- il y a 1 heure
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00On va faire un point maintenant sur le Louvre, l'enquête concernant le casse.
00:05Avec vous, Paul Conge, quatre nouvelles interpellations, ce sont deux hommes, deux femmes.
00:10Oui, et ce qui est important surtout de retenir, c'est que dans cette nouvelle vague d'interpellations,
00:13il figure le quatrième et dernier membre du commando, c'est du moins ce que suspectent les enquêteurs,
00:18d'avoir attrapé le chauffeur manquant d'un des scooters qui a pris la fuite après le casse au bord de la Seine.
00:24Alors, d'après les informations qu'on a récoltées à BFMTV, cet homme est un trentenaire, originaire d'Aubervilliers.
00:30Il a été interpellé ce matin à Laval, en Mayenne, par la brigade de répression du banditisme.
00:35Il est connu des services de police.
00:37Parmi les trois autres personnes interpellées, on retrouve notamment des personnes de son entourage,
00:41sa sœur, son frère et une amie, interpellés en région parisienne notamment.
00:45Alors, la BRB a pu remonter jusqu'à cet objectif grâce à un travail très fin de police technique et scientifique dans cette affaire,
00:52notamment grâce au prélèvement effectué sur un des scooters qui a été retrouvé,
00:56mais aussi sur le camion grue qui a permis d'accéder à la galerie Apollon.
01:00Alors, évidemment, les interpellations d'entourage n'ont pas forcément vocation à être mises en examen
01:05ou impliquées dans son cambriolage, mais elles peuvent permettre de faire la lumière sur la personnalité de l'auteur
01:11et puis aussi sur éventuellement le déroulement des faits.
01:14Donc, on a ces quatre personnes, plus les quatre déjà mises en examen.
01:17Oui, parce que c'est la troisième vague d'interpellations dans ce dossier.
01:21La première avait eu lieu le 25 octobre, où là, les enquêteurs étaient parvenus à mettre la main sur les deux hommes
01:26suspectés d'avoir pénétré dans la galerie d'Apollon avec des disqueuses, d'avoir capturé ensuite les vitrines
01:32et d'être repartis avec les bijoux.
01:34Ensuite, une seconde vague d'interpellations, quatre jours plus tard,
01:36où là, un homme de 37 ans avait été interpellé, lui suspecté d'être un des chauffeurs du commando.
01:42Sa compagne avait aussi été arrêtée à ce moment-là.
01:44Et donc là, on détiendrait donc le quatrième homme du commando.
01:47On va retrouver Chloé Giraud, qui est en direct du Louvre pour BFM TV,
01:51parce que quand on se promène près du Louvre, bon nombre de passants de Badeaux
01:55continuent de se faire prendre en photo devant le fameux balcon,
01:58mais réagissent aussi depuis qu'ils ont appris que l'enquête progresse, Chloé.
02:03Oui, forcément, il y a une forme de soulagement chez ces touristes,
02:07ou même ces Parisiens, d'ailleurs, après avoir appris qu'il y avait cette nouvelle vague
02:13d'interpellations et soulagement, notamment de savoir qu'a priori,
02:18le dernier membre du commando avait été retrouvé et interpellé.
02:23Néanmoins, on sent que ce soulagement, il n'est pas plein et entier
02:26pour les personnes qu'on a interrogées, pour qu'ils le soient.
02:29Ce qu'ils nous ont dit, c'est qu'il faudrait que les bijoux soient retrouvés.
02:33Et pour eux, c'est même la chose la plus importante,
02:36plus importante même que ces interpellations.
02:38Écoutez-les, c'était au micro de Margot Vizade.
02:39C'est un peu rocambolesque, voilà.
02:43Mais maintenant, où sont les bijoux ?
02:45Parce qu'on arrête les voleurs, mais les bijoux, on ne sait toujours pas.
02:49Le but, à la fin, c'est que tout rentre dans l'ordre.
02:51Tant qu'on n'a pas tout remis en place, on a beau avoir trouvé tout le monde,
02:56le plus important, c'est quand même les bijoux.
02:58Voilà pour ces réactions.
02:59Ce qui revient beaucoup aussi chez ces personnes,
03:01c'est la question de la sécurité et de la surveillance.
03:04Plus d'un mois après ce cambriolage,
03:06beaucoup n'arrivent toujours pas à comprendre comment un tel acte a pu se produire
03:11dans le plus grand musée du monde.
03:14Merci, Chloé Giraud, en direct du Louvre pour BFM TV.
03:17Olivier Gabet, bonsoir.
03:18Vous êtes le directeur du département des objets d'art au musée du Louvre.
03:22Donc, bonne nouvelle avec ces nouvelles arrestations.
03:25Mauvaise nouvelle, le butin est introuvable.
03:28Je crois que les arrestations sont sans doute impréalables pour une avancée de l'enquête.
03:31Donc, je pense que dans ce type d'enquête, on reste beaucoup dans le noir, dans le secret.
03:36Je crois que c'est fondamental parce que la procureure de la République l'a répété plusieurs fois.
03:40La discrétion est aussi la meilleure aide possible pour les enquêteurs qui sont très mobilisés.
03:46Je ne peux que me réjouir du fait que le quatrième…
03:48Il y a un bon espoir qu'on les récupère.
03:50Écoutez, c'est toujours compliqué.
03:51Tout à l'heure, je voyais une de mes collègues allemande qui était directrice du musée de Dresde,
03:55qui est à Paris aujourd'hui, qui était directrice du musée de Dresde au moment d'un célèbre casse.
03:58Il a fallu trois ans pour retrouver une très grande partie des bijoux qui avaient été volés.
04:03Il faut de la patience.
04:05Il faut aussi de la confiance.
04:07Qu'est-ce qui a été volé ? Il faut le rappeler quand même.
04:08Alors, ce qui a été volé, parce que, pardon de le dire,
04:11moi, pour ma part, on s'est assez peu exprimé.
04:13On a entendu beaucoup de choses, fausses ou vraies.
04:16Ce sont neuf pièces qui ont été volées.
04:19Dans deux des trois vitrines qui conservent et présentées au public jusqu'au 19 octobre,
04:24et c'est ce qu'on appelle les Diamants de la Couronne,
04:27avec une expression, on va dire, historique, commode, qu'on a beaucoup utilisé,
04:31nous, historiens de l'art, quelquefois pas toujours à dessein.
04:33Les Diamants de la Couronne, c'est quelque chose de très factuel et de très objectif.
04:37Et si vous permettez de le dire deux minutes,
04:39je pense que ça peut peut-être intéresser vos téléspectateurs,
04:40c'est une institution, évidemment, la Couronne,
04:43qui est fondée par François 1er en 1530,
04:47qui, après la bataille de Pavie, voit son trésor pillé sur le champ de bataille.
04:50Je vous rappelle qu'il est retenu prisonnier pendant quelques années
04:52et décide qu'on gardera un certain nombre de pierres dorénavant
04:55comme une sorte d'héritage qu'on se transmettra de génération en génération.
05:00Tous ses successeurs n'ont pas toujours suivi cette règle.
05:03Beaucoup de choses ont été vendues ou gagées selon les besoins financiers de l'État.
05:08Mais ce qui est très important, c'est que malgré toutes ces vicissitudes,
05:12à la Révolution, il reste quand même un ensemble assez important de ces diamants.
05:15Il y a un vol, là aussi, très retentissant en 1792.
05:18Certaines pièces seront ensuite retrouvées, d'autres seront même gagées.
05:23Et c'est Napoléon qui va reconstituer une partie de ce trésor en faisant beaucoup d'acquisitions.
05:27Ses deux épouses successives sont des femmes extrêmement gâtées.
05:30Il y aura beaucoup, beaucoup d'acquisitions.
05:31Ses successeurs Bourbon le feront aussi, je pense notamment à Louis XVIII.
05:35Son neveu, Napoléon III, fera beaucoup d'acquisitions.
05:37Et en 1887, la République française décide de vendre ces diamants de la couronne
05:42pour des raisons d'ailleurs assez politiques, plus politiques qu'historiques,
05:46pour essayer d'annuler tout ce qui est lié à l'histoire monarchique de la France.
05:50Certaines pièces sont gardées et sont présentées dès cette époque au Louvre
05:53parce qu'on considère qu'elles ont un intérêt patrimonial et historique
05:55et tout le reste est vendu.
05:56Or, depuis 1887 et surtout depuis la Deuxième Guerre mondiale,
06:00mes prédécesseurs et les directeurs du Louvre se sont évertués à reconstituer,
06:05à essayer de reconstituer ces diamants de la couronne
06:07avec quelquefois des libertés dans l'utilisation du terme
06:10parce que quelquefois on a dans les diamants de la couronne
06:12de très beaux objets qui n'ont jamais fait partie techniquement parlant
06:15de ces diamants de la couronne,
06:16qui étaient propriétés des souveraines qui ont régné sur la France,
06:20comme on disait au XIXe siècle,
06:21et qui en partant en exil sont souvent partis avec leurs propres bijoux
06:24et leurs descendants les ont ensuite vendus à différents propriétaires,
06:27puis souvent au Louvre.
06:29Donc ce sont huit oeuvres de cet ensemble
06:34qui ont été volées le 19 octobre.
06:38Une pièce qui est très historique
06:40parce que c'est une broche reliquaire qui est remontée
06:42pour l'impératrice Eugénie
06:43mais qui comporte deux diamants très importants
06:45de l'époque de Louis XIV, ce qu'on appelle les mazarins,
06:47qui sont vraiment des diamants de la couronne,
06:50pour le coup des diamants patrimoniaux,
06:52et un ensemble d'oeuvres très importantes
06:55liées principalement à la famille impériale.
07:00Des éléments, pas toute la parure,
07:01puisque les deux vitrines qui ont été cisaillées
07:05n'ont pas permis aux voleurs de voler l'intégralité
07:08de chacune des vitrines,
07:09parce que c'était une petite fente
07:10par laquelle ils ont retiré les objets.
07:12La vitrine ne s'est pas effondrée.
07:14Je sais que c'est très compliqué pour nos téléspectateurs
07:16de comprendre que les vitrines ont résisté.
07:20Elles ont résisté jusqu'à un certain point
07:21puisqu'elles n'ont pas permis le vol intégral
07:24des pièces qui s'y trouvaient.
07:26Et dans ces deux vitrines ont été en partie pris
07:29des éléments de la parure de l'impératrice Marie-Louise,
07:32la seconde épouse de Napoléon,
07:34des éléments de la parure de sa fille de la reine Hortense.
07:37J'ai vu que la France entière s'intéressait à la reine Hortense.
07:39Je ne sais pas si tout le monde arrive à la restituer
07:41dans l'histoire de France.
07:42C'est la fille de l'impératrice Joséphine
07:43que son beau-père Napoléon fait épouser son propre frère,
07:46Louis Bonaparte.
07:47Elle est reine de Hollande
07:48et donc on l'appelle la reine Hortense.
07:50Elle se fait offrir une très belle parure de saphir
07:52qui passera ensuite dans la famille d'Orléans
07:55et parure de saphir qui n'a pas été intégralement volée
07:58mais qui fait partie des objets volés.
08:00Et puis deux objets,
08:02trois objets je dirais très importants
08:04pour l'histoire du XIXe siècle
08:05qui sont trois objets l'impératrice Eugénie,
08:09un diadème de perles
08:10et puis un nœud de diamants très important.
08:14On voit l'importance de ce patrimoine
08:16et je me tourne vers vous David Desclos
08:18parce que vous êtes un ancien braqueur et détenu
08:20et aujourd'hui vous êtes comédien.
08:22Est-ce qu'on peut imaginer que les braqueurs
08:24savaient précisément la valeur de ce qu'ils volaient ?
08:27Oui, on peut l'imaginer
08:28parce que généralement sur un coup comme ça
08:30c'est une commande
08:31et puis il y a toute une préparation.
08:33Déjà il y a la commande
08:34et on nous dit précisément qu'est-ce qu'il faut voler
08:37et donc sur ça on sait.
08:38Et ensuite il y a toute la préparation,
08:40il y a les repérages et tout ça.
08:41Les repérages passent à l'affaire
08:43puisqu'on peut visiter la galerie ?
08:45Bien sûr, bien sûr.
08:46Dans le public ?
08:47Voilà, il y a les repérages et tout ça
08:49et puis c'est tellement bien calculé,
08:51millimétré.
08:52Donc voilà, il savait,
08:54il savait ce qu'il faisait.
08:55Moi c'est vrai que je suis de plus en plus étonné
08:57sur cette affaire.
08:57Je n'ai pas été étonné sur le casque lui-même
08:59parce que comme je l'avais déjà dit,
09:01je l'avais prédit il y a cinq ans
09:02quand on m'avait fait visiter le Louvre,
09:03j'avais vu qu'il manquait...
09:04Il y avait des failles.
09:05Il y avait des failles, je l'avais expliqué.
09:07La direction vous avez pris comme test.
09:11Je ne l'avais pas écouté complètement.
09:12Mais là où je trouve,
09:14c'est les rebondissements qu'il se passe,
09:16les erreurs qu'ils ont commis parce que...
09:18Ils ont laissé beaucoup de choses sur place.
09:20C'est ça.
09:20D'ailleurs comme ça qu'on les retrouve
09:21grâce à l'ADN et c'est sur place.
09:23Et donc pour moi,
09:25on n'est plus à un coup de théâtre près.
09:26Je me dis,
09:27on peut même retrouver les bijoux
09:28et les choses qu'au début...
09:30C'est par rapport à toutes ces erreurs...
09:32Les bijoux, ils ne les ont plus ?
09:34Ils les ont déjà écoulés ?
09:35Je me le demande maintenant.
09:36Je me demande, je me dis,
09:37si il y a cette commande
09:39et que ça a été remis directement à l'intermédiaire
09:40et que c'est parti,
09:42là, ce n'est plus entre leurs mains
09:43et malheureusement,
09:43les bijoux vont être très très durs à retrouver.
09:46Mais s'ils sont encore à leur possession,
09:48il y a encore vraiment une grosse possibilité.
09:50Parce que là,
09:51maintenant que si on a les quatre,
09:52ils peuvent se concerter
09:53et se concerter via les avocats
09:55et ils ont tout à se mettre...
09:58Pour se mettre d'accord,
09:59c'est leur intérêt pour alléger les peines.
10:01Leur intérêt, c'est de dire,
10:02bon, nous, on n'a pas les bijoux,
10:03on sait où ils sont.
10:04Voilà, l'intérêt, c'est ça.
10:07Et c'est vrai que, là,
10:09les rebondissements,
10:09quand on voit,
10:10déjà, moi,
10:11ce qui m'a...
10:12Sur un coup d'une telle ampleur,
10:14quand tu vois qu'ils ont la vaillance,
10:17le culot,
10:17quand même de l'expérience,
10:19mais qu'ils n'ont pas travaillé,
10:20par exemple, à l'extincteur,
10:21nous, on travaillait à l'extincteur,
10:22on allait dans les cases,
10:23l'extincteur,
10:24même si, par exemple,
10:25celui qui doit percer,
10:26il a, comme les pompiers,
10:28la grosse bouteille d'extincteur dans son dos,
10:29et une fois qu'il a fini de percer la première
10:31pendant que l'autre vide,
10:31il perce la deuxième,
10:33et une fois que c'est fini,
10:34et sur tout son retour,
10:35sur le retrait,
10:36t'es stinct,
10:36et stinct,
10:37c'est comme ça qu'on travaille,
10:38excusez-moi du mot,
10:39mais c'est comme ça qu'on travaille,
10:39on est stinct,
10:40on est stinct,
10:40on met les stincteurs partout,
10:41parce qu'il y a l'ADN,
10:42et quand j'ai vu qu'ils ont...
10:43Grâce à l'extincteur,
10:44enfin, grâce à...
10:44Ça enlève beaucoup de chance,
10:46ça enlève beaucoup de chance,
10:48d'avoir de l'ADN,
10:48donc quand j'ai vu qu'il n'y a pas ce...
10:50J'ai vu le niveau,
10:52le casse précis,
10:53l'entraînement en 7 minutes et tout,
10:54mais qu'il n'y a pas les stincteurs,
10:55et puis derrière,
10:56il laisse des traces,
10:56qu'il y a...
10:57150 croissants ADN,
10:58c'était ça,
10:58et que les scooters n'ont pas été brûlés après,
11:03enfin tout ça.
11:03Ils ont voulu mettre le feu à la nacelle.
11:05Oui, par exemple,
11:06le plan initialement était de mettre le feu à la nacelle,
11:07mais ils ne sont pas parvenus,
11:08notamment parce que les agents de sécurité...
11:11Mais au minimum,
11:11les stincteurs,
11:12parce que quand tu descends,
11:13tu mets les stincteurs,
11:13tu n'as pas besoin de mettre le feu,
11:14tu...
11:15Tu n'étais pas au courant de la technique.
11:16La question lui, Gabel...
11:23Plus d'un mois après ce braquage ?
11:25Je pense que les objets les plus précieux,
11:27quels que soient les départements,
11:28ont fait l'objet d'analyses très précises.
11:30Il y a des objets qui ont été retirés.
11:32Beaucoup sont...
11:32En tout cas pour ce qui est des autres bijoux,
11:35des autres diamants de la couronne,
11:36sont sous haute sécurité.
11:36Est-ce qu'on pourra remettre une nacelle sur les quais ?
11:39Ou est-ce qu'il y a des rondes de police plus régulières ?
11:42Non, je pense que les rondes de police
11:43sont beaucoup plus régulières.
11:44Le Louvre travaille de façon très étroite
11:46avec la préfecture de police de Paris.
11:48Et puis, un certain nombre de mesures
11:49ont déjà été annoncées.
11:50Il y a eu un conseil d'administration très récemment.
11:52La présidente-directrice du Louvre, Laurence Descartes,
11:54a fait l'annonce d'un certain nombre de mesures
11:56d'urgence de sécurité,
11:57dont avant même de mettre en place
12:00les caméras liées à la surveillance périmétrique,
12:02parce que vous imaginez bien que ça ne se fait pas comme ça.
12:04Sans d'ici la fin de l'année 2026.
12:06Absolument.
12:06Il y a aussi, évidemment,
12:08en consultation avec la préfecture de police,
12:09un certain nombre de dispositions
12:10qui vont être mises en œuvre là,
12:12très immédiatement,
12:12sur le pourtour, le périmètre du bâtiment,
12:17avec des mises à distance,
12:18ne pas permettre à des véhicules
12:20de pouvoir s'assurer.
12:21Sophia Naboubecker,
12:22vous êtes président de l'Union des métiers de la sécurité.
12:27On a entendu la mise de la culture à Chédatine
12:29nous dire que si vraiment on voulait remettre
12:31le Louvre aux normes,
12:32il faudrait le fermer définitivement.
12:34En fait, la problématique qu'il y a sur ce bâtiment,
12:36c'est effectivement les réseaux électriques
12:39et les réseaux à remettre à niveau
12:41pour permettre à ce qu'on mette des technologies récentes,
12:45notamment des systèmes de caméras performants, etc.
12:47Donc ça, effectivement, c'est un point.
12:50Par contre...
12:51L'obsolescence des équipements électriques du Louvre
12:54et de sécurité
12:55constitue la moitié du projet
12:58et du budget du Louvre Renaissance.
13:02Obsolescence.
13:02C'est un vieux bâtiment là-dessus.
13:03Ok, très bien.
13:04Maintenant, une fois qu'on a dit ça,
13:05les plans de protection et les plans de sûreté,
13:08on les conçoit en amont.
13:10Là, de ce que je comprends,
13:10ça fait quand même 20 ans que ça traîne.
13:13Moi, il y a quelque chose,
13:14vous allez peut-être pouvoir nous éclairer,
13:15il y a quelque chose que je n'ai pas compris
13:16dans les annonces de la présidente directrice du Louvre
13:18sur la création de ce poste de coordinateur de sécurité
13:21avec des missions,
13:22qui sont déjà des missions,
13:23d'un point de vue...
13:24Un monsieur ou madame sûreté du Louvre
13:25qui va être rattaché à la présidence du musée.
13:27Oui, il va être rattaché.
13:27Mais, excusez-moi,
13:29la directrice de l'accueil et de la surveillance,
13:31elle a un parcours en matière de sûreté
13:32extrêmement clair.
13:34Ces missions,
13:35je pensais qu'elles étaient aussi comprises
13:37dans ce poste de coordinateur.
13:38ne pas avoir ce niveau aujourd'hui
13:41en place sur le musée,
13:42ça me paraît être là la source
13:44de tous les...
13:45Un poste de police mobile aussi.
13:46Oui, alors, ça, je pense que c'est une mesure cosmétique.
13:48Ça, c'est une mesure cosmétique.
13:50Ça, c'est une mesure cosmétique.
13:50Vous n'étiez pas même au niveau humain,
13:51vous n'étiez pas...
13:52En fait, la réaction en sécurité,
13:55c'est d'abord de la conception
13:56pour pouvoir mettre en place
13:57des mesures de prévention.
13:59Et ensuite,
13:59quand les mesures de prévention sont en place,
14:01de pouvoir détecter au maximum
14:02les anomalies pour pouvoir réagir.
14:05Et c'est ce qui a été permis
14:06par ce cas, en fait.
14:07C'est que cette nacelle, normalement,
14:09si le dispositif de protection
14:10avait été conçu en amont,
14:12et on aurait pu mettre en place
14:13sur les quais, notamment,
14:14des dispositifs de vidéos
14:16reliés soit à la préfecture de police,
14:18soit à la vidéo sur les autres musées
14:20de façon déportée,
14:21donc les mesures auraient été possibles.
14:24Ça n'a jamais été une priorité pour vous,
14:26la sécurité, M. Gavé ?
14:27Je pense que quand on est...
14:28Moi, je suis conservateur de musée,
14:29la sécurité, ça fait partie
14:31des choses fondamentales et essentielles.
14:33J'ai été directeur d'un musée
14:33dans le périmètre du Louvre,
14:34c'est le musée des arts décoratifs,
14:35avec une galerie des bijoux
14:37qui me semble être
14:38un lieu hypersensible.
14:39Et voilà, on est aussi très concerné
14:41par ces problématiques de sécurité.
14:42Je crois que, dans ce que vous dites,
14:44il y a un élément
14:45qui est souvent un angle mort,
14:47c'est l'échelle dont on parle.
14:48Parce que c'est très bien de dire,
14:50ça serait très bien de le faire, etc.
14:51On est dans une échelle...
14:53Quand on dit le plus grand musée du monde,
14:54c'est pas juste pour se gargariser
14:56et se faire plaisir.
14:56C'est qu'on est face, en effet,
14:58à une sorte de monstre bâtimentaire architectural.
15:02C'est presque 37 hectares de domaines
15:04en plein cœur de Paris.
15:06C'est, je crois, 240 000 mètres carrés
15:08de planchers, alors pas que de collections,
15:10mais ça veut dire, voilà,
15:1130 000 visiteurs par jour.
15:13La jauge qui a été fixée...
15:14Des façades protégées aussi, bien sûr.
15:16Donc, on n'est pas devant quelque chose
15:18qui est, voilà, du domaine de la légèreté.
15:20La question de la sécurité,
15:21elle est permanente.
15:23Elle est liée à la fois des...
15:26Oui, mais elle n'était pas actualisée,
15:27M. Gabé.
15:28Il y a sans doute des problèmes.
15:29Vous savez, tous ces bâtiments,
15:31un journal du soir récemment évoquait,
15:34justement, le mur d'investissement
15:35qui se présente devant nous
15:36parce qu'on a eu la chance,
15:38dans les années 80-90,
15:39d'avoir beaucoup d'investissements
15:40dans de grands bâtiments,
15:42de grands établissements culturels.
15:43C'est ce qui fait la force de la France
15:44et son attractivité aussi.
15:46Aujourd'hui, il y a des cycles...
15:47Est-ce que vous-même, vous vous disiez
15:49qu'on n'est pas au niveau
15:50en ce qui concerne la sécurité ?
15:52Il y a des failles ?
15:52Écoutez-moi, je suis arrivé il y a trois ans
15:54au musée du Louvre.
15:57Je suis donc arrivé de façon postérieure
15:59par rapport à des décisions
16:00qui ont été prises, par exemple,
16:01sur ces vitrines dont on a parlé.
16:02Mais ça ne vous en prie pas de constater.
16:03Ah ben, j'ai pu le constater.
16:05Je dois dire que, pour moi,
16:07les problématiques de sécurité,
16:09et on rentre dans des domaines
16:09qui sont vraiment confidentiels,
16:11n'étaient pas forcément que liées
16:12à la problématique
16:13des diamants de la couronne.
16:15Ils sont dans d'autres parties du bâtiment.
16:18Ce sont des temps très longs.
16:20La présidente-directrice du Louvre
16:21l'a répété à plusieurs reprises.
16:22Les schémas directeurs, aujourd'hui,
16:23sont des choses qui ne se décident pas.
16:25Il n'y a pas aussi les lourdeurs administratives
16:28qui empêchent d'aller un peu plus vite ?
16:29Écoutez, je pense qu'on est tous,
16:31comme citoyens et contribuables,
16:32heureux qu'il y ait, aujourd'hui,
16:34des modes de faire
16:35qui permettent les mises en concurrence,
16:37l'adéquation de prise de marché, etc.
16:40Mais ça prend du temps.
16:41Ça prend un petit peu de temps.
16:42Ce que je veux dire aussi
16:43par rapport à la création
16:44de ce poste de coordinateur
16:45qui semblait peut-être vous étonner,
16:48je pense que c'est sans doute
16:50une idée pragmatique et intéressante
16:53dans la mesure où, aujourd'hui,
16:55la direction de l'accueil du public
16:57et de la surveillance du Louvre,
16:58c'est aussi la gestion
16:59de centaines de personnes
17:01en termes d'équipe.
17:02Et peut-être que, dans ce contexte,
17:05il est peut-être bon
17:06de libérer du temps
17:07et du temps de réflexion
17:10ou d'action
17:11à une personne tierce
17:12qui pourra peut-être
17:13être plus réactive
17:14ou plus imaginative
17:16sur ces questions.
17:16Ce n'est pas ce qui m'étonne
17:17la création du poste de coordinateur.
17:19Ce qui m'étonne,
17:20c'est que, en fait,
17:20dans le schéma
17:21véritablement qui est prononcé,
17:23il n'existait pas déjà.
17:24C'est surtout ça,
17:25un, qui m'étonne.
17:26Deux, vous avez
17:26des responsables sécurité
17:27au Louvre.
17:28Donc, mécaniquement,
17:29ils sont rattachés
17:30à cette direction
17:31de l'accueil
17:31et de la surveillance
17:32avec, encore une fois,
17:33une directrice
17:33qui est extrêmement compétente.
17:35Alors, nous,
17:35on entend ce qui s'est passé,
17:36mais sa compétence,
17:37sa compétence est claire.
17:38Après, je pense que, là,
17:39on est face
17:40à une aberration administrative
17:42qui a conduit
17:44à permettre
17:45ce casse du siècle
17:46avec des délais.
17:48Encore une fois,
17:48on parle de 20 ans
17:49sur le plan
17:50qui a été décidé en 2004
17:51qui n'a toujours pas été déployé.
17:52C'est hallucinant, aujourd'hui.
17:54Merci, messieurs.
17:55Donc, les nouvelles interprétations
17:56concernant le casse du Louvre.
17:58Quatre personnes,
17:59deux hommes,
18:00deux femmes.
18:00Mais on n'a pas retrouvé
18:01des bijoux.
18:02Qui sont actuellement
18:03interrogés par la police.
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