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  • il y a 17 heures
Chaque week-end, l’émission pilotée par Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, et Pauline Revenaz, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.

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00:00:00Générique
00:00:00Bonjour à tous, nous sommes dimanche, il est 13h, bienvenue dans votre émission Affaires suivantes, ravi de vous retrouver avec mon complice Dominique Rizé.
00:00:17Bonjour Pauline, bonjour à tous.
00:00:19Au sommaire cette semaine, un enlèvement et une demande de rançon lundi à Aubonne dans le Val d'Oise, quand la famille est mise sous pression pour payer.
00:00:25Quelles sont les techniques des enquêteurs pour remonter les kidnappeurs ? Les méthodes ont-elles évolué ? Nous verrons ça avec tous nos invités.
00:00:33Qui a tué le chasseur sans tête, retrouvé le matin du 25 décembre 1995 dans un fossé du département de l'Allier ?
00:00:42Cette affaire n'est toujours pas résolue, 30 ans après les faits. Pourquoi ? Quelles sont les pistes sur la table ?
00:00:47Nous recevrons un homme qui a été dans la tourmente, suspecté d'être le meurtrier et qui a dû vivre pendant toutes ces années avec le poids du soupçon.
00:00:56Nous verrons aussi où en est l'enquête.
00:00:58Enfin, l'énigme du MH377 avion disparu en 2014 avec à son bord 239 personnes.
00:01:05Les recherches sous-marines vont reprendre notre invité, Guylain Ouatrello, qui a perdu sa femme et deux de ses enfants dans ce vol de la Malaysia Airlines.
00:01:12Elle est affaire suivante, c'est tout de suite, ne bougez pas.
00:01:15Un rapte, un enlèvement en plein jour, c'était lundi à Aubonne, en région parisienne.
00:01:21Un homme, père de famille de 53 ans, a été kidnappé par plusieurs individus et jeté dans une camionnette.
00:01:27La suite s'avère être un calvaire.
00:01:29Des vidéos ont été tournées demandant une rançon au fils de la victime.
00:01:33Et d'abord roué de coups, l'homme a finalement été relâché.
00:01:35Il est très grièvement blessé et il est toujours hospitalisé.
00:01:38Les kidnappeurs, eux, sont activement recherchés.
00:01:40Et j'accueille sur ce plateau avec grand plaisir Christian Flèche, ancien directeur de la police judiciaire.
00:01:45Bonjour.
00:01:46Le général d'Aoust, ancien directeur de l'IRCGN.
00:01:48Et Jean-Alphonse Richard, journaliste présentateur de l'heure du crime sur RTL.
00:01:52Ravi de vous avoir, Jean-Alphonse.
00:01:53Bonjour.
00:01:54Que vous inspirent d'abord tous les trois, messieurs, cette affaire d'Aubonne ?
00:01:59Écoutez, c'est moi qui commence.
00:02:00Allez-y.
00:02:01Donc, malheureusement, si on fait un peu une vision historique sur les enlèvements avec demande de rançon,
00:02:06c'est quelque chose qui commence depuis fort longtemps, notamment dans la région parisienne,
00:02:11ce que je connais le mieux.
00:02:12Donc, sans doute inspiré de l'épisode italien où pendant de nombreuses années,
00:02:17les Italiens ont subi avec la drangueta et tout ce qui est tourné autour,
00:02:24des dizaines d'enlèvements qui rapportaient.
00:02:26On a vu, et ça c'était ma période avant que je rentre même dans la police,
00:02:30on a vu la région parisienne qui était le théâtre d'enlèvements.
00:02:35On peut citer le baron Ampin, on en parlera sans doute.
00:02:38On peut citer Révéli Beaumont qui était le président de Fiat France, je crois.
00:02:42On peut citer Maury Laribière aussi, président...
00:02:45La région parisienne, c'est une zone privilégiée parce que ça concentre quoi ?
00:02:48Plus de richesses et plus d'individus ?
00:02:50Bien sûr, bien sûr.
00:02:51Ça concentre plus de richesses, plus d'individus.
00:02:53Mais il y a la police judiciaire parisienne qui était là et qui a fait face
00:02:56et qui, en 1976, a décidé...
00:03:00C'était Pierre Otta-Violi qui était à ce moment-là le chef de la brigade criminelle
00:03:04qui a décidé que la police contrôlerait les demandes de rançon
00:03:08et en tout cas interviendrait dès qu'il y aurait le versement d'une rançon.
00:03:12Et ça concerne aussi les sièges des grosses sociétés, la région parisienne.
00:03:16Parce que vous disiez Maury Laribière, patron d'entreprise, Ampin, patron d'entreprise.
00:03:19Il y avait Louis Hazan, le PDG de Phonogramme, qui avait été enlevé.
00:03:22Et puis il y avait Lyon aussi.
00:03:23Lyon, le petit Mérieux, le petit Peugeot.
00:03:25On va y revenir.
00:03:26Des familles qui ont beaucoup d'argent.
00:03:29Mais là...
00:03:30Mais cette histoire d'aubonne, est-ce qu'elle ressemble aux précédentes ?
00:03:32En quoi est-ce qu'elle se différencie, cette affaire-là ?
00:03:35Je vais même élargir.
00:03:37Et élargir historiquement.
00:03:39Parce que là, on se concentre sur les grosses fortunes.
00:03:42Mais depuis les chauffeurs de pâturons qui attaquaient les gens chez eux pour...
00:03:48C'est quoi les chauffeurs de pâturons ?
00:03:50C'était des plans organisés au XVIIIe siècle, après la Révolution française, que c'est vrai que nous n'avons pas connu.
00:03:55Christian n'était pas encore plus.
00:03:57Il n'était pas né, surtout.
00:03:59Qui faisait en gros des home-jacking, c'est-à-dire qui rentraient chez les gens pour voler leurs biens.
00:04:05Et pour les faire avouer où est-ce qu'ils avaient caché leurs économies, ils mettaient les pieds dans le foyer de la cheminée.
00:04:11Ils les brûlaient jusqu'à ce que...
00:04:13Donc on voyait bien, il y avait les chauffeurs de pâturons qui étaient connus, étaient dans le nord de la France.
00:04:18Il y en a eu dans la région lyonnaise, ça s'est étendu.
00:04:21Il y en a eu jusqu'au début du XXe siècle sur toute la France.
00:04:24Mais au-delà de ça, les enlèvements ont été presque, continuent à être démocratisés.
00:04:31En plus des grandes fortunes, il y a eu la vague d'enlèvements des gérants de succursales bancaires.
00:04:36Pour ouvrir les coffres, avec leur famille prise en otage.
00:04:41Il y a eu dans les années 2000, les dabistes qui viennent alimenter les dabs, qui étaient enlevés, et leur famille aussi, pour pouvoir ouvrir tous les dabs.
00:04:53Donc c'est un phénomène qui a toujours existé de criminels, mais qui s'adapte en fonction de la disponibilité des fonds.
00:05:05Je rajoute aussi une période où c'était la façon de récupérer des dettes.
00:05:10Donc il y avait les dettes liées au trafic de stupes, il y avait les dettes liées au trafic de migrants.
00:05:16Et moi je me souviens très bien d'une affaire à la brigade criminelle, c'était en 84 ou 85,
00:05:21où un enfant chinois avait été enlevé pour que ses parents payent la dette qu'ils avaient avec le passeur.
00:05:27Et là pareil, séquestration, rançon ?
00:05:29Bien sûr.
00:05:29Même méthode.
00:05:30On se posait cette question.
00:05:32Est-ce qu'il y a des histoires dont on n'a jamais entendu parler ?
00:05:34Est-ce que vous croyez qu'il y a des histoires, surtout dans ces milieux-là, les milieux chinois, asiatiques ?
00:05:39Est-ce qu'il y a des histoires ?
00:05:41On paie, la rançon est payée, et après vous en avez entendu parler de trucs comme ça ?
00:05:45Sans doute, parce que c'était assez curieux.
00:05:48D'abord parce qu'on a été prévenu par un membre éloigné de la famille.
00:05:51La brigade criminelle, à l'époque où j'étais, a été prévenu par un membre éloigné de la famille,
00:05:56mais pas par les parents.
00:05:57Et quand on a commencé à surveiller les parents, on a vu qu'ils étaient en discussion dans un restaurant chinois
00:06:02avec les ravisseurs, qui avaient amené une gourmette de l'enfant pour prouver que c'était bien eux, les ravisseurs.
00:06:08Et donc il y avait des discussions, il y avait un arrangement qui essayait de se faire.
00:06:12Donc en fait, il y avait des négociations parallèles hors police, pour essayer de régler l'affaire,
00:06:16et quand ils se sont sentis débordés, à ce moment-là, ils reviennent vers l'eau.
00:06:18Dans ce milieu-là, c'est extrêmement compliqué, dans la mesure où il y a une partie de la famille qui est en Chine,
00:06:21et une partie qui est en Europe.
00:06:23– Ce qui est intéressant, alors aucun de vous n'a répondu à ma question sur Aubonne.
00:06:28Qu'est-ce qu'elle a de particulier, cette affaire d'Aubonne, par rapport aux autres ?
00:06:30– Si le général l'a dit aussi, c'est une évolution de la situation.
00:06:33– Écoutez, Pauline, s'il vous plaît.
00:06:34– C'est la forme moderne, c'est la forme la plus moderne de l'enlèvement.
00:06:37– Je vous rappelle que votre papa est en régie, donc écoutez les réponses à vos questions.
00:06:41– Nous sommes tous à fait d'accord, c'est en fait, on se reporte sur la disponibilité rapide des fonds.
00:06:48Maintenant, si vous avez quelqu'un qui a un gros compte en banque,
00:06:52pour pouvoir débloquer et transférer une rançon, c'est beaucoup plus compliqué.
00:06:57Il faut du temps, il faut que les banques soient ouvertes, il faut faire sauter le plafond,
00:07:00et on demande très souvent à ce que la personne titulaire du compte soit là pour pouvoir faire la transaction.
00:07:06– Qu'est-ce qui s'est passé ? D'abord, il y a une évolution sur les cibles,
00:07:09on s'attaquait aux gens qui avaient des richesses, on s'attaquait à leur famille directe,
00:07:13après on s'attaquait à leur famille un peu plus éloignée,
00:07:16et puis ensuite, il y avait une évolution effectivement sur les financements.
00:07:20Avant, c'était de l'argent liquide, il y avait une rançon, ça représentait des sacs avec de l'argent,
00:07:25et on intervenait au moment où le type commençait à toucher le sac.
00:07:29Maintenant, il y a des virements, on a eu des épisodes avec Western Union, pardon,
00:07:34c'est déjà un peu plus compliqué, et puis maintenant, il y a la crypto-monnaie,
00:07:37parce qu'on pense, à tort, que la crypto-monnaie ne laisse pas de traces et qu'on n'arrivera pas à en monter.
00:07:42C'est faux, c'est faux, il faut le dire.
00:07:44C'est une erreur, et donc ils vont être payés, ceux qui sont déjà arrêtés,
00:07:49et ceux qui vont être arrêtés plus tard, vont être payés pour comprendre,
00:07:52et pour montrer aux autres que c'est un sujet qu'il faut cesser d'aborder, et ils évolueront ailleurs.
00:07:57Jean-Alphonse ?
00:07:57L'unité de temps, c'est important ce que dit Christian Flech,
00:08:00parce qu'effectivement, l'unité de temps en matière de rapte et d'enlèvement, elle a changé aujourd'hui.
00:08:04Il faut aller très vite, il faut avoir l'argent très vite,
00:08:06il faut savoir qu'on parlait tout à l'heure des raptales italiennes,
00:08:09l'Andra Guetta, la mafia, la Camorra, etc.
00:08:12étaient grands spécialistes dans les années 70 de ces raptes,
00:08:15qui ont fait d'ailleurs floresse, ils ont donné l'exemple.
00:08:19Sauf qu'un rapt et un enlèvement, ça suppose une organisation très précise, très difficile.
00:08:27Il faut des lieux, il faut une logistique, il faut du temps, il faut de la patience,
00:08:30il faut des véhicules, il faut beaucoup de personnes,
00:08:32donc il y a des personnes qui peuvent parler.
00:08:33Aujourd'hui, c'est fini ça, on n'a plus le temps de loger quelqu'un,
00:08:37on n'a plus le temps, etc.
00:08:39Il y a les téléphones portables, il y a beaucoup de choses,
00:08:40il y a la vidéosurveillance, donc il faut aller très vite.
00:08:43Et ça, c'est, à mon avis, la principale différence avec les raptes à l'ancienne.
00:08:48Alors justement, les enlèvements, les kidnappings,
00:08:50on a compris, c'est pas nouveau, du barou en pain au fils Peugeot,
00:08:52en passant par d'autres cibles fortunées.
00:08:55On replonge dans ces anciens cas avec Pierre-Louis Bousset, regardez.
00:08:5812 avril 1960, Eric Peugeot, le fils de la prestigieuse famille d'industriels,
00:09:04est enlevé en plein jour près de Paris.
00:09:06Une affaire d'ampleur qui mobilise de nombreux moyens et suscite une ample médiatisation.
00:09:11Il devait par la suite, au jardin d'enfants du golfe de Saint-Cloud,
00:09:14reconstituer avec les policiers les étapes du rap.
00:09:17Le garçon de 4 ans est libéré 2 jours plus tard contre 50 millions de francs.
00:09:21Les ravisseurs sont finalement arrêtés, puis envoyés en prison.
00:09:24En 1976, nouvelle affaire de Rapt, cette fois-ci, c'est le jeune Philippe Bertrand, 7 ans,
00:09:29qui est enlevé près de Troyes dans le but d'en tirer une rançon.
00:09:33Sa famille implore alors la pitié des responsables.
00:09:36Vous qui avez enlevé Philippe, ressaisissez-vous, redevenez des êtres humains,
00:09:40pensez à votre propre mère et à vos enfants si vous en avez.
00:09:43Un appel vain, Patrick Henry, le ravisseur, finit par tuer le petit garçon
00:09:47avant d'être arrêté et condamné à la prison à vie.
00:09:50Deux ans plus tard, c'est un riche homme d'affaires belge qui est enlevé en plein Paris.
00:09:54Édouard Jean-Hampin est séquestré pendant 63 jours.
00:09:57Les ravisseurs lui sectionnent l'auriculaire et exigent de la famille 80 millions de francs.
00:10:01Un épisode sur lequel le baron reviendra des décennies plus tard.
00:10:05Ils ont été très cruels, mais il ne faut pas oublier qu'ils ne m'ont pas tué.
00:10:15D'autres cas de Rapt ont récemment fait la une de l'actualité,
00:10:18avec, dans certains cas, des demandes de rançon en crypto-monnaie.
00:10:21– Alors on va revenir sur ces cas avec vous, Dominique Rizet.
00:10:25Patrick Henry, vous connaissez bien cette époque, vous connaissez bien.
00:10:30Et vous la connaissez d'autant bien que vous avez recueilli les confidences de Patrick Henry en détention.
00:10:34– Absolument, j'allais voir un prisonnier, un braqueur, et son voisin de cellule, c'était Patrick Henry.
00:10:39De l'autre côté, c'était Jean-Claude Romand, à la centrale de Saint-Mort.
00:10:42Et donc, quand je passais le dimanche à voir ce prisonnier, Patrick Guillemin,
00:10:46j'ai discuté avec Patrick Henry, qui avait la visite de sa vieille maman,
00:10:51qui est venue le voir jusqu'au bout, et de sa sœur, qui habitait à Troyes, une famille de Troyes.
00:10:57Et en fait, ce qui était terrible, c'est que celui-là, Patrick Henry,
00:11:01ensuite je suis allé le voir jusqu'à sa mort.
00:11:02Il était transféré à un melun, et j'allais lui rendre visite au parloir à Melun.
00:11:06Je passais une trentaine de minutes avec lui.
00:11:08C'est qu'il n'avait aucune raison de faire ça.
00:11:09– Pourquoi il l'a enlevé ? Pourquoi il l'a rançonné ? Et pourquoi il l'a tué ?
00:11:13– Il était représentant, il avait une voiture, ses parents lui avaient acheté une DS,
00:11:16Citroën à l'époque, c'était quand même une belle voiture,
00:11:19et il n'avait aucune raison de faire ça.
00:11:21Je ne sais pas, il avait une espèce de…
00:11:22Alors, il disait, moi je voulais de l'argent, je voulais avoir de l'argent devant moi.
00:11:30Il était heureux avec ses parents, ses parents s'occupaient de lui,
00:11:33mais ça ne lui suffisait pas.
00:11:35L'amour qu'on lui donnait, ça ne lui suffisait pas.
00:11:36Et l'amour qu'on lui a donné jusqu'au bout, parce que sa sœur est allé le voir jusqu'à sa mort en prison.
00:11:40Et alors, on a parlé du petit Philippe Bertrand,
00:11:43moi je lui ai posé la question, c'est-à-dire,
00:11:45mais pourquoi est-ce que tu l'as tué ?
00:11:46Pourquoi tuer cet enfant ?
00:11:48Pourquoi à un moment ?
00:11:49Et il n'avait pas d'explication,
00:11:51et un jour il m'a dit,
00:11:52je ne peux pas, je ne peux pas,
00:11:54j'y pense tout le temps,
00:11:55et regarde mes mains, elles ont étranglées un enfant.
00:11:58Et c'est vrai que c'était terrible,
00:12:00ce personnage à qui on a redonné une chance,
00:12:02en 2001 il ressort de prison,
00:12:04et il recommence, enfin il fait autre chose,
00:12:06il va passer 10 kilos de drogue de l'Espagne vers la France.
00:12:08C'est-à-dire qu'il ne récidive pas,
00:12:10la récidive c'est le même crime,
00:12:11mais il réitère,
00:12:12il réitère et sa conditionnelle tombe,
00:12:16sa libération conditionnelle tombe,
00:12:19et il repart donc sur sa perpétuité.
00:12:20Mais il n'a jamais mis de mots précis sur cet assassinat,
00:12:24et pourquoi est-ce qu'il l'a étranglé ?
00:12:25C'est vrai parce qu'il y a tout un tas de personnes,
00:12:27y compris ma rédactrice en chef à l'époque,
00:12:29qui mène Goli,
00:12:29on faisait une émission ensemble,
00:12:31le mémoire du crime,
00:12:31qui disait, mais comment tu peux aller voir ce type ?
00:12:33Qu'est-ce que tu trouves comme...
00:12:34Eh bien moi, j'avais envie de l'entendre me parler.
00:12:38De comprendre, de comprendre.
00:12:39Oui, me parler de...
00:12:40Je ne comprends pas qu'un homme ordinaire,
00:12:42parce que c'est un homme ordinaire,
00:12:44puisse faire des choses en dehors de l'ordinaire,
00:12:46et j'imagine que vous, policiers, gendarmes,
00:12:48vous posez aussi les mêmes questions souvent.
00:12:51Pourquoi est-ce que ces personnes,
00:12:52on parlait dans l'émission de Jean-Alphonse,
00:12:54de Madame Conce-Bout-de-Boule,
00:12:56Christian Flèche, c'est vous qui avez mené cette enquête.
00:12:59Comment ça bascule ?
00:13:01Quelqu'un, voilà, qui est...
00:13:03Elle est avocate,
00:13:04elle va faire des trucs,
00:13:06mais qui sont en dehors de l'entendre.
00:13:07Mais là, sur nos cas de séquestration et d'enlèvement,
00:13:11sur ce sujet-là,
00:13:12on voit par exemple le cas du bar ou en pain,
00:13:13qui est peut-être le cas le plus emblématique,
00:13:15on le rappelle,
00:13:1563 jours de séquestration,
00:13:17un auriculaire coupé,
00:13:18et au final, une libération.
00:13:20Qu'est-ce que ça dit de l'époque,
00:13:22et qu'est-ce que ça dit des méthodes à l'époque ?
00:13:25Alors, ça dit que les voyous avaient quand même,
00:13:27effectivement, ne l'ont pas tué,
00:13:29parce que c'était leur garantie
00:13:30d'essayer d'avoir de l'argent,
00:13:32qu'il fallait avoir de l'argent liquide,
00:13:33et il fallait réussir à convaincre,
00:13:35et en coupant le petit doigt,
00:13:37ils essayaient de convaincre
00:13:38et d'accélérer un peu les choses.
00:13:39Ça dit aussi que la police avait décidé
00:13:41de ne pas laisser le paiement de la rançon se faire,
00:13:43et donc il y a eu une fusillade,
00:13:45parce que les voyous en face
00:13:46étaient extrêmement déterminés.
00:13:47Il y a eu une intervention,
00:13:48à la fois de la brigade criminelle
00:13:49et de la BRI sur...
00:13:51Aller les roses, quoi.
00:13:52L'autoroute,
00:13:53ils ont essayé de s'échapper,
00:13:54mais en tout cas,
00:13:57les gens,
00:13:58une partie a été récupérée,
00:13:59ça a permis de connaître
00:14:00le lieu de détention du baron Ampin,
00:14:02et qu'il soit libéré,
00:14:04et qu'il puisse rentrer.
00:14:05En général ?
00:14:06Eh bien,
00:14:07je reviens quelques mois en arrière,
00:14:09le cofondateur de la société Ledger,
00:14:12Ballant,
00:14:13enlevé,
00:14:14s'accompagne aussi,
00:14:15deux lieux différents,
00:14:17on lui sectionne le petit doigt,
00:14:18également,
00:14:19pour un...
00:14:20Donc on retrouve les mêmes...
00:14:21Donc là,
00:14:21on parle de 2025.
00:14:23Et on parle de 2025.
00:14:25Donc,
00:14:25et là,
00:14:26il y aura eu,
00:14:27comme il y avait eu la BRI pour Soca,
00:14:29là,
00:14:29il y aura eu le GIGN
00:14:30pour la libération des deux,
00:14:33mais on voit bien que,
00:14:34finalement,
00:14:35le mode opératoire est le même,
00:14:38le but recherché est le même,
00:14:40la différence,
00:14:41c'est qu'on travaille
00:14:42sur de nouvelles liquidités,
00:14:43c'est plus récent.
00:14:44Oui,
00:14:44mais du coup,
00:14:45les durées de séquestration,
00:14:46elles se réduisent,
00:14:47puisque regardez,
00:14:4763 jours pour le baron Ampin...
00:14:49Là,
00:14:49c'est l'immédiateté,
00:14:50avec même...
00:14:51par rapport à ce qu'on disait
00:14:52tout à l'heure,
00:14:53ce sont souvent...
00:14:54Maintenant,
00:14:54on s'aperçoit qu'on a des équipes
00:14:56constituées de dernière minute,
00:14:58c'est-à-dire,
00:14:59elles ont été payées individuellement
00:15:01pour faire l'enlèvement...
00:15:04Ça,
00:15:04c'est les petites mains,
00:15:05on appelle ça les...
00:15:05Donc il y a des cerveaux,
00:15:06il y a des petites mains,
00:15:07c'est l'ubérisation du crime organisé.
00:15:08Oui,
00:15:09et ça,
00:15:09c'est lié à cette affaire,
00:15:11c'est lié à d'autres secteurs.
00:15:13Jean-Alphonse,
00:15:13vous,
00:15:13vous avez pu recueillir les confidences du baron Ampin,
00:15:16on rappelle qu'il a été libéré.
00:15:18Moi,
00:15:18je l'ai longuement rencontré,
00:15:19le baron Ampin,
00:15:20dans sa maison du Vexin,
00:15:21je me souviens de plusieurs interviews,
00:15:23et il était encore,
00:15:24des années après,
00:15:25très traumatisé par ce qui s'est passé,
00:15:27parce qu'il faut bien savoir
00:15:28qu'à travers ces enlèvements,
00:15:29il n'y a pas uniquement l'organisation,
00:15:32la technique,
00:15:33le fait des équipes constituées,
00:15:34il y a aussi la douleur des otages,
00:15:37qui sont là,
00:15:38et qui vont parfois jamais se remettre
00:15:40d'une agression pareille.
00:15:41Alors le baron Ampin,
00:15:42il est tombé dans un état de sidération
00:15:45lors de son enlèvement.
00:15:46Il a changé trois fois de lieu de détention.
00:15:50Alors le lieu le plus connu,
00:15:51c'est dans une espèce de fermette,
00:15:53un petit peu en ruine,
00:15:54où il faisait très froid,
00:15:56sous une tente.
00:15:58Il va être heureux le jour
00:15:59où on va lui emmener une lampe de poche,
00:16:01parce qu'il n'avait pas de lampe de poche,
00:16:02il ne savait même pas où il était.
00:16:03Alors là, c'était vraiment Noël,
00:16:05c'était extraordinaire.
00:16:07Et puis il y a le jour
00:16:08où on lui coupe le doigt.
00:16:09Alors on lui coupe le petit doigt
00:16:11avec un massico.
00:16:12C'est quoi un massico ?
00:16:13Un massico, c'est une espèce de levier
00:16:15qui permet de couper
00:16:17des énormes rames de papier.
00:16:19Ah oui, ça, ça doit faire mal quand même.
00:16:21Un appareil d'imprimeur ?
00:16:22Un truc d'imprimeur.
00:16:22Donc ça, c'est tranchant.
00:16:23On lui a posé rapidement le doigt,
00:16:25on lui a mis de l'éther ensuite, etc.
00:16:27Et on a coupé net le doigt.
00:16:29Alors il dit,
00:16:29je n'ai pas tellement eu mal,
00:16:31mais j'étais très heureux
00:16:33qu'on me coupe le doigt.
00:16:33C'est-à-dire ?
00:16:34J'étais très heureux
00:16:35qu'on me coupe le doigt.
00:16:36Ça voulait dire qu'on ne voulait pas me tuer.
00:16:37Ça voulait dire que j'avais encore
00:16:38d'ailleurs que c'est la négociation.
00:16:40À vivre, oui.
00:16:40Et qu'il y avait un espoir
00:16:42que j'arrive à la sortie.
00:16:43Et puis après,
00:16:43moi, il m'a raconté plein de choses.
00:16:45Il y a un événement,
00:16:46je vais vous le donner,
00:16:47parce qu'il m'avait sidéré.
00:16:48dans cette ferme,
00:16:51un jour, on le sort,
00:16:52on lui dit,
00:16:52c'est fini pour toi, etc.
00:16:54Parce qu'ils avaient voté la mort.
00:16:56Il faut savoir,
00:16:56les ravisseurs avaient voté la mort.
00:16:58Il y avait un vote, effectivement.
00:16:58Il n'y avait un qui n'était pas d'accord.
00:17:00Donc heureusement,
00:17:01ça a flotté.
00:17:02Et il va se retrouver,
00:17:04je ne sais pas où il est,
00:17:04mais en fait,
00:17:05on le met dans une cage.
00:17:07Dans une cage.
00:17:07Une cage.
00:17:08Une cage en métal ?
00:17:09Une grosse cage,
00:17:09oui, une grosse cage en métal.
00:17:10On l'assoit,
00:17:11il a les yeux bandés,
00:17:12on va pendre un crochet à la cage,
00:17:15on va suspendre cette cage
00:17:16dans le vide
00:17:17et on va balancer
00:17:18le baron en pain
00:17:19pendant dix minutes,
00:17:21un quart d'heure,
00:17:22où il tombe dans la cage,
00:17:23il roule dans la cage,
00:17:25etc.
00:17:25Et là...
00:17:26Ça, ça provoque quoi chez lui ?
00:17:28C'est un traumatisme terrifiant
00:17:30lorsqu'il parlait de certains...
00:17:32Alors, il fanfaronnait un peu
00:17:33le baron en pain.
00:17:34Le petit doigt,
00:17:35il va me dire,
00:17:35petit doigt,
00:17:36ça ne sert à rien finalement.
00:17:37Il fanfaronnait beaucoup comme ça.
00:17:38Mais il avait les larmes aux yeux
00:17:39quand il parlait de son affaire.
00:17:41Alors ça,
00:17:42il ne faut jamais l'oublier,
00:17:43parce que derrière ces raptes,
00:17:45il y a des victimes
00:17:46et il y a des otages...
00:17:47Qui ne s'en remettent pas en fait.
00:17:48Et c'est terrifiant pour des familles.
00:17:50Il y a plein d'histoires comme ça.
00:17:51Et il y a des auteurs,
00:17:53puisque nous,
00:17:53on a eu au téléphone
00:17:54l'un des ravisseurs
00:17:55du baron en pain
00:17:56qui vit encore,
00:17:57qui s'appelle Alain,
00:17:58qui a écrit un livre
00:17:59et qui ne veut plus parler aujourd'hui
00:18:01parce que...
00:18:02Et qui a parlé quand même.
00:18:03Tout à fait.
00:18:04Et qui a écrit,
00:18:04qui a parlé.
00:18:05Et qui a écrit,
00:18:05qui a parlé.
00:18:06Et qui avait reconnu
00:18:07le courage d'en pain.
00:18:08Exactement.
00:18:08D'ailleurs, il disait,
00:18:09en pain ne bougez pas,
00:18:10il devait gamberger grave
00:18:11au tout début de la séquestration.
00:18:13Je pense qu'il avait peur,
00:18:14l'angoisse devait le ronger,
00:18:15mais il ne le montrait pas digne,
00:18:17le mec,
00:18:17dès le début.
00:18:18Et cette admiration,
00:18:19elle a scellé un peu
00:18:20la séquestration, effectivement.
00:18:21Et on aurait bien aimé
00:18:22qu'il soit là,
00:18:22qu'il vienne,
00:18:23mais il ne peut pas venir
00:18:24parce que lui aussi,
00:18:24sa vie a continué.
00:18:26Il a des enfants,
00:18:26dont un fils qui fait
00:18:28une carrière,
00:18:29belle carrière,
00:18:30et donc,
00:18:31il ne veut pas mettre en péril
00:18:32la carrière de son enfant.
00:18:35C'est-à-dire que la vie
00:18:36de tout le monde
00:18:37dans l'affaire du baron en pain
00:18:39continue,
00:18:40ces gens-là continuent à exister.
00:18:41Mais chez les enquêteurs aussi,
00:18:42j'imagine,
00:18:43Christian Flech,
00:18:44l'affaire en pain,
00:18:46c'est quand même un marqueur
00:18:47dans l'histoire de la police.
00:18:47L'affaire en pain,
00:18:48c'est un vrai marqueur
00:18:49dans la mesure où ça contribuait
00:18:50à confirmer la décision
00:18:52de ne pas accepter
00:18:53le paiement d'une rançon.
00:18:55Et d'ailleurs,
00:18:55si on fait un peu d'histoire aussi,
00:18:56quelques années plus tard,
00:18:58à Lyon,
00:18:58il y a eu le gendre
00:19:00d'un notaire connu
00:19:01qui a été enlevé.
00:19:02La famille a essayé
00:19:03de négocier
00:19:04derrière le dos de la police.
00:19:06Et ils ont payé une rançon.
00:19:07On n'a jamais retrouvé
00:19:08la personne qui a été enlevée.
00:19:11Donc, note pour plus tard,
00:19:12si jamais on est enlevé,
00:19:12ne pas faire de négociations par elle.
00:19:14J'ai un autre exemple.
00:19:15J'en parlais avec
00:19:16Dominique Criset l'autre jour.
00:19:18Un entrepreneur a été enlevé
00:19:20quand j'étais à la brigade criminelle.
00:19:21Il a été séquestré.
00:19:23Et la baillerie,
00:19:25la criminelle,
00:19:25a enquêté.
00:19:26On est intervenu
00:19:27au moment du paiement d'un rançon.
00:19:29Et les gens qui ont été arrêtés
00:19:30avaient une peine et une pioche
00:19:31dans le coffre de leur voiture
00:19:32tout simplement parce que
00:19:34un des ravisseurs
00:19:35était un ancien employé.
00:19:37Et donc,
00:19:37il savait que s'il le laissait vivre,
00:19:40il finira en prison.
00:19:42Il a fini en prison,
00:19:44mais l'entrepreneur a été sauvé.
00:19:46Mais ça peut aller jusqu'à la mort.
00:19:47Il y a des cas quand même
00:19:47qui se terminent très très mal.
00:19:48Le baron en pain est libéré
00:19:49avec un petit vent en moins.
00:19:51Mais ce jeune garçon
00:19:52a été retrouvé mort,
00:19:53tué par Patrick.
00:19:54Bien sûr,
00:19:55parce qu'il y a aussi
00:19:56des gens pour lesquels
00:19:57la vie n'est...
00:19:59La valeur.
00:20:00La valeur de la vie
00:20:01n'est plus une valeur marchande
00:20:02et qu'à ce moment-là,
00:20:04il la traite autrement.
00:20:05Mais dans la mesure
00:20:06où on arrive à avoir
00:20:07chez des ravisseurs
00:20:09l'idée que
00:20:09on est maintenant vivant,
00:20:10ils arriveront
00:20:11à faire payer quelqu'un,
00:20:13les gens restent vivants.
00:20:15Et puis derrière l'enlèvement,
00:20:16il y a aussi,
00:20:16pour le baron en pain,
00:20:18toute sa vie secrète.
00:20:19il jouait au jeu,
00:20:21il dépensait beaucoup d'argent,
00:20:22il allait dans des salles de jeu.
00:20:23Il a explosé le baron en pain.
00:20:24Voilà.
00:20:24C'est fini.
00:20:25Disons que pendant
00:20:26qu'il était séquestré,
00:20:27les enquêteurs,
00:20:27ils ont tiré le fil
00:20:28et ils se sont rendus compte
00:20:29d'abord qu'il jouait
00:20:31beaucoup au poker
00:20:31et qu'il perdait beaucoup d'argent
00:20:32et puis qu'il avait
00:20:33une double,
00:20:34voire une triple vie.
00:20:34Les femmes,
00:20:35le joc,
00:20:36les amis,
00:20:37etc.
00:20:38Ils géraient
00:20:38un des plus gros groupes
00:20:40qu'ils soient,
00:20:40en pain,
00:20:40en pain,
00:20:41Schneider,
00:20:41c'était un groupe énorme.
00:20:43Il a tout perdu en pain.
00:20:44Il est sorti de là
00:20:45ruiné sûrement
00:20:47mais surtout
00:20:48psychologiquement détruit.
00:20:50Toute sa vie déballée
00:20:50dans la presse
00:20:52people de l'époque.
00:20:53Plus de famille.
00:20:53Sa femme est venue
00:20:54le chercher
00:20:54à la station de métro
00:20:55Opéra
00:20:56quand il est libéré
00:20:57parce qu'il part,
00:20:58il est en jogging.
00:20:59On lui donnait 10 francs
00:21:00de l'époque.
00:21:01Et il le jette au métro.
00:21:02Les ravisseurs.
00:21:02Non, non,
00:21:03il est parti tout seul.
00:21:04Il a trouvé le métro.
00:21:05Il était en banlieue parisienne
00:21:06perdu.
00:21:07Il a trouvé une bouche de métro.
00:21:08Il s'est engouffré
00:21:09dans la bouche.
00:21:09Il est sorti à Opéra.
00:21:10Il était porte d'ivrie.
00:21:11Vous avez raison.
00:21:11Et il s'est dit
00:21:12qu'est-ce que je fais ?
00:21:14Je vais téléphoner.
00:21:16Et personne ne le reconnaissait.
00:21:17Il avait une barbe
00:21:18son jogging Adidas.
00:21:21Et puis voilà.
00:21:22Donc c'était extraordinaire.
00:21:24Bon, restez avec nous.
00:21:25On fait une courte pub.
00:21:26On se retrouve
00:21:27et on parlera effectivement
00:21:28de ce colis
00:21:29qui avait été mis
00:21:30dans une consigne
00:21:31de la gare de Lyon.
00:21:31C'était le petit doigt
00:21:32du baron en pain
00:21:33et puis la demande de rançon.
00:21:34Restez avec nous.
00:21:35On revient dans un instant.
00:21:35On revient sur ces enlèvements,
00:21:41ces séquestrations
00:21:41et ces raptes
00:21:42depuis les années 70
00:21:43et on s'interroge
00:21:44sur l'évolution des méthodes
00:21:45parce que la technique,
00:21:46finalement, messieurs,
00:21:47est toujours un peu la même.
00:21:47On prend la cible,
00:21:48on la jette dans une camionnette,
00:21:50on lui fait peur,
00:21:50on lui fait faire
00:21:51soit des vidéos,
00:21:52soit on lui fait écrire une lettre.
00:21:53Mais qu'est-ce qui a changé
00:21:54ou qu'est-ce qui a évolué
00:21:55dans les techniques d'enquête ?
00:21:56Déjà, voyez bien
00:21:58que la baron en pain,
00:21:59c'était du noir et blanc.
00:22:00Donc on a vraiment
00:22:01beaucoup évolué.
00:22:02Il y a la police technique
00:22:04et scientifique.
00:22:04Je laisserai le général d'Aouste
00:22:05en parler mieux que moi.
00:22:07Les techniques d'enquête,
00:22:08si on prend la brigade criminelle,
00:22:10la technique d'enquête,
00:22:11le fond reste le même.
00:22:12Il y a simplement
00:22:13une nouveauté,
00:22:14c'est que dans un environnement
00:22:15d'enquête de voisinage,
00:22:18par exemple,
00:22:18maintenant,
00:22:18on rajoute
00:22:19l'environnement numérique
00:22:21qui est devenu
00:22:21quelque chose
00:22:22de très important.
00:22:23Ensuite,
00:22:24quand on est sur
00:22:25l'unité d'intervention,
00:22:26la BRI,
00:22:27qui avant faisait
00:22:28des filatures,
00:22:28surveillance avec
00:22:29des moyens humains,
00:22:31des appareils photos,
00:22:31des écoutes téléphoniques,
00:22:33maintenant,
00:22:33on a aussi des moyens
00:22:34considérables techniques.
00:22:36J'ai eu la chance,
00:22:37il y a quelques jours,
00:22:37j'y suis retourné
00:22:38parce que j'avais
00:22:39un besoin personnel.
00:22:40Ils m'ont été agréables,
00:22:42ils m'ont fait visiter
00:22:43l'ensemble de leurs bureaux.
00:22:45C'est absolument extraordinaire.
00:22:47J'ai été chef de la BRI
00:22:47il y a 25 ans,
00:22:48je ne la reconnais plus.
00:22:49Ils ont des moyens
00:22:50considérables
00:22:51pour pouvoir faire
00:22:52des filatures.
00:22:53Christian,
00:22:54je voudrais vous raconter
00:22:54juste un truc
00:22:55dont on a parlé
00:22:56tous les deux,
00:22:57mais on a raconté ça
00:22:57la semaine dernière.
00:22:58Comment ça se passait avant
00:22:59quand le ravisseur appelait
00:23:01au domicile des victimes ?
00:23:02Racontez-nous
00:23:03comment ça se passait.
00:23:03Quand le ravisseur appelait,
00:23:04il y avait des remontées
00:23:05d'appels.
00:23:06Je parle de ça
00:23:07il y a 40 ans.
00:23:07La remontée d'appels
00:23:08se faisait par des centraux
00:23:09téléphoniques.
00:23:10Il y avait les PTT à l'époque.
00:23:11Il fallait qu'on mette
00:23:12des policiers
00:23:13dans les centraux de relais
00:23:14pour arriver à remonter.
00:23:15Les policiers
00:23:16se joignaient par radio
00:23:17pour pouvoir avoir
00:23:18la connexion,
00:23:19pour arriver à un endroit
00:23:20sur la cabine téléphonique,
00:23:21pour arriver à limiter
00:23:23le nombre de cabines téléphoniques.
00:23:24qu'on en mettait
00:23:24un paquet en panne
00:23:25de façon à avoir
00:23:26un choix qui soit limité.
00:23:30Maintenant,
00:23:31d'ailleurs,
00:23:31entre les deux,
00:23:32on avait les appels malveillants
00:23:34dont étaient victimes
00:23:34souvent les femmes.
00:23:35D'ailleurs,
00:23:36on mettait un bouton
00:23:37et il suffisait d'appuyer,
00:23:38ça remontait la communication.
00:23:40Et puis maintenant,
00:23:41c'est automatique.
00:23:42C'est instantané.
00:23:43C'est instantané.
00:23:43Donc ça,
00:23:44c'est vraiment
00:23:44une grande nouveauté.
00:23:47Et puis,
00:23:48l'ADN.
00:23:49Et puis alors,
00:23:49sur la police technique
00:23:50et scientifique en général.
00:23:51– Mais il y a
00:23:52tout ce que disait
00:23:53Christian Flech,
00:23:55la trace numérique,
00:23:56qu'elle soit téléphonique,
00:23:58qu'elle soit avec
00:23:58des images vidéo
00:24:00ou autre,
00:24:01eh bien,
00:24:01elle se permet
00:24:02de remonter très vite
00:24:03et d'avoir des bornages,
00:24:05voire même
00:24:05de la géolocalisation
00:24:06suivant le type
00:24:07de téléphone que l'on a,
00:24:09voire même
00:24:09une montre connectée
00:24:10permet d'aller
00:24:11très précisément
00:24:12dans des lieux,
00:24:13que ce soit
00:24:14là où la victime
00:24:15est séquestrée
00:24:15ou que ce soit
00:24:16le départ
00:24:18par rapport
00:24:19à toute l'équipe.
00:24:20Donc là-dessus,
00:24:21on ramasse
00:24:21toutes ces données.
00:24:22Et bien sûr,
00:24:23vous parliez
00:24:23de l'ADN,
00:24:25c'est évident
00:24:25parce qu'un enlèvement,
00:24:27eh bien,
00:24:28c'est quelque chose
00:24:28de violent.
00:24:29Actuellement,
00:24:30on le voit.
00:24:31Eh bien,
00:24:31les coûts qui sont donnés,
00:24:32que ce soit sur les vêtements,
00:24:33que ce soit sur la personne,
00:24:35on a du transfert massif
00:24:36d'ADN.
00:24:37Et à partir
00:24:38de ce moment-là,
00:24:39dès qu'on retrouve
00:24:39la personne,
00:24:41on a l'ADN
00:24:42de plusieurs ravisseurs.
00:24:43– Mais c'est beaucoup
00:24:43plus violent aujourd'hui
00:24:45qu'il y a 40 ans,
00:24:46Jean-Alphonse ?
00:24:46– Oui, tout à fait.
00:24:47C'est une grande différence
00:24:48avec les raptes d'autrefois,
00:24:50comme on peut dire,
00:24:51de ces 20 dernières années.
00:24:53La violence,
00:24:54elle est vraiment
00:24:55très immédiate
00:24:56et elle est très puissante.
00:24:57Évidemment,
00:24:58tous les policiers,
00:24:59tous les gendarmes
00:25:00vont vous le dire.
00:25:01Il y a des personnes
00:25:02qui sont tabassées,
00:25:03mais très directement,
00:25:04même sans qu'on leur demande
00:25:05quoi que ce soit d'entrer.
00:25:07Donc,
00:25:07il y a des violences physiques
00:25:08qui sont terrifiantes.
00:25:09– Mais le profil
00:25:10des kidnappeurs
00:25:10a évolué aussi.
00:25:11Ce n'est pas exactement
00:25:12les criminels
00:25:13des années 70.
00:25:14– C'est du low cost,
00:25:15on l'a dit tout à l'heure.
00:25:16C'est l'ubérisation,
00:25:16effectivement,
00:25:17de ce genre de malfrats
00:25:18avec des personnes
00:25:20qui ne savent même pas
00:25:21qui est la personne
00:25:22qui est là.
00:25:23Ils ignorent tout
00:25:24de cette personne
00:25:25qui est dans un camion
00:25:26ou dans un appartement.
00:25:28– Dans la bande,
00:25:28il y a toujours
00:25:28un peu plus intellectuel
00:25:30que les autres
00:25:30qui organisent,
00:25:32qui a l'idée,
00:25:32qui organise
00:25:32et après,
00:25:33qui recrutent.
00:25:34– Donc,
00:25:34il y a des cerveaux,
00:25:35effectivement,
00:25:36et il y a des petits bras,
00:25:37des petites mains,
00:25:38comme on dit.
00:25:38– Une affaire
00:25:39dont on n'est pas vraiment
00:25:41à parler,
00:25:41mais juste sur le…
00:25:42Ilan Halimi
00:25:43et gang de barbares,
00:25:45Youssouf Ofana,
00:25:46il a quand même
00:25:47autour de lui
00:25:4727 personnes.
00:25:48Je crois que dans le box,
00:25:49il y a 26 ou 27 personnes.
00:25:51Donc,
00:25:51c'est-à-dire qu'il a
00:25:52une équipe autour de lui
00:25:53et tout le monde
00:25:54était capable,
00:25:54quand même,
00:25:55pendant pas mal de temps
00:25:55de se taire.
00:25:57– Le silence,
00:25:57c'est le pire,
00:25:58en fait,
00:25:58dans ces histoires
00:25:59de séquestration.
00:26:00Le silence,
00:26:00c'est le pire.
00:26:01Il y a les négociations
00:26:01parallèles qui vous entravent
00:26:03et puis il y a le silence
00:26:04de toute l'organisation.
00:26:05– Bien sûr,
00:26:06bien sûr.
00:26:06Et c'est pour ça
00:26:07que maintenant,
00:26:08les voyous
00:26:08essayent d'emballer
00:26:10un peu les choses
00:26:10parce qu'ils savent
00:26:11que plus ça dure,
00:26:12plus ils ont des chances
00:26:13d'être repérés.
00:26:14Donc,
00:26:14ils ont envie
00:26:15que ça se fasse rapidement
00:26:16et ils sont encouragés
00:26:17par l'idée
00:26:17que les transferts
00:26:18en bitcoin
00:26:20peuvent se faire
00:26:21très vite.
00:26:21– Et très vite,
00:26:22Christian Flech,
00:26:23à quelle époque
00:26:23on dit
00:26:24qu'on arrête
00:26:24de verser la rançon ?
00:26:25– 76.
00:26:27– Ah,
00:26:27c'est vraiment daté ?
00:26:28– Oui,
00:26:29c'était Otaviolli,
00:26:29il avait décidé
00:26:30en tant que chef
00:26:31de la boule de criminel
00:26:31fort des expériences
00:26:33qui se passaient
00:26:34en Italie,
00:26:35fort aussi
00:26:35de ce qui se passait
00:26:36en France
00:26:36et puis
00:26:38l'avenir,
00:26:39comme je l'ai évoqué,
00:26:40en 1980
00:26:41lui donnera malheureusement raison
00:26:42puisque à Lyon,
00:26:43la famille a essayé
00:26:44de payer
00:26:44et on n'a jamais retrouvé
00:26:46la personne enlevée
00:26:47donc il a été décidé
00:26:48qu'il n'y aurait pas
00:26:49de versement de rançon
00:26:50et que si quelqu'un
00:26:51touchera la rançon,
00:26:52la police serait là
00:26:52pour l'arrêter.
00:26:53– Ok,
00:26:54merci beaucoup,
00:26:54merci à tous les trois,
00:26:55je vous garde vous,
00:26:56je vous garde vous,
00:26:57je vous libère Christian Flech
00:26:58et on va à présent
00:26:59parler d'un mauvais compte
00:27:01de Noël,
00:27:01c'était au matin
00:27:02du 25 décembre 1995,
00:27:04un chasseur était retrouvé mort,
00:27:05le coup tranché net
00:27:06dans un fossé
00:27:07mais sa tête avait disparu,
00:27:09ça se passe dans l'Allier
00:27:10à Bussy,
00:27:11que s'est-il passé exactement ?
00:27:12Qui est cet homme
00:27:13qui a été assassiné ?
00:27:14Qui a été soupçonné ?
00:27:16Ce qu'on sait
00:27:16de cette enquête
00:27:17qui est toujours en cours
00:27:17avec Pierre-Louis Bousset.
00:27:20Ce 25 décembre 1995,
00:27:22la magie de Noël
00:27:23aura vite laissé place
00:27:24à l'effroi
00:27:25dans la petite ville
00:27:26de Busset dans l'Allier.
00:27:27La raison,
00:27:28la découverte
00:27:29dans un fossé
00:27:30d'un corps décapité,
00:27:31un homme en tenue de chasse,
00:27:33le coup sectionné
00:27:34au niveau de la pomme d'Adam.
00:27:35Ces papiers permettent
00:27:37de l'identifier.
00:27:38Christophe Douart,
00:27:3928 ans.
00:27:40Ce salarié en abattoir
00:27:41n'avait pas donné
00:27:42de signe de vie
00:27:42depuis plus d'une semaine.
00:27:44Les gendarmes
00:27:45vont très vite diriger
00:27:46leur soupçon
00:27:46vers Dominique Maillet,
00:27:47un ancien ami
00:27:48de la victime.
00:27:49Une suspicion
00:27:50qui pèsera sur ses épaules
00:27:51pendant 27 ans.
00:27:53Puis en 2022,
00:27:54rebondissement inattendu,
00:27:56l'ADN de Maria Mora,
00:27:57l'ex-femme de Christophe Douart,
00:27:59est retrouvée
00:27:59dans une botte
00:28:00de la victime.
00:28:00Suite à son manque
00:28:02d'explications crédibles,
00:28:03voire son déni,
00:28:05notamment sur la situation
00:28:06de son couple,
00:28:07elle a été déférée ce jour
00:28:09en milieu d'après-midi
00:28:10devant les deux juges
00:28:11d'instruction saisis.
00:28:13Lors de son interrogatoire
00:28:14de première comparution,
00:28:16elle a continué
00:28:17à nier les évidences.
00:28:18Pourquoi cette femme
00:28:19aurait-elle tué
00:28:19le père de son enfant ?
00:28:21L'accusation penche
00:28:22pour des violences conjugales
00:28:23envers Maria Mora,
00:28:24piégée dans un couple
00:28:25qui ne s'aimait pas.
00:28:26Concernant la mise en examen,
00:28:28le frère de Christophe Douart
00:28:29confiait à BFMTV
00:28:30sa stupéfaction.
00:28:31On se connaît
00:28:32depuis 40 ans,
00:28:33je pense qu'elle m'estimait bien
00:28:35et que je l'estimais énormément
00:28:37et je ne pensais pas
00:28:39qu'elle était capable
00:28:40de faire ça
00:28:41et de masquer ça
00:28:42pendant aussi longtemps.
00:28:44Maria Mora continue
00:28:45de clamer son innocence
00:28:46dans ce dossier
00:28:47qui pourrait être clôt
00:28:49d'ici la fin de l'année.
00:28:51Alors avec nous en plateau,
00:28:52j'accueille avec plaisir
00:28:53Dominique Maillet.
00:28:54Merci d'être avec nous,
00:28:55monsieur,
00:28:55merci d'être venu jusqu'à nous.
00:28:57On va d'abord rappeler
00:28:57qui vous êtes
00:28:58et c'est important.
00:28:59Vous êtes chasseur vous aussi,
00:29:00vous êtes voisin
00:29:01de Christophe Douart
00:29:02et vous êtes celui
00:29:03sur qui le soupçon
00:29:05a collé
00:29:05pendant toutes ces années.
00:29:07Est-ce que c'est comme ça
00:29:07qu'on peut vous présenter ?
00:29:08Ah oui,
00:29:09c'est comme ça.
00:29:11Qu'est-ce que vous avez payé
00:29:12selon vous
00:29:12et comment ça s'est déroulé
00:29:13pour vous ?
00:29:13Racontez-nous
00:29:14comment démarre l'affaire
00:29:15pour vous ?
00:29:16Pour moi l'affaire,
00:29:17je ne sais pas pourquoi
00:29:18tout le monde l'accusait.
00:29:19C'est surtout parce que
00:29:20j'avais pris
00:29:21beaucoup de territoire
00:29:22à la société de chasse
00:29:23de sa mère
00:29:24qui était présidente
00:29:25de la société de chasse
00:29:26à côté de moi.
00:29:27Et son fils,
00:29:28elle n'a pas voulu le prendre
00:29:28chez elle
00:29:30donc il est venu me trouver.
00:29:32Et moi je l'ai pris
00:29:33mais on s'entendait très bien.
00:29:34On n'avait aucune dispute.
00:29:35Je dirais ce que
00:29:36tout le monde peut dire.
00:29:37Et bien sûr,
00:29:38sa mère c'était la copine
00:29:39à tout le monde,
00:29:40je n'en dirai pas plus.
00:29:41Donc tous les gens
00:29:42faisaient des attestations
00:29:43contre moi,
00:29:44ils ont parlé,
00:29:45les gendarmes
00:29:45se sont projetés sur moi.
00:29:47Vous avez été placé
00:29:48en garde à vue ?
00:29:49Non, moi je n'ai fait que de...
00:29:51je n'ai pas fait de garde à vue.
00:29:53Vous n'avez pas fait de garde à vue ?
00:29:53De la garde à vue, c'est tout.
00:29:54Vous avez été placé
00:29:56en garde à vue
00:29:57pendant combien de temps ?
00:29:5830 heures.
00:29:5930 heures.
00:29:59Et j'en ai fait plusieurs,
00:30:01plusieurs fois.
00:30:01D'accord.
00:30:02Il y a même une fois
00:30:02où ils m'ont tapé dessus,
00:30:04j'ai déposé plainte
00:30:05chez le procureur,
00:30:06c'est le taxi
00:30:06qui m'a récupéré,
00:30:07sorti de gendarmerie
00:30:08et j'ai un certificat médical
00:30:10comme quoi le taxi m'a pris,
00:30:12il m'a proposé
00:30:13chez un docteur
00:30:13que je ne connaissais pas.
00:30:15Donc il n'y a pas que ça,
00:30:16je voudrais un peu la solution.
00:30:19Olivier, son frère,
00:30:20il a fait paraître
00:30:20un article sur les journaux
00:30:22que c'est moi
00:30:22qui avais coupé la tête
00:30:23de son frère
00:30:24et ce que je voudrais,
00:30:25c'est qu'aujourd'hui,
00:30:26ils fassent la même chose
00:30:27mais qu'ils disent la vérité.
00:30:28Ils disent que ce n'est pas moi
00:30:29qui...
00:30:29Vous aimeriez que votre honneur
00:30:30soit lavé
00:30:31mais il va bien falloir rappeler aux gens...
00:30:32C'est mon honneur,
00:30:32je voudrais qu'il soit lavé aux gens.
00:30:33Voilà.
00:30:34Comment est-ce qu'on arrive à vous ?
00:30:36Alors donc,
00:30:36les histoires de sociétés de chasse,
00:30:37on les connaît,
00:30:38de territoire,
00:30:39voilà,
00:30:40on veut avoir un grand territoire,
00:30:41on va piquer 100 hectares
00:30:43aux voisins,
00:30:43les loups,
00:30:44aux paysans,
00:30:44c'est ce qui se passait
00:30:46mais vous êtes copain avec lui.
00:30:47Ah bah je suis copain.
00:30:48Vous êtes copain,
00:30:49donc comment est-ce qu'on vous...
00:30:50Pourquoi est-ce qu'on vous soupçonne ?
00:30:50Pourquoi est-ce que vous faites
00:30:51figure de coupable idéal ?
00:30:53Vous êtes deux potes.
00:30:54À l'époque,
00:30:54je suis à peu près le seul
00:30:55à avoir un gros 4x4
00:30:56mais moi,
00:30:57c'était pour mon travail.
00:30:58Donc quand t'arrivais le vendredi soir,
00:31:00je déchargeais mon 4x4
00:31:01et le samedi et le dimanche,
00:31:02j'allais à la chasse.
00:31:03Mais eux,
00:31:03ils démarraient à 10h le matin
00:31:05que moi le matin,
00:31:06à la pointe du jour,
00:31:06j'étais à la chasse.
00:31:07Mais pourquoi on vous soupçonne ?
00:31:09Pourquoi vous ?
00:31:09Parce que quelqu'un a vu passer
00:31:10notre voiture,
00:31:11racontez-nous ça.
00:31:11Parce qu'on tuait du gibier
00:31:13et ça,
00:31:14ça les embêtait.
00:31:15Quand eux,
00:31:15ils commençaient la chasse,
00:31:16nous l'avions déjà fini notre chasse.
00:31:18C'est pour ça qu'on soupçonne,
00:31:19je suppose.
00:31:21Mais quelqu'un vous dénonce ?
00:31:22Quelqu'un dit quelque chose ?
00:31:23Tout le monde me dénonce.
00:31:26En fait,
00:31:27tous les regards convergent vers vous
00:31:28mais pourquoi ?
00:31:29Pourquoi est-ce que vous faites
00:31:30figure de coupable idéal ?
00:31:31Je ne sais pas pourquoi.
00:31:33Je ne sais pas,
00:31:33je n'ai toujours pas compris.
00:31:34J'ai été blanchi,
00:31:35c'est vrai.
00:31:36Mais pourquoi ?
00:31:37C'est dommage
00:31:37qu'il soit décédé aujourd'hui
00:31:39parce que je crois
00:31:40que j'irai leur dire bonjour.
00:31:41Mais avant de m'en aller,
00:31:43je crois que si la justice
00:31:44n'est pas rendue,
00:31:45je la rendrai.
00:31:45Non, je crois que ça,
00:31:46il ne faut pas faire ça.
00:31:47On a entendu que vous aimeriez
00:31:48que votre honneur soit lavé
00:31:50et ça, c'est un appel
00:31:51que vous faites aux frères
00:31:52de Christophe Douart.
00:31:53Jean-Alphonse,
00:31:54est-ce que vous pouvez nous expliquer,
00:31:56expliquer surtout à nos téléspectateurs
00:31:57que l'enquête,
00:31:58elle n'est pas bouclée aujourd'hui.
00:31:59Elle court toujours
00:32:00et le meurtrier présumé
00:32:01donc n'a pas encore été identifié.
00:32:03Non, pour l'instant,
00:32:04c'est un cold case.
00:32:05Exactement.
00:32:06Alors, l'enquête,
00:32:07elle court toujours.
00:32:08On est là plus de 25 ans
00:32:10après les faits.
00:32:11Donc, c'est énorme.
00:32:12Il faut savoir que cette enquête,
00:32:13il y a eu deux non-lieux.
00:32:14Bon, il y a la découverte du corps
00:32:16sans tête,
00:32:16on l'a dit,
00:32:16avec une botte,
00:32:17c'est un simulacre d'exécution,
00:32:19il n'y a pas autre chose.
00:32:20C'est une mise en scène
00:32:21de cet assassinat.
00:32:24L'enquête,
00:32:24elle va se poursuivre.
00:32:25Évidemment,
00:32:26vous avez été...
00:32:27Blanchi ?
00:32:27Bien sûr, blanchi.
00:32:29Placé en garde à vue, suspecté.
00:32:30Si vous saviez ce que j'ai subi,
00:32:32ce que mon gamin a subi,
00:32:33ce que j'ai perdu.
00:32:34On va en parler, monsieur.
00:32:35On va en parler, monsieur.
00:32:36L'enquête va s'étirer
00:32:38et effectivement,
00:32:39on ne trouve absolument rien.
00:32:40Jusqu'en 2020,
00:32:422020,
00:32:42on est 25 ans après les faits.
00:32:45Il y a le procureur de QC,
00:32:46il s'appelle Éric Neveu.
00:32:47On l'a vu dans le sujet.
00:32:49Éric Neveu,
00:32:49et lui, il va dire,
00:32:50attendez,
00:32:51on va tout reprendre.
00:32:51Vous savez,
00:32:52quand il y a un œil neuf
00:32:52en matière criminelle,
00:32:53c'est toujours excellent
00:32:55parce qu'on arrive à...
00:32:56Et il va s'intéresser
00:32:57à l'épouse
00:32:58du chasseur sans tête,
00:33:01comme on l'appelle,
00:33:02à l'épouse de Christophe Douard.
00:33:04On l'a dit,
00:33:04elle s'appelle Maria Mora.
00:33:06Elle a toujours eu
00:33:06de mauvais rapports
00:33:07avec son mari.
00:33:08Le couple ne marchait pas.
00:33:09Bon, ça,
00:33:09c'est de notoriété publique.
00:33:10Mais ça,
00:33:11ça n'en fait pas
00:33:11un crime indélu.
00:33:12Absolument.
00:33:13Mais on va s'intéresser à elle
00:33:14parce qu'il y a une histoire
00:33:16qui est rapportée d'ailleurs
00:33:17par le frère de la victime
00:33:18qui va dire,
00:33:19moi, mon frère,
00:33:20juste avant,
00:33:21un jour avant de disparaître
00:33:23et d'être tué,
00:33:24il m'a dit,
00:33:27j'ai failli mourir
00:33:28dans ma baignoire.
00:33:29Il y avait le sèche-cheveux
00:33:31qui est tombé dans la baignoire,
00:33:32le sèche-cheveux de ma femme.
00:33:34Donc, évidemment,
00:33:35on va se dire,
00:33:37cette femme,
00:33:37c'est bizarre,
00:33:38est-ce qu'elle a voulu
00:33:38tuer son mari, etc.
00:33:39C'est une possibilité.
00:33:41Puis on s'est aperçu ensuite
00:33:42en remontant,
00:33:42ça c'est le travail des gendarmes,
00:33:43ils s'est aperçu que cette femme,
00:33:45elle ne pleurait jamais
00:33:45en parlant de son mari.
00:33:47Bon, encore une fois,
00:33:48ça ne fait pas pour ça
00:33:49d'elle un assassin.
00:33:51Et puis ensuite,
00:33:52il y a autre chose,
00:33:53il y a des détails extraordinaires.
00:33:55Il y a un détail
00:33:55qui est très très frappant,
00:33:57c'est que Christophe Douard,
00:33:58il a une habitude de chasseur.
00:33:59Il fait très froid
00:34:00dans votre région.
00:34:01On le retrouve d'ailleurs
00:34:03dans la neige, etc.
00:34:04C'est des jours d'hiver
00:34:05très très...
00:34:06Le gel est là.
00:34:08Et il a l'habitude
00:34:08de mettre un jogging
00:34:09sous ses habits de chasse,
00:34:10sous son treillis de chasse.
00:34:11Toujours un jogging.
00:34:13Et des grosses chaussettes.
00:34:13Et des grosses chaussettes.
00:34:15Et ce jour-là,
00:34:15quand on le retrouve,
00:34:16quand on retrouve le cadavre,
00:34:17évidemment,
00:34:17il n'y a plus de tête, etc.
00:34:19Il s'est vidé de son sang.
00:34:20On l'a vidé,
00:34:20on l'a mis dans une chambre froide,
00:34:22enfin, il y a tout ça,
00:34:23avant de le remettre en scène
00:34:25dans ce champ.
00:34:26Et ce jour-là,
00:34:27il n'a pas son jogging.
00:34:28Et ce jogging,
00:34:29il est à la maison.
00:34:30Il a été lavé par la femme
00:34:32qui a fait une lessive.
00:34:33Elle va dire,
00:34:34il a dû repasser dans la nuit.
00:34:36Il a dû laisser...
00:34:36J'ai trouvé un paquet d'affaires.
00:34:38Moi, je les ai mis
00:34:38à la machine à laver.
00:34:39Il n'avait pas ses grosses chaussettes.
00:34:41Et il n'avait pas non plus
00:34:42son jogging.
00:34:43Donc, à partir de là,
00:34:44l'épouse,
00:34:45Maria Mora,
00:34:46il faut bien le dire
00:34:46qu'elle le nie absolument.
00:34:48Toute implication...
00:34:49Et elle est présumée innocente.
00:34:50Et elle est présumée innocente.
00:34:51Il est sans doute mort à la maison.
00:34:53Et alors, il est mort...
00:34:54On ne le sait pas.
00:34:54Elle est présumée innocente.
00:34:55Peut-être à la maison.
00:34:56En tout cas,
00:34:56le corps a été transporté
00:34:58à un endroit très précis.
00:35:00On parle d'une chambre froide,
00:35:01c'est une possibilité.
00:35:02Il travaille aux abattoirs.
00:35:05Christophe Doré, elle aussi.
00:35:06Donc, bon, voilà.
00:35:07On peut se poser la question.
00:35:09Il a été suspendu
00:35:10manifestement par les pieds
00:35:12pour que le sang s'écoule
00:35:14et se vide.
00:35:15C'est une méthode de chasseur aussi.
00:35:16On prend par exemple
00:35:17un sanglier ou un chevreuil.
00:35:19Il y en a beaucoup
00:35:19dans votre région.
00:35:21Ça existe.
00:35:22Donc, voilà.
00:35:23Donc, l'enquête
00:35:24est à un point crucial aujourd'hui.
00:35:27Parce que procès,
00:35:28pas procès pour cette femme,
00:35:29c'est la seule mise en examen.
00:35:31Il y avait un autre suspect.
00:35:32Et on se dit...
00:35:33Elle est mise en examen
00:35:34et elle est sous contrôle judiciaire.
00:35:35Elle est sous contrôle judiciaire.
00:35:36et on se dit qu'elle a sûrement
00:35:38ou elle avait sûrement
00:35:39un complice.
00:35:40On va écouter le frère
00:35:41de Christophe Douart
00:35:43qui avait accordé
00:35:43une interview à BFM TV
00:35:44il y a quelques mois,
00:35:46quelques années.
00:35:47Je suis certain
00:35:48qu'il y a une complicité.
00:35:50J'en suis certain
00:35:50parce que ce n'est pas possible
00:35:51qu'une femme
00:35:53fasse tout ça,
00:35:55toute cette machination
00:35:56en sachant que moi,
00:35:57le lundi, le mardi,
00:35:58le mercredi, le jeudi
00:35:59de la disparition,
00:36:00j'y étais tous les jours.
00:36:01Physiquement,
00:36:02elle était assez costaude,
00:36:04elle était assez nerveuse.
00:36:05Mais physiquement,
00:36:06on ne peut pas faire
00:36:06un acte pareil
00:36:07et une machination
00:36:10comme ça,
00:36:11toute seule.
00:36:12Une femme toute seule,
00:36:12elle ne peut pas.
00:36:14Alors, il y a une trace d'ADN
00:36:15sur la dépouille
00:36:16de ce chasseur.
00:36:17C'est celle de son épouse Maria,
00:36:18on l'a dit.
00:36:19On le rappelle,
00:36:20elle est présumée innocente.
00:36:22Et elle a accepté
00:36:24de parler à nos consœurs
00:36:24du Figaro
00:36:25qui ont écrit
00:36:25une très belle série
00:36:26et je leur rends hommage ici
00:36:28à une série en trois volets
00:36:29qui a été publiée
00:36:29l'année dernière.
00:36:30et elle explique
00:36:31que si elle accepte
00:36:32de parler,
00:36:33et c'est la première fois
00:36:34qu'elle le fait,
00:36:34c'est pour dire
00:36:34qu'elle est innocente.
00:36:36Il cherche n'importe quoi
00:36:37pour me coincer,
00:36:38dit-elle.
00:36:38J'ai tiré un trait
00:36:39sur tout ça,
00:36:39on veut faire du mal
00:36:40à mes enfants et à moi.
00:36:41Mais son ADN a été retrouvé,
00:36:44mélangé au sang
00:36:44de son mari,
00:36:45Christophe Douart,
00:36:46à l'intérieur
00:36:46de la botte gauche
00:36:47de la victime
00:36:48sur la scène de crime
00:36:49et coup de tonnerre,
00:36:51il y a un autre ADN masculin.
00:36:52Et c'est là
00:36:52où vous intervenez
00:36:53si je puis dire.
00:36:54Oui,
00:36:54là où j'interviens.
00:36:55En fait,
00:36:56l'intervention,
00:36:57elle commence
00:36:57un peu plus tôt
00:36:58quand le procureur
00:36:59Éric Neveu
00:37:00se plonge dans cette histoire
00:37:02alors qu'un deuxième non-lieu
00:37:04avait été prononcé.
00:37:05Il va s'appuyer
00:37:06sur le service central
00:37:07de renseignement criminel
00:37:08à la gendarmerie
00:37:09qui était au sein
00:37:10de ce qu'on appelait
00:37:11le pôle judiciaire
00:37:12de la gendarmerie nationale
00:37:13que j'ai commandé
00:37:14mais qui maintenant
00:37:15s'appelle
00:37:15l'unité nationale
00:37:17de police judiciaire.
00:37:18Et ils vont tout reprendre
00:37:20et il va faire ressortir
00:37:22tous les scellés.
00:37:24Et il va demander
00:37:24de refaire
00:37:25toutes les analyses
00:37:26que ce soit ADN
00:37:27de traces
00:37:28de fibres.
00:37:28Alors il y a quoi ?
00:37:28C'est quoi ?
00:37:29C'est les bottes ?
00:37:30C'est les bottes,
00:37:30c'est les vêtements
00:37:31et même demander
00:37:34l'exhumation du corps
00:37:35aussi pour retravailler
00:37:36avec un médecin légiste
00:37:37et voir si on n'a pas
00:37:39d'autres traces
00:37:39qui peuvent être présentes
00:37:41pour aller rechercher
00:37:44même des particules
00:37:46de résidus de tir
00:37:47pour est-ce qu'il a été
00:37:49exécuté d'une balle
00:37:50de la tête
00:37:50ou d'un coup de couteau
00:37:52ou autre, etc.
00:37:53Donc c'est un ensemble
00:37:54de travaux
00:37:55de poliscientifiques
00:37:56qui ont été réalisés
00:37:57et qui arrivent justement
00:37:59à cet ADN inconnu,
00:38:02masculin
00:38:02et l'ADN de l'épouse
00:38:04à l'intérieur de la botte.
00:38:06Alors c'est vrai que
00:38:07lorsqu'on vit
00:38:08dans une communauté
00:38:09en famille,
00:38:10les ADN se mélangent
00:38:11très régulièrement.
00:38:11Ça peut être un ADN de contact ?
00:38:13Ça peut être un ADN de transfert.
00:38:14Là-dessus, c'est possible.
00:38:18Il faudrait regarder un peu plus
00:38:19la quantité d'ADN
00:38:21pour voir si c'est un transfert
00:38:22ou si c'est...
00:38:23Mais on voit derrière
00:38:25qu'il y avait des incohérences,
00:38:29des oublis qui avaient été faits
00:38:31et surtout des techniques
00:38:32qui n'existaient pas en 1995
00:38:34en ADN
00:38:34qui existaient maintenant.
00:38:36Et là, on met inconditionnel
00:38:37mais ça, ça pourrait coller
00:38:38avec les déclarations
00:38:39qu'on vient d'entendre
00:38:40du frère de Christophe Douart
00:38:42qui dit
00:38:42« Elle, oui,
00:38:44mais pas elle toute seule. »
00:38:45Certainement.
00:38:45Certainement.
00:38:46Certainement.
00:38:48Dès le début,
00:38:49il y a eu d'ailleurs
00:38:49un rapport de la gendarmerie,
00:38:50un tout premier rapport
00:38:51au début de l'enquête
00:38:52qui excluait la responsabilité
00:38:54de Maria,
00:38:55de l'épouse,
00:38:56en disant qu'elle était
00:38:56beaucoup trop fragile
00:38:57déjà physiquement,
00:38:58que ça ne cadrait pas,
00:38:59qu'elle n'aurait jamais eu
00:39:00la force de...
00:39:01De le porter par exemple.
00:39:02De porter,
00:39:02de décapiter, etc.
00:39:04Voilà.
00:39:04Donc, effectivement,
00:39:06là, après...
00:39:07Vous avez raison.
00:39:08C'est là qu'ils se sont...
00:39:08Vous avez dit quoi, monsieur ?
00:39:09C'est là qu'ils se sont loupés.
00:39:10C'est-à-dire le premier rapport...
00:39:13Elle était trop menue, quoi.
00:39:15Elle était incapable de faire ça.
00:39:17C'est là qu'ils se sont loupés.
00:39:18C'est le biais de genre.
00:39:20Et ils sont rentrés
00:39:20dans un effet tunnel,
00:39:21les premiers enquêteurs,
00:39:22en disant « Non, elle ne peut pas.
00:39:23Elle n'aura jamais la force
00:39:24de faire ça. »
00:39:25Le biais de ?
00:39:26Le biais de genre.
00:39:27C'est une femme,
00:39:28elle est trop faible.
00:39:28Trop fragile, trop faible, etc.
00:39:31Jamais entendu ça.
00:39:31Donc, voilà.
00:39:34Alors, selon la certitude,
00:39:36c'est que ce n'est pas vous.
00:39:37Oui, ben, moi, ce n'est pas moi.
00:39:38Non, non.
00:39:39J'ai toujours dit que ce n'était pas moi,
00:39:40mais moi, j'ai fait des coups
00:39:41par la gueule, par contre.
00:39:42Votre vie, maintenant, alors.
00:39:43Et vous, ça vous a coûté très cher ?
00:39:45Oui, j'en ai perdu mon gamin.
00:39:47Il a tenté de se suicider
00:39:48un, deux, trois fois
00:39:48et il y arrivait un coup.
00:39:50Et vous êtes persuadé
00:39:51que c'est lié à tout ce qui vous est arrivé
00:39:52pendant ces années ?
00:39:53Non, mais tout ce qu'il a subi,
00:39:55les gendarmes,
00:39:56quand ils sont venus m'arrêter
00:39:57sur un gros chantier à Vichy,
00:39:59on était au moins 60 personnes
00:40:01à travailler.
00:40:02Ils sont arrivés
00:40:03avec 4-5 pourgons
00:40:04pour m'arrêter.
00:40:05Alors qu'ils m'auraient appelé,
00:40:06je serais descendu.
00:40:06Les fois d'avant,
00:40:07je descendais tout le temps.
00:40:08Et tout de suite,
00:40:09les menottes,
00:40:09ils me couchaient par terre
00:40:10et ils me traînaient.
00:40:11Ça, c'est une humiliation pour vous ?
00:40:12C'est une humiliation
00:40:13et j'avais un fils
00:40:15qui était plus vieux,
00:40:17qui était avec moi
00:40:17et il ne comprenait pas.
00:40:18C'est un gamin
00:40:19que j'avais vu avant
00:40:20mais je venais de reconnaître.
00:40:22Il avait 16 ans.
00:40:24Il se demandait
00:40:24qu'est-ce qui est arrivé ?
00:40:26Pourquoi on venait
00:40:27me chercher comme ça ?
00:40:28Il savait,
00:40:29je lui avais déjà expliqué
00:40:29un petit peu l'histoire
00:40:30mais pas complètement.
00:40:32Mais il dit,
00:40:32je ne comprends pas,
00:40:34je ne comprends pas.
00:40:34Et le soir,
00:40:37un de mes ouvriers
00:40:38a ramené à la maison
00:40:39et il a fallu
00:40:40qu'il récupère mon fils
00:40:41qui est décédé
00:40:42et il ne savait pas
00:40:43trop quoi faire
00:40:44et il l'a emmené
00:40:45chez les voisins
00:40:45parce que ma femme
00:40:46était en garde à vue aussi.
00:40:48Donc vous,
00:40:48vous étiez inquiété,
00:40:49votre femme aussi
00:40:50et votre gamin,
00:40:50il était tout seul
00:40:51et il a été placé
00:40:52chez les voisins
00:40:53le temps que vous reveniez.
00:40:54Aucun de nous revenait.
00:40:55on est rentré
00:40:57à 3h30 du matin.
00:40:58Il dormait chez les voisins
00:40:59donc on n'a pas été le déranger
00:41:02et le lendemain matin,
00:41:03à la première heure,
00:41:03on a été prendre
00:41:04le petit déjeuner avec lui.
00:41:05D'accord.
00:41:06Et vous lui avez expliqué
00:41:07ce qui se passait bien sûr.
00:41:08Et dans votre village,
00:41:09M. Maillet,
00:41:10on vous montre
00:41:11toujours du doigt aujourd'hui ?
00:41:12Toujours ?
00:41:13Oui, il y en a toujours.
00:41:14C'est pour ça que j'ai soif.
00:41:17De justice, de vérité.
00:41:18J'ai soif de vérité.
00:41:20Mais pourquoi est-ce que
00:41:21vous ne déménagez pas
00:41:22parce que vous êtes trop
00:41:23à la chaise ?
00:41:23Ça ne sert à rien.
00:41:23Tout le monde l'a dit au départ.
00:41:25Part à l'étranger.
00:41:26Ça vous suit partout.
00:41:28Moi, ce que je veux,
00:41:29je n'ai rien à me reprocher.
00:41:30Pourquoi je m'en irais ?
00:41:31Je suis bien ici.
00:41:33Ce que vous voulez,
00:41:33c'est quoi ?
00:41:34La vérité.
00:41:35J'ai soif de justice.
00:41:37Vous voulez un procès ?
00:41:38Moi, je veux qu'il y ait
00:41:39un procès qui soit fait.
00:41:41Parce que moi,
00:41:41je suis sûr
00:41:42à 99% qu'elle est elle.
00:41:45Et la police a mal fait son boulot
00:41:46parce que je ne peux vous dire
00:41:47qu'à l'époque,
00:41:48moi, si vous voulez,
00:41:49j'ai des noms.
00:41:50Son frère a dit
00:41:51qu'il était chez lui
00:41:52en train de regarder le match.
00:41:54Mais le soir,
00:41:54à 11h,
00:41:55il était au Longchamp
00:41:56à Vichy.
00:41:57Personne ne l'a prouvé.
00:41:58Il n'y a qu'un qui l'a prouvé.
00:42:00J'ai le nom des personnes
00:42:02qui sont prêtes à témoigner.
00:42:03Des témoins qui peuvent dire
00:42:04qu'il était là-bas ce soir-là.
00:42:06Mais vous allez vous constituer...
00:42:07Si procès il y a,
00:42:08puisque l'instruction
00:42:09est quasiment en train
00:42:09de se clôturer,
00:42:10vous allez vous constituer
00:42:11parti civil ?
00:42:12Oui.
00:42:12C'est votre intention ?
00:42:13Votre avocat,
00:42:14c'est Gilles-Jean-Portejoie.
00:42:15Oui, c'est Gilles-Jean-Portejoie.
00:42:16C'est le bâtonnier de...
00:42:17Oui, je le remercie bien.
00:42:19Comme Éric Neveu,
00:42:20heureusement qu'il a...
00:42:21Le procureur de la République.
00:42:22Le procureur de la République.
00:42:23Heureusement qu'il a rouvert le dossier
00:42:24parce que moi,
00:42:25je serais toujours
00:42:25Quic-Quic,
00:42:26le coupeur de tête.
00:42:27On vous appelle comment ?
00:42:28Quic-Quic,
00:42:29le coupeur de tête.
00:42:30Quic-Quic.
00:42:31Quic-Quic,
00:42:31le coupeur de tête.
00:42:31Et ça dure encore aujourd'hui ?
00:42:33Ça se dit encore aujourd'hui.
00:42:34Et donc,
00:42:35c'est ça le plus dur ?
00:42:36Enfin,
00:42:36non,
00:42:36c'est pas ça le plus dur
00:42:37parce que vous avez perdu votre fils,
00:42:38c'est ça le plus dur ?
00:42:39Pour moi,
00:42:40c'est le plus dur,
00:42:40c'est mon fils que j'ai perdu.
00:42:42Ça,
00:42:42c'est la lettre qui vous a...
00:42:43C'est une des lettres,
00:42:44mais je ne peux pas la lire.
00:42:45Moi,
00:42:46je vais juste l'évoquer.
00:42:47C'est une lettre
00:42:47qu'il a écrite
00:42:48lorsqu'il avait ses 12 ans,
00:42:49c'est ça ?
00:42:50Oui.
00:42:50Et qui explique
00:42:51qu'on le traite
00:42:52de fils d'assassin.
00:42:53Il a l'air de revoir
00:42:53son père et sa mère.
00:42:54Voilà.
00:42:55Qu'on le traite
00:42:55de fils d'assassin,
00:42:56mais c'est une lettre
00:42:57d'une grande tendresse
00:42:58à votre égard
00:42:58et envers votre femme
00:42:59et il veut vous revoir
00:43:01et il le dit.
00:43:01Donc,
00:43:02vous pensez que
00:43:02toutes ces années
00:43:03et toutes ces procédures
00:43:04l'ont rongé
00:43:05et c'est la raison
00:43:06pour laquelle,
00:43:06selon vous,
00:43:07il a mis fin à ces jours ?
00:43:07C'est la raison
00:43:08pour laquelle il s'est suicidé.
00:43:09Il y est arrivé.
00:43:11Parce qu'il avait essayé
00:43:12déjà plusieurs fois.
00:43:13En psychiatrie,
00:43:14on l'a mis un peu partout.
00:43:15Il s'est jeté de l'étage.
00:43:16Est-ce que c'est pour lui
00:43:17que vous vous battez autant aujourd'hui ?
00:43:18C'est pour lui.
00:43:19C'est pour lui.
00:43:20Moi,
00:43:21j'ai envie de savoir.
00:43:22Dominique Maillet,
00:43:22votre vie,
00:43:23ça c'est la justice
00:43:24qui va essayer de prouver
00:43:25que ça n'est pas bon.
00:43:28En tout cas,
00:43:29de trouver le vrai coupable.
00:43:30Mais votre vie dans le village,
00:43:31c'est quoi ?
00:43:32Quand on marche,
00:43:33il y a encore des gens
00:43:35qui vous font des...
00:43:3627 ans après,
00:43:37il y a encore des gens
00:43:38qui vous appellent
00:43:38le couic-couic.
00:43:39Couic-couic,
00:43:39coupeur de tête, oui.
00:43:40Un jour,
00:43:41vous êtes rentré dans un bar,
00:43:42c'est ça ?
00:43:42Racontez-nous,
00:43:43Xavier, racontez-nous.
00:43:44Vous êtes rentré dans un bar
00:43:45et racontez-nous.
00:43:46Oui, au Vernet,
00:43:47sur la commune du Vernet,
00:43:48ça s'était produit
00:43:48au bar de l'Académie.
00:43:49Le Vernet,
00:43:50c'est l'affaire Émile.
00:43:51Je suis rentré,
00:43:52j'ai dit,
00:43:52vous voyez,
00:43:52vous avez le bon jour
00:43:53du couic-couic,
00:43:53je ne reposerai plus jamais
00:43:54les pieds chez vous.
00:43:55Voilà,
00:43:55coupeur de tête.
00:43:58C'est le poids du soupçon.
00:43:58Il n'y en a pas
00:43:59avec à brancher.
00:44:00Là,
00:44:00ils n'avaient qu'à brancher.
00:44:01Ça,
00:44:01c'est le poids du soupçon,
00:44:02c'est ce qu'il y a
00:44:03de plus collant,
00:44:04de plus gluant.
00:44:05Comment est-ce qu'on s'en débarrasse ?
00:44:07Un truc que vous ne savez pas.
00:44:08J'ai fait un chantier
00:44:09juste en face d'Académie,
00:44:10place de l'église.
00:44:11J'ai fait un chantier,
00:44:12des ouvertures
00:44:13pour une agence immobilière.
00:44:14Ils avaient fait poser
00:44:15des vitres blindées.
00:44:17Il y a un jour,
00:44:17j'étais dedans.
00:44:18Pan !
00:44:19On n'en a jamais parlé de ça.
00:44:20Jamais on n'en a parlé.
00:44:21C'était une base de carabine.
00:44:23Les gendarmes sont venus.
00:44:24Qui tire ?
00:44:24Je n'ai jamais eu de résultat.
00:44:26On vous a tiré dessus ?
00:44:27Oui.
00:44:28Oui.
00:44:29C'est sûr que c'est sur vous
00:44:29qu'on vous l'a tiré ?
00:44:30Sur qui ?
00:44:32Après, j'ai fini le chantier
00:44:33avec un de mes ouvriers
00:44:34et tous les jours,
00:44:36j'avais une safette,
00:44:37un fourgon de gendarmerie
00:44:38qui était devant le chantier.
00:44:40C'est beau, quand même.
00:44:43Les microcosmes dans les villages,
00:44:46dès qu'il y a un soupçon
00:44:46qui est lancé,
00:44:47il faut plusieurs générations
00:44:49avant de laver la personne.
00:44:50C'est terrible.
00:44:52Et encore.
00:44:54Et encore.
00:44:56Personne ne veut se déjuger.
00:44:57Non, mais s'il y a eu des soupçons,
00:44:59c'est lui.
00:45:00Et puis, je n'ai pas pu me tromper.
00:45:02Personne n'a pu se tromper.
00:45:04Et de toute façon,
00:45:04au bout du bout,
00:45:05c'est la justice.
00:45:06Mais la justice se trompe parfois.
00:45:07C'est terrible.
00:45:08Ça fait des ravages,
00:45:09comme le monsieur le dit.
00:45:10La rumeur.
00:45:10La rumeur, c'est...
00:45:12C'est le poison.
00:45:13La rumeur, c'est le poison.
00:45:14C'est le poison.
00:45:14Je suis dit,
00:45:15mais quand on dit
00:45:15que j'ai toujours été un viandard,
00:45:17même aujourd'hui,
00:45:18je chasse encore.
00:45:19Tous les gens
00:45:19qui chassent avec moi aujourd'hui,
00:45:21vous pourrez tous leur demander
00:45:22la viande,
00:45:23je ne garde jamais
00:45:24une pièce de gibier.
00:45:26Le gibier,
00:45:26je n'en mange pas.
00:45:27Je garde un sanglier par an
00:45:29pour faire un méchoui.
00:45:31Je pense que ce n'est pas le problème,
00:45:32si je puis me permettre.
00:45:33Je pense que ce n'est pas ça le problème.
00:45:34Ça, c'est des histoires de chasseurs.
00:45:35Je connais bien.
00:45:36Alors, selon l'accusation,
00:45:37selon l'accusation,
00:45:39Jean-Rachance Richard,
00:45:40il faut creuser du côté
00:45:41des relations intraconjugales.
00:45:43Parce que,
00:45:43fil que tirent les enquêteurs,
00:45:44Maria a-t-elle été victime
00:45:46de violences conjugales ?
00:45:48Est-ce qu'elle peut avoir décidé
00:45:50d'organiser le meurtre de son mari
00:45:52parce qu'elle-même recevait des coups ?
00:45:55Elle, elle s'en défend.
00:45:56Elle dit qu'elle s'en défend.
00:45:57Mais elle avait eu quand même
00:45:59un amant en travaillant
00:46:01à se provider.
00:46:02Elle se défend totalement
00:46:03de toute implication,
00:46:05évidemment, dans ce dossier.
00:46:07Le fait est,
00:46:07c'est qu'aujourd'hui,
00:46:08le fil du juge d'instruction,
00:46:09c'est ça.
00:46:10Il faut l'expliquer.
00:46:11C'est intrafamilial.
00:46:13C'est-à-dire que c'était une femme
00:46:14qui se sentait malmenée
00:46:16par son mari,
00:46:16qui se sentait agressée.
00:46:18Ça, elle l'a dit.
00:46:18Elle l'a reconnue.
00:46:19Abandonnée.
00:46:20Abandonnée.
00:46:21Il pouvait être violent.
00:46:22Elle a même raconté
00:46:23qu'il buvait un peu trop, etc.
00:46:25Elle a raconté
00:46:26qu'elle avait pris quelques beignes.
00:46:27Il y avait ces scènes,
00:46:28il y avait cette violence.
00:46:30Par contre, elle dit,
00:46:31mais ce n'est pas du tout.
00:46:32Après, ça s'est arrêté là.
00:46:34Il n'y a rien
00:46:35qui est allé plus loin.
00:46:36Alors, il y a des mots
00:46:37énigmatiques quand même
00:46:38qu'elle a fait inscrire
00:46:38sur la plaque funéraire
00:46:39de son mari.
00:46:40Les feuilles mortes
00:46:41se ramassent à la pelle.
00:46:42Les souvenirs et les regrets aussi.
00:46:44Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:46:45Ça veut tout dire.
00:46:45Ça, on peut l'interpréter
00:46:46comme on veut.
00:46:47Non, mais ça peut être
00:46:48une énigme.
00:46:48C'est peut-être une énigme,
00:46:50je ne suis pas sûr,
00:46:51mais je pense que là,
00:46:53les profileurs, etc.
00:46:54vont se donner un cœur joie là-dessus.
00:46:56Et les psychiatres
00:46:57et les psychologues.
00:46:58Mais encore une fois,
00:46:59elle est aujourd'hui suspectée,
00:47:01elle est mise en examen,
00:47:02elle nie,
00:47:03elle est présumée innocente et bien.
00:47:04Tout à fait.
00:47:05Ce procès, s'il vient,
00:47:06sera très très important.
00:47:07Et puis,
00:47:08point d'interrogation énorme,
00:47:09c'est le complice.
00:47:11Parce que le complice,
00:47:12il y a bien quelqu'un
00:47:13avec elle.
00:47:14Ce n'est pas possible.
00:47:14Au moins pour transporter le corps.
00:47:17Même deux personnes,
00:47:18pour moi,
00:47:19je pense que c'est un peu dur.
00:47:21Ah oui ?
00:47:21Physiquement,
00:47:22pour transporter ?
00:47:23Pour moi,
00:47:24le corps a été congelé
00:47:25parce que j'ai eu le droit
00:47:26à la foule
00:47:27de tous mes congélateurs.
00:47:28Un corps qui est congelé,
00:47:29une personne tout seule,
00:47:30et un corps mort,
00:47:31c'est encore pire.
00:47:32Même à deux,
00:47:33ce n'est pas évident.
00:47:34Je peux vous dire
00:47:34qu'une bête de 35-40 kg
00:47:36est sanglier,
00:47:37je peux vous dire
00:47:37tout seul,
00:47:38ça ne tient pas.
00:47:39Il y a une méthodologie glacial
00:47:41aussi,
00:47:42couper la tête.
00:47:43Et ça,
00:47:43c'est le milieu de la verre.
00:47:44Mais la tête,
00:47:45si on ne l'a jamais retrouvée,
00:47:46pardon de poser la question,
00:47:47jamais, jamais.
00:47:48Et la botte,
00:47:48le symbole,
00:47:49la botte posée à la place,
00:47:50c'est sa propre botte
00:47:52qui est posée
00:47:52à la place de sa tête,
00:47:54c'est quoi ?
00:47:54C'est une humiliation.
00:47:55Une humiliation ?
00:47:56Il peut y avoir deux choses,
00:47:57il peut y avoir
00:47:58une humiliation
00:47:58ou la difficulté.
00:48:00Attendez,
00:48:00on s'écoute.
00:48:01Allez-y.
00:48:02La tête dans la cuve à mazoute,
00:48:03les gendarmes,
00:48:04chez moi,
00:48:04dans la chaufferie,
00:48:05j'avais mon fils
00:48:06qui avait 16 ans à l'époque,
00:48:07qui était là,
00:48:08il cherchait dans la cuve à mazoute.
00:48:10Ah, la tête,
00:48:11on cherche la tête.
00:48:12Mais il leur a dit
00:48:13vous cherchez quoi ?
00:48:14On va être au bon comme ça ?
00:48:15Et on cherche la tête ?
00:48:16Il leur a dit carrément,
00:48:18mais vous êtes cons.
00:48:19Vous cherchez plutôt
00:48:20dans la chaudière.
00:48:21Mais ils sont obligés
00:48:22de chercher,
00:48:22ils sont obligés de vérifier.
00:48:24Il faut chercher dans la chaudière
00:48:25avant de chercher
00:48:26dans la cuve à mazoute,
00:48:26quand même, non ?
00:48:27En général,
00:48:28la botte ?
00:48:29C'est quoi le symbole ?
00:48:31Le symbole,
00:48:32c'est soit
00:48:33on veut humilier
00:48:34et laisser une image.
00:48:36Tout simple aussi.
00:48:37Il ne faut pas oublier
00:48:38qu'à partir du moment
00:48:39où vous rhabillez
00:48:41un mort
00:48:42qui n'était pas
00:48:43un habit de chasseur,
00:48:45ça on le sait,
00:48:46donc il y a peut-être
00:48:46une difficulté
00:48:47à remettre la botte.
00:48:49Donc on la pose là,
00:48:51tout simplement.
00:48:52Ah oui.
00:48:54En tout cas,
00:48:54c'est un simulacre,
00:48:55c'est-à-dire que le corps
00:48:56que l'on retrouve dans le fossé,
00:48:57ce n'est qu'une mise en scène,
00:48:58il n'est pas mort là.
00:48:59Ça, c'est une certitude.
00:48:59Ça, c'est une certitude.
00:49:01C'est une mise en scène
00:49:01et il est mis là
00:49:02pour pour le voir.
00:49:02C'est une mise en scène
00:49:03et c'était un passage
00:49:05de gros gibis.
00:49:05Bien sûr.
00:49:06Tout le monde le savait,
00:49:09moi, ce n'était même pas
00:49:11mon territoire à moi,
00:49:13il était beaucoup plus loin.
00:49:14Donc pourquoi ils ont été
00:49:15le mettre là
00:49:15et pourquoi j'ai été accusé
00:49:16tout de suite ?
00:49:16Ah ben c'est lui.
00:49:17C'est lui qui l'a fait.
00:49:18C'est lui qui l'a fait.
00:49:19Mais ce n'est pas vous
00:49:19qui l'avez découvert ce corps.
00:49:20Ah non, ce n'est pas moi
00:49:21qui l'ai découvert.
00:49:22Non mais le corps,
00:49:23c'est deux chasseurs
00:49:23qui l'ont découvert,
00:49:24mais le corps,
00:49:25il est découvert,
00:49:26il est mis là
00:49:27pour être vu.
00:49:28Oui, c'est vrai.
00:49:28Il était loin du domicile ?
00:49:30Une dizaine de kilomètres
00:49:33à peu près.
00:49:33Oui, de chez moi.
00:49:34C'est une dizaine de kilomètres
00:49:35de ma société de chasse.
00:49:36Donc, il est là,
00:49:38il est dans la neige,
00:49:39il est posé dans la neige
00:49:40avec ses habits de chasse
00:49:41et puis cette botte
00:49:41sur la tête.
00:49:42Moi, je suis persuadé
00:49:43que la botte,
00:49:43elle a été mise sciemment
00:49:44sur la tête, etc.
00:49:46À la place de la tête.
00:49:46À la place de la tête, pardon.
00:49:49Comme un signe humilé.
00:49:50Mais oui, c'est ça.
00:49:50Non mais c'est une mise en scène
00:49:51totale qui est macabre.
00:49:54On n'arrive pas à la remettre
00:49:55et on la pose là.
00:49:55On ne cache pas du tout le corps.
00:49:56Il aurait pu être caché.
00:49:58Il aurait pu être détruit.
00:49:59Non, là, on ne l'a pas caché.
00:50:01C'est bien la preuve
00:50:01qu'on montre
00:50:02et qu'on dit
00:50:02voilà ce qu'on peut faire.
00:50:04Est-ce qu'il y a des choses
00:50:05manquantes ?
00:50:05Un portefeuille,
00:50:06une arme ?
00:50:06Oui, est-ce qu'il manque
00:50:07des objets en dehors de la tête ?
00:50:08Est-ce qu'il y a des objets manquants ?
00:50:10Ce n'est pas moi
00:50:10qui peux vous le dire.
00:50:11Non, non, mais je réfléchis.
00:50:12On réfléchit ensemble.
00:50:13Une corne.
00:50:14J'ai fait 12 heures
00:50:15de garde à vue pour une corne.
00:50:16Une corne.
00:50:17Une corne de chasse.
00:50:18Une corne de chasse.
00:50:19À l'époque,
00:50:20on avait tous la même comme ça.
00:50:21Une petite corne de chasse, oui.
00:50:22Maintenant, on a des...
00:50:24Quand on va passer un renard
00:50:25en corne deux fois...
00:50:27Voilà, deux fois le renard,
00:50:29trois fois le chevreuil
00:50:29et quatre fois le sanglier.
00:50:31Bien, merci à tous les trois.
00:50:32Et même aujourd'hui,
00:50:33on essaie de me faire perdre
00:50:34mon territoire de chasse.
00:50:35Je peux vous dire
00:50:36qu'ils sont toujours après moi.
00:50:37J'ai un territoire de chasse
00:50:38où je chasse depuis l'âge de 16 ans.
00:50:40On est en train d'essayer
00:50:41de me le faire perdre.
00:50:42Ça n'a pas forcément un rapport,
00:50:45M. Maillard.
00:50:45Je peux vous garantir
00:50:47que ça a un rapport.
00:50:47En tous les cas,
00:50:48merci d'être venu nous voir.
00:50:49L'instruction va bientôt s'achever.
00:50:51La justice décidera donc
00:50:52du sort de cette femme
00:50:54dont on a parlé,
00:50:55la veuve de Christophe Douart,
00:50:56de la renvoyer ou non aux assises
00:50:57si les éléments sont suffisants.
00:50:59On suivra tout ça.
00:51:00Merci à vous de toutes vos lumières.
00:51:01C'est un dossier qu'on suivra
00:51:02avec attention avec Dominique
00:51:05tout au long de ces mois.
00:51:07Merci à tous, messieurs.
00:51:08À présent, le vol MH370,
00:51:11tristement célèbre,
00:51:12c'est l'une des énigmes
00:51:13de l'aviation moderne.
00:51:15Le Boeing 777
00:51:16qui deviendra relier
00:51:18Kuala Lumpur à Pékin
00:51:19a disparu des radars.
00:51:21C'était en mars 2014
00:51:23avec à son bord 239 personnes.
00:51:26Parmi elles,
00:51:27une partie de votre famille.
00:51:28Merci d'être avec nous.
00:51:29Guillaume Batrelau,
00:51:30merci d'être là.
00:51:32Et Jean Serrat,
00:51:32consultant aéronautique BFMTV,
00:51:34à nos côtés également.
00:51:35On le rappelle,
00:51:36vous avez perdu votre femme,
00:51:38un de vos fils
00:51:38et votre fille.
00:51:41Finalement,
00:51:42aujourd'hui,
00:51:43on apprend que les recherches
00:51:44sous-marines vont reprendre.
00:51:45On l'a appris cette semaine.
00:51:46D'abord,
00:51:47essayons de se mettre avec vous
00:51:49dans votre tête
00:51:49quand vous apprenez
00:51:50la reprise des recherches.
00:51:51Est-ce que c'est quand même
00:51:53un espoir ?
00:51:53Comment est-ce que vous le vivez
00:51:54personnellement ?
00:51:55Alors,
00:51:56j'ai deux réactions.
00:51:56La première réaction,
00:51:57c'est que je suis content.
00:51:58On en reparle enfin
00:51:59parce que 11 ans après,
00:52:01je suis désolé,
00:52:02mais on ne sait toujours pas
00:52:02où ils sont.
00:52:03Ce n'est toujours pas
00:52:03ce qui s'est passé.
00:52:04Et puis,
00:52:05on oublie un peu cette affaire.
00:52:06Donc,
00:52:06je suis très content
00:52:07qu'on en reparle.
00:52:08La deuxième réaction,
00:52:09c'est que je ne crois pas
00:52:10du tout dans ces recherches
00:52:11parce que je pense
00:52:11qu'on ne cherche pas
00:52:12au bon endroit
00:52:12et que ce sera encore
00:52:14un coup de l'épée dans l'eau.
00:52:15Et malheureusement,
00:52:17tout ce qu'on dit,
00:52:17ça ne change rien,
00:52:18mais on cherche
00:52:19au mauvais endroit.
00:52:19Donc,
00:52:20je suis un peu désespéré,
00:52:21mais je suis quand même
00:52:22content qu'on en reparle.
00:52:23Mais vous devez continuer
00:52:24à vous battre
00:52:24parce qu'à chaque fois
00:52:25que vous vous battez,
00:52:26à chaque fois que vous parlez,
00:52:28ça oblige à reprendre,
00:52:30à continuer cet enquête.
00:52:31Oui, oui.
00:52:31Pas lâché, quoi.
00:52:32Oui, oui, absolument.
00:52:33S'il n'y a pas la colère
00:52:33des victimes dans des dossiers
00:52:34comme ça,
00:52:35il n'y a plus de dossiers.
00:52:41Jean Serrat,
00:52:41on cherche où
00:52:42et est-ce que vous partagez
00:52:43l'avis de Guillaume Wattreleau
00:52:46qui dit qu'on ne cherche
00:52:47pas au bon endroit ?
00:52:48Ça fait très longtemps
00:52:49que je partage
00:52:50le même point de vue
00:52:51que M. Wattreleau.
00:52:52Ça, c'est clair.
00:52:53Bon,
00:52:54il cherche dans une zone.
00:52:56Il cherche où ?
00:52:57Essayons d'expliquer
00:52:58à nos téléspectateurs.
00:52:59Où est-ce qu'il cherche ?
00:52:59Vous voyez où est l'Australie ?
00:53:01À l'ouest de l'Australie,
00:53:02à peu près à 1000,
00:53:041200 kilomètres,
00:53:05il y a une zone
00:53:06qui avait déjà été
00:53:07entre guillemets...
00:53:09On regarde la carte ensemble.
00:53:10Vous voyez le décollage,
00:53:12le dernier contact
00:53:12avec les radars
00:53:13et la trajectoire supposée.
00:53:15Oui,
00:53:15alors là,
00:53:15c'est quand il passe
00:53:16au large de la Malaisie
00:53:17mais là où il est arrivé,
00:53:18où il serait tombé,
00:53:21c'est plein ouest
00:53:23de l'Australie,
00:53:24à peu près à 1000,
00:53:251200 kilomètres
00:53:26des côtes australiennes
00:53:27et la première zone
00:53:29qui avait été cherchée,
00:53:29c'était 120 000 kilomètres.
00:53:32Là,
00:53:32ils auraient ciblé
00:53:33une zone plus petite
00:53:34de 15 000 kilomètres.
00:53:36Pour que tout le monde
00:53:36comprenne bien,
00:53:37ça fait un rectangle
00:53:38de 150 kilomètres de long
00:53:40sur 100 kilomètres de large.
00:53:42Ça fait quand même
00:53:42une zone importante.
00:53:44Quand un avion s'écrase,
00:53:46il s'écrase sur la trajectoire
00:53:48de vol
00:53:49de l'endroit
00:53:49d'où il est parti
00:53:50vers l'endroit
00:53:51où il va arriver.
00:53:52C'est tout le temps
00:53:52comme ça.
00:53:52Là, il est carrément...
00:53:55Il a fait demi-tour.
00:53:57Il est parti,
00:53:58il a contourné la Malaisie.
00:54:01Comment vous expliquez ça ?
00:54:03Parce que ceux qui nous écoutent,
00:54:04je pense que...
00:54:04Moi, je suis un novice.
00:54:06Comment c'est possible
00:54:07un truc pareil ?
00:54:08Alors, première chose,
00:54:10qu'il ait tourné,
00:54:11qu'il soit ensuite parti
00:54:13vers le détroit de Malacca,
00:54:16qu'il ait contourné
00:54:17autour de Sumatra,
00:54:18c'est une des thèses.
00:54:19Mais on n'est pas certains.
00:54:22Il y a des gens
00:54:22qui remettent en cause
00:54:23cette thèse-là.
00:54:24Donc, je ne sais pas
00:54:25qui a raison.
00:54:26Je ne me permettrai pas
00:54:27de dire qui a raison ou tort.
00:54:29Si, effectivement,
00:54:30ils ont contourné
00:54:31la partie de Sumatra
00:54:33pour redescendre ensuite
00:54:35plein sud
00:54:35jusqu'à ce qu'il n'y ait
00:54:36plus d'essence,
00:54:37il y a même certains
00:54:38qui affirment
00:54:39qu'il aurait améri,
00:54:41même pas craché.
00:54:43Quelqu'un l'aurait piloté
00:54:44pour améri au milieu
00:54:46de nulle part,
00:54:46au milieu de l'océan.
00:54:47Non, mais toutes les hypothèses
00:54:48les plus folles ont circulé.
00:54:49Mais aujourd'hui,
00:54:50comment est-ce qu'on cherche
00:54:51et qu'est-ce qu'on peut espérer ?
00:54:53Bon, admettons
00:54:54qu'on cherche au bon endroit.
00:54:55Essayons de...
00:54:57Le seul critère
00:54:57que nous avons
00:54:58qui était
00:54:59à peu près sérieux,
00:55:01c'est les relevés
00:55:01du satellite.
00:55:02Qu'est-ce qui se passe ?
00:55:03On a un boîtier
00:55:04dans l'avion
00:55:05qui s'appelle
00:55:05le boîtier à Kars.
00:55:07Ce boîtier à Kars,
00:55:08il, par exemple,
00:55:10enregistre,
00:55:11il y a une panne.
00:55:12Il y a, par exemple,
00:55:12le pilote automatique
00:55:13a sauté.
00:55:14Pour lui,
00:55:14c'est une panne.
00:55:15Il va via un récepteur
00:55:17qui se trouve après lui
00:55:19et qu'on ne peut pas couper
00:55:21depuis le poste.
00:55:21Il va envoyer un message
00:55:23à la compagnie aérienne.
00:55:24On sait que cette à Kars
00:55:25a été coupée.
00:55:27D'accord ?
00:55:28Par contre,
00:55:29le boîtier radio
00:55:30qui était derrière
00:55:30n'était pas coupé.
00:55:31Et il y avait
00:55:32un relais systématique
00:55:34entre ce boîtier radio
00:55:35et le satellite
00:55:36par ce qu'on appelle
00:55:37un ping
00:55:37une fois par heure.
00:55:39Donc,
00:55:40c'est là que
00:55:41une Marsat
00:55:41avec ses pings
00:55:43a analysé
00:55:44des distances,
00:55:45a donc fait
00:55:46des arcs de cercle
00:55:47et a dit
00:55:48ben voilà,
00:55:48le premier arc de cercle
00:55:49était là,
00:55:50le deuxième était là,
00:55:51donc le dernier,
00:55:52il était là,
00:55:53donc il est quelque part
00:55:53le long de ce cercle
00:55:54qui montait
00:55:55jusqu'au-dessus
00:55:56du Pakistan.
00:55:56C'est pour ça qu'on a un...
00:55:57Donc,
00:55:58il a cherché
00:55:59une partie
00:55:59qui se trouve
00:56:00non loin
00:56:01de l'Australie.
00:56:03Moi,
00:56:03je voudrais revenir
00:56:03sur la société
00:56:04une Marsat.
00:56:04Oui,
00:56:05on a des pings.
00:56:06Il faut savoir
00:56:06que la société
00:56:07une Marsat
00:56:07n'a jamais,
00:56:08jamais voulu donner
00:56:09ce qu'on appelle
00:56:10les raw data,
00:56:11donc ces données initiales,
00:56:14ni à l'enquête,
00:56:15ni aux familles.
00:56:15Pourquoi ?
00:56:16Ah,
00:56:16pourquoi ?
00:56:17Je vous le demande.
00:56:18On les a vus à la télé,
00:56:19ils ont montré
00:56:20un listing un jour
00:56:20et il y avait
00:56:22des tas de colonnes
00:56:22et des tas de lignes.
00:56:23Mais on ne peut pas,
00:56:24la justice ne peut pas
00:56:25faire des réquisitions pour ça ?
00:56:26La France a essayé
00:56:27parce que la France
00:56:28est la seule enquête
00:56:29indépendante qui existe.
00:56:30La France est allée voir
00:56:31une Marsat,
00:56:31ils n'ont rien donné.
00:56:33Donc,
00:56:33ils refusent même
00:56:34de répondre
00:56:36aux juges français.
00:56:37Alors,
00:56:37allez jusqu'au bout
00:56:37de votre réflexion.
00:56:38Jusqu'au bout.
00:56:39Ce qu'ils ont montré
00:56:40à la télé,
00:56:40il y avait des lignes
00:56:41des colonnes,
00:56:41ils ont juste envoyé
00:56:42un tableau Excel
00:56:43aux enquêteurs.
00:56:44Mais il manque
00:56:45des lignes des colonnes.
00:56:46Moi,
00:56:46je pense que ces données
00:56:47et Marsat sont fausses.
00:56:48Totalement fausses.
00:56:49Elles ont été fabriquées.
00:56:51Falsifiées, fabriquées.
00:56:52Je ne crois pas
00:56:52à ce demi-tour.
00:56:54Je vais vous dire
00:56:54pourquoi une autre raison
00:56:55pour laquelle je ne crois
00:56:56pas à ce demi-tour.
00:56:57Si vous regardez la carte
00:56:58et vous regardez
00:56:58le trajet qu'on nous donne.
00:56:59On va remettre la carte.
00:57:00Il y a au moins
00:57:01dix pays
00:57:02qui devraient avoir vu
00:57:02cet avion.
00:57:04Dix pays.
00:57:04Tous ceux qui sont autour.
00:57:06La Thaïlande,
00:57:06la Malaisie,
00:57:08le Vietnam,
00:57:08Singapour,
00:57:09l'Inde,
00:57:11la Birmanie
00:57:12et tout le monde
00:57:12dit l'Indonésie.
00:57:14Les gens disent
00:57:14ne pas l'avoir vu.
00:57:15Comment vous expliquez ça ?
00:57:17Je vous pose la question.
00:57:18Moi aussi.
00:57:18Je peux vous dire
00:57:19que ce ne sont pas des pays
00:57:20qui peuvent se mettre
00:57:20d'accord du jour au lendemain
00:57:21en disant qu'on n'est d'accord.
00:57:22On dit qu'on n'a rien vu.
00:57:23Ils ne supportent pas
00:57:24ces pays-là.
00:57:27Quel intérêt
00:57:28Imarsat aurait
00:57:29à ne pas donner
00:57:30toutes les informations.
00:57:31C'est-à-dire qu'ils essaient
00:57:31de protéger quelqu'un ?
00:57:32Non, je vais vous dire.
00:57:33Le lendemain,
00:57:34le lendemain du crash,
00:57:36le FBI
00:57:37est à Kuala Lumpur.
00:57:38On est d'accord ?
00:57:39Donc les Américains
00:57:40sont à Kuala Lumpur
00:57:40le lendemain,
00:57:41vont chez le pilote,
00:57:42prennent le simulateur
00:57:44de vol du pilote.
00:57:45Pourquoi le FBI
00:57:46est sur place demain,
00:57:47le lendemain ?
00:57:47Ils ne sont pas en charge
00:57:48de l'enquête officiellement.
00:57:49Ils n'ont rien à faire ici.
00:57:50Ils n'ont rien à faire là.
00:57:52Donc ce sont les Américains
00:57:53qui mettent l'enquête.
00:57:54Ensuite,
00:57:55ce sont les Anglais
00:57:56via Imarsat
00:57:56qui disent
00:57:57où est l'avion.
00:57:59Imarsat est très lié
00:58:00aux services secrets anglais.
00:58:01Et troisièmement,
00:58:02ce sont finalement
00:58:03les Australiens
00:58:03qui cherchent.
00:58:04Vous êtes en plein
00:58:05dans ce qu'on appelle
00:58:05les Five Eyes,
00:58:06les services secrets
00:58:07anglo-saxons,
00:58:08les cinq yeux.
00:58:09Vous êtes en plein là-dedans.
00:58:10Donc pour vous,
00:58:11c'est une histoire
00:58:11de services secrets ?
00:58:12Non, c'est les Américains
00:58:15qui sont à la manœuvre.
00:58:16Après, c'est une histoire
00:58:17de services secrets.
00:58:18Mais au départ,
00:58:19vous, l'hypothèse la plus forte,
00:58:20c'est que l'avion
00:58:21a été abattu par des tirs.
00:58:22Le client est tombé
00:58:23là où on l'a perdu.
00:58:24Il a été abattu
00:58:25à cet endroit-là.
00:58:25Il a été abattu,
00:58:26selon vous ?
00:58:27Selon moi, oui.
00:58:28Mais vous n'avez pas
00:58:28d'éléments qui peuvent...
00:58:30J'ai plein d'éléments.
00:58:32J'ai plein de gens
00:58:32qui m'ont dit
00:58:33des tas de choses.
00:58:34Je n'arriverai pas
00:58:35à mettre noir sur blanc
00:58:35où il y a le premier
00:58:36noir sur blanc.
00:58:37Néanmoins,
00:58:37j'ai des tas de gens
00:58:38qui m'ont dit plein de choses
00:58:39qui ne se connaissent pas,
00:58:41qui m'ont dit des choses.
00:58:42Et je pense que c'est
00:58:43la vérité.
00:58:44Alors, abattu volontairement
00:58:45ou alors ça pourrait
00:58:46être un accident ?
00:58:47Je vais vers la caravelle de Nice.
00:58:50Absolument.
00:58:51966, c'est ça ?
00:58:52Ça, c'est un dossier
00:58:52qui passionne de me.
00:58:54Ah, moi, ça me passionne
00:58:54parce que dans cette caravelle,
00:58:56il y avait mon médecin.
00:58:57J'étais gamin,
00:58:57le docteur Chigo
00:58:58de Guignon-Saône-et-Loire.
00:58:59Donc, non, mais c'est important aussi
00:59:01parce que c'est un avion
00:59:02qui tombait à l'époque.
00:59:04Ça n'arrivait pas, quoi.
00:59:05Donc, on a dit
00:59:06que peut-être cette caravelle,
00:59:07c'était des militaires
00:59:08qui faisaient des essais,
00:59:09des Français
00:59:09et qui l'avaient touchée
00:59:11avec un missile.
00:59:13Est-ce que ça pourrait
00:59:14être la même chose ?
00:59:15Ça peut être la même chose,
00:59:16oui, absolument.
00:59:17Abattu, mais par erreur ?
00:59:18Pas forcément.
00:59:19Non, non, je pense
00:59:20que ça a été volontaire
00:59:20en l'occurrence.
00:59:21Mais il y a des bases militaires
00:59:22à côté ?
00:59:23Il y a des choses identifiées
00:59:25qui pourraient être...
00:59:26Il y a une flotte américaine
00:59:27qui est là,
00:59:28qui est sur place.
00:59:29D'accord.
00:59:29Il y avait des manœuvres
00:59:31énormes.
00:59:32Voilà, la semaine d'avant,
00:59:33il y avait une énorme
00:59:34flotte américaine.
00:59:35D'ailleurs, c'est eux
00:59:35qui vont ramasser
00:59:36les débris après.
00:59:37Il y a une flotte américaine
00:59:38qui est sur place.
00:59:39Donc, l'avion, pour moi,
00:59:39il a été abattu volontairement
00:59:41parce qu'il y a quelqu'un
00:59:42et quelque chose dans l'avion
00:59:43qui ne doit pas arriver à Pékin.
00:59:45Ça, c'est votre théorie ?
00:59:46Oui.
00:59:47Et ce quelqu'un
00:59:48ou ce quelque chose,
00:59:49on peut essayer d'aller
00:59:50un peu plus loin
00:59:50ou on n'y arrive pas ?
00:59:52Il y a beaucoup de choses.
00:59:53Il y a un chargement
00:59:54dans l'avion
00:59:54dont on ne sait pas ce que c'est.
00:59:55On n'a jamais su
00:59:56ce que c'était.
00:59:57On a dit que c'était
00:59:57des mangoustines.
00:59:58Les mangoustines.
00:59:59Les célèbres mangoustines,
01:00:01ce chargement de mangoustines.
01:00:02Les mangoustines
01:00:02n'existent pas à cette saison-là.
01:00:04On sait qu'il y a
01:00:04un chargement mystérieux
01:00:06et qu'il n'est pas passé
01:00:07par la douane.
01:00:07Ça, on en est sûr.
01:00:09D'accord ?
01:00:10On sait aussi
01:00:11qu'il y a des gens
01:00:11d'une société extrêmement
01:00:13liée au service secret
01:00:15et à l'armée américaine.
01:00:17Il y a 15 ingénieurs
01:00:18ou une dizaine d'ingénieurs
01:00:19d'une société
01:00:20qui est dans cet avion.
01:00:21Etc.
01:00:22Donc, il y a ce chargement,
01:00:23ces gens-là.
01:00:24Il y a plein de choses mystérieuses.
01:00:26Malheureusement,
01:00:26tout ce qu'on tire
01:00:27est assez mystérieux.
01:00:29Mais il y a plein de...
01:00:30En tout cas,
01:00:31on sait qu'il y a
01:00:31un chargement mystérieux
01:00:32dans cet avion.
01:00:32D'accord.
01:00:33Le rapport d'enquête
01:00:33de 2018,
01:00:35quand on écrit
01:00:36que l'avion a subi
01:00:37une dépressurisation
01:00:38avant de se cracher
01:00:39dans l'océan Indien,
01:00:40ça, c'est la version officielle.
01:00:43Je n'y crois pas
01:00:43une seconde.
01:00:44Je vous vois tous les deux.
01:00:45Vous faites non dans la tête.
01:00:46Oui, c'est la version officielle.
01:00:47On dit que l'avion
01:00:48n'a plus de carburant
01:00:49donc il tombe.
01:00:51Je ne vois pas
01:00:51à partir du moment
01:00:52où on n'a plus de carburant
01:00:53pour quelle raison
01:00:54l'avion se dépressurise.
01:00:55Enfin bon,
01:00:56il faut quand même
01:00:57une action volontaire.
01:00:58S'il n'y a pas
01:00:58un hublot qui explose,
01:01:01il faut bien une action volontaire
01:01:02pour dépressuriser un avion.
01:01:04Que l'on me dise
01:01:04l'avion a été dépressurisé
01:01:06juste au moment
01:01:07où il aurait tourné
01:01:08à gauche
01:01:09pour revenir
01:01:09vers la Malaisie
01:01:11de manière à ce que
01:01:12le gars qui a pris
01:01:13les commandes
01:01:14dise bon ben
01:01:14je vais faire tomber
01:01:16tout le monde
01:01:16dans les pommes derrière
01:01:17comme ça je suis tout seul.
01:01:19À la limite,
01:01:20pourquoi pas ?
01:01:21Mais en fin de vol ?
01:01:22Dépressuriser un avion
01:01:23en fin de vol ?
01:01:24Pourquoi ?
01:01:25Un pilote
01:01:26comme la Lufthansa
01:01:27qui décide
01:01:28de se cracher,
01:01:29de mourir
01:01:30et d'emmener tout le monde
01:01:30avec le possible ?
01:01:31Le suicide du pilote ?
01:01:32C'est une thèse possible ?
01:01:33Le suicide du pilote ?
01:01:34Des gens en ont parlé,
01:01:35ils ont même fait des analyses,
01:01:37des recherches
01:01:38sur le commandant de bord.
01:01:39Certains ont dit
01:01:40qu'il avait été voir
01:01:41un médecin
01:01:42une dizaine de fois
01:01:44avant le vol
01:01:45sans prévenir
01:01:46sa compagnie aérienne.
01:01:47Est-ce que c'est vrai ?
01:01:48Est-ce que c'est faux ?
01:01:48Je n'en ai absolument
01:01:49aucune idée.
01:01:50Ce que je sais,
01:01:51c'est que
01:01:52la personne célèbre
01:01:54qui a écrit
01:01:55le livre
01:01:56justement en parlant
01:01:58de ce commandant de bord
01:01:59en parlait
01:01:59comme quelqu'un
01:02:00qui avait une très bonne
01:02:01référence vis-à-vis.
01:02:04Voilà,
01:02:04une très bonne notation.
01:02:05Est-ce qu'on sait
01:02:06combien de temps
01:02:07s'écoule
01:02:07entre le moment
01:02:08où l'avion va quitter
01:02:09son trajet initial,
01:02:11son plan de vol initial
01:02:12et disparaître
01:02:13complètement ?
01:02:14Est-ce qu'on sait
01:02:15combien de temps
01:02:15s'écoule ?
01:02:15Question parce que
01:02:17si on est dans
01:02:18la configuration
01:02:19de la Lufthansa
01:02:20d'un pilote
01:02:20qui essaie de se crasher
01:02:21et qui s'est enfermé
01:02:23dans son cockpit,
01:02:24ça veut dire
01:02:24qu'on a le temps
01:02:25à l'intérieur de l'avion
01:02:26de casser la porte
01:02:27ou d'essayer d'intervenir
01:02:28ou d'alerter
01:02:29ou de parler.
01:02:30Donc,
01:02:30combien de temps
01:02:30s'écoule ?
01:02:31C'est quoi ?
01:02:32C'est 10 minutes ?
01:02:32Entre le moment
01:02:32où il disparaît
01:02:33et le moment
01:02:34où il crashe.
01:02:34Le moment où il quitte
01:02:34sa route initial
01:02:35et où il se crashe.
01:02:36Le moment où il dévie
01:02:37et le moment...
01:02:38Il y a 8 heures.
01:02:39Il y a 8 heures.
01:02:39Il avait décollé
01:02:46depuis 40 minutes
01:02:47à peine.
01:02:48On parle aussi
01:02:49d'un détournement d'avion.
01:02:51Ça, c'est possible ?
01:02:52Bien sûr,
01:02:53c'est possible.
01:02:53Il y a même des gens
01:02:54qui nous ont parlé.
01:02:55Il y a des gens
01:02:56qui ont témoigné
01:02:56dans les îles des Maldives
01:02:58avoir vu un avion
01:02:59de la même couleur
01:03:00passer au ras de l'île
01:03:01comme c'est juste
01:03:03à côté de Diego Garcia.
01:03:04Bien sûr,
01:03:05tout le monde s'est dit
01:03:05que c'est un attentat
01:03:07du style de celui
01:03:08qu'on a eu aux Etats-Unis.
01:03:09Un avion qui est détourné
01:03:10par des gens
01:03:11qui veulent aller
01:03:12s'écraser volontairement
01:03:13sur la base
01:03:14de Diego Garcia.
01:03:15C'est possible.
01:03:16Tout est possible.
01:03:18Est-ce que le plus dur,
01:03:19finalement,
01:03:19ce n'est pas d'avoir
01:03:20toutes ces pistes,
01:03:21tous ces fils
01:03:22sur la table
01:03:23et de ne pas en saisir un ?
01:03:25Il y en a quelques-uns
01:03:26qu'on a réussi
01:03:27à stopper.
01:03:30À éliminer, oui.
01:03:31À écarter.
01:03:32La panne de carburant.
01:03:34C'est vrai qu'on n'en a pas parlé.
01:03:35Il y avait l'hypothèse
01:03:35de la panne de carburant.
01:03:36Il y a des trucs
01:03:36qu'on a réussi à écarter.
01:03:36Quand on regarde les passagers,
01:03:40il y a des gens bizarres aussi.
01:03:41Donc, le détournement,
01:03:42c'est possible.
01:03:43Par exemple,
01:03:44il y a des gens bizarres
01:03:44dans l'avion,
01:03:45vous voulez dire ?
01:03:46Il y a des gens liés
01:03:46au service secret
01:03:47dans cet avion.
01:03:48Il y a 239 personnes
01:03:50et il y a des gens
01:03:50bizarres dans cet avion.
01:03:52Il y a 6 personnes
01:03:52avec des faux billets
01:03:53dont 2 seuls
01:03:54ont été ciblés.
01:03:55Il y a des spécialistes avioniques
01:03:57juste sous le...
01:03:59Le...
01:04:00Le...
01:04:01Oui, le dôme de...
01:04:03Sous la CARS.
01:04:03Voilà.
01:04:04C'est quoi des spécialistes avioniques
01:04:06pour nos téléspectateurs ?
01:04:07Sous la CARS,
01:04:08c'est tout ce qui est moyen
01:04:10par ordinateur
01:04:12ou par radio
01:04:13pour récupérer
01:04:15toutes les informations
01:04:16de l'avion
01:04:16pour les synthétiser
01:04:18et ensuite les envoyer
01:04:19par satellite
01:04:20aux constructeurs.
01:04:20Donc, c'est des hyper-techniciens
01:04:22des SAT.
01:04:22C'est des gens
01:04:23qui connaissent parfaitement
01:04:24tout le système.
01:04:24Donc, on nous a dit
01:04:25beaucoup de choses.
01:04:26Tout ce qu'on tire
01:04:26est un peu bizarre.
01:04:27Et vous dites,
01:04:28attendez,
01:04:28ils sont sous la quoi ?
01:04:30Sous le radar,
01:04:32le dôme
01:04:32qui envoie les données
01:04:34à Imarsad.
01:04:35Dans l'avion ?
01:04:35Oui.
01:04:36Vous voyez,
01:04:37sur la photo qui est derrière,
01:04:38c'est le dôme
01:04:38que vous voyez juste
01:04:39à l'arrière de la porte droite.
01:04:41Vous voyez ?
01:04:42Les jambes en droite.
01:04:43La légère bosse blanche.
01:04:44Vous en avez un là
01:04:45et vous avez une autre antenne
01:04:46qui se trouve en plein milieu.
01:04:47Et là-dessous,
01:04:48il y a un boîtier
01:04:49qui est là où on met les bagages.
01:04:50Oui.
01:04:51Et on a découvert,
01:04:52vient l'enquête française,
01:04:53qu'on pouvait acheter
01:04:54tout simplement sur Internet
01:04:56quelque chose
01:04:57qu'on mettait sur le boîtier
01:04:58et avec un ordinateur,
01:04:59on pouvait pirater ces données.
01:05:01Donc, la France
01:05:03a quand même pas mal enquêté.
01:05:04Oui, la France a enquêté.
01:05:05La France a découvert ça,
01:05:06qu'il y avait ce spécialiste
01:05:07avionique.
01:05:07C'est pas rien, quand même.
01:05:08Non, c'est pas rien.
01:05:09C'est pas rien.
01:05:09Mais tout ce qu'on tire,
01:05:10je vous dis, est bizarre.
01:05:12Et l'enquête de la France,
01:05:13elle dit quoi ?
01:05:14Pour l'instant,
01:05:14elle ne dit rien.
01:05:15Mais l'enquête de la France,
01:05:16elle dit,
01:05:17le rapport que vous nous avez donné,
01:05:18il ne tient pas la route.
01:05:19Voilà, le rapport de 2018,
01:05:20on n'y croit pas.
01:05:21C'est tout.
01:05:22Mais elle est incapable
01:05:23d'aller chercher les données.
01:05:24Ça se passe à 10 000 kilomètres,
01:05:25les données ne sont pas là.
01:05:26Les données sont chez Boeing,
01:05:28sont chez Imarsat,
01:05:29sont aux Etats-Unis,
01:05:30sont en Malaisie
01:05:31et la France n'arrive pas
01:05:32à avoir les données.
01:05:32Mais pardon de ma naïvetie,
01:05:33on ne peut pas faire
01:05:34des réquisitions judiciaires là-dessus,
01:05:35c'est trop sensible.
01:05:36Si, on l'a fait.
01:05:37Mais quand vous faites
01:05:38une réquisition
01:05:44voir les Français,
01:05:44et puis après,
01:05:45vous savez ce qu'ils ont fait signer
01:05:46aux enquêteurs français ?
01:05:47Non.
01:05:47Ils ont fait signer
01:05:48aux enquêteurs français
01:05:49comme quoi,
01:05:50on leur donnait des choses,
01:05:51mais ils n'avaient pas le droit
01:05:52de s'en servir pour l'enquête.
01:05:53Ça sert à quoi alors ?
01:05:54Ben oui, je vous le demande.
01:05:55Si on fait la liste
01:05:56de ceux qui ne veulent pas collaborer,
01:05:58donc il y a Imarsat,
01:05:59il y a Boeing,
01:06:00il y a qui encore ?
01:06:01Il y a le FBI.
01:06:02Le FBI ?
01:06:03Le plus important pour moi,
01:06:04c'est le FBI.
01:06:05Qu'a-t-il été faire ce jour-là ?
01:06:07Il n'a rien versé à l'enquête.
01:06:09Rien.
01:06:10Pas un rapport.
01:06:10Donc pourquoi était-il là ce jour-là ?
01:06:12C'est ça la question centrale pour vous.
01:06:13Ben voilà.
01:06:15Et ce n'était pas pour
01:06:16cette piste terroriste
01:06:18dont on parlait tout à l'heure ?
01:06:20Peut-être.
01:06:21C'est vrai que les scientifiques
01:06:22dont on parlait,
01:06:23ils étaient, je crois,
01:06:24sur un dossier extrêmement important
01:06:26qui permettait,
01:06:27avec des moyens futurs,
01:06:29d'arriver à rendre
01:06:30des avions totalement...
01:06:33Invisibles.
01:06:34Invisibles.
01:06:34Ah ben voilà.
01:06:35Sur la TIF.
01:06:35L'autre chose que je sais,
01:06:36c'est qu'il y avait des AWAC
01:06:37sur zone ce jour-là.
01:06:38Les AWAC, vous savez,
01:06:39c'est les gros avions
01:06:40qui surveillent un AWAC.
01:06:42Vous voyez 600 kilomètres autour
01:06:43et vous voyez tout.
01:06:44Vous voyez un scooter
01:06:45sur la place de la Comfort.
01:06:46Et qu'est-ce qu'ils faisaient là,
01:06:46les AWAC ?
01:06:47C'était peut-être
01:06:48parce que les forces américaines
01:06:49étaient là.
01:06:49De la base ?
01:06:50De la base des militaires
01:06:52qui étaient là.
01:06:52Des manœuvres, là ?
01:06:53Mais ces AWAC
01:06:55ont évidemment suivi
01:06:56tout ce qui s'est passé.
01:06:57Donc ils ont vu ?
01:06:58Donc ils savent parfaitement,
01:06:59parce que je dis,
01:06:59c'est que les Américains,
01:07:01je ne sais pas s'ils sont impliqués,
01:07:02mais en tout cas,
01:07:02ils savent parfaitement
01:07:03où est cet avion.
01:07:04Qu'est-ce qu'on peut espérer
01:07:06retrouver ?
01:07:07Parce qu'il y a un débris
01:07:08qui a été retrouvé.
01:07:09Il y a quand même
01:07:09une série de débris
01:07:11qui a été retrouvé
01:07:12près de La Réunion, je crois.
01:07:13À l'île de La Réunion.
01:07:15Le plus connu,
01:07:15celui de l'île de La Réunion,
01:07:16c'était un flaperon.
01:07:18Vous voyez la partie arrière
01:07:19de la aile
01:07:19qui se trouve
01:07:19le plus près du fuselage.
01:07:21Mais on est sûr
01:07:22que ce petit morceau
01:07:23faisait partie
01:07:23bien de cet avion-là.
01:07:25On est sûr
01:07:25que c'est un flaperon
01:07:26de 777.
01:07:28Par contre,
01:07:28on n'est pas du tout certain
01:07:29que ce soit cet avion-là.
01:07:30Non, la preuve
01:07:31n'est pas irréfutable.
01:07:33D'accord.
01:07:33Parce que sur chaque pièce
01:07:34de l'avion,
01:07:35il y a un petit tag
01:07:36qui est dessus.
01:07:37D'immatriculation,
01:07:38si on peut dire.
01:07:38Sur le dessus,
01:07:39il y a le numéro
01:07:40de production,
01:07:41le numéro de série.
01:07:43Un numéro de production,
01:07:44ça vous dit
01:07:45qui a fait cette pièce,
01:07:47quand est-ce qu'elle a été montée,
01:07:48est-ce qu'elle a été changée
01:07:49d'avion pour être mise
01:07:50sur un autre,
01:07:50à quelle date
01:07:51et tout ce qui s'ensuit.
01:07:52Il y a tout l'historique.
01:07:53Mais Jean, Guylain,
01:07:54des flaperons de 777,
01:07:56il n'y a pas 25 avions
01:07:58qui ont perdu des flaperons.
01:07:59Non, il y a eu plein
01:07:59de 777
01:08:00qui ont été démantelés
01:08:01et comme par hasard,
01:08:02ils ont une plaque
01:08:03d'immatriculation.
01:08:05Comme par hasard,
01:08:06quand est-ce qu'on enlève
01:08:06la plaque d'immatriculation ?
01:08:07Quand on démantèle.
01:08:09Et vous regardez,
01:08:10il y a plein de 777
01:08:11qui ont été démantelés.
01:08:12Donc là,
01:08:13le flapon qui a été trouvé
01:08:14était sans plaque.
01:08:15Donc on ne peut pas...
01:08:16On l'aurait déposé volontairement ?
01:08:17Non, mais donc on ne peut pas
01:08:19factuellement le relier...
01:08:20Je pense que oui.
01:08:20On l'aurait déposé volontairement
01:08:22à cet endroit-là.
01:08:22On n'a aucune certitude
01:08:24que ce soit...
01:08:25On veut nous faire croire
01:08:25que c'était de ce côté-là.
01:08:27Donc il faut qu'on apporte
01:08:28des preuves.
01:08:28Ah vous, vous pensez
01:08:29que c'est une pièce fabriquée ?
01:08:31Ah oui, un flapon
01:08:31sans...
01:08:33Sans identification.
01:08:35Qui peut très bien
01:08:36avoir été déposé volontairement.
01:08:37C'est un flapon qui a été démantelé.
01:08:39C'est gravissime ça.
01:08:40Pour brouiller les pistes.
01:08:41C'est une des thèses.
01:08:42Je n'ai pas dit
01:08:42que c'est ce qui s'était passé.
01:08:44C'est une des thèses.
01:08:44Ils ont retrouvé également
01:08:45des pièces au niveau de la...
01:08:48Pas que de...
01:08:50De l'île de la Réunion.
01:08:53Ils en ont retrouvé
01:08:53quelques pièces
01:08:54sur les côtes africaines.
01:08:5610 ou 11 pièces
01:08:57ils ont retrouvées.
01:08:57Mais 11 ans après,
01:08:58qu'est-ce qu'on peut espérer là
01:08:59vu que les recherches
01:09:00se reprennent le 30 décembre
01:09:01je crois pour 55 jours ?
01:09:0230 décembre, tout à fait.
01:09:03OK.
01:09:03Qu'est-ce qu'on peut espérer
01:09:04retrouver ?
01:09:05Et pardon de la question,
01:09:07mais est-ce que ça remonte ?
01:09:07Enfin techniquement,
01:09:0811 ans après,
01:09:09est-ce que ça peut encore remonter ?
01:09:11Les pièces ?
01:09:11Les débris ?
01:09:12C'est surtout que les drones
01:09:15qui vont aller sur place
01:09:16si tenté qu'ils trouvent
01:09:17une masse métallique
01:09:18ils vont aller dessus
01:09:19ils vont le prendre en photo
01:09:19s'ils réalisent que c'est
01:09:21vraiment l'épave de l'avion.
01:09:22La première chose que l'on va faire
01:09:24c'est essayer par des moyens
01:09:25qui sont capables de le faire
01:09:27et Ocean Infinity
01:09:28a ce qu'il faut pour ça
01:09:29d'aller récupérer la partie de l'avion
01:09:31dans laquelle se trouvent
01:09:32les deux boîtes noires.
01:09:34Elles, elles vont nous dire
01:09:35beaucoup de choses.
01:09:36Il y a une boîte noire
01:09:37qui enregistre
01:09:38tous les paramètres techniques
01:09:39et une autre
01:09:40Voice Recorder
01:09:41qui enregistre
01:09:42tous les sons
01:09:43dans le poste de pilotage
01:09:44tous les échanges radios.
01:09:46Ça, ça permet quand même
01:09:48de répondre à beaucoup de questions.
01:09:49On sait qu'il y en a une
01:09:50qui était en panne.
01:09:51Oui.
01:09:51Alors ça, ça ne nous aide pas.
01:09:53Et si la société
01:09:54retrouve l'épave
01:09:55on sait qu'elle peut percevoir
01:09:5770 millions de dollars.
01:09:59Donc l'enjeu
01:09:59il est évidemment humain
01:10:01mais il est aussi...
01:10:02Mais les Malaisiens
01:10:02ont bien dit
01:10:03s'ils trouvent quelque chose
01:10:04ou sinon c'est 0 centime.
01:10:07Bon.
01:10:08Comment est-ce qu'on vit
01:10:09ces 11 années-là ?
01:10:10Comment est-ce qu'on tient ?
01:10:11Et comment est-ce que...
01:10:12Est-ce qu'on peut demander
01:10:13des nouvelles
01:10:14de votre fils
01:10:15qui est avec vous
01:10:17et qui a grandi avec vous
01:10:18et avec cette énigme-là ?
01:10:19Comment est-ce qu'on...
01:10:20Mon fils, il avait 20 ans
01:10:21quand ça lui est arrivé.
01:10:22Il a 20 ans, il perd
01:10:23sa soeur, son frère, sa maman.
01:10:26Donc je pense que pour lui
01:10:27c'était quand même
01:10:27un truc absolument invraisemblable.
01:10:30Comment on vit ?
01:10:31D'abord, moi personnellement
01:10:33ça a été un combat.
01:10:37On a senti
01:10:38dès la première semaine
01:10:39qu'il y avait un problème
01:10:39puisque c'est au bout
01:10:41d'une semaine
01:10:41qu'on nous dit
01:10:42on a cherché en mer de Chine
01:10:43pendant une semaine
01:10:44et au bout d'une semaine
01:10:45on lui dit
01:10:45ah ben non l'avion
01:10:46il a traversé
01:10:47toute la Malaisie
01:10:48c'est allé de l'autre côté
01:10:48pourquoi on a attendu
01:10:49une semaine
01:10:50et on a cherché
01:10:50au mauvais endroit
01:10:51pendant une semaine
01:10:52donc c'est déjà
01:10:52au bout d'une semaine
01:10:53donc on sait
01:10:53qu'il y a un problème
01:10:54donc moi
01:10:55ma façon de survivre
01:10:57ça a été un
01:10:57je me suis lancé
01:10:58dans ce combat
01:10:58et deux
01:10:59il me restait un fils
01:11:0020 ans
01:11:00donc je me suis dit
01:11:01je ne peux pas lui dire
01:11:02le monde est pourri
01:11:03on abat des avions
01:11:04etc.
01:11:06Et je ne peux pas
01:11:07ne pas chercher la vérité
01:11:09donc je lui ai dit
01:11:09tu t'en occupes pas
01:11:10je m'en occupe
01:11:11et puis la vie est belle
01:11:11et puis on va reconstruire
01:11:13notre vie
01:11:13ça a été dur
01:11:14oui oui ça a été dur
01:11:15mais il fallait que je lui montre
01:11:16quelque chose
01:11:17et aujourd'hui il va bien
01:11:18j'ai quitté mon boulot
01:11:19j'ai mené l'enquête
01:11:20depuis au bout de 3 ans
01:11:22on se bat contre des gens
01:11:23plus forts que nous
01:11:24on est d'accord
01:11:24donc j'ai monté une société
01:11:26je me suis marié
01:11:28et j'ai une seconde vie
01:11:29parfaitement heureuse
01:11:30et votre fils va bien
01:11:31et mon fils va très bien
01:11:32il s'est marié
01:11:33il attend un enfant
01:11:34tout le monde va bien
01:11:35néanmoins ce combat
01:11:36est toujours avec nous
01:11:37il y a un qui se bat
01:11:38alors vous vous vous battez
01:11:39est-ce qu'il y a une association
01:11:40est-ce qu'il y a dans d'autres pays
01:11:42des victimes
01:11:43d'une autre nationalité
01:11:44avec des gens qui se battent
01:11:45et qui vous échangez
01:11:47régulièrement
01:11:48moi j'ai découvert ça
01:11:49qu'est-ce que toi tu as trouvé
01:11:50la contre-enquête
01:11:52on est en lien
01:11:53mais c'est extrêmement difficile
01:11:54la plupart des passagers
01:11:55sont des chinois
01:11:56les chinois
01:11:57ils sont pas
01:11:58ils sont pas tout à fait libres
01:11:59comme moi
01:12:00ni de parler
01:12:00ils sont moins libres
01:12:01et ils parlent pas anglais
01:12:02ils parlent pas français
01:12:03donc c'est très compliqué
01:12:03et ce sont les plus
01:12:04les plus insistants
01:12:06les chinois
01:12:06après il y a les malaisiens
01:12:07les malaisiens c'est pareil
01:12:08ils sont pas tellement libres
01:12:09non plus
01:12:09donc c'est très dur
01:12:10et il y a peu de gens
01:12:11qui font énormément de choses
01:12:13je pense que les chinois
01:12:13en font énormément
01:12:14ils essayent toujours
01:12:15de faire bouger les choses
01:12:16mais c'est dur pour eux
01:12:17moi je suis libre
01:12:18je suis le seul
01:12:19qui soit parfaitement libre
01:12:20de parler
01:12:20et votre relation
01:12:21avec les enquêteurs français ?
01:12:23les enquêteurs français
01:12:23moi je suis très content
01:12:24qu'ils soient là
01:12:25parce que
01:12:25c'est la seule enquête
01:12:27indépendante pour moi
01:12:28mais les pauvres
01:12:30les pauvres
01:12:31qu'est-ce qu'ils ont ?
01:12:32ils ont un rapport
01:12:32de je sais pas combien
01:12:33d'une centaine de pages
01:12:34où ils s'aperçoivent
01:12:35qu'il y a plein de trucs
01:12:36qui marchent pas
01:12:36et puis ils demandent
01:12:38ils demandent à Boeing
01:12:38ils demandent à les Marsat
01:12:40ils sont à peine reçus
01:12:41on leur répond après
01:12:42à peine
01:12:42et puis à chaque fois
01:12:44quand ils veulent aller
01:12:44aux Etats-Unis
01:12:45c'est quand même
01:12:46une galère
01:12:47pour y aller
01:12:47mais est-ce que les enquêteurs français
01:12:48ils ont des doutes ?
01:12:49est-ce qu'ils vous font part
01:12:50de leurs doutes
01:12:50ou de leurs questionnements ?
01:12:51ils ont des doutes
01:12:52mais ils n'ont aucune réponse
01:12:53à m'apporter
01:12:53bien évidemment qu'ils ont des doutes
01:12:55vous avez passé
01:12:57pardon vous avez reçu un peu tard
01:12:58parce que c'était à la fin
01:12:59de l'émission
01:13:00vous êtes arrivé très tôt
01:13:01vous avez passé tous les deux
01:13:02au moins une demi-heure
01:13:03à discuter
01:13:04dans le hall de BFM
01:13:05est-ce que vous vous êtes dit
01:13:06un truc
01:13:06même sans nous dire quoi
01:13:07un truc
01:13:08ça on ne peut pas en parler
01:13:11mais on pense que ça
01:13:12vous vous êtes dit
01:13:14des choses comme ça ?
01:13:15on est d'accord
01:13:16sur plusieurs points
01:13:17déjà
01:13:18bon
01:13:18et ce n'est pas d'aujourd'hui
01:13:19on a discuté
01:13:20de beaucoup de choses
01:13:21on est d'accord
01:13:22sur plusieurs points
01:13:23il y a vraiment
01:13:24des points très cachés
01:13:25je voudrais rappeler
01:13:26quelque chose
01:13:27qui n'a rien à voir
01:13:28avec cet accident-là
01:13:28le fameux accident
01:13:31de la Coréenne
01:13:31au sud de Sakhalin
01:13:34vous vous rappelez
01:13:34cet avion ?
01:13:35qui avait été descendu
01:13:37qui avait été descendu
01:13:38par les Russes
01:13:39ah oui si si
01:13:40d'accord
01:13:40oui bien sûr
01:13:41cet avion il a fallu
01:13:42attendre 10 ans
01:13:43pour qu'on sache que
01:13:44ah ben les japonais
01:13:46ils avaient repéré
01:13:46qu'il y avait deux avions
01:13:47qui suivaient cet avion-là
01:13:49alors qu'il était en train
01:13:50de rentrer
01:13:50soi-disant
01:13:52par une fausse trajectoire
01:13:53dans l'espace aérien russe
01:13:55ce qui a déclenché
01:13:56jusqu'à le fait
01:13:58qu'ils ont abattu cet avion
01:13:59avec des passagers dedans
01:14:00il nous a fallu 10 ans
01:14:01mais là on est à 11
01:14:02on est à 11
01:14:03oui d'accord
01:14:04mais ce que je veux dire
01:14:05c'est qu'il y a eu
01:14:05un énorme silence
01:14:07radio
01:14:08politique
01:14:09sur cette affaire
01:14:10pendant 10 ans
01:14:12mais vous monsieur
01:14:13vous pensez qu'on le saura
01:14:14un jour la vérité ?
01:14:15je pense qu'il y a des tas
01:14:16de gens qui savent quelque chose
01:14:17il y a des tas de gens
01:14:17qui savent
01:14:18commencer par
01:14:19notre président français
01:14:21à l'époque
01:14:21le président américain
01:14:23à l'époque
01:14:23donc il y a des tas de gens
01:14:24qui savent quelque chose
01:14:25moi mon seul espoir
01:14:27c'est qu'un jour
01:14:28quelqu'un parle
01:14:28c'est qui le président français
01:14:30à l'époque ?
01:14:30c'était Hollande
01:14:30François Hollande
01:14:31vous pensez qu'il sait des choses ?
01:14:32ah bah oui
01:14:33François Hollande
01:14:33il faut comprendre
01:14:34quand ça arrive
01:14:35le gouvernement français
01:14:37ne dit rien
01:14:37excusez-moi
01:14:38mais quand un français
01:14:39se prend un coup de poing
01:14:39à Bamako
01:14:40là il y a 4 français
01:14:41qui perdent la vie
01:14:42il y a un petit truc
01:14:42un petit filet
01:14:43sur le site
01:14:44des quais d'Orsay
01:14:45des quais d'Orsay
01:14:46là ils n'ont jamais
01:14:49jamais rien dit
01:14:504 français qui disparaissent
01:14:51rien
01:14:53un mois plus tard
01:14:54rien
01:14:56un mois plus tard
01:14:57Malaysia Island
01:14:58perd un avion
01:14:59sur l'Ukraine
01:15:00qui est abattue aussi
01:15:00on sait que c'est les Russes
01:15:02même avion
01:15:03même compagnie
01:15:03on sait que c'est les Russes
01:15:05Hollande monte tout de suite au front
01:15:06il dit
01:15:06il n'y a pas de français dans l'avion
01:15:08enquête internationale
01:15:09il fait le tour des télés
01:15:11des radios
01:15:12il faut une enquête internationale
01:15:13c'est scandaleux
01:15:13il n'y a pas de français dans l'avion
01:15:15vous lui avez demandé
01:15:16vous lui avez posé la question
01:15:17un an et demi à nous recevoir
01:15:19un an et demi à nous recevoir
01:15:20et il nous dit
01:15:21je ne sais rien
01:15:22je lui dis
01:15:22monsieur le président
01:15:23je ne vous crois pas
01:15:24donc il me fait rencontrer
01:15:25il dit
01:15:25je vais vous faire rencontrer
01:15:27mon chef des services secrets
01:15:28je rencontre son chef
01:15:29des services secrets
01:15:30monsieur Bajolet
01:15:31qui m'a
01:15:31pendant deux heures
01:15:32il m'a expliqué
01:15:33que le monde était rose
01:15:34c'est un mec
01:15:34qui est dans les services secrets
01:15:35il ne vit pas dans un monde rose
01:15:38il m'a dit
01:15:38ce n'est pas possible
01:15:39que les états s'entendent
01:15:40et ce n'est pas possible
01:15:41quand ils sont dans un avion
01:15:41voilà c'est tout
01:15:42bon
01:15:43merci en tous les cas
01:15:45je suis persuadé en tout cas
01:15:45que le président de l'époque
01:15:46c'est ce qui s'est passé
01:15:47et bien on lui posera la question
01:15:48merci à tous les deux
01:15:49salue aussi votre ténacité
01:15:50face à cette épreuve
01:15:51et ses recherches
01:15:52jusqu'ici infructueuses
01:15:53qui reprennent le 30 décembre
01:15:54et le côté positif des choses
01:15:56la vie continue
01:15:57et les grands-pères
01:15:58exactement
01:15:59bientôt
01:15:59félicitations
01:16:01merci à tous
01:16:02merci de nous avoir suivis
01:16:02rendez-vous dimanche prochain
01:16:03à 13h avec vous Dominique
01:16:05en attendant de vous retrouver
01:16:06je vous suggère d'écouter
01:16:07le podcast d'affaires suivant
01:16:08de cette semaine
01:16:09qui est consacré
01:16:09au procès de la sexe
01:16:10Taipa Saint-Etienne
01:16:11c'est à retrouver sur le site
01:16:12de bfmtv.com
01:16:13tout de suite
01:16:14vous avez rendez-vous
01:16:15avec l'info
01:16:15et avec Anne Sefton
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