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À l'occasion du Private Equity Exchange, Mathieu Meffre reçoit Mounia Chaoui (Turenne Santé).
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00:00La Santé fait beaucoup parler d'elle aujourd'hui en tant que secteur au Private Equity Exchange
00:10puisque nous avons eu bon nombre d'échanges, bon nombre de témoignages d'experts venus sur scène en parler
00:15et on a la chance d'avoir la dirigeante de Turenne Santé avec nous, Mounia Chiaoui.
00:20Bonjour Mounia.
00:21Bonjour.
00:22Merci infiniment que vous étiez avec nous l'année dernière déjà pour parler un petit peu de ce secteur que vous connaissez bien.
00:26En deux mots, vous me corrigez, mais Turenne Santé c'est un demi milliard sous gestion.
00:31Oui c'est ça.
00:32Voilà, ça fait à peu près un quart de tout Turenne.
00:35C'est un quart de tout Turenne, c'est 50 dirigeants accompagnés en l'espace de ces 12 dernières années et c'est 25 sorties.
00:42Avec plusieurs stratégies j'imagine ?
00:44Alors avec plusieurs stratégies effectivement, on a une stratégie LBO, on a une stratégie également capital développement
00:50qui s'adresse elle sur des sociétés un peu moins matures que le LBO
00:54qui font du chiffre d'affaires mais qui ne sont pas capables de supporter encore un levier.
00:58Pas de VC ?
00:58Pas de VC.
01:00Alors on a un véhicule VC qui est d'une taille assez raisonnable je dirais puisqu'il fait 60 millions d'euros.
01:08Et là on va faire des dossiers qui sont plutôt sur de l'innovation mais pas trop capital intensive
01:14pour nous permettre d'accompagner les dirigeants sur ce secteur là.
01:17Parfait. On a vu depuis 2-3 ans le monde du private equity rentrer un peu dans un cycle de correction.
01:25L'argent se fundraise moins facilement.
01:29Les attendus vis-à-vis du cash burn, je parle du venture à ce moment-là, sont très différents.
01:34On est roadmap to profitability.
01:36Les valos, on le ressent, sont moins faciles à matcher.
01:39L'alignement buyer-seller, pas facile pour des fonds qui ont eu des moments un peu fastes d'investissement sur 20, 21, 22.
01:47Et la santé fait forcément partie de cette correction.
01:50Mais est-ce que la santé s'en sort mieux ?
01:52Est-ce que la santé est touchée comme les autres ou encore pire que les autres ?
01:57Je dirais que ça dépend des secteurs.
01:59C'est-à-dire qu'on ne peut pas complètement généraliser.
02:02Il y a certains secteurs de la santé qui ont été effectivement affectés par la baisse d'activité post-Covid.
02:07Alors, il y avait certaines sociétés qui ont bénéficié du Covid parce qu'elles vendaient des produits liés au Covid, comme des vaccins, etc.
02:15Donc, ces sociétés-là, elles ont très bien marché pendant le Covid.
02:17Encore un peu après, parce qu'il y avait encore des vaccins anti-Covid.
02:21Et puis après, elles ont commencé à décroître.
02:23Il y a également des sociétés qui sont dans tout ce qui est programmation des opérations,
02:28qui n'ont pas bien allé, qui ne sont pas bien allé pendant le Covid.
02:31Et après, elles rattrapaient.
02:32Qu'elles ont rattrapé démentiellement au post-Covid et puis qui, maintenant, retrouvent leur marché d'avant Covid.
02:39Donc, forcément, il y a eu des grosses corrections qui sont faites dans le monde de la santé.
02:42Mais ce qui est intéressant dans la santé, c'est que le Covid, ça a permis le développement de la digitalisation de la santé.
02:50On est vraiment, on a sauté le pas là où on pouvait encore avoir un peu de réticence.
02:54De la part des praticiens, de la part de peut-être de la structure française un peu spécifique du monde de cette salle de la santé.
03:00Exactement.
03:01Et là, maintenant, il y en a des acteurs qui ont beaucoup grossi grâce au Covid parce qu'ils digitalisent beaucoup, parce qu'ils améliorent les process.
03:09Et donc, c'est des sociétés qui ont été en très, très forte expansion.
03:12Nous, par exemple, dans notre portefeuille, on a une société qui s'appelle Banouk, qui est passée d'à peu près 5 millions de chiffres d'affaires à un peu plus de 25 aujourd'hui et qui permet justement de faire des électrocardiogrammes à distance.
03:24Et c'est une société qui se développe très, très fortement grâce justement à la digitalisation de la santé.
03:30Mais il y en a beaucoup d'autres.
03:31On a une autre société, par exemple, qui s'appelle Arche, qui fait en fait toute la tournée dans le monde de l'hospitalisation à domicile et du maintien à domicile.
03:41C'est un logiciel qui permet d'optimiser tout ça.
03:44Et c'est aussi un groupe qui a multiplié par 6 sa taille en l'espace de 5-6 ans.
03:48Donc, il y a beaucoup de choses qui se développent beaucoup sur cette activité-là.
03:51Et donc, les valos tiennent le coup plutôt ?
03:54Sur ce type d'activité, elles tiennent le coup très largement.
03:57Elles ont même augmenté.
03:58Et celles qui ont...
03:59Donc, vous nous avez donné des exemples, mais en termes de sous-secteurs, il y en a un ou deux qui ont été plus visiblement touchés ?
04:08Alors, il y en a certains, effectivement, qui ont été plus visiblement touchés.
04:11Est-ce que les molécules, est-ce que tout ça, ça va ? Est-ce que c'est compliqué ?
04:14Alors, il y en a certains qui sont un peu plus compliqués, mais moi, je suis sûre que ça reviendra.
04:18Je suis très confiante parce que la santé, c'est un monde résilient et c'est cyclique.
04:22Il y a un secteur qui n'allait pas très bien jusqu'à il n'y a pas très longtemps et qui continue un petit peu à souffrir.
04:28C'est tout ce qui est service aux biothèques, forcément, puisque les biothèques ont du mal à lever.
04:32Donc, eux, ils ont moins de clients.
04:33Et il y a aussi toute l'activité un petit peu, voilà, production pour compte de tiers qui a eu des soucis aussi à un moment.
04:39Maintenant, qui repart, qui repart très, très bien.
04:42Pourquoi ? Parce que c'est les sociétés qui sont allées très, très bien juste après le Covid,
04:47parce que tous leurs clients ont restocké et après, ils ont déstocké.
04:51Mais là, ça repart puisque, évidemment, c'est cyclique.
04:54On entend souvent qu'une boîte qui va bien en croissance, c'est une boîte qui arrive à aller jouer aux US parce que le marché de la santé est différent.
05:02Mais je me trompe peut-être.
05:03Pas forcément. Il y a des entreprises de la santé qui vont être très locales.
05:09Je pense notamment, par exemple, au centre de soins, qui sont des activités qui sont très, très locales.
05:14Et puis, il y a aussi certaines activités qui vont, par exemple, de la production pour compte de tiers,
05:19où vous ne pouvez pas avoir une logistique trop importante, où vous ne pouvez pas envoyer ça à trop grande distance.
05:25Et là, qui vont rester des boîtes purement françaises ou purement européennes.
05:30Et pour autant, alors j'entends, mais pour autant, la santé, c'est un endroit dans lequel on voit beaucoup de plateformes build-up.
05:35Oui, tout à fait.
05:36Alors, il y a eu les vétos, les labos, l'imagerie.
05:42Maintenant, il y a les pharmacies en ce moment. Je crois d'ailleurs que vous êtes un des players sur les pharmacies.
05:45Alors, les pharmacies, nous, on est plutôt sur les petits groupes pharmaceutiques,
05:49c'est-à-dire les sociétés qui récupèrent des molécules, des médicaments matures auprès de l'industrie pharmaceutique.
05:55Et ensuite, qui vont pouvoir les vendre aux hôpitaux, aux pharmacies, etc.
06:00Et qui donnent une seconde vie à ces médicaments.
06:03Et les pharmacies, c'est plus dur de rentrer au capital parce que le capital est interdit, en fait, aux financiers.
06:08Donc, il faut plutôt construire des instruments qui sont plutôt des obligations.
06:11Donc, je dois vous avouer que c'est des modèles qui nous attirent moins parce que nous, on est vraiment un investisseur au capital des managers qu'on accompagne.
06:21Et on est complètement aligné en termes d'intérêt. C'est important pour nous.
06:24Mais alors, le buy and build en portfolio qui marche super bien en ce moment, c'est quoi, par exemple ?
06:27Alors, c'est quoi ? C'est plein de choses.
06:29Ça peut être des sociétés, par exemple, dans le dispositif médical où l'idée, c'est de récupérer des produits complémentaires à ce qu'on a déjà ou d'aller sur des marchés qu'on n'a pas encore.
06:40Ça peut être aussi tout ce qui est logiciel, d'acheter des plus petits éditeurs de logiciels qui ont déjà un produit sur le marché et qu'on souhaite compléter.
06:50Ça peut être aussi des sociétés dans le monde du service pour avoir d'autres services complémentaires à ce qu'on a déjà.
06:55Et c'est une grosse, grosse activité, effectivement, dans le monde des entreprises de la santé, parce qu'il y a beaucoup d'entreprises de la santé qui ne sont pas très grosses
07:04et qui, donc, du coup, ont du mal à faire face aux nouvelles contraintes réglementaires parce qu'il y a des contraintes réglementaires.
07:09Et il y a certains secteurs où on fait face à une baisse de prix qui est normale.
07:14Les organismes, enfin, les États ont beaucoup dépensé pour la santé pendant la période Covid.
07:19Et donc, là, maintenant, il y a quand même une baisse de prix sur les actes, sur certains dispositifs, etc.
07:25Il faut y faire face.
07:26On est capable d'y faire face, notamment en améliorant nos process, tout ce qui est digitalisation, etc.
07:32Mais aussi, c'est plus facile d'être plus gros pour y faire face.
07:35Et alors, à votre avis, le prochain segment propice au build-up.
07:39Alors, c'est un peu une recette secrète parce qu'on n'a pas envie de le donner.
07:42Mais vous êtes une des plus grandes experts de la place en investissement dans le monde de la santé.
07:46Je dois vous poser la question.
07:46Alors, les gros, je dirais que les gros gisements de création de valeur, ça va être tout ce qui est société, software santé, tout ce qui aide à la digitalisation.
08:00C'est des secteurs, voilà, où il va y avoir une forte croissance, même en organique.
08:05Et donc, c'est des sociétés, on va avoir des leaders de demain.
08:09Et puis aussi, je dirais, tout ce qui est également service, mais plutôt service digitaux, encore une fois.
08:19Soit au grand groupe pharmaceutique, soit en B2B, toujours en B2B.
08:25Et puis aussi pour la R&D, pour améliorer l'efficacité de la R&D, soit dans les biotech, soit dans l'industrie pharma.
08:32Merci beaucoup.
08:33On fait un petit point sur les actualités de Thurienne Santé également, parce que je crois que j'ai pu passer quelques informations sur un fundraising en cours, ou peut-être même deux.
08:42Exactement.
08:42Donc, on est en cours de fundraising sur deux fonds.
08:45Un premier fonds, qui est un fonds de LBO dédié aux entreprises de la santé, c'est le flagship, qui fait déjà 200 millions d'euros.
08:52Le hard cap est à 250 et donc, on a bientôt finalisé la levée.
08:55Allez, je dois vous poser la question. Et le fonds précédent était à combien ?
08:58Et le fonds précédent était à 180 millions d'euros.
09:00Donc, vous êtes en progression.
09:01Donc, on est en progression.
09:02C'est assez rare pour être souligné depuis deux ans.
09:03Exactement. Voilà. Et puis, le deuxième fonds, c'est un fonds de capital développement qui, lui, s'adresse à des sociétés innovantes, mais qui font déjà du fil d'affaires.
09:11Et ça, c'est important de le dire.
09:12Et l'idée, c'est de mettre du cash-in pour les aider à continuer à se développer et à croître sur leur marché.
09:18Et vous me disiez que, vous, en CapDev, vous faisiez du Majo.
09:21Et c'est vrai qu'historiquement, on voit le CapDev en mino.
09:23On voit ce fuel supplémentaire quand on est parfois un peu trop exposé sur la dette.
09:28On tape dans les quitties, mais on reste Majo.
09:30C'est ma boîte. Je suis le fondateur, ainsi de suite.
09:32Et on n'avait pas l'habitude de voir le CapDev en Majo.
09:35Exactement. Donc, on fait du Majo. On peut aussi faire du Majo en syndication avec d'autres fonds.
09:41Et c'est des sociétés qui peuvent avoir une superbe trajectoire.
09:45Et on est très content de les accompagner, soit en mino, soit en Majo, d'ailleurs.
09:48Et alors, du coup, dans la partie CapDev, vous êtes déjà au HardCap ?
09:52Alors, on n'est pas encore au HardCap. On a démarré la levée un peu plus tardivement que le LBO.
09:56Mais on est déjà à une soixantaine de millions d'euros levés.
09:59Et c'est un fonds qui va faire une centaine.
10:00Donc, on est bien parti aussi pour l'atteindre, puisqu'on va bientôt annoncer un premier closing.
10:04Et c'est un fonds qui est basé sur un track record important sur ce secteur-là,
10:08puisqu'on a eu plus de 10 sorties sur cette thématique.
10:11Parfait. Quelle est la boîte qui vous a apporté le plus de fierté en tant qu'investisseur, vous ?
10:16Eh bien, c'est une boîte qui s'appelle Menix, qui est une société qu'on a très bien développée chez Turin.
10:25Qui est une société qu'on a fait passer de 8 millions de chiffres d'affaires jusqu'à 40,
10:31tout seul en investisseur Majo.
10:33Ensuite, on a fait une première opération de LBO avec Kinsight,
10:38qui nous a permis d'atteindre la cinquantaine de millions d'euros en moins de 3 ans,
10:41avec une baisse de prix en face. Donc, c'est chapeau.
10:43Et là, ensuite, il y a FAPI qui est rentrée.
10:47C'est une société aujourd'hui qui fait un peu plus de 80 millions de chiffres
10:50et qui a été cédée en deux parties, l'une sous la forme d'un LBO avec Naxicap
10:55et l'autre à Stryker.
10:57Bon, ben pas mal, effectivement.
10:58Track record sympathique sur les TRI, j'imagine.
11:01Très sympathique et on est très fiers d'avoir accompagné des dirigeants aussi successfulls,
11:06puisqu'on a réalisé 25 sorties en 12 ans, sachant qu'on a investi sur 5 ans.
11:13Donc, ça veut dire qu'en 5 ans, on a fait 25 sorties.
11:15Et donc, on est très content d'avoir accompagné des dirigeants qui ont pu nous mener aussi haut.
11:20Une dernière question, si vous le voulez bien.
11:21En France, on a l'habitude de parler de nos big pharma, en tout cas de nos labos, qui sont excellents.
11:26Parce que je parle d'un point de vue d'investisseur.
11:28On pense toujours un peu à l'exit quand on investit.
11:32Elle s'envisage dans le comité, dans le CI, dans le comité d'investissement, dès le début.
11:36Est-ce qu'on a de quoi faire des exits dans tout ce qui n'est pas pharma en France ?
11:41Est-ce qu'on a un tissu industriel dans le hardware, le software, en France déjà ?
11:46Ou est-ce qu'il faut aller tout de suite chercher à l'étranger ?
11:48On l'a déjà.
11:49On a un très gros tissu de ce genre de société.
11:53D'ailleurs, les deux fonds que je vous ai cités, on ne fait pas de biotech.
11:56Et donc, on trouve suffisamment de sorties.
11:58Et les 25 sorties dont je vous ai parlé, c'est 20 sorties hors biotech.
12:01Donc, on peut faire des très, très jolies sorties.
12:02Sur les 25 sorties, combien en France, combien à l'étranger ?
12:05C'est essentiellement des boîtes françaises.
12:07Donc, c'est tout des boîtes françaises.
12:10L'avantage, quand on atteint la rentabilité, c'est qu'on peut sortir sous forme de LBO.
12:13Et c'est des sorties qui sont particulièrement intéressantes.
12:16Et dans les autres cas, on peut trouver des acteurs industriels intéressés pour avoir accès à un marché,
12:22pour avoir accès à un savoir-faire, à de la propriété intellectuelle.
12:25Et donc, on trouve des acquéreurs, surtout sur des sociétés qui font du chiffre d'affaires.
12:29Parce que des sociétés qui font du chiffre d'affaires, elles ne vont pas être dépendantes.
12:34On peut les réguler de manière à ce qu'elles deviennent rentables
12:37et à ce que ne soit pas une charge pour l'acquéreur.
12:40Et là, on peut trouver des très jolies sorties.
12:41De toute façon, vous, votre métier, ça commence au chiffre d'affaires.
12:44Donc, après, les stades, 1, 2, 3 et ainsi de suite.
12:47Vous, vous êtes là quand c'est un market.
12:49Si jamais il y a des stades à valider, pour du hardware, j'imagine.
12:52Vous ne faites pas de molécules, j'entends, mais voilà.
12:55Et le reste est fait par le venture et puis c'est tout.
12:57Exactement. Le reste est fait par le venture.
13:00Merci infiniment d'avoir passé un moment avec nous.
13:02Merci à vous.
13:03Voilà. Si vous avez des questions par rapport à l'investissement dans la santé,
13:06que vous soyez investisseur, entrepreneur, vous allez chez Turenne Santé,
13:09vous trouverez un acteur à l'écoute. Merci infiniment.
13:11Merci beaucoup.
13:12À l'année prochaine. Au revoir.
13:13Au revoir.
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