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  • il y a 8 minutes
Chaque week-end, l’émission pilotée par Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, et Pauline Revenaz, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.

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00:00:00Générique
00:00:00Bonjour à tous, nous sommes dimanche, il est 13h, bienvenue dans notre émission Affaire suivante, ravi de vous retrouver avec mon complice Dominique Cris.
00:00:18Bonjour Pauline, bonjour à tous.
00:00:19Au programme cette semaine, l'affaire de Marie-Thérèse Bonfanti devant la cour de cassation.
00:00:23Comment résoudre la mort de cette femme disparue en 1986 en Isère alors qu'un homme s'est accusé de l'avoir tuée en 2022, mais les faits étaient alors prescrits.
00:00:32A partir de quelle date doit courir le délai de prescription ? Nous en parlerons avec les sœurs de la victime et leur avocat.
00:00:38Et l'énigme des tueurs fous du Brabant pourrait s'éclaircir.
00:00:42Comment ? Grâce à la photo d'une femme, une femme aux cheveux blonds, qui semble confirmer la piste de deux auteurs, deux frères français, originaires de Charleville-Mézières.
00:00:51Pourquoi la Belgique a-t-elle tant de mal avec cette affaire ?
00:00:54Tant de mal à élucider ce carnage en série, commis entre 82 et 85, qui a coûté la vie à 28 personnes.
00:01:01Et puis nous recevons un grand flic, Christophe Molmy, aujourd'hui patron de la brigade des mineurs, ex-chef de la BRI, un homme discret, primé pour son livre avec le prix du Quai des Orfèves,
00:01:10qui récompense une belle plume dans l'univers de l'APJ. Son titre ? Brûler tout.
00:01:15Et on vous retrouve tout de suite, vous ne bougez pas.
00:01:19Elle avait 25 ans et elle était...
00:01:21La mère de deux enfants, Marie-Thérèse Bonfanti, disparaît le 22 mai 1986 dans l'Isère, alors qu'elle effectuait sa tournée de livraison de journaux.
00:01:29Avec nous pour en parler, j'accueille Sylvania et Françoise Saïa, les sœurs de Marie-Thérèse Bonfanti.
00:01:34Merci mesdames, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:01:37Et maître Bernard Boulou, l'avocat de la famille Bonfanti.
00:01:39Merci tous les trois d'être avec nous. Nous allons revenir sur l'audience qui s'est tenue vendredi devant la cour de cassation et qui dira si procès il peut y avoir après toutes ces années.
00:01:47Mais d'abord, pour tous ceux qui sont nés après la disparition de votre sœur, c'est-à-dire après 1986, un rappel des faits et les enjeux de cette audience avec Pierre-Louis Bousset.
00:01:55Ce 22 mai 1986, Marie-Thérèse Bonfanti distribue des journaux dans la commune de Ponchara en Isère pour arrondir ses fins de mois.
00:02:06Elle arrête sa voiture devant une grande bâtisse près de la gare.
00:02:09Une voisine l'aperçoit, un paquet de journaux en main, puis plus rien.
00:02:14Aucun signe de vie de la jeune mère de famille.
00:02:16Son mari signale sa disparition le soir même.
00:02:19Un homme est entendu par les autorités.
00:02:21Yves Chatin, un chauffeur routier, propriétaire de la maison devant laquelle Marie-Thérèse Bonfanti avait garé son véhicule.
00:02:28Il l'est finalement relâché, faute de preuve.
00:02:30Ce n'est qu'après la réouverture de l'enquête en 2022 que ce suspect passe aux aveux.
00:02:35La mise à l'examen a avoué qu'il avait étranglé Marie-Thérèse Bonfanti suite à un contentieux qu'ils avaient eu quelques minutes auparavant sur l'emplacement où s'était garé Mme Bonfanti.
00:02:48La fin d'un mystère, mais pas du marathon judiciaire.
00:02:52Car une question demeure.
00:02:53Yves Chatin peut-il être jugé pour ce meurtre 39 ans après les faits ?
00:02:57Non, répond en 2023 la cour de cassation qui juge les faits prescrits et demande la remise en liberté d'Yves Chatin.
00:03:04L'accusation estime de son côté que l'enquête a été entravée par les mensonges de l'accusé,
00:03:08ce qui devrait modifier le délai de prescription.
00:03:11Le frère de Marie-Thérèse Bonfanti espère qu'un procès pourra se tenir.
00:03:14Il faut que le meurtrier qui avoue son crime soit jugé et non qu'on lui dise la prescription s'applique,
00:03:24vous êtes libéré de tous vos droits, de toute accusation et vous pouvez vivre tranquillement.
00:03:31La cour de cassation a examiné ce vendredi la question de la prescription dans ce dossier.
00:03:36La décision est attendue le 16 janvier.
00:03:38Alors, que s'est-il passé vendredi devant la cour de cassation ?
00:03:44On a compris que la décision était rendue mi-janvier.
00:03:46D'abord, comment toutes les deux avez-vous vécu cette journée d'audience
00:03:48et qu'est-ce que ça représentait pour vous d'aller devant la cour de cassation ?
00:03:52Eh bien, c'était une question très importante puisque ce vendredi-là,
00:03:57l'audience devait se tenir pour savoir si la prescription a été retenue ou pas.
00:04:01Et vraiment, c'est une question complexe et lourde de responsabilité
00:04:06puisqu'elle doit soit rendre une justice pour les victimes
00:04:10et tout en étant équitable vis-à-vis des lois.
00:04:13Et pour votre sœur, pour Marie-Thérèse, c'était l'occasion pour vous d'aller au bout du chemin, si je puis dire ?
00:04:18Oui, c'était la possibilité de lui rendre une dignité et un respect
00:04:23et ainsi lui rendre aussi ses droits en tant que victime qu'on n'oublie pas, surtout.
00:04:29Maître, faites-nous la petite souris dans la cour de cassation vendredi.
00:04:34Comment ça s'est passé de votre point de vue, de votre regard d'avocat ?
00:04:37Alors, de mon regard d'avocat, c'est d'abord une audience, une assemblée plénière de la cour de cassation.
00:04:43Il y a une vingtaine de magistrats, de hauts magistrats qui se sont réunis
00:04:47pour justement trouver une solution à cette problématique liée à la prescription
00:04:52dans ce type d'affaires qui est emblématique.
00:04:55L'ambiance est bien solennelle, naturellement, avec dans la salle beaucoup de magistrats
00:05:03qui n'étaient pas revêtus eux-mêmes de la robe, mais qui sont venus là pour écouter
00:05:08et également peut-être pour soutenir, je ne sais pas.
00:05:12Il y avait en tout cas les membres du pôle Colquais qui étaient là,
00:05:15aussi bien les magistrats instructeurs que les membres du parquet,
00:05:18parce qu'ils seront directement impactés par la décision qui sera rendue.
00:05:25Donc une ambiance à la fois solennelle, à la fois emplie d'espoir,
00:05:30parce qu'effectivement nous attendons de cette décision que la justice avance,
00:05:37et avance surtout vers la vérité et vers la justice avec un grand J cette fois.
00:05:45– Cette prescription c'est un caillou dans le soulier de la justice,
00:05:49est-ce qu'il y aura, on dit souvent ça, mais je n'aime pas tellement cette forum,
00:05:52mais bon, un avant, un après, cette audience, est-ce qu'il y aura un jour une jurisprudence par exemple ?
00:05:57– Il y aura forcément une jurisprudence, quelle que soit la décision qui soit rendue.
00:06:01Alors moi je me dis, je suis un éternel optimiste, vous le savez Dominique,
00:06:04je me dis qu'on n'a pas organisé une assemblée plénière mobilisant autant de magistrats
00:06:12pour nous dire que c'est la jurisprudence de la Chambre criminelle du 28 novembre 2023,
00:06:17jour pour jour, qui va continuer à s'appliquer.
00:06:20Je pense que la justice, en mobilisant autant de magistrats,
00:06:24veut que les choses évoluent dans le sens de la société, de ce que veut la société.
00:06:29– Parce que, la question centrale maître, à partir de quand court le délai de prescription ?
00:06:34En fait, c'est ça qu'il faut peut-être expliquer à nos téléspectateurs,
00:06:36à l'époque, le délai de prescription pour votre sœur, mesdames, c'était 10 ans.
00:06:40– C'était 10 ans à compter du meurtre.
00:06:42– Exactement.
00:06:42– Alors, le meurtre c'était en mai 1986.
00:06:45– Or, nous, ce que nous disons, c'est que pour savoir,
00:06:50pour faire courir le délai de la prescription, encore faut-il savoir qu'il y a eu meurtre.
00:06:55Il y a une personne qui a disparu, comme beaucoup d'autres d'ailleurs,
00:06:58des écrans radars, sans aucune raison plausible.
00:07:01Il y a eu une enquête qui a été faite.
00:07:04La justice, la chambre d'accusation, on disait à l'époque, a dit
00:07:07tout ce qui a été fait a été bien fait, il ne faut plus faire autre chose,
00:07:11on ne peut plus faire autre chose.
00:07:12Et depuis, le temps a prescrit les faits, c'est-à-dire, a dit qu'ils sont effacés.
00:07:19Et à partir de là, si c'est ça, l'accusé, le mis en cause va pouvoir bénéficier d'une bénédiction judiciaire.
00:07:32– Dominique.
00:07:33– Donc, nous, ce qu'on veut, c'est simplement dire,
00:07:36le point de départ de la prescription ne peut courir qu'à compter du jour
00:07:39où on connaît l'existence de l'impression à travers une meurtre.
00:07:42– C'est ce que dit le procureur général, Rémi, être en audience,
00:07:45on ne peut commencer à prescrire un crime quand il est ignoré de tous, sauf de l'auteur.
00:07:50C'est exactement ce qui a passé.
00:07:51– Oui, voilà.
00:07:52– Qu'à partir du moment où on en a connaissance, alors 86, prescription 96,
00:07:57depuis, en matière criminelle, la prescription, elle est passée de 10 ans à 20 ans.
00:08:01– Exactement.
00:08:02– D'accord ?
00:08:02Et alors, ce qui est étonnant, c'est quand même pour ceux qui nous écoutent,
00:08:05on parle par exemple de l'affaire Grégory, 16 octobre 84,
00:08:08donc deux ans avant l'affaire de votre sœur, de Marie-Thérèse,
00:08:13elle n'est toujours pas prescrite, il y a eu des actes d'instruction entre temps.
00:08:17Il faut expliquer à ceux qui nous écoutent que la prescription,
00:08:20elle est repoussée à chaque fois qu'un acte d'instruction.
00:08:23Donc là, il s'est passé des choses quand même.
00:08:25– Alors, j'allais y venir, c'est que dans l'affaire Grégory, effectivement,
00:08:27il y a eu des actes d'instruction qui ont repoussé à chaque fois le délai de prescription.
00:08:34Dans cette affaire, il n'y a plus eu d'actes à partir de l'arrêt de la Chambre d'accusation de Grenoble.
00:08:40– Quelle année ?
00:08:40– De 1988, dans la mesure, on a dit, il n'y a plus rien à faire.
00:08:44– Voilà.
00:08:45– Et on n'a plus rien à faire, mais il n'y avait aucun indice pour savoir s'il y avait ou pas un meurtre.
00:08:49On n'avait simplement qu'une personne qui a disparu, qui pouvait peut-être revenir ou pas,
00:08:53mais aucun acte d'instruction ne pouvait être fait.
00:08:56– Mais ce qui est intéressant, c'est comment est-ce que les…
00:08:58– Parce que ce Yves Chatin, qui est le principal suspect, et qui peut-être sera donc traduit devant la justice
00:09:03dans quelques mois, dans quelques années, au départ de l'enquête, cet homme, il est inquiété par les enquêteurs,
00:09:09un petit peu, si je puis dire.
00:09:10Et aujourd'hui, comment est-ce qu'ils sont remontés jusqu'à lui,
00:09:13et comment il a fallu attendre 2022 pour qu'en garde à vue, cet homme avoue ?
00:09:17– Oui, c'est difficile, je n'étais pas au moment de la garde à vue.
00:09:22– Non, j'imagine bien, mais je veux dire, le temps de la justice, l'enquête patine…
00:09:26– Des gendarmes, des psychologues qui regardaient son comportement,
00:09:32et c'est là qu'ils ont remarqué qu'effectivement, ils ne disaient pas la vérité à toutes les questions,
00:09:37donc ils ont poussé un peu plus, et c'est vrai que peut-être l'avocate aussi,
00:09:42son avocate lui a parlé de la prescription, et qu'il ne…
00:09:47– Qu'il ne risquait plus rien, entre guillemets ?
00:09:50– Oui, et donc il a quand même avoué, tant bien que mal, comme dit Maître Boulot,
00:09:54il a craché le morceau pour dire, peut-être pour se soulager aussi, qui sait,
00:09:59mais en tout cas, il l'a avoué.
00:10:01– Et vous, madame, lorsqu'en 2022, vous apprenez que cet homme,
00:10:04qui au début avait été suspecté, finit par avouer le meurtre de votre soeur,
00:10:08essayez de nous expliquer les sentiments que vous traversez à ce moment-là.
00:10:11– Eh bien, on s'est dit, enfin, il a avoué, parce que déjà, en 1986, on avait des suspicions,
00:10:17mais on n'avait aucune preuve pour… on n'avait pas de corps,
00:10:20on n'avait aucune preuve pour déterminer qui était l'assassin ou le meurtrier ou le coupable.
00:10:27Et donc, bien après, grâce au travail remarquable des enquêteurs,
00:10:32ainsi que l'oreille attentive que le procureur de Grenoble, Éric Bayan, a prêté vis-à-vis de la famille,
00:10:38c'était vraiment formidable pour nous, ça nous a permis d'avancer et de trouver le chemin de la vérité.
00:10:47Donc, il a avoué, ça nous a soulagé de savoir…
00:10:50– Il a indiqué où était la dépouille ?
00:10:51– Voilà, il a indiqué…
00:10:52– Ça, pour vous, j'imagine que c'était fondamental ?
00:10:54– Enfin, où il l'avait jetée.
00:10:56Et donc, suite à des recherches minutieuses et longues,
00:10:59on a retrouvé quelques fragments au seuil du crâne.
00:11:03Et après analyse, oui, c'était… enfin, c'était Marie.
00:11:06– Je vous en prie.
00:11:07– Oui, je voulais dire qu'effectivement, en 1986,
00:11:11on se doutait qu'il avait un rôle dans la disparition de ma sœur,
00:11:15mais on ne savait pas ce qui s'était réellement passé.
00:11:19À l'époque, on parlait beaucoup de traite de blanche,
00:11:22et on pensait qu'elle avait été enlevée, vraiment enlevée.
00:11:26Et on était totalement dans le déni de meurtre, quoi.
00:11:30Et c'est en 2022 où il a avoué que…
00:11:34Bon, ça nous a soulagés quelque part, mais où on a pu commencer un travail…
00:11:40– Et quand il a été libéré quelques mois, quelques années après,
00:11:43ça a dû être terrible pour vous ?
00:11:45– À nouveau, oui.
00:11:45– Maître, comment on accompagne cette famille qui vous encadre aujourd'hui ?
00:11:49– Vous avez vraiment vécu des montagnes russes émotionnelles ?
00:11:52– Exactement.
00:11:53Alors, mon travail, moi, c'est déjà d'anticiper.
00:11:57Quand nous avons eu l'arrêt le 28 novembre 2023,
00:12:00ça a été une douche glaciale.
00:12:02– Bah oui.
00:12:02Donc, il m'a fallu anticiper, effectivement, en leur disant
00:12:05« Attention, maintenant, il va pouvoir être libéré. »
00:12:09Et bon, on a beau prévenir, ça fait du mal.
00:12:13Surtout qu'il a été libéré et autorisé à résider
00:12:17à quelques encablures de certaines des parties civiles, quoi.
00:12:21C'est la justice.
00:12:23– Un souvenir, Dominique, vous êtes allé sur place
00:12:25quand vous étiez jeune reporter ?
00:12:27– Oui, j'étais reporter à France Soir,
00:12:29et j'étais parti sur les disparus de Ponchara ces années 90.
00:12:32Et j'étais allé à l'entrée de la ville,
00:12:35devant cette maison qui n'était plus habitée.
00:12:39Donc, et je n'avais pas osé rentrer.
00:12:42Enfin, c'était au mois de février, janvier-février,
00:12:44la nuit tombait de bonheur.
00:12:46Et je me sens que c'était lugubre.
00:12:47C'était vraiment effrayant.
00:12:48Et il y avait plusieurs disparitions.
00:12:50– On va en parler tout à l'heure.
00:12:51– Il n'y avait pas que Marie-Thérèse.
00:12:51– Voilà.
00:12:52– Il y avait plusieurs disparitions.
00:12:53C'est vrai que ça a toujours été un ministère.
00:12:56Et à l'époque, souvenez-vous, on parlait des magasins trappes.
00:13:00On parlait de ces magasins...
00:13:01– C'est quoi ces magasins trappes ?
00:13:03– Moi, je ne le connais pas.
00:13:03– Si, alors, près de chez moi, il y a Autun,
00:13:06qui est une grande ville, une ville de Saône-et-Loire,
00:13:08où il y a eu une disparition.
00:13:09Et on avait dit, voilà, il y a des boutiques dans lesquelles...
00:13:11Alors, c'est une rumeur, hein.
00:13:12Des boutiques dans lesquelles le plancher,
00:13:14dans le plancher, il y a une trappe.
00:13:16Vous vous souvenez de ça ?
00:13:17Et il y a des jeunes femmes qui disparaissent.
00:13:19– C'est un peu comme votre piste des traites de Blanche.
00:13:21Alors, il y avait des villes...
00:13:22– C'était ça, c'est l'histoire de la traite des Blanches.
00:13:25Et du côté de Grenoble, il y avait quand même un milieu.
00:13:27– Il y avait une plaque tournante.
00:13:29– Un milieu, les Italiens, donc une plaque tournante
00:13:31et du trafic, et de la prostitution, de la drogue,
00:13:36mais surtout prostitution à l'époque, on avait pensé à ça.
00:13:40Vous, dès le début, donc disparition 86,
00:13:42dès le début, la disparition volontaire, vous n'y croyez pas ?
00:13:46– Ah non, pas volontaire.
00:13:47– Pourquoi ?
00:13:47– Elle a des petits-enfants.
00:13:49– Oui, elle avait un bébé de 6 mois.
00:13:51Non, non, elle tenait beaucoup à ses enfants.
00:13:53Et on a retrouvé la voiture, le coffre ouvert,
00:13:56les clés sur le contact,
00:13:57et puis son sac à main sur le siège passager.
00:13:59On ne peut pas partir comme ça.
00:14:01Non, elle s'est volatilisée.
00:14:03C'est pour ça que longtemps, on était dans le déni,
00:14:05on pensait vraiment qu'elle était encore vivante,
00:14:08mais dans un réseau, enfermée quelque part,
00:14:10et vraiment, on était vraiment dans la détresse.
00:14:13– Cet enfant qui avait 6 mois, mais il a 40 ans aujourd'hui.
00:14:15– Oui.
00:14:15– Et il est avec vous.
00:14:16– Un garçon, c'est ça ?
00:14:17– Oui.
00:14:17– Petit garçon, et elle avait une petite fille de 4 ans.
00:14:20– 4 ans, oui.
00:14:20– Donc ces enfants-là, les enfants de Marie-Thérèse,
00:14:22ils sont à vos côtés dans ce combat ?
00:14:24– Tout à fait.
00:14:24– Comment est-ce que vous travaillez ensemble ?
00:14:26Qu'est-ce qu'ils cherchent, ces enfants ?
00:14:29– Connaître ce qui est arrivé à leur maman.
00:14:32– Voilà, la vérité.
00:14:33– Et puis la dignité pour leur maman, oui.
00:14:36Ils se battent pour la dignité de leur maman.
00:14:38– Qu'on rende justice, effectivement, à leur maman.
00:14:42Qu'elle n'est pas morte, malheureusement, comme ça,
00:14:46comme un vulgaire sac poubelle jeté au bord de la route.
00:14:49– Est-ce que vous avez de la rancœur pour, vous avez souligné le travail du procureur Vaillant,
00:14:54mais est-ce que vous avez de la rancœur pour la justice, les lenteurs de la justice,
00:14:59l'enquête qui a patiné pendant des années, ou est-ce que vous êtes au-delà ?
00:15:03– Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu, les recherches, ils ont cherché partout.
00:15:07– Il y avait un manque, il y avait des manques d'indices.
00:15:10– Mais en 1986, on n'avait pas le progrès scientifique et technologique que nous avons aujourd'hui.
00:15:15Il n'y avait pas l'ADN encore pour retrouver des traces, c'était assez succinct.
00:15:21– Maître, vous diriez que vous avez été bien aiguillé pendant toutes ces années.
00:15:25Vous, il vous a fallu une certaine ténacité pour tenir ?
00:15:27– Alors oui, tout d'abord, je crois qu'il faut d'abord rendre hommage à la famille
00:15:31qui a fait un travail considérable pour cette enquête,
00:15:37au procureur Vaillant, Éric Vaillant, qui a accepté de prendre cette procédure
00:15:41et de la relancer malgré la prescription, au procureur général d'Alest,
00:15:46et puis aux magistrats qui ont, je n'allais pas dérésister, ce n'est pas un terme,
00:15:51mais qui ont compris la souffrance, le dossier, la souffrance de cette famille,
00:15:56mais d'autres familles, donc la chambre de l'instruction de Grenoble, de Lyon,
00:15:59qui ont fait un travail considérable.
00:16:00Il faut bien voir que la chambre de l'instruction de Lyon a rendu l'arrêt
00:16:04qui est aujourd'hui contesté devant la Cour de cassation.
00:16:07La formation, c'était les trois présidents des trois chambres.
00:16:11Ça veut dire quelque chose.
00:16:12Ça veut dire que les trois présidents des trois chambres,
00:16:14de la chambre de l'instruction de Lyon, il y a trois compositions,
00:16:17ont rédigé cet arrêt.
00:16:20Ça veut dire qu'on veut marquer le coup,
00:16:22et on veut que la justice évolue parce que c'est injuste, c'est trop injuste.
00:16:27Alors, oui, j'ai fait un travail d'avocat, ordinaire.
00:16:34Oui, d'être modeste.
00:16:35Voilà, mais tout le travail qui a été fait par la famille,
00:16:38par les magistrats et les enquêteurs,
00:16:40n'oublions pas les enquêteurs de la gendarmerie,
00:16:42qui ont tout repris l'enquête pendant à peu près deux ans,
00:16:44pour ficeler le dossier,
00:16:47et surtout pour que le temps de la garde à vue restant pour le mise en cause,
00:16:52soit utilisé à bon escient.
00:16:54Ok. Alors, vous allez rester avec nous.
00:16:55Dans un instant, on va revenir sur les conséquences de cette décision
00:16:58qui sera rendue, on le rappelle, le 16 janvier,
00:17:00devant la Cour de cassation,
00:17:01et qui pourrait changer beaucoup de choses pour plusieurs familles de disparus.
00:17:04Restez avec nous.
00:17:06On évoque encore le cas de Marie-Thérèse Bonfanty,
00:17:08disparue, donc le 22 mai 1990,
00:17:11alors qu'elle livrait,
00:17:12en 1986, pardon,
00:17:13alors qu'elle livrait ses journaux à Ponchara.
00:17:16Je voudrais qu'on parle ensemble, avec mes invités,
00:17:18de la reconstitution qui a eu lieu en juin dernier,
00:17:20parce que l'enquête, elle a patiné pendant des années,
00:17:22et puis elle s'est resserrée autour d'un homme, Yves Chattin,
00:17:25et il a été positionné, si l'on peut dire,
00:17:28sur les lieux du drame.
00:17:30C'était en juin dernier.
00:17:31Est-ce que vous pouvez essayer de nous raconter
00:17:33comment ça s'est déroulé,
00:17:35comment il s'est comporté,
00:17:36et ce que vous, vous avez pu voir et appréhender ?
00:17:38Oui, alors cette reconstitution a duré environ 4 heures.
00:17:44Il est arrivé, il ne nous a pas regardés,
00:17:48il était nonchalant, très, très, très loin de nous,
00:17:53enfin, il ne nous regardait pas.
00:17:56Il n'a même pas demandé pardon aux enfants de Marie-Thérèse,
00:17:59alors qu'il avait dit que ce crime,
00:18:01ce meurtre lui posait sur le cœur.
00:18:03Voilà, et de plus,
00:18:06il ne savait pas ce qu'il devait faire,
00:18:09alors que c'est lui qui a quand même commis le meurtre.
00:18:12Mais il y avait une voiture qu'ils avaient repositionnée ?
00:18:14Oui, alors ce n'était pas à la maison Chattin,
00:18:17le lieu où a disparu ma sœur,
00:18:19puisque la maison n'existe plus.
00:18:21Donc c'était au niveau de la gendarmerie.
00:18:23Ils avaient un petit peu reconstitué cette maison,
00:18:27et voilà, donc ils ont mis la voiture à côté,
00:18:29comment ça s'était déroulé.
00:18:31Mais Chattin, lui, était vraiment,
00:18:37ça ne l'inquiétait pas plus que ça.
00:18:38Extérieur à ça, vous diriez ?
00:18:40Oui, très, très, très loin.
00:18:41Et de plus, le juge devait lui rappeler
00:18:44ce qu'il avait fait pour qu'il fasse les mêmes gestes,
00:18:47pour qu'on comprenne comment s'est déroulé.
00:18:50Le juge avait le PV d'aveu de M. Chattin.
00:18:55Oui, de 2022, donc.
00:18:56Donc il avait le PV d'aveu,
00:18:58donc il y avait un mannequin qui représentait votre sœur,
00:19:01Marie-Thérèse,
00:19:02et on lui a demandé de faire des gestes,
00:19:04puisqu'il disait l'avoir étranglé.
00:19:05Est-ce qu'il a accepté ?
00:19:06Est-ce qu'il les a faits, ces gestes ?
00:19:07Oui, oui, il l'a fait.
00:19:09Mais il se mélange, en fait.
00:19:14Il ne donne jamais la même version.
00:19:17Une fois qu'il dit qu'il l'a étranglée,
00:19:19là, il prétend lui avoir donné deux coups de poing,
00:19:22qu'elle est tombée,
00:19:24et en tombant, elle se serait fait mal,
00:19:26elle ne bougeait plus.
00:19:27Enfin, voilà.
00:19:28On ne sait pas où est la vérité.
00:19:30Et c'est pour ça qu'on aimerait savoir
00:19:32ce qui s'est réellement passé.
00:19:34Il ne veut pas nous le dire.
00:19:35Est-ce qu'il faudra peut-être un procès pour ça, en fait ?
00:19:38Parce que la nécessité, ce n'est pas une cour d'assises.
00:19:40Tout à fait.
00:19:41Et encore, donnera-t-il la vérité ?
00:19:43Je l'espère.
00:19:44En fait, je peux rajouter un truc.
00:19:46C'est que dans sa manière de faire la reconstitution des faits,
00:19:50il essayait de s'arranger pour ne pas paraître comme coupable.
00:19:54En fait, c'est un accident pour lui.
00:19:56Il a simulé une scène,
00:19:59de sorte que pour lui,
00:20:01c'était vraiment...
00:20:02Enfin, ce n'était pas prémédité.
00:20:04C'était un accident.
00:20:04Elle est tombée.
00:20:06Est-ce que la voiture était mal garée ?
00:20:07Je crois que c'est ça, le départ ?
00:20:08Une altercation ?
00:20:09C'est son motif, oui.
00:20:10C'est ce qu'il évoque.
00:20:11Voilà.
00:20:12Donc, j'ai l'impression qu'il essaye de se défausser un peu
00:20:16de sa responsabilité de coupable.
00:20:21Et on a vraiment senti
00:20:22le fait de dire qu'elle était morte le jour même.
00:20:27Il fallait qu'il dise qu'elle est morte le jour même,
00:20:29justement, pour que cette loi de la prescription démarre ce jour-là.
00:20:34On sentait vraiment que, oui, elle est tombée,
00:20:37elle ne bougeait plus, elle ne respirait plus,
00:20:38elle est morte ce jour même.
00:20:40Voilà.
00:20:41Alors qu'on ne sait rien.
00:20:42On ne le sait pas encore.
00:20:44Essayons de nourrir l'espoir.
00:20:45Au-delà de la disparition de votre sœur,
00:20:48il y a aussi d'autres familles qui attendent.
00:20:49Il faut rappeler qu'il y a la disparition d'une jeune femme de 19 ans,
00:20:53quelques mois avant,
00:20:54Marianne Biou,
00:20:55exactement au même endroit,
00:20:56à Ponchara.
00:20:57Et puis,
00:20:57quatre mois...
00:20:59Et puis, il y a aussi le meurtre de Liliane Chevènement,
00:21:0130 ans retrouvée étranglée en 1981,
00:21:04donc cinq ans avant.
00:21:05Et quatre mois après sa disparition,
00:21:07le meurtrier n'a pas été identifié.
00:21:10Est-ce que...
00:21:11Ma question est assez simple.
00:21:13Est-ce que Yves Chatin peut être relié à ces autres cas ?
00:21:16Est-ce que c'est une hypothèse sur laquelle travaille
00:21:19le Paul Colquais de Nanterre ?
00:21:22Je pense que, oui,
00:21:24le Paul Colquais a la possibilité, justement,
00:21:27de refaire le parcours criminel de certaines personnes,
00:21:32dont il y a eu le Landais,
00:21:33mais maintenant,
00:21:35Yves Chatin est possiblement dans,
00:21:38on va dire,
00:21:39le collimateur du Paul Colquais.
00:21:42Oui,
00:21:43et de la décision, encore une fois,
00:21:46va dépendre le fait de savoir
00:21:48jusqu'à quand on va faire son parcours criminel.
00:21:51Si la décision confirme l'arrêt de la cour d'appel de Lyon,
00:21:54ce que beaucoup de familles,
00:21:57au-delà de la famille Bonfanti,
00:21:58attendent,
00:21:59eh bien, effectivement,
00:22:00ce parcours criminel va être approfondi
00:22:02pour savoir si, effectivement,
00:22:05il n'a pas été à l'origine d'autres disparitions
00:22:09dans la région de Ponchara.
00:22:11C'est-à-dire qu'on fait ça,
00:22:12le principe de l'enquête criminelle,
00:22:13et c'est vrai, c'est important de le rappeler,
00:22:14c'est que quand on arrête le Landais,
00:22:16on fait le tour de la région,
00:22:18des affaires non élucidées,
00:22:20ça s'est passé pour Francis Haul,
00:22:22mais c'est celui sans doute pour lequel
00:22:23ça a payé le plus,
00:22:24parce qu'on a trouvé au moins 8 ou 10 affaires,
00:22:27en plus,
00:22:28et c'est un classique pour Fourniré,
00:22:30donc ça veut dire que pour Châtain,
00:22:33si on trouvait une histoire
00:22:34qui soit un peu plus récente,
00:22:36ça pourrait peut-être
00:22:38remettre en question...
00:22:39Mais même les anciennes,
00:22:40si la Cour de cassation vous donne raison,
00:22:43on pourra les relier ?
00:22:44Bien sûr,
00:22:45parce qu'on pourrait relier
00:22:46toutes ces affaires anciennes,
00:22:47et rouvrir,
00:22:49donc,
00:22:49les informations judiciaires.
00:22:52Et il y a l'histoire aussi
00:22:53de la sérialité,
00:22:54quand on peut relier
00:22:56plusieurs affaires,
00:22:56expliquez-nous ça.
00:22:57Oui, alors,
00:22:58à partir de plus de deux meurtres,
00:23:00on va dire...
00:23:02Commus par le même auteur,
00:23:03en série.
00:23:04En série,
00:23:05et bien à ce moment-là,
00:23:06on devient le tueur en série,
00:23:08ça veut dire qu'on est à l'origine
00:23:12de plusieurs homicides,
00:23:15et là,
00:23:16la justice va s'en intéresser
00:23:19de manière beaucoup plus approfondie.
00:23:22Mais est-ce que sur la prescription,
00:23:23ça joue,
00:23:24ça a cette sérialité,
00:23:25ou pas du tout ?
00:23:26Parce qu'il y a des gens
00:23:26qui ont été rattrapés comme ça,
00:23:28par les cheveux,
00:23:28si je puis me permettre,
00:23:29Émile Louis,
00:23:30Émile Louis,
00:23:31les disparus de serre,
00:23:33Émile Louis,
00:23:34il en avoue une ou deux
00:23:35parce qu'il sait
00:23:36qu'elles sont prescrites,
00:23:37un ou deux meurtres,
00:23:38pardon,
00:23:39et puis,
00:23:39il y en a qui est plus récent,
00:23:40et celui-ci va ramener
00:23:41à toutes les autres.
00:23:43C'est ce que j'appelle
00:23:43l'effet locomotive.
00:23:45L'arrêt,
00:23:46s'il est favorable
00:23:47à l'arrêt Bonfanti,
00:23:47ça va entraîner derrière
00:23:49beaucoup d'autres affaires
00:23:50qui étaient à la traîne.
00:23:52C'est ce que j'appelle
00:23:53l'effet locomotive,
00:23:54en ce sens que
00:23:54toutes ces affaires-là
00:23:56qui ont été éteintes
00:23:58par l'effet même
00:23:59de la justice
00:23:59ou parce que les familles
00:24:00ne s'en sont plus préoccupées
00:24:02parce qu'il n'y a pas de moyens
00:24:02pour parvenir à la vérité
00:24:04comme ont pu le faire
00:24:05les membres de la famille Bonfanti,
00:24:08toutes ces affaires-là,
00:24:09effectivement,
00:24:10vont être accrochées
00:24:11à la locomotive
00:24:11et vont pouvoir rebondir.
00:24:13Alors,
00:24:14combien d'affaires
00:24:14rémiettes,
00:24:15le procureur général
00:24:16devant la cour de cassation
00:24:17vendredi,
00:24:17dit sur 22 procédures
00:24:19pour enlèvement
00:24:20et séquestration en cours,
00:24:217 pour 9 victimes
00:24:23pourraient être remises
00:24:24en cause.
00:24:24Vous imaginez,
00:24:25moi j'appelle ça
00:24:26l'effet domino,
00:24:26vous l'effet locomotive,
00:24:27on dit la même chose.
00:24:28Est-ce que d'une certaine manière
00:24:29pour vous, mesdames,
00:24:30c'est une forme de satisfaction
00:24:32de se dire que
00:24:33ce qui vous est arrivé
00:24:34de tragique
00:24:34peut nourrir l'espoir
00:24:36d'autres familles
00:24:37et se dire
00:24:38qu'on avance ensemble ?
00:24:39En fait,
00:24:40je dirais que notre combat
00:24:42a ouvert une brèche
00:24:44et que notre affaire
00:24:46pourrait servir
00:24:47de jurisprudence
00:24:48à d'autres affaires
00:24:50qui pourraient aboutir
00:24:52pour une justice.
00:24:56Et c'est beau
00:24:56parce que finalement,
00:24:57ça veut dire que
00:24:58la justice
00:25:00est presque plus forte
00:25:01que les lois.
00:25:02C'est-à-dire que là
00:25:02où on ne veut pas
00:25:03modifier les lois,
00:25:04où le législateur
00:25:05ne dira pas
00:25:06moi je veux
00:25:07qu'on supprime,
00:25:08qu'on abroge
00:25:09la prescription,
00:25:10que ça n'existe plus,
00:25:11la justice est capable
00:25:12de dire
00:25:12on se moque
00:25:13de ce que va faire
00:25:14le législateur
00:25:15et tant mieux
00:25:15et tant mieux.
00:25:16Nous, on est capables,
00:25:17on a le pouvoir
00:25:18de dire
00:25:18dans cette affaire-là
00:25:20et on va créer
00:25:21une jurisprudence
00:25:22on va décider
00:25:23que M. Chatin
00:25:25comparaîtra
00:25:25devant une cour d'assises.
00:25:26C'est exactement
00:25:27ce qui s'est passé
00:25:28avec l'affaire
00:25:28dit des bébés congelés
00:25:30en 2014
00:25:31où l'Assemblée plénière
00:25:32avait rendu
00:25:33une décision favorable.
00:25:34Ça a poussé
00:25:34le législateur
00:25:35en 2017
00:25:35à modifier
00:25:37le régime de la prescription.
00:25:38C'est exactement
00:25:39ce qu'on attend.
00:25:40On ne demande pas
00:25:41la suppression
00:25:42de la prescription
00:25:43pour le moment.
00:25:44Ce qu'on demande
00:25:44c'est l'aménagement
00:25:45de la prescription
00:25:46l'ajustement
00:25:47de certaines règles.
00:25:49Puis ce qu'il faut
00:25:49c'est bien penser
00:25:50qu'on a créé
00:25:51quand même
00:25:52un pôle colquais
00:25:52en France
00:25:53qui est là
00:25:54pour résoudre
00:25:55des affaires
00:25:55pas seulement
00:25:56non prescrites
00:25:57mais également
00:25:58pour résoudre
00:25:58des affaires
00:25:59qui le sont aussi
00:26:00et où les victimes
00:26:02ont aussi le droit
00:26:03à la justice
00:26:04à la vérité.
00:26:04Mais ça veut dire
00:26:05que contrairement
00:26:05aux idées reçues
00:26:06ce qui se passe
00:26:07devant la cour de cassation
00:26:08c'est la preuve
00:26:08entre guillemets
00:26:09que la justice
00:26:09elle est vivante
00:26:10et qu'elle s'adapte
00:26:12et qu'elle
00:26:12voilà c'est ça
00:26:14que je trouve beau
00:26:14moi dans ce travail judiciaire.
00:26:16Et c'est tout
00:26:17l'hommage qu'on peut rendre
00:26:18à cette justice là
00:26:18parce qu'effectivement
00:26:19sous ces robes rouges
00:26:21très solennelles
00:26:23il y a aussi
00:26:23des êtres humains
00:26:24et qui ont aussi
00:26:26des parcours de vie
00:26:27qui aussi
00:26:28ont vécu
00:26:29un certain nombre
00:26:30de choses
00:26:30dans le monde judiciaire
00:26:31mais pas que
00:26:31et qui vont pouvoir
00:26:32effectivement
00:26:33faire évoluer les choses
00:26:35parce que la société
00:26:36évolue aussi
00:26:37donc elle évolue
00:26:38en même temps.
00:26:39Vous disiez Françoise
00:26:40tout à l'heure
00:26:40c'est vrai qu'à l'époque
00:26:41on n'avait pas
00:26:42les moyens d'investigation
00:26:4386 disparitions
00:26:44de votre soeur
00:26:45Marie-Thérèse
00:26:46les mêmes moyens
00:26:46d'investigation
00:26:47qu'aujourd'hui
00:26:47mais maintenant
00:26:48qu'on les a
00:26:49ces moyens d'investigation
00:26:50l'ADN
00:26:50les empreintes
00:26:51tout un tas de choses
00:26:53qui permettent
00:26:53de remonter
00:26:54des affaires anciennes
00:26:55il va falloir se poser
00:26:56cette question
00:26:56de la prescription
00:26:57parce que des affaires
00:26:58qui ont 30 ans
00:26:59qui ont 40 ans
00:27:00vont en sortir
00:27:00de plus en plus
00:27:01grâce à l'ADN
00:27:02grâce au pôle colcaise
00:27:04donc il va falloir
00:27:05prendre une décision
00:27:06Je partage l'avis
00:27:06du procureur général
00:27:07Jacques Dalest
00:27:08il faut augmenter
00:27:09la durée
00:27:10de la prescription
00:27:11dans certains cas
00:27:12et notamment
00:27:12en matière de crime
00:27:13en matière de crime
00:27:1420 ans
00:27:15c'est pas suffisant
00:27:16surtout avec l'évolution
00:27:18de la science
00:27:19la technique
00:27:19etc
00:27:20il faut augmenter
00:27:21déjà ça
00:27:22sans supprimer
00:27:23tout de suite
00:27:24la prescription elle-même
00:27:26sinon ça sert à rien
00:27:26de chercher
00:27:27de trouver des noms
00:27:27d'auteurs présumés
00:27:29s'il n'y a pas de procès
00:27:31derrière
00:27:31Merci à tous les trois
00:27:32pour vos lumières
00:27:33dossiers passionnants
00:27:34qu'on suivra évidemment
00:27:35avec attention
00:27:35le 16 janvier prochain
00:27:36pour la décision
00:27:37de la cour de cassation
00:27:38et je vais faire
00:27:39un joli passage
00:27:39de témoins
00:27:40puisque je vais vous parler
00:27:41à présent du dossier
00:27:42des tueurs fous du Brabant
00:27:43une jeune femme
00:27:44aux cheveux blonds
00:27:44un fragment de photos
00:27:46abîmées
00:27:46retrouvées dans un sous-bois
00:27:47qui pourrait relancer
00:27:48l'enquête
00:27:49des tueurs du Brabant
00:27:50c'est le plus ancien
00:27:51cold case d'Europe
00:27:52qui a coûté la vie
00:27:53à 28 personnes
00:27:54d'abord le rappel des faits
00:27:55et les explications
00:27:56de Pierre-Louis Bousset
00:27:57C'est à Maubeuge
00:28:00que le périple criminel
00:28:01démarre en 1982
00:28:02un policier est blessé
00:28:04lors du cambriolage
00:28:05d'une petite épicerie
00:28:06la violence du casse
00:28:08surprend les autorités françaises
00:28:09De toute façon
00:28:10non c'est pas courant
00:28:11d'avoir
00:28:11sur un cambriolage
00:28:13d'avoir affaire
00:28:14à des hommes armés
00:28:15quand même
00:28:15si on en arrive là
00:28:17c'est quand même
00:28:18un peu dommage
00:28:18Puis les cambriolages
00:28:19s'enchaînent
00:28:20attribués aux mêmes auteurs
00:28:21sont notamment visés
00:28:22des supermarchés
00:28:23une armurerie
00:28:24ou encore un restaurant
00:28:25tous situés en Belgique
00:28:27des vols en série
00:28:28qui tournent souvent
00:28:29au pain de sang
00:28:29Entre 1982
00:28:31et 1985
00:28:32cet attelage
00:28:33de meurtriers
00:28:34non identifiés
00:28:35aura fait 28 morts
00:28:36et des dizaines
00:28:37de blessés
00:28:38dont des enfants
00:28:38Le surnom de ces malfrats
00:28:40les tueurs fous du Brabant
00:28:42une référence
00:28:43à la région autour de Bruxelles
00:28:44où ils ont l'habitude
00:28:45de semer la terreur
00:28:46Les mêmes armes
00:28:47de gros calibre
00:28:48la même voiture
00:28:49une Golf GTI
00:28:50la même détermination meurtrière
00:28:53tout porte la marque
00:28:54des tueurs fous
00:28:55du Brabant
00:28:56La justice belge
00:28:57a un temps étudié
00:28:58une piste française
00:28:59celle de Xavier
00:28:59et Thierry Slimane
00:29:01deux malfaiteurs
00:29:02de Charleville-Mézières
00:29:03Une hypothèse
00:29:04aujourd'hui relancée
00:29:05un morceau de photo
00:29:06calciné attribué
00:29:07aux tueurs du Brabant
00:29:08a récemment refait surface
00:29:09Sur cette image
00:29:11les enquêteurs
00:29:11ont pu identifier
00:29:12cette femme
00:29:13à la mèche blonde
00:29:13Véronique Laurent
00:29:15ancienne propriétaire
00:29:16de café et prostituée
00:29:17mais surtout
00:29:18une proche
00:29:19de l'un des frères Slimane
00:29:20Cette photo pourrait alors
00:29:21lier les deux suspects
00:29:22aux tueurs fous du Brabant
00:29:23Les partis civils
00:29:25espèrent que cette découverte
00:29:26pourra faire un peu plus
00:29:27la lumière
00:29:27sur le plus grand
00:29:29cold case d'Europe
00:29:29Alors avec nous
00:29:31pour parler de cette enquête
00:29:32des tueurs fous du Brabant
00:29:33j'accueille maître Patrick Ramelle
00:29:34avocat de plusieurs familles
00:29:36de partis civils
00:29:36dans ce dossier
00:29:37Bonjour maître
00:29:37merci d'être là
00:29:38Et puis Jean-Pierre Adam
00:29:39ancien gendarme
00:29:41auteur du livre
00:29:41Thierry de Brabant
00:29:42La piste négligée
00:29:43Bonjour
00:29:44Je pense que le titre
00:29:45de votre livre
00:29:46et on ne peut mieux choisir
00:29:47aujourd'hui
00:29:48puisqu'on va reparler
00:29:49de cette enquête
00:29:50de cette partie
00:29:51un peu dissimulée
00:29:52et de cette photo
00:29:53en partie calcinée
00:29:53on a vu dans le sujet
00:29:54découverte par des randonneurs
00:29:56dans un bois
00:29:57en novembre 85
00:29:58et c'est notre consœur
00:30:00du Parisien
00:30:00il faut lui rendre hommage
00:30:01aujourd'hui
00:30:02Christelle Brigodeau
00:30:02qui travaille sur ce dossier
00:30:04depuis des années
00:30:05qui a sorti cette information
00:30:06et qui a quand même fait
00:30:07beaucoup d'effets
00:30:08il y a quelques jours
00:30:08Alors qui est cette jeune
00:30:10femme blonde sur la photo
00:30:11expliquez-nous
00:30:12A ce sujet-là
00:30:13je passe la parole
00:30:14à Maître Ramel
00:30:16Alors Maître Ramel
00:30:16qui est cette jeune femme
00:30:17sur la photo ?
00:30:18Alors moi je ne sais pas
00:30:19qui est cette jeune femme
00:30:20sur la photo
00:30:20parce que quand on voit
00:30:22la photo
00:30:22on a beaucoup de mal
00:30:23à voir qui elle est
00:30:24simplement je rends hommage
00:30:26à Christelle Brigodeau
00:30:27et aux Parisiens
00:30:28qui a trouvé cet élément
00:30:31qui...
00:30:33Oui mais si vous regardez
00:30:34la photo calcinée
00:30:35que j'ai vue
00:30:35dans un journal belge
00:30:36Alors moi je n'ai pas
00:30:36la photo calcinée
00:30:37c'est difficile
00:30:39mais par contre
00:30:39ce qui est important
00:30:41c'est qu'à côté
00:30:41de cette photo calcinée
00:30:43la police judiciaire belge
00:30:45à deux reprises
00:30:46va mettre à côté
00:30:49en disant
00:30:49c'est Véronique Laurent
00:30:52donc quand on compare
00:30:55c'est le jeu
00:30:56des sept erreurs
00:30:57j'en ai pas trouvé
00:30:58beaucoup
00:30:59et sept ressemblants
00:31:01je n'ai pas pour l'instant
00:31:01trouvé
00:31:02par contre
00:31:03qui est Véronique Laurent ?
00:31:05Ça vous pouvez raconter
00:31:05Alors pour nos téléspectateurs
00:31:06qui ne connaissent pas
00:31:07Véronique Laurent
00:31:08En fait Véronique Laurent
00:31:09c'est l'épouse
00:31:09de Michel Pirot
00:31:11qui a été assassinée
00:31:12en 96
00:31:13par deux suspects
00:31:15Thierry Slimane
00:31:16et Patrick Verdun
00:31:18En fait je prétends
00:31:20depuis des années
00:31:21que Pirot
00:31:22Michel Pirot
00:31:23c'était le complice belge
00:31:25des Slimane
00:31:26Des frères Slimane
00:31:27Donc ils se connaissaient
00:31:29ils allaient chez Pirot
00:31:30Thierry Slimane
00:31:31allait boire du champagne
00:31:33pendant toute une nuit
00:31:34à l'œil
00:31:34L'épouse Véronique Laurent
00:31:37avait reçu consigne
00:31:39de son mari
00:31:40Pirot
00:31:41Quand il vient
00:31:42tu ne le fais pas payer
00:31:43et elle ne savait pas pourquoi
00:31:45Parce que c'est elle
00:31:46qui tenait le bar
00:31:46C'est elle qui tenait le bar
00:31:47mais elle avait comme consigne
00:31:48quand il vient
00:31:49tu lui fais
00:31:50tous ses caprices
00:31:51il boit
00:31:52il boit
00:31:53il boit
00:31:53et tu ne le fais pas payer
00:31:54Pourquoi ?
00:31:55Elle n'en sait rien
00:31:55Elle me l'a dit elle-même
00:31:56J'ignore pourquoi
00:31:58je devais le...
00:31:58Ah vous avez pu
00:31:59vous entretenir avec elle ?
00:32:00Ah oui oui oui
00:32:01Je l'ai premièrement entendue
00:32:03à la prison
00:32:04dans le cadre
00:32:05des révélations
00:32:06Parce qu'il faut rappeler
00:32:07qu'elle a été incarcérée
00:32:08parce qu'elle a été condamnée
00:32:09pour avoir commandité
00:32:10le meurtre de son épouse
00:32:11Exactement
00:32:11c'est ça
00:32:12Donc je l'ai entendue
00:32:13dans le cadre
00:32:15des révélations
00:32:16et elle m'a dit
00:32:17hors audition
00:32:18mais je l'ai marqué
00:32:19dans le procès verbal
00:32:20Vous savez je suis en prison
00:32:21et je suis plus en sécurité
00:32:22en prison qu'en liberté
00:32:23Vous jure je l'ai mis
00:32:25dans le procès verbal
00:32:26Donc Slimane copain de Pierrot
00:32:27Pierrot a un bar
00:32:29Slimane vient boire
00:32:30gracieusement
00:32:31chez Pierrot
00:32:32Véronique
00:32:34tient le bar
00:32:34Elle le rince à l'œil
00:32:36Elle ne doit pas lui demander
00:32:37d'argent
00:32:37Elle le rince à l'œil
00:32:39Mais la photo alors
00:32:40quand même
00:32:41ce bout de photo
00:32:41Écoutez la photo
00:32:43si c'est vrai
00:32:46Or c'est inscrit
00:32:49dans deux procès-verbaux
00:32:51Les procès-verbaux
00:32:52il faut preuve
00:32:52jusqu'à preuve du contraire
00:32:54je pense
00:32:55C'est consigné
00:32:56dans des procès-verbaux
00:32:57Moi cette histoire
00:32:59de photo
00:33:00identifiée
00:33:01Véronique Laurent
00:33:01ça apporte de l'eau
00:33:03bien entendu
00:33:03à mon moulin
00:33:04comme on dit
00:33:05Bien sûr
00:33:05Parce que le lien est fait
00:33:08Entre eux
00:33:09Entre qui et qui ?
00:33:11Le lien est fait
00:33:12entre Pierrot
00:33:12et les tueurs du Brabant
00:33:14Qui les mettent
00:33:15sur la piste
00:33:16de ces deux frères français
00:33:17Oui
00:33:18Qui était une piste
00:33:19jusqu'ici peu explorée
00:33:21on va le dire élégamment
00:33:22Alors si vous voulez
00:33:23pour mieux comprendre
00:33:24comment cette photo
00:33:25qui était dans le dossier
00:33:26arrive maintenant
00:33:28c'est grâce
00:33:28on l'a dit
00:33:29à la journaliste
00:33:30mais en réalité
00:33:32cette photo
00:33:33a été retrouvée
00:33:34le 9 novembre
00:33:351985
00:33:37Dans un bois
00:33:39le bois de la houssière
00:33:41Il se trouve
00:33:42que je suis allé passer
00:33:43trois jours
00:33:43avec Jean-Pierre Adam
00:33:45la semaine dernière
00:33:46dans le bois de la houssière
00:33:47dans le canal de Ronquière
00:33:48parce que j'avais envie
00:33:49de m'imprégner des lieux
00:33:50et de comprendre
00:33:51je me suis rendu compte
00:33:52que tout ça
00:33:52était dans un mouchoir
00:33:54de poche
00:33:54et donc j'ai pris
00:33:55cette route
00:33:56que les tueurs
00:33:57ont prise
00:33:58ils l'ont prise
00:33:59avant d'abandonner
00:34:01cette photo
00:34:02parmi d'autres objets
00:34:03notamment des douilles
00:34:04qu'ils ont fait brûler
00:34:06il y a un feu
00:34:06de 2m50 de foyer
00:34:08qui a été retrouvé
00:34:09par des gens
00:34:10qui faisaient du motocross
00:34:10le 9 novembre
00:34:121985
00:34:14à 13h30
00:34:15c'est très précis
00:34:16et le 9 novembre
00:34:18à 19h40
00:34:19le dernier hold-up
00:34:20attribuable
00:34:21aux tueurs du Brabant
00:34:22a été commis
00:34:23à quelques kilomètres de là
00:34:25dans un supermarché
00:34:27à l'Est
00:34:27de l'Est
00:34:28à l'Est
00:34:288 morts
00:34:29et après
00:34:30il n'y aura plus de hold-up
00:34:32c'est le dernier
00:34:33et dans ce canal de Ronquière
00:34:35qui est à côté
00:34:36du bois de la houssière
00:34:37vous imaginez
00:34:37c'était magnifique
00:34:38j'y suis allé
00:34:39c'était la date anniversaire
00:34:40des 40 ans
00:34:40même végétation
00:34:42comme un peu dans votre studio
00:34:44sauf que c'était l'automne
00:34:45et quand on voit
00:34:47le lendemain
00:34:49le 10 novembre
00:34:50le lendemain du vol d'Allost
00:34:52quelqu'un
00:34:53qui habite à proximité
00:34:54appelle les gendarmes
00:34:56en disant
00:34:56on a jeté
00:34:58dans le canal de Ronquière
00:35:00on a jeté
00:35:01des sacs
00:35:03les gendarmes se déplacent
00:35:04bien sûr
00:35:04tout de suite
00:35:05ils vont constater
00:35:06des morceaux de carton
00:35:07qui sont des emballages
00:35:09de cartouches de chasse
00:35:10qui ont servi
00:35:10cette marque de munitions
00:35:13a servi
00:35:14au supermarché
00:35:15au supermarché
00:35:15quelques heures avant
00:35:17enfin quelques jours avant
00:35:18un jour avant
00:35:18a servi au braquage
00:35:19du supermarché
00:35:20a servi au braquage
00:35:21et ils ont plongé
00:35:22légitimement
00:35:23puisqu'on a dit
00:35:24qu'on a jeté des choses
00:35:25et le plongeur
00:35:26qui plonge
00:35:26c'est un bénévole
00:35:27sûrement très bien intentionné
00:35:29qui dit
00:35:29il y a beaucoup de courant
00:35:30il y a beaucoup de
00:35:32vases
00:35:33je ne vois rien
00:35:33il ne remonte rien
00:35:34il ne remonte rien
00:35:36et donc
00:35:37cette piste
00:35:38elle a resté là
00:35:39et puis
00:35:39plus tard
00:35:40la cellule delta
00:35:42alors la cellule delta
00:35:43c'est les gendarmes
00:35:45flamands
00:35:45d'un autre juge
00:35:47fait plonger
00:35:48des plongeurs militaires
00:35:49et là
00:35:51ils vont trouver
00:35:51ce qu'on a appelé
00:35:52la pêche miraculeuse
00:35:53alors ils trouvent quoi ?
00:35:54c'est à dire
00:35:54on est longtemps après
00:35:55on est
00:35:56c'est 10 ans
00:35:57pratiquement 10 ans plus tard
00:35:59on retrouve donc
00:36:00les armes
00:36:01qui ont servi
00:36:02au braquage d'Alos
00:36:03le 9 novembre
00:36:058 victimes
00:36:068 victimes
00:36:07on retrouve
00:36:08des chèques
00:36:09du magasin
00:36:10de l'aise
00:36:11d'Alos
00:36:12donc le lien est fait
00:36:13alors à ce moment là
00:36:15parce qu'on est en Belgique
00:36:16parce que
00:36:16vous connaissez
00:36:17la fracture linguistique
00:36:18de ce pays
00:36:19on dit
00:36:19et puis parce qu'il y a
00:36:20entre les magistrats belges
00:36:23et les enquêteurs
00:36:24pas forcément une bonne entente
00:36:25on dit
00:36:26ah ben c'est les flamands
00:36:27qui ont été déposés
00:36:28ces sacs
00:36:2911 ans après
00:36:30pour faire croire qu'eux
00:36:31oui
00:36:31sérieusement
00:36:32c'est grave
00:36:33c'est simplement
00:36:33que le plongeur bénévole
00:36:35il était bénévole
00:36:36et sympathique
00:36:36mais peut-être pas très compétent
00:36:38et les militaires
00:36:38c'est les professionnels
00:36:39ils ont plongé
00:36:40ils ont trouvé
00:36:40et donc on a inventé
00:36:42que cette pêche miraculeuse
00:36:43serait une manipulation
00:36:44pour faire croire
00:36:46etc
00:36:46mais bon
00:36:47pour notre photo là
00:36:48le fragment de photo
00:36:49qui est retrouvé
00:36:49est-ce qu'on peut dire
00:36:50que grâce à cette photo
00:36:51c'est la première fois
00:36:52qu'on peut relier
00:36:53de manière tangible
00:36:54les auteurs du Brabant
00:36:55au milieu criminel
00:36:56de Charleville
00:36:57est-ce que ça valide
00:36:58la piste française
00:37:00des deux frères Slimane ?
00:37:02ah ben écoutez
00:37:02c'est un élément
00:37:04vraiment probant
00:37:06dans le fait
00:37:08que si cette photo là
00:37:09c'est Véronique Laurent
00:37:10or c'est acté
00:37:11dans des procès-verbaux
00:37:12à ce moment là
00:37:14le lien est fait
00:37:15pour moi en tout cas
00:37:16parce que je prétends
00:37:18depuis des années
00:37:19que Pirot
00:37:19est le complice belge
00:37:22de ces tueurs là
00:37:23c'était très facile
00:37:24pour eux
00:37:25ils venaient
00:37:26je l'ai déjà expliqué
00:37:27ils venaient de Charleville
00:37:28ils montaient
00:37:28sur cette nationale 5
00:37:29ils s'arrêtaient
00:37:30chez Pirot
00:37:31dans le petit local
00:37:31juste au bord
00:37:32de la nationale 5
00:37:33ils allaient chercher
00:37:34les armes
00:37:35ils allaient braquer
00:37:36ils repassaient
00:37:36ils déposaient
00:37:37les armes
00:37:37ils passaient
00:37:38deux fois la frontière
00:37:39sans armes
00:37:40et des armes
00:37:41ont été retrouvées
00:37:41dans ce local
00:37:42plus précisément
00:37:43deux armes ont été retrouvées
00:37:43en 96
00:37:44dans ce même local là
00:37:46dans un autre dossier
00:37:47donc
00:37:48elles ont été saisies
00:37:49les numéros
00:37:50avaient été effacés
00:37:51elles ont été déposées
00:37:53aux greffes
00:37:53à Charleroi
00:37:54et terminé
00:37:55alors c'est un élément
00:37:56plus
00:37:56il y avait déjà
00:37:57des éléments
00:37:58mais c'est un élément
00:37:58plus
00:37:59qui est révélé
00:38:00de cette manière
00:38:00alors moi je suis très content
00:38:02d'intervenir après
00:38:03mon confrère Boulou
00:38:04que j'aime beaucoup
00:38:05qui lui
00:38:07se bat
00:38:08pour qu'on interrompe
00:38:09qu'on supprime
00:38:11une prescription
00:38:11enfin repartir
00:38:13d'un point plus loin
00:38:14nous c'est le contraire
00:38:16dans notre affaire
00:38:17c'est à dire que
00:38:17la loi belge
00:38:19a rendu imprescriptible
00:38:20c'est fait
00:38:21donc parfait pour vous
00:38:23c'est parfait
00:38:23sauf qu'on les a rendus
00:38:25imprescriptibles
00:38:25pour endormir
00:38:26l'opinion publique
00:38:27c'est ce que je découvert
00:38:29maintenant
00:38:29il y a un an et demi
00:38:30quand je suis intervenu
00:38:31dans ce dossier
00:38:32je ne croyais pas
00:38:33à ce qu'on me disait
00:38:33en disant
00:38:34mais ils ne veulent pas
00:38:35etc
00:38:35maintenant je vais vous dire
00:38:36moi je peux parler
00:38:37de sabotage judiciaire
00:38:39de la part du parquet
00:38:40fédéral belge
00:38:41qui ne veut absolument pas
00:38:43qu'on arrive à la vérité
00:38:44et quand il voit
00:38:45qu'on commence à y arriver
00:38:46et bien il fait des
00:38:48mauvais coups
00:38:49l'un des mauvais coups
00:38:51c'est de mettre en cause
00:38:52Jean-Pierre Avant
00:38:53il va vous en parler
00:38:54parce que c'est moi
00:38:55qui l'informais de ça
00:38:56en disant qu'il y avait
00:38:57un procès verbal
00:38:57qui avait été établi
00:38:59peu de temps après
00:39:00que je sois saisie
00:39:01et je laisse en parler
00:39:03en fait Maître Amael
00:39:05m'a fait parvenir
00:39:05un procès verbal
00:39:07qui est relativement récent
00:39:08de cette année ici
00:39:092025
00:39:11de 2025 tout à fait
00:39:12du mois de juin 2025
00:39:14un procès verbal
00:39:16de renseignement
00:39:16où on me casse
00:39:18où on me cherche
00:39:19vraiment des poux
00:39:20sur la tête
00:39:21on va même
00:39:22jusqu'à écrire
00:39:23donc il y a eu
00:39:24lors de l'avant-dernier
00:39:26hold-up
00:39:26over race
00:39:27il y a plusieurs morts
00:39:29et une des victimes
00:39:31c'est un certain
00:39:32Léon Finet
00:39:33et dans le procès verbal
00:39:34d'il y a quelques mois
00:39:35on va même
00:39:36jusqu'à dire
00:39:37que j'ai été invité
00:39:39au mariage
00:39:40de la fille
00:39:41de ce Léon Finet
00:39:42qui est faux
00:39:43mais c'est faux
00:39:43voilà
00:39:44c'est faux
00:39:44quel intérêt
00:39:45alors la question de Dominique
00:39:48est très intéressante
00:39:49repose-la
00:39:50parce qu'on ne l'a pas entendue
00:39:51ça veut dire
00:39:51qu'on essaie d'établir
00:39:52la proximité entre vous
00:39:54et la connivence
00:39:55et la connivence
00:39:55on cherche à le décréabiliser
00:39:57parce qu'on écrit
00:39:58si
00:39:59pour faire son enquête
00:40:00parce que l'enquête
00:40:01n'avançait plus
00:40:02vous êtes jugé parti
00:40:02il s'est dit
00:40:04le procès
00:40:05l'enquêteur
00:40:05qui rédige ce procès verbal
00:40:07qui n'a pas honte d'ailleurs
00:40:08parce qu'eux
00:40:08ils n'ont rien fait
00:40:09pendant 25 ans
00:40:09lui pendant 25 ans
00:40:10il a cherché
00:40:11il dit mais maintenant
00:40:12si on trouve quelque chose
00:40:13c'est parce que
00:40:14Jean-Pierre Adam
00:40:15sera allé voir les témoins avant
00:40:16ils auront été influencés
00:40:18il les aura influencés
00:40:19mais quelle hypocrisie
00:40:20il y a d'aller marquer ça
00:40:20c'est marqué dans le PV
00:40:21vous êtes dur
00:40:23avec la justice belge
00:40:24maître
00:40:24non je ne suis pas dur
00:40:25vous savez
00:40:26dans ce dossier
00:40:27je n'ai pas dit
00:40:28que vous n'étiez pas juste
00:40:29j'ai dit que vous étiez dur
00:40:30oui mais
00:40:32vous assumez
00:40:33vous assumez
00:40:34moi ce que je reproche
00:40:37c'est au ministre
00:40:38de la justice belge
00:40:39ministre de la justice
00:40:42et de la mer du nord
00:40:43je vous l'avais dit l'autre fois
00:40:44c'est comme si notre garde des Sceaux
00:40:45était mise à justice
00:40:46et de toutes les mers du monde
00:40:48puisque notre façade maritime
00:40:49est immense
00:40:49on a l'océan indien
00:40:51pacifique
00:40:52tout ce qui borne
00:40:53les côtes
00:40:53de la France métropolitaine
00:40:54ministre des mers
00:40:55c'est plus facile
00:40:56pour noyer les dossiers
00:40:57voilà
00:40:57alors effectivement
00:40:58donc notre ministre
00:41:00de la justice
00:41:02et de la mer du nord
00:41:03qui a l'autorité
00:41:05sur le parquet fédéral
00:41:06l'autorité directe
00:41:07un lien direct
00:41:08exclusif
00:41:08c'est dans la constitution belge
00:41:10ne fait rien
00:41:11je l'ai alerté plusieurs fois
00:41:13en disant qu'on ne comprenait pas
00:41:15du côté des partis civils
00:41:16qu'une personne
00:41:17vous avez cité son nom tout à l'heure
00:41:19peu importe
00:41:20il continue à communiquer
00:41:20sur les réseaux sociaux
00:41:21qui s'appelle Patrick Verdun
00:41:23on ne comprenait pas
00:41:24qu'il disait
00:41:25mon ami Thierry S. Slimane
00:41:27évidemment
00:41:28il écrit un livre illisible
00:41:30sur cet ami
00:41:30il est tellement fort
00:41:33qu'on devrait faire une statue
00:41:34à la gloire de Thierry Slimane
00:41:36à la place Ducal
00:41:37à Charleville-Mézières
00:41:39c'est insupportable
00:41:42je ne comprends pas
00:41:43quels sont les freins
00:41:43et qu'est-ce qui bloque
00:41:44cette enquête
00:41:45parce que pour moi
00:41:45je ne comprends pas
00:41:46quel intérêt ils ont
00:41:47à bloquer et à entraver
00:41:48et bien moi je vais vous le dire
00:41:49je pense réellement
00:41:51que c'est la raison d'état
00:41:52vous pouvez prendre
00:41:54la définition
00:41:54de la raison d'état
00:41:55on est en plein dedans
00:41:57l'état a tout à perdre
00:41:58parce que les braqueurs
00:42:01seraient des gens
00:42:02que l'état veut protéger
00:42:03ou parce que l'état
00:42:04se dit
00:42:05tiens on a vraiment merdé
00:42:06sur cette enquête
00:42:07et on ne veut surtout pas
00:42:09aujourd'hui que
00:42:09exactement
00:42:10parce qu'on a merdé
00:42:11tout au départ
00:42:12en fait
00:42:138 jours après
00:42:14la première attaque
00:42:15en Belgique
00:42:158 jours après
00:42:16la banque
00:42:17elle était dénoncée
00:42:18sur procès-verbal
00:42:19à la gendarmerie
00:42:19d'Astiers
00:42:20frontière franco-belge
00:42:21les gendarmes d'Astiers
00:42:22ont fait un très beau travail
00:42:23ils sont allés en France
00:42:24chercher des renseignements
00:42:25tout correspondait
00:42:27tout
00:42:27les démarches
00:42:28les portraits robots
00:42:29tout
00:42:29ils ont fait
00:42:30un très beau procès-verbal
00:42:32on a
00:42:32Slimane
00:42:33on l'a cueilli
00:42:34à Arlon
00:42:35sur une bourse militaria
00:42:36on l'a confié
00:42:37à la BSR
00:42:38de Wavre
00:42:39qui enquêtait
00:42:40sur l'attaque
00:42:42de l'armerie
00:42:43de caisse
00:42:43avec meurtre
00:42:44assassinat
00:42:45d'un policier
00:42:46et là
00:42:47on l'a libéré
00:42:49on n'a rien fait
00:42:50il est rentré
00:42:51chez lui
00:42:51donc c'est plutôt
00:42:52pour couvrir les failles
00:42:53c'est ça que vous dites
00:42:54exactement
00:42:54moi je regardais
00:42:57un Colombo
00:42:57hier soir
00:42:58une question
00:42:58un peu
00:42:59à la Colombo
00:43:00quand même
00:43:01Véronique Laurent
00:43:01vous l'avez rencontrée
00:43:02j'ai bien compris
00:43:03c'est ça
00:43:03vous avez rencontré
00:43:03Véronique Laurent
00:43:04elle est décédée
00:43:06aujourd'hui
00:43:07de la photo
00:43:08mais
00:43:08est-ce que
00:43:10ça aurait été
00:43:11à l'époque
00:43:12cette photo
00:43:13elle était déjà
00:43:14dans le dossier
00:43:14la photo
00:43:17à première vue
00:43:17elle est dans le dossier
00:43:18depuis
00:43:19le dossier qui fait
00:43:194 millions de pages
00:43:20pour lequel on n'a aucun outil
00:43:22d'intelligence artificielle
00:43:23pour travailler
00:43:24puisque le juge n'a pas voulu
00:43:25Colombo
00:43:26il aurait dit
00:43:28cette photo
00:43:28on va lui montrer
00:43:29Madame Laurent
00:43:29peut-être qu'elle s'en connaît
00:43:30peut-être qu'elle sait
00:43:31où a été faite la photo
00:43:32non mais le problème
00:43:33que dénonce
00:43:34Maître Ramell
00:43:34c'est que le dossier
00:43:35n'est pas coté
00:43:36expliquez aux téléspectateurs
00:43:37ce que ça veut dire
00:43:37le dossier n'est pas coté
00:43:38c'est-à-dire que
00:43:39quand vous trouvez
00:43:40une pièce
00:43:40chez nous
00:43:41quand on trouve
00:43:41une pièce dans le dossier
00:43:42elle porte tous
00:43:42le nom
00:43:43D
00:43:43D
00:43:43que chose
00:43:44D1
00:43:45et puis ça peut être
00:43:46D14240
00:43:47s'il y a
00:43:4714240 pour ses verbaux
00:43:49là il n'y a pas ça
00:43:50il n'y a pas de numéro
00:43:51c'est tellement vrai
00:43:51que je vais vous raconter
00:43:53l'histoire
00:43:53de l'armoire 26
00:43:54je demande
00:43:56l'armoire 26
00:43:57il y a 26 armoires
00:43:58vous imaginez
00:43:59ces armoires métalliques
00:43:59qu'on voit
00:44:00dans nos anciens commissariats
00:44:02dans le Colombo
00:44:03dans les Colombo
00:44:04vous avez l'air
00:44:05j'adore
00:44:06donc il y a 26 armoires
00:44:08qui sont remplies
00:44:09comme ça
00:44:09de dossiers
00:44:10il n'y a pas de plan
00:44:11de classement général
00:44:12c'est-à-dire que
00:44:13vous ne savez pas
00:44:13et chez nous
00:44:15on a un classement chronologique
00:44:16c'est-à-dire que
00:44:16quand une pièce arrive
00:44:17on la met au-dessus
00:44:17on la met au-dessus
00:44:18et la dernière pièce
00:44:19c'est la dernière arrivée
00:44:19je demande
00:44:21à la juge d'instruction belge
00:44:23d'avoir la copie
00:44:24réactualisée du dossier
00:44:25depuis la dernière fois
00:44:26qu'on me l'a donné
00:44:27c'est-à-dire
00:44:28il y a au mois de juin
00:44:292026
00:44:31enfin avril
00:44:32avril 2024
00:44:32avril 2024
00:44:34je demande la copie réactualisée
00:44:35je reçois
00:44:36le procès verbal
00:44:37qui met gravement en cause
00:44:38Jean-Pierre Adam
00:44:39je l'en informe
00:44:40immédiatement
00:44:41et je lui dis
00:44:41si vous avez besoin
00:44:42d'un avocat
00:44:43vous pouvez compter sur moi
00:44:44et je ne retrouve pas
00:44:48par contre
00:44:48un procès verbal
00:44:49qu'un journal flamand
00:44:50des Morgan
00:44:50a indiqué
00:44:53ce journal dit ceci
00:44:55le 27 juin 2024
00:44:57c'est la veille du jour
00:44:58où dans une réunion
00:45:00dans un palais de justice
00:45:01immense
00:45:02qui s'appelle
00:45:02Justicia
00:45:03le procureur fédéral
00:45:05des juge d'instruction
00:45:05réunisse toutes les parties
00:45:06civiles
00:45:08j'y étais bien sûr
00:45:09et on leur dit
00:45:11l'enquête est clôturée
00:45:12on ne peut rien faire
00:45:13tout a été fait
00:45:14toutes les pistes
00:45:14ont été explorées
00:45:15et à l'heure où moi
00:45:17j'étais dans un hôtel
00:45:18à Bruxelles
00:45:18peaufiné
00:45:19mes demandes de devoir
00:45:21ça appelle ça comme ça
00:45:22les devoirs
00:45:23c'est vrai
00:45:23les devoirs
00:45:24les demandes d'enquête
00:45:25en fait
00:45:25j'étais avec Jean-Pierre Adam
00:45:27à cette heure là
00:45:28un procès verbal
00:45:29sortait d'une imprimante
00:45:30à la police judiciaire
00:45:32de Charleville
00:45:33Charleroi
00:45:34par exemple
00:45:34Charleroi
00:45:34c'est toujours Charlemagne
00:45:35c'est pour ça que je me trompe
00:45:36sortait
00:45:37disant
00:45:39tout a été fait
00:45:40ce procès verbal
00:45:41je ne le vois pas
00:45:42et il est où ce procès verbal ?
00:45:44je ne le voyais pas
00:45:45dans la copie réactualisée
00:45:46donc j'ai créé à la juge
00:45:48en disant
00:45:48soit vous me dites
00:45:49que de Morgan
00:45:50écrivent un fort
00:45:51soit vous me transmettez
00:45:52on m'a transmis
00:45:53et dedans
00:45:54je tombe
00:45:55de l'échelle
00:45:56je m'aperçois
00:45:57qu'ils ont fait des écoutures
00:45:58des tas de gens
00:45:58et rien n'est versé au dossier
00:46:01rien
00:46:01donc en fait
00:46:02il y a une partie du dossier
00:46:03qui est immergée
00:46:04je ne sais pas comment on dit
00:46:05et qui n'est pas
00:46:06dans l'armoire 26
00:46:07dans le canal Ronquière
00:46:08peut-être
00:46:08attendez
00:46:10ça veut dire que
00:46:11le dossier des tueurs
00:46:12fout du brabant belge
00:46:13il fait 26 armoires
00:46:1426 armoires
00:46:15métalliques
00:46:16personne ne sait
00:46:172 mètres de haut
00:46:172 mètres de large
00:46:182 mètres de haut
00:46:192 mètres de large
00:46:19toutes les étagères
00:46:20c'est tellement vrai
00:46:22que c'est dans un bureau
00:46:22qui est grand comme votre studio
00:46:24je crois que Dominique
00:46:24rêverait d'aller le visiter
00:46:25parce que ça docile le passion
00:46:27et en réalité
00:46:28ce sont des
00:46:29on a fait des petits chemins
00:46:31pour que les gens passent
00:46:32ça se tire
00:46:32donc c'est large comme ça
00:46:34et vous avez des rangées
00:46:35avec deux armoires
00:46:36qui se font doigt à dos
00:46:37tout
00:46:38d'ailleurs
00:46:39j'ai même fait remarquer
00:46:40quand j'ai vu le greffier
00:46:41je lui ai dit
00:46:41vous savez que le nombre
00:46:42de tonnes que vous avez là
00:46:43vous avez vérifié
00:46:43que le bâtiment
00:46:44est supporté
00:46:44Patrick Ramelle
00:46:46ça veut dire
00:46:47qu'il y a eu
00:46:49il pourrait y avoir
00:46:51une enquête parallèle
00:46:52avec des dossiers
00:46:54qu'on ne vous a pas donné
00:46:55vous ?
00:46:57à ce stade
00:46:57j'en sais pas
00:46:58pourquoi ?
00:46:59quand j'ai écrit à la juge
00:47:00en disant
00:47:00écoutez madame
00:47:01je ne comprends pas
00:47:01je n'ai pas ce procès verbal
00:47:02numéro temps
00:47:03établi le 27 juin
00:47:05à 16h
00:47:06elle me l'a envoyé
00:47:08elle me l'a envoyé
00:47:09et je lui ai dit
00:47:10mais il était où
00:47:11dans quelle armoire était-il ?
00:47:12pourquoi je ne l'ai pas
00:47:13dans le dossier actualisé ?
00:47:14je trouve que c'est déloyal
00:47:16que c'est un manque
00:47:17de contradictoire
00:47:17et de recture
00:47:18d'égalité des armes
00:47:19puisqu'évidemment
00:47:19le parquet fédéral
00:47:20l'avait
00:47:21vous avez vu
00:47:21que dans cette affaire
00:47:22j'ai deux cibles
00:47:23en fait
00:47:24le parquet fédéral
00:47:25un peu le juge d'instruction
00:47:26par contre la justice belge
00:47:27très bien
00:47:28la chambre d'accusation
00:47:29les demandes d'actes
00:47:30que vous allez faire
00:47:31concrètement
00:47:31l'urgence pour vous
00:47:33au moment où on se parle
00:47:33c'est quoi ?
00:47:34alors déjà
00:47:35demain
00:47:37le 1er décembre
00:47:38la cour d'appel de Mons
00:47:39va rendre sa décision
00:47:41lorsque j'ai demandé
00:47:427 devoirs complémentaires
00:47:44dont les exhumations
00:47:45des frères
00:47:46enfin du frère Slimane
00:47:48et des parents
00:47:49vous avez demandé
00:47:50que le corps
00:47:52des parents
00:47:52des frères Slimane
00:47:53de la mère en l'occurrence
00:47:54et du deuxième frère
00:47:55soit exhumé
00:47:56donc on explique ce que c'est
00:47:57on ouvre
00:47:57on va dans le cimetière
00:47:59on ouvre le cercueil
00:48:00on exhume le corps
00:48:01et on fait des recherches ADN
00:48:03oui
00:48:03voilà
00:48:03ça la décision va être rendue demain
00:48:05on saura si vous pouvez le faire
00:48:06ou vous pouvez le faire
00:48:07c'est un acte d'enquête
00:48:08qui est assez lourd
00:48:08fondamental
00:48:09et fondamental pour votre dossier
00:48:10à partir de là
00:48:11si vous avez l'autorisation
00:48:12cet ADN
00:48:13Slimane
00:48:14vous allez le comparer
00:48:16à quoi dans le dossier ?
00:48:17alors à des éléments
00:48:17qu'on a déjà
00:48:18mais ils ne sont pas terribles
00:48:19mais surtout
00:48:20au DVD
00:48:21où je vous ai indiqué
00:48:22qu'on me mettait
00:48:23dans les scellés
00:48:24des éléments du dossier
00:48:26auxquels je n'ai pas accès
00:48:27d'ailleurs j'ai fait un jeu de mots
00:48:28en disant
00:48:28scellé
00:48:30c'est eux
00:48:30vous voyez
00:48:31caché
00:48:32du verbe caché
00:48:33donc voilà
00:48:35j'ai demandé cela
00:48:36et je pense qu'il y a des choses
00:48:38qui sont là-dedans
00:48:40je repose ma question
00:48:41vous allez
00:48:41le comparer
00:48:43à quel ADN
00:48:43parce que
00:48:44si vous avez l'ADN Slimane
00:48:45demain
00:48:46ou l'autorisation en tout cas
00:48:47de le prélever
00:48:48il faut aller
00:48:49dans le dossier
00:48:50chercher quelque chose
00:48:51vous en avez
00:48:52en fait
00:48:54il y a eu
00:48:55un meurtre
00:48:56d'un taximen
00:48:57ah
00:48:58le mégot
00:48:58les mégots
00:49:00je m'en souviens
00:49:01ils ont pris
00:49:02le taxi à Bruxelles
00:49:04direction Mons
00:49:05les tueurs ont pris
00:49:07le tueur
00:49:07le tueur s'est mis
00:49:08derrière
00:49:09et il y a des mégots
00:49:10dans le truc
00:49:10dans le cendrier
00:49:11derrière
00:49:11il a fumé
00:49:125 mégots
00:49:12de Marlboro
00:49:13arrivé à Mons
00:49:14il lui a mis
00:49:154 ou 5 balles
00:49:16dans la nuque
00:49:17une balle dans l'oreille gauche
00:49:18et pendant le trajet
00:49:19dans le cendrier
00:49:20on a retrouvé des mégots
00:49:21qui ont été saisis
00:49:22dont l'ADN a été prélevé
00:49:24c'est l'ADN commun
00:49:26sur tous les mégots
00:49:27masculin
00:49:28groupe sanguin
00:49:29haut
00:49:29on prétend
00:49:30justement
00:49:31que si on parvient
00:49:33à avoir
00:49:33l'exhumation
00:49:34le prélèvement
00:49:36d'ADN
00:49:37à comparer
00:49:38avec ces traces
00:49:39sur les mégots
00:49:39ces ADN mégots
00:49:41c'est
00:49:41on saura que c'est un slimane
00:49:43qui s'est assis
00:49:44dans le taxi
00:49:45et on
00:49:46pourra se poser
00:49:47la question de savoir
00:49:48si c'est lui
00:49:48qui a tué le
00:49:49je vous ai dit
00:49:49la décision serait rendue
00:49:50le 1er décembre
00:49:51sauf si
00:49:52ce que j'ai demandé
00:49:54depuis quelques jours
00:49:55on réouvre les débats
00:49:57pour me permettre
00:49:58d'utiliser des arguments
00:50:01que je n'ai pas pu utiliser
00:50:02parce qu'on me les avait
00:50:02solés
00:50:03au sens caché
00:50:04et j'ai demandé
00:50:06donc à la chambre
00:50:06des mises en accusation
00:50:08elle s'appelle comme ça
00:50:08en Belgique
00:50:09j'ai demandé
00:50:10à ce que les débats
00:50:10soient réouverts
00:50:11donc lundi
00:50:11trois décisions possibles
00:50:13refus
00:50:14de ce que j'ai demandé
00:50:15acceptation
00:50:16totale ou partielle
00:50:17des exhumations
00:50:18et d'autres actes
00:50:19d'enquête
00:50:19ou éventuellement
00:50:20réouverture des débats
00:50:22pronostics
00:50:23sur le
00:50:24moi je pense
00:50:25qu'ayant été magistrat
00:50:26vous le savez
00:50:27notamment président
00:50:28de cour d'assises
00:50:29pour moi il est évident
00:50:30qu'avec les éléments
00:50:31que j'ai indiqués
00:50:32il y aura
00:50:34une réouverture
00:50:35des débats
00:50:36parce que
00:50:37on m'a caché
00:50:37des pièces fondamentales
00:50:39qui ne m'ont pas permis
00:50:40de faire valoir des arguments
00:50:41saura-t-on jamais
00:50:42jamais pardon
00:50:43et c'est pour
00:50:44aider Dominique
00:50:45saura-t-on jamais
00:50:46qui sont ces tueurs du Brabant
00:50:47on le saura
00:50:50mais est-ce qu'on n'est pas
00:50:50très proche du but là
00:50:51on est très proche du but
00:50:53je pense qu'on le saura
00:50:54parce que même si
00:50:55l'ADN du taximan
00:50:57n'était pas
00:50:58l'ADN d'un des frères Siman
00:51:00il y a d'autres éléments
00:51:01on a beaucoup
00:51:02de rattachement
00:51:03que ce soit par des véhicules
00:51:05par des calibres d'armes
00:51:07par des armes
00:51:08toutes ces affaires
00:51:09en fait
00:51:09elles sont imbriquées
00:51:11si vous en résolvez une
00:51:12vous les résolvez toutes
00:51:13c'est le même effet domino
00:51:15dont on parlait tout à l'heure
00:51:16avec Mathieu Boulou
00:51:17c'est intéressant
00:51:17oui c'est intéressant
00:51:18c'est vrai que pour avoir
00:51:19traversé toute cette époque
00:51:20parce que j'étais déjà
00:51:22journaliste à cette époque
00:51:23quand à chaque fois
00:51:25il y avait des braquages
00:51:26et des attaques
00:51:26des tueurs fous
00:51:27du Brabant belge
00:51:28c'était tellement
00:51:30les journées
00:51:31on travaillait là-dessus
00:51:32on essayait de
00:51:33alors on avait nos postiches
00:51:34en France
00:51:34on s'intéressait plutôt aux nôtres
00:51:36c'était la même époque
00:51:3686-88
00:51:37le gang des postiches
00:51:39mais c'est quand même
00:51:41totalement incroyable
00:51:42qu'une équipe
00:51:43de braqueurs
00:51:44qui réussit
00:51:45qui ait tué
00:51:4528 personnes
00:51:46n'importe comment
00:51:47gratuitement
00:51:48sur certains braquages
00:51:49je vous rappelle l'histoire
00:51:50de ce gamin
00:51:50de 14 ans
00:51:51un enfant qui passe à vélo
00:51:53le type le tue
00:51:54il fallait être
00:51:55un psychopathe
00:51:57d'où le qualificatif
00:51:58des tueurs fous
00:51:59Thierry Slimane
00:52:00c'est pas moi qui le dis
00:52:01c'est mis dans des procès-verbaux
00:52:03voyou de Charleville
00:52:04en France
00:52:05mais tout à fait
00:52:06c'est un détracté
00:52:07un drogué
00:52:08juste à la frontière
00:52:10qui a commis
00:52:11d'autres meurtres
00:52:12d'autres meurtres
00:52:13il avait la réputation
00:52:14vous vouliez faire
00:52:16liquider quelqu'un
00:52:17il avait des tarifs
00:52:18préférentiels
00:52:19il allait vous tuer
00:52:21sans problème
00:52:22mais ça en fait
00:52:23un tueur en série
00:52:23quand même
00:52:24s'il vous plaît
00:52:24ça en fait un tueur en série
00:52:25un voyou
00:52:26de la paigre
00:52:27de Charleville-Mézière
00:52:28est-ce que ça en fait
00:52:29un tueur en série
00:52:30pendant les années 70
00:52:32ils ont écumé
00:52:33le nord de la France
00:52:34par je ne sais combien
00:52:35de hold-up
00:52:35mais ils se sont fait prendre
00:52:36pour finir
00:52:37et puis alors
00:52:38une fois libérés
00:52:39qu'est-ce qu'ils se sont dit
00:52:39cette fois-ci
00:52:40on n'y aura plus
00:52:41ils sont venus taper en Belgique
00:52:43un témoin
00:52:44on le tue
00:52:45voilà
00:52:45c'est comme
00:52:46on en parlait tout à l'heure
00:52:47de l'affaire Grégory
00:52:48mais pour toute autre chose
00:52:48c'est ce genre d'affaire
00:52:50où on se dit
00:52:50on ne peut pas
00:52:51ne pas avoir la réponse
00:52:53on ne supporte pas
00:52:55on ne supporte pas
00:52:56de ne pas avoir la réponse
00:52:57moi je voudrais savoir
00:52:57qui a tué Grégory
00:52:58je voudrais savoir
00:52:59qui sont les tueurs fous
00:53:00du Brabant
00:53:01je voudrais savoir
00:53:01qui est le tueur
00:53:02les tueurs de Chevaline
00:53:04on ne peut pas
00:53:05ce sont ces énigmes
00:53:07qui nous nourrissent
00:53:08parce qu'on est complètement
00:53:09impliqués là-dedans
00:53:10nous tous
00:53:10mais comment est-ce qu'on peut
00:53:12ne pas avoir
00:53:13avec les moyens qu'on a
00:53:14et tous les éléments
00:53:15qu'il y a dans le dossier
00:53:15des tueurs fous du Brabant
00:53:16ne pas avoir la réponse
00:53:18toutes les victimes
00:53:19toutes les victimes
00:53:20veulent cette réponse
00:53:21je dirais toute la Belgique
00:53:23alors on les a anesthésiées
00:53:25on a bien préparé
00:53:27je veux dire
00:53:27on a fabriqué ce colcaise
00:53:28on l'a laissé reposer
00:53:30on n'a rien fait
00:53:30on a voté une loi
00:53:32disant que c'était
00:53:33un prescriptible
00:53:33pour donner le change
00:53:35si vous voulez
00:53:35pour ne pas dire
00:53:36qu'on a échoué
00:53:37parce qu'on n'a pas eu le temps
00:53:38et puis à un moment
00:53:39on dit
00:53:41ben non
00:53:41vraiment
00:53:41on a tout fait
00:53:43il n'y a plus rien à faire
00:53:44c'est pas vrai
00:53:45il n'y a pas tout rien
00:53:45il y a encore plein de choses à faire
00:53:47j'aurais une chose à ajouter
00:53:48si vous voulez
00:53:48dans le fameux procès verbal
00:53:50où on me casse
00:53:51où on essaye
00:53:52donc on renseigne
00:53:53que le 7 mars 2023
00:53:55c'est pas si vieux que ça
00:53:56je me suis présenté
00:53:57d'initiative
00:53:58à la cellule
00:53:59Brabant-Roylon
00:53:59avec des explications
00:54:02un petit peu floues
00:54:03mais c'est absolument faux
00:54:05regardez
00:54:05effectivement
00:54:06le 7 mars
00:54:09je m'y suis présenté
00:54:10mais préalablement à ça
00:54:11le 3 mars
00:54:12j'avais envoyé un mail
00:54:13à la cellule d'enquête
00:54:14en leur demandant
00:54:15est-ce que je peux
00:54:16me présenter
00:54:16j'ai pas eu de réponse
00:54:17je suis arrivé
00:54:19j'y ai déposé
00:54:20une longue déclaration
00:54:21les déclarations
00:54:23je fais tout l'historique
00:54:25des tueries du Brabant
00:54:26je marque
00:54:28toutes les démarches
00:54:29que j'ai faites
00:54:30entrevues
00:54:31avec le ministre de la justice
00:54:33les enquêteurs
00:54:34et compagnie
00:54:35et je dis
00:54:36je termine notamment
00:54:38il faut savoir
00:54:39que je rencontre
00:54:40régulièrement
00:54:40des personnes
00:54:41ayant connu la bande
00:54:42des policiers
00:54:43à la retraite
00:54:44et je peux certifier
00:54:46que l'enquête avance bien
00:54:47mais je reste bien entendu
00:54:48ouvert
00:54:49à une franche
00:54:50et réciproque collaboration
00:54:52avec madame la juge
00:54:53d'instruction
00:54:53et ses enquêteurs
00:54:55et sur base de ça
00:54:56on rédige un procès verbal
00:54:58me concernant
00:54:59en disant
00:55:00que je suis un nébuleux
00:55:01pratiquement
00:55:01bon le combat continue
00:55:02Jean-Pierre
00:55:03on est intéressé
00:55:03par ce document
00:55:04vous voulez bien nous le laisser
00:55:05merci à vous deux
00:55:06pour vos lumières franco-belges
00:55:07bien sûr vous revenez ici
00:55:08dans l'affaire suivante
00:55:09dès que ça bouge
00:55:09on espère assez vite
00:55:11demain déjà
00:55:11on aura une décision
00:55:12fort de cette mèche blonde
00:55:14et de cette piste française
00:55:15à réinvestir
00:55:16et à explorer ensemble
00:55:17merci beaucoup d'être venu
00:55:19merci à vous aussi
00:55:20on le connait d'abord
00:55:22pour son CV de grand flic
00:55:24ex-patron de la BRI
00:55:25pendant les attentats de 2015
00:55:26aujourd'hui chef de la brigade des mineurs
00:55:28Christophe Molmy
00:55:28un talent d'écrivain
00:55:30qu'il exerce
00:55:31un talent d'écriture
00:55:31qu'il exerce depuis plusieurs années
00:55:33merci d'avoir accepté notre invitation
00:55:34et à vous
00:55:35voici ce petit objet
00:55:36racontez-nous d'abord
00:55:37l'histoire de ce nouveau livre
00:55:39parce que oui
00:55:39Brulez-tout
00:55:40c'est pas votre premier livre
00:55:41pour ma part
00:55:42j'avais beaucoup aimé l'ancien
00:55:43comme un papillon
00:55:44avec une très belle couverture bleue
00:55:45celui d'avant
00:55:46mais celui-ci
00:55:47racontez-nous
00:55:48Brulez-tout
00:55:48alors celui-ci
00:55:49c'est le sixième
00:55:50comme un papillon
00:55:50c'était un roman noir
00:55:51et j'ai voulu revenir au polar
00:55:52j'avais commencé par le polar
00:55:54et briguer ce prix
00:55:56que tous les flics qui écrivent
00:55:58donc tous les flics qui écrivent rêvent
00:56:00et bien le voilà
00:56:01il est pour vous
00:56:02le prix du Kénézorfer
00:56:03j'en suis ravi
00:56:03et bien écoutez
00:56:05c'est une affaire de flics
00:56:07un peu classique
00:56:07mais je voulais quand même
00:56:08une histoire
00:56:10l'arène
00:56:10ce qu'on appelle
00:56:11le fond de l'histoire
00:56:11un peu moderne
00:56:12et en particulier
00:56:14exploiter
00:56:15le fond des réseaux sociaux
00:56:18la nouvelle criminalité
00:56:19via les réseaux sociaux
00:56:20cette nouvelle criminalité
00:56:20et surtout
00:56:21ce domaine
00:56:22que les policiers
00:56:24dernièrement
00:56:24ont dû découvrir
00:56:25puisqu'il y a eu
00:56:26de fortes accélérations
00:56:27moi je suis flic
00:56:28depuis un peu plus de 30 ans
00:56:29l'arrivée d'internet
00:56:31et puis ensuite
00:56:31des réseaux sociaux
00:56:32maintenant il y a l'IA
00:56:33donc il faut qu'on s'adapte
00:56:34la PJ s'adapte
00:56:34mais ça me paraissait
00:56:36être une histoire intéressante
00:56:37surtout que
00:56:38si vous agrégez ça
00:56:40à des mouvements populaires
00:56:42qu'on a connus
00:56:42comme les gilets jaunes
00:56:43par exemple
00:56:44le Capitole aux Etats-Unis
00:56:45l'idée c'était
00:56:46est-ce qu'on peut
00:56:47déployer
00:56:48la population
00:56:50est-ce qu'on peut
00:56:50la pousser
00:56:51à commettre
00:56:52des actes
00:56:53y compris contre l'Etat
00:56:54via les réseaux sociaux
00:56:55derrière lesquels
00:56:55on peut se cacher
00:56:56c'est ça le fond de l'histoire
00:56:57très bien
00:56:57Dominique vous avez aimé ?
00:56:59je ne l'ai pas salué
00:56:59Dominique brûlez tout
00:57:01comment ?
00:57:02vous avez aimé ?
00:57:02oui j'ai bien aimé
00:57:03j'aime bien les formules
00:57:06et je voulais vous poser la question
00:57:08est-ce que vous
00:57:08parce qu'il y a des formules
00:57:09qui ont des vraies formules
00:57:09de flics
00:57:10en fait
00:57:10il y a l'impression
00:57:11que c'est du Marshall
00:57:11c'est du Marshall au cinéma
00:57:13mais c'est du Molmi dans l'écriture
00:57:15mais c'est un peu le même
00:57:17est-ce que ces phrases
00:57:19de temps en temps
00:57:19vous les notez ?
00:57:20moi je note des phrases
00:57:20sur mon téléphone
00:57:21que j'entends dans la rédaction
00:57:22est-ce que vous notez
00:57:23des phrases comme ça ?
00:57:24non
00:57:24tout est dans votre tête
00:57:27oui alors les dialogues
00:57:28c'est facile
00:57:28parce que c'est le quotidien
00:57:29finalement
00:57:30les dialogues des flics
00:57:31et des voyous
00:57:31c'est le parler flic
00:57:32c'est du vrai parler
00:57:33vous pourriez prendre des petites notes
00:57:34nous on a bien
00:57:34les secrets de fabrication
00:57:35vous pourriez prendre
00:57:36des petites notes à côté
00:57:36non je prends des notes
00:57:37sur le déroulé de l'histoire
00:57:39des intentions
00:57:39une scène par exemple
00:57:40qui s'impose à moi
00:57:41ça oui
00:57:42mais il y a un gros travail
00:57:44de préparation en amont
00:57:45pour structurer l'histoire
00:57:46les sous-histoires
00:57:47il y a trois histoires
00:57:48dans une histoire en réalité
00:57:48incarner les personnages
00:57:51avoir une fiche sur les personnages
00:57:52pour vraiment les incarner
00:57:53là on revoit Colline
00:57:55qui est un personnage
00:57:56qui était déjà apparu dans le passé
00:57:57que certains lecteurs
00:57:58m'avaient demandé
00:57:58auquel je suis attaché
00:58:00ah c'est une demande de lecteurs
00:58:01vous ressuscitez Colline
00:58:03à la demande de vos lecteurs
00:58:04c'est sympa ça
00:58:05les deux derniers romans
00:58:06c'était des romans noirs
00:58:07mais certains lecteurs
00:58:08sur des salons
00:58:08disaient oui
00:58:08mais quand est-ce que Colline
00:58:10va revenir
00:58:10donc il faut écouter aussi
00:58:12les lecteurs
00:58:12qui d'ailleurs
00:58:13j'ai découvert
00:58:13sont surtout des lectrices
00:58:14la majorité des lecteurs
00:58:16de Polar sont des lectrices
00:58:17et voilà
00:58:18vous savez que
00:58:20pour nos fait entrer
00:58:21l'accusé
00:58:21en tout cas nos histoires criminelles
00:58:22quand il nous arrive
00:58:23de nous déplacer
00:58:24pour présenter
00:58:25fait entrer l'accusé
00:58:26en province
00:58:26on l'a fait à Bastia
00:58:27il y a un mois
00:58:28il y a énormément de femmes
00:58:30qui s'intéressent
00:58:30à cette matière criminelle
00:58:32pareil pour les livres
00:58:35et puis un personnage féminin
00:58:37c'est l'air du temps aussi
00:58:37puisque la police
00:58:38a beaucoup changé
00:58:39tant mieux
00:58:39donc c'était intéressant
00:58:41de voir
00:58:42vieillir dans la boîte
00:58:44prendre de la maturité
00:58:45une jeune enquêtrise
00:58:46qui cette fois-ci
00:58:47a quand même
00:58:48un peu plus d'épaisseur
00:58:49que dans les premiers romans
00:58:50et malgré ce chaos numérique
00:58:51les réseaux sociaux
00:58:52la déstabilisation
00:58:53la meilleure arme
00:58:55finalement
00:58:55c'est l'instinct
00:58:56c'est ça la morale de l'histoire
00:58:58oui parce qu'il y a aussi
00:58:59en fond
00:59:00pas l'affrontement
00:59:02mais le choc
00:59:04qu'il y a parfois
00:59:05entre les vieilles méthodes
00:59:06à l'ancienne
00:59:07et les nouveaux moyens
00:59:09dont vous parliez tout à l'heure
00:59:10l'ADN
00:59:11la PTS
00:59:12l'IA
00:59:12dont on a discuté
00:59:13mais ça reste un boulot
00:59:15d'homme
00:59:16enfin humain
00:59:17j'entends
00:59:17donc il faut avoir
00:59:18de l'instinct
00:59:19de l'intuition
00:59:19et en effet
00:59:20il y a un vieux flic
00:59:21dans l'histoire
00:59:22qui prouve
00:59:23à un moment
00:59:23qu'il ne suffit pas
00:59:24d'avoir des outils
00:59:25de rapprochement criminel
00:59:26mais il faut aussi
00:59:27sentir les affaires
00:59:28surtout pour les plus vieux
00:59:29et alors le soir
00:59:30de la remise du prix
00:59:30des cas des ordres faibles
00:59:31j'avais la chance d'y être
00:59:32vous avez raconté
00:59:33un peu avec votre pull
00:59:34parce qu'on sait
00:59:35que vous n'êtes pas très bavard
00:59:36pourquoi je n'y étais pas
00:59:37comment vous êtes devenu
00:59:37tu ne pouvais pas
00:59:38comment vous êtes devenu flic
00:59:40ou plutôt ce qui vous a donné
00:59:41envie de plonger
00:59:42dans ce métier PJ
00:59:42et raconter pour nos spectateurs
00:59:45ça démarre en fait
00:59:45avec des livres
00:59:46et avec votre père
00:59:47l'écriture
00:59:47oui mon père
00:59:48qui lisait
00:59:48si mon nom
00:59:49borniche
00:59:49donc petit
00:59:51j'ai lu les livres
00:59:52de mon père
00:59:52et puis
00:59:53j'entendais parler
00:59:54au repas de famille
00:59:55j'entendais parler
00:59:57de Broussard
00:59:57de Pellegrini
00:59:58tous les anciens
00:59:58qui avaient neutralisé
00:59:59mes serines
01:00:00ça s'est passé pas très loin
01:00:01de chez une de mes grands-mères
01:00:02donc j'ai baigné là-dedans
01:00:03c'est drôle
01:00:04et puis ensuite
01:00:05on rationalise ça
01:00:07on fait des études
01:00:08bien sûr
01:00:08mais les premiers
01:00:09et moi
01:00:10c'est la lecture
01:00:11et donc c'est vrai
01:00:12qu'à un moment
01:00:13je me suis dit
01:00:13si ça peut motiver
01:00:14des jeunes aussi
01:00:15à rentrer dans la boîte
01:00:16la boucle sera bouclée
01:00:18et ça sera très bien
01:00:18et voilà
01:00:19alors est-ce que
01:00:21vous disiez tout à l'heure
01:00:21Broussard
01:00:22Pellegrini
01:00:23ça t'adore ça
01:00:24il y a eu
01:00:24Cansès
01:00:25Claude Cansès
01:00:26il y a eu
01:00:27les anciens Tours
01:00:28à la PJ Versailles
01:00:29tous ceux
01:00:30qu'on a bien connus
01:00:31quand vous aurez
01:00:32maintenant il y a Molmi
01:00:33et quand vous aurez disparu
01:00:35parce que bon
01:00:35vous êtes en retraite
01:00:37dans 5 ans
01:00:38un peu plus
01:00:39je suis concerné
01:00:40moi aussi
01:00:40une dizaine d'années
01:00:41je suis beaucoup plus vieux
01:00:42que vous
01:00:42mais quand vous aurez disparu
01:00:44est-ce que les jeunes
01:00:46vont garder
01:00:47disparu
01:00:48en tout cas de la sphère
01:00:49policière
01:00:49est-ce que les jeunes
01:00:50vont garder
01:00:51il devient peut-être
01:00:52scénariste après
01:00:53oui oui
01:00:53mais votre nouvelle vie
01:00:55elle a déjà commencé
01:00:56avec les livres
01:00:56mais est-ce que vous pensez
01:00:57que les jeunes
01:00:58toute cette science
01:01:00que vous avez vous
01:01:01de l'instinct
01:01:02et bien
01:01:03ils l'auront
01:01:04est-ce que ça se travaille
01:01:05est-ce que ça existera encore
01:01:07ou est-ce qu'on sera
01:01:07que dans ces trucs modernes
01:01:09c'est quand les procs
01:01:09nous font des conférences de presse
01:01:11sur des affaires
01:01:11Christophe
01:01:12c'est toujours bon
01:01:13alors l'ADN machin
01:01:14le téléphone a borné
01:01:15le lecteur automatique
01:01:17de plaques d'immatriculation
01:01:18prouve que machin
01:01:19est-ce qu'ils l'auront encore
01:01:20ça ?
01:01:20ça ne suffit pas
01:01:20aujourd'hui je suis en responsabilité
01:01:23de la brigade des mineurs
01:01:23les enquêteurs
01:01:25et les enquêtrices
01:01:25d'ailleurs pour l'essentiel
01:01:26ont de l'instinct
01:01:27travaillent de la matière humaine
01:01:29je n'étais pas
01:01:30dans le secret de l'enquête
01:01:31mais sur l'affaire du Louvre
01:01:32qui a brillamment réussi
01:01:33la PRB
01:01:34il ne suffisait pas
01:01:35de rapprocher
01:01:36des vidéos
01:01:37et de l'ADN
01:01:38il y avait un travail
01:01:39en amont aussi
01:01:40il faut la connaissance
01:01:41de la matière
01:01:42il faut sentir la matière
01:01:43donc des robots
01:01:44ne le feront pas
01:01:45l'IA ne fera pas
01:01:46des enquêtes
01:01:46vous à la brigade des mineurs
01:01:48il y a combien de personnes
01:01:48autour de vous ?
01:01:50une centaine d'enquêteurs
01:01:50une centaine
01:01:51et ça il y a de l'instinct
01:01:52aussi sur ces dossiers
01:01:53j'imagine du tact
01:01:54d'abord de la délicatesse
01:01:55énormément
01:01:55surtout pour le recueil
01:01:57de la parole des enfants
01:01:58c'est un vrai sujet
01:01:59il faut être formé
01:02:00pour ça
01:02:01il faut le sentir
01:02:01il faut en avoir dit
01:02:02c'est un métier
01:02:03qu'il faut avoir envie de faire
01:02:04mais la PJ
01:02:05de manière générale
01:02:06c'est un métier
01:02:06qu'on ne fait pas par hasard
01:02:08et alors vous
01:02:08pourquoi est-ce que vous écrivez ?
01:02:09est-ce que c'est pour vous délester
01:02:10des souvenirs un peu trop lourds ?
01:02:12est-ce que c'est une forme
01:02:13de purge ?
01:02:14comment est-ce que vous voyez les choses ?
01:02:15ce n'était pas très assumé
01:02:16au début
01:02:17pour être sincère
01:02:18j'ai écrit le premier
01:02:19il y a très longtemps
01:02:20de façon assez laborieuse
01:02:21d'ailleurs
01:02:21mais pour moi
01:02:23peut-être pour voir
01:02:24si je pouvais le faire
01:02:25et puis
01:02:25parce que je ne retrouvais pas
01:02:27de crédibilité
01:02:28dans les bouquins
01:02:28les bouquins sont souvent
01:02:30très très bien écrits
01:02:31mais le fond
01:02:32les mécanismes d'enquête
01:02:34sont souvent
01:02:35très loin de la réalité
01:02:37donc j'ai écrit ce premier livre
01:02:38mais je ne l'ai pas envoyé
01:02:39à une maison d'édition
01:02:39en fait
01:02:40c'est un de vos confrères
01:02:42journalistes un jour
01:02:42qui m'a dit
01:02:43mais tu devrais écrire
01:02:44et j'ai dit
01:02:45mais j'ai écrit un truc
01:02:46il me dit
01:02:47bah fais voir
01:02:47donc je lui ai envoyé
01:02:48mais j'ose pas
01:02:48vous avez dit au début
01:02:49j'ose pas
01:02:50oui je n'avais pas spécialement envie
01:02:51donc je lui ai envoyé
01:02:52et il l'a lu
01:02:52et c'est lui qui l'a envoyé
01:02:53à la maison d'édition
01:02:54qui m'a appelé
01:02:54pour me proposer de l'éditer
01:02:56c'est une belle histoire
01:02:56et puis comme le premier marché
01:02:58on me dit
01:02:58il faut en refaire
01:02:58et le déclic initial
01:03:00quand vous vous mettez à écrire
01:03:01c'est quoi
01:03:01c'est simplement
01:03:02envie de vous tester
01:03:04ou il y a un truc particulier
01:03:05où vous vous êtes dit
01:03:06il faut y aller
01:03:07il faut un concept
01:03:07il faut un teaser
01:03:09il faut une histoire quand même
01:03:10et souvent c'est une scène
01:03:11une scène qui s'impose à moi
01:03:13qui n'est pas nécessairement
01:03:13la fin ni le début
01:03:14c'est une scène
01:03:15une audition
01:03:15une interpellation
01:03:16quelque chose
01:03:17et après ça se construit autour
01:03:18mais qui vous apparaît comme ça
01:03:19oui alors après
01:03:20j'ai jamais incarné de policiers
01:03:22ni de voyous
01:03:23que j'ai connu
01:03:24je me suis aussi servi
01:03:25d'affaires que j'ai traversées
01:03:27ou de collègues
01:03:28des affaires d'autres collègues
01:03:30qui bout à bout aussi
01:03:32permettent de crédibiliser
01:03:33une histoire
01:03:34et de la tisser
01:03:34ça vous suffit pas au bureau
01:03:35il faut que vous recontinuiez
01:03:36à la maison
01:03:37c'est ça oui
01:03:38c'est un peu monomaniaque
01:03:39je reconnais
01:03:39après moi je ne suis pas
01:03:41l'ambassadeur de la police judiciaire
01:03:43mais j'ai à coeur aussi
01:03:44de montrer ce qu'est cette boutique
01:03:46sous des jours favorables
01:03:47j'aime pas trop moi
01:03:50de voir systématiquement
01:03:51à l'écran
01:03:51notamment parfois dans les romans
01:03:53des flics cassés
01:03:54brisés
01:03:55divorcés
01:03:55cocaïnomans
01:03:56alcooliques
01:03:58bientôt disparus
01:04:00les journalistes sont pareils
01:04:03ce sont des gens plutôt lumineux
01:04:05moi je trouve
01:04:05les collègues que j'ai autour de moi
01:04:07tous les jours
01:04:08sont souriants
01:04:09ont une vie à côté
01:04:10et c'est un beau métier
01:04:12pour les jeunes en tout cas
01:04:13je suis un peu naïf
01:04:14mais c'est un beau métier
01:04:15c'est un métier de service public
01:04:16au service des autres
01:04:17je trouve que c'est un très beau métier
01:04:19donc il faut le faire ressortir
01:04:20et pourtant c'est plus difficile
01:04:21qu'avant de trouver des policiers
01:04:23et encore plus en police judiciaire
01:04:24parce que la procédure a changé
01:04:27parce qu'on leur casse les pieds
01:04:28parce qu'on leur demande
01:04:29de passer plus de temps
01:04:29à faire de la paperasse
01:04:30qu'à poser des questions
01:04:31aux personnes
01:04:32et qu'elles en fassent elles
01:04:33parce que la justice
01:04:34n'est pas toujours très sympa
01:04:34avec la police
01:04:35donc comment est-ce qu'on motive
01:04:37les jeunes pour les faire
01:04:37revenir en PJ
01:04:38parce qu'ils n'ont pas de week-end
01:04:40parce qu'ils n'ont
01:04:40comme nous journalistes d'ailleurs
01:04:41parce que ça tombe n'importe quand
01:04:43il reste quand même
01:04:45beaucoup de jeunes
01:04:46qui sont appelés
01:04:47par cette profession
01:04:48il y a une vraie vocation
01:04:49moi je me rappelle
01:04:50après 2015
01:04:51on avait beaucoup de jeunes
01:04:51qui voulaient rentrer
01:04:52dans la police
01:04:53et dans les services spécialisés
01:04:54en PJ
01:04:55on a encore
01:04:56des collègues
01:04:56j'ai des files d'attente
01:04:57pour rentrer la brigade des mineurs
01:04:59ça attire encore
01:05:00alors après c'est plus compliqué
01:05:01c'est plus comme avant
01:05:02mais en fait
01:05:03quand j'ai commencé
01:05:03moi c'était déjà plus comme avant
01:05:04qu'avant
01:05:05donc il faut s'adapter
01:05:08aussi à la société
01:05:09à la manière de travailler
01:05:10qui n'est plus la même
01:05:10tout ça c'est vrai
01:05:11mais ça reste un service
01:05:12l'APJ reste un service attractif
01:05:14et la réforme de l'APJ
01:05:15vous en pensez quoi vous ?
01:05:16j'étais à l'APP
01:05:17donc j'y ai échappé
01:05:19ouf alors
01:05:20c'est ça ce que vous dites ?
01:05:21et pour ceux qui n'ont pas échappé
01:05:21non pas du tout
01:05:21mais je ne l'ai pas vu de l'intérieur
01:05:23donc je ne peux pas vous
01:05:24ça complique les procédures ou pas ?
01:05:26je ne sais pas
01:05:26franchement c'est difficile
01:05:28je ne veux pas me défausser
01:05:28mais je n'ai pas été impacté
01:05:30par la réforme
01:05:31et je ne l'ai pas vécu de l'intérieur
01:05:32donc je ne peux pas vraiment
01:05:33vous en parler
01:05:33et moi parce que j'aime bien
01:05:35les secrets de fabrication
01:05:35vous écrivez quand ?
01:05:36vous écrivez comment ?
01:05:37vous écrivez sur un petit carnet
01:05:39vous écrivez sur votre ordinateur
01:05:40et qui est votre premier lecteur ?
01:05:41alors
01:05:42d'abord je mets longtemps en principe
01:05:44les deux derniers sont chevauchés
01:05:46pour des raisons factuelles
01:05:47mais je mets à peu près deux ans
01:05:48pour écrire un livre en moyenne
01:05:49donc il y a un gros travail
01:05:50en préparation
01:05:51oui j'ai compris
01:05:52des fiches
01:05:52des fiches
01:05:53et de faire ce qu'on appelle
01:05:54le séquencier
01:05:55c'est-à-dire chapitre par chapitre
01:05:56une fois que vous avez ça
01:05:57vous écrivez un chapitre à la fois
01:05:58vous n'écrivez pas un roman
01:05:59d'accord ?
01:06:00d'accord
01:06:00et quand vous avez
01:06:01ces fiches personnages aussi
01:06:02ça vous aide
01:06:02et après
01:06:04un chapitre
01:06:05parfois il me faut deux heures
01:06:06et parfois il me faut quinze jours
01:06:07en moyenne
01:06:09ça me prend une demi-heure
01:06:10trois quarts d'heure
01:06:11une heure par jour
01:06:12donc regardez la télé
01:06:13il y a toujours des temps faibles
01:06:14vous écrivez la nuit ?
01:06:16qui vous lit ouais
01:06:16oui
01:06:17beaucoup plus le soir
01:06:18que la journée
01:06:19le téléphone ne sonne pas
01:06:20on est tranquille
01:06:20la journée pardon
01:06:21mais vous avez un travail
01:06:22absolument
01:06:23mais même quand j'ai du temps
01:06:24la journée
01:06:25j'ai oublié
01:06:26excusez-moi
01:06:26il dirige la banque
01:06:27on ne reçoit pas le policier
01:06:28on reçoit l'écrivain
01:06:28même pendant les vacances
01:06:29la journée
01:06:30je ne suis pas très inspiré
01:06:31c'est plutôt le soir
01:06:32et donc il faut
01:06:34j'ai appris que ça ne servait à rien
01:06:35d'essayer de se discipliner
01:06:36enfin pour moi
01:06:37certains auteurs se mettent
01:06:38le matin à six heures
01:06:39par exemple
01:06:40tous les jours ils écrivent
01:06:40ah oui c'est ça
01:06:41quand je n'ai pas d'inspiration
01:06:42c'est mauvais
01:06:43donc je ne m'entête pas
01:06:45je laisse
01:06:45et mon premier lecteur
01:06:47c'est mon éditrice en fait
01:06:48ah oui
01:06:48mon éditrice historique
01:06:50à la martinière
01:06:52Marie-Herois
01:06:52qui systématiquement
01:06:54a relié
01:06:54a relié déjà
01:06:55le travail en amont
01:06:56et ensuite
01:06:56il y a quelques
01:06:57qui le relient
01:06:58du Bataclan
01:06:59vous en avez mis un peu
01:07:00dans vos livres
01:07:00ou vous êtes interdit
01:07:01de le faire
01:07:02comme vous avez du mal
01:07:03à en parler
01:07:03non mais je n'ai pas voulu
01:07:05d'abord je trouve
01:07:05je n'avais pas envie
01:07:06d'écrire un livre
01:07:07et gagner de l'argent
01:07:07avec ça
01:07:08je ne ressentais pas
01:07:09le besoin
01:07:10mais j'avais quand même
01:07:11on parlait de roman noir
01:07:13dans La Fosse aux âmes
01:07:14et j'avais besoin
01:07:15de sortir quelque chose
01:07:15quand même
01:07:16je voulais surtout que
01:07:17c'est un peu intime
01:07:19mais mon meilleur ami
01:07:20a été tué
01:07:21en fait le personnage
01:07:23porte le même prénom
01:07:24et il survit à l'attaque
01:07:26voilà
01:07:26là aussi c'est un peu naïf
01:07:28et puis ensuite
01:07:29alors à changer
01:07:29c'est le principe
01:07:30de la fiction
01:07:30et c'est ça qui est sympa
01:07:31et ensuite il fallait
01:07:31une histoire
01:07:32donc il y a une histoire
01:07:32qui se déroule
01:07:33mais c'est un peu cathartique
01:07:36quand même l'écriture
01:07:37parfois
01:07:37il y a des choses
01:07:38qui ressortent
01:07:39sur des opérations
01:07:39que j'ai eu à connaître
01:07:41il y a des sentiments
01:07:42qui ont besoin d'explicer
01:07:43mais plus j'avance
01:07:44dans l'écriture
01:07:45plus je m'éloigne
01:07:45en fait du piqué
01:07:47de ce que j'avais besoin
01:07:47de sortir
01:07:48et celui-ci pour le coup
01:07:49est totalement fictionnel
01:07:50j'avais pas besoin
01:07:51les dialogues sont super
01:07:52on a beaucoup aimé
01:07:53les dialogues
01:07:54vous dites je voulais pas
01:07:54gagner de l'argent
01:07:55avec le Bataclan
01:07:56vous gagnez de l'argent
01:07:56avec vos livres
01:07:57un peu
01:07:58on gagne toujours
01:07:59alors celui-ci
01:07:59oui j'espère
01:08:00parce que le tirage
01:08:01attendez il est pas encore vendu
01:08:03non mais il est primé
01:08:04donc ils ont fait
01:08:04un gros premier tirage
01:08:05il a très très bien commencé
01:08:06on gagne un peu d'argent
01:08:07quand on écrit des livres
01:08:08comme ça
01:08:08une maison d'édition
01:08:09on vous donne en moyenne
01:08:108-10% brut
01:08:12donc oui on gagne
01:08:14un peu d'argent
01:08:15mais c'est pas le moteur
01:08:16en fait
01:08:16bien sûr évidemment
01:08:17plus la charge de travail
01:08:17j'ai une question personnelle
01:08:21à vous poser
01:08:21j'y vais
01:08:22pourquoi vous avez deux alliances
01:08:25alors il y en a une
01:08:25je sais parce qu'on salue
01:08:26madame Molmy au passage
01:08:27qu'on connait
01:08:28donc bonjour
01:08:29donc là c'est madame
01:08:32et là c'est la police
01:08:33c'est quoi
01:08:33mariée avec la police
01:08:34c'est elle aussi
01:08:35c'est qu'on était jeunes
01:08:36elle m'avait offert
01:08:37une bague de fiançailles
01:08:37donc je l'ai gardée
01:08:38et l'autre ?
01:08:41c'est la même
01:08:42l'alliance
01:08:42c'est la bague de fiançailles
01:08:43c'est à l'ancienne
01:08:44ah d'accord
01:08:45je vais surtout pas dire le contraire
01:08:46de toute façon ici
01:08:47mais non non
01:08:48les deux sont
01:08:49en toute intimité
01:08:51merci de nous répondre
01:08:52à des questions comme celle-ci
01:08:53est-ce que vous l'avez déjà en tête ?
01:08:54parce que là ça y est
01:08:55celui-là il est accouché
01:08:56si je peux dire
01:08:56il est plus chaud
01:08:57alors j'ai deux concepts
01:08:58je suis en train de discuter
01:08:59avec l'éditrice
01:09:00on finalise l'idée
01:09:02je les écrirai les deux
01:09:04je pense
01:09:04mais je sais pas dans quel ordre
01:09:05mais oui oui
01:09:06j'ai déjà commencé à travailler
01:09:07mais il faudra
01:09:08donc en fait
01:09:09on s'arrête plus là
01:09:09et après ça
01:09:11du scénario
01:09:12ça vous plairait
01:09:13d'écrire des scénarios ?
01:09:14on verra
01:09:14quand je serai à la retraite
01:09:15vous faites un tandem ?
01:09:19dans minimum 8 ans
01:09:20mais arrête de vous
01:09:22le mettre à la retraite
01:09:23je pense que je continue
01:09:24à travailler
01:09:24il me voit beaucoup plus vieux
01:09:25que je ne suis
01:09:25et c'est pas très bon
01:09:26non non c'est pas vrai
01:09:27moi je continue à travailler
01:09:28jusqu'à plus soif
01:09:30bon
01:09:31merci en tous les cas
01:09:32d'être venu nous voir
01:09:33Christophe Molmy
01:09:33on le rappelle
01:09:34brûlé tout prix
01:09:35du quai des orfèves
01:09:352026
01:09:36ça peut être un cadeau de Noël
01:09:37vous l'avez déjà lu
01:09:38il faut le faire circuler
01:09:40Dominique
01:09:41il y a une petite inscription dessus
01:09:42je ne sais pas si ça veut dire PR
01:09:43sur le
01:09:44PR c'est moi
01:09:45Pauline Revena
01:09:46c'est ça
01:09:46donc c'est pas le mien
01:09:48parce que moi je mets mon livre
01:09:49parce que je ne veux pas qu'on me le pique
01:09:50je ne veux pas qu'on lui pique son livre
01:09:51je l'ai dédicacé le vôtre
01:09:52vous l'avez perdu ?
01:09:52non je l'ai
01:09:53je l'ai mais je ne l'ai pas ici
01:09:54bon merci en tous les cas
01:09:55Christophe Molmy
01:09:56d'être venu de Dominique
01:09:57vous êtes pas facile à inviter
01:10:00c'est un homme très pris
01:10:02et par ailleurs
01:10:02il a un gros boulot
01:10:03Dominique
01:10:04on se retrouve dimanche prochain à 13h
01:10:06sur BFM TV
01:10:08vous avez rendez-vous avec l'info
01:10:09et avec Anne Sefton
01:10:10merci à vous
01:10:11merci
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