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  • il y a 4 minutes
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00On a fini ?
00:03Désolé du fagot.
00:04Merci, voilà, tout se fait en direct, en live bien évidemment.
00:08Signé Consigny ce soir avec Charles Consigny, l'essayiste, l'avocat.
00:14Bonsoir Charles.
00:14Bonsoir.
00:15Bonsoir Tugduel-Denis, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
00:18Bonsoir messieurs, bonsoir Charles.
00:20On va s'intéresser à ce sondage qui dans tous les cas de figure,
00:24si les élections présidentielles avaient lieu dimanche,
00:26donne Jordan Bardella gagnant, quel que soit le cas de figure,
00:3147% si c'est face à Édouard Philippe.
00:3453 pour lui et 47 pour Édouard Philippe.
00:36Bien sûr, on a face à Raphaël Glucksmann, 58-42.
00:42Il l'emporterait ensuite contre l'autre figure de la gauche, Jean-Luc Mélenchon, 74-26.
00:48Un sondage qui est contesté d'ailleurs par le leader de la France Insoumise
00:52et si c'était Gabriel Attal, ce serait un match à 56-44.
00:57Jordan Bardella d'ailleurs qui était en dédicace à Vézoul
01:00et qui aurait été entarté, pas entarté, enfariné,
01:03si l'on en croit les dernières informations de l'Est républicain.
01:08Marie Chantret va peut-être venir nous raconter tout ça.
01:10Est-ce qu'il est favori trop tôt, Charles Consili, Jordan Bardella ?
01:14D'abord, s'il a été enfariné, je lui souhaite un prompt rétablissement.
01:18J'espère que ce n'est pas trop violent.
01:22Il ne faut pas de violence en politique ou alors il faut qu'elle soit vraiment dans les mots.
01:26Non, moi j'attends impatiemment l'éloge de Tugdual-Denis,
01:31s'agissant de Jordan Bardella,
01:33qui est un peu la nouvelle icône des médias aujourd'hui, le candidat des médias.
01:38Pas seulement des médias, puisque là c'est un sondage,
01:40donc c'est les Français qui sont au sondage.
01:41Souvent, les médias provoquent certaines réactions dans l'opinion.
01:47J'observe que beaucoup de médias aiment beaucoup Jordan Bardella,
01:51Valeurs Actuelles en fait partie, d'autres encore.
01:54Quelle influence de Valeurs Actuelles alors ?
01:55Non mais toute orientation, j'allais dire, toute orientation confondue,
01:59il y en a plein qu'il aime beaucoup,
02:01parce que moi on ne m'enlèvera pas de l'idée que c'est un produit marketing
02:06qui participe d'une forme de Netflixisation de notre vie politique.
02:12Et je me souviens par exemple des débats entre Gabriel Attal et lui sur Fonnoir,
02:17où on avait l'impression qu'il jouait au président.
02:19Pour moi, ce n'était pas très sérieux.
02:21Vous n'y croyez pas à Bardella à l'Elysée ?
02:23Je ne dis pas, ah non, honnêtement non.
02:26Non, vous n'y croyez pas ?
02:26C'est possible que ça arrive.
02:28Mais non mais ça c'est au doigt mouillé ou est-ce que ça impose sur des arguments ?
02:33Non mais je pense qu'il peut, si vous voulez, Macron par exemple,
02:37on s'est assez vite aperçu qu'il avait quand même un côté très marketing.
02:41Et aujourd'hui on s'en rend compte plus que jamais.
02:43En 2007, Ségolène Royal gagne la primaire des socialistes
02:49contre la morgue de Dominique Strauss-Kahn et de Laurent Fabius.
02:53Finalement, elle perd la présidentielle.
02:55Et peut-être que si les socialistes avaient envoyé Strauss-Kahn ou Fabius à la présidentielle,
02:59ils auraient gagné.
03:00Moi, si vous voulez, je trouve que je ne vais pas être injuste ou que sais-je.
03:05De toute évidence, le jeune Bardella n'est pas son talent.
03:08Ça c'est certain.
03:09Après, moi, pardon, je vois les ficelles.
03:12Si vous voulez, à ce stade, ce n'est plus des ficelles.
03:14C'est des câblages pour tracter des paquebots en pleine mer.
03:21Voilà, moi je ne vois que les ficelles du personnage.
03:24Et je trouve que c'est un peu court pour faire un président.
03:26C'est tout.
03:27Je ne répondrai pas aux basses attaques personnelles de Charles Constini.
03:31Mais blague à part, je vois ce que vous voulez dire quand vous dites que c'est une construction marketing.
03:36En fait, c'est à la fois une construction marketing et à la fois beaucoup plus profond que ça.
03:40C'est-à-dire que vous avez une partie des médias, une partie de la classe dirigeante, on va dire,
03:45qui effectivement se satisfait de l'émergence de Jordan Bardella.
03:49D'une part parce que ça leur fait une histoire à raconter.
03:51Et d'autre part parce que l'idée de pouvoir mettre, enfoncer un coin entre Marine Le Pen et son protégé
03:59permet d'hystériser, entre guillemets, un peu le récit autour du Rassemblement National.
04:05Et en même temps, ce n'est pas que cette histoire-là.
04:08Parce que c'est vrai que si vous voulez, aujourd'hui, il était, je ne sais plus dans quelle foire en province,
04:14je n'ai plus le nom de la ville.
04:15En fait, en gros, vous allez dans une station de service de l'Ariège,
04:18vous allez dans un supermarché des Hautes-Alpes.
04:21Ah bah oui, c'est Johnny Hallyday.
04:23Oui, c'est Johnny Hallyday.
04:24C'est Madonna.
04:25Donc il y a un phénomène Bardella.
04:26C'est Madonna au masculin.
04:28Et donc, il y a une espèce d'imprégnation de la popularité de Jordan Bardella
04:32dans la population qui est réelle et qui n'est pas du tout que microcosmique et parisienne.
04:37Loin s'en faut.
04:38Et d'ailleurs, on revient, en parlant de ça, à ce qui est l'atout fondamental aujourd'hui
04:43du Rassemblement National, c'est leur socle électoral en béton armé.
04:47Si vous voulez, c'est un parti qui, quelle que soit la classe sociologique,
04:52quelle que soit la zone géographique,
04:54quelle que soit la classe d'âge,
04:57a infiltré toutes les couches de la société française.
05:01Là où hier, ils avaient du mal à parler aux retraités,
05:03aujourd'hui, ils parlent aux retraités.
05:04Là où hier, ils avaient du mal à se faire admettre dans les cénacles du patronat,
05:09aujourd'hui, ce sont les patrons eux-mêmes qui les réclament.
05:11Là où les jeunes étaient, comment dire, circonspects à l'égard de leur candidature,
05:17eh bien, aujourd'hui, ils font un carton là-bas.
05:19Et en fait, vous avez aujourd'hui un parti qui, contrairement...
05:22Qui est en train d'élargir son racisme.
05:24Non seulement il l'a élargi, mais il l'a, je vous dis, consolidé durablement.
05:29Et c'est pour ça que ça va être...
05:30Certes, c'est compliqué d'être favori dans un sondage,
05:32mais ils sont tellement forts dans toutes les couches de la population,
05:36quel que soit le baromètre, c'est-à-dire la zone géographique,
05:40une fois de plus, la classe sociale, etc.,
05:42qu'ils vont être très difficiles à déloger.
05:43Et par ailleurs, dernier point, c'est un parti qui, aujourd'hui,
05:47a deux candidats entiers à l'élection présidentielle.
05:50Là où les autres partis, on n'en met pas la moitié d'un.
05:53Ça, c'est vrai.
05:54Deux candidats entiers, c'est vite dit.
05:56Ils n'ont plutôt pas de candidats, moi, je trouve.
05:58Puisqu'ils en ont une qui, légalement, ne peut pas être candidate, juridiquement.
06:02Pour le moment, vous ne savez pas.
06:03Vous ne savez pas ce que va décider...
06:04Pour l'instant, elle ne pourrait pas être candidate.
06:06Si il y avait demain une élection, elle ne pourrait pas être candidate.
06:13À mon avis...
06:14C'est pour ça, d'ailleurs, que Odoxa n'a pas testé Marine Le Pen,
06:16puisque l'idée, c'est que si on votait dimanche prochain,
06:19pour qui voteriez-vous ?
06:20Et donc, dimanche, Marine Le Pen ne pourrait pas être candidate
06:23suite à sa nomination en première instance.
06:25Et l'autre, pardon, moi, je veux bien tout,
06:28mais il n'a même pas encore 30 ans, sauf à l'heure de ma part.
06:31Il est trop jeune ?
06:32Oui, c'est...
06:33Visiblement, ce n'est pas un handicap pour ceux qui s'apprêtent à voter pour lui.
06:35C'est tout bête, mais c'est le cas.
06:37Et Macron aussi était trop jeune.
06:39En tout cas, trop jeune pour faire deux mandats.
06:43Il faut avoir quel âge pour être un bon candidat ?
06:45On dit, par exemple, qu'il faut 20 ans pour faire un avocat.
06:48Moi, je pense qu'il faut bien 30 ans de vraie vie
06:52pour faire un président, mais minimum.
06:55On va demain...
06:57Donc, Giscard, par exemple, vous étiez trop jeune, alors ?
06:59Mais peut-être.
07:00D'ailleurs, Giscard, il a péché par arrogance.
07:02Mais Giscard, ce n'est pas pareil.
07:04Vous aimez bien les seniors, en fait.
07:05Mais non, ce n'est pas ça.
07:06C'est que Giscard, il avait des hauts faits d'armes pour lui.
07:09Il avait des ministres de l'économie.
07:11Il avait des ministres.
07:12Tout le monde, quand vous lisez, par exemple,
07:14les récits de Perfit sur la présidence de De Gaulle,
07:18que le jeune Bardella a sans doute lu, d'ailleurs,
07:21parce que maintenant, il nous explique qu'il a lu énormément.
07:24Donc, vous voyez que la parole de Giscard,
07:27elle était déjà extrêmement écoutée au Conseil des ministres.
07:30Donc, il manque d'expérience.
07:31Quand il prenait la parole, tout le monde fermait sa gueule et écoutait.
07:34Moi, je suis réactionnaire, c'est vrai.
07:37Et donc, pour moi, la France mérite quand même un peu mieux
07:43qu'un trentenaire qui fait son succès sur le vide
07:46et sur une certaine esthétique, sur TikTok, etc.
07:50J'avoue que je regrette des profils comme celui de Pompidou,
07:54qui avait une vraie carrière dans le privé,
07:56une vraie carrière dans la politique,
07:58qui pouvait citer des poèmes de tête,
08:00qui avait une douceur, qui avait un chic,
08:02qui avait quelque chose en plus.
08:03Oui, mais ça, c'est l'intégralité de la classe politique
08:06que vous mettez en cause.
08:07Oui, peut-être, mais il y a quand même d'autres.
08:09Vous savez, le casting de la présidentielle,
08:11il n'est peut-être pas celui du dernier sondage au Doxa.
08:14Bien sûr, il faut être prudent.
08:15On est un an et demi et il va se passer beaucoup de choses.
08:17Mais c'est vrai que pour l'instant, l'âge de Bardella
08:20ne semble pas être un handicap.
08:22Au contraire, peut-être, ça l'aide aussi
08:23à conquérir un nouvel électorat.
08:26Il est très présent sur les réseaux sociaux, par exemple.
08:27Que la question de la candidature de Bardella
08:31face à celle, en comparaison avec celle de Marine Le Pen,
08:34se pose évidemment.
08:36Et elle a pour elle une ancienneté, une expérience,
08:40une espèce de légitimité naturelle,
08:42des blessures aussi que Jordan Bardella n'a pas.
08:45Mais en fait, une fois qu'on a dit ça,
08:47si vous voulez, l'effet nous donne à chaque fois tort.
08:50C'est-à-dire que plus il sort de TikTok,
08:53plus il sort des réseaux sociaux,
08:55plus il devient un personnage qui s'installe
08:57dans la vie politique normale.
08:59En fait, à chaque fois, je ne sais pas être un fan de Bardella
09:02de dire ça.
09:02Il sort un livre, ça marche.
09:04Il fait des émissions de télé sur les chaînes d'info,
09:06ça marche.
09:07Il fait des émissions de télé grand public, ça marche.
09:10Il se présente à des élections comme tête de liste,
09:12ça marche.
09:13Donc, à la fin, si vous voulez,
09:15ce qui était peut-être à la base qu'un capital médiatique...
09:17Tout ne marche pas non plus.
09:18... se transforme en capital.
09:19Les dernières législatives, ce n'est pas non plus un succès écrasant.
09:22Oui, enfin, il y a eu le Front Républicain qui est passé par là.
09:25Oui, et alors ?
09:26Et par ailleurs, l'argument de dire qu'il n'a pas eu de vrai job dans le privé...
09:31C'est un problème, quand même !
09:33Alors, qui a un vrai job dans le privé ?
09:34Quand ça faisait trois mois qu'il avait éclos, je ne dis pas,
09:36mais bon, honnêtement, s'il avait été deux ans commercial
09:41dans une boîte d'électroménagers,
09:44est-ce que ça le rendrait plus légitime
09:46que cinq ans de rôle prépondérant dans la politique nationale ?
09:51Je pense que c'est assez formateur aussi.
09:52Il profite aussi de la faiblesse et du rejet du monde politique actuel.
09:56Tout à fait, tout à fait.
09:58Parce qu'il y a la crise, quand même, que l'on voit,
09:59qui est la crise budgétaire,
10:00où on voit des partis incouettes dans l'opposition être à l'intérieur,
10:04et puis ensuite, revenir, il y a une espèce de chaos politique
10:08qui profite aujourd'hui à Jordan Bardella,
10:10qui est l'homme de la colère, du renverser la table,
10:13et avec l'adhésion aussi aux idées.
10:15Et avec un argument qui est souvent repris par ceux
10:17qui veulent voter pour le Rassemblement National,
10:19on n'a pas essayé.
10:20Oui, oui, oui.
10:20On a tout essayé, sauf eux.
10:21Et ça, c'est l'argument qu'il y a une lisibilité politique aujourd'hui.
10:25Ça vaut ce que ça vaut, mais c'est l'argument qu'il y en a souvent.
10:27On n'a pas encore essayé de se clouer des clous dans la tête
10:31contre la migraine, et ce n'est pas pour ça qu'il faut le faire.
10:34Je ne suis pas sûr que ce soit un très bon argument.
10:37Effectivement, le problème aussi, c'est l'affaiblissement de la classe politique,
10:41parce que plus personne ne veut faire de politique.
10:43Ça, c'est un énorme sujet.
10:45Et en réalité, dans la génération de ceux qui, aujourd'hui,
10:49devraient proposer leur service aux Français dans la classe politique,
10:53la génération des gens de 40, 50 ans, cette génération-là,
10:58ils se sont bien gardés d'aller en politique.
11:00Moi, j'ai en tête plein de profils de gars très intelligents, diplômés, etc.,
11:06qui ont choisi le privé parce qu'ils n'avaient pas envie d'avoir
11:08ni la visite du parquet financier, ni leur vie privée étalée sur les réseaux sociaux,
11:13ni ce genre de trucs.
11:14Mais moi, je persiste à penser,
11:18excusez-moi, c'est marrant, parce qu'on a l'impression,
11:20pas vous ici, mais dans l'ensemble, dans les médias,
11:22on a l'impression qu'on n'a même pas le droit de le dire.
11:25Moi, je persiste à penser que ce mec, il est très sympathique,
11:28sans doute télévisuellement.
11:29Laurent, il présente bien, il plaît sans doute
11:33pour certains critères qui sont au-delà de la politique.
11:35Il est sans doute très doué politiquement,
11:37mais il est trop court, c'est tout.
11:39C'est tout, c'est pas...
11:40Oui, mais la question...
11:41De toute façon, vous ne pouvez pas vous arrêter à chiquer,
11:42Jordan, regardez-là, c'est aussi ce qu'il représente...
11:44Mais il n'y a rien dedans !
11:45Qui est-il ou qui n'est-il pas ?
11:47Ça, il n'y a pas vraiment de sujet, il n'y a pas de densité.
11:51Il n'est pas, pour vous, il n'est pas.
11:52Il n'y a pas d'écrit, il n'y a pas d'expérience,
11:55on ne peut juger sur rien.
11:56Il n'y a qu'une image, moi, demain,
11:59quand il faudra envoyer quelqu'un face à Donald Trump,
12:02face à Vladimir Poutine, face à Xi Jinping,
12:05excusez-moi de ne pas avoir envie d'envoyer
12:07un TikToker qui plaît à Valeurs Actuelles
12:10et à quelques chaînes de télé.
12:12Mais pardon de vous le dire,
12:13la France, c'est quand même autre chose que ça.
12:16Et alors, les Français, c'est sûr,
12:18faute de mieux, ils se rabattent sur le mec
12:20qui présente le mieux.
12:21Mais croyez-moi qu'en un an et demi,
12:23heureusement, de l'eau va couler sous les ponts.
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