir, pour le futur, pour nos enfants.
05:47Philippe Trénard, ce qui m'amène à la question que je posais au début et que posent, encore une fois, je redonne leur nom,
05:52Maxime Sbailly, Sylvain Catherine, Antoine Lévy, Erwan Tison et Eric Veil, des économistes trentenaires,
05:58qui dénoncent dans une tribune aux Echos un budget gérontocratique.
06:03Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'on sacrifie notre jeunesse aux seniors et aux retraités dans ce budget de la sécurité sociale ?
06:11Non, à tous égards, c'est vrai, nous sacrifions notre jeunesse à la vieillesse.
06:17Et nous le sacrifions de deux façons.
06:20La première façon, c'est de remettre en cause une réforme qui avait peut-être beaucoup de défauts.
06:25Là, je la retraite, je le conçois bien.
06:27Mais il n'en demeure pas moins qu'il y a une vérité dans cette réforme, une vérité absolument incontournable.
06:33Il faut travailler plus si nous pouvons pouvoir payer les pensions que nous souhaitons recevoir à la retraite.
06:42Voilà.
06:42Aujourd'hui, il y a une année d'équation entre les deux.
06:45Et on dit, ah ben non, je ferme les yeux là-dessus.
06:49D'autres personnes paieront.
06:50Ben si ce n'est pas les vieux qui payent, les autres, ce n'est pas les enfants, par définition.
06:55Ce seront donc les actifs, les plus jeunes.
06:58Premier point.
06:58Deuxième point, nous nous mettons en déficit.
07:01Quel est le principe du déficit ?
07:02J'emprunte et je ferai donc payer les impôts plus tard à d'autres générations, à des générations ultérieures.
07:10C'est-à-dire à nos jeunes d'aujourd'hui.
07:12Alors, on voit bien qu'il y a déjà un certain nombre de difficultés,
07:15que le défi de l'intelligence artificielle met les jeunes entrants sur le marché du travail véritablement sous pression
07:23parce que l'intelligence artificielle demande des compétences nouvelles, ce que les jeunes ont,
07:27mais aussi de l'expérience pour juger, pour avoir un peu de jugement critique sur ces méthodes nouvelles.
07:35Et là, on leur dit, ben non, ces jeunes, ce n'est pas possible.
07:38C'est eux que nous allons sacrifier.
07:41Donc, je crois que là, Gilbert a tout à fait raison.
07:47C'est-à-dire, on va dire à un moment donné, les fonctionnaires, puisqu'on ne dépense pas trop sur la sécurité sociale.
07:54Après ça, il ne reste plus beaucoup de dépenses de l'État.
07:56Il reste des dépenses d'investissement, la défense, l'infrastructure et les salaires des fonctionnaires.
08:03Et donc, on réduit les salaires des fonctionnaires.
08:05Et Gilbert a raison de noter, nous avons aujourd'hui des salaires d'enseignants de pays sous-développés dans un pays développé.
08:14Alors, qu'attend-on de la recherche scientifique en France ?
08:18Qu'attend-on du développement des compétences des jeunes français ?
08:24Le résultat, il est effectivement dans les enquêtes de l'OCDE, qui montre qu'un an d'études supplémentaires en France, ça réduit votre salaire à l'avenir.
08:33Ce qui est quand même la chose la plus aberrante qu'on puisse imaginer.
08:36Un an d'études supplémentaires réduit votre salaire à l'avenir.
08:40Réduit votre salaire marginalement, réduit votre salaire dans le futur.
08:44Ça ne vous rapporte rien.
08:46Pardon Philippe, je ne suis pas sûr de comprendre.
08:48C'est-à-dire que ça ne vous rapporte rien de faire un an d'études supplémentaires.
08:52Il vaut mieux arrêter à la licence ou au master que passer un doctorat.
08:56Voilà, je la fais simple.
08:58Dans l'échelle des salaires.
08:59Dans l'échelle des salaires.
08:59Donc, il y a un problème majeur d'organisation et de sacrifice de la jeunesse.
09:06On termine avec quel niveau de déficit ?
09:09Parce qu'on rappelle, officiellement, le déficit de la sécurité sociale est de 19,5 milliards d'euros.
09:15Pourquoi ? Parce que l'État va faire un transfert de près de 5 milliards d'euros
09:19pour financer notamment le Ségur de la Santé qui n'a été financé qu'à moitié.
09:24On a promis 30 milliards d'augmentation de salaire.
09:26On n'a mis que 15 milliards sur la table.
09:27Donc, c'est l'État qui paye.
09:29Ça veut dire qu'on termine à quel niveau de déficit ?
09:31C'est une bonne question, Raphaël.
09:33Déjà, pour rappeler aux auditeurs, c'est que, effectivement, la notion de déficit public,
09:38c'est une notion consolidée de l'ensemble des entités publiques.
09:41C'est bien de le rappeler.
09:42Donc, effectivement, quand l'État compense les déficits de la Sécu,
09:46il s'endette pour le financer.
09:47Mais ça ne change rien à l'équation budgétaire.
09:50Donc, quand on parle des 5% de déficit public,
09:52c'est l'ensemble des entités, y compris celui du collectivité.
09:54État, sécurité sociale et collectivité locale.
09:57Donc, les jeux de vastes communiquants sur ce déficit public ne changent pas grand-chose.
10:00Le gouvernement avait 4,7 comme objectif initialement dans le PLF.
10:08Là, il y a un renoncement de l'ordre de 7 milliards.
10:11Ça fait un gros 0,3 point de PIB.
10:14Oui.
10:14Donc, on est déjà à 5,1 au Sénat.
10:16Au Sénat, voilà.
10:17Donc, la question, c'est qu'est-ce qu'il va y avoir dans le budget de l'État ?
10:21En réalité, ça veut dire qu'il faut un effort qui soit quand même très conséquent
10:25pour maintenir le déficit autour des 5%.
10:28C'est ce que se mette le gouvernement,
10:30à la fois sur les coïtités locales, à la fois sur l'État.
10:32Je pense qu'il y aura un certain nombre de mesures fiscales aussi
10:35qui ont commencé à être évoquées,
10:36notamment la taxe sur les grandes entreprises,
10:38qui devrait être de 4 milliards, mais qui pourrait être de 8.
10:40Il y a la question autour des exonérations de cotisations patronales
10:43qui pourraient être moins, enfin, rabot plus, plus fort que prévu.
10:48Oui.
10:49Donc, les entreprises qui vont payer une fois de plus.
10:51L'ajustement fiscal, on va passer aussi par un ajustement fiscal plus fort,
10:55oui, très clairement.
10:58Nous, enfin, je veux dire, à l'OFCE,
10:59on avait sorti notre prévision en octobre,
11:01déjà avec une équation budgétaire dans laquelle
11:03on a intégré quand même une consolidation budgétaire assez forte,
11:05donc pas les renoncements du côté de la SQ.
11:07On était déjà avec un déficit public à 5%.
11:10Donc, la question, c'est même, aujourd'hui,
11:13qui va se poser, en plus, au regard du contexte de croissance,
11:15c'est est-ce que, en 2026, on sera capable d'afficher un déficit
11:18en dessous de celui de 2025 ?
11:20Moi, je pense qu'on en est là.
11:21C'est plus de savoir si on est en dessous des 5,
11:23c'est de savoir est-ce qu'on sera en dessous des 5,4
11:25qui vont être renoncés en 2025.
11:27Et la question qui se pose, c'est quel va être le budget, d'abord, de l'État ?
11:31Comment il va être présenté ?
11:32Quelle est l'équation budgétaire du budget de l'État ?
11:33Et d'abord, est-ce qu'il va être adopté aussi ?
11:35Gilbert ?
11:37Juste un petit point.
11:40Je crois que ce qu'il faut considérer, c'est effectivement
11:42le déficit public dans son ensemble.
11:44Pour illustrer cela, prenons l'exemple des retraites,
11:49qui est un thème qui m'intéresse un petit peu.
11:52Quand on allonge l'âge de départ à la retraite,
11:56c'est évidemment une amélioration du financement des retraites.
12:00Mais au-delà du financement des retraites,
12:01On reste au travail, donc on cotise.
12:03Ça fait plus d'activités, plus d'activités,
12:05ça fait plus de TVA, d'IR, d'IS, etc.
12:07Toutes choses qui, en dehors du financement des retraites,
12:11contribuent évidemment à l'amélioration des finances publiques.
12:16Cette question des retraites, présentée comme une victoire
12:18par certains, la suspension de la loi d'avril 2023,
12:25quelque chose de surprenant quand on regarde autour de nous.
12:28L'allongement de l'âge de départ à la retraite est transpartisan.
12:31C'est quelque chose qui se fait dans l'Italie de Mélanie.
12:34Au niveau européen, oui.
12:35Au niveau européen, dans l'Italie de Mélanie,
12:37dans l'Espagne de Pedro Sanchez,
12:39aux Pays-Bas, en Allemagne, etc.,
12:41dans les Pays nordiques et scandinaves.
12:44Dans aucun de ces pays-là,
12:46vous ne voyez de syndicats forts,
12:49c'est-à-dire l'un des premiers ou les deux premiers syndicats,
12:54s'opposer,
12:55s'opposer à cet allongement qui leur paraît tout à fait logique.
12:59On est vraiment dans un...
13:01Nos débats sont vraiment dans un îlot
13:03ignorant complètement ce qui apparaît.
13:05Il faut le qualifier, cet îlot.
13:06Est-ce que c'est proprement le responsable ?
13:08Qu'est-ce qui fait que la France ne voit pas les mêmes choses
13:12que tous ses voisins européens ?
13:14C'est quand même étonnant.
13:16Oui, je pense qu'il n'y a pas simplement un problème de pédagogie.
13:20Je vais faire un petit peu de publicité,
13:22je vais sortir un ouvrage sur la démocratie sociale en janvier prochain.
13:26Je pense que les institutions de la démocratie sociale en France
13:31dévitalisent cette démocratie sociale.
13:34C'est-à-dire ? C'est très intéressant.
13:35On est le pays, par exemple,
13:37l'un des pays qui a le plus faible nombre de syndiqués
13:41et pourtant le plus grand nombre de syndicats.
13:45Nous sommes le pays dans l'OCDE
13:47qui a le plus grand nombre de syndicats.
13:49C'est quand même incroyable.
13:51Évidemment, avoir un grand nombre de syndicats...
13:54Avec un taux de syndicalisation qui est de 7%, moi, de mémoire,
13:56c'est peut-être que ces chiffres sont peut-être anciens.
13:57C'est pas le plus faible, mais l'un des plus faibles.
13:59C'est avoir un grand nombre de syndicats,
14:01peu représentatifs, ça pousse à des positions contestataires
14:05et à une analyse économique, je dirais, plus sommaire
14:09que dans des pays où les syndicats ont un rôle institutionnel
14:14qui s'appuie quand même sur une représentativité très forte.
14:18Je pense par exemple aux Pays-Bas avec la FNV.
14:21La FNV jamais ne penserait s'opposer une seconde
14:24aux 67 ans d'âge de départ à la retraite.
14:27Vous voyez, aux Pays-Bas.
14:28Vous êtes en train de nous dire que parce que les syndicats
14:30sont trop faibles en France,
14:32ils sont obligés d'avoir une position plus radicale ?
14:35Absolument.
14:35C'est la course à la saucisse pour reprendre à foire à la saucisse.
14:39La foire à la saucisse, oui.
14:40L'expression qui a été utilisée récemment,
14:43une foire à la saucisse,
14:43pour les positions les plus contestataires dans tous les domaines.
14:49Nos syndicats, nos partenaires sociaux sont institutionnalisés.
14:52On raisonne par obligation de négocier.
14:56Vous prenez, puisqu'on parle de retraite,
14:58prenez l'accord national interprofessionnel
15:01signé par les partenaires sociaux le 14 novembre 2024.
15:04La première et plus importante mesure de cet accord,
15:08c'est d'ajouter une obligation de négocier
15:11dans les négociations de branches
15:14et pour les entreprises de plus de 300 salariés.
15:17C'est vraiment ça, l'enjeu de l'emploi des seniors ?
15:20C'est vraiment ça.
15:21On ne parle pas du tout d'offres de travail.
15:23On ne parle pas du tout de la filière senior.
15:25On ne parle pas du tout de décote ou de surcote.
15:28On ne parle pas du tout de ce qui se passe
15:29pour les ruptures conventionnelles
15:32et de l'utilisation des ruptures conventionnelles.
15:34Le débat a été repoussé au mois de janvier, d'ailleurs.
15:36Pour pratiquer des sortes de pré-retraites
15:38aux frais de la collectivité.
15:40On ne parle pas de ça.
15:41Par contre, on ajoute une obligation annuelle de négocier.
15:45Où on est ?
15:46On est dans une approche institutionnelle
15:48et uniquement institutionnelle
15:49du rôle des partenaires sociaux.
15:51Et de la contrainte plus que de la liberté.
15:52Philippe Trénard ?
15:53Oui, je crois que je voudrais prolonger
15:55les réflexions de Mathieu et Gilbert
15:56qui sont très pertinentes.
15:58Je pense que nous sommes devant une crise,
16:00notamment aussi du tripartiste,
16:02puisqu'on parle de la gestion
16:03de la sécurité sociale.
16:05Je crois que Gilbert avait raison aussi
16:07de noter que dans la gestion du monde du travail,
16:10il y a des problèmes majeurs.
16:12Mais dans la gestion de ce tripartiste,
16:13on voit qu'il y a une co-responsabilité
16:15des syndicats, du patronat d'ailleurs,
16:18et de l'État.
16:19C'est-à-dire que tout le monde s'entend
16:21pour ne pas gérer le système.
16:23Voilà.
16:23Denis Kassi a parlé de triolisme
16:25avec l'État dans le rôle du mari
16:27caché dans le placard.
16:28Voilà.
16:29Bien sûr, c'est l'autre qui empêche de gérer.
16:31Ça va de soi.
16:32Donc, l'État, bien évidemment,
16:35quand il y a une grande décision
16:36à prendre sur la sécurité sociale,
16:37il envoie à peu près, mettons,
16:39300 pages ou 400 pages,
16:41la veille au soir, au syndicat,
16:43pour le conseil d'administration
16:44de la veille au soir.
16:45Y a-t-il un seul conseil d'administration
16:48en France, d'une société privée,
16:50où vous vous permettriez de faire cela
16:52sans terminer éventuellement en prison ?
16:56En tous les cas,
16:57avec des conséquences financières dramatiques.
16:59Là, on peut le faire.
17:02Inversement, bien évidemment,
17:03le syndicat est dans une fonction
17:05strictement tribunicienne, n'est-ce pas ?
17:07Il est là pour défendre non point
17:10la veuve et l'orphelin,
17:11mais quelques marginaux,
17:12qu'il est important de défendre.
17:14La question n'est pas de dire
17:15qu'il ne faut pas défendre les invalides, etc.
17:18Mais on ne défend pas 95%
17:21de la population salariale.
17:23Donc, on a un vrai problème.
17:24Et si vous voulez,
17:25pour les mettre en termes des économistes,
17:27les économistes disent
17:27qu'un système n'est jamais bien géré,
17:29quand il n'y a pas les bonnes incitations.
17:31Les incitations à bien faire,
17:33incitations à respecter le budget,
17:35incitations à chercher des mesures efficaces
17:38et bénéfiques en vous demandant
17:39qu'est-ce que veulent, au fond,
17:41les salariés français.
17:42Si vous n'avez pas ces incitations,
17:44ça ne marche pas.
17:45Et je crois qu'il faut maintenant
17:46se tourner vers les incitations.
17:48Sinon, on se tourne vers ce que décrit Mathieu,
17:51c'est-à-dire qu'on finit par une subvention
17:54de l'État à la sécurité sociale.
17:55Quelle est la logique de cette subvention ?
17:59C'est toute la dignité de la classe moyenne
18:01qu'on est en train de faire sauter.
18:03Parce que le système de la sécurité sociale,
18:06des retraites par ces partitions,
18:08c'est j'ai payé ma retraite.
18:10J'ai contribué, j'ai codisé,
18:12et j'ai payé ma retraite.
18:13Et maintenant, on lui dit,
18:14non, non, attendez,
18:16vous êtes subventionné,
18:17soyez gentil,
18:18vous devez donc être,
18:20comment dirais-je,
18:20savoir que l'État bienveillant,
18:21père Ubu est gentil avec vous, etc.
18:25C'est tout le contraire de ce qu'on voulait.
18:27On voulait que la dignité du travailleur,
18:29la dignité de la classe moyenne,
18:32soit importante.
18:32Or, il n'y a pas de démocratie politique
18:35sans une classe moyenne forte,
18:37consciente d'elle-même et digne.
18:39Et de pouvoir d'achat,
18:40j'ajouterais,
18:40il faut qu'on avance sur les sujets.
18:41Mathieu, je me tourne vers vous.
18:43On va faire un point.
18:43Les négociations collectives ont commencé
18:45depuis quelques semaines dans les entreprises,
18:46vont perdurer jusqu'au mois de janvier.
18:50Il y a une étude du cabinet Alixio
18:52qui est publiée aujourd'hui dans les échos
18:55qui prévoit un ralentissement de la hausse des salaires.
18:59Est-ce que vous pouvez nous dire
19:00ce qu'on attend pour les salaires en 2026 ?
19:042026, nous, on est sur une prévision à 2%,
19:07salaire nomino.
19:08Oui, Alixio est sur 2,1.
19:10Avec une inflation à 1,4.
19:13Voilà, donc c'est un peu de salaire réel.
19:15Ça veut dire que le pouvoir d'achat va progresser légèrement,
19:18le mai va progresser des salaires.
19:20Ça, c'est un gros sujet.
19:21Pourquoi vous précisez des salaires ?
19:22Je pense qu'il faut le préciser.
19:23Ça, c'est quelque chose qui est important.
19:25Expliquez-nous.
19:25Parce que quand vous regardez bien les chiffres,
19:28au fond, je pense qu'on...
19:29D'abord, c'est assez confus,
19:31ces histoires de chiffres de pouvoir d'achat
19:32et de savoir de quoi on parle.
19:34Et en fait, quand vous parlez du pouvoir d'achat,
19:36c'est le pouvoir d'achat du revenu des ménages.
19:37Et dans le revenu des ménages,
19:38vous avez notamment les pensions de retraite.
19:40Vous avez aussi les revenus financiers.
19:42Vous avez aussi les mesures fiscales.
19:44Or, si vous regardez un peu la dynamique,
19:47et je me suis amusé à regarder cette dynamique
19:48sur une longue période,
19:50enfin, longue période depuis 2017,
19:52le pouvoir d'achat macroéconomique en France
19:53a augmenté de façon assez significative.
19:55C'est absolument pas le sentiment de l'opinion publique en France.
20:00Exact.
20:00Alors, je vais essayer de vous expliquer pourquoi...
20:02Merci de rappeler le réel.
20:05On a quasiment 8% en réel par unité de consommation,
20:08donc c'est un peu technique depuis personne.
20:10Voilà, c'est un peu plus complexe que ça,
20:12mais voilà, on tient compte de la démographie
20:13et de la structure familiale.
20:14Vous avez 8% de hausse, tout confondu.
20:17Donc, c'est un agrégat qui prend les revenus de travail,
20:20du capital et les transferts sociaux.
20:22Si vous prenez sur la même période
20:25l'évolution du salaire réel,
20:27depuis 2017,
20:28il y a deux façons de mesurer,
20:30salaire moyen par tête,
20:33soit vous prenez ce qu'on appelle le SMB,
20:34vous êtes autour de plutôt de 1%.
20:37C'est-à-dire que le gain salarial,
20:40depuis 2017, il est extrêmement modeste, en fait.
20:43Et même si vous regardez par rapport à 2021,
20:46au moment où, juste avant le choc inflationniste,
20:48les salaires aujourd'hui réels n'ont pas retrouvé
20:50exactement leur niveau de 2021.
20:52Donc, il y a une perte réelle
20:53de pouvoir d'achat du salaire,
20:55ou une faible dynamique sur longue période,
20:57ce qu'on ne retrouve pas
20:58dans la mesure globale du pouvoir d'achat.
21:00Pourquoi ?
21:01Pour deux raisons, voire trois.
21:03La première, c'est qu'au fond,
21:05ce pouvoir d'achat a été tiré
21:07d'abord par un certain nombre de mesures fiscales,
21:10de suppression de la taxe d'habitation pour tous,
21:12de revalorisation de la prime d'activité.
21:14Donc, ça fait du déficit public.
21:16C'est en fait des transferts.
21:17Donc, en fait, on a soutenu le pouvoir d'achat
21:19par des transferts publics.
21:20Par des déficits.
21:21Des déficits.
21:22Et puis, dernièrement, depuis deux, trois ans,
21:24c'est moins le cas pour 2025,
21:26ça a été très vrai en 2022-2023 et 2024,
21:29c'est qu'on a eu beaucoup de revenus financiers.
21:31En fait, dans le pouvoir d'achat,
21:32il y a eu les dividendes,
21:33la hausse des taux d'intérêt,
21:34qui ne correspondent pas du tout
21:35à des gens qui sont salariés.
21:37Donc, vous avez cette information.
21:38Et troisième point,
21:40qui est un point aussi important,
21:41c'est vrai que les prestations sociales
21:42ont été indexées.
21:43Donc, vous n'avez pas eu de perte
21:44de pouvoir d'achat
21:44liée aux prestations sociales.
21:46Et enfin,
21:47peut-être que je donne beaucoup d'informations,
21:49vous avez aussi beaucoup de trations d'emploi.
21:51Et en fait, ça fait de la masse salariale.
21:52Mais ça fait, pour la personne
21:53qui a juste son travail pour vivre,
21:55ça ne change pas grand-chose.
21:56C'est bien pour l'économie,
21:57parce qu'on crée des emplois.
21:58Mais elle qui a juste son salaire,
22:00elle ne voit pas trop la différence.
22:01Donc, si vous voulez,
22:02vous avez une déconnexion,
22:04à mon avis,
22:04entre les indicateurs macro,
22:06les chiffres qui sont fournis,
22:07et la composition de ce pouvoir d'achat,
22:09et les personnes
22:09qui ont juste en tête
22:11leur évolution de dynamique salariale,
22:13qui, pour le coup,
22:14n'est pas bonne.
22:15Elle n'est pas bonne,
22:15effectivement.
22:16Alors, on peut expliquer pourquoi,
22:18mais ce que je veux dire,
22:19c'est que cette question du pouvoir d'achat,
22:21elle est très différente,
22:22si vous parlez
22:23à des salariés
22:24qui ont juste leur salaire pour vivre,
22:26si vous parlez à des gens
22:27qui ont des revenus financiers
22:28ou à des retraités,
22:29ou à des jeunes
22:31qui ont trouvé du boulot.
22:32Et ce que j'entends même,
22:33c'est que ce sont les salariés
22:34qui sont les moins bien traités.
22:35C'est-à-dire que cette augmentation
22:36du pouvoir d'achat,
22:37soit par des aides sociales,
22:40soit par des revenus financiers
22:41pour ceux qui ont des capitales.
22:42Et le problème,
22:43c'est qu'aujourd'hui,
22:43on attend de l'État
22:44qui vient de soutenir
22:45notre pouvoir d'achat.
22:47Et ce que vous voyez,
22:47c'est que,
22:48quand vous regardez aussi
22:49sur un peu plus longue période,
22:50il y a aussi une déconnexion
22:51entre la dynamique du PIB
22:52et du pouvoir d'achat.
22:53C'est-à-dire que le pouvoir d'achat,
22:53finalement,
22:54ne suit plus l'augmentation du PIB.
22:55Non, mais il augmente plus vite
22:56que le PIB.
22:57Absolument.
22:57C'est ça même.
22:58C'est-à-dire que ça montre
22:59qu'il y a des transferts
23:00en direction du pouvoir d'achat.
23:00Donc, on est au bout du bout.
23:02C'est-à-dire que la préoccupation
23:03des Français,
23:04c'est le pouvoir d'achat.
23:05Mais aujourd'hui,
23:06redynamiser le pouvoir d'achat
23:07alors même qu'on a
23:07des déficits publics,
23:10alors même qu'on a
23:10des gains de productivité
23:11qui sont modestes,
23:12c'est quasiment
23:13une mission impossible.
23:14Voilà.
23:14Alors, il faut trouver
23:15une autre façon de faire.
23:16Oui.
23:18Juste un point
23:19sur le pouvoir d'achat
23:20du salaire mensuel par tête.
23:23On a quand même connu
23:24une époque un peu particulière
23:25avec un choc
23:28de termes de l'échange,
23:29c'est-à-dire
23:29une augmentation du prix
23:30des importations
23:31et des importations d'énergie
23:32absolument considérable
23:33en 2022-2023.
23:35Et les salariés
23:36ont payé très fortement
23:38ce choc.
23:40Là, on est en train
23:41de rattraper
23:41le petit gain de pouvoir d'achat
23:43qui est prévu
23:44en 2025 et en 2026.
23:47C'est un rattrapage
23:48encore partiel
23:50des pertes
23:502022-2023.
23:53Il fallait bien que...
23:53Donc, on n'y est pas.
23:54La crise inflationniste
23:55n'a pas été digérée.
23:56La crise inflationniste
23:58n'a pas été complètement digérée.
23:59Les ménages français
24:00ont été grandement protégés
24:02par un ensemble
24:04de mesures fiscales
24:05d'une générosité
24:06incroyable
24:08en France
24:08quand on se compare
24:09à d'autres pays.
24:11Mais malgré tout,
24:12malgré ces protections,
24:14il y a quand même
24:15pour les personnes
24:17qui ne considèrent
24:19que leur salaire
24:19parce que même
24:20les personnes
24:20qui ne regardent
24:21que leur salaire
24:22bénéficient
24:23de la disparition
24:24de la taxe d'habitation,
24:25bénéficient, etc.
24:26de ce genre de choses.
24:27Donc, le revenu,
24:28il est quand même logique
24:29d'y intégrer
24:30non seulement
24:30pour un salarié
24:31des revenus salariaux
24:33mais également
24:33dont il peut bénéficier
24:35par ailleurs
24:36en termes de
24:37mesures
24:39fiscales.
24:40Donc, les années 2022-2023
24:43ont été un peu particulières
24:44sachant que dans
24:45cette érosion
24:46du pouvoir d'achat,
24:47les plus bas salaires
24:48ont été protégés.
24:49Les plus bas salaires
24:50ont été protégés
24:50par l'indexation
24:52du SMIC.
24:54Donc, c'est une situation
24:55un petit peu particulière
24:58qui n'est pas illogique.
25:00Choc de termes de l'échange,
25:01il faut bien
25:01que quelqu'un le paye.
25:02Est-ce qu'on transmet
25:02la patate chaude ?
25:03C'est-à-dire le coût
25:04de ce prélèvement
25:05de l'étranger
25:06sur l'économie française,
25:08est-ce qu'on le transmet
25:09aux générations futures ?
25:10Est-ce qu'on en paye
25:11une grosse partie maintenant ?
25:13Et si oui,
25:14si la réponse est oui,
25:15qui ?
25:16En tout cas, en France,
25:17le choix était clair,
25:18ça n'a pas été
25:19les retraités.
25:21Ça n'a pas été
25:22les prestations sociales.
25:25Essentiellement,
25:26ça a été
25:26dans ce qui répond
25:28au choix de politique économique,
25:29puisque les revenus financiers
25:30sont en partie
25:33et en partie seulement
25:34pour une faible partie
25:35entre les mains
25:36des décideurs publics.
25:37Mais ça a été
25:38en grande partie
25:39les salariés
25:40qui ont payé
25:41cette déterrivation.
25:42Donc on a protégé
25:43les plus modestes,
25:44les retraités,
25:45mais les actifs
25:46qui portent l'économie
25:47de ce pays
25:47sont ceux
25:48qui payent la facture.
25:49On résume un peu rapidement.
25:50Philippe Traine,
25:51un dernier mot rapide.
25:51Peut-être,
25:52juste un petit point,
25:54quand même,
25:54une petite note.
25:55Si les salaires ralentissent
25:56en 2026,
25:58il y a aussi une raison,
25:59c'est que l'inflation
26:00a ralenti en France.
26:01Donc quelque part,
26:03je ne veux pas dire,
26:04la situation
26:04n'est pas en soi dramatique.
26:07Mais je pense que le bilan
26:08qui vient d'être présenté
26:09par Mathieu
26:10et complété par Gilbert
26:11est absolument clair.
26:13Sur le long terme,
26:15la priorité des Français,
26:16ce n'est clairement pas
26:17les actifs.
26:18Et ça,
26:19c'est quand même
26:19la nouvelle
26:21la plus inquiétante.
26:22Parce que
26:23si les actifs
26:25ne sont pas la priorité,
26:26ça veut dire
26:26que la création
26:27de la richesse
26:28n'est pas la priorité.
26:29et la répartition
26:31d'une richesse
26:34qui s'atrophie,
26:36bien évidemment,
26:36ne peut que poser
26:37des problèmes économiques,
26:38des problèmes sociaux
26:39et des problèmes politiques
26:41extrêmement graves.
26:42Et je crois que,
26:42d'abord créer la richesse
26:43avant de pouvoir la redistribuer.
26:44les difficultés
26:45du débat politique
26:47et du débat budgétaire
26:48et de la difficulté
26:50aussi en France
26:50d'arriver à trouver
26:52une majorité politique
26:54vient justement
26:55de cette fragmentation,
26:56n'est-ce pas,
26:57à partir des intérêts particuliers
26:59autour d'une richesse
27:00qui s'atrophie.
27:02Et ça explique
27:03que l'on ait
27:03une très grande difficulté
27:04à savoir qui va payer
27:06parce que
27:06où qu'on se tourne,
27:07il y a bien évidemment
27:08un problème qui apparaît
27:09et je pense qu'il faut
27:10reprogrammer.
27:12En fait,
27:12vous devez reprogrammer
27:13l'algorithme.
27:14L'algorithme,
27:15c'est d'abord
27:15incitons à innover
27:17et à travailler.
27:18Bon,
27:18le grand reset.
27:19On l'attend peut-être
27:20pour 2027,
27:21qui sait ?
27:21Merci à tous les trois.
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